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Rupture majeure ou adaptation progressive des systèmes de formation...

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Academic year: 2022

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Revue Formation Emploi Appel à propositions d’articles

Dossier thématique coordonné par Patrice CAYRE & Robert PIERRON

L’économie verte : rupture majeure ou adaptation progressive des systèmes de formation et d’emploi ? Quelles spécificités ?

Nouvelles échéances : publication prévue courant 2016,

articles attendus d’ici le 27/05/2015, après envoi d’une note d’intention avant le 22/04

L’exercice des activités humaines et leurs représentations ont été fortement impactés par l’émergence de préoccupations environnementales. Des changements multiples se sont ainsi produits, imposant désormais dans l’économie et dans la société une prise en compte de ces préoccupations, qui affectent aussi les contenus des emplois et des formations.

La revue Formation Emploi souhaite consacrer un dossier intéressant ce champ en publiant un ensemble d’articles contribuant à l’établissement d’un état de travaux de recherche portant sur cette thématique. Les textes ainsi attendus émaneront d’auteurs appartenant à diverses disciplines et pourront aussi bien reposer sur des recherches théoriques et critiques d’ensemble, comme, à titre d’exemples, les contributions à la sociologie des groupes professionnels (Demazière, Gadéa, 2010)1, que sur des analyses empiriques ciblées mises en œuvre sur les domaines sectoriels, territoriaux et institutionnels les plus divers et bien délimités, comme celui de la gestion des déchets (Chay 2012)2. En outre, ces textes relèveront de deux types d’approches :

- D’une part (I), ils consisteront en des études sur les mutations observées et notamment sur les effets de l’évolution vers l’économie verte en termes de contenus des emplois et des formations.

- D’autre part (II), ils aborderont de façon plus large les conséquences multiples et complexes des mutations fondamentales introduites par cette même évolution.

(I)

Peu d’activités sont exclusivement dédiées à ce qu’on appelle couramment l’économie verte. Avec des intensités variées, cependant, elles peuvent être recensées dans des domaines qu’il est possible d’identifier en considérant trois périmètres emboîtés susceptibles de faire l’objet d’analyses :

- les activités de la protection de la nature et de mise en valeur de l’environnement (par exemple : patrimoine naturel et agriculture ; gestion des déchets et traitement de l’eau ; mesure, contrôle et sécurité ; tourisme vert) ;

- les activités et métiers « verdissants » qui intègrent à des contenus professionnels anciens de nouvelles compétences liées au développement durable (par exemple : agriculture durable et espaces verts ; production d’énergie ; efficacité et maîtrise de l’énergie dans le bâtiment ; maîtrise de l’énergie dans les transports) ;

- les activités impactées à des degrés divers par la mise en place de nouvelles manières de produire, impliquant la prise en compte de la gestion de l’environnement (par exemple : filière bois ; transports propres ; industries de procédé, comme la chimie, la production de médicament, l’agroalimentaire…).

L’intensité et l’étendue des mutations observées sur les emplois, les formations et les organisations, s’exercent diversement sur ces trois ensembles, en allant des quelques rares apparitions de métiers intégralement ou majoritairement nouveaux, jusqu’à des évolutions et combinaisons de savoirs et de

1 Demazière D., Gadéa C. (2010) (s/d.), Sociologie des groupes professionnels. Acquis récents et nouveaux défis, Paris, La Découverte « Recherches ».

2 Chay C. (2012), « La mesure du développement durable à l’abri du travail », Séminaire de l’équipe SPOT 2011-2012, CERTOP, Université de Toulouse Le Mirail.

(2)

savoir-faire existants, conformément à un processus de recomposition progressive de la carte des activités, des emplois et des formations. Ainsi, la portée du tournant souvent évoqué reste à apprécier à diverses échelles temporelles, spatiales et sectorielles. Pour certains observateurs, il pourrait même s’agir, non d’une simple inflexion, mais d’une révolution comparable aux révolutions industrielles précédentes, accompagnées de mutations technologiques et d’un mouvement de « destruction créatrice ».

L’injection concomitante de savoirs et savoir-faire entièrement ou partiellement nouveaux dans les référentiels d’emploi et de formation offre un premier niveau de repérage des phénomènes à étudier.

On peut en opérer une approche à travers, d’une part, les préconisations des commissions professionnelles consultatives (CPC) chargées de la révision des diplômes de l’enseignement technologique et professionnel, et d’autre part, les travaux du réseau homologue au sein du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt. Enfin, cette approche peut aussi s’appuyer sur l’implication du Céreq dans les travaux de l’Observatoire des emplois et métiers de l’économie verte, ainsi que sur d’autres cadres conventionnels interministériels portant sur le « verdissement » des métiers et des formations, enseignement supérieur compris.

(II)

Toutefois, la transition à prendre en compte peut aussi être considérée comme un processus plus ou moins permanent de déconstruction–reconstruction des référentiels métiers, pris ici comme matrice normative et cognitive au sens d’un modèle de changement de paradigme (Muller, Sure 1998)

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, devenu classique et formalisé par la suite dans le champ des politiques de formation (Gutty, 2011)4.

Certains chercheurs vont jusqu’à qualifier d’ « innovation intensive » (Hatchuel, 2002)

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la phase la plus active d’un tel processus. Dans ces conditions où les politiques publiques sont moins prescriptives et les nouvelles modalités de gouvernance de l’action publique sont plus participatives, les acteurs professionnels sont conduits à devoir agir de plus en plus « par eux- mêmes » ; la dynamique des contenus (savoirs et compétences notamment) et des contours des métiers, tient en partie à la manière dont ces acteurs mettent à l’épreuve, individuellement et collectivement, au travers de leurs propres expériences, leurs savoirs et savoir-faire.

Ce contexte pose alors la question de la place et du rôle de la formation pour accompagner cette inflexion entre des politiques publiques rénovées dans leurs modalités opérationnelles, des savoirs scientifiques et techniques qui se multiplient et des actions diverses où s’élaborent de nouveaux savoirs, de nouvelles compétences et avec lesquels les acteurs de la formation doivent nécessairement composer.

Le dossier thématique projeté devra finalement apporter des analyses sur les effets des politiques publiques en faveur de l’économie verte et les rétroactions qui peuvent les accompagner, notamment au fur et à mesure de l’institutionnalisation des nouveaux référentiels de métiers et de formations. En particulier, les mutations souhaitées et incitées s’accompagnent de changements dans les organisations. De ce fait, les nouvelles compétences mises en œuvre par les acteurs dans un contexte d’innovation intensive, à travers une logique d’organisation « apprenante », peuvent faire

« remonter » de l’information vers les connaissances orientées vers les conceptions, selon un processus de type « bottom up », qu’il est intéressant d’étudier.

Les articles devront respecter les normes de la revue (cf. note aux auteurs, soit 15 pages maximum).

Ils sont à envoyer par courriel à la rédaction : : vergnies@cereq.fr  : 04.91.13.28.17.

Il est utile de prendre contact auparavant avec les coordinateurs du dossier ou la rédaction.

patrice.cayre@educagri.fr ; robert.pierron@aquitaine.fr

3Muller P., Surel Y. (1998), L’Analyse des politiques publiques, Paris, Montchrestien.

4 Gutty A. (2011), Paradigme politique et évolution des institutions éducatives – Le cas d’une société non-occidentale : la Thaïlande, thèse de science politique, Université Lumière Lyon 2, p.18.

5 Hatchuel A. et alii (2002), « De la gestion des connaissances aux organisations orientées conception », Revue Internationale des Sciences Sociales, n°171, pp. 29-42.

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