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De quel genre êtes-vous : «pro-inné» ou «pro-acquis» ? (2)

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2260 Revue Médicale Suisse www.revmed.ch 16 novembre 2011

actualité, info

Information professionnelle abrégée de Ciclopoli ® vernis à ongles

C : Vernis à ongles avec 80 mg/g de ciclopirox. I : Infections fongiques des ongles, légères à modérément importantes, provoquées par des dermatophytes et/ou d’autres champignons sensibles au ciclopirox, dans lesquelles la matrice unguéale n’est pas touchée. P/ME : Pour application topique sur les ongles des doigts, les ongles des pieds et les zones de peau voisines (périonyx, hyponychium). Appliquer une fois par jour en une couche mince. CI : Hypersensibilité au ciclopirox ou à un des autres composants du médicament. En- fants de moins de 6 ans. Préc : En cas de survenue d’une réaction d’hypersensibilité le médicament doit être arrêté. L’alcool cétylstéarylique peut provoquer des réactions cutanées locales telles que par exemple une dermite de contact irritative. Grossesse et allaitement : l’utilisation n’est pas conseillée, à moins que cela ne soit absolument indispensable. EI : Très rarement : rougeur, desquamation, brûlures et démangeaisons de la zone traitée. Prés : 3,3 ml et 6,6 ml. Liste : B, admis par les caisses-maladie. Avant la prescription, consulter le Compendium Suisse des Médicaments. Mise à jour de l’information : mai 2009.

Astellas Pharma SA, Grindelstrasse 6, 8304 Wallisellen. 1005544

De quel genre êtes-vous : «pro-inné»

ou «pro-acquis» ? (2)

Ainsi donc, en provenance du Nouveau Monde et depuis peu dans notre paysage intellectuel et corporel, les gender studies (Rev Med Suisse 2011;7:2202-3). Le Vieux Con ti- nent y voit tout naturellement une résur- gence d’un vieux débat qu’il ne connaît que trop bien, ce au point de le tenir pour éculé ou presque. L’inné versus l’acquis ? Avec un tel titre, vous n’attiriez plus guère les foules.

Il en va différemment avec le genre. Cette entité anglo-saxonne a pour propriété de ré- veiller sous des masques rajeunis les vieux ferments de la discorde. Ne s’étripent plus, ici, ceux qui croyaient au ciel et ceux qui n’y croyaient pas. Nous ne sommes pas non plus tout à fait dans la récente polémique voulue, entretenue, par les Créationnistes ; en l’ab- baye de Westminster, le brave Darwin (1809- 1882) peut continuer à songer, tranquille.

Alors, de quoi s’agit-il donc ? Peut-être avant toute chose d’une banale affaire de traduction impossible. Car, en langue an- glaise, le sexe n’est pas toujours le genre et poser ici une équivalence revient à présup- poser que le genre est biologique et qu’il n’existe pas une dimension sociale à l’accès à l’identité sexuelle. Tout ceci fait que l’on ne traduit pas, du moins en langue française, gender studies ; ou alors si mal qu’il eût été préférable de ne pas avoir fait appel aux ser- vices d’un traducteur. Au mieux peut-on dire qu’il s’agit là d’un «domaine d’étude, de dé- bat, de controverses portant sur les relations et les corrélations entre les deux parties du sexe : le physiologique et le social». Où l’on voit aussitôt la dimension schizophré nique qui plane sur tous ceux qui entrent dans l’arène.

Gender studies n’équivaut pas à études de genre pas plus qu’à études sur le genre. Ce serait décidément bien trop simple. L’affaire est singulière mais il faut faire avec : le genre est

pluriel. Nous sommes ici bien au-delà du masculin et du féminin. Aussi toute tenta- tive réductrice est-elle vouée à l’échec, voire idéologiquement condamnée car étiquetée rétrograde, conservatrice, contre-révolution- naire. La bibliographie est pléthorique, les orages grondent et nous nous garderons bien de trancher.

Pour autant, tous ceux qui sont retirés sur leur Aventin peuvent distinguer la trame de l’affrontement : les sciences du vivant contre celles qui ne sont qu’humaines, le reproduc- tible expérimental contre ce qui ne l’est pas, le dur contre le mou, le vrai véritable contre

celui qui l’est un peu moins, le noyau central de l’université contre ce qui n’est qu’en péri- phérie. Ou encore, pour le dire à l’ancien ne, les Antiques contre les Modernes. Certains prê cheront les vertus de l’interdisciplinarité quand d’autres rappelleront qu’il est vain de vouloir marier l’eau et le feu.

Le terrain sinon d’entente du moins de paix armée se trouve peut-être, comme sou- vent, à Genève où l’Université a, dit-on, créé des Etudes genre ; soit la traduction la plus neutre. «Créées en 1995, elles proposent une

lecture sexuée du monde social et des rap- ports de pouvoir qui le traversent. Elles ne constituent pas une discipline, mais une ap- proche transversale et pluridisciplinaire. Elles fondent leur analyse sur le fait que les rap- ports sociaux de sexe sont une dimension centrale de toute société et donc un axe de recherche incontournable pour les sciences économiques et sociales. Elles entendent pro- mouvoir la perspective de genre et ses vertus heuristiques dans les différentes disciplines, avec lesquelles elles souhaitent ouvrir un débat constructif.» Dont acte. On ne célébrera jamais assez les vertus de l’antique heuris- tique.

Pour le dire autrement et a minima, il n’est pas anodin que la société humaine soit com- posée d’hommes et de femmes. Tout le monde en conviendra. Pourquoi, dès lors, tant de haine et d’incompréhensions, comme en té- moigne une polémique naissante en France ?

Là encore, une affaire de mots.

C’est que là où Genève propose une «lecture sexuée du monde so- cial et des rapports de pouvoir qui le traversent», certains voient, à Paris, «une théorie sociologique et militante qui affirme que l’iden tité sexuelle n’est qu’une cons truction culturelle qui n’a pas sa place dans une matière scientifique». Et les mêmes, sur les berges de la Seine républicaine, rappellent que «veil- ler à l’égalité des droits entre hom- mes et fem mes» et «dénoncer la suprématie de l’un sur l’autre» ne peut se faire en niant «l’importance des facteurs biologiques» ; sauf bien sûr à vouloir «bouleverser l’anthropologie de notre société en fragilisant la famille, qui est sa structure de base, et l’individu».

Or – ce qui ne manque pas d’un certain sel – un tel affrontement survient alors que les connaissances des biologistes moléculaires sur la différenciation du sexe chez les mam- mifères ne se sont jamais aussi développées que ces deux dernières décennies avec no- tamment la découverte du «déterminant tes- ticulaire». C’est ce que développent Maëlle Pannetier et Eric Pailhoux, chercheurs à l’Ins- titut national français de la recherche agro- nomique (Unité «Biologie du développement et de la reproduction», Jouy-en-Josas) dans le numéro d’octobre de Médecine/Sciences.1

Que l’on s’en réjouisse ou pas, notre épo- que est celle qui a révélé l’existence de chro- mosomes sexuels (X et Y) chez les mammi- fères ainsi que le caractère déterminant de l’un des deux (en l’espèce, le Y) dans la dif- férenciation testiculaire. «Le déterminisme du sexe a lieu dès la fécondation lors de la point de vue

CC BY SiLver sKY

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Revue Médicale Suisse www.revmed.ch 16 novembre 2011 2261 mise en commun du patrimoine génétique

des gamètes mâle et femelle déterminant le sexe génétique de l’embryon. Cette détermi- nation sexuelle va permettre l’engagement vers une voie de différenciation testiculaire ou ovarienne. En fonction du sexe gonadi que, le sexe phénotypique se met alors en place»

rappellent les auteurs. C’est ainsi : sous le sable des apparences, les pavés de la biologie moléculaire.

Certes, mais avant nous ? Mme Pannetier et M. Pailhoux l’évoquent. Quand la Grèce n’était pas ce qu’elle est devenue, on y par- lait de semence fécondante et de terre fertili- sante. Anaxagore d’Athènes (un demi-millé- naire avant Jésus Christ) évoquait le sperme du mâle et le lieu-femelle, le testicule droit pour les garçons et le gauche pour les filles.

Empédocle et ses quatre éléments penchaient plutôt pour une différenciation intramatri- cielle sous l’effet des variations thermiques elles-mêmes dépendantes des flux mens- truels. Vint Aristote et la part belle faite aux mâles dans l’arbre décisionnel. Aristote : «Le tout premier écart du type génétique est la naissance d’une femelle au lieu d’un mâle».

La femelle n’est plus qu’un mâle mutilé, le résultat d’une défaillance, un monstre né- cessaire pour la poursuite du feuilleton. On connaît plus ou moins la suite et le prix qui reste à payer. Dont les gender studies.

(Fin)

Jean-Yves Nau jeanyves.nau@gmail.com

 Jean Perdrix, PMU (Jean.Perdrix@chuv.hospvd.ch)

dent avec impatience une ulti me étude pour confirmer qu’elle est tout aussi efficace dans le traite ment d’un premier épisode de péricardite aiguë.

Dr Philippe Staeger Policlinique médicale universitaire Lausanne Imazio M, et al. Colchicine for recurrent pericarditis (CORP). A randomized trial.

Ann Intern Med 2011;155:409-14.

Colchique dans les prés… et dans les récidives de péricardite

1 Pannetier M,Pailhoux E. La différenciation du sexe, ac- quis et perspectives. Med Sci (Paris) 2011;27:859-65.

www.medecinesciences.org

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