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La chirurgie de l'obésité: une prise en charge interdisciplinaire pour répondre à de multiples défis

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Academic year: 2022

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La chirurgie de l'obésité: une prise en charge interdisciplinaire pour répondre à de multiples défis

PRALONG, François Pierre, GOLAY, Alain

Abstract

Le risque de reprise pondérale excessive reste aujourd'hui encore essentiellement imprévisible.

PRALONG, François Pierre, GOLAY, Alain. La chirurgie de l'obésité: une prise en charge interdisciplinaire pour répondre à de multiples défis. Revue médicale suisse , 2016, vol. 12, p.

579

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:99741

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Éditorial

www.revmed.ch

23 mars 2016

579

La chirurgie de l’obésité : une prise en charge inter- disciplinaire pour répondre

à de multiples défis

FRANÇOIS P. PRALONG et ALAIN GOLAY La chirurgie de l’obésité a réellement connu

son essor après la première conférence de con­

sensus organisée par le NIH (National Insti­

tutes of Health) américain en 1991,1 confé­

rence qui avait conclu à la sécurité des ap­

proches modernes telles que le court­circuit gastrique sur anse en Y selon Roux,

ou l’anneau gastrique. L’augmen­

tation très importante de l’utili­

sation de cette approche dans le traitement de l’obésité au cours des 25 années qui ont suivi fait que nous disposons aujourd’hui de données d’efficacité à court et moyen termes qui devraient nous permettent de réévaluer aussi bien les indications que les modalités

de prise en charge des patients éligibles pour une chirurgie bariatrique.

Certains des enjeux de ce type d’approche sont abordés dans quatre des six articles de ce numéro, et notamment la question de l’évo­

lution pondérale à moyen et long termes. En effet, si la plupart des patients reprennent un peu de poids après l’intervention, cette reprise sera très importante pour un petit groupe d’entre eux (entre 10 et 25 % selon les études et la durée du suivi). Or, le risque de reprise pondérale excessive reste aujourd’hui encore essentiellement imprévisible. Dans ce con­

texte, l’article de Pataky et coll. rappelle qu’une prise en charge multidisciplinaire des patients permet probablement de minimiser ce ris que.

Toutefois, la recherche de facteurs prédictifs du succès à long terme de la chirurgie baria­

trique reste une question primordiale qui est abordée par Vionnet et coll. dans leur des­

cription des buts de la Cohorte obésité de Lausanne. Parmi les facteurs incriminés dans une reprise de poids, les troubles du compor­

tement alimentaire sont souvent mentionnés.

Carrard et coll. nous proposent un outil pra­

tique pour évaluer les comportements ali men­

taires. Dans la même direction, Locatelli et coll. revoient quels sont les meilleurs moyens pour accompagner un patient obèse dans un changement de comportement alimentaire à long terme.

L’un des bénéfices les plus importants de la chirurgie bariatrique est l’amélioration, sou­

vent spectaculaire, des comorbidités méta­

boliques.2 Cet effet est particulièrement bien documenté après court­circuit gastrique sur anse en Y selon Roux, mais malgré un très bon niveau d’évidence, la présen­

ce de comorbidités métaboliques ne fait pas formellement partie des critères d’indication à une telle chirurgie. Le profil exact des patients diabétiques ou présen­

tant un syndrome métabolique et qui pourraient bénéficier le plus d’une approche chirurgicale reste à déterminer. Si on tend intuiti­

vement à proposer l’intervention à des patients obèses dont le diabète est dif­

ficile à contrôler, ne devrait­on pas plutôt l’offrir en priorité aux patients avec une ma­

ladie moins avancée qui ont une plus grande probabilité de rémission de leur diabète après intervention ? De fait, ces patients auraient ainsi le plus grand gain potentiel du traite­

ment.

Finalement, Ferrario et coll. attirent notre attention sur le risque de dépendance des pa­

tients après chirurgie bariatrique, et notam­

ment de dépendance à l’alcool. Ce risque est de mieux en mieux reconnu, et devrait être formellement évalué lors de la procédure de préparation à la chirurgie. Là encore, une prise en charge multidisciplinaire intégrant des pro­

fessionnels bien formés à la problématique de l’addiction est indispensable afin de gérer au mieux ce risque, aussi bien durant la période de préparation que pendant le suivi après chirurgie.

En conclusion, on rappellera que la chirurgie bariatrique présente un excellent rapport entre coût et efficacité.3 Malgré les incertitu­

des relevées ci­dessus, il semble justifié de repenser les critères d’éligibilité de la chirur­

gie bariatrique, et impératif de conduire des études sur le long terme et rapportant scru­

puleusement les effets indésirables ainsi que l’évolution des comorbidités métaboliques et vasculaires.

Articles publiés sous la direction des professeurs

FRANÇOIS P.

PRALONG Médecin-chef Service d’endocrinologie, diabétologie et métabolisme CHUV, Lausanne

ALAIN GOLAY Médecin-chef

Service d’enseignement thérapeutique pour maladies chroniques HUG, Genève

Le RISque de RePRISe PONdéRALe exceSSIve ReSte

AujOuRd’huI eNcORe eSSeNtIeLLemeNt

ImPRévISIbLe

bibliographie 1

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