A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
A NDOYER
Sur un problème de géométrie
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 1resérie, tome 3 (1889), p. D1-D6
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D.I
SUR UN
PROBLÈME DE GÉOMÉTRIE,
PAR M. ANDOYER.
Au §
XI du VIIe Livre desLeçons
sur laGéométrie,
intitulé : Les sys- depoints
d’intersection des courbes nonadjointes
avec la courbefondarrzentale;
extension duproblème
del’inversion,
Clebschs’occupe,
en
particulier,
dessystèmes
deconiques qui
touchent enquatre points
unequartique
à un seulpoint
double. Le nombre de cessystèmes, qui
est32,
se
réduit, d’après Clebsch,
à 31 si l’on considère seulement lessystèmes
deconiques proprement dites;
le trente-deuxièmesystème
estcomposé
detoutes les droites du
plan, comptées
chacune deux fois. Parmi ces trente et unsystèmes,
on endistingue
aisément trentequi
contiennent chacunquatre couples
de tangentesdoubles,
chacune des seizetangentes apparte-
nant à
quinze
de cessystèmes. Quant
au trente et unièmesystème,
Clebschdit
simplement qu’il
contient les sixtangentes
à la courbe issues dupoint double, comptées
chacune deux fois.Dans un Mémoire intitulé : : Recherches
géométriques
sur lestiques,
enparticulier
aupoint
de vue desconiques
de contact, et inséréau tome LXXXVII des
Sitzungsberichte
de l’Académie des Sciences dcVienne,
M.Ameseder, après
avoirrappelé
que M. Brill aobtenu,
dans lesMathematische
Annalen,
le même résultat queClebsch,
et par la mêmevoie, ajoute qu’il
estimpossible
que le trente et unièmesystème,
dont il aété
question plus haut,
soitcomposé
deconiques proprement dites,
maisqu’il
est, selon toute apparence,identique
avec letrente-deuxième,
c’est-à-dire
qu’il comprend
toutes les droites duplan, comptées
chacunedeux
fois.
Je me propose de faire voir sommairement que ce
système
se composenon pas de toutes les droites du
plan, comptées
deuxfois,
mais des droitespassant
par lepoint double, comptées
chacune deux fois.Appelons,
avecClebsch, u,
et u2 les deuxintégrales
normales de pre- mièreespèce appartenant
à la courbeconsidérée ;
leurspériodes
sontrepré-
sentées par le Tableau
Appelons
aussi U3l’intégrale
normale de troisièmeespèce,
dont les deuxpoints
de discontinuité sont confondus avec lepoint
double de lacourbe ;
ses
périodes correspondant
auxprécédentes
seront o, o,A. , A2 ;
elle a, en outre, lapériode
Soient rlt, rl2’ ce, lespoints
de contact d’uneconique
de contactparticulière,
et X2’ x3, X4 ceux d’uneconique
decontact
quelconque;
on a, pour définir ces dernierspoints,
les relations~,, , n22, ~~ , étant des
entiers, auxquels
il faut donner les valeurs oet i. Il y a donc 2" ou 32
systèmes
deconiques
de contact. Le trente-deuxième
système, composé
des droites duplan comptées
deuxfois,
cor-respond
à ni, = r~2~ = q, = ~2 = ~~ == o. Le trente et unièmecorrespond
àm, = r~a2.--- g, = ~~, = o
et g
= i, c’est-à-dire auxéquations
Il est donc clair que,
seules,
les deuxpremières
de ceséquations
sontvérifiées si l’on
prend
pour x" X2’ x~, X4 lespoints
d’intersection de la courbe avec une droitequelconque
duplan; mais,
si cette droite passepar
le
point double,
en serappelant
a sespoints
de discontinuité con- fondus aupoint double,
on voit que lepremier
membre de la troisièmeéquation
devientindéterminé,
et, parsuite,
onpeut
la considérer commevérifiée. Le trente et unième
système
se compose donc des droitespassant
par le
point double, comptées
chacune deux fois.Le nombre 3I des
systèmes
deconiques
de contact doit donc être réduit à :30. Avec cetterectification,
on met d’ailleurs d’accord les formules de Clebsch avec celles que M.Cayley
a déduites de la théorie des caractéris-tiques,
etqui
sontreproduites
dansl’Ouvrage
de Salmon sur les courbesplanes.
Il va sans dire que les considérations
qui précèdent peuvent s’appliquer,
avec les modifications
convenables,
auproblème général
des courbes decontact non
adjointes,
etqu’il
fautapporter
des rectificationsanalogues
aux résultats énoncés par Clebsch à ce
sujet
dans les Mémoires surl’appli-
cation des fonctions abéliennes à la Géométrie et sur les courbes
planes
dont les coordonnées sont fonctions rationnelles ou
elliptiques
d’un para-mètre,
insérés aux tomes 63 et 64 du Journal deAinsi,
enparticulier,
les nombres dessystèmes
deconiques
de contactpour une
quartique
à deuxpoints
doubles est 13 et non pasi 5;
on en déduitfacilement,
commel’indiquent
aussi les formules de M.Cayley, qu’il y
a26 telles
coniques passant par
unpoint
et 5 1tangentes
à une droite.Les deux autres
systèmes indiqués
par Clebsch sont les faisceaux de droites issues despoints
doubles etcomptées
deux fois. Demême,
pourune
quartique
à troispoints doubles,
le nombre dessystèmes
desconiques
de contact sera
4
etnon 7 ;
les troissystèmes
àsupprimer
sont les faisceauxde droites
comptées
deuxfois, ayant
pour sommets lespoints
doubles. Cedernier cas est
susceptible
d’être traitécomplètement
d’unefaçon
élémen-taire : nous allons
présenter
les détails de ladémonstration,
afin delever,
par
analogie, l’objection qu’on pourrait
faire au raisonnementqui
nous aservi
ci-dessus, objection
consistant en cequ’on peut
demander de faire l’inversion deséquations qui
définissent leproblème,
et de montrerqu’ef- fectivement
ceséquations
admettent pour solutions nécessaires les deuxvaleurs du
paramètre qui correspondent
aupoint
double.Considérons une
quartique
à troispoints doubles, définie,
pourplus
desimplicité,
par leséquations
et
traitons
.leproblème
comme dans le casgénéral.
Les troisintégrales
detroisième
espèce,
dont lespoints
de discontinuité sont confondus avec unpoint double,
sontrespectivement
et les
équations
duproblème
sont, endésignant
par6~, 62, 83, 8,
les valeurs de tqui correspondent
auxpoints
de contact d’uneconique particulière répondant
à laquestion
et t" t?, t3, t~ cellesqui répondent
auxpoints
decontact d’une
quelconque
desconiques cherchées,
p, q, r
ayant
les valeurs o ou 1; onpeut
les écrireD’ailleurs,
si8"
...,64 correspondent
auxpoints
d’intersection avecla
courbe d’une droite
quelconque, hypothèse
que nous avons le droit defaire,
on constatefacilement,
en mettant les valeursde x,
dansl’équa-
tion de la
droite,
que l’on aLes
équations
deviennentdonc,
cequ’on
aurait d’ailleurs pu trouver direc-tement sans aucune
difficulté,
La combinaison de
signes -, --, -- répond
aux droitesquelconques
duplan, comptées
deux fois. Il faut montrer que, si l’onprend
unsigne
-+- etdeux
signes -,
on obtient les faisceaux de droitespassant
par lespoints
doubles.
Faisons
les
équations
s’écriventSoit,
parexemple,
lacombinaison - , - ,
+ ; on aD.6
Inéquation
dont les racines sont ~" t,,, t:n i, est doncéquation qui
admet les deux racines+ i, qui correspondent
à Fun despoints
doubles. Il reste àvérifier,
cequi
n’offre aucunedifficulté,
que les deuxpoints qui correspondent
aux deux autres racines sont enligne
droiteavec ce
point
double. Il en est de même évidemment pour les combinaisonsanalogues
designes.
Les
systèmes
deconiques proprement
dites necorrespondent
doncconlhinaison s où