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Etude de cas: De la campangie sénégalaise des phosphates de Taira

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(1)

£5"056

©

Séminaire de haut niveau sur le thème intitulé "Amélioration de la performance

dans la gestion des entreprises publiques africaines : Enseignements

tirés des expériences des pays"

Oh LA CfiMPAGNTh SFni-GAÍ ÀlSh 0FS PHOSPHa i FS Oh iAIkâ

Organisé

par

la Commission économique

pour

l'Afrique, division de

l'administration

publique, des

ressources

humaines

et

du développement

social,

Programme spécial d'action

pour

l'administration

et

la gestion

(SAPAM) en collaboration avec IDEP, Dakar

Dakar, 14-17 octobre 1991

ETUDE DE CAS

Prenarée par

MASS N'OTAYE

(lD£P)

(2)

I- PRESENTATION DU SECTEUR DES PHOSPHATES AU SENEGAL

Le Sénégal compte deux sociétés qui exportent des phosphates : la Compagnie Sénégalaise des Phosphates de Taiba (CSPT) et la Société Sénégalaise des Phosphates de Thiés (SSPT).

La SSPT produit annuellement du phosphate d'alumine, du clinker et de

l'attapulgite pour une production globale représentant 15% de celle de la CSPT. Elle réalise un chiffre d'affaires qui représente 18% de celui de Taiba.

Par ailleurs, la structure financière de la SSPT est déséquilibrée (financement d'une partie des actifs fixes par des dettes à court terme, frais financiers très élevés, endettement important vis à vis de l'Etat).

Elle semble, en plus éprouver des difficultés pour s'adapter aux mutations du marché international en subissant des pertes et des réductions

de part de marché.

k

Son poids économique et financier, de loin moins important que celui de

la CSPT, ajouté à quelques difficultés financières (même s'il y a une amorce de redressement) et commerciale ont amené l'Etat à décider de se désengager

en mettant en vente ses parts. r

La CSPT est un des maillons du développement économique, régional et

national du Sénégal. En effet, de par ses investissements très importants et

ses exportations massives, elle permet d'élargir la base économique, technologique et financière du Sénégal et participe de manière fort

substancielle à la résorption du déficit de la balance commerciale. Le phosphate de chaux qu'elle produit, se classe parmi les trois premiers produits d'exportation.

De part ses effets induits, la CSPT constitue le principal client de la

SENELEC, de la Société Nationale des Chemins de Fer du Sénégal et du port

de Dakar.

(3)

2J

*

Elle a également contribué à la création d'un grand complexe industriel

a vocation sous-régional, les Industries Chimiques du Sénégal (ICS) en

apportant une partie de son capital-action mais également en garantissant son

approvisionnement en phosphate concentré humide.

II- HISTORIQUE DE LA CREATION DE LA CSPT

C'est vers 1880, au moment de l'implantation du chemin de fer Dakar -

Saint-Louis, qu'un officier du génie, géologue, H. HUBERT découvrit dans les déblais, du phosphate de chaux.

Ses recherches ont été poursuivies par des sociétés françaises telles que PECHNINEY, BRGM et SERMIS.

En 1957, la Compagnie des Phosphates de Taiba vit le jour. Elle démarre son exploitation avec une capacité annuelle de 300.000 tonnes. Le 10 septembre, un premier navire chargé des premières quantités de phosphates quitte l'usine de Taiba pour le port de Dakar.

k

III- OBJET DE L'ENTREPRISE

La CSPT est une entreprise commerciale qui a été créée dans le but de procéder à l'extraction du minerai de phosphate et à sa transformation en concentré à X% d'humidité commercialisable sur le marché international et sur

le marché domestique qu profit des ICS qui le transforme en acide phosphorique et en engrais.

1 IV- STRUCTURE ET ORGANISATION

La CSPT possède un capital de 7,2 milliards détenu à 50% par l'Etat, les 50% restants étant répartis entre actionnaires étrangers et une banque sénégalaise.

(4)

La CSPT est une société anonyme de droit privé placée sous la tutelle

du Ministère chargé de l'Industrie et de l'Artisanat et sous la tutelle financière de l'Economie, des Finances et du Plan.

La loi n°90-07 du 26 juin régissant le secteur parapublic et qui lui est appliquée, prévoit différents contrôles et assistance de la part du Contrôle Financier, de la Commission de Vérification des Comptes et de Contrôle des Entreprises Publiques).

L'Etat sénégalais détenant des actions privilégiées nomme le président

du conseil d'administration et le directeur général.

Les détenteurs des actionnaires ordinaires désignent l'administrateur délégué responsable de la gestion et qui délégué une partie de ses attributions au directeur général.

Le Conseil d'Administration adopte le budget, approuve les objectifs globaux fixés, les programmes d'investissement et leur

mode de financement,

décide de la distribution des dividendes.

—j

Il faut remarquer également que les statuts fixent, les

modalités de

partage des dividendes entres les actions

privilégiées (X%)

et

les actions

ordinaires (Y%), en cas de profit (X>Y).

.S *•

La CSPT est dirigée par un directeur

général

ayant un

adjoint qui

exerce sa responsabilité sur quatre départements :

- un département technique .

- un département de l'exploitation

- un département chargé des affaires

administratives

et

comptables

- un département du contrôle de gestion.

Le département commercial, vu son importance,

dépend directement de

la direction générale.

Le département chargé de

l'exploitation

est

le plus important de

par

les

effectifs qu'il occupe et les différents

services qui

y

dépendent

(approvisionnement, production, sécurité, embarquement

etc...).

... !..

(5)

ANALYSE DES PERFORMANCES FINANCIERES DE LA C.S.P. T

4.

La CSPT a une situation nette positive qui s'accroit d'année en année.

De 1985 à 1990, elle s'est accrue d'environ 9%

Cette situation confortable a permis à l'entreprise de ne pas s'endetter à long terme pour financer ses investissements. En effet, les capitaux

propres représentent en moyenne 4 fois les dettes totales. La CSPT a su,

grâce aux nombreuses réserves constituées et à une augmentation de capital, garder son autonomie financière.

Le ratio capitaux permanents/dettes à long et moyen terme confirme la part insignifiante des dettes à long terme qui représentent en moyenne 5%

des capitaux permanents.

L'équilibre financier minimum est respecté puisque le ratio capitaux propres/1MM nettes dépasse largement l'unité.

On peut remarquer également que la CSPT présente une liquidité suffisante puisque les valeurs réalisables et disponibles couvrent très

La CSPT crée une valeur ajoutée importante pour l'économie sénégalaise

avec une pointe d'environ 5,8 milliards en 1989. Cependant, il faut

remarquer une chute de la valeur ajoutée en 1990 consécutive à une baisse de la production vendue.

S'agissant de la production vendue, il .faut noter qu'elle a également

atteint des proportions importantes avant de baisser de -20,2%. Cette contre performance s t baisse consécutive des

tonages exportés et du taux de change du dollar.

La masse salariale s'accroit d'année en année du fait de l'accroissement des charges sociales et des augmentations annuelles de salaire au mérite.

En ce qui concerne le cash-flow, il a été régulièrement

positif sauf

en 1987. Cette situation s'explique par l'importance de la perte, qui elle même s'expliquerait par une baisse brutale de la production vendue (-20%).

Toutefois, il faut remarquer que la baisse du cash-flow depuis 1988 est due

à un maintien sensible du niveau des amortissements et une baisse des résultats à partir de 1988.

/uiyunuji /ej u'eucj ù luu> t tenue. t

«

(6)

f

Le taux de rentabilité des capitaux

propres est négatif en 1986, 1987

et 1990. Il est positif err 1988 et 1989 et se situe respectivement à 10,75% et 5,68%.

Cette situation peut s'expliquer en partie par l'importance des capitaux

propres par rapport à l'endettement à long terme. Une bonne politique

d'endettement aurait pu faire jouer l'effet de levier. Il faut d'ailleurs

remarquer qu'une partie de l'endettement à long terme est composé de

dividendes à verser aux actionnaires et échelonnés sur une période de 7

ans.

En ce qui concerne les résultats négatifs de 1987 et 1990, ils s'expliquent par une baisse de la production vendue, baisse qui résulte

essentiellement d'une chute du dollar. En 1987, il s'expliquerait plutôt par des charges relativement élevées, notamment les matières et les fournitures

consommées.

Les performances financières actuelles sont bonnes mais peuvent être améliorées, notamment une politique de couverture à terme et une politique

d'endettement optimale.

:

\

En ce qui concerne les relations financières entre l'Etat et la CSPT, il faut remarquer que la CSPT paye régulièrement les taxes (taxes sur phosphate, redevance minière) et les impôts dus et v£rse- en outre des

dividendes à l'Etat. En contrepartie, l'Etat lui a accordé une concession et

en tant qu'actionnaire, est appelé, dans certains cas, à lui octroyer un emprunt actionnaire au même titre que les autres actionnaires.

V- ETUDES DES DIFFERENTES

FONCTIONS DE L'ENTREPRISE

V.1- MANAGEMENT

La CSPT n'applique pas à proprement parler de

planification

stratégique. Cependant, chaque année la direction

générale fixe les objectifs

globaux

(de

production, de

vente)

qui sont

soumis à l'approbation du Conseil

d'Administration. Il faut cependant noter que ces objectifs ne sont pas préparés au niveau des services et une fois fixés par la

direction générale,

ils ne sont pas découpés en objectifs sectoriels.

(7)

6./

t

Les objectifs globaux, sur une période de 5 ans sont exécutés annuellement à travers le budget approuvé.

Ce processus présente quelques difficultés par rapport à la démarche classique d'une planification stratégique réelle qui veut qu'il y ait cohérence,

interaction et "solidarité" entre la base et ce sommet dans la fixation des objectifs de l'entreprise et la traduction des objectifs globaux en objectifs

sectoriels par fonction ou par centre de responsabilité jusqu'à la base la plus large possible.

V. 2- APPROVISIONNEMENT/PRODUCTION

L'approvisionnement en phosphate de chaux est assuré par un gisement

à ciel ouvert situé à proximité du village de Taïba qui a été fondé vers 1800.

Ce gisement s'étend sur une cinquantaine de kilomètres carrés et produit annuellement en moyenne 7 million de tonnes. Les réserves de phosphate commercialisable actuellement reprérées et connues assurent des exploitations de plus de 30 ans. D'autres réserves proches ou éloignés sont

en cours d'évaluation.

t

Le processus de production s'articule autour de quatre phases :

7- La première phase consiste à déblayer la couche de sable qui

recouvre le phosphate puis à la transporter vers des zones stériles.

2- La phase 2 est celle de l'extraction <ju minerai de phosphate et son transport vers la station de

pré-traitement où s'effectuent les opérations de

débourbage et d'épierrage.

3- La troisième phase intervient à l'arrivée de la pulpe de minerai. Les particules, trop fines pour être enrichies, sont éliminées tandis que celles

très grosses sont réduites par broyage. Ensuite, on sépare les grains de phosphate de chaux des impuretés qui les accompagnent.

4- La dernière phase est relative au stockage, séchage et exploitation

du minerai.

Le phosphate concentré contient 20% d'humidité qui s'évapore en partie

à l'air libre puis par séchage dans des fours rotatifs. Il en ressort du phosphate concentré à x% d'humidité avec une bonne teneur. Une partie de ce

phosphate est exportée par bâteau à partir du port de Dakar, l'autre

(1/3)

est transférée aux I.C.S.

(8)

En fonction, de l<r capacité- de ses machines, de leur état de fonctionnement, de l'état des réserves et de la situation du marché, la direction générale fixe des objectifs de production. Ces objectifs sont traduits

dans le budget de l'entreprise.

A partir de ces objectifs régulièrement fixés, la productivité du personnel est mesurée à partir du degré d'atteinte des objectifs.

Toutefois se pose le problème de l'absence de planification stratégique

réelle qui se répercute sur le processus de formulation des objectifs. Ces objectifs pouvant être surestimés ou sous-estimés par la haute direction si elle

ne prend soin d'impliquer fondamentalement la base.

La CSPT dispose d'un laboratoire fourni pour l'analyse et le contrôle de

la qualité du phosphate produit ; la qualité joue un rôle fondamental dans le positionnement de l'entreprise par rapport à ses concurrents sur le marché

international.

La direction générale applique donc ce dnmnine une nnlitinue rigoureuse puisqu'elle constitue un facteur de "survie" face

J

une concurrence

impitoyable sur le marché international.

\

V.3- FONCTION PERSONNEL JU

La Compagnie Sénégalaise des Phosphates de Taiba (CSPT) dispose d'un effectif de 700 agents dont 35 cadres supérieurs et assimilés, 95 cadres

moyens et 570 employés et ouvriers.

I

Des critères objectifs de sélection (tests, entretiens etc...) ont été la

base du recrutement d'environ 96% de ce personnel.

A la fin de chaque exercice social, il y a une évaluation

systématique

du personnel. Cette évaluation définit des possibilités de promotion.

Tout

agent bien noté de la part de son supérieur hiérarchique immédiat

connaît

en général une augmentation de salaire qui ne peut dépasser une

fourchette

d'augmentation de la masse salariale globale fixée par la direction

générale.

Dans le même sens, l'avancement d'un agent ou sa promotion

interne

sont fonction beaucoup plus de sa compétence que de l'ancienneté dans un poste.

(9)

Pour assurer une adéquation permanente poste/profil, des écarts sont identifiés et des besoins de formation identifiés. Alors le centre de formation interne reçoit des agents pour lesquels une formation est assurée. Cette formation est également sollicitée à partir des données de la gestion prévisionnelle du personnel. Le Centre de Formation dispose d'un budget

annuel d'une centaine de millions destiné uniquement à la formation et au

perfectionnement des agents de la société.

Ces actions de perfectionnement sont complétées par des enquêtes

salariales menées tous les deux ans afin d'évaluer le niveau de satisfaction

des salariés de la CSPT par rapport à ceux des autres entreprises du secteur parapublic.

V.t- FONCTION FINANCE

Le département des Finances supervise toutes les opérations à caractère financier.

Les états finançjçrs QU' traríui^nf nntirQtianS financières sont

régulièrement préparés et dans les délais. Toutefois, les

\omptes

ne sont pas audités systématiquement mais ponctuellement en fonction des besoins spécifiques. Les comptes sont présentés de manière comparative et analytique

par les commissaires aux comptes de la société. La présentation des comptes

de l'entreprise dans les délais constitue une performance puisqu'en général,

nombre d'entreprises publiques connaissent des retards très importants, parfois de l'ordre de 2 à 3 ans, dans la production de leurs états financiers.

*

V.5- FONCTION COMMERCIALE

\

PRODUIT

Le phosphate est un produit stratégique qui n'est pas encore véritablement menacé de substitution. Son utilisation est très variée. En effet, il est à la base de la fabrication d'engrais qui constitue aujourd'hui un enjeu important du fait de la dégradation des sols et de l'insuffisance de la production alimentaire mondiale, particulièrement dans les pays en voie de développement. Le phosphate entre dans la fabrication de plusieurs produits : les détergents, l'alimentation du bétail, l'alimentation des hommes (boissons, levures), les plastiques, les insecticides, pesticides, le traitement des métaux, les verres optiques et plusieurs spécialités phamaceutiques.

Le phosphate a donc de beaux jours devant lui.

(10)

y./

»

Tf A

t Toutefois, il faut remarquer que, depuis quelques années, une

polémique relative à la présence d'éléments cancérigènes au niveau du

cadminium (élément du phosphate) a été développée par les écologistes en

Europe et la CEE mis sur pied une commission pour examiner la question.

Ce dernier élément est donc à considérer dans l'évaluation des risques

de perte de marché des tentatives de recherche pour arriver à une substitution ne serait-ce que partielle de ce produit.

MARCHE

Le marché mondial du phosphate est dominé essentiellement par trois

pays les Etats-Unis, l'Union Soviétique et le Maroc. Ces pays fournissent 80%

de la production mondiale et représentent environ 60% du commerce international.

Face à ses pays, le Sénégal fournit environ 1,5% de la production

mondiale et pèse environ 7% du commerce mondial. C'est un marché fluctuant du point de vue de la production et l'avantage comparatif de la CSPT tient

moins aux quantités faibles exnnrtAet—rm'tlllH nilHIIIM

yWF.HIUUtil, UU !>07)

produit (teneur très élevée en anhydrique, excellente

*

réactivité à l'acide sulfurique, rendement élevé pour les industries utilisatrices).

.s *•

CSPT dispose également d'une clientèle diversifiée.-' Elle exporte en

Amérique Latine, en Europe (principalement CEE), en Asie du Sud Est (Phillipines, Inde et Japon). Au fur et à mesure de l'évolution de sa

production, la CSPT a diversifié sa clientèle.

»

PRIX

J

Les prix du phosphate comme ceux des autres matières premières, en

général, sont fixés sur le marché international suivant la loi de l'offre et de la demande et sont côtés en dollar qui constitue la première monnaie

internationale de référence.

POLITIQUE DE PROMOTION

La CSPT dispose d'un département commercial relayé par une antenne extérieure à partir de laquelle les transactions sur le marché international

peuvent être suivies régulièrement et efficacement.

(11)

1u.I

Sa politique commerciale repose sur la fidélisation de sa clientèle qui passe par la régularité dans la qualité de son produit et des services

rendus. Mais au fur et à mesure que sa capacité de production augmente, la

CSPT cherche de nouveaux clients dans le cadre d'une diversification prudente et progressive. Il faut ajouter cependant que cette politique

commerciale de la CSPT fait face à un certain nombre de contraintes liées aux données de l'environnement économique international.

VI- ETUDE DE L'ENVIRONNEMENT DE L'ENTREPRISE

La CSPT est une entreprise commerciale dont l'essentiel de la production

est destinée à l'exportation. Une partie de sa production reste cependant à la disposition des ICS qui fabrique essentiellement de l'engrais exporté ou vendu

ensuite sur le marché local.

De par la nature de ses activités, la CSPT ressent les effets de l'environnement aussi bien interne qu'externe.

1/ ENVIRONNEMENT NATIONAL

t

Comme dans tous les pays à tradition française, un corset de textes

réglementaires régit le secteur

'

parapublic au Sénégal. La loi régissant le

cadre institutionnel et réglementaire des entreprises publiques bien qu'étant assouplie à travers plusieurs améliorations, introduit un certain nombre de contrôles permettant à l'Etat de suivre la gestion des entreprises publiques.

Les procédures de recrutement et de rémunération des dirigeants sont également régulés par des textes.

\

Du point de vue des textes, les contrôles prévus par la loi sont fermes

mais ce qu'il faut constater, c'est que dans la pratique, les contrôles prévus

ont été fortement assouplis. Il y a une sorte de "compromis11 entre l'Etat et la

CSPT qui pourrait s'expliquer par le fait que : l'Etat a compris l'importance

et le poids de la CSPT sur l'économie (amélioration du déficit de la balance commerciale, rentrée de devises importantes, effets sur de grandes entreprises telles que le Port, la SENELEC, la SNCS, les ICS etc...) et la particularité de son domaine d'intervention qui nécessité une capacité de

réaction rapide sans commune mesure avec les contrôles très souvents lourds

et bloquants.

(12)

- L'Etat est associé à des [partenaires privés étrangers à part égale et

dont te souci majeur est de fructifier le capital qu'ils ont mis à la disposition

de cette société.

- La CSPT est indépendante financièrement par rapport à l'Etat.

-- Une politique de distribution de dividende en cas de bénéfice net est clairement établie dans les statuts et semble très intéressante pour l'Etat qui détient des actions

privilégiés.

Cette attitude de l'Etat en fait un administrateur "modèle" qui ne suit la gestion de l'entreprise, en réalité, qu'à travers le conseil d'administration où

il dispose de 5 sièges.

Du point de vue de ses relations avec la SENELEC, les ICS et la SNCS,

il faut noter :

1- Que la CSPT est l'un des 3 clients de la SENELEC qui sont concernés par la haute tension.

A cet effet, toute Uélét lui uitun Utí tu liuitín j,u i/uifutt pui

v '

l'alourdissement de la facture énergétique et tout rendement énergétique par

une bonification. La chute de la production, en passant de l'exercice 89 à 90,

a entraîné pour chaque baisse d'une tonne de

phosphate^

gjne

consommation

supplémentaire d'électricité de 980 F, soit 3% d'augmentation de la facture

d'électricité.

2- Que le 1/3 de la production de la CSPT est destiné aux ICS. Bien

que les prix de vente soient fixés

ej7 fonction du prix mondial, la CSPT

connaît des retards dans le recouvrement de ses fonds, ce qui constitue un manque à gagner car ces derniers auraient pu, sur la base de dépôts à

termes, rapporter des intérêts substancieis pouvant varier entre 30 et 50

millions.

3- Que la SNCS et la CSPT ont signé des accords prévoyant des

prix

stables et donc qui n'ont pas de répercussions sensibles sur les performances

de l'entreprise.

(13)

Une des particularités de la CSPT est liée au fait que sun manager

» général est un__pur produit de l'entreprise et à ce titre, il bénéficie d'avantages acquis en terme de rémunération conformes à ses responsabilités,

a son expérience et à l'importance économique et financière de cette entreprise contrairement à beaucoup d'autres managers d'entreprises publiques dont les rémunérations sont fixées dans des fourchettes définies par un texte et la plus part du temps sans commune mesure avec les responsabilités et rimportance de l'entreprise dirigée.

Du point de vue des politiques monétaires et fiscales, la CSPT, compte

tenu de son importance économique, bénéficie d'une convention fiscale stabilisée qui lui permet de ne pas subir les différents changements de la politique fiscale et de pouvoir prétendre à la compétitivité face à ses concurrents. Par contre, l'appartenance de la CSPT à une zone monétaire

intégrée constitue une contrainte car, victime des fluctuations monétaires, elle

se trouve dans l'impossibilité de se couvrir à terme du fait de la réglementation des changes.

2/ ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL

La CSPT évolue sur le muiUiti THTgHïïfflPffffl UU

TSf prix. UU!> IllUllè/es

premières sont fixés par la loi de l'offre et de la demande. Egalement, les prix de ces matières premières sont fixés dans la première monnaie internationale de référence : le dollar.

Depuis que le monde évolue dans un système de change flottant, où les

cours des monnaies sont également fixées suivant la loi de l'offre et de la demande, le dollar comme toutes autres monnaies importantes, évolue de manière difficilement maîtrisable. Et la

C^SPT fait face à une contrainte majeure

: le prix du phosphate qui est fixé à l'extérieur et et en dollar. Cependant,

les fluctuations du dollar ont un impact plus important que celles des prix, sauf par exemple dans des situations exceptionnelles de surproduction.

L'examen des fluctuations du dollar et des variations du prix depuis

1985 de façon indirecte du prix montre de façon évidente que l'impact des

variations des taux de change du dollar a beaucoup plus affecté les performances de Taïba que celui des prix.

En effet, depuis 1985, le dollar connaît en moyenne une baisse de 13%

par rapport au F CFA, sauf en 1989 le dollar a connu une hausse de 7%.

(14)

13.1

*

A

Par exemple, la baisse du dollar entre 1989 et 1990 a entraîné un manque à gagner pour la CSPT de plus de 2 milliards et demi, soit -16% en terme de production vendue.

Par contre, les variations des prix du phosphate ont été erratiques.

Les deux baisses enregistrées de 1986 à 1987 et de 1987 à 1988 ont été respectivement -de -2,72% et -2,54%, ce qui fait une baisse moyenne de -2,6%

A partir de 1988, on a même assisté à des hausses de prix avec une

pointe 16,97% et une hausse très légère de 1% en 1990.

En passant de 1989 à 1990, l'impact du prix a été même favorable à la CSPT (+ de 15 millions de francs CFA).

Ce qu'il faut remarquer, c'est que la politique de la fidélisation de la clientèle permet à partir des prix contractuels fixés à l'avance, d'amortir quelque peu les variations du prix mondial du phosphate. Par contre, la chute permanente du dollar est un problème sérieux qui a affecté les performances de la CSPT et auquel il faut tenter de faire face par une

politique financière adéquate (couverture d itífiiití pur

UHUl^piy).

Outre cette contrainte majeure, la CSPT doit également faire face à des

situatioris de surproduction qui s'accompagnent de chutes des prix et à des problèmes de qualité et de normes de restriction. A%Jce niveau, il faut souligner qu'ayant un poids- relativement, faible sur le commerce international,

en terme de quantité, cette entreprise est "condamnée" à se différencier par

sa qualité.

»

Actuellement, la CEE a mis en

plçce une commission chargée d'examiner

la présence ou non d'éléments cancérigènes. En cas de présence, il faut

s'attendre à des restrictions quantitatives ou purement et simplement à des pertes totales de marché et l'accélération des efforts de recherche sur des produits de substitution.

Cela n'est pas une contrainte spécifique au phosphate et à la CSPT Elle

concerne d'autres pays et d'autres produits tels que l'huile d'arachide à un moment donné. Mais ce sont les réalités du marché international résultant d'enjeux économiques et financiers extrêment importants et auxquels toute entreprise réaliste doit tenir compte pour élaborer sa stratégie future de développement à moyen et long terme.

(15)

74./

Toutefoisï if faut souligner que la CSPT a entrepris une politique de diversification vers des zones moins "turbulentes" que la CEE. Mais cette politique doit s'intégrer dans une stratégie plus globale tenant compte de

l'ensemble des données de l'environnement économique international et de leurs interactions.

VII- FACTEURS DE SUCCES

L'analyse du managment interne de la CSPT et de l'environnement dans

lequel elle évolue a permis de déceler les facteurs de réussite suivants :

Du point de vue du managment interne, il faut souligner que :

1/ La S.P.P applique une gestion privée depuis un peu moins d'un

demi-siècle (1957). En effet, le partenariat privé étranger, longtemps majoritaire, au sein du capita! jusqu'en 1975, date à laquelle l'Etat a porté sa

participation à 50%, avait instauré des méthodes de gestion privée qui finalement se sont perpétuées à travers les différentes générations d'employés

et qui nuinurd'hlli CP snnt !nctn,,r-Áac an cj/c^ma Wo noctinn malgré l'appartenance juridique, aujourd'hui, de la CSPT au secttur parapublic.

Cet état d'esprit a permis de privilégier essentiellement la recherche du profit qui, au bout des années, a permis à l'entreprise d'assurer sa croissance par des investissements importants, l'amélioration de sa production

et de ses ventes sur le marché international.

2! Une bonne politique financière qui p permis entre autres de placer

des dépôts à terme ayant rapporté

pa{ exemple

en

1989 plus de 500 millions

de francs CFA. Cette bonne politique a comme conséquence : de maintenir une

structure financière équilibrée, d'accroître le patrimoine de l'entreprise et de dégager des cash-flows importants qui ont permis à la CSPT de financer des investissements presque sans endettement et de rémunérer les capitaux

investis (distribution de dividendes).

3/ La CSPT a fait un pari sur les ressources humaines en mettant en avant la compétence et la motivation du personnel.

C'est ainsi qu' été a mis en place un plan de sénégalisation organisé et progressif qui a permis un transfert de compétence efficient et aujourd'hui,

seuls deux ou trois expatriés officient dans cette entreprise.

(16)

75./

Au niveau du personnel,__95%_des_recrutements sont elfeciues sur la base d'une sélection rigoureuse reposant sur des tests orqanisés ; ceci a

permis de veiller à l'adéquation profil/poste qui est source d'aptitude au travail.

Une fois les recrutements opérés, la CSPT dispose d'un centre de formatiur, interne dont le budget annuel avoisine 100 millions. Une bonne

politique de formation et de perfectionnement permet de maintenir la compétence et la qualité de ses ressources humaines.

Le deuxième aspect est lié à la motivation du personnel en vue de

rémunérer le travail bien accompli et d'augmenter les rendements. A la fin de chaque exercice social, une évaluation systématique de tout le personnel est entreprise et à partir de celle-ci, une augmentation de salaire au mérite est octroyée par le supérieur hiérarchique dans la limite de l'augmentation giooale

de la masse salariale fixée par la haute direction.

A ceci, il faut ajouter que tous les deux ans, il est effectué une

enquête salariale qui permet de mesurer le niveau de satisfaction des salariés par rapport à ceux des uutres untry/jr/SU^, il'U 5>fcfLH=fU/' él loi! afin d'apporter, au besoin, les correctifs nécessaires pour assurer une bonne politique

^salariale.

Généralement, la rémunération et les avantages d'un dirigeant d'entreprise publique sont fixés par un texte et ne sont pas quelques fois en rapport avec ses responsabilités et l'importance économique et financière de l'entreprise gérée.

Une des particularités de la

cÍpT

est d'avoir produit lui-même son

manager général par un système de promotion interne. Et ces avantages sont

en adéquation, avec ses responsabilités, l'importance économique et financière

de la société qu'il dirige.

Du point de vue de l'environnement externe :

4/ La CSPT a réussi à "neutraliser" ou tout au moins à assouplir de manière nette les contrôles prévus par la loi. Il y a une espèce de

"compromis" à ce niveau, entre l'Etat et l'entreprise pour des raisons liées

d'abord à l'importance stratégique de l'entreprise qui crée une forte valeur ajoutée, des rentrées de devises importantes, des effets induits sur d'autres

secteurs, ensuite de son champ d'intervention qui est le marché extérieur qui

(17)

76./

commande une attitude de management privé avec une grande aptitude

à faire

face à l'évolution des paramètres du marché international et enfin d'une bonne politique de distribution des dividendes intéressante pour l'Etat.

Au total, les contrôles prévus par la loi n'interfèrent pas dans la gestion de cette société, ce qui lui laisse la latitude d'avoir les "coudées franches"- face à la complexité des données du marché international et de mieux maîtriser son destin.

5/ La CSPT qui a réussi à limiter au mieux les contrôles de la loi dispose de relations financières saines avec l'Etat. Elle ne bénéficie ni de subvention, ni de prêt ou de garantie de l'Etat et n'effectue pas de prestation de service au profit de l'Etat souvent client des entreprises publiques.

Et en contrepartie des concessions accordées par l'Etat, et en tant qu'actionnaire, l'Etat reçoit les redevances, taxes et imoôts et des

dividendes.

Cette relation financière pt ivtmytén 7'FlUl ussu; tfwtfJJf—urr facteur très important qui a fortement contribué aux bonnes performances de

la CSPT car aujourd'hui, beaucoup de programmes de réforme du secteur parapublic reposent sur l'assainissement des relations financières entre

l'Etat

et les entreprises publiques -qui sont complexes et difficiles à gérer avec des conséquences lourdes aussi bien sur les finances publiques des Etats que sur celles des entreprises.

»

6/ Au sein du conseil

d'administration, il y a un équilibre des forces

avec la présence de 5 administrateurs privés étrangers dont le but est

la

recherche du profit et de 5 administrateurs représentant

l'Etat,

rigoureusement choisis, qui ont finalement

épousé la logique des

administrateurs privés tout en ne perdant pas de vue les

objectifs de

développement économique et social fixés à cette entreprise.

Cet aspect des choses est d'autant plus important

qu'aujourd'hui, dans

certains programmes de

réforme,

il est

demandé

de coopter au

sein des

conseils d'administration des entreprises publiques, des représentants

du

secteur privé reconnus par leur compétence afin

d'instaurer

un

climat de

compétitivité et d'efficacité même s'il faut tenir compte, dans

certains

cas,

des missions de service public assignées aux entreprises.

(18)

17.1

f

*

VIII- RECOMMANDA TIONS

_

A

Après avoir examiné les facteurs qui ont permis à la CSPT de réaliser des performances financières, il devient possible de dégager un certain

nombre d'orientations qui peuvent contribuer à améliorer les performances

des entreprises publiques.

Certaines recommandations sont spécifiques à des entreprises publiques

à vocation essentiellement commerciales, d'autres peuvent s'appliquer à toutes les catégories d'entreprises publiques aussi bien du point de vue du statut juridique (établissement publics, société d'économie mixte, sociétés nationales) que de point de vue économique (commerciale, non commerciale).

1- La première recommandation à trait au fonctionnement des conseils d'administration. Nous avons constaté que i'équilibre des forces au sein du conseil d'administration de la CSPT a été un élément ayant contribué aux

performances de cette société. C'est pourquoi, nous pensons que dans des

cas l'Etat est actionnaire à part égale avec le secteur privé, l'équilibre

des forces peut être maintenu.

Mieux, dans tous les cas de figure (y compris celui décrit ci-dessus),

le fonctionnement du conseil d'administration serait plus efficace si le nombre

des administrateurs de l'Etat était limité à trois (un représentant du .S **

ministère de la tutelle technique, un représentant de la tutelle financière, un

représentant des corps d'assistance ou de contrôle). Le reste des membres du conseil d'administration serait composé d'administrateurs privés (cas des sociétés d'économie mixte) et de compétences ,extérieures cooptées au sein du

secteur privé, experts dans le

domaine de la comptabilité et des finances,

des hommes d'affaires, des avocats etc...

Ces compétences extérieures auront déjà fait leurs preuves et doivent

être totalement désintéressées. Leur neutralité et leur désintéressement sur

le plan financier rendront certainement plus efficace le fonctionnement des

conseils d'administration.

2- La deuxlième recommandation concerne la motivation du directeur

général.

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