Thesis
Reference
Analyse des lipides de plantes aquatiques et recherche de l'origine des 4-méthyl-stérols: application de l'extraction en phase
supercritique aux stérols et aux acides gras
KLINK, Georges
Abstract
Dans ce travail de thèse, nous avons étudié la contribution de plantes aquatiques comme le roseau, les nénuphars jaunes et blancs et Utricularia neglecta, au dépôt de marqueurs biologiques dans les sédiments d'un petit lac de Haute-Savoie, le voua de la Motte. L'analyse des lipides de ces plantes, présentes en abondance dans les eaux de ce lac, nous a permis de trouver une nouvelle source de 4-méthyl-stérols (Utricularia neglecta) qui n'avait jamais été mentionnée dans l'abondante littérature consacrée à ces stérols. Ces analyses ont révélé la présence, dans les nénuphars, d'une nouvelle série d'esters, les esters de tocophérols et des acides monocarboxyliques C₁₂ à C₁₈, identifiés pour la première fois dans un organisme vivant. Au cours de ce travail, nous avons appliqué avantageusement l'extraction par les fluides supercritiques aux stérols et aux acides gras.
KLINK, Georges. Analyse des lipides de plantes aquatiques et recherche de l'origine des 4-méthyl-stérols: application de l'extraction en phase supercritique aux stérols et aux acides gras . Thèse de doctorat : Univ. Genève, 1994, no. Sc. 2685
DOI : 10.13097/archive-ouverte/unige:105654
Available at:
http://archive-ouverte.unige.ch/unige:105654
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UNTvERSITÉ DE ceuÈva
Laboratoire de spectrométrie de masse Département de chimie physique
TACULTÉ
DES SCIENCES Professeur F.GÛLAçAR
Professeur
A.
BUCHSAnalyse des lipides de plantes aquatiques et recherche de I'origine des 4-méthyl-stérols.
Application de I'extraction en phase supercritique aux stérols et aux acides gras
THESE
présentée à la
faculté
des sciences deI'Université
de Genèvepour obtenir
le grade dedocteur
ès sciences chimiquespar
Georges
KLINK
de
Mouhardsé (Liban)
Thèse No 2685
GENÈVE
t994
Analyse des lipides de plantes aquatiques et recherche de I'origine des 4-méthyl-stérols.
Application de I'exfraction en phase supercritique aux stérols et aux acides gras
THÈSE
présentée à
la faculté
des sciences deI'Université
de Genèvepour obtenir
le grade dedocteur
ès scienceschimiques
par
Georges
KLINK
de
Mouhaïdsé (Liban)
Thèse No 2685
GENÈVE
1994UNIVERSITÉ DE GENÈVE
FACULTE DËS SCXENCES
Doclorat ès sciences
mention chimiclue
ThèsedetllonsieurGeorgesKLlNK
intitulée:
"Anolyse des lipides de plonles oquotiques et recherche de l'origine des 4-méthylstérols.
Applicotion de I'exfroction en phose supercritique oux
stérols et oux ocides gros.
"Lo Foculté des Sciences,
surle préovis de
Messieurs F,GÛLAçAR,
professeurtituloire et directeur de thèse et A,
BUCHS, professeurordinoire et codirecteur de thèse (Loborotoire
de spectrométrie de mosse),
R, TABACCHI,professeur (Université de Neuchôtel) et
J,-1. VEUTHEY,professeur ordinoire (Section de phormocie), outorise
l'impressionde lq
présente thèse, sons exprimerd'opinion
sur-les propositions qul y sonténoncées,
Genève,le '14 juin 1994
Thèse - 2685 -
Le Doyeh,
Pterre MoEscHr.ERpour
son soutien et son immensecontribution
à cetravail.
A la mémoire
de ma mèreA
mon pèreGûlaçar et Armand Buchs.
Je tiens à exprimer
toute
ma reconnaissance au professeur Armand Buchspour
m'avoir accueilli dans son groupe de recherche, conseillé et encouragé durant ces années.Je remercie chaleureusement le professeur Fazil Gûlaçar pour I'intérêt qu'il a porté à mes recherches, ses nombreuses suggestions
et sa
grandedisponibilité
sans lesquelles ce travail n'aurait pu être réalisé.Mes remerciements
vont
également aux professeurs Raffaele Tabacchi de I'Université de Neuchâtel ainsi qu'au professeur Jean-LucVeuthey de
I'Universitéde
Genèvequi
ont accepté de faire partie dujury
de cette thèse.Je
souhaitetémoigner de ma gratitude au
FondsNational
Suissepour la
Recherche Scientifique qui a subventionné une grande partie de ces recherches,Je remercie infiniment Monsieur Werner
Kloeti pour
son assistance technique, ainsi quetout
le groupe de spectrométrie de masse, Mesdames Eliane Sandmeier, Odette Vaucher, Genevièvevon Arx
et Messieurs Robert Biondina,Xavier Chillier
et RongmingLiu
quipar leurs encouragements et leur amitié ont rendu ce travail agréable.
Première partie
Analyse des lipides de plantes aquatiques et recherche de I'origine des 4-méthyl-stérols.
1. Introduction... I
2.Le voua de la Motte...
2.1. Les stérols et les acides dans le voua de
la Motte...
3. Nymphea alba et Nuphar luteam.
3 4
3,1. Les stérols...
3.2. Les alcools linéaires...
3.3. Les acides gr4s...
3.4. Les esters...
3.5. Les aldéhydes.
4. Phragmites communis...
4.1. Les stéro|s...
4.2. Les alcools linéaires...
4.3. Les acides 9r4s...
4.4. Les esters...
4.5. Les aldéhydes.
I
8
l3
13 15 25
27 27 27 30 30
3l
5. Utricularia neglecta.
335.1. Les stérols et les cétones
stéroiidiques...
335.1.1. Les 4-desméthyl stérols et les cétones
stéroidiques...
33 5.1.2. Les4a-méthyl-stéro1s...
345.2. Les alcools
linéaires... 4l
ll
5.3. Les acides
9r4s... 4l
5.4. Les
esters...
425.5. Les
aldéhydes.
426. Conclusion...
7. Partie expérimentale...
7. 1.
Extraction...
7.2. Séparation des
lipides
en deuxfractions neutre
et acide....7.3.
Fractionnement
deslipides
neutres...7.4.
Fractionnement
des alcools7.5.
Estérification
des acides carboxyliques...7.6.
Fractionnement
des acides estérifiés...7.7.Dérivatisation
des alcools et des esters d'acides hydroxylés...7.8.
Chromatographie
en phase gazeuse(GC)
etquantification...
7.9.
Chromatographie
en phase ga,zeuse couplée àla spectrométrie
de masse(GC-MS).
7.10.
Identification
des composés...Annexe...
Deuxième partie
Application de I'extraction en phase supercritique aux stérols et aux acides gras.
44
45 45 46 46 47 48 48 49 49
50 50
51
54
1..
Introduction...
l. 1. Généralités...
1.1.1.
Choix du fluide supercritique...
59
6l
63
2. Instrumentations et technique...
2.1. Les pompes....
2.2. Les cellules d r
extraction...
2.3. Les
restricteurs...
2.4.
Le modificateur polaire.
2.5.
Effet
dematrice
2.6.Le trappage
àla sortie du restricteur...
3. Extraction des stérols et des acides monocarboxyliques contenus dans les plantes et dans les sédiments...
3.1.
Extraction
avec les solvants conventionnels...3.2.
Extraction
en phasesupercritique...
3.3. Analyses
par chromatographie
gazeuse etpar
chromatographie
g^tzeuse couplée àla spectrométrie
de masse..3.4. Résultats et discussion 3.5. Conclusion...
66 66 67 67 68 69 70
72 72
73 74 78
a
Analyse des lipides de plantes aquatiques et
recherche de I'origine des 4-méthyl-stérols.
1. Introduction
Le travail
que nous présentons dansce
mémoirede
thèseavait
initialementpour
but d'étudierla contribution
de certaines plantes aquatiques au dépôt de matière organique dans les sédiments d'unpetit lac
de Haute Savoie,le
voua de laMotte. Nous
voulionsnotamment rechercher les
organismessources de certains marqueurs
biologiques présentsen quantité importante
dansces
sédiments. Rappelonsici qu'en
géochimieorganique on
appelle marqueurbiologique une
substance organiquequi, malgré
lestransformations qu'elle a subi lors de la
diagenèse,a conservé
suffisamment des caractéristiques structuralesde
son précurseurbiologique pour
qu'on puisse identifier I'organisme dont elle provient.Sur le plan de la géochimie organique, les sédiments du voua de la
Motte ont fait
I'objet depuis une quinzaine d'années de plusieurs études de la part de chercheurs du laboratoire de spectrométrie de masse de I'Université de Genève. Ces recherchesont
abouti àtrois
mémoiresde
thèse(Mermoud,
1982; Wi.insche, 1987;Mendoza,
1987)et à
plusieurs publications scientifiques(Mermoud el al.,
T982, 1984; Wtinscheet al., 1987,
1988;Dreier et al., 1988), mais malgré ces études, les
organismes sourcesde
certains marqueursbiologiques
n'avaientjusqu'à
présent paspu être mis en
évidence. C'était notammentle
cas des 4-méthyl-stérols reconnus généralement comme indicateurs de la présence des dinoflagellés. Ces 4-méthyl-stérols sont très abondants dansle
sédiment du voua de laMotte
oùils
représentent près du quart de la quantitétotale
de stérols, mais des dinoflagellés n'ont jusqu'à présent jamais été trouvés dans ce lac.C'est le cas aussi des acides
(ro-l)-hydrorylés
qui n'ont été trouvés dans aucun organismevivant. Deux
hypothèsesont été
émisesquant à leur origine : i) une orydation
microbiologique d'acides non-substituéset ii) une
synthèsede novo
parun
organisme mconnu.Plus de
90Yode la
matière organiquedes
sédimentsprovient
des plantes(Engel
etMacko, 1993; Meyers et Ishiwatari, 1993). L'étude des lipides de quatre
plantes2
aquatiques présentes dans
le
voua de laMotte
nousa
permis detrouver
une nouvelle sourcepour
ces 4-méthyl-stérols,qui
n'avaitjamais été
mentionnée dans I'abondantelittérature
consacréeà ces
stérols, Cependant,les
acides(o-l)-hydroxylés n'ont
été détectés dans aucune de ces sources. Ces analyses ont aussi révélé la présence dans deux des quatre plantes étudiées d'une nouvelle série d'esters qui n'avaient jusqu'à aujourd'hui été trouvés dans aucun organisme vivant.Au
cours de ce travail nous avons également amélioré la méthode d'extraction des stérolset des
acidesgras des plantes et des
sédimentsen ayant recours à des
fluides supercritiques. Cette étude constitue la deuxième partie de ce mémoire de thèse.a
2.Le voua de la Motte
Le voua de la Motte
estun petit lac de
montagne(8300 mz)
situéen
France,à
15kilomètres au sud-ouest de Thonon-les-Bains
(46'
20' 27uN,
6o 29' 52uE),
à une altitudede 600 mètres (figure 2.1). Cette région
possèdeplusieurs
dépressions naturelles appelées"voua"
dont celle du voua de laMotte
qui est la plus grande.Elle
a un volume d'eau de 24000 m3 et une profondeur maximale de 9 mètres. Le niveau d'eau est réglé par équilibre hydrostatique avec la nappe phréatique et peut varier d'environ 70 centimètres enfonction
de l'état dela
nappe. Sa transparence moyenne est inferieure à2
mètres et évolue très peu en fonction des saisons(G.
Sena-Bertral, 1976).La
formation de ce lac est due auretrait
du glacier rhodanien,il y a
10 000 ans environ(figure 2.2). lJn dépôt
sédimentaire seforma
dansun lac situé
entrele glacier et
les monts avoisinant,qui
donnalieu
parla
suite aux plateforrnes connues sousle nom
de"terrasses de Thonon". Le voua de la
Motte
est un lac fermé, alimenté principalement parla
nappe phréatiqueet
les eaux depluie et
de ruissellement. Ces deux eaux ayant desduretés extrêmement difiérentes, ne se mélangent pas, I'eau du fond étant
très minéralisée.Ce
phénomène rendle lac
fortementstratifié et
permet même d'observer, pendantI'hiver,
une température des eauxdu fond
légèrement supérieureà celle
des couches superficielles(4'C). Cette stratification est
stableen raison de la
présence constante d'eautrès
minéralisée aufond. Au
printempset
en été, les températures de surface sont de I'ordre de22
à 23"C
alors que les températures dufond
ne sont jamais supérieures à7 "C.
Dèsle
mois de novembre la température en surface diminue jusqu'à environ 6 oC.n y a
donc une période de stratification directe en saison chaudeet
unepériode
d'isothermieen
saisonfroide. La stratification
prononcéeainsi qu'un
niveau trophique très élevé sont les causes d'une désoxygénation complète du fond du lac.4
Les eaux du voua de la
Motte
sont essentiellement bicarbonatées calciques avecun pH variant de 8 en
surfaceà 6.5 au fond. Ce
dernierpH,
légèrement acide,est dû à
la richesse du sédiment en matière organique (plus de 40o de carbone organique) qui, lors de sa décomposition, libère du COr,La
richesse en matière organique est due aussi bienà I'apport
autochtone(activité
bactérienne, décompositiondu phytoplancton) qu'à
unapport
allochtonenon
négligeable (plantes supérieures).En effet, la forêt
recouvre actuellement 70oÂdu
bassinversant, avec une végétation
environnante constituée principalementde
chênes,de
chataîgniers,de
noisetierset de cornouillers
mâles,La
superficie moyennedu
bassin versant estde 8.2
104 m2et il
setrouve à une
altitude moyenne de 600 mètres.La
surface de I'eau est essentiellement recouverte de nénuphars et de roseaux, Utricularia, une plante aquatique quiflotte
dans I'eau, est aussi abondante pendant la saison chaude.2.1. Les stérols et les acides dans les sédiments du
voua
de laMotte
Les sédiments du voua de la
Motte
contiennent en moyenne 70Yo de matière organique.L'analyse des stérols et des acides gras contenus dans les sédiments de surface de ce lac
(25
centimètres)a fait I'objet de
plusieurs études jusqu'à présent.Un bilan global
de I'origine dela
matière organique sédimentairea
été dressé parMermoud (1982) qui
amontré
I'importancede I'apport
terrestre,mis en
évidencepar un rapport des
stérols C2slCzTégal à 8.2. L'origine
autochtone(plancton) a
égalementété vérifiée par
la présence du 27-nor-24-méthyl-cholestan-3Ê-ol dans le sédiment et dans le plancton, avec uneproportion
de 4Yo dansla
fractiontotale
des stérolset
de 7Yo des stérolsen Crr.
Cependant,
ce qui
caractérise principalement les sédimentsdu voua
dela Motte,
c'est I'abondance des 4-méthyl-stérols; ils représentent en effet plus de 25o des stérols totaux.Les quatre principaux 4-méthyl-stanols identifiés dans les sédiments de surface du voua
de la Motte sont, le
4-méthyl-cholestanol(lophanol), le
4,24-diméthyl-cholestanol, le4-méthyl,24-éthyl-cholest-22-ène-3p-ol (Azz-citrostanol) et le
4-méthyl,24-éthyl- cholestanol (citrostanol) (Mermoud, 1982). Plusieurs hypothèses quand à leurE M A
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Figure
2.1
Situation géographiquedu voua
dela Motte.
D'aprèsG.
Serra-Bertral(re76).
6
origine ont été avancées : la première, préconisait une origine végétale, mais elle ne s'est pas vérifiée car on n'a pas trouvé de 4-méthyl-stérols dans les échantillons prélevés. Ces échantillons comprenaient,
le
plancton du lac,la
colonne d'eau,le
soldu
sous bois, les feuilles des arbres avoisinantet la
mousse recouvrant les chênes dansle
sousbois. La
deuxième hypothèsequi
a été proposée est celle d'une synthèseln sllz
dansle
sédiment.Wûnsche
(1987), qui a
continué I'analyse des 4-méthyl-stérols dansles
sédiments du voua de laMotte,
a pu identifiertrois
autres 4-méthyl-stérols qui sont, le 4,24-diméthyl- Â22-cholestanol,le
4,23,24-tnméthyl-422-cholestérol(dinostérol), le
4,23,z4-tnméthyl- À22-cholestanol (dinostanol)etle
4,23,24-triméthyl-cholestanol. Des traces de 4-méthyl- gorgostanol ont également été détectées.Des stérols connus pour être de source marine ont aussi été observés dans les sédiments du voua de la
Motte,
comme le24-éthyl-Â25-cholestérol, le 24-isopropyl-Âzz-cholestanol,le
gorgostanolet
I'aplystanol. Apparemment les organismes sourcequi
lesont
produits ont disparu aujourd'hui (Wûnsche, 1987). En ce qui concerne les acides, les sédiments duvoua de la Motte sont
richesen
acides linéaireslourds (C>20), ce qui confirme
la prédominancede la contribution
allochtone (terrestre)à
I'accumulationde la
matière organique dans ce lac,Les
acides libreset
leurs sourcesont
été étudiés par Mermoud (1982) dans les sédiments de surface. Une étude complémentaire des acides libres et des acides liés et de leur origine a été décrite par Mendoza (1987).C'est
essentiellementpour
rechercherI'origine des
4-méthyl-stérolsque nous
avons décidé d'analyser quatre sortes de plantes vasculaires qui poussent dans I'eau du voua dela Motte, le
nénupharjaune (Nuphar luteum), le
nénuphar blanc Qrlympheaalba),
le roseau (Phragmites communis) et une plante à I'aspect filamenteux quiflotte
dans I'eau,Utricularia
neglecta. Nous avons ainsi pu identifier dans cette dernière plante une série de 4-méthyl-stérols très semblable à celle que I'on trouve dans les sédiments,Nous
avons également analysé dans ces quatre plantes les alcools linéaires, les acides gras, les esters et les aldéhydes.Glocirr rhodonicn Terrocsr
loc rlc Bloc
dc .gloce.rtonno
o borro empr
o a
Vollum lotârol
"vouo"
Loc dc Torrossc
b
Vo
lolÔrol Vollum lolirol
Figure2.Z
Schéma théorique de la formation du voua de laMotte
suite auretrait
du glacier rhodanien. D'après G. Serra-Bertral (1976).8
3. Nvmohea alba et Nanhar luteam
N. alba
(nénuphar blanc) etN.
Iuteum (nénupharjaune)
appartiennentà la famille
des nymphéacées, composée dehuit
genreset
d'environ quatre-vingt espèces.Ce sont
des plantes aquatiques d'eau douce répandues dans toutes les parties du monde, sauf dans les zones circumpolaires et en haute altitude. Ces plantes sont parmi les plusvieux
fossiles angiospermiens; des restes enont
été trouvés dans les sédimentsdu
Crétacé Supérieur(140 millions
d'années),en
Amérique, enEurope et en Asie. Nous
avons analysé le contenu lipidique de ces deux plantes aquatiques après les avoir séparées en tiges, feuilles et fleurs. Nousy
avons recherché les stérols, les alcools, les acides gras, les esters et les aldéhydes.3.1. Les stérols
Les trois principaux stérols dans la fraction des alcools libres sont le 24-éthyl-5ct-cholest- 5-ène-3p-ol,
le
24-éthyl-5a-cholest-5,22-diène-3p-olet le
24-méthyl-Sc-cholest-5-ène-3p-ol, soit
respectivementle
B-sitostérol(3), le
stigmastérol(2) et le
campestérol(l)
(figures 3.1,3.2,3.3, (a) et (b). Les
quantitésdes
desméthylstérolsdans
chaqueéchantillon,
expriméesen mg/g, sont
données dansle tableau 3.1. Nous
pouvons constaterla
prédominancedu p-sitostérol (l).
Cestrois
stérols,qui ne
peuvent êtreutilisés
comme indicateursde
sourcecar
largement répandus danstoutes les
plantes supérieures, sont accompagnés par les stanols correspondants comme nous pouvons levoir
sur le chromatograûrme des stérols libres des feuilles de nénuphar blanc(figure
3.2(a)). En ce qui
concemeles 4,4-diméthyl stérols nous avons pu identifier le 24-
méthylène-cycloartanol (18) et le cycloarténol (19) dans les feuilles du nénuphar jaunc ctdu
nénuphar blano (0.071mdg) (le
cycloarténol coélue avecle
24-éthyl-5a-cholest-7- en-3p-ol(6)
dans les feuilles de nénuphar blanc.). Dans les feuilles de nénuphar blanc ontrouve
égalementle 24-méthyl
cycloartanol(20) (0.1a mglg, TRR :
1565).Le
24-méthyl cycloarténol (17) (0.1a mg/g, TRR:
1687)a été
détecté dans lesfleurs
des nénuphars jaunes et les feuilles des nénuphars blancs (0.026mglù.
Quant aux 4-méthyl-stérols ce n'est que dans les fleurs de nénuphar jaune que nous avons pu
trouver
le 4u",24-diméthyl-5a'cholest-7,24(24t)-diène-3p-ol(21)
etle
4a-méthyl-24- éthyl-5cr-cholest-7,24(24t)-diène-3p-ol(22), qui
est également présent dans les feuilles de nénuphar blanc.Tableau 3.1.
Distribution
des stérols dansi[ alba
el N. luteum.*
Coélue avec le Cycloarténol.**
Coélue avec I'alcool linéaire C3g.TRR
=
temps de rétention relatif. (tempsde rétention du stérol /
tempsde rétention
du cholestérol*
1000).No Pics
Stérols
ms,ls.
d'échantllon secN. alba N. luteum TRR
4
I
9 2 10
3
l1
5
6 13
t4
15
16
t1 l8
19 20
2l
22
Desméth)tl stérols 5cr,-Cholest-5-en-3 B-ol
24-Méthyl-5 s.-cholest-5 -en-3 p -ol 24-Méthyl-5o-cholest-3 P -ol
24 -Ethyl-5cc-cholest-S, 22 -diène-3 p -ol 24-Ethyl-Scr-cholest-22-en-3 p -ol 24-Ethyl-5cr-cholest-5-en-3 p-61* t' 24-Ethyl-5 cr-cholestan-3 p -ol
24-Ethyl-5u,-cholest-S,24(24 I ;-diène- 3p-ol
24-Ethyl-5cr,-cholest-7-en-3 p -ol*
24R-Méthyl-5o.-cholest-7-en-3 B -ol 24-Ethyl-5 u-cholest-8(9),22 -diène- 3p-ol
5,6 p -Epory-24-ethyl-5cr-cholest-S -en- 3p-ol
5,6cr,-Epory-24+thyl-5o.-cholest-5 - en-3p-ol
4.4-Diméthyl stérols
2 4 -Méthyl-cycloarténol
24 -Méthylène-cycloartanol Cycloarténol
2 4 -Méthyl-cycloartanol 4-Méthyl-stérols
4a, 24-Diméthyl-5cr,-cholest- 7,24(24\-dtène-3pol.
4 u-méthyl,2 44thyl- 5 cr,<holest-
'7 .24?41\-dtène-3 B-ol.
Tises Feuilles
FleursTises Feuilles
Fleurs 1000 1101 I 128 1201 t237 1301 1323t320 t404 r237 1265 t537 t574
1687 1528
t404
1565 0.038
0.96
0.014 0.18 0.1s 0.31 0.24 2.t7
1.82
0.33
1.5 0.38
4.7 1.68
0.18 0.26
0,04
0.030.026
0.071 0.14
0.32
0.6 0.05l.4l
0.6 r.07
1.62.6 4.46
4.96o.2l 0.37 0.25 0.130
0.086 0,14
0.14 0. l3
0.23
0.82 0.026
l0
3
3
a) b)
2 t
I
t4 I6
6 1
I
46
I Ittt
58 62
6650
5446 50 54 5E 62
66 t(minutes)Figure 3.1
Chrromatograrnmesde la fraction des stérols libres dans les tiges
de N. alba (a) et de N. Iuteum (b).(voir tableau 3.I
pour I'identification des pics)3
3 a) b)
ll
2
., I
0
20
22 t4
46 50 54 s8 62
6646 50 54 58 62
66 (minutes)Figure 3.2
Chromatogrammesde la fraction des stérols libres
dansles feuilles
de N.alba
(a) et de N.luteum (b).(voir
tableau3.I
pour I'identification des pics)t2
J
tlttrrrrrrt/
46 50 54 58 62
66b) a)
I
ttttt
46 50
542
I 2l
I
J
22
I
62 4
58 66 t (minutes)
Figure 3,3
Chromatogrammesde la fraction des stérols libres dans les fleurs
de N.alba
(a) et de N. luteum (b).(voir tableau3.I
pour I'identification des pics)3.2. Les alcools
linéaires
Les alcools linéaires, importants marqueurs biologiques,
ont
été identifiés dans les deux sortes de nénuphar à I'exception des fleurs deN. alba. L'alcool
majeur est celui en Cr*.La
quantification des alcools linéaires est représentée dans le tableau 3.2. Dans les tiges deN.
Iuteum on trouve une série homologue de C,u àC*
avec une distribution bimodale autour de Cro et de Cr*.Tableau 3.2.
Distribution
des alcools linéairesdans.l[
alba etN.
Iuteum-
nondétecté3.3. Les acides eras
La distribution
des acides libres monocarboryliques est représentée dans le tableau 3.3.L'acide stéarique
(C-16:0)
prédomine,suivi
de I'acide oléique(C-18:0). La
distribution de ces acides gras est similaire dans tous les échantillons du tableau 3.3. Nous retrouvons la série homologue deC-l4:0
à C-30:0, caractéristique des plantes supérieures.Alcools linéaires
msls,
de plante sècheN. alba N. luteum
Tises Feuilles
FleursTiees Feuilles
FleursC-16:0 C-18:0 C-20:0 C22:0 C-24:0 C-26:0 C-28:0
0.t7 0.t2
0.19
0.0760.029 0.05
0.t22 0.044 0.051 0.085
0.290
0.28 0.28t4
Les
acidesgras hydrorylés
(tableau3.4) sont
dominéspar les
acideshydroxylés
enposition a allant de Cro à C^
avecun
maximumen
Cro.Les
diacidesen Cru
ont également été détectés en quantité non négligeable dans les feuilleset
lesfleurs
deM alba
etN.
Iuteum. Les acides hydroxylés en position co sont présents à l'état de traces.Les acides hydrorylés en position
p
deCr,
àC*
setrouvent
à l'état de traces dans les feuilles deN.
luteum; ce sontplutôt
des acides d'origine bactérienne (Mendoza, 1987).Enfin les acides 8-hydrory hexadéca-l,16-dioïque
(I)
et 7-hydroryhexadeca-1,16-dioique(II)
sont présents dans les feuilles et les fleurs de N. alba et N. luteum à l'état de traces.Tableau 3.3.
Distribution
(en Yo du plus abondant) des acides monocarboxryliques dans N. alba et N. Iuteum,Acides monocarb oxyliques N. alba N. luteum
Tiges
Feuilles FleursTiees Feuilles
Fleurs C-14:0C-15:0 C-16:0 C-16:l C-16:2 C-17:0 C-18:0 C-18:1 C-18:2 C-19:0 C-20:0 C-21:0 C-22:0 C-23:0 C-240 C-25:0 C-26:0 C-21:0 C-28:0 C-30:0
9 2 100
l0
l0
21.5100
1002 2
31.5
2.5 35.5
t2
70
l8
5
27
40.54
<1 7
7.5 1.5 6.5
37 10
2
)
2 2
3
2 2.5
38.s 20
I
100
5
tr<l
100 6.5 100
9
5 23
7
4 5
l0 l0 tr<l
2.5
tr<l
7
L4
9
5 4
3
I
4 99
6 2
-t
2.5 6
4 3
Total en vsls,de plante sèche
s4r.2 768.6
750610.7 360.3
231.4a
Tableau
3.4. Distribution (en
oÂdu plus
abondant) des acidesgras hydrorylés
dans N. Iuteum et N. alba.tr : traces <1olo
3.4. Les esters
Les esters des cires cuticulaires recouvrent toutes les parties extérieures des plantes, les protégeant ainsi des intempéries et des attaques d'insectes et de micro-organismes.
Leur
distribution dans les plantes a fait I'objet de nombreuses publications(Kolattukudy,
1976;Hansen, 1980;Dyas et Goad, 1993).
Les
esterssont
des indicateursde
sourcepeu
sensiblesaux
transformations dans les sédiments (Cranwell etVolkman,
1981). Les plus abondants dans les nénuphars jaunes et blancs sont les estersdu phytol
avec les acides monocarboxyliques linéairesCa à
Cz2.L'ester
majeur estle phytyl
octadécanoate.Les
estersdu phyol sont
connus commeétant les
esters majeurs dansles
dinoflagellés(Cranwell, 1985). Ces
estersont
étéidentifiés grâce à leur spectre de
masse(fig. 3.8) qui montre dans le cas
deI'hexadécanoate du phytol les pics caractéristiques suivants :
256{-r
<-+
H \--;
278
I'ion avec m/z = 256 est formé par un réarrangement de
Mclafferty
N, alba N. luteum
Acides a-hydroxylés
Tises
Feuilles FleursTiges Feuilles
Fleursc-20 c-22 c-23 c-24 c-2s c-26
2 30
t4
18 9 8 100 13.5 16
tr
100 2 5.5
100 42
l9
tr tr tr
100
tr
tI
39 43 36 100 44 36
23.5 57 22 100
9l
32 Total en *glgde plante sèche.
16 209.s
21224
408 907Diacides en C-16 (*sls, de plante sèche) 30 40. I t4.7 51
16
Les ions caractéristiques dans les spectres de masse des autres acides sont donnés dans le tableau 3,5.
Le
chromatogrammede la figure 3.7
montrela
séparation entrele phytyl-I8:0 et
lephytyl-I8:2 (voir
la partie expérimentale pour le choix de la colonne et le programme de température utilisé pour la chromatographie en phase gazeuse).Tableau 3.5. Pics caractéristiques des esters du phytol en spectrométrie de masse
MM
(esters du phytol) Acide (m/z\478 506 534 562 590 618
12:0 14:0 16:0 18:0r
20:0 22:0
200 228 2s6 284 312 340
*
mélange avec le groupement acyll8:2. MM:
masse moléculaire Pic caractéristique duphytyl-I8.2, m/z:279
Phytv'l-18:0
l00o/ô - Phvtyl-18:2
500,,ô -
40 42 44 46 48 50 52 54
5658
t (nrinutes)Figure
3.7.
Chromatograrnme de la fraction des esters extraits des tiges deN.
Iuteum.t x30
27
zrs
24 ?9
s?
23ai 235i
32
3 3 g
Figure 3.8. Spectre de masse du phytyl hexadécanoate.
Extrait
de tiges de N. luteumLa distribution
des estersdu phytol
(tableau3.6) montre la
prédominancedu
phytyl hexadécanoate dans les tiges et les feuilles dei[
Iuteum. Par ailleurs, dans les fleurs denf. Iuteum ainsi que dans les tiges, feuilles et fleurs de lt alba, c'est le
phytyloctadécanoate qui domine. Le tableau 3.6 donne la distribution des esters du phytol dans chaque échantillon.
Tableau 3.6.
Distribution
des esters du phytol (enYo du plus abondant) dans.À[ Iuteum et N. alba.MM Acyl
N. Iuteum N.alba
Tiees Feuilles
FleursTiges Feuilles
Fleurs s06534 562 590 618
l4:0
16:0
l8:0
20:0 22:0
100 86
t8
100 74
l5
6 84 100
89 15.6
27 100
t5
t4.5
100 8.4
10.5 100 7.3
usls, de plante sèche
720 257
951 542r.5 984
97718
La
figure 3.9 représentele
fragmentogramme desalkyl
esters présents dans les tiges deN.
luteum. Cesalkyl
estersont
été identifiés surla
base de leurs spectresde
masse àI'aide des
pics
caractéristiquesqui
sont dansle
tableau3,7. La figure 3.10 montre
un exemple de spectre de masse caractéristique desalkyl
esters formés àpartir
d'alcools et d'acides monocarboryliques saturés (Aasen etal.,
1970). Ces esters sont représentés par une série homologue ayant des longueurs de chaînes allant de Ca2 à C46 avec des masses moléculaires dem/z:
480(Crr),
508 (Ca4), 536 (Ca6), 564(q8),
592(C4ù,
620(C4),
648 (C44), 676 (C4à. Les acides eux sont compris entre C,u et Crnet les alcools entre C,n
et
Cro,Notons
que I'acide prédominant dans cette série d'esters est I'acide palmitique (Cru, m/z=
257).lBg 36 40
34
42 38
ztrS 32
46 s
40 45 50 55 60 65 t (minutes)
---2
Figure
3.9.
Fragmentogramme desalkyl
esters extraits des tiges deN.
Iuteum.Les
numéros sur chaque pic correspondent au nombre d'atomes de carbone.Parmi les esters identifiés dans les échantillons de nénuphar, deux séries d'homologues des esters du tocophérol sont présentes dans les fleurs et les feuilles
de.l[
Iuteum et dans les tiges et les feuillesde.l/.
alba. Le tocophérol est un composé courant dans les plantes supérieures mais,à notre
connaissance, c'estla
premièrefois
qu'onle trouve
estérifié avec des acides monocarboryliques saturés (figure 3.11).Il
s'agit donc, pour la premièreTableau 3.7 Pics caractéristiques des groupements acyl
et alkyl
apparaissant dans les spectres de masse des alkyl esters.No
C = nombre d'atomes de carbones
leo
+25
xl669
zrs I
3
22
lr
395 2 369
I o 3 B
Figure
3.10.
Spectre de masse de I'alkyl ester C-40(MM :
592). extrait des tiges deN.
luteum.NoC t4 16 l8 20 22 24 26 28
30Acyl
m/z
257 285 313 341
369AIM
m/z
195 223 zsr 219 307 335 363 391
41920
série, du cr-tocophérol estérifié avec les acides monocarboryliques saturés de
C,, à
C,*et pour la deuxième, du P (ou y)-tocopherol estérifié avec ces mêmes
acides (figure3.12).
Ces esters des tocopherols éluent aprèsle phytyl
eicosanoateet
leurs spectres de masse sont caractérisés par les pics de base suivant: m/z =
416pour
lesesters du
p
(ou y)-tocophérol (figure 3.13)
et m/z:
430 pour les esters du cr-tocophérol (figure 3.14).Le
spectre de masse (figure 3.15) de l'octadécanoate dua-tocophérol
synthétisé àpartir
de I'alcoolet du
chlorure de I'acide octadécanoïque confirmela
structure de ces esters des tocophérols. De plus, la coinjection de I'ester synthétique avec un échantillon d'esters naturels montre une parfaite coélution entre ce composé et I'ester naturel correspondant,Le
spectre de masse de I'hexadécanoate dep
(ou y)-tocophérol (figure 3.13) montre I'ion moléculaireM+. (2-4%). Le pic
à m/z:
416 correspond àla
perte du groupement acylavec migration d'un atome
d'hydrogènevers le
groupement tocophéryL;m/z :
191(8-12%)
provient de la perte dela
chaîne isoprénoïque(C,uHrr)
parle
reste tocophéryI(m/z:416) et le pic à m/z: 151 (55-65%) est le résultat de la perte, à partir
dugroupement tocophéryI (m/z : 416), du fragment C,nH' qui contient la
chaîneisoprénoïque, le groupe méthyl substitué en position
2
ainsi que les atomesC, et C,
du chromane. Ce mode de fragmentation est le même pour les esters de I'cr-tocophérol saufque les
massesdes fragments
caractéristiquessont
augmentéesde 14 uma,
soit respectivement ù m/z= 430,205 et
165.Le
rapport m/z de I'ion moléculaire permet de déterminer la longueur de la chaîne de I'acide monocarborylique.Les esters des tocophérols
ont
été trouvés dans les fleurs et les feuilles deN.
Iuteum et dans les feuilleset
les tiges deN. alba
en quantités allant de28 à 66
1tgpar
gramme d'échantillon sec (tableau 3.8). La quantification a été effectuée par rapport à un standardexterne, le a-tocophéryI
octadécanoate,à partir des aires des pics dans
le fragmentogramme de I'ion m/z:430
pour les esters de I'cr-tocophérol etm/z:
416 poura
ceux
du
p-tocophérol. Les esters des tocophérols n'ont été détectésni
dans les tiges de N. Iuteum ni dans les fleurs de N. alba.I
a-tocopheryl ester
R2
2 B-tocopheryl ester:
Rl:H &:CH3
y-tocopheryl
ester R1=CH3 R2:H
R:C1H2n+l .n=
11, 13, 15,17Figure
3.11.
Structures des esters des tocophérols identifiés dansles fleurs et
les feuilles de N. luteum et dans les tiges et les feuilles de N. alba.(Klink
etal.,1994a).
22
Figure3.l2.
Fragmentogrammesdes esters du phytol et des cr et P (ou y)-
tocophérols.
Extrait de
feuilles de ,À[alba. Les
nombressur les
picscorrespondent aux nombres d'atomes de carbone des
acides monocarboxyliques.Esters de I'cr-tocopherol ny'z
-
430%FS l4
l6
Estors du p(ouï )-tocophcrol I nt/z = 416
zrs I
I rty'z
-
278Esters du phytol
zl'S
16
t
gI
5 gI
aI
e gl gFigure 3.13 Spectre de masse du
p
(ou y)-tocophérylhexadécanoate(MM:
654).Extrait
de feuilles deN.
Iuteum.I 9
43
I
xl0t
zFS
g?
09 431
2
a8 2
o t3
tt/z I
o3
3 g8Spectre de masse du
a-tocophéryl
dodécanoate(MM:
612).Extrait
de feuilles de N. alba.I 4l x10
r5
I I
I I i I
! i
zFS
4I?
396 381
65
28L .43S 55
{31
n/z6
t
3Figure 3.14
24
Tableau
3.8.
Abondance relative (en Yodu
plus abondant) des esters des tocophérols dansl[
luteum et N. alba,(Klink
etal.,
1994a).TocophéryI Acyl MM N. luteum
feuilles Fleurs
N. alba
Tiees Feuilles ct-
0 (ouv)-
ca,-
Ê (ou y)- ct- Ê (ou y)- c(- B (ou v)-
l2:0
12:0 14:0 14:0
l6:0 l6:0 l8:0 l8:0
6t2
598 640 626 668 654 696 682
2T
32
tr 100
47
100 80.5
tr tr
tr
15
100
tÎ.
100 5.6 6.7
tr.
50
tr tr.
9.5
I4
74.5
tr tr
6.4 13.5
Total en pglg d'échantillon sec. 48 66 28 40
- = non detecté tr. = trace
16
zt's
16 2
1 t
I 2A 2 42
I
6-f_-,.4__-_69ç
?rÂQ
Figure
3,15.
Spectrede
massede
I'cr-tocophéryl octadécanoate(MM :
696)utilisé cornme composé de réference.
3.5. Les aldéhvdes
Les n'aldéhydes ont été extraits dans la même fraction que les esters et
sont généralement considérés comme d'importants marqueurs biologiques, au mêmetitre
que les esters de cires. Cependant, étant altérés plus rapidement que les autres biomarqueurs pendantla
diagenèse, leurproportion
diminue fortement avecla
profondeur, (Rieleyel al., l99l). La
distribution des n-aldéhydes est caractérisée parun
mærimum autour deC26 à Cao.
La
figure 3 . 16 illustre le fragmentogramme de m/z:
82. Cette fragmentation alieu après la perte de HrO et de IùC:CFI, (voir
spectrede
masse,figure
3,17), caractéristique des aldéhydes à chaîne longue. Les aldéhydes éluentjuste
avant les esters du phytol.24 m/z
-
8226
28
30
lin
e o e a e e o6t.
Figure
3.16
Fragmentogramme(m/z:82)
des n-aldéhydes dans les tiges deN.
alba.Les numéros des pics correspondent au nombre d'atomes de carbone.
26
La distribution de la
série des aldéhydes Croà
Croest
donnée dansle
tableau 3.9, L'aldéhyde majeur est celui en Cro. Les aldéhydes n'ont pas été détectés dans les autres échantillons de nénuphars.Tableau
3.9. Distribution
des aldéhydes(en
oÂdu plus
abondant) dansles tiges
de N. alba.Aldéhydes
cro cru
cæ Cro Total enpglg
d'échantillon sec
MM
352 380 408 436Tiges de N.
alba
100 62 4L 26 696Figure
3.17
Spectre de masse de I'aldéhyde Cru(MM =
380).Extrait
des tiges deil
alba.
vee
'/ES 7
?
I
t
6SI
362
?8
3
2
3t
I
I
4.Phragmites communis
Phragmites communis appartient au groupe des phragmitiformes, un groupe hétérogène
dans lequel on trouve un certain nombre de
graminées(28 geffes, 430
espèces) comprenant notamment les roseaux.Les
phragmitiformessont une
sous-famillede
la famille des graminées ou graminacées. Les graminées comprennent plus de 7000 espècesdécrites,
groupéesen 600
genreset 6
sous-familles.Afin d'étudier la
compositionlipidique du
roseau prélevé dansle
voua dela Motte
nous avons séparéle
roseau qui pousse en hauteur (roseau supérieur)de
ses touffes (roseau inferieur).Nous
décrivons dans ce chapitre les stérols, les alcools, les acides gras, les aldéhydes et les esters. L'étude des lipides extraits de Phragmites communisa
déjà été effectuéepar
Cranwell (1984) dansle
lacUpton Broad.
Cependant l'étude des stérolsétait
peu détailléeet
les acides estérifiésont
été analysés après hydrolyse de lafraction
des lipides liéset
non pas sans hydrolyse préalable, sur une colonne capillaire haute température.4.1. Les stérols
Comme nous I'avons déjà
vu
dans l'étude des nénuphars,la fraction
des stérols libresextraite
des roseaux supérieurset
des roseauxinférieurs (figures a.l (a) et (b))
est constituée essentiellement par le campestérol(l),
le stigmastérol (2) et le p-sitostérol (3).Dans
le
cas de Phragmites communls,le
B-sitostérol(3)
estle stérol
majeur,Ce
qui confirme les résultats obtenus par Cranwell (198a).La
quantification des stérols dans les échantillonsde
roseauest
donnée dansle
tableau5.1. Notons
aussique les
alcools primaires sont prédominants dans cettefraction
des stérols libres;leur distribution
est donnée dans le tableau 4.2.4.2. Les alcools linéaires
Comme nous l'avons
aussivu
dansle
chapitre précédent,les alcools
linéaires sont d'importants marqueurs biologiques, d'où I'intérêt de l'étude de leur distribution dans les28
organismes vivants. Dans le roseau inférieur nous avons
pu
détecterla
série homologue d'alcools linéaires allant de Cl6 à Ca' avec un maximum en C2s, tandis que dans le roseau supérieur seuls étaient en quantité détectable les alcools linéaires enCr* et
Cro. Notons quela
quantification del'alcool
en Cro n'est pas aiséeà
causede
sacoélution
avec le p-sitostérol.a) b)
tt
., I
3l I
IIII I
54
lt'
58 t (minutcs)
4(t 50 54 58 60 46 50
*
Alcool linéaire C-28**
Alcool linéaire C-30Figure 4.1 Chromatogrammes de la fraction des stérols libres dans le roseau supérieur (a) et dans le roseau inferieur (b). (voir tableau
4.I
pour I'identification des pics)Tableau4.l. Distribution (en
Yodu plus
abondant) des stérolslibres
dansle
roseau inferieur et le roseau supérieur,-:
non détecté*
coélue avec I'alcool linéaire en C-30Tableau
4.2 Distribution
(en mg/g d'échantillon sec) des alcools linéaires dans le roseau inferieur et le roseau supérieur.No
Pics Roseau supérieur Roseau inferieurTRR
I
2
3
4 9
l0
lt
3l
Campestérol Stigmastérol
p-Sitostérol*
Cholestérol Campestanol Stigmastanol
M2
Stigmastanol
Stigmast-4-ène-3-one
18.5 27 100
t2
t2.5
34.5 100l5
6
l5
30 46
l10l r20t l30l
1000
tt23
t223 t312
1523
Total en
mglg d'échantillon sec. 2.05 2,25Nombre d'atomes de carbone Roseau supérieur Roseau inferieur C-16:0
C-18:0 C-20:0 C-22:0 C-24:0 C-26:0 C-28:0 C-30:0
0.71 1.42
0.03
0.
l0
0.03 0.17 1.08 0.2 2.6 0.13
30
4.3. Les acides eras
La distribution
des acides libres monocarboxyliquesde
Croà C, est
donnée dans le tableau 4.3.Notons
que, dans les deux échantillons de roseau, I'acide palmitique (C,u) domine. Dans la fraction des acides gras hydrolysables seuls les acidesa-hydrorylés
ont pu être détectés dans le roseau inferieur:
Cro (12.5oÂ), Czz (100%),Cn
(37 .syo)et Crn (34%) avec autotal
118ttdg
d'échantillon sec.Tableau
4.3. Distribution
(en Yodu
plus abondant) des acides monocarboryliques dans le roseau inferieur et le roseau supérieur.4.4. Les esters
Dans le roseau supérieur ce sont les esters du phytol avec les acides monocarboryliques saturés
Cr,
àC,* qui
dominent.Leur
distribution est donnée dans le tableau4.4.
Quant au roseau inferieur, ce sont lesalkyl
esters formés àpartir
d'alcools linéaires et d'acides monocarboryliques saturés qui sont les plus abondants. C'estla
série deCr,
à Couqui
a été identifiée, avec conrme ester majeur celui en Co, (les masses moléculaires ainsi queAcides monocarbowligues Roseau supérieur Roseau inférieur C-14:0
C-16:0 C-18:0 C-20:0 C-22:0 C-24:0 C-26:0 C-28:0 C-30:0 C-32:0
3 100
10 6.5 7 9
t2 l0
11 4
5
100 22.5
l0
20 27.5
20 15 22.5
Total en
usle
d'échantillon sect57
5 97les valeurs de m/z caractéristiques sont décrites dans le chapitre précédent). Notons que parmi les acides estérifiés de C,u à Cro c'est I'acide
CroQn/z:313)
qui domine.Tableau
4.4. Distribution
(enYo du plus abondant) des esters duphytol
dans le roseau supérieurAcyl
12:0l4:0 16:0 l8:0
% 80 42 100 23
Total
enucle
d'échantillon sec9l
4.5. Les aldéhvdes
Les aldéhydes en
C*
et C3s,ort
été trouvés dansle
roseau inférieur,et
celles en Cro à Cro dans le roseau supérieur (figure 4.2).L'aldéhyde majeur dans le premier est enC*
et dans le second enCru (figure 4.3). Leur distribution est donnée dans le tableau 4.5.28
30
llt
D c e e ae
6e.Figure
4.2 Aldéhydes C* et Cro dans le roseau inferieur.
(fragmentogrammem/z:82)
32
26
28 30
24
Ëtn e 0 e I e e 5
a
6c,Figure 4.3
Aldéhydes
Croà Cro
dansle
roseau supérieur. (fragmentogrammem/z:82)
Tableau 4.5.
Distribution
des aldéhydes (enYo du plus abondant) dans le roseau inferieur et supérieur.Aldéhydes
MM
Roseausupérieur
Roseau inferieur
cro
cru
cx
C"n
352 380 408 436
30 100 91.5 84.5
100 20
Total en ms/e d'échantillon sec. 538 260
5. Utricularia neslecta
Utricularia
neglecta (ouaustralls)
est une plante aquatique, d'aspect filamenteux, de lafamille
des lentibulariacées,qui flotte
dans I'eau. C'estune plante
carnivore avec des sacculesqui
se développent sur les tiges.Elle
n'a pas de racineset produit
des fleurs jaunes. On la confond souvent avec U.vulgaris.
U. neglecta est abondante dans les eauxdu voua de la Motte et
selonTaylor (1989) il
existe214
espèces répandues dans le monde entier.5.1. Les stérols et les cétones stéroiTioues
Les
figures 51(a) et
5.1(b) représentent les chromatograrnmes respectifs dela
fractiondes stérols totaux et des 4-méthyl-stérols
dansUtricularia neglecta, Les
composésidentifiés sont
répertoriés dansle
tableau5.1. Nous
constatonsdonc la
présence de 4-desméthyl stérols, de 4-méthyl-stérols et de cétones stéroïdiques(la
structure de tous ces composés est donnée dans I'annexe, à lafin
de la première partie).5.1..1. Les 4-desméthyl stérols et les cétones stéroidiques
Les 4-desméthyl stérols sont
constitués essentiellementdes stérols que I'on
trouvecourailrment dans les plantes
supérieures(le
24-méthyl-cholest-5-ène-3p-ol(l),
le24-éthyl-cholesta-5,22-diène-3p-ol (2), le 24-éthyl-cholest-5-ène-3p-ol (3),
le24-méthyl-cholesta-5,22-diène-3p-ol
(7)) et le
cholest-5-ène-3p-ol(a).
Ces stérols ont été identifiés dans les sédiments du voua de laMotte
(Mermoud etal,
1982; Wûnscheel
a/,
1988) mais ne peuvent être utilisés comme indicateursde
sourcecar ils
sonttrop
largement répandus dans les organismes vivants. DansUtricularia
neglecta ces stérols sont accompagnés en quantités non négligeables par les Scr-stanols(figure
5.1(a)) et les ster-4-ène-3-ones(figure 5.1(b))
correspondants. Cependant,les
5a-stan-3-ones sont présents (tableau 5.1) en quantités inferieures,voire
même en traces.La plupart
de ces cétones coéluent avec les stérols; c'est pour cette raison que leur quantification n'a pas pu34
être faite
rigoureusementpar
chromatographie gazeusemais plutôt par GC-MS
en comparant leurs spectres de masse avec ceux de produits de synthèse.Les
cétones ont été identifiées grâce aux fragmentogrammes de masses des ions caractéristiques. Dans les sédiments récents, de faibles concentrations de cétones stéro'idiques à noyau saturé ou insaturé en position4
sont présentes (Mermoud et a1.,1984; de Leeuw et Baas, 1986 et réferences incluses),mais elles sont
considérées commedes
intermédiairesdans
latransformation par les
micro-organismesdes
Às-stérolsen 5a(H) et 5p(H)
stanols.D'autre part,
il
a été démontré que les cétones stéroïdiques peuvent être biosynthétisées par diverses algues et organismes supérieurs (Popov et a1.,1976; Mermoud etal., l98l;
Robinson et
al.,
1984b). DansLI
neglecta la distribution des 4-desméthyl-ster-4-ène-3- ones ressemble à celle des Âs-stérols correspondants, ce qui à notre connaissance, n'a été observé chez aucun autre organisme. Ceci renforce I'hypothèsed'un apport direct
des cétones stéroidiques dansles
sédimentsde
surfacedu voua de la Motte, depuis
lacolonne d'eau.
Cependant, dansces
sédiments,le rapport des
Âa-stéronessur
lesÀ5-stérols correspondants est plus faible que celui dans U. neglecta (tableau 5.1). Pour expliquer cela
on peut faire
deux hypothèses: il y
aurait d'unepart une dilution
des Àa-stérones due àun
appofr de Âs-stérols dansle
sédiment depuis une source terrestreou
planctonique contenantune faible proportion ou
même pasdu tout de
stérones, d'autre partil
peut se produire une diagenèse rapide des Àa-stérones dans les sédimentsde
surface,Cette
deuxième hypothèsea été
démontréepar
une incubationin situ
du cholest-4-ène-3-one deutéré dansle
sédimentde
surfacedu voua de la Motte.
Cette expériencea
montré qu'après 291jours
d'incubation, environ 600Âdu
cholest-4-ène-3-one a été transformé en
5a-cholestan-3-one(15,8%),
5cr-cholestan-3p-ol (38.4yo),5 p-cholestan-3 -one (4.7%) et 5 p-cholestan-3
p-ol
(traces) (Wûnsche, I 987),5.1.2. Les
4a-méthvl-stérols
Les 4-méthyl stéroides sont des marqueurs biologiques très importants que I'on rencontre dans beaucoup