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De l'extirpation totale de la glande sous-maxillaire dans les cas de calculs salivaires · BabordNum

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(1)

EN1R[ SCUSLEN' r, 0,3.0 9

FACULTÉ

DE

MÉDECINE

ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX

A.ZST3STÉE 1900-1901 N° 79

DE L'EXTIRPATION TOTALE

DE

LA GLAND! SOIS-MAXILLAIRE

DANS LES CAS DE CALCULS SALIVAIRES

THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDË

présentée et soutenue

publiquement le 31 Juillet 1901

Pierre-Emile-Edgard COUDRET

Né àSaint-Thomas-de-Conac (Charente-Inférieure),le 3 janvier 1875

MM. MASSE, professeur.... Président.

COYNE, professeur....

POUSSON, agrégé CHAVANNAZ, agrégé

Examinateurs de laThèse <)

pott^on

POUSSON,

P^fe^eui....

agrégé

i

.luges

Le Candidatrépondra auxquestions qui lui serontfaites sur les diverses parties de l'Enseignementmédical.

BORDEAUX

IMPRIMERIE Y. CADORET

17, lîuii Poqueun-Molière, 17 (ancienneruemontméjan)

1901

(2)

FACULTÉ I)E MÉDECINE ET DE PIIAItMCIE DE BORDEAUX

M. de NABIAS Doyen. | M. PITRES.... Doyen honoraire.

PROFESSEURS

MM. MICÉ j

DUPUY Professeurs honoraires.

MOUSSOUS

Cliniqueinterne.

Cliniqueexterne.

MM.

PICOT.

PITRES.

DEMONS.

. LANELONGUE.

Pathologieetthérapeu¬

tiquegénérales VERGELY.

Thérapeutique ARNOZAN.

Médecineopératoire... MASSE.

Clinique d'accouchements

LEFOUR.

Anatomiepathologique COYNE.

Anatomie GANNIEU.

Anatomie générale et

histologie VIAULT.

Physiologie JOLYET. .

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MM.

Médecinelégale MORACHI£.

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Matière médicale deNABIAS.

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maladies des enfants.

Chimiebiologique DENIGES.

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AGREGES EN EXERCICE :

section de médecine (Pathologie interne etMédecine légale).

MM. CASSAET.

AUCHE.

SABRAZES.

MM. LE DANTEC.

HOBBS.

SECTION LE CHIRURGIE ET ACCOUCHEMENTS

Pathologieexterne

MM.DENUCE.

VILLAR.

BRAQUEHAYE CHAVANNAZ.

Accouchements MM. CHAMBRELENT.

FIEUX.

Anatomie.

SECTION DES SCIENCES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES

j MM. PRINCETEAU.

( N.

Physiologie MM. PACHON.

Histoirenaturelle BE1LLE.

Physique

section des sciences physiques

MM. SIGALAS. [ Pharmacie M.BARTHE COURS COMPLEMENTAIRES

Cliniquedesmaladies cutanéesetsyphilitiques.

Cliniquedesmaladies desvoies urinaires Maladiesdularynx, des oreilleset du nez Maladiesmentales

Pathologie externe Pathologieinterne Accouchements Chimie

Physiologie Embryologie Ophtalmologie

Hydrologieetminéralogie Pathologie exotique

MM. DUBREUILH.

POUSSON.

MOURE.

RÉGIS. ,

DENUCE.

RONDOT.

CHAMBRELENT.

DUPOUY.

PACHON.

PRINCETEAU.

LAGRANGE.

C ARLES.

LE DANTEC.

LeSecrétairede laFaculté: LEMAIRE.

Pardélibérationdu 5 août1879, la Facultéaarrêté quelesopinions émisesdans les 'Ihèses qui qui sont présentées doiventêtre considéréescomme propres à leurs auteurs, et qu'ele n'entend

leurdonner ni approbation ni improbation.

(3)
(4)
(5)

A MA

MÈRE

A MA SOEUR ET A MON

FRÈRE

A MON EXCELLENT AMI F.

CAILLERÉ

(6)
(7)
(8)

m

--

;■- \

-:..V: -.là

(9)

A mon Président de

Thèse,

Monsieur le Docteur MASSE

Professeurde médecineopératoire à laFaculté de médecine de Bordeaux, Officierde l'Instruction publique.

(10)
(11)

Sur le

point de terminer

nos

études médicales,

nous ne

pouvons nous

empêcher de

songer aux

maîtres

et aux amis que nous

laissons derrière

nous.

Notre

gratitude

est

à jamais acquise à

ceux

qui, dans les

bons comme dans les mauvais

jours, n'ont cessé de

nous réconforter et nous aider par

leurs

sages

et bienveillants

conseils.

Nous croirions manquer

à

notre

devoir

en ne remer¬

ciant pas

M. Je professeur agrégé Cassaët qui, dans des

lieures bien douloureuses que nous

dûmes

traverser,

s'est

montré pour nous

plus qu'un maître dévoué. Nous

ne

l'oublierons jamais.

M. le Dr Moure a bien voulu nous donner l'idée de de notre travail. 11 lut

toujours

pour nous

d'une exquise affabilité, qu'il soit

assuré

de

notre

profonde reconnais¬

sance et nous

pardonne de

ne pas

présenter

une œuvre

plus digne de

son

enseignement.

Que M. le professeur agrégé Princeteau, qui

se montra

constamment

prêt à

nous

faciliter

notre

tâche dans

ces

dernières

années,

reçoive l'assurance de

notre vive gra¬

titude,

M. le D" Liaras nous aida de ses conseils bienveillants

et éclairés.

Qu'il

nous

soit permis de l'en remercier du plus profond du

cœur.

Enfin nous adressons nos

plus sincères remerciements

à notre maître,

M. le professeur Masse, qui

nous

fait l'in¬

signe honneur d'accepter la présidence de

notre

thèse.

Et

maintenant, merci, mille fois merci,

à ceux

qui,

par leur bonne et franche amitié nous ont aidé à supporter les heures

pénibles

et

douloureuses qui

sont,

parfois,

venues nous assaillir durant notre vie

d'étudiant.

Nous ne les oublierons pas.

Bordeaux, le 31 Juillet 1901,

(12)
(13)

DE

L'EXTIRPATION TOTALE

DE

LA II LU lit SOUS-MAXILLAIRE

DANS LES

CAS

DE CALCULS SALIVAIRES

INTRODUCTION

Un incident

pathologique de

notre

vie d'étudiant

avait

spécialement attiré

notre attention sur la lithiase sali- vaire. En

effet,

au mois de

janvier 1899,

nous fûmes atteint de calculs de la

glande sous-maxillaire gauche.

Un

cathétérisme

du canal de Wharton et une incision pra¬

tiquée

au moyen

du galvano-cautère,

par

M. Moure,

nous

débarrassèrent heureusement

d'une

pierre

assez

volumi¬

neuse dont la

présence dans le canal

avait

produit

une tuméfaction énorme de la

région,

au

point de

nous

rendre

la mastication et la

déglutition très difficiles.

Les douleurs que nous ressentîmes furent très violentes et

même,

un an

après la première atteinte calculeuse,

nous

fûmes pris

d une nouvelle

poussée durant laquelle il fut nécessaire

de

pratiquer des injections de morphine.

Au bout de

quelque temps, les choses s'amendèrent

pour notre

plus grand bonheur.

(14)

10

Mais c'est

seulement quand nous avons vu M. Moure

intervenir une

fois dans le cas de calcul intra-glandulaire

et

pratiquer l'extirpation totale que nous avons songé à

en faire

le sujet de notre thèse inaugurale.

Nous nous sommes

mis alors à faire des recherches

bibliographiques et nous nous sommes aperçu que, rare¬

ment, cette

opération avait été faite, de propos délibéré.

Ce sont ces

recherches,

peu

fructueuses d'ailleurs, que

nous avons

consignées, aujourd'hui, dans le premier cha¬

pitre de notre travail qui se compose de quatre parties.

Dans le

second chapitre, nous nous sommes efforcé, en

rappelant les indications auxquelles on avait obéi jusqu'ici

en

pratiquant cette cure radicale, d'établir dans quels cas

l'opérateur devra employer ce procédé thérapeutique.

Nous avons

ensuite rappelé les quelques détails anato-

miques nécessaires pour suivre l'opération que nous avons

décrite.

Enfin, dans la dernière partie de notre travail, nous

avons

consigné les résultats opératoires et thérapeutiques

qui, d'ailleurs, ont été excellents et sont un encourage¬

ment pour

l'avenir.

Nous avons

fait suivre

ce

chapitre des observations que

nous avons pu

découvrir, au nombre de cinq seulement,

dont deux que

notre excellent maître de la Faculté,

M. Moure, a

bien voulu

nous

fournir.

I

(15)

CHAPITRE PREMIER

HISTORIQUE

L'extirpation de la glande sous-maxillaire dans

la lithiase calculeuse est une

opération de date fort

récente.

De

Closmadeuc,

en

effet, dans

sa thèse

inaugurale (1855), thèse très documentée

au

point de

vue

bibliogra¬

phique

sur

les calculs salivaires,

ne

rapporte

pas

de

cas

d'extirpation de l'organe. Il

se contente

d'écrire

dans

ses conclusions : « Si le calcul était situé dans la

glande parotide elle-même

ou

dans

la

glande sous-maxillaire,

on

serait forcé de

pratiquer l'incision à l'extérieur.

S'il y a

déjà

une

fistule, le chirurgien devra

en

profiter

pour aborder le corps

étranger

».

De Closmadeuc prévoit donc

les cas où il est

indiqué d'intervenir

par

l'extérieur

pour enlever le

calcul,

mais il ne soupçonne pas

qu'on puisse

en arriver à l'ablation totale de la

glande

pour

guérir le

mal.

Demorey,

en

1856, dans

sa

thèse

sur les calculs de la

glande sous-maxillaire, écrit

aussi : « Souvent il se forme des abcès

qui

peuvent

s'ouvrir

à

l'extérieur

et

qui don¬

nent lieu à des fistules salivaires. Le

chirurgien

pourra

profiter de

cette

complication

pour

aborder le

corps

étranger

et

l'extraire. S'il n'y

a pas

de trajets fistuleux,

on sera forcé de faire l'incision à l'extérieur en

agissant

comme si on voulait

pratiquer l'extirpation de la glande elle-même

».

La

première observation d'extirpation de la glande

dans un cas de calcul saiivaire remonte, croyons-nous, à

Goudret

2

(16)

18

1874. M.

Forget lit, en effet, à la Société de médecine et

de

chirurgie pratiques de Paris, un rapport sur une obser¬

vation de

Terrier intitulée

: «

Calcul salivaire volumineux

ayant donné lieu à l'ablation presque totale de la glande

sous-maxillaire

»

(Voir l'observation à la fin de notre tra¬

vail).

Nous avons

inutilement parcouru thèses et monogra¬

phies sans trouver d'allusion à ce traitement radical des

calculs

intra-glandulaires. Il faut en arriver à 1882, à

l'article

de Delorme dans le Dictionnaire de Jaccoud pour

y

retrouver une mention relative à ce traitement.

En

1883, Schmidt, parlant de l'intervention par la voie

externe

dans les

cas

de calculs intra-glandulaires, inter¬

vention que

l'on est amené à faire par l'existence d'une

fistule,

se

contente de parler de l'extraction faite, par

cette voie,

du calcul seul au moyen des pinces.

C'est

d'ailleurs

ce que

nous retrouvons dans la plupart

des autres

observations. L'objectif est simplement le cal¬

cul; la glande est hors de discussion. L'extirpation de

cette

dernière paraît exclusivement réservée aux cas de

tumeurs.

A la

Société Pathologique de Londres (1889), d'Arcy

Power

présentait le cas d'un malade chez lequel, après

avoir

extirpé la glande sous-maxillaire qui était le siège

d'une

induration, il découvrait au milieu de l'organe

altéré un

calcul salivaire pesant 44 grammes et dont la

présence n'avait pas été soupçonnée.

La même

année, Berger rapporta à la Société de chirur¬

gie

un

cas personnel d'extirpation de la glande sous-

maxillaire pour

une tumeur sus-liyoïdienne du volume

d'une

petite noisette, très dure, irrégulière, n'adhérant

pas aux

téguments, mais faisant corps avec une tumeur

calculeuse

du canal de Wharton; ceci, d'ailleurs, lui

avait lait penser

qu'il ne s'agissait que d'une seule et

même tumeur

calculeuse, développée dans la glande

sous-maxillaire.

(17)

19

Nous

reproduisons plus loin,

en son

entier,

cette

obser¬

vation que

Berger fait suivre de quelques considérations

sur

l'extirpation des glandes sous-maxillaires sclérosées

par

la lithiase.

Les

classiques

sont

sobres aussi d'indications. Cepen¬

dant, dans le

« Traité de

chirurgie de Duplay

et

Reclus

»

(t. V), Hartmann écrit

: «

Si la glande

est

hypertrophiée,

sclérosée ou bourrée de

calculs,

son

ablation

peut

être

nécessaire et est alors suivie de la

guérison définitive

».

Thiele, dans

sa

thèse inaugurale (léna, 1893), s'occupe

du

diagnostic

et

du traitement des calculs

salivaires.

A propos

des calculs de la glande sous-maxillaire, il distingue trois

cas :

celui

le calcul

est situé

superfi¬

ciellement et

parfaitement accessible

par

la bouche,

on

doit tenter son ablation par cette

voie; celui

les acci¬

dents du côté de la bouche sont tels que

le malade

a

du trismus; enfin

celui dans

lequel le

ou

les calculs

sont

profondément situés dans

la

glande elle-même;

ces

deux

dernières alternatives

commandent, pense-t-il, l'inter¬

vention par

la voie sus-liyoïdienne.

11 donne à ce

propos

quelques détails

sur

la technique opératoire,

sur

l'importance qu'il

y a

à s'éclairer,

sur

les inconvénients

dûs aux

hémorrhagies

et

auxquelles

on doit parer

par

des ligatures préalables.

Cependant, d'après lui, l'extirpation totale n'est

pas

toujours nécessaire,

mais doit être

pratiquée dans les

cas de

suppuration généralisée, même dans les

cas où le

siège

du calcul n'estpas

absolument diagnostiqué,

ce

qui arrive quand

ce

dernier

se trouve dans la

glande elle-même

ou

dans la

partie du canal qui

contourne en

arrière le

muscle

t

mylo-hyoïdien.

r M. Nové-Josserand

lait,

à

la Société

des sciences médi- i cales de

Lyon (octobre 1896),

une communication à pro-

t pos

de calculs salivaires

de la

glande sous-maxillaire qu'il

avait enlevés par

la voie sous-maxillaire.

Il insiste sur la valeur de cette méthode

qui

permet

d'opérer

sans atten-

(18)

-20

dre de

complications possibles, donne des résultats

excellents et

n'exposerait peut-être qu'à un ennui : celui

de la

production d'une fistule. Mais, ajoute M. Nové-Jos-

serand,

cette

fistule, si elle existait, pourrait être facile¬

ment

guérie

par

l ablation complète de la glande, opéra¬

tion facile et sans

danger.

Morestin, dans le Traité de Delbet et Le Dentu (t. VI),

dit : « On a été amené par

la force des choses à extraire

des calculs par

la région sus-hyoïdienne, qu'ils soient

venus se montrer

d

eux

mêmes à l'orifice d'une fistule, ou qu'on ait dilaté ou débridé un de ces trajets pour les

atteindre. Dans

d'autres

cas,

c'étaient des erreurs de dia¬

gnostic qui avaient conduit à choisir cette voie, l'altéra¬

tion de la

glande sous-maxillaire ayant tout d'abord lait

songer

à

une

tumeur maligne de cette glande. Mais, dans

certains cas, on a

été amené de propos délibéré, quand le

calcul était très en

arrière

ou

inclus dans la glande, à

aller le

chercher

par une

incision sus-hyoïdienne dirigée

parallèlement à la branche horizontale de la mâchoire ».

Morestin fait ici

allusion

au cas que

Tuilier présenta à

la Société de

chirurgie de Paris 1891. Il s'agissait d'un

calcul du canal

de Wharton. 11 n'est

pas, on

le voit, ques¬

tion

d'extirpation de la glande sous-maxillaire dans l'arti¬

cle que nous

venons de citer.

L'important Traité de thérapeutique chirurgicale de

Forgues et Reclus est absolument muet à ce sujet.

À la Société

anatomique de Paris (janvier 1900), Launay rapporteuneobservationde «lithiase salivaire de la glande

sous-maxillaire avec

infection chronique et sclérose de la glande ayant nécessité une extirpation », observation que

nous

reproduisons plus loin, en son entier.

Il en conclut que

si le plus souvent les accidents cessent

à la suitede

l'ablation du calcul, l'infection ascendante, la

scléroseetla

coexistence des calculs profonds peuvent ame¬

ner à

l'extirpation de la glande qui seule peut faire cesser

définitivement

les accidents.

(19)

_ 21

Récemment, Mastermann relate, dans le British

med.

Journal du 19

janvier 1901,

un cas

d'extraction de

la

glande sous-maxillaire. 11 s'agissait d'un

cas

de

tumeur

volumineuse, dure,

à contours mal

définis, située dans

la

région sus-hyoïdienne latérale

et

qui présentait

tous

les

caractères d'un

ganglion tuméfié. Cette

tumeur

s'était,

au

dire du

malade, rapidement

accrue

depuis quelques mois.

L'examen de la

bouche,

un peu

difficile

parce que ce ma¬

lade avait du

trismus, permit de

constater, sur

le

côté droit du

plancher,

une tumeur

qui paraissait

ne

faire qu'un

avec la tumeur externe. La muqueuse

était plus

rouge que

normalement

et

la région sensible,

au

point

que

la

malade ne

pouvait supporter la moindre pression. Le sujet

n'accusait aucun

symptôme salivaire. Mastermann

crut avoir affaire à une tumeur

maligne dont il

tenta

l'ablation.

La

glande salivaire extirpée, il

ne

fut

pas peu

étonné

en l'examinant de constater

qu'elle était normale. Au

moment de terminer son

opération,

son

bistouri heurta dans le

fond de la

plaie

un corps

dur qui n'était

autre

qu'un cal¬

cul salivaire volumineux. La

plaie guérit rapidement

et

le

malade n'a

plus

eu

de douleurs

à ce niveau. Ce cas rendit Mastermann très

circonspect

et peu

de temps après, dans

des conditions

analogues, il faisait simplement

une

inci¬

sion sous-maxillaire pour

enlever

un

calcul qu'il

soupçon¬

nait dans la

glande. Cette intervention

eut un résultat excellent.

Le 27 février

1901,

à

la Société de

médecine de

Nancy,

M. Toussaint lisait une note relative au traitement de la

sous

maxillitecalculeuse.

11

rapporte l'observation d'un de

ses

opérés qui,

sans cause connue,

fut pris de coliques

salivaires à

chaque

repas.

Ces coliques étaient symptoma- tiques d'un calcul logé dans le sillon gingivo-buccal à

droite. Une incision dans ce sillon

permit d'ouvrir la poche

et le malade cracha du

gravier dans la journée. Deux mois après, la poche avait reformé

un nouveau calcul dont la

présence était obsédante

pour

le sujet qui

en

était

por-

(20)

22

teur.

Après

une

tentative inutile d'extraction par la voie

buccale, l'opérateur préféra l'aborder par une incision

analogue à celle de la ligature de la linguale. La glande

sous-maxillaire

réclinée

eu avant,

il put,

avec son

index,

aller à la

recherche de l'infundibulum aberrant

et,

grâce à

une curette de

Richelot, retirer le calcul. Aucune section

de vaisseaux ne

fut faite

et

la plaie guérit

par

première

intention.

A l'occasion

de

cette

communication, M. Gross père

insista sur la rareté

des calculs multiples de la glande

sous-maxillaire, et

il fut d'avis

que

la voie d'intervention

varie suivant

qu'il s'agit de calculs du canal de Wharton

ou decalculs

de la glande proprement dite. Dans le premier

cas, on

doit opérer

par

la bouche, dans le second, par la

région sous-maxillaire. Et quand on intervient par cette région,

on

est fréquemment amené à extirper la glande

qui est le siège d'altérations pathologiques.

M. Weiss

déclare alors qu'il est très partisan de Vabla¬

tion totale de

la glande,

parce

qu'elle empêche les réci¬

dives

qui

se

reproduisent si fréquemment. Cette énucléa-

tion est

simplement délicate à exécuter mais n'offre pas

de difficultés

insurmontables.

A la réunion

de la Société française de laryngologie de

mai 1901,

M. Lafarelle fait

une

intéressante communica¬

tion à propos

de deux cas de lithiase salivaire sous-maxil-

lairc avec

extirpation de la glande, extirpation pratiquée

par

M. Moure, à la clinique laryngologique de la Faculté

de Bordeaux.

Il

pense que

l'ablation systématique de la glande est

une

excellente opération sans contre-indications

aucunes. Il la propose

dans les

cas

d'inflammation de la glande, la préconise aussi quand l'inflammation est légère

ou nulle et

déclare

que

les résultats opératoires sont

parfaits.

(21)

CHAPITRE II

INDICATIONS

Nous n'avons en vue clans notre travail que

les calculs

dits de la

glande sous-maxillaire.

Mais

Graille,

à propos

du siège des calculs, révoque

en doute l'existence des calculs de la

glande elle-même

et conteste la valeur des deux observations de Jobert de Lamballe etde Terrier

rapportées

par

Moreau

et

Delorme.

Voici ce

qu'il dit à

ce

sujet

:

« Le Dr

Delorme, copiant

avec une

audace inouïe la

thèse du Dr

Moreau,

écrit : « Les calculs de la

glande

sous-maxillaire

siègent ordinairement dans le canal de Wharton,

à une distance variable de son orifice

buccal,

le

plus

souvent

à

un

centimètre environ de

cet

orifice,

ce

qui

permet, au

cathétérisme, de

constater facilement leur

présence

: assez souvent, surtout

lorsqu'ils

sont

déjà

an¬

ciens, ils viennent faire saillie par

l'ostium ombilical. Ils

peuvent

aussi siéger dans la glande elle-même, bien

aue

le fait soit rare : tels sont les cas de Jobert de Lamballe

et de Terrier. »

Et M. Graille

d'ajouter

: «

Les

auteurs ont

toujours cité depuis

ces

deux observations, mais n'ont jamais cité

que

ces deux comme étant les seules

exceptions.

» Avec

lui,

nous citerons ces deux

observations.

Observation de Jobert de Lamballe. Le malade exa¬

miné est manifestement

porteur d'un calcul salivaire

du canal de Wharton en 1850. Le nomméGuillot récidive en

1852 :

pris de douleurs intolérables,

en

proie à l'insom¬

nie et le volume de la tumeur

empêchant la mastication,

(22)

_ 24

il revient à

l'Hôtel-Dieu où M. Jobert porte le diagnostic

de

calcul, bien

que

l'examen ne révélât rien dans le canal

de Wharton, car

il présentait les mêmes accidents que la

première lois. Une incision pratiquée sur la glande sous-

maxillaire

qui était le siège d'un abcès donna immédiate¬

ment issue à un

mélange de

pus

et de sang; puis elle se

transforma en une

fistulequi donna plus tard passage à un

calcul. En mars

1857, il

se

représente pour la troisième

fois à

l'Hôtel-Dieu où, après avoir pris un purgatif, de la

limonade

et

des cataplasmes, le malade rend le 4 avril

quelques graviers au milieu d'un mélange de pus et de

mucus très

visqueux; ils étaient chacun un peu plus gros

que

la tête d'une épingle et paraissaient avoir occupé les

ramifications

du canal de Wharton. Guillot éprouve un grand soulagement.

Le

6, la

tumeur a

diminué de moitié et la douleur a

disparu.

Dans son

observation, Terrier disait : « 11 semble y

avoir là une sorte

de cavité

se

remplissant de muco-pus

et

communiquant avec l'un des rameaux du canal de la

sous-maxillaire. Il suffit de regarder pour s'assurer que

cet

écoulementa lieu

par

l'orifice du conduit de Wharton »

.

Et M.

Graille

pense que

Delorme est allé trop loin en

affirmant, sur

la foi de

ces

deux observations, la présence

des

calculs dans l'intérieur même de la glande.

Mais il va

lui-même

un peu

loin en ajoutant que, à sup¬

poser,

comme le font certains auteurs, qu'il y ait des cal¬

culs

développés dans le parenchyme glandulaire, ce n'est

ni

plus ni moins qu'une hérésie de pathogénie médicale.

Il est

cependant admis aujourd'hui par d'excellents cli¬

niciens,

qu'il existe des calculs de la glande elle-même, et

ce n'est pas

seulement sur les observations de Jobert et

de Terrier

qu'ils fondent leur opinion, mais sur celles de

de

Fleury et de Robert, de Ribes, sur les trois cas de

Pauley et Panas, enfin, par analogie, sur l'existence bien

observée

de calculs intra-glandulaires de la parotide

(23)

(Abeille, Plates, etc.); Ingliani {Gazetta degli Ospit., etc.,

4

juin 1899)

va

même plus loin

et

rapporte deux statisti¬

ques

dans lesquelles il rapproche les

cas

de calculs des

canaux de Wharton de ceux de la

glande elle-même. A

titre

documentaire,

voici ces

chiffres

:

Statistique deCziûan Statistiquede Henzel

sur36cas : sur44cas :

Calculs du conduit de Wharton. 22 cas 18 cas

» Sténon . . 4 2

» Rivinius . o 4

glande sous-maxillaire 4 11

parotide 1 3

sub-linguale

0 4

Quoi qu'il

en

soit,

on

doi

it admettre

qu'au point de

vue

clinique, il existe deux catégories de calculs

: ceux nette¬

ment

développés

ou

situés dans le canal de Wharton

et

ceux

situés, toujours peut-être dans le canal de Wharton,

mais alors dans ses ramifications

intra-glandulaires

; ceux- ci retentissent très directementsur la

glande sous-maxil¬

laire et sont

susceptibles de la tuméfier, de l'infecter,

etc., les autres soulevant le canal de

Wharton, les

uns peu accessibles à la

palpation

et

très

peu

à l'intervention buc¬

cale, les

autres aisément perçus par

le doigt et facilement

enlevés par

l'ouverture buccale du

canal salivaire.

Nous limitons notre

sujet

aux

calculs situés hors du

canal de Wharton

extra-glandulaire.

Est-il

possible de les atteindre

par

la cavité buccale ?

La voie

buccale,

très

logique, très commode généralement

pour

les calculs du canal, l'est

ici incontestablement très peu.

Dans certains

cas

cependant, quand le calcul intra- glandulaire

ne sera pas

trop reculé, quand il

sera

extrême¬

ment saillant sous la muqueuse, on sera

autorisé

à tenter cette extraction par

la voie buccale. Mais

cette manœuvre, ainsi

pratiquée, n'est

pas sans

inconvénients, elle

est par¬

fois

inutilement

tentée. D'autre

part, la région à atteindre

(24)

est très

mal disposée; l'écoulement de sang qui se produit

gêne beaucoup, obscurcit le champ opératoire et oblige

même

parfois l'opérateur à renoncer à son intervention.

Pour toutes ces

raisons,

on a

été amené à négliger cette

voie

quand il s'agissait d'intervenir dans les cas de lithiase

grandulaire, et à adopter la voie interne.

Ceci

dit,

voyons

dans quelle condition on peut être

autoriséà tenter une

ablation complète de la glande sous-

maxillaire.

Et

d'abord, dans les

cas

de fistules externes chez un sujet atteint de lithiase salivaire. Nous sommes d'avis en

effet,

que ces

fistules comportent une indication formelle

d'intervenir,

et

d'intervenir radicalement. Ces fistules sont

rares,

mais elles sont intarissables; les accidents aigus qui

leur ont

donné naissance sont éteints depuis longtemps,

le calcul cause

de

tout

le mal est expulsé aussi, seule la

fistule

persiste

:

les interventions les mieux faites n'auront

aucun

résultat, si l'on

ne

procède pas h l'extirpation

totale de la

glande. Aucune raison ne prévaudra contre

cette indication.

La question d'esthétique, la cicatrice

linéaire est bien peu

de chose auprès de la fistule, et la

perte d'une des deux glandes sous-maxillaires sera suffi¬

samment

compensée

par

l'existence de l'autre qui est tou¬

jours saine.

Hors ces cas

de fistules salivaires où l'opération radi¬

cale

s'impose,

ou

peut se demander dans quelle mesure

les cas de

calculs inlra-glandulaires sont justiciables de

l'extirpation de la glande et non pas de la simple extrac¬

tion du ou

des

corps

du délit.

Nous ne

saurions mieux faire,

pour

bien établir les

indications de

l'opération dont nous nous occupons, que

de

rapporter, d'abord, les critiques qui ont été faites à

propos

du cas de Terrier où l'intervention n'était pas

absolument

justifiée. Nous reproduisons les paroles que Forget prononça à la Société de chirurgie à la suite de

son

rapport sur ce cas :

(25)

27

«

J'ignore, Messieurs,

ce que vous penserez

du mode

de traitement que

i'auteur

a cru

devoir

mettre en usage dans le cas

pathologique dont je

vous

ai donné l'exacte reproduction.

»

Quant à moi, j'ai déjà fait connaître

mon

opinion

en

indiquant

une

voie thérapeutique opposée à celle qu'il

a

suivie. Bien des détails de l'observation de M.- Terrier me

viendraient en

aide, s'il

en était

besoin,

pour

justifier

ma manière de voir. Un seul me suffira. Je veux

parler de la

nécessitéa été notre

jeune confrère d'enlever

presque

la

totalité de la

glande sous-maxillaire

sans

pouvoir atteindre

le corps

étranger, qu'il n'a rencontré qu'après être arrivé,

par

la destruction

successive

du

tissu

glandulaire,

au moyen

des caustiques, jusque

sur

le plancher buccal

; ce

qui démontre

que

le calcul salivaire s'en rapprochait bien plus,

que

de la région cervicale,

et que

c'était

sous

la

muqueuseet

à l'intérieur des

racines du conduit de Whar-

ton

qu'il avait

son

siège et

que

c'est bien là qu'il fallait le

chercher.

» Au

surplus, n'avait-on

pas pour

raison de choisir

cette

voie, l'élimination spontanée

par

la bouche d'un premier fragment de calcul qui autorisait à

penser

qu'un second fragment n'était

pas

bien loin du premier

et eu se repor¬

tant à la tumeur formant un relief en forme de crête dure

et résistante au niveau des dents

molaires,

on

était, je

crois, fondé à

rechercher,

par une

incision pratiquée

sur

ce

relief, s'il

n'était pas

dû,

comme

cela

me

semble

très

vraisemblable,

à la

présence du calcul lui-même

en ce

point, d'où

il eût été facile de l'extraire.

» M. Terrier

invoque, à l'appui de l'opération qu'il

a

pratiquée, l'existence qu'il supposait de concrétions mul¬

tiples disséminées dans

le tissu

glandulaire

et

il

avoue

qu'il

a

été quelque

peu

étonné de n'en

rencontrer aucune

dans la

portion de glande enlevée

avec

le bistouri

et c'est surtout ce

qui l'a déterminé, ajoute-t-il, à

pousser

aussi

loin que

possible la destruction du

reste de la tumeur par les

caustiques.

(26)

28

» Je ne veux pas

contredire la logique chirurgicale de

l'auteur, je

nie

borne à

ne

pas la partager et à faire remar¬

quer que

c'est précisément, suivant moi, cette absence de

concrétions

salivaires qui lui montrait qu'il était dans une

mauvaise

voie, d'où il lui était bien difficile, je le recon¬

nais, de

se

retirer

sans

aller jusqu'au bout une fois qu'il

s'y était engagé.

» Du reste,

l'examen microscopique fait

par

MM. Cornil

et

Ranvier,

en constatant

la nature purement inflamma¬

toire du tissu

glandulaire,

a

prouvé, à son tour, qu'au¬

cune raison

anatomique n'exigeait qu'il fut détruit.

» Il me

semble donc

à propos

de reconnaître que, sans

diminuer l'intérêt

histologique et symptomatique de l'ob¬

servation de M.

Terrier, il

y a

lieu de faire une réserve en

ce

qui touche au traitement chirurgical. Supprimer dans

un cas

semblable la glande sous-maxillaire pour guérir

une lésion

de sécrétion

et une

inflammation consécutive,

nous

paraît être un procédé par trop sommaire et d'une

exécution entourée

de

trop

de dangers

pour

qu'il puisse

avoir des imitateurs ».

Mais il faut se

souvenir

que

l'intervention partielle,

l'ablation

du seul calcul

par

la voie sus-hyoïdienne expose parfois à une fistule salivaire cutanée, comme nous avons

pu

le voir dans quelques observations que nous ne rap¬

portons pas ici.

Quand, chez

un

sujet nettement lithiasique salivaire, on

constatera une

hypertrophie et une induration marquées

de la

glande sous-maxillaire, au lieu de penser à une néo-

plasie de cette dernière, on songera à des lésions de sclé¬

rose

qui,

en se

développant, ont envahi la glande aux dépens des éléments glandulaires (Berger), et l'on devra

agiter la question de l'intervention chirurgicale radicale.

Est-on autorisé à

pratiquer l'extirpation ? Si l'on tient

compte qu'une glande dans ces conditions est un organe

altéré au

point de

ne

plus pouvoir remplir ses fonctions;

que,

de plus, il reste là comme une cause possible de

(27)

29

gêne, de douleurs, de poussées successives,

etc., etc.,

il

semble

qu'il n'y ait

pas

grande hésitation

à

avoir, le

peu de

dangers

que

comporte l'opération,

ses

résultats

excel¬

lents, l'exiguïté de la cicatrice post-opératoire qui

va d'ailleurs se

perdre

sous et

derrière

le maxillaire inférieur doivent

plaider

en

faveur de

l'intervention.

On peut, on

doit opérer également dans les

cas

de glandes bourrées de

calculs

qui

sont

alors

très

doulou¬

reuses et

deviennent

une source de douleurs presque constantes pour

les sujets qui

en sont

porteurs.

On doit

opérer également dans les

cas

de suppuration continue, prolongée, d'une glande

sous

maxillaire

avec

intégrité calculeuse du

conduit de Wharton. Si la

palpa-

tion de la

région

est

douloureuse depuis

un

certain temps,

si cette

pression fait sourdre

par

le canal

un peu

de

pus dans la

bouche, si, de plus,

on a pu constater

la présence

de calculs intra ou

péri-glandulaires,

on a

le droit

de proposer une

intervention radicale,

et le malade a tout

bénéfice

à

l'accepter.

En somme,

consistance, douleur, tuméfaction,

sup¬

puration intermittente

ou

continue, présence de calculs

au niveau d'une

glande

sous

maxillaire, tels

sont les élé¬

ments

d'après lesquels

on

doit pouvoir régler

sa

conduite.

Existe-t-il

quelques

contre

indications

à cette

opération ?

Hors 1es cas de celles

qui

sont

susceptibles de s'appli¬

quer

à

toutes sortes

d'interventions chirurgicales,

nous ne

voyons

guère, parmi les considérations qui pourraient

dans certains cas nous

empêcher d'intervenir

ou faire retarder notre

intervention,

que

la question de

sexe, pour la

cicatrice,

ou bien l'existence

d'accidents

très

aigus du

côté de la

région où l'on doit opérer.

Nous pensons, en

effet,

que

s'il

est

bon d'être

armé et

d'intervenir chirurgicalement

pour parer

à des accidents

pressants, on ne doit tenter

l'extirpation totale de la

glande qu'absolument

à

froid,

en

dehors

de toute

période

aiguë.

(28)

CHAPITRE 111

TECHNIQUE

OPÉRATOIRE

L'intervention

radicale dont

nous venons

d'étudier les

indications se passe

dans une région un peu dangereuse

à cause desvaisseaux et

nerfs qu'elle contient, à cause du

voisinage médiat des gros vaisseaux du cou. Il importe

d'être bien

fixé

sur ses

rapports. Aussi allons-nous rap¬

peler

en

quelques lignes la situation anatomique de la

odande

sous-maxillaire.

cl

Anatomie. Cet organe

est d'abord contenu dans un

espace

prismatique et triangulaire : loge sous-maxillaire à

trois faces,

l'une inféro-externe, aponévrotique ; l'autre

supéro-externe, osseuse; la troisième interne, musculaire.

La face

inféro-externe est formée par la partie sus-hyoï¬

dienne de

l'aponévrose cervicale superficielle, qui, partie

du bord inférieur

de la mâchoire, descend

vers

l'os hyoïde,

se fixe par un

feuillet réfléchi sur le bord externe de la

grande

corne

et sur la face antérieure du corps de cet os.

A ce niveau, pour

Charpy, elle se dédoublerait en un

feuillet

superficiel qui passe directement sans transition

dans

l'aponévrose sous-hyoïdienne tandis que l'autre sert

à la fixation osseuse.

Meckel pense que ce

feuillet réfléchi viendrait contour¬

ner le tendon

intermédiaire du digastrique avant d'aller

s'insérer sur l'os

hyoïde.

D'ap rès Poirier, cette disposition serait plutôt peu cons¬

tante.

Le feuilletdirect et

le feuillet réfléchi forment

une

gout¬

tière fibreuse à

concavité supérieure qui loge le bord

inférieur de la

glande.

(29)

La

face supéro

externe est

formée

par

la portion de la

lace interne du corps

du maxillaire placée au-dessous de

la

ligne mylo-hyoïdienne. Cette surface

osseuse,

appelée

fossette

sous-maxillaire,

est

légèrement excavée

au con¬

tact de la

glande.

La

face interne musculaire

est formée par

les

mus¬

cles

hyo-glosse

et

mylo-hyoïdien

recouverts,

d'après Poirier, d'un simple feuillet celluleux mince,

sorte de

périmysium qui n'a rien de

commun avec un feuillet

aponévrotique dépendant de l'aponévrose cervicale

super¬

ficielle.

Cette

loge

que nous venons

de décrire

est formée en

bas par

l'insertion hyoïdienne de l'aponévrose,

en

haut

par

l'insertion

maxillaire du

mylo-hyoïdien,

en avant par les adhérences de

l'aponévrose

au ventre antérieur du

digastrique,

en

arrière

par

la bandelette maxillaire.

La

paroi postérieure de

cette

loge

est

percée de trois

orifices :

l'un, situé

en dehors de la bandelette

maxillaire,

laisse passer

la veine faciale;

par

le deuxième,

passe

l'artère faciale

qui

traverse

la bandelette

pour

pénétrer

dans la

loge sous-maxillaire; enfin, dans le

troisième se trouve un

prolongement de la glande.

De

plus,

cette

loge communique

assez

largement

avec la

loge sub-linguale

par

l'interstice qui sépare le mylo- hyoïdien de l'hyo-glosse, interstice dans lequel

se trouvent

une

partie de la glande

et

le canal de

Wharton.

Telle est la

loge dans laquelle

est contenu

l'organe

salivaire.

Entre les

deux,

se trouve unecouche detissu cellulaire lâche

qui

se tasse au niveau de la

glande

en une mince

capsule qui envoie dans l'épaisseur du parenchyme de

nombreux

prolongements.

On a assimilé la forme de la

glande sous-maxillaire

à celle d'un fera cheval

qui embrasserait le bord postérieur

du

mylo-hyoïdien. Des deux branches

de ce fer à

cheval,

l'externe, appelée aussi

corps, est

large, ovoïde, épaisse

(30)

- 32

et courte;

l'interne, plus effilée, constituerait un simple

prolongement du corps.

Pour bien étudier

les rapports de la glande, rapports qui méritent de nous intéresser au plus haut degré, il est

indispensable de distinguer à ce corps de la glande trois

faces. La

première face inféro-externe ou cutanée est un

peu convexe,

quadrilatère souvent, quelquefois triangu¬

laire;

elle descend plus

011

moins dans la région sus- hyoïdienne. A son niveau, se trouve parfois un sillon très

profond renfermant des branches des vaisseaux sous-

mentaux.

Elle

est recouverte, en

partant de l'extérieur,

par

la

peau

fine et mobile, les fibres du peaucier dans un

dédoublement

du fascio superficialis, l'aponévrose cervi

• cale

superficielle. Au-dessous de cette aponévrose se

trouve la veine

faciale qui croise le tiers postérieur de

cette face pour

aller dans le tronc thyro-linguo-facial. On

rencontre aussi sur cette

face quatre

ou

cinq ganglions

sus et

sous-aponévrotiques.

La face

supéro-externe répond à la fossette du maxil¬

laire

inférieur,

en

arrière

au

ptérygoïdien interne.

A l'union de la

face supéro-externe et inféro-externe,

cheminent l'artère et

la veine sous-mentales

avec

quelques ganglions.

La face interne repose sur

les organes qui constituent

le

plan profond de la région sus-hyoïdienne latérale. Sur

un

premier plan se trouve le digastrique dont le ventre

postérieur se trouve avec le stylo-hyoïdien; sur un plan

plus profond se trouvent le muscle mylo-hyoïdien en

avant,

l'hyoglosse

en

arrière. Le ventre postérieur du

digastrique, le bord postérieur de l'hyoglosse et la grande

corne de l'os

hyoïde forment

un

triangle dit de Béclard

dans l'aire

duquel

se

trouvent les fibres du cérato-glosse;

c'est à ce niveau

qu'on doit lier la linguale, sous-jacente

à

l'hyoglosse avant la naissance de la dorsale de la langue.

Plus en avant,

les deux ventres du digastrique circons¬

criventun espace

angulaire à sommet inférieur dont le fond

(31)

33

est constitué par

le mylo-hyoïdien

en avant et par

le hyo- glosse

en

arrière.

Le nerf

hypoglosse chemine

sur ce der¬

nier muscle. Le ventre

postérieur du digastrique, le nerf hypoglosse

et

le bord postérieur du mylo-hyoïdien limi¬

tent un autre

triangle, trigonum linguale dit de Pirogoff

dans l'aire

duquel

on peut

lier la linguale,

cette

dernière

ayant

déjà fourni la dorsale

de la

langue

;

l'hémostase

obtenue ainsi est très

importante.

Le bord inférieur de la

glande dépasse quelquefois la grande

corne

de

l'os

hyoïde; le bord

externe

longe le bord

inférieur de la

mâchoire,

est

côtoyé

par

les vaisseaux

sous- mentaux. Le bord

supérieur répond,

en avant, à l'inser¬

tion du

mylo-hyoïdien;

en

arrière, il répond

au

cul de-sac

que

forme la

muqueuse

buccale

en se portant

de la langue

sur la face interne du maxillaire. II est dans le

voisinage

immédiat avec le nerf

lingual.

Quant

à

l'extrémité postérieure, elle

offre des rapports intimes avec l'artère faciale

qui

se contourne en S autour

de la

glande;

celte artère

paraît parfois complètement

entourée par

le tissu glandulaire,

ce

qui fait voir les diffi¬

cultés que

l'on

peut

avoir, dans

certaines

circonstances,

à

extirper la glande.

De la lace

profonde

se

détachent

de la

glande

sous- maxillaire deux

prolongements

;

le postérieur

vient faire saillie sous la

muqueuse

du plancher de la

bouche au

niveau de la

dernièregrosse molaire; l'antérieur, plus volu¬

mineux, accompagne le canal de

Wharton au-dessus

duquel

il est

ordinairement placé. 11

est en rapport, en

dehors,

avec la face

profonde du mylo-hyoïdien,

en dedans avec

1

hyo-glosse

et

le lingual inférieur.

Quelquefois

ce

prolongement

est assez

développé

pour

se continuer avec

l'extrémité postérieure

de la

glande sublinguale; d'autres fois, il

est morcelé en

lobules

dis¬

tincts.

Pour

mémoire,

nous dirons que

le canal

de

Wharton

naît Goudretde la face interne de la

glande

et son mode

d'origine

3

(32)

pourrait représenter les trois dispositions suivantes : 1° la

ramescence par

voie dichotomique ; 2° l'existence d'un

canal axial sur

lequel viennent se brancher des canalicules

secondaires; 3° l'épanouissement en un nombre variable

de conduits

de calibre sensiblement égal.

En résumé, avant

d'arriver

sur

la glande sous-maxillaire

on est tenu de traverser

la

peau,

le muscle peaucier avep

les deux

couches celluleuses qui l'enveloppent, l'aponé¬

vrose cervicale

superficielle, la coque celluleuse de la

glande et d'écarter les ganglions lymphatiques.

Quoique recouverte de ces couches, la glande est très

superficielle. Encadrée en quelque sorte, par les ventres

antérieur et

postérieur du muscle digastrique, elle repose profondément sur le mylo-hyoïdien et le hyo-glosse.

Elle est directement

appliquée

sur

le tronc des artère

et veine

faciales qui longent son bord supérieur, sur

l'artère

sous-mentale, la veine linguale et le nerf grand hypoglosse.

Elle

répond à l'artère linguale par l'intermédiaire du

muscle

hyo-glosse, mais ce muscle est tellement volumi¬

neux

qu'il protège faiblement l'artère. Par son extrémité

postérieure, la glande répond à la carotide externe et la

veine

jugulaire externe; c'est là un dangereux voisinage,

quoiqu'un peu éloigné, dont il faut se préoccuper au cours

d'une

opération sur la région.

OPÉRATION

Les instruments

nécessaires à cette intervention sont

les suivants : Un bistouri.

Deux écarteurs mousses.

Une

pince de Museux.

Une

pince à disséquer à dent de souris.

Une

pince à disséquer ordinaire.

Une sonde

cannelée.

(33)

35

Deux

paires de ciseaux

ordinaires :

une

droite.

l'autre courbe et mousse.

8

pinces à forcipressure.

Une aiguille<D de Reverdin courbe.

Un flacon de

catgut

1.

Crins de Florence :

quelques

uns.

Un drain.

A cette liste

d'instruments

nous

ajouterons

un miroir de Clar avec une source

d'énergie électrique, miroir

que

le

chirurgien qui opère

portera sur

le front.

Nous vou¬

drions insister sur les

avantages

que

l'on

a à se munir de

cet

appareil, étant donné

la cavité un peu

anfractueuse,

assez mal

éclairée.

Pour peu que

patient

ou

opérateurs

soient mal

placés, il

peut

rendre de

fort bons services.

Nous nous permettrons même de regretter que

les chi¬

rurgiens généraux,

tuitement en n'en usant pas, se

privent bien

gra¬

d'un auxiliaire

précieux qui pourrait leur

être d'une très

grande utilité

dans

d'autres opérations

nous lesLeavonsmaladesisouvententendus se

plaindre de

manquer

de jour.

est

anesthésié

soit au

chloroforme, soit

à

l'éther, le champ opératoire

rasé s'il y a

lieu

et

nettoyé

comme toutes les autres

régions (savonnage, brossage, lavage à l'alcool puis à

un

antiseptique

: cyanure,

sublimé,

etc. On le recouvre alors d'une

large

compresse

aseptique qui s'étend

sur le cou,

la face

et la

poitrine

et à

laquelle

on lait une ouverture

qui correspondra

au

point

sur

lequel

on va

opérer.

Doit-on

faire,

comme l'a

pratiquée Launay dans

un cas

analogue, la ligature préalable de

l'artère

linguale? Etant donné

les rapports un peu

indirects

que ce

vaisseau affecte

avec la

glande sous-maxillaire,

nous ne voyons pas

l'intérêt

bien réel

que

l'on

peut

avoir

à

faire

cette manœu¬

vre

préalable

;

d'autant

mieux que,

notamment, dans

les deux cas M. Moure est

intervenu

en s'en

dispensant, il

n'a

certainement

pas eu à

le

regretter.

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