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« Mete tèt nou ansanm ! » Observation et analyse de projets intégrés de développement dans la zone rurale de Café Lompré, Haïti

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Master

Reference

« Mete tèt nou ansanm ! » Observation et analyse de projets intégrés de développement dans la zone rurale de Café Lompré, Haïti

CHAPPUIS, Claurène

Abstract

Ce présent mémoire propose l'analyse et l'évaluation des chances d'autonomie de deux projets de développement mis en place en Haïti, dans la zone rurale de Café Lompré. La récolte de données nécessaire à cette étude m'a conduite sur le terrain durant près de trois mois. Cette immersion m'a donné la possibilité d'apprécier les conditions quotidiennes de vie des paysans haïtiens ainsi que les perturbations météorologiques, auxquelles sont confrontés l'ensemble des Caribéens. Près d'une centaine d'entretiens avec la population m'ont aidée à comprendre le fonctionnement du centre de formation professionnelle et celui du réseau d'eau potable, tous deux installés dans le village grâce à la collaboration d'une congrégation religieuse locale et d'une ONG luxembourgeoise. En observant et en considérant l'état de satisfaction, les préoccupations ainsi que les besoins prioritaires des villageois, ce manuscrit s'efforce de mettre en lumière les procédures complexes mais néanmoins indispensables à la programmation, la réalisation, la réussite et enfin l'autonomie des actions de développement.

CHAPPUIS, Claurène. « Mete tèt nou ansanm ! » Observation et analyse de projets intégrés de développement dans la zone rurale de Café Lompré, Haïti. Master : Univ.

Genève, 2009

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ANNEXES

Université de Genève, FPSE

« Mete tèt nou ansanm ! » Mémoire de licence de Claurène Chappuis Avril 2009

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Table des matières des annexes

I. Histoire d’Haïti 101

II. Canevas d’entretiens des apprentis du centre de formation professionnel 104 III. Canevas d’entretiens avec les habitants de Café Lompré 106

IV. Tempête tropicale Noel 107

V. Carnet de bord 108

Premières observations 108

Les PFST 123

VI. Journal de bord informatique en complément du journal de bord manuscrit 137 VII. Retranscription conversation avec GP (intervenant technique d’OTM) 155

VIII. Tribune de Genève du lundi 17 mars 2008 157

IX. Tribune de Genève du lundi 07 avril 2008 158

X. Tribune de Genève du vendredi 11 avril 2008 159

XI. Lettre pour l’établissement d’une mission des PFST à Café Lompré 160

XII. Programme de cours de l’atelier couture 161

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I. Histoire d’Haïti

Située dans les Caraïbes, entre Cuba, Puerto Rico et la Jamaïque, l’île d’Ayïti, c’est-à-dire “terre des hautes montagnes“, est actuellement habitée par deux nations indépendantes : la République d’Haïti et la République Dominicaine. En 1492, quand Christophe Colomb appareilla pour la première fois dans ce qu’il pensait être les Indes, il débarquait en fait dans la partie Nord de ce qui est aujourd’hui la République d’Haïti. A cette époque, l’île est habitée par des indigènes semi-sédentaires, connus sous le nom d’Arrawaks ou Tainos, qui dans leur langue signifiait “hommes du bien“. En effet, les rares descriptions les concernant, les décrivaient comme des gens bons, calmes et hospitaliers. N’ayant jamais eu de contact avec l’homme blanc, ces derniers ont accueilli les colons les bras ouverts et leur ont même fait nombreuses offrandes, pensant qu’ils étaient certainement des Dieux. C’était sans imaginer qu’ils allaient être les victimes de l’un des génocides les plus meurtriers de l’Histoire.

Rapidement occupée, les espagnols décidèrent de renommer l’île “Hispañola“, qui signifie “petite Espagne“. Réduisant les indigènes à l’état d’esclaves, ils exploitèrent les mines d’or, les terres et toutes les autres ressources disponibles. Les cultures vivrières font place à celles qui intéressent l’empire espagnol, notamment la canne à sucre. Non habitués aux travaux pénibles ordonnés par les colons, les Tainos moururent massivement de fatigues, de faim ou des nouvelles maladies importées.

L’extermination des Tainos en Haïti fut incroyablement brutale. Alors qu’on en dénombrait plus d’un million avant l’arrivée des colons, il n’en restait que quelques centaines 50 ans plus tard !

En 1625, les premiers aventuriers français débarquèrent sur l’île de la Tortue dans la partie Nord de la République d’Haïti actuelle. Quelques temps plus tard, ils commencèrent à explorer puis à s’installer sur l’île principale repoussant de plus en plus les Espagnols. Fatigués des attaques des Français mais aussi à cause des résultats de la guerre en Europe, l’Espagne s’inclina et signa avec la France le Traité de Ryswick en 1697, cédant à celle-ci la partie ouest de l’île qu’ils renommèrent Saint-Domingue.

Durant plus de cent ans, la colonie de Saint-Domingue (plus connue sous le nom de “Perle des Antilles“) a été le plus important territoire français d’outre mer et la plus riche colonie du monde, produisant principalement sucre, rhum, café et coton. Cette économie prospère, essentiellement agricole et exploitée sur de grandes plantations, nécessitait une main d'oeuvre abondante et bon marché : les esclaves noirs d'Afrique. L'île était opulente et considérée en Europe comme une colonie modèle. Elle fournissait à elle seule les 3/5 de la production des Antilles.

A cette époque, la population de Saint-Domingue était divisée en trois groupe principaux : les Blancs, les Affranchis (groupe composé de noirs libres et de mulâtres) et la grande masse d’esclaves noires.

Les mulâtres ne pouvant jouir des mêmes avantages que les blancs, font éclater plusieurs batailles au cours du XVIIIème siècle. Alors que les Blancs espèrent faire de Saint-Domingue un pays autonome de la France, les esclaves manifestent quant à eux leur mécontentement concernant leurs conditions de vie, par différentes formes de résistances dont la plus célèbre et pertinente a sans aucun doute été celle du “marronage“. Cette forme de protestation consistait à l’échappée des esclaves de leur plantation afin de se cacher dans les montagnes et forêts de l’île. Les fuyards alors rebaptisés marrons, organisaient des raids nocturnes sur les plantations des grands maîtres, allant jusqu’à les empoisonner ou leur jeter des mauvais sorts. En effet, la sorcellerie représentait également une arme de défense pour les marrons et une menace prise au sérieux par les Blancs. Malgré la mort de plusieurs grands leaders, comme Mackandal ou Boukman (tout deux prêtres vaudou), les idées révolutionnaires et celle de la “Liberté, Egalité, Fraternité“ avaient déjà enflammé l’esprit des esclaves. Ceux-ci en grande supériorité numérique, (la population comptait alors 100.000 européens “possédant“ 500.000 esclaves) n’avaient pas l’intention de faire marche arrière et comptaient bien donner naissance à une république libre.

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des campagnes militaires, Toussaint parvient à utiliser les français, les espagnols et les anglais les uns contre les autres et réussit à éliminer tous ces ennemis pour devenir le seul pouvoir restant à Saint-Domingue. En 1801, il abolit l’esclavage sur l’île et se proclama gouverneur. Inquiété du pouvoir ascendant de Toussaint, Napoléon envoya en renfort 82'000 soldats armés de canons, munitions et chiens, sous le commandement de son propre frère. Malgré l’arrestation perfide de Toussaint Louverture lors d’une rencontre qui se devait pacifique en 1802, son exil et emprisonnement en France, la révolution s’intensifia, atteint son apogée et triompha de l’armée française de Napoléon, avec pour nouveau leader Jean-Jacques Dessalines. C’est ainsi que le 1er janvier 1804, le héros de l’indépendance renomma l’île de son nom original Tainos : Haïti et que le pays apparu au monde entier comme la “première république noire indépendante“. En effet, sa révolution contre le colonialisme et l’esclavage fut le premier mouvement noir réussi et aboutissant à un état indépendant et dirigé par des noirs. Toutefois, la riposte fut immédiate puisque les haïtiens durent faire face à l’arrêt soudain et total de leurs relations diplomatiques avec les européens et les nord-américains, qui voyaient alors Haïti comme une menace pour leurs propres colonies ainsi que pour les populations noires soumises à l’esclavage. Cette perception et ce statu quo s’intensifièrent encore d’avantage lorsqu’Haïti commença à aider d’autres pays d’Amérique du Sud dans leurs luttes pour l’indépendance face aux espagnols.

Bien que la majorité des noirs virent une amélioration de leur situation, l’animosité et les divergences qui existaient antérieurement entre les mulâtres et les noirs refirent surface. Suite à l’assassinat de Dessalines le 17 octobre 1806, le pays fut divisé en deux républiques ; Henry Christophe dominant le nord et Pétion le sud de l’île. A la mort de Pétion en 1818, Jean Pierre Boyer lui succéda. Deux ans plus tard, Henry Christophe se suicida afin de ne pas tomber dans les mains des ses ennemis. Ainsi, Haïti redevint une seule nation sous la présidence de Broyer, nommé à vie, le 26 octobre 1820.

En France, le roi Charles X envoya en 1825, le baron de Mackau avec une ordonnance reconnaissant conditionnellement l’indépendance d’Haïti en échange d’un payement de 150 millions de francs payables en cinq annuités. Après diverses péripéties, le président Broyer accepta le marché et signa l’ordonnance. Mais cette dette effrontée était bien trop lourde. Après avoir vidé les caisses de l’Etat, Broyer dut contracter un emprunt à Paris au nom de la République d’Haïti. De son côté, le peuple haïtien fut profondément déçu de voir son indépendance, si chèrement acquise, reconnue par une simple ordonnance royale, facilement révocable et non par un traité.

Les français se faisaient des illusions sur les ressources d’Haïti. Les légendes des grands trésors de Toussaint et de Christophe, propagées par les anciens colons, avaient produit leurs effets et si Haïti ne payait pas et se disait pauvre ; c’était par mauvaise fois se disait-on !

En 1836, Louis-Philippe, nouveau roi de France, envoya un délégué à Port-au-Prince rendre compte de la situation du “Trésor haïtien“. Celui-ci avoua qu’une réduction ainsi qu’une amélioration du mode de payement seraient de rigueur. C’est ainsi qu’en 1838, deux traités réduisant la dette à 60 millions payables en 30 ans, furent signés. Considérant cette transaction comme un succès politique, le président Broyer s’inclina pourtant devant les pressions de l’opinion publique. Après plus de 25 ans passés au pouvoir, Broyer s’exila en Jamaïque puis à Paris suite à la révolution de 1843 ciblée contre lui. Dès lors, le pays sombra dans une instabilité politique permanente, ponctuée par de nombreux renversements de gouvernement, aboutissant finalement à l’occupation du pays par les Etats-Unis en 1915. Cette situation arrangeait bien ces derniers qui s’intéressaient aux Caraïbes dans l’espoir d’y établir une station navale sure au cas où une guerre avec l’Europe éclaterait. L’occupation des USA en Haïti dura 19 ans, de 1915 à 1934. Durant cette période, ceux-ci supervisaient toutes les décisions gouvernementales du pays. Ils récrivirent la constitution où ils éliminèrent l’article interdisant aux étrangers d’acquérir des propriétés immobilières. Ils créèrent également le “Forces Armées d’Haïti“

dont la charge était de maintenir le calme et la stabilité.

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Makouts“, dans le but de le protéger des coups d’Etat militaires. Dès lors que le régime sévère de

“Papa Doc“ fut mis en place, de nouvelles tensions avec les USA se firent sentir et se soldèrent par la suppression de toutes leurs aides. En 1971, à l’âge de 19 ans seulement, Jean Claude Duvalier succéda à son père décédé. Celui-ci donna sa démission le 7 février 1986, à la suite de fortes pressions américaines et internationales. Cet événement historique fut célébré par tout le peuple haïtien, également heureux de voir leur régime dictatorial s’effondrer.

Après le départ de Jean Claude Duvalier, Haïti traversa une série d’instabilité politique passant d’un gouvernement militaire à un autre, jusqu’en décembre 1990 où, Jean Bertrand Aristide, jeune prêtre possédant une forte influence et notoriété populaire, fut élu démocratiquement. Son accession à la présidence redonna un peu d’espoir au peuple haïtien mais, en septembre 1991, soit sept mois seulement après son entrée en fonction, ce dernier fut renversé par un coup d’Etat et partit se réfugier aux Etats-Unis. Au même moment, la diaspora haïtienne accuse le gouvernement américain d’avoir organisé la chute d’Aristide et exige son retour immédiat au pouvoir. Finalement, le président Aristide fut rétabli de ses fonctions le 15 octobre 1994 avant de céder sa place à René Préval, élu en 1995. A la suite des élections législatives de mai 2000, Jean-Bertrand Aristide, que le peuple appelle “Titid“, fut réélu avec 91% des suffrages en sa faveur. Compte tenu de certaines irrégularités commises lors de cette campagne électorale, le président Aristide commença son deuxième mandat de manière controversée. Son retour au pouvoir plongea à nouveau le pays dans une situation confuse où les malversations, le blocage de la situation politique, la généralisation des violations des droits de l’Homme, la corruption, l’insurrection armée ou encore le trafic de drogue, fleurissaient allégrement.

De plus, la classe moyenne avait des rancunes à l’égard de l’ancien “petit curé“ dont les discours et sermons sous-entendaient et préconisaient la dégradation de celle-ci pour l’accession au développement et à l’amélioration des conditions de vie des plus pauvres. Considéré comme un dangereux démagogue par ses adversaires, Titid eu tendance à devenir plus autoritaire et sournois que lors de son premier mandat. Il fini par démissionner de la présidence haïtienne le 29 avril 2004, alors que les premiers marines américains, annonciateurs des forces internationales envoyée par l’ONU, arrivent à Port-au-Prince.

Après plus d’une année passée sous la présidence de Boniface Alexandre, nommé par intérim selon la Constitution, René Préval a finalement été déclaré, le 16 février 2006, vainqueur de l’élection présidentielle d’Haïti. Malheureusement, bien que ce dernier soit encore aujourd’hui à ce poste et avait promis d’améliorer la situation chaotique du pays, Haïti demeure l’une des nations les plus pauvres du monde dont une grande partie de sa population survit dans des conditions d’extrême précarité. Bien que le retour à la sécurité et à la stabilité demeure un préalable indispensable à la reconstruction du pays, l’extension démographique des haïtiens laisse présager une situation encore plus préoccupante dans les années à venir, car si l’on en croit les estimations, le nombre d’habitants pourrait atteindre les 20 millions d’ici 2019 et plongerait encore d’avantage ces derniers dans un état de misère inacceptable.

L’arrivée en juin 2004 de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) visant à maintenir l’ordre et le calme dans le pays n’est pas parvenue à empêcher la recrudescence de l’insécurité en fin 2006. En effet, des bandes armées ont opérés dans la capitale, multipliant les actes de violences quotidiens ainsi que les kidnappings, n’épargnant évidemment pas les étrangers, sources de rançons importantes. Les opérations et interventions de la MINUSTAH ainsi que de la Police Nationale contre les gangs dans les zones sensibles de la capitale, marquent un soutien renforcé de la part des autorités pour lutter contre l’insécurité. Bien que les interventions de ces groupes armés aient permis le retour au calme en début d’année 2007, l’éventualité de nouveaux soulèvements et révoltes violentes, reste omniprésente dans l’esprit et le quotidien de la population haïtienne établie dans la capitale.

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II.

Canevas d’entretiens des apprentis du centre de formation professionnel

(Mes entretiens ont pratiquement tous été menés en créole. Ce présent canevas d’entretiens est une traduction non littérale des questions posées aux apprentis du centre de formation).

• En quelle année (scolaire) êtes-vous ?

• Quel âge avez vous ?

• Comment avez-vous connu l’existence du centre de formation ?

• De quel village venez-vous ?

• Combien de temps mettez-vous rendre au centre chaque jour ?

• Habitez-vous chez vos parents ?

• Avez-vous des frères et sœurs ? Si oui, combien ? Ont-ils tous eu l’accès à une éducation de base (scolarité primaire) ?

• Etes vous satisfait (content) de votre formation ? Pourquoi ?

• Selon vous, qu’est-ce qui pourrit être fait pour amélioré votre formation ? Manque-t-il quelque chose ?

• Comment payez-vous votre formation ?

• Quels sont vos projets après cette formation ?

• Espérez-vous travailler dans le domaine que vous étudiez ?

• Avant de suivre cette formation, connaissiez-vous les PFST ? Si oui, par quel biais ?

• Connaissez-vous d’autres actions pilotées par les PFST ? Si oui, lesquelles ? Qu’en pensez-vous ?

• Participez-vous personnellement à d’autres projets des PFST ? Si oui, lesquels ?

• Connaissez-vous l’organisation Objectif Tiers Monde (OTM) ? Si oui, de quelle manière ? Savez-vous quelles sont ses activités ?

• Selon vous, pourquoi cette organisation étrangère réalise-t-elle des actions dans votre région ?

• Avez-vous d’autres attentes de cette organisation ?

• Que pensez-vous qu’OTM attende de vous ?

• Avez-vous l’eau à domicile ? Si non, où allez-vous chercher de l’eau ?

• La corvée d’eau vous prend combien de temps en moyenne par jour ?

• L’eau que vous utilisez, est-elle payante ?

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• Avez-vous entendu parler du réseau d’eau de Café Lompré ?

• Savez-vous si l’eau issue de ce dispositif est potable ?

• Savez-vous que cette eau est payante ? (Si non, l’interviewer donne son prix, c’est-à- dire 50cts de gourdes par seau d’environ 20litres).

• Pensez-vous que ce prix est excessif ?

• Selon-vous, pourquoi cette eau est-elle payante ?

• S’il y avait un tel dispositif près de chez vous, préféreriez-vous continuer à vous procurer de l’eau dans votre source habituelle ou aux fontaines de ce dit dispositif ?

• Comment imaginez-vous l’avenir / le développement de votre région ?

• Selon vous, quels sont les besoins prioritaires de Café Lompré ? Merci pour le temps que vous m’avez accordé et bonne fin de journée !

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III. Canevas d’entretiens avec les habitants de Café Lompré

• Depuis combien de temps vivez-vous dans la région ?

• Quelle activité exercez-vous ?

• Combien d’enfants avez-vous ? Ont-ils accès à une école ?

• Connaissez-vous les PFST ? Si oui, par quel biais ?

• Connaissez-vous les actions qu’ils mènent dans la région ? (donner des exemples). Qu’en pensez-vous ?

• Participez-vous personnellement à d’autres projets des PFST ? Si oui, lesquels ?

• Connaissez-vous l’organisation Objectif Tiers Monde (OTM) ? Si oui, de quelle manière ? Savez-vous quelles sont ses activités ?

• Selon vous, pourquoi cette organisation étrangère réalise-t-elle des actions dans votre région ?

• Avez-vous d’autres attentes de cette organisation ?

• Que pensez-vous qu’OTM attende de vous ?

• Avez-vous participé à la réalisation de certaines actions ? (si oui lesquelles et quel a été votre niveau d’implication ?)

• Vous sentez-vous concerné par l’évolution des projets ?

• Avez-vous l’eau à domicile ? Si non, où allez-vous chercher de l’eau ?

• La corvée d’eau vous prend combien de temps en moyenne par jour ? Qui s’en charge dans la famille ?

• Utilisez-vous l’eau des fontaines ? Si oui, savez-vous si cette eau est potable ?

• Traitez-vous l’eau (du dispositif ou non) ? Si oui, de quelle manière ?

• Trouvez-vous que le prix de cette eau soit trop élevé ?

• Selon-vous, pourquoi cette eau est-elle payante ?

• Comment imaginez-vous l’avenir / le développement de votre région ?

• Selon vous, quels sont les besoins prioritaires de Café Lompré ? Merci pour le temps que vous m’avez accordé et bonne fin de journée !

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IV.

Tempête tropicale Noel

Etant donné que je suis loin d’être une spécialiste du domaine météorologique, j’ai préféré présenter en III un extrait de l’article du « Wikipédia, l’encyclopédie libre » paru le 5 novembre 2007 :

« L'ouragan Noel est le seizième système tropical, le quatorzième à être nommé et le cinquième ouragan de la saison 2007 dans l'Atlantique Nord. Noel s'est formé à partir d'une onde tropicale sous une dépression d'altitude le 27 octobre 2007 dans la partie centrale nord de la mer des Caraïbes. Après une intensification qui amena ses vents à 95 km/h, il toucha terre sur la portion ouest d’Haïti puis sur la côte nord-est de Cuba sous la dénomination de tempête tropicale. Il poursuivit sa route vers le nord et devint le 1er novembre un ouragan de catégorie 1. Traversant rapidement les Bahamas, il se dirigea ensuite vers le nord-est et, le 2 novembre, devint une dépression extratropicale. Noel est l'ouragan le plus meurtrier de la saison. Il a causé au moins 148 décès, principalement dans l'île d'Hispaniola (comprenant Haïti et la République Dominicaine), par ses pluies diluviennes qui ont provoqué des coulées de boue et des inondations. Même après sa transition extratropicale le 3 novembre, Noel a gardé son mordant lorsqu'il a frappé l'extrême est des États-Unis et l'est du Canada. Ses vents ont causé des pannes électriques, de nombreux dégâts aux structures, ainsi que des débordements côtiers par des vagues imposantes. Ses précipitations ont causé des inondations à l'est de sa trajectoire et une tempête de neige à l'ouest. En fait, Noel a fait plus de dégâts dans ses phases de tempête tropicale et post-tropicale que dans celle d'ouragan. (…) À cause des dommages et des pertes de vie, l'organisation météorologique mondiale a retiré le nom Noel des listes futures de noms d'ouragans pour le bassin Atlantique et l'a remplacé par Nestor. »1

[Page Web] Accès : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ouragan_No%C3%ABl, (2007).

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V. Carnet de bord

Premières observations

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Les PFST

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Interview à la population

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Interview avec le maire de Léogane

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VI.

Journal de bord informatique en complément du journal de bord manuscrit

03-10-07

Comme je l’ai mentionné dans mon journal de bord papier, aujourd’hui, c’était ma première journée d’observation et d’insertion à Café Lompré. Frère François semble surpris quand je viens lui demander vers 9h30 où est-ce que je pourrais commencer par me rendre. Il me propose de prendre un ou deux jours de repos ??!!?? Du repos pourquoi, je n’ai encore rien fait !! Je crois que c’est plutôt parce qu’il doit à nouveau s’absenter pour se rendre à Port-au-Prince et qu’il aurait bien préféré être présent pour voir ce que je fais…Quoi qu’il en soit, il se décide quand même à m’amener au centre de formation professionnel. Il m’introduit auprès de Tania (seule enseignante présente à ce moment) et aux élèves.

Toutes semblent un peu perplexes de me voir ici. Pourtant elles ne me posent pas de question. Tania quant à elle semble intriguée par ce que j’écris et viens vers moi pour voir mon manuscrit à plusieurs reprises…cela me gêne un peu parce que mes observations pourraient s’avérer critiques…enfin, c’est mon premier jour alors je laisse couler !

J’ai été étonnée d’apprendre que l’atelier de couture, broderie et crochet ne vendait pas les articles fabriqué. Tout appartient par la suite aux élèves mais je pense que c’est dommage car si elles trouvaient un endroit pour les vendre, non seulement elles pourraient avoir une petite rentrée d’argent et aller dans le sens d’une possible autonomie, mais cela pourrait également faire une bonne publicité au centre. Quand Tania et Mme Dusse me demande si je ne pourrais pas me renseigner pour trouver un point de vente, l’endroit le plus propice qui me vient immédiatement à l’esprit est Jacmel. En effet, comme c’est la région qui a été le plus et le mieux conservée, il y a encore beaucoup de visiteurs (venant des diverses ONG ou d’autres régions du pays pour passer quelques jours de repos) ou même quelques rares touristes. Les hôtels sont très souvent complets durant la période du carnaval (en février généralement)….alors je me dit que cette population pourrait s’avérer intéressé par l’artisanat local ! En voyant carrément plus loin, je me dis qu’il pourrait peut-être intéressant de faire un site Internet sur lequel les étrangers (surtout américains vu leur proximité) pourraient commander des articles artisanaux haïtiens, comme des tableaux ( en toile, bois ou ferraille), des nappes décorée ou encore des habits crocheté ! Avec toutes la communauté haïtienne qu’il y a aux Etats-Unis, je m’étonne que cela n’existe pas…Peut-être est-ce que je tiens un filon exploitable, il faut que je me renseigne car je suis sûre que cela pourrait marché et que la jaspoa pourrait faire preuve d’une certaine générosité !

En fin de journée, j’ai accompagné Frère Samedi aux jardins. J’y ai pris quelques photos. Il m’a montré les différentes plantations des Frères. Nous avons cueillis quelques aubergines et une citrouille.

Nous sommes passés devant un cimetière et il m’a expliqué qu’ici les gens avaient un grand respect pour leurs ancêtres et pour les morts. Il m’explique qu’il aime beaucoup l’histoire et la philosophie. Il s’occupe de l’atelier de ferronnerie (et de menuiserie je crois) et aussi d’enseigner à la population les techniques de plantations (où, quand, comment !). Sur le chemin du retour, je prends pas mal de photos. Une bonne dame accepte que je prenne en photo sa maison. Elle appelle ensuite ses enfants pour qu’ils viennent poser. Elle les fait s’habiller rapidement. Elle enfile une vraie robe de communiée à sa dernière fille….ça me rappelle les robes que maman me mettait pour mes rentrées de classes…maintenant, je sais d’où elle a pris cela !!!

Quand nous rejoignons la route, je photographie une des fontaines à eau. Un vieil homme en profite pour me demander de lui en faire une. Puis c’est une de ses amies qui veut poser avec lui,

A la hauteur du centre de formation à peu près, il y a une grande hutte en tôle. Samedi m’explique que

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Jeudi 04-10-07

Ce matin j’ai eu droit à un cours de comptabilité à la Frère Jordan style…Si Mme G. avait pu suivre cela, ça aurait sûrement fait des étincelles !!!!

« La comptabilité est un art et une science » ??!!! « Un comptable est un artiste ! » !!?? C’est un peu trop pour moi ! Je veux bien comprendre que l’on soit obligé de trouver des manières un peu détournées pour faire comprendre certaines choses à des élèves qui n’ont aucune notions (éducation) de ce qui va leur être enseigné mais quand même, là ça m’a paru abuser quand même ! Et comment voulez-vous que des élèves qui n’ont jamais entendu parler de comptabilité se fasse une idée concrète et réaliste de ce qu’elle est, quand on leur donne pour base les articles de la loi du commerce. La seule chose qui leur vient à l’esprit c’est d’apprendre ces articles par cœur, sans même en comprendre le sens, d’autant plus que cette dite loi n’est même pas écrite en leur langue courante et maternelle (créole) mais en français. Bref, j’ai vraiment été interloquée et un peu déçue par ce cours. Quand moi j’ai commencé la comptabilité à l’école de commerce, je n’avait pas non plus la moindre idée de ce que c’était mais c’est en rentrant direct dans le vif du sujet que mes représentations et ma compréhension se sont formées. Bon je veux bien admettre que mon niveau d’éducation (scolarisation) n’était sûrement pas comparable aux élèves du centre de formation (ts ateliers confondus) mais quand même, je pense qu’il y a une méthodologie (pédagogie) à revoir là !

En tout cas j’ai senti la plupart (majorité) des élèves complètement largué et désintéressés vis-à-vis de ce qui était dit, certainement à cause de la subjectivité et abstractivité du cours (selon moi bien entendu !)

Enfin l’histoire de la question de l’origine de la comptabilité a représenté pour moi la cerise sur le gâteau de l’inutilité et subjectivité du cours qui venait d’être donné. En effet, l’élève ne s’est pas posé la question de savoir si elle avait compris ce qui avait été dit mais à bifurqué sur l’origine, comme si cela allait pouvoir faciliter ou apporter quoi que se soit à sa compréhension. Une telle question en Suisse (surtout avec une Mme G. aurait été qualifiée d’inutile, si ce n’est absurde) mais là, comble du comble, le Frère Jordan l’a considère comme une grande question, de niveau universitaire qui plus est !!!Cela démontre bien la différence entre nos manières de pensée. En Suisse (même en Europe), on a tendance à être très pragmatique, tout ce que l’on fait doit avoir un but ou servir à quelque chose. En Haïti, il semble que les gens soient plus portés sur la symbolique, le paraître, le philosophique.

Mis à part cela, les élèves garçons avaient l’air assez en aparté. Bon c’est sûr qu’en Haïti les écoles sont encore pour beaucoup unisexe et c’est également le cas pour les ateliers professionnels de Café Lompré qui proposent des formations assez sexuées. Toutefois, il est intéressant de souligner que leur école primaire est mixte. Je ne sais pas dans quelle mesure je vairs pouvoir rentrer en contact et en discussion avec les garçons, mais cela s’annonce plus difficile qu’avec les filles (qui déjà sont assez timides !). J’espère qu’en passant quelques jours à les observer, la glace se brisera.

Je passe le reste de la journée à me démener sur mon crochet. Je crois que je ne me débrouille pas trop mal bien que je passe quelques misères ! Moi que l’on qualifie de plutôt manuelle en Suisse parce que je suis un peu débrouille pour faire quelques bricolages avec les gosses, parce que je sais monter des meubles Conforama ou à cause de mon récent intérêt pour le tricot, j’ai ici l’impression horrible de ne rien savoir faire de mes 10 doigts !!! C’est assez déstabilisant comme situation et sentiment…Résultat, je n’ai rien de concret à leur enseigner ! Niveau intellectuel, c’est pas beaucoup mieux…Ici les gens (comme je le disais) aime la philosophie, l’histoire ou la politique ! Tout ce qui me passionne et où

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En tout cas les PFST font tellement tout pour bien me recevoir que je fini par en être gênée. En effet, je suis toujours la première à être servie, il achète des choses spéciales pour moi, style de l’eau en bouteille bon ça je veux bien c’est qu’ils ne veulent pas que je tombe malade, mais aussi du pain tranché (que je me sens obligé de manger alors que la plupart du temps je préfèrerai manger le même pain frais qu’ils mangent), de la Vachekiri (moi qui ne suis pas fromage) ou encore des petits morceaux de viande (poulet ou cabris). Franchement, par moment ça me gêne vraiment, mais en tout cas le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils font tout ce qui est en leur pouvoir pour que je me sente à mon aise.

La petite balade avec Frère Samedi aux jardins m’a un peu rassurée. En effet, la population ne se montre pas trop réticente ou dérangée par ma présence. Elle montre plutôt quelques questionnement à mon égard mais semble disposée à me laisser prendre des photos…c’est déjà un début, on verra ce qu’il en sera lorsqu’il s’agira de faire des entretiens !

D’ailleurs, je ne sais toujours pas quelle approche je vais adopter pour pouvoir faire ces entretiens.

Faut-il que je me rende chez les gens, au quel cas je vais avoir un problème à savoir où est-ce qu’ils habitent exactement et vais certainement avoir du mal à me rendre à leur domicile. Après quoi, il faudra aussi qu’il accepte de me recevoir chez eux, d’autant plus que leur logement est généralement très modeste, pour ne pas dire rudimentaire ou même insalubre…

La deuxième option serait que je les rencontre dans un endroit neutre, mais là, ce sera a eux de se déplacer et peut être n’auront-il ni le temps ni la force de faire cela pour moi,

Une autre option serait de profiter d’une ou l’autre réunion pour effectuer des entretiens collectifs, mais là, j’ai peur que mon niveau de créole m’empêche de comprendre clairement plusieurs personnes en même tps.

Enfin, pour ce qui est de la considération du projet d’eau en particulier, je pensais qu’il pourrait être intéressant que je me place à côté d’une station (fontaine) où elle est vendue afin de pouvoir intercepter quelques personnes disposées à répondre à mes questions.

J’espère que ces questions trouveront réponses dans les jours à venir….

Vendredi 05-10-07

Aujourd’hui, j’ai participé au cours de savoir-vivre donné par frère Martin. C’était intéressant bien que vraiment basique. Les élèves ont l’air plus « conscients » de ce dont on leur parle.

Je pense que le fait que les annotations au tableau soient en créole y est déjà pour beaucoup. De plus, le fait que le sujet de la politesse soit un sujet qui les touche beaucoup plus au quotidien et dans leur vie de tous les jours (contrairement aux lois du commerce et à la comptabilité) a certainement un impact positif également.

Toutefois, je suis un peu étonnée d’entendre le Frère Martin carrément dire, voire même garantir, qu’il n’y a pas de solidarité possible dans certains autres pays comme les USA !!??!! Certes les mœurs et coutumes sont différentes mais je trouve son exemple avec l’accident de voiture un peu extrême…c’est à la limite d’insinuer que tous américains choisirait la non assistance à personne en danger plutôt de venir le secourir sous prétexte qu’il risque ensuite d’être accuser !! Je comprends qu’il faille simplifier certaines choses pour que les enfants d’ici comprennent que les règles de politesse peuvent changer selon les pays, mais il faudrait aussi nuancer un peu les propos. Selon moi, inculquer une telle image d’une population (même les USA où, je le concède, cela puisse être à double tranchant), car elle n’est certainement pas représentative de son ensemble mais plutôt de quelques

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Après quoi, les garçons redescendent et les cours de broderie, couture et crochet reprennent. Etant donné qu’il s’agit d’une formation qui est offerte au sein d’un centre de formation, je serais tentée de dire qu’il s’agit d’éducation formelle (même s’il ne s’agit pas d’un enseignement scolaire, il y a tout de même un cadre précis, des heures de cours définies, un certificat en fin d’études). Lorsque les enseignantes donnent des indications, il s’agit d’un « enseignement de type frontal » mais en l’occurrence, dans cet atelier, il est très largement accompagné et complété d’un « enseignement par imitation et erreur ». En effet, comme j’ai à plusieurs reprise pu le constater avec Tania au crochet ou encore même de manière plus évidente avec Mme Dusse (lorsqu’elle a réaliser et donc montrer comment faire les carrés de la nappe ainsi que les franges) ; elles montrent et donnent des indications concernant ce qu’elles attendent, le font en tout ou partie devant les élèves qui ensuite doivent le réaliser de leur propre chef. Je pense que pour la matière qu’elle enseigne, ce type d’enseignement est adéquat mais je constate tout de même qu’il manque un peu d’apport théorique. En effet, je ne les ai encore jamais vues prendre une craie et inscrire au tableau comment on devait faire pour réaliser tel ou tel point ou maille et je pense qu’au final, cela est un manque pour les élèves qui suivent la formation.

J’ai bien l’impression que ceux-ci ont la possibilité de pouvoir les recopier sur la base des cahiers des enseignantes, mais je pense qu’un transfert d’informations collectif pourrait être plus efficace, car chaque élèves pourrait alors se sentir libre de poser des questions sur ce qu’il n’arrive pas à comprendre à la description ou encore sur ce qu’il n’arrive pas à réaliser et le pourquoi !

Samedi 06-10-07

En descendant à la Bocelle ce matin avec Frère Martin, je réalise qu’il va me falloir apporter quelque chose à la communauté, si ce n’est un apport financier, alors un apport intellectuel ou de contact.

N’ayant aucune connaissance dans le domaine de l’agriculture, technique ou manuel ; j’imagine qu’on va me demander d’apporter quelques conseils ou regards dans le domaine de l’éducation. Mais là non plus, je ne me sens pas particulièrement à même et compétente….

Bon, je suis au moins heureuse d’avoir pu rendre service à Frère Martin en prenant quelques photos de son terrain.

Mardi 10-10-07

Je me trouve actuellement dans un « bureau » du centre de formation. La turbine ne marche toujours pas mais les frères ont réussi à réparer le Delco qui sert à alimenter l’atelier de ferronnerie. Cela me permet donc de pouvoir recharger mon ordinateur. Il me reste toujours le problème de mon MP3 qui décidemment à vraiment décidé de ne pas se réenclencher. Il fonctionne mais bon, je dois y aller à l’aveuglette et je n’ai surtout aucune idée de quand les piles vont me lâcher. En plus, comme la turbine ne fonctionne pas, il va m’être plutôt difficile de recharger les piles régulièrement, d’autant plus que cela demande une bonne 10ène d’heures….J’ai eu l’appel de Markus ce matin et je me demande si je n’aurais pas dû accepter son offre de m’en envoyer un autre, si possible rechargeable directement avec l’ordinateur mais alors, un autre problème s’annoncera ; celui de savoir si je serai à même de l’initialiser et de comprendre comment il fonctionne. Enfin, je vais attendre encore un peu afin de savoir si l’on parvient à réparer la turbine parce que c’est ça qui pose vraiment problème en fin de compte. Car c’est également ça qui m’empêche d’utiliser mon enregistreur à K7. (Bon comme je n’ai pas pris beaucoup de K7 avec moi, cela signifierait aussi que je fasse des retranscriptions au fur et à mesure et pour ce faire, il me faudra avoir la possibilité de recharger mon PC plus régulièrement). Par contre, il me serait peut-être utile de me faire envoyer un second transformateur histoire de pouvoir brancher plusieurs choses à la fois quand j’ai la possibilité de trouver du courant.

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En tout cas, ils ne m’accordent pas la parole. Ils ne font que me dévisager ou me regarder de la tête au pied pour ensuite faire des messes basses entre eux. Peut-être est-ce aussi parce que je ne leur ai pas été présenté.

Concernant ma vie et mon intégration chez les Frères, je trouve que ça se passe plutôt bien. Ils font tous leur possible afin que je ne manque de rien. Pour le moment, je pense que je suis acceptée de tous mais j’ai un meilleur feeling avec Frère Martin. C’est peut-être dû au fait que j’avais déjà fait ça connaissance il y a 6ans, mais c’est aussi le seul qui me parle spontanément de ce qu’ils font et qui entre dans des discours plus approfondi avec moi.

Frère Samedi et Frère Jules sont également très gentils. Le premier se réjouis que je l’interroge et espère que le temps lui donnera l’occasion de me faire découvrir les environs en sa compagnie et le second, me prête main forte lorsqu’il s’agit de recharger téléphone portable ou ordinateur. Bien que je n’aie pas réussi à entrer dans une plus grande proximité avec Frère Jordan, Tonner et Vaillant, ils me sont très agréables. J’ai un peu plus de mal avec Frère Gérard parce que je ne le comprends pas toujours à cause d’un accent assez fort, qu’il semble avoir des idées assez arrêtées et être persuadé qu’il tient la vérité et sans doute aussi parce que je le croise moins que les autres. Mais je pense que celui avec qui j’ai le plus de peine, c’est quand même Frère François, et cela risque d’être bien plus ennuyeux pour moi étant donné qu’il est le Frère responsable ou coordinateur de la mission de Café Lompré si je puis dire. Bien qu’il semble vouloir tout mettre en œuvre pour que mon séjour se passe bien, j’ai toujours un sentiment de réserve le concernant. Je ne sais pas, je le trouve nonchalant et peu communicatif ce qui fait que j’ai de la peine à le cerner et à savoir ce qu’il pense ou attend de moi ! C’est un peu embarrassant parce que j’ai l’impression qu’il n’est pas vraiment content de m’avoir parmi eux, peut être par crainte que je fouine dans leurs affaires (ce qu’incontestablement je fais dans un sens !). J’ai du mal à aller lui faire part de mes requêtes parce que j’ai l’impression de le déranger.

C’est bizarre, pourtant il a l’air d’avoir un assez bon contact avec l’ensemble de la population ainsi qu’avec Tania etc. mais moi je sais pas, y a un truc qui ne le fait pas…je ne le sens pas,,, J’espère que je me trompe et que ça changera. Je lui ai par exemple demandé ce matin s’il pensait pouvoir m’amener un de ces jours à Baudin afin que j’aie à la rencontre du Père Cossy Mc Arthy pour qui j’ai une commission. Résultat il m’a dit « Haaaa, père Mc Arthy » mais je ne sais toujours pas s’il va pouvoir m’y emmener et si oui, quand cela pourrait se faire !

Concernant Port-Salut où j’espère pouvoir m’entretenir avec Frère Emmanuel (un autre pionnier de la mission de Café Lompré), j’en profite quand même pour lui demander s’il lui serait possible de m’emmener jusqu’au Carrefour Saint Etienne où je ferais en sorte pour qu’on vienne me réceptionner (histoire de ne pas être trop pénible). Et là, grand étonnement, il me répond qu’il avait bien pris note de cette information et qu’il compte me prendre la semaine prochaine avec lui étant donné qu’il doit également s’y rendre. Apparemment il pense y aller aux alentours du 17 octobre (jour férié pour la commémoration de la mort de Dessaline). Bon c’est bien sympa, je le concède mais n’aurait-il pas pu me tenir au courant ?! Je ne sais pas, son manque de communication m’agace ! Bref, je vais donc devoir annuler ma petite visite à Jacmel mais cela n’est pas trop grave, ça aurait été un peu trop stress je pense pour Roger de toute façon. (D’ailleurs en parlant de lui, aujourd’hui c’est son anniversaire, il ne faut pas que j’oublie de l’appeler !).

Il va donc falloir que je me prépare pour cette interview avec Frère Emmanuel, communément appelé Frère Mano. Faudra déjà que je me débrouille pour faire un canevas d’entretien sur la création de la mission de Café Lompré, et ensuite que j’aie des piles pour faire marcher mon enregistreur. Comme je ne suis pas sûre que d’ici là la turbine sera en état de marche, faudra de toute façon que je prenne l’enregistreur à K7, histoire d’être certaine d’avoir une trace. Il va donc me falloir retranscrire une des K7 avant de l’effacer. Je vais essayer de faire ça ces prochains soirs comme ça, je pourrais faire recharger mon PC grâce à la Delco !

J’espère aussi que d’ici là, j’aurais pu procéder à un troisième entretien avec Frère Martin pour que lui

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Enfin, je préviens déjà Frère François que je pense m’absenter pour le début du mois de novembre (Fête des morts) pour me rendre à Jacmel où ma famille espère bien m’accueillir. Il semble plutôt satisfait de ma proposition qu’on vienne me récupéré au Carrefour Saint Etienne cette fois-ci. Mais nous ne nous organisons pas pour autant « on aura bien le temps de voir ça » me dit-il. Ouais ben super, s’il savait comme j’ai dû prendre sur moi pour venir lui demander tout ça ce matin !

J’espère que je vais rapidement pouvoir procéder à son entretien, comme ça, ça sera ça de fait déjà, et peut être que j’arriverais mieux à cerner sa personnalité ou son état d’esprit en tout cas !

Pendant que j’écris en ce moment, le Frère Jules travaille lui aussi sur ordinateur. Apparemment, la Delco devrait marcher quasiment tous les jours cette semaine étant donné que l’atelier ferronnerie a reçu une commande. C’est marrant, il semble qu’ici, quand on va travailler sur un ordinateur, on dit qu’on « va monter sur la machine ». Bizarre non comme expression ?!!!

Je commence à avoir fin. Il est près de 13h. Voilà 2h que mon PC est entrain de charger et la batterie (la grande) n’est toujours pas pleine. Je crois qu’il va falloir que je me résigne à ne pas charger l’autre, ni mon téléphone étant donné que les ateliers se terminent à 14h et qu’ils vont dès lors certainement couper l’électricité. Je ne sais pas s’il y a eu assez de soleil pour que je puisse faire recharger mon natel à la maison….je n’ose pas le demander maintenant au Frère Jules, peut être sur le chemin du retour ! Sinon, va falloir que je prenne mon courage à 2mais (c’est le cas de le dire !) et que je le recharge un peu à la manivelle !!!

J’aimerais bien pouvoir avoir accès à mes mails mais Frère Jules m’explique qu’ils n’ont pas encore de connection Internet mais qu’ils espèrent bien l’avoir d’ici quelques mois « si Dieu veut ».

Bon ben voilà, il est 13h05 et sans prévenir, les mecs de l’atelier coupe le courant. Ma batterie n’a eu le temps de charger qu’à 80% mais peut être que ça ira plus vite les prochaines fois si je ne travail pas dessus en même temps. Par contre, l’ordinateur fixe de Frère Jules s’est logiquement éteint sans qu’il ait été prévenu avant !

Mardi 16-10-07

Voilà une semaine que je n’ai pas écrit. Non pas que je n’aie rien fait mais plutôt qu’il m’était difficile de faire recharger mon ordinateur, toujours à cause de la panne de turbine et de la Delco. Mais mon journal de bord manuscrit est bien évidemment à jour. Je suis actuellement dans la capitale. Je pensais n’y passer que le week-end mais bon, Frère François n’a pas l’air vraiment décidé à me donner des nouvelles concernant le moment du retour. Pourtant, il serait quand même bien que j’y retourne (à Café Lompré) d’ici demain ou jeudi au plus tard car les jours passent et mon étude n’a pour ainsi dire pas encore commencé ! Cela commence à me mettre grave la pression ! D’autant plus que j’aimerais bien finir un peu plus tôt ma récolte de donnée, style mi ou fin novembre pour pouvoir bouger un peu parce qu’apparemment, si j’attends sur le Frère François, je peux toujours attendre ! D’autant plus que j’espère aller aussi à Jacmel du 31 octobre au 4 novembre, faut vraiment que je me bouge et que je me débrouille pour prendre contact avec les gens d’OGEDEC etc. susceptibles de m’aider dans ma recherche. Faut que je passe illico à la vitesse supérieure !!!

Mercredi 17-10-07

Aujourd’hui, c’est jour férié en Haïti. C’est la journée commémorative de la mort de Dessaline. Frère François ne m’a jamais appelé hier et n’a pas non plus répondu à mes divers coups de fils dans la

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PC avec moi et que j’accepterais très mal de le retrouver exploser !!!Je vais donc réessayer de l’appeler tout à l’heure et sinon je vais peut être essayer de voir avec Fritz et son chauffeur.

Sinon, Felix m’a appelé ce matin. Il était scandalisé d’apprendre que la turbine était en panne depuis tout ce temps (environ 15jours maintenant !) et qu’il n’en ait pas été informé par Julien (le technicien).

Il pense que le problème vient certainement du fait que les vannes sont encombrées par le tartre et me demande d’acheter du vinaigre pour que Julien puisse les nettoyer et donc réparer la turbine. Sinon, il ne voit qu’un problème de filtres peut être bouchés mais cela, Julien aurait dû être en mesure de s’en occuper….Des intervenants d’OTM vont venir courant novembre et il est apparemment impensable que la turbine ne re-fonctionne pas d’ici là ! Il me demande également ce qui se passe avec la Delco qui doit normalement reprendre le relais en cas de panne de la turbine. Je lui dis que je n’en sais rien, qu’il doit certainement y avoir également un problème étant donné qu’il n’y a pas d’eau qui arrive aux fontaines. Cela semble beaucoup l’agacer !!

Après quoi, il me dit ouvertement être déçu du comportement des PFST. Il est plus qu’étonné qu’au court des 2semaines passées chez eux, on ne m’ait présenté personne. Il insiste pour que je prenne rapidement contact avec Julien (pour tenter de régler cette histoire de turbine), ainsi qu’avec Cédric qui ne devrait pas montrer de réticence à me présenter à l’ensemble des membres d’OGEDEC et ODEC. Il me signale qu’il me faut aussi absolument rencontrer Ali Daniel et Evelyne qui eux pourront aussi m’introduire à des personnes clefs de la population et aussi me donner pas mal d’infos. Enfin, Amanda est également quelqu’un à rencontrer dans la mesure du possible !

Comme j’avais envoyé un petit mail d’information à Felix et Maud, elle m’a aussi répondue. Selon elle, il ne faut pas trop que je compte sur le Frères pour m’introduire. Il vaut mieux pour moi que j’essaie de rencontrer directement les gens par mes propres moyens…facile à dire ! Mais bon, je vais essayer, de toute façon, il semblerait que je n’aie pas vraiment d’autres choix !!! « La patience est la meilleure des vertu » m’a-t-elle dit !!!

En tout cas je suis bien contente d’avoir reçu de leurs nouvelles et encouragements surtout.

Apparemment, mon impression sur le Frère François était justifiée. Il est comme ça, ce n’est pas particulièrement avec moi. Ça me rassure un peu quand même. Felix m’explique que Blandine avait eu le même problème de communication mais que cela c’était plus ou moins résolu avec le temps.

Seulement elle, elle est restée 6mois et avait un travail précis à effectuer dans le domaine de l’hydraulique ! Enfin, je garde espoir, ça va aller, je me connais, je vais bien trouver une porte entre ouverte à quelque part !!!

Dimanche 21 octobre 2007

Bien que je n’aie été présente à Café Lompré qu’à partir de jeudi, cette fin de semaine a été très enrichissante et pleine d’enseignement. En effet, j’ai tout d’abord eu la confirmation que je ne pouvais avoir confiance en Frère François, qui m’a laissé poiroter jeudi matin pendant près de trois heures au point de RDV fixé la veille (de 7h à 10h ce qui signifie un réveil à 4h30) sans me donner de nouvelles, ni répondre à son téléphone ni même laisser un message au Frère D., responsable de la mission de Rivière Froide. Je suis vraiment scandalisée et surtout énervée d’un tel comportement ! Finalement, je me résigne à prendre une camionnette pour le Carrefour Saint Etienne. Il me faut payer pour 2places, mon sac étant trop volumineux, soit 200gourdes. Arrivée au carrefour, il me faut prendre une moto (100gourdes) pour me rendre à Café Lompré. La route est tellement mauvaise que je suis ballottée dans tous les sens. J’ai alors très peur que mon ordinateur ne « survive pas » à l’expédition ! Le pilote coupe le contact durant plus de la moitié du chemin, étant donné que nous sommes en descente. A Truin, je croise ce bouffon de Frère François. Il s’arrête mais ne sort pas pour autant de sa voiture ! Il a eu une urgence, il avait dit à un frère de me dire de monter l’attendre à Rivière Froide. Comme si ça

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En arrivant à la mission, tous les frères sont bien étonnés de me voir débarquer seule. Je leur explique ma péripétie et je pense qu’ils ont bien senti mon irritation et énervement !!!

Jeudi 24-10-07

Depuis mon retour inextremiste à Café Lompré, il m’a fallu passer à la deuxième vitesse, histoire que mon travail avance et que je ne rentre pas bredouille à Genève. Bien que la turbine ne marche pas depuis mon arrivée et que cela n’arrange pas mes affaires, il me faut réagir au plus vite. Je commence par procéder à mes premiers entretiens avec les élèves de première année de l’atelier couture. Elles sont choues, elles ont toutes accepté de jouer le jeu et de répondre à mes questions (bien que certaines aient un peu de mal à comprendre ce que je fais et pourquoi apparemment ou peut être sont elles impressionnées par moi, je ne sais pas). Quoi qu’il en soit, même si ce n’est pas tout à fait l’objet de mon étude, j’ai l’impression d’avancer et cela me rassure. Même si elles ne viennent pas exactement de Café Lompré, elles jouissent tout de même des projets relatifs aux ateliers de formation alors il me semble que c’est quand même cohérent avec mon objet d’étude….

Durant le week-end, plusieurs frères me proposent différentes activités. Je remarque bien qu’ils se sentent plus à l’aise avec moi et ils n’hésitent pas à me demander des services maintenant. Entre les photos, les examens à dactylographier et Frère Samedi qui compte sur moi pour rédiger un rapport sur son programme « Sauvé Timoun » j’ai de quoi faire mais il ne faut surtout pas que je néglige ma recherche non plus…Pas toujours facile à gérer surtout avec cette turbine qui foire, ce qui signifie que c’est la mission pour moi pour recharger à chaque fois mon portable (PC). Enfin, je fais de mon mieux.

J’avance aussi pas mal dans mes lectures en parallèles. J’ai à l’heure actuelles terminer « Haïti et la mondialisation » et les deux rapports d’OTM sur leurs dernières interventions. Je viens de commencer celui sur le cheminement des actions de développement. C’est intéressant et je pense que cet ouvrage va vraiment me rendre service pour mon mémoire et pour la suite si j’arrive à trouver un emploi dans le domaine de l’humanitaire et/ou du développement. Je pense que certaines informations pourront aussi me servir pour la rédaction du rapport de Frère Samedi. C’est lui qui m’a emmené à Meyer vendredi dernier. Il m’a introduit au directeur de paroisse avec qui il a été intéressant de parler. Il faudrait que je fasse ça sur la commune de Café Lompré pour que les informations récoltées soient vraiment pertinentes. Il me parle du captage qui devrait bientôt être réparé grâce à l’aide d’une organisation étrangère. Ce n’est que de retour à la maison qu’en parlant avec Frère Vaillant, il m’apprend qu’OTM avait déjà proposé de les aider à réparer ce captage à la condition que la communauté s’organise et s’arrange avec le propriétaire des latrines située juste en amont de la source.

La communauté n’ayant pas réussi à se mettre d’accord et à trouver un terrain (terre) de substituions pour ce propriétaire, ils ont préféré laisser tomber l’affaire et partir à la recherche d’une autre source de revenu. Ne sachant pas tout ça avant de rencontrer le directeur de paroisse, je n’ai pas pensé à lui demander si le propriétaire des latrines comptait les retirer ou pas.

Passage de la 2ème vitesse, plusieurs frères me proposent des activités et me demandent surtout mon aide pour diverses tâches. Je n’ai toujours pas réussi à obtenir un entretien avec Cédric + membres de son association et/ou autres jeunes d’OGEDEC.

Visite de la turbine et plusieurs captages !

Dimanche 27-10-07

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récolter….c’est un peu la galère ! Cyrille a essayé de me remonter le moral hier, il m’a conseillé de prendre le max d’informations et de faire le tri à mon retour. C’est bien ce que je fais mais quand même, quand on n’a pas un objectif clair et précis, c’est quand un peu difficile pour la récolte de donnée !

Quoi qu’il en soit, voilà les infos : (23-10-07) :

Je suis descendue ce matin à la turbine avec Bèbè. Je l’aime bien, il est très serviable et sympa bien qu’il soit sourd et muet…je me demande si je ne vais pas lui demander à lui s’il veut bien m’aider pour aller aux abords de la population….

Mon petit entretien avec Julien a été assez pertinent ; il m’a mis la puce à l’oreille sur différentes pistes à étudier concernant les disfonctionnement du projet d’eau à savoir déjà où et comment une partie des recettes de la vente de l’eau passe…. (Les vendeurs et autres intermédiaires prennent apparemment une part, les privés qui ne payent pas, manque d’organisation et de gestion), cf. notes sur journal papier.

Après le décrassage et la décalcairisation des pièces, la turbine repart mais cela ne dure malheureusement que quelques secondes. Julien cherche d’où vient la panne. Il semble que se soit un problème électronique…Cela n’est pas de son ressort, il va devoir appeler Victor pour en savoir plus et faire son possible pour réparer (décidemment je n’ai pas de bol !!Les Dieux ne sont pas avec moi pour cette étude !!) Il procède tout de même à différents tests de résistance pour pouvoir donner à Victor quelques détails mais le problème ne semble pas venir de là.

Notre conversation sur la sexualité etc. montre bien que malgré les tabous les gens, (certainement surtout les jeunes), sont curieux de connaître les pratiques à l’étranger. Rares sont les questions directes mais je comprends bien où est-ce qu’il veut en venir !

Lors d’une conversation informelle (23-10-07) sur le chemin du retour du marché de Meyer, Béatrice et Tania me disent qu’elles ne se connaissaient pas avant de travailler pour les PFST étant donné qu’elles n’habitaient pas proches. Béatrice vit à Baudin. Elle a une fille de 6mois et espère se marier bientôt. Tania habite quant à elle un peu plus loin mais cela représente tout de même 2bonnes heures de marche qu’elle avait l’habitude de faire tous les jours lorsqu’elle suivait la formation de couture.

Colocataire d’une petite chambre dans la maisonnette (ancienne résidence des PFST), elles sont aujourd’hui très complices. Elles rentrent toutes deux chaque week-end pour rendre visite à leurs proches ; Tania pour voir sa mère et Béatrice pour s’occuper de sa petite fille (elle lui a d’ailleurs acheté sandalettes, bavettes, chaussettes etc. au marché cet après-midi). Béatrice pense prochainement suivre son « mari » à Port-au-Prince bien que cela ne l’a motive pas plus que ça. Tania quant à elle ne m’a pas parlé de ses projets d’avenir….

Elles me disent qu’elles gagnent 600$ haïtiens par mois. Apparemment cela ne suffit pas vraiment pour vivre mais c’est déjà une garantie de salaire (ce qui n’est pas donné à tout le monde !). Après que je leur ais posé la question, elles disent que les autres professeurs de l’école et du centre sont payés le même salaire et ce, même s’ils ne sont pas loger/nourri par les PFST. Seul l’ancienneté peut apporter un petit complément à ce qu’elles disent.

Les professeurs de la région sont également payés dans des salaires identiques, ceux de chez Mme Anne lyse 700 ou 800$ mais il s’agit d’une école secondaire. Béatrice est dans sa 8ème année d’enseignement. Elle a fait ses 3ans d’école normale pour y parvenir mais elle n’a pas voulu être nommée par le gouvernement (même si cela aurait pu lui faire gagner plus d’argent). Elle a préféré aller travailler dans le privé et pouvoir choisir la région dans laquelle elle travaille. Durant ses premières années d’enseignement, elle est retournée à l’école pour finir son cycle secondaire (réto et

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Après sa formation de couture au centre de formation des PFST, Tania est allé suivre une formation de crochet à Port-au-Prince et c’est grâce à cela et à elle que ce cours a pu être ouvert depuis 2004 mais je n’en sais pas plus à ce stade….

J’ai enfin terminé avec les entretiens des élèves de couture. J’ai commencé depuis jeudi 25 avec les élèves en ébénisterie. Ma première impression est qu’ils ont pour la plupart une meilleure vision d’ensemble de ce qui se fait dans la région en particulier des projets de développement. La plupart ont entendu parlé d’OTM et savent que cette organisation à contribué au projet en eau de Bois Debout. Par contre, on dirait qu’ils doivent plus se débrouiller pour payer leur formation que les filles. Les parents semblent leur demander une contribution plus importante.

Samedi 03-11-07

Voilà une semaine que nous sommes bloqués à la maison. Nous étions à la merci du temps. Depuis lundi après-midi, le cyclone Noël s’acharne sur nous. Le ciel est noir, il y a beaucoup de brume, les pluies et les vents sont violents. Il n’y a rien à faire sinon attendre que cela passe ! La température a nettement chuté, l’eau coule à flot, des bouts de tôle de la maisonnette d’en face sont arrachées et claquent. Il règne presque une ambiance d’apocalypse ! On ne voit pas a 1mètre, tant la brume est épaisse par moment ! Tous les environs sont inondés, les récoltes foutues, submergées par les eaux.

Même les plantations de bananes sont enfouies sous les eaux….c’est vraiment impressionnant ! Il faut vraiment être motivé et bien préparer (habits chauds et imperméables, bottes etc.) pour oser mettre le nez dehors !

Tania, Béatrice et Aurélie ont déserté leur maisonnette inondée depuis mardi matin pour venir squatter la chambre à côté de la mienne.

(29 octobre) : Heureusement que je suis partie pour Léogane ce matin car plus tard cela aurait été impossible ! A la sortie de la mairie, j’ai à peine le temps de rencontrer Evelyne et son mari avant de devoir prendre la fuite avec Monsieur L., car la pluie nous prend. Nous prenons une mototaxi et nous abritons à la station essence. De nombreuses personnes ont fait comme nous et presque toutes les mototaxi des environs s’y sont réfugiées également.

Durant un semblant d’accalmie, nous courrons pour prendre un taptap qui nous emmène pour 50gourdes (les 2) jusqu’au carrefour Saint Etienne. Là, la pluie nous stoppe à nouveau. Nous trouvons refuge chez une marchande, connaissance de Monsieur L..

Un client attend le père de Truin pour ce rendre à Truin. Monsieur L. profite de l’occasion et nous nous incrustons dans la voiture. Ce fameux client s’appel Daniel. C’est un professeur qui vient donner une formation aux étudiants et autres enseignant du village de Truin durant 3 jours. Nous discutons un peu de tout de rien.

Nous descendons à Truin. Il n’y a pas de mototaxi en vue ; le temps étant tellement incertain ! Nous trouvons refuge chez une autre connaissance de Monsieur L., habitant dans le carrefour principal.

C’est un homme d’une 70ène d’année qui semble avoir encore toute sa tête et son énergie. Un jeune professeur de physique (secondaire) est également présent. La conversation tourne vite à la politique.

Le jeune prétendant que la situation actuelle du pays n’est que le résultat de la domination, l’acharnement et la malédiction que les « blancs » ont lancé sur Haïti ; Aristide ayant été un bon président malgré ses quelques défauts mais cela est pardonnable car il n’est qu’un humain ! Le vieux s’offusque de tels propos !! Il soutient corps et âme que si le pays est dans un tel état aujourd’hui, c’est par la faute d’Aristide, qui lui a donné le « dernier coup d’épée ! ». Bien qu’il avait effectivement voté

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