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Excursion Vercorin, Pinsec, St-Jean, Grimentz

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Academic year: 2022

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IGNACE MARIETAN : EXCURSION VERCORIN, PINSEC, ST-

JEAN, GRIMENTZ

Près du village de Chalais on voit une tour en ruine sur une colline de l'éboulement de Sierre. C'est tout ce qui reste de la demeure des nobles de Chalais, vers le XlIIe siècle. Plus tard elle passa aux de Chevron, et en 1570 à l'évêque de Sion.

La route s'élève à travers des prairies, puis gagne la forêt, traverse des rochers et atteint le joli plateau de Briex-Dessus, gradin de con- fluence de l'ancien glacier d'Anniviers, pendant du plateau de Niouc.

La route serpente entre des îlots de prairies, des bois de mélèzes et de bouleaux ; on y construit des chalets de vacances. Tout à coup ©lie débouche sur le versant d'Anniviers, taillée dans des rochers qui dominent la Navisence de 450 m., c'est le pendant des Pontis qu'on voit si bien, en face. On contourne la grosse bosse des Crêtes (1429 m.) avant d'atteindre le village de Vercorin ; il fait partie de la commune de Chalais avec Réchy (1635 habitants), mais il forme une paroisse. Sa position sur une sorte de selle regardant vers la vallée du Rhône et vers le val d'Anniviers est très favorable pour les établissements humains.

Aussi il se développe, on y construit de nombreux chalets de séjour.

On y voit de vieilles maisons de 1565, 1554, 1628, ©t en particulier celle d'Antoine Pancrace de Courten, lieutenant général du régiment de Courten, construite en 1777. En 1863, elle a passé aux de Chastonay.

A côté la chapelle de StJLouis de 1784. Comme tradition conservée dans cette paroisse mentionnons la procession des sauterelles à la fête de St- Germiain le 31 juillet. Il s'agit sans doute de criquets que le public ne distingue pas des sauterelles. On a signalé des dégâts en Valais, Furrer, A. Rion, Ph. Parquet ont fourni des données historiques sur cette question. Pour qu'on ait établi cette cérémonie publique il faut que les . dégâts aient été considérables.

L'eau d'arrosage est rare à Vercorin, il faut aller la chercher dans le torrent de la Réchy par le Grand Bisse, mais la commune de Grône fait de même, d'où des conflits. En 1448, il y eut une vision locale de Guillaume VI de Rarogne qui prononça une sentence sur le partage des eaux. Nouvel accord en 1586, règlement du bisse de Vercorin en 1591.

Un chemin monte vers les alpages de Tracuit et d'Orsival ; avant

d'entrer dans la combe, il y a un joli plateau, Planajour, couvert de

mélèzes. Autrefois il y avait là un hameau, il a été dépeuplé par la

peste au XVIIe siècle, les maisons ont été transportées au village de

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Veroorin. Dès lors on a donné au chemin le nom de « chemin des morts ».

Suivons le chemin qui se dirige horizontalement vers le sud-est. A 1 km. on entre dans la grande combe de Crouja (Creuse), vallon boisé, largement et régulièrement dessiné, descendant de 2378 m. jusqu'au fond des gorges des Pontis, sans aucun cours d'eau. Il a été creusé au moment où les glaciers occupaient encore la partie supérieure. Le chemin, large et bien entretenu, tapissé d'aiguilles de mélèzes descend un peu pour éviter des rochers, remonte vers les Giètes. A l'endroit où il abandonne la combe on voit en-dessous une eminence boisée, arrondie, la Maya ; c'est le nom qu'on donne à ces tas de foin qu'on laisse sur le terrain jusqu'en automne.

Dans une clairière exposée au sud, à 1300 m., au bord du chemin, on peut admirer une station remarquable d'Astragale sans tige (Astra-

galus excapus) : touffes de fleurs jaunes au ras du sol, surmontées de

feuilles laineuses. Plante très rare, signalée ci et là en petits groupes, entre Riddes et la vallée de Binn, puis sur la rive droite de la vallée du Rhône à Tatz et au Tälwald sur Ausserberg.

Les mayens des Giètes : Ge nom est fréquent, il désigne des endroits à pentes douces, où le bétail aime à se reposer. Ici il s'applique à une vaste pente entre 1459 et 1800 m. H y a environ 120 consitructions, petits chalets, granges-écuries, dispersés, sauf un groupe important fixé sur u n replat à 1600 m. Pâturage de printemps et d'automne, mais on y récolte aussi du foin, alors on y vient au début de l'hiver avec le bétail.

La fontaine au bord du chemin porte le nom de fontaine de l'évêque. Au XVe siècle, un conflit avait surgi au sujet de sources entre les gens de Pinsec et de Vercorin. L'évêque Supersaxo s'était rendu sur place pour arbitrer le différent. On dit que son cheval ayant bu de l'eau de cette fontaine périt aussitôt. Ceux qui prétendaient avoir été lésés virent là une punition divine contre l'évêque.

La flore est intéressante, le long du chemin nous avons observé les espèces suivantes : raisin d'ours, pétasite blanc, anémone hépathique, pulmonaire des montagnes, gesse du printemps, gentiane croisette, parisette astragale onobrychis, beaucoup de trembles sous le chemin ; le sabot de Vénus n'était pas encore en fleur. Dans la chambre d'un chalet il y avait un lérot, très effrayé par notre présence.

La vue depuis les Giètes est très complète sur le versant droit de

la vallée d'Anniviers : les deux gorges des Pontis, le hameau de Fang

au fond, qu'on ne voit pas depuis la route, celui de Sous il Ion perdu

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e n t r e des rochers, C h a n d o l i n avec ses m a y e n s de Joe, l a C o m b e , la R è c h e , au-dessous d u village. A u l o i n la g r a n d e c o u r o n n e des h a u t e s sommités.

Le c h e m i n forestier se p o u r s u i t à t r a v e r s u n e vaste c o m b e boisée, p o u r a t t e i n d r e l e village de Pinsec (1290 m . ) . La forme p r i m i t i v e de ce n o m est « Pessey » de p i c e t u m , bois d e pins, elle se r e t r o u v e e n T a r e n t a i s e sous l a forme Peisey, c'est donc à t o r t q u e la c a r t e Siegfried l'écrivait Painsec. La position des constructions est t r è s p a r t i c u l i è r e : elles sont placées sur u n e crête m o r a i n i q u e o r i e n t é e s u i v a n t l a p e n t e d u versant de la vallée, b i e n alignées d u côté n o r d , s ' é c h e l o n n a n t d u côté sud. O n p o u r r a i t croire q u ' i l s'agit d ' u n e m o r a i n e l a t é r a l e d ' u n glacier local d e s c e n d a n t de la région s u p é r i e u r e d'Orsival. T e l n'est pas le cas, cette crête et d'autres q u i l u i sont p a r a l l è l e s o n t é t é taillées ainsi p a r l'érosion dans l a m o r a i n e l a t é r a l e gauche d u g r a n d glacier q u a t e r n a i r e d'Anniviers. Des p h é n o m è n e s de ce genre se r e n c o n t r e n t ailleurs dans l a vallée, ainsi à Vissoie, à St-Jean. Les m a t é r i a u x e m p o r t é s p a r l'érosion post-glaciaire se sont accumulés en masses é n o r m e s a u fond de l a vallée ; la Navisence s'y est creusée u n lit profond, e n t r e deux gros t a l u s qui se p o u r s u i v e n t j u s q u ' à l ' a m o n t de St-Jean e t d'Ayer. Les m a y e n s d e P i n s e c o c c u p e n t u n e g r a n d e surface à p e n t e t r è s forte, au-dessus du village, j u s q u ' à 1865 m., il y a l à e n v i r o n 115 constructions.

Le c h e m i n c o n t i n u e sur les F r a s e t M a y o u x q u i o n t aussi des m a y e n s semblables. A u p l a t e a u des Lij armes i l y a u n e t r e n t a i n e de constructions e n t r e 1800 e t 1880. C'est donc e n v i r o n 3 h . d e m a r c h e depuis le village p o u r aller soigner le b é t a i l .

D e p u i s M a y o u x , o n p e u t éviter l a r o u t e en s u i v a n t u n sentier signalisé, il m o n t e et traverse des p r é s j u s q u ' a u village de St-Jean, é t a b l i l u i aussi s u r u n e crête m o r a i n i q u e . U n joli sentier signalisé p a r t au s o m m e t de St-Jean-du-Milieu, à t r a v e r s des p r é s , p o u r a t t e i n d r e G r i m e n t z , b e a u village, fleuri, b i e n t e n u . La m a i s o n bourgeoisiale d a t e de 1550, r e s t a u r é e e n 1947 ; c'est à la salle du d e u x i è m e étage q u e se t i e n t l a r é u n i o n des bourgeois, b e l l e pièce dont les parois sont ornées de 73 grosses charmes. C h a q u e p r é s i d e n t , c h a q u e conseiller e t d é p u t é e n t r a n t e n c h a r g e , doit offrir u n e e b a n n e q u i p o r t e le n o m et l a fonction d u d o n a t e u r . L e v i n est e n c o r e servi dans des gobelets en bois. Le c é r é m o n i a l de la r é u n i o n est fixé p a r l a t r a d i t i o n : à 8 h . les autorités se r e n d e n t à l a cave, font u n e p r i è r e , e t p r o c è d e n t au c o n t r ô l e n t des vins. Le « t z a n i o u », bourgeois d'excellente r é p u t a t i o n , garde chez l u i u n e b a g u e t t e de bois q u ' i l a i n t r o d u i t e d a n s le t o n n e a u le soir de la d e r n i è r e 'assemblée, et s u r l a q u e l l e il a m a r q u é d ' u n e

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encoche la h a u t e u r du vin. Il faut que, à la nouvelle assemblée, la surface atteigne l'encoche. On m o n t e à la salle, o n y t r a i t e avec b e a u c o u p de sérieux, des affaires de la bourgeoisie. U n e joyeuse r a c l e t t e à m i d i , e t à l a t o m b é e d e l a n u i t l a r é u n i o n se termine p a r le contrôle des vins e t la p r i è r e .

Pèlerinage valaisan

LE SOUVENIR DE PIERRE GRELLET

Voici deux ans, p a r u n b e a u d i m a n c h e d ' a u t o m n e , P i e r r e G r e l i e t m o n t a i t avec l a société valaisanne des sciences n a t u r e l l e s de R a r o g n e vers le Bialltschiedertal. Le sentier suit u n bisse, i l longe souvent u n e p e n t e fort a b r u p t e , mais ne p r é s e n t e a u c u n d a n g e r p a r t i c u l i e r . P r i s de malaise, ou r e g a r d a n t l a n a t u r e sauvage d u B a l t s c h i e d e r t a l e t p o s a n t son p i e d t r o p au b o r d d u c h e m i n , P i e r r e Greliet s o u d a i n bascula dans u n couloir.

Ce d i m a n c h e d ' a u t o m n e 18 o c t o b r e , ses amis d e la M u r i t h i e n n e o n t voulu refaire cette course et i n a u g u r e r u n e p l a q u e à sa m é m o i r e . Contre le r o c h e r q u i d o m i n e le bisse, face au couloir fatal, u n e sobre dalle de g r a n i t e n o i r d e Suède p o r t e son n o m , l ' a n n é e d e sa naissance e t celle de sa m o r t , avec la s i g n a t u r e de la M u r i t h i e n n e .

A v a n t de longer le bisse, u n e c i n q u a n t a i n e d'amis valaisams e t vaudois de P i e r r e Greliet se g r o u p è r e n t a u t o u r d e la p e t i t e c h a p e l l e Ste-Thérèse, q u i d o m i n e la vallée d u R h ô n e à l'orée d u Baltscbiedental.

e n t r e les d e r n i e r s vergers, et les p r e m i e r s mélèzes, l a n a t u r e s ' i l l u m i n a i t de tous ses feux a u t o m n a u x . M. l ' a b b é M a r i é t a n célébra la messe p o u r le d i s p a r u , puis l u t u n é m o u v a n t message de M m e Grollet, ainsi que ceux d e MM. E t i e n n e P e r r e t , T h . F . H e n n y , P . Feissly, M m e e t Mlle Gauitschi, Mlles V. J é q u i e r , M. Rouffy, C. Gross, Ad. de R e y h e r , M. B a u e r , o u v r a n t uine brève e t s i m p l e cérémonie d u souvenir. I l r a p p e l a c o m m e n t P i e r r e Greliet avait p r i s l a défense des beautés n a t u r e l l e s d u Valais Ions d e la

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