HAL Id: hal-00897129
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Submitted on 1 Jan 1976
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EXTRACTION ET PURIFICATION DES GLUCIDES : APPLICATION A DIVERS ALIMENTS DÉRIVÉS DU
SOJA
J. M. Besle, M. Pitiot
To cite this version:
J. M. Besle, M. Pitiot. EXTRACTION ET PURIFICATION DES GLUCIDES : APPLICATION
A DIVERS ALIMENTS DÉRIVÉS DU SOJA. Annales de biologie animale, biochimie, biophysique,
1976, 16 (5), pp.753-772. �hal-00897129�
EXTRACTION ET PURIFICATION DES GLUCIDES : APPLICATION A DIVERS ALIMENTS
DÉRIVÉS DU SOJA
J. M. BESLE M. PITIOT
Station de Recherches sur
l’Élevage
des Ruminants, Centre de Recherches de Clermont-Ferrand, I. N. R. A., .,Theix, Saint Genès Champanelle, 63110 Beaumont
- _-..- _--_
RÉSUMÉ
Afin d’analyser les oses et oligosides de divers aliments et d’échantillons biologiques
nous avons comparé diverses méthodes d’extraction par l’alcool à 8oo : soxlhet (avec et sans
addition de poudre Hyflosupercell), reflux simple, reflux et épuisement (avec et sans addition
de charbon actif). Ceci nous a permis de choisir celle qui nous semble la plus efficace, elle procède
par épuisement par l’alcool à reflux de l’échantillon.
Le rôle du charbon actif, additionné pour avoir une meilleure clarification, est étudié. Il
ne retient pas les sucres mais semble fixer des hétérosides qui interfèrent dans les réactions colorées.
L’extrait alcoolique est ensuite purifié directement sur résines échangeuses d’anions et de cations, puis concentré et ultrafiltré. Nous définissons les conditions opératoires et vérifions la validité de la méthode en la comparant à d’autres procédés modifiés : méthode par sédimentation de TAUFEL, ROMMINGER et HIRSCHFELD (1959), purification sur résines échangeuses d’ions de
M
ONTREUIL (1957). Les glucides neutres sont quantitativement récupérés, la purification est rapide et efficace puisqu’il ne reste que très peu d’acides aminés et de protéines et que les acides
organiques ont été totalement éliminés.
L’application de ces méthodes à l’analyse des glucides de divers aliments dérivés du soja
nous a permis de vérifier que les pics inconnus obtenus par chromatographie échangeuse d’ions
étaient bien des glucides ou des produits de composition semblable.
INTRODUCTION
Afin de doser les oses et les
oligosides
des aliments et de divers échantillonsbiologiques, plusieurs
méthodes d’extraction et depurification
ont étéproposées.
F,lles diffèrent suivant les
types
deglucides
que l’on veut étudier et ledegré
depurifi-
( 1
) Adresse actuelle : Société Industrielle de Transformation des Produits Agricoles, 0222o Braine.
cation désiré. Dans notre
laboratoire,
nous nous sommes intéressésparticulièrement
aux
oligosides
dusoja
et de certains autres aliments(fèverole,
levuresd’alcanes).
Pour les
extraire,
nousemployons
l’éthanol8 0° GL
danslequel
seuls lesglucides
de faible
poids
moléculaire(inférieur
à2 000 )
sont solubles. En outre, ce solvantimprègne
bien leséchantillons,
entraîne moins deprotéines
et autresimpuretés
que l’eau et inactive les enzymessusceptibles
dedégrader
lesglucides pendant
l’extrac-tion
(Loom l s
etS CHULL , 1937 ).
Celle-cipeut
se faire de diverses manières. Nous comparons trois méthodes d’extraction : deux par reflux et une au soxlhet.Afin de connaître la
composition glucidique,
il est nécessaire d’éliminer dans la solutionéthanolique
lesproduits
interférents ougênants
dans la réaction colorimé-trique
ou lors del’analyse chromatographique.
Pour cefaire,
onpeut
éliminer aupréalable
l’alcool etpurifier
la solution aqueuse obtenue par différentsprocédés : défécation, dialyse, précipitation
aupoint isoélectrique, ultrafiltration, emploi
desrésines,
parexemple.
Onpeut
aussi éliminer par sédimentation lesproduits
inso-lubles à divers
degrés alcooliques (T!iuF!r., RO M MINGER, HIRSCIIr.ELD, 1059).
Unautre
procédé
consiste à sécher et àreprendre
le résidu par lapyridine (M ALPRESS
et
MoRRissoN, 1949 )
ou par d’autres solvants. Toutes ces méthodes sontplus
ou moinslongues
et souvent éliminent mal lesproduits
indésirables.Après
avoiressayé
lesplus
courammentemployées,
nous proposons une méthoderapide
et efficace depurifi-
cation directe des extraits
éthanoliques
sur résineséchangeuses
d’ions.I. -
ÉTUDE
DE1,’EXTRACTION !THANOI,IQU?~
Différentes méthodes d’extraction
éthanolique
des sucres sont décrites. L<AiDi.AW et REID( 1952 ),
HARRISet WILLIAM( 1954 ),
HARRIS et WILLIAM(Ig58),
WYI,AM(1954)
extraient par l’alcool à 8oo au soxlhet. Ce dernier auteur constate
qu’au
soxlhet les vapeurs d’alcool titrent8 90
et que moins de fructosanes sont extraits de cette manière que par reflux. EHEARTet MASON( 19 6 4 )
recommandent une extraction à froid pen- dant I5mn sousagitation par l’alcool
à8 50
pour lesglucides
des pommes et par l’alcool à 750 pour ceux des carottes. FuxusxlbzA( 19 6 9 )
extrait les sucres à l’alcool à 800sous reflux en
épuisant
l’échantillon trois fois de suite. CERNING( 1970 ) procède
demême en
épuisant
deux fois à refluxpuis,
deux fois à froid. Il semble donc que la méthode d’extractionoptimale
doit être choisie suivant la nature de l’échantillon dont on détermine lacomposition.
Nous avons
comparé
trois méthodes d’extraction :soxlhet,
refluxsimple,
refluxsuccessifs et
épuisement.
Nous avons aussi clarifié les extraitsalcooliques
avec ducharbon actif et mesuré l’influence de ce dernier sur l’extraction et la
purification
ultérieure.
I
. - Modes
opératoires a)
Extraction au soxthet(WY I ,A M , 1954).
Déposer
I g d’échantillon dans la cartouche de l’extracteurpuis
extraire par100ml d’alcool à 8o-
pendant
2heures. Une variante consiste àrajouter
à l’échantillonl g de
poudre Hyflosupercell
et de lamélanger
intimement avant l’extraction. On favorise ainsi lapénétration
de l’alcool à l’intérieur de l’échantillon et on obtient unemeilleure extraction.
b)
Extractionpar reflux simple.
A i g de
produit
sec,ajouter
100 ml d’alcool à 8oo etporter
à reflux i heure.Centrifuger,
recueillir lesurnageant
etcompléter
à 100ml.c)
Extractionpar reflux successifs et épuisement (C!xrTrrrG, 1970 ) (fig. i).
Peser exactement environ i g de
produit
sec dans unpot
decentrifugation
deIOOml en pyrex à col
rodé, ajouter
30 ml d’alcool à 8oo et 2fragments
depierre
ponce,homogénéiser
avec unpetit agitateur
en verre.Extraire à reflux dans un bain-marie d’eau bouillante
pendant
30mn,puis
cen-trifuger
io mn à 300otr/mn.
Recueillir lesurnageant
dans une fiole de 100 ml etrecommencer cette
opération.
Ajouter
20ml d’alcool à 8o-froid,
bienmélanger
avec lepetit agitateur
et centri-fuger.
Recueillir lesurnageant
dans la fiole de 100ml. Recommencer cetteopération.
Compléter
à 100ml avec de l’alcool à 8o-. Nous faisons varier lepoids
d’échantillon(i
à 2g)
pour un même volume d’alcool.d) Cla y ification par le
charbosaactif.
On utilise la méthode par reflux et
épuisement
et onajoute
500 ou 750 mg de charbon actifvégétal
Norit.e) Dosage
desglucides.
Les sucres totaux sont dosés par la méthode à l’orcinol
sulfurique
automatisée(BESL E
, 1974 )
dans l’extraitalcoolique
parrapport
à une solution étalon de mêmecomposition glucidique
que les échantillons(S PIK
et MoNTREUiL,i 9 6 4 ).
Cette der-nière est évaluée par
chromatographie échangeuse
d’ions(B ESLE , 1974 ) après purifi-
cation.
2
. - Résultats
Nous avons travaillé sur
quatre types
d’aliments dérivés dusoja
dont certainssont fermentés par le
procédé
Staron( 1 ) :
tourteau desoja,
tourteau desoja fermenté,
farine de
soja,
farine desoja
fermentée. Pourplus
decommodité,
nous lesdésignerons respectivement
dans les tableaux et le texte par les abréviations suivantes :TS, TSF,
FS et FSF.a) Dosage
des sucres totaux dans les extraitsalcooliques.
Le
dosage
des sucres totaux nouspermet d’apprécier globalement
la meilleure méthode d’extraction. Laquantité apparente
laplus
élevée est obtenuelorsqu’on
utilise le
procédé
par reflux etépuisement
avec i g deproduit
sec(méthode
de réfé-rence).
Avec 2gd’échantillon,
elle nes’élève,
pour leTSF, qu’à
91,2p. 100de lapré-
cédente. Par reflux
simple,
elle est de go,5p. ioo, cequi
montrel’importance
del’épui-
sement. En utilisant le
soxlhet,
la concentration passe de7 8,o
à86, 5
p. 100lorsqu’on ajoute
de lapoudre Hyflosupercell.
La différence avec la méthode de référence pro- vientpeut-être
du fait que nous avons une moindre extraction deglucides
depoids
moléculaire
élevé,
ainsi que l’asouligné
WY!,AM(i 954 ).
Le charbonactif,
additionnéà 5oo et 750mg, clarifie bien mais conduit à n’avoir
respectivement
que8 9 , 7
et86,7
p. 100 des
glucides
totaux de la méthode de référence. Les substances adsorbées par lecharbon,
etresponsables
de cettebaisse,
sont-elles desglucides
neutres, des hétéro- sides ou descomposés
interférant dans la réaction ? Nous avons donccomparé plus
finement la
composition glucidique
de 3types
d’extraits : soxlhet -f-Hyflosupercell,
reflux et
épuisement,
reflux etépuisement
+ charbon actif.( 1
) Procédé pour le traitement des tourteaux d’origiiie végétale: Brevet iio 7107977.
b) Analyse chromatographique.
Certains sucres
(inconnus
X etY)
ne se retrouvent pas dansl’extrait
soxlhet-poudre (tabl. i) ;
deplus,
dans le cas de la farine desoja,
tous les autres sucres ont une concentration moindre. Il semble donc que l’extraction au soxlhet dans ces condi- tions soitinsuffisante,
même pour les sucres depoids
moléculaire peu élevé. Peut-êtrequ’un produit
différent de lapoudre Hyflosupercell
conviendrait mieux. On constatepar ailleurs
que le charbon actif ne retient aucun sucre dosé parchromatographie.
c) Dosage
desglucides
neutres.Après purification
par la méthode décriteultérieurement,
nous avons dosé lesglucides
totaux restants,considérés
comme étant neutres. Cedosage
a été effectuéaux divers stades de la
purification
pour déceler le cas échéant une différence suivant lestypes
d’extraits. I,e tableau 2montre encore une fois la faible valeur obtenue pour les extraits soxlhet. Nous n’observons aucune différence entre lesglucides
neutres« charbon actif» et ceux de la méthode de
référence,
cequi
prouve que ce sont d’autres substancesqui
ont été retenuespar le
charbon actif. Ceci ne doit pastrop
nous étonnerpuisque
WxrsT!,!x et Dupso(ig 5 o)
éluent lesglucides
adsorbés sur charbon par des solutions de concentration croissante en éthanol. Nous avons alors tenté d’éluciderson rôle exact.
d) Influence
du charbonactif.
Déjà
ROE en ig34 utilisait le charbon actif pour clarifier l’urine avant d’enanaly-
ser le fructose. Les travaux de REVENUE
(ig 4 g)
et de BEVENUE et WASxau!x(i95o)
ont montré son intérêt dans la clarification d’extraits
glucidiques
aqueux et alcoo-liques. Toutefois,
son rôle n’ajamais
été vraimentprécisé
à notre connaissance. Il est certain que bon nombre depigments
sont retenus car l’extrait obtenu estparfaite-
ment
limpide.
Unequantité
de 500mg de charbon est nécessaire pour avoir une bonne clarification. En outre, il reste moins deproduits réagissant uniquement
avec l’acidesulfurique (acides aminés, protéines, ...).
Cecis’apprécie
par la valeur du blanc(dosage
sans
orcinol) qui
est nettement inférieur avec le charbon actif.Toutefois,
cette dimi- nution est faible parrapport
à celle observée dans ledosage
des sucres totaux appa-rents. Le charbon actif n’élimine une
partie appréciable
des acides aminés(dosage
du
groupement oc-NH,
à laninhydrine)
que dans le tourteau desoja (3o
p.I oo) .
L’évaluation
desprotéines,
desglycoprotéines
et autrescomposés
absorbantsà 260et 280nm, nous
permet
de voir que leurmélange
est différent suivant les échan- tillons étudiés. Lafigure
2montre les variations del’absorption
à 260nm à différentsstades de la
purification
et pour différents modesopératoires :
méthodeproposée
avec et sans addition de charbon
actif,
méthode de Montreuil. Le charbon actif retientune
grande partie
desproduits absorbants,
surtout dans le cas du TS et du TSF.Après purification,
son rôle reste encore notable bien que laquantité
decomposés
restantssoit très faible et ne
puisse
influer sur ledosage. L’interférence
desprotéines
et desacides aminés étant très faible
(valeur
dublanc),
il semble donc que le charbon actifjoue principalement
son rôle en retenant desglycoprotéines
et autres hétérosides.Nous avons donc retenu la méthode d’extraction
procédant
par reflux etépuise-
ment avec addition
possible
de charbon actif.II. - PURIFICATION DES EXTRAITS
ALCOOLIQUES
I
. - Schéma
Proposé
Parmi les méthodes de
purification proposées
par différents auteurs, nous avons retenu deuxtypes principaux :
- Purification par sédimentation
proposée
parTÂ U FP L ,
ROMMINGERet HIRSCH-FELD
( 1959 )
et par CERNING(1970) (fi g . 3).
- Purification par les résines
échangeuses
de cations et d’anions selon MoN- TR E
UH
( 1957 ) (fig. 3 ),
MONTREUIL et SCHEPPLER( 1959 ),
WHITE et HESS(1956),
MENZiES
(1973)
oud’après LATO,
BRUNÈI,I,I et MEzzETTI(zg68).
Nous avons
essayé
les méthodes de CERNING( I g 7 o),
de MONTRFUIL(1957)
etde
LAT O ,
BRUN!rrLI et M:¡;:ZZETTI(ig68).
Lapremière, proposée
pour les céréales estlongue
et n’élimine pas les acides aminés ni les acidesuroniques
desproduits
pro-téagineux. L ATO ,
BRUNFLLI et MEZZETTI( I g68)
utilisent unmélange d’échangeurs
decations et d’anions avec index coloré de saturation et éluent les
glucides
avec unesolution diluée d’acide
acétique.
Ceprocédé présente
différents inconvénients dus autype
de résine utilisé(la
forme OH- de la résineanionique risque
dedégrader
lesglucides
selonR OSEMAN ,
ABEI,!S etD OR F MAN , I g5 2 ),
à l’éluant(acide acétique)
etau fait
qu’il
faut mettre l’échantillon aupréalable
en milieu aqueux.La méthode de Montreuil est très intéressante
puisqu’elle
assure une bonnepurification
sansdégrader
les sucres.Mais,
elle convient mal aux extraitsalcooliques.
En
effet,
les sucres doivent être tout d’abord mis enphase
aqueusepuis déféqués.
Nous effectuons cette dernière
opération
par lemélange ferrocyanure
depotassium
et acétate de zinc.
L’échantillon
est peu dilué et deplus,
nous avons vérifiéqu’ainsi,
il
n’y
a pas depertes
englucides. Après
passage sur résines et élution àl’eau,
il fautencore concentrer la solution
glucidique
enphase
aqueuse, cequi
demandebeaucoup
detemps.
Nous proposons un schéma de
purification
directe de l’extraitéthanolique
suréchangeurs
d’ions enphase alcoolique,
suivie d’une concentration et d’une ultrafiltra- tion pour éliminer les grosses molécules restantes(fig. 3 ).
Cetteméthode,
sans déféca-tion,
etqui
ne nécessitequ’une
concentration de l’extraitalcoolique purifié,
est bienplus rapide
que laprécédente. Étant
donné que les réactionsd’échange
d’ions pou-vaient être fortement atténuées par la
présence
d’alcool et que les sucresrisquaient
de ne pas être élués ou de l’être avec un
phénomène
dechromatographie
departage (SAMU!I,soN,
I,ARSSONetR AMN Â S , I9 65),
nous avons défini les conditionsopératoires, procédé
à une vérification de lavalidité
de cette méthode et l’avonscomparée
à cellesde CERNING
(ig 7 o)
et de WoNTREUIr,(1957).
2
. -
Descri!tion
de la méthodea) Canditions opératoires.
La résine
échangeuse
de cations est dutype
Dowex 50 X8,
« mesh » 200-400, formeH( + ).
La finesse desgrains permet
d’éliminer un certain nombre de grosses molécules et departicules
ensuspension.
La résine
échangeuse
d’anions est dutype
Dowex 2 X8,
« mesh 50-100, forme acétate. Sous cetteforme,
lesglucides
ne sont pas retenus, nitransformés,
nidégradés (WoN2R!uII&dquo; 1957 )
comme ilsrisqueraient
de l’être par la formeOH(-) (RosEMA N ,
A
BELES et DORFMAN, 1952 ; PHILIJPS et
PO L LARD,
I()53 ;HULME,
1953 ;BUHLER,
THOMAS etWA N G,
I954 ; BUHI,!R etG lt., I(!j5).
Les résines sont lavées par la méthode de COHN
( 1957 ) puis
mises sous la formeionique
désirée et conservées humides. Elles sontsuperposées
dans une colonne(V
IT E
K
etV ITEK , 1971 )
d’un diamètre intérieur de 16 mm,l’échangeur
de cationsse trouvant au-dessus
(voir fig. 4 ).
Cettedisposition, préférable
aumélange, permet
d’avoir un volume minimal d’élution.Après
usage, les résines sontrécupérées.
Unequantité
de 3 g dechaque
résine humide suffit pourpurifier
au moins 100ml d’extraitde
TSF (concentration
en acidesaminés identique
à 2,23¡.¡.Mjml
deleucine)
ou20
échantillons
de 5 ml. Pour ce diamètrede colonne,
un débit de 5ml/mn permet
unbon échange d’ions
pour untemps
d’élution court et une bonne résolution dupic
deglucides.
Nous mesurons et
reportons
en un tableau laquantité
d’éthanol 80° nécessaire à l’élution desglucides
pour différents volumes d’élution et des concentrations englucides
variables. Les volumes d’élution sontcomparables
à ceux que l’on obtientlorsqu’on
élue à l’eau les sucres en milieu aqueux. Dans les deux cas, nous avons une« queue » de
pic
que nous ne recueillons pas car ellecorrespond
à une fractionnégli- geable
desglucides (toujours
inférieure à 0,5p. 100quel
que soitl’échantillon). Tous, pentoses, méthylpentoses, cétohexoses, aldohexoses, di, tri,
tétraholosides réducteursou non,
dextrines,
sont élués en unpic unique.
b)
Modeofiéraioire.
Évaluer
aupréalable
la concentrationglucidique approximative
dans l’extraitalcoolique
par undosage
des sucres totaux de manière à déterminer le volume de solution àpurifier
et depréciser
le volume d’alcool à 80° nécessaire à l’élution. Onpeut
ensuite utiliser lemontage
décrit dans lafigure
4. La solution àpurifier
estdépo-
sée dans la burette. Peser 3 g de
chaque résine,
les superposer doucement dans lacolonne,
laverpendant
10 mn à l’alcool 80° au débitde ml/mn grâce
à la pompepéristaltique.
En manoeuvrant les robinetsR 1
etR,,
lespinces Si
etS,,
fairepénétrer
l’échantillon
puis
éluer avec l’alcool 80°. Concentrer àl’évaporateur
rotatif defaçon
à éliminer l’alcool et l’acide
acétique.
Recueillir avec uneseringue
et amenerà 5 ml
dans une fiole
jaugée.
Laisser reposer 10 mn dans de l’eauglacée.
Utiliser pour l’ultrafiltration un
appareil
dutype
Sartorius( 1 )
SM1 6 511
à mem-branes SM 11300. Choisir une membrane de filtration en fonction de la finesse des pores
(o,i
ào,6 !.)
et del’épaisseur
duprécipité.
Rincer cette dernière avec 20 mld’eau
distillée,
l’essorer paraspiration puis
la laisser 2minutes à l’étuve4 o ° C
defaçon
à ce
qu’elle
soit encorelégèrement humide.
Ladéposer
à nouveau sur unappareil
de filtration. Filtrer le contenu
glacé
de la fiolejaugée,
leliquide
obtenu doit êtreparfaitement
clair bienqu’il
resteparfois légèrement pigmenté (dans
ce cas, un trai-tement par le charbon actif lors de l’extraction est
utile).
Chaque
lit de résinepeut
servir pourplusieurs
échantillons suivant leur forceionique. Lorsque
les résines sontsaturées,
les recueillir chacune dans un flacon diffé- rent, lalégère
contamination de l’une par l’autre est éliminée lors de larégénération.
3
. - Validité de la méthode
a) Récu P ération
desgtazcides,
Afin de vérifier que l’extraction est bien totale et
qu’aucun
sucre n’est retenupar les
résines,
nous avonsrajouté
à l’un desproduits
étudiés(TSF)
dessurcharges
en
glucose
etstachyose, puis
évalué ceux-ci par l’orcinolsulfurique après
extractionet
purification.
Pour ledosage,
nous avons tenucompte
du fait que le TSF est consti- tuéprincipalement
destachyose ( 94
p.ioo). Nous
voyons dans le tableau 3 que ces( 1
) Sartorius France, 3i, rue Victor Hugo, 92240!Talakoff.
sucres sont retrouvés
intégralement.
Nous avons alorsajouté
au TSF unesurcharge
formée des
principaux
sucres dusoja : saccharose, raffinose, stachyose
ainsi que de différentstypes
deglucides : pentose (ribose),
aldohexoses(galactose, glucose),
cétohexose
(fructose),
diholoside réducteur(maltose). Après
extraction etpurifica- tion,
nous les avonsanalysés
parchromatographie échangeuse d’ions (tabl. 3 ).
Leurtaux de
récupération
s’est avérésatisfaisant,
aux erreurs de mesureprès,
l’intervalle de confiance sur ledosage chromatographique
lui-même étant de 3,0 p. 100.Enfin,
nous avons voulu voir s’iln’y
avait pas élimination des sucres àlongue
chaîne solubles dansl’alcool,
en cours depurification.
Pourcela,
nous avons extraitpar l’alcool à 8oo des dextrines à
longueur
de chaîne variable(MD
o5(’) :
i à 20unitésglucose).
Celles dont lepoids
moléculaire étaittrop important
restaient dans le culot decentrifugation.
Nous avons obtenu ainsi une solutionalcoolique
contenant desdextrines à la limite de la solubilité dans l’alcool.
Après purification,
nous avonsretrouvé la même concentration en
glucides
totauxqu’avant.
Cesystème
depurifica-
tion
permet
donc d’évaluer la totalitédes glucides
neutres solubles dans l’alcool.(’) 1?ts ROQUETTE Frères, 17, boulevard Vauban, 59022 Lille Cedex.
b) Importance
dec7xaqué étape
lors de lapurification.
La
quantité
de sucres totauxapparents, évaluée
englucose
dans les extraitsalcooliques,
est moinsimportante après purification qu’avant.
Nous avonsvoulu préciser quelles étaient
lesétapes
de lapurification responsables
de cette diminution et connaître la nature desproduits
interférant dans ledosage :
acidesaminés,
acidesuroniques
ou autres dérivéshétérosidiques.
Nous avons fait cette étude sur 2échan-tillons de
soja
de concentrationglucidique
très variée(TS
etTSF)
et sur 2échantillons deproduits
issus de la banane dont lacomposition
est différente. Nous avons étudiésur TSF l’influence de
chaque
résine. Eneffet,
au cours dudosage
parchromatogra- phie échangeuse d’ions,
les acides retenus parl’échangeur
d’anions n’interfèrent paset ne sont élués que lors de la
régénération.
Lapurification
sur une seulerésine
échan-geuse de cations doit donc
suffire
avantchromatographie.
En outre, nous avonsprocédé
à unecomparaison
entre notre méthode et celles de C!RNirrc( 1970 )
et deMorrTxEUm,
(ig5 7 ).
Nous avonsapprécié
ledegré
relatifd’impuretés
par ledosage
des
glucides
totauxapparents après purification.
L’examen du
tableau 4 montre
que la diminution en sucres totauxapparents
aux diverses
étapes
de lapurification
est variable suivant les échantillons(colonnes A,
E etG).
Elle estimportante
dans le cas du TSF maisl’échangeur
de cations n’en est pasresponsable (colonne D),
cequi
prouve que ce ne sont pas les cations(acides aminés, peptides) qui
interfèrent dans la réaction. Nous voyons en outre(colonne F)
que le traitement par
l’échangeur
decations,
suivi del’évaporation
de l’alcool et del’ultrafiltration,
donne une valeursupérieure
à celle obtenuelorsqu’on
utilise2 résines.
L’échangeur
d’anions semble donc retenir une fractionglucidique
acidequi
interfèrerait dans ledosage.
L’existence d’une telle fraction a été démontrée par AspiNALL et al.( 19 6 7 ).
Nous ne l’avons pas étudiée.Dans
certains
cas(banane),
la concentrationapparente
englucides
totauxn’est pas
modifiée,
iln’y
a pas de substances interférentes dans l’extraitalcoolique.
La
purification
par sédimentation(C ERNING , 1970 )
est insuffisante pour le TSFpuisque
le tauxd’impuretés
relatif est encore de 174 si l’on donne la valeur 100 à notre méthode(colonne
C etI).
La méthode de MoNTx!urt,(i 957 )
concorde bien avecla nôtre. La concentration totale obtenue par
chromatographie échangeuse
d’ions(colonne J)
est nettement inférieure à celle pardosage après purification
car il y aprobablement,
dans l’extraitpurifié,
des sucres àpoids
moléculaire élevéqui
ne sontpas
analysés
par cette méthodechromatographique.
c) Ultrafiltration.
Plutôt que d’éliminer les
protéines, pigments
et autrescomposés
àpoids
molécu-laire élevé avant
purification
pardéfécation,
ou tout autre moyen, cequi
entraîneune dilution et très souvent des
pertes
englucides,
nouspréférons
ultrafiltreraprès
traitement par les résines. Le filtrat obtenu estplus
clairlorsqu’on
laisse aupréalable
le concentré aqueux obtenu
quelque temps
dans laglace. Parfois,
unelégère
colora-tion
subsiste,
engénéral
elle negêne
pas dans l’utilisation ultérieure de l’extrait.Nous pouvons
cependant
l’éliminer par l’addition de charbon lors de l’extractionou en
interposant
entre la membrane et le filtre undisque
de filtration en charbon actif(no 50 8) (’).
Dans ce dernier cascependant,
si leliquide
obtenu est bienlimpide
( 1
) Labo Moderne, 37, rue Dombasle, 75015Paris.
on observe une
perte importante
englucides qui
estproportionnelle
à leurpoids
molé-culaire
(m
p. 100pour leglucose, 9 8 p.
100 pour lestachyose).
Le
précipité
obtenu sur membrane interfère dans la réaction à l’orcinol sulfu-rique puisque,
dans le cas du tourteau desoja fermenté,
environ 50p. ioo des sucrestotaux
apparents
de l’extraitalcoolique purifié
sur deuxrésines, disparaissent après
ultrafiltration(tabl. 4 ).
Ceprécipité
estprobablement
constitué deglycoprotéines, glycolipides, phytostéroïdes, saponines,
isoflavones et autresglucosides (D AUBERT , r9!8).
Ceci est confirmé par le fait que lamajeure partie
desproduits
absorbants à 26
0 et 280 nm sont éliminés par ultrafiltration
(fig. 2 ).
Notons
qu’il
est nécessaire de laver la membrane d’ultrafiltration à l’eau avant usage, car nous avonsremarqué
que l’eau distilléeproduit
une réactionpositive
àl’orcinol
sulfurique après
avoir traversé la membrane. Demême,
il y a unléger
relar-gage de
produits réagissant
à laninhydrine.
Toutes les membranes que nous avons utilisées ontproduit
cet effet.d) Élimination
des acides aminés.Le tableau 5 montre que les acides aminés et les sucres aminés sont presque totalement
éliminés,
mêmeaprès
le passage d’un volume de ioo ml d’extraitalcoolique
de tourteau de
soja
fermenté(dosage
àninhydrine).
La faible réaction aminéequi
reste, nerisque
pas d’interférer dans la réaction dedosage
des sucres totaux à l’orci-nol
sulfurique
car seules de fortes concentrations en acides aminés donnent unecoloration sensible. Ceux
qui
interfèrent leplus,
la sérine et laméthionine,
donnentpour i
ml!T/ml (soit
dans notre cas 10M p. ioo gMS)
une colorationidentique
respec- tivement à 1,3 et 1,1y/ml
de saccharose. Lacomparaison
avec d’autres méthodesnous montre que celle que nous
préconisons
donne des résultatscomparables
à cellede MONTR!UII,
(ig5 7 ) ;
par contre, la méthode de C!xNirrG(ig 7 o)
n’éliminepratique-
ment pas d’acides
aminés,
dans le cas desgraines protéagineuses.
e) Élimination
d’autres substances diverses.Une
grande partie
desprotéines
et autrescomposés
absorbants à 260et 280nm,sont éliminés au cours de la
purification, principalement
lors de l’ultrafiltration surmembranes
(fig. 2 ).
Le charbon actif retient une fractionappréciable
de cesproduits
et donne une meilleure
purification.
Les résultats obtenus sont trèscomparables
àceux que l’on obtient par la méthode de MONTREUIL
(z957).
Après purification,
il reste pour leTSF,
70 p. 100 d’un résidu sec(méthode
deFor,cx, 1957 )
assimilé à des corps gras, soluble dans le chloroforme.Compte
tenu dela faible
quantité
de cesproduits
dans l’extraitalcoolique
dedépart ( 30
mg pour100
ml)
et de la marge d’erreurprovenant
de l’évaluation pargravimétrie,
on nepeut
tirer de conclusions à propos de l’élimination deslipides.
Il est toutefois vraisemblablequ’une grande partie
de ceux-ci soit retenue lors de l’ultrafiltration.Les acides
glucuroniques
etgalacturoniques
sont bien retenus par lesrésines,
qu’ils
soientseuls,
en solution ou ensurcharge. Enfin,
lepH
et la conductivité sont voisins de ceux de l’eau distillée à conditiond’évaporer
à sec avant dereprendre
par l’eau et d’ultrafiltrer.4
. -
A!!lication
àl’analyse
desglucides
dusoja
Nous avons vu que dans le cas du tourteau de
soja fermenté,
la résine catio-nique
ne retenait aucune substance interférente et que, lesproduits
acides retenuspar la résine
anionique
negênent
paslorsqu’on analyse
les sucres parchromatographie échangeuse
d’ions. Nous avons donccomparé
les résultats obtenus sur des échantil- lonspurifiés
et nonpurifiés
dont on asimplement
éliminél’alcool, puis
que l’on aultrafiltrés.
Les
pics
X etY,
dont laposition
estindiquée
dans lafigure
5, necorrespondent
à aucun
glucide
standard connu etpeuvent provenir
de substances interférentes.Nous constatons
(tabl. 6) qu’on
les retrouve en mêmequantité
dans les échantillonspurifiés
et non traités. Lespics
inconnuscorrespondent
donc bien à desglucides
ou àdes molécules de
composition semblable,
leur étude seraentreprise
ultérieurement.Nous voyons, en outre, que les concentrations en certains sucres ont tendance à être
supérieures
dans les extraits nonpurifiés.
Les travaux effectuésjusqu’à présent
nepermettent
pas de savoir si cette tendanceprovient
d’erreurs de mesure ou si elle est due à un autrephénomène (effet
de selqui augmenterait
lasensiblité?).
Reçu pour publication en décembre 1975.
SUMMARY
EXTRACTION AND PURIFICATION OF CARBOHYDRATES : APPLICATION TO VARIOUS FEEDS DERIVED FROM SOYA
Various methods of ethanolic extraction and oligosaccharide purification of feeds derived from soya are studied. The different extraction methods compared are the following :
A. Soxlhet
B. Soxlhet modified by addition of Hyflosupercell powder
C. Single reflux
D. Depletion by successive reflux (fig. i)
E. Depletion by successive reflux and addition of activated charcoal.
i) The value of each method is estimated by determining apparent total sugars. Methods A and C are eliminated because results are clearly insufficient.
2
) Anion exchange resin chromatography analysis of oligosaccharides is used in comparing
the other methods in more detail. Table r shows that method B is not sufficient for several samples.
Methods D and E are comparable, which shows that activated charcoal does not retain the oligo-
saccharides.
3
) Apparent quantity of total sugars before and after purification is measured. Before purifi- cation, it is slightly lower with method E than with method D, and clearly lower with method B.
After purification, it is similar between method E and method D, and always lower with method B (table 2). For this reason method B is eliminated.
4
) The role of activated charcoal is studied. It does not retain neutral carbohydrates, but a large proportion of proteins (fig. 2) and certainly heterosaccharides.
The depletion extraction method by successive reflux, with or without activated char- coal, is the best.
5
) Several purification methods are compared ; one is proposed which gives satisfactory
results with protein plants alcoholic extracts.
The following methods are studied (fig. 3) : &dquo;
1. Sedimentation in alcoholic solutions of varying degrees (modified CERNING method, 1970).
II. Elimination of alcohol, clarification and purification on ion exchange resins (modi-
fied MONTREUIL, method, 1957).
III. Direct purification of alcoholic extracts on resins, alcoholic elution, elimination of alcohol and ultrafiltration (proposed method).
The proposed method is much quicker than the other processes. Its efficiency is studied.
6) The apparatus used to apply the proposed method is described in figure 4. It does not retain neutral carbohydrates (table 3). They all leave in a single peak.
7
) The amount of apparent total sugars, eliminated at different purification stages and in
the other methods compared, is studied in table 4. Two resins, one a cation exchange and the other
an anion exchange, are necessary for good purification. The proposed me thod is compared to method II, while method I is not satisfactory for soya samples.
8) Ultrafiltration eliminates a large part of the interfering products, mainly proteins (fig. 2)
and heterosaccharides.
9
) Amino acids (table 5), proteins (fig. 2) and uronic acids are well eliminated by the proposed method, as with method II.
10
) Lipids are probably retained on the ultrafiltration membrane, but it is difficult to judge