A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
A BDESSELAM B OUARICH
Exactitude à gauche du foncteur H
bn(−, R) de cohomologie bornée réelle
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 6
esérie, tome 10, n
o2 (2001), p. 255-270
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- 255 -
Exactitude à gauche du foncteur Hnb(-, R)
de cohomologie bornée réelle (*)
ABDESSELAM BOUARICH (1)
e-mail: bouarich@fstbm.ac.ma
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse Vol. X, n° 2, 2001
pp. 255-270
RÉSUMÉ. - On considère la classe A des groupes discrets II tels que tout homomorphisme surjectif a 1~ ~ TI induise des homomorphismes injectifs 0 -~
II~) ~
en cohomologie bornée.La classe A contient la classe .M des groupes discrets moyennables
et les groupes libres non abéliens.
Dans cet article on étudie la stabilité de la classe A pour les opérations suivantes: passage au quotient par un sous-groupe distingué moyennable, extension d’un groupe moyennable par un élément de la classe A, et produit libre de groupes moyennables. Nous en déduisons l’appartenance à la classe A des groupes fuchsien et des groupes de variétés de dimension trois fibrées sur le cercle et fibrées de Seifert.
ABSTRACT. - Let A be the class of discrete groups such that any sur-
jective homomorphism a 0393 ~ II with II E A induces injective homomor- phisms of vector spaces, 0 ~ H*b(03A0,R)
H*b(0393, R).
Note that A contains the class of non abelian free groups and the class of amenable groups.In this paper, we study the stability of A under the following oper- ations : factorization by amenable normal subgroup, extension of amenable group by element of A, and free product of amenable groups. As a con-
sequence, we show that A contains the Fuchsian groups, the fundamental groups of 3-manifolds fibered over the circle, and the fundamental groups of closed 3-manifolds modeled on the following seven geometries:
I1~3, Nil3, ,S’3,
H2 R,SL(2, R)
and Sol3.(*) > Reçu le 30 novembre 1999, accepté le 31 août 2001
(1) Université Cadi Ayyad, Faculté des Sciences et Techniques, B.P. 523 Beni Mellal,
tél. 48 51
12/22/82,
fax 48 52 01,Maroc/Morocco.
1. Introduction
. Etant donné un groupe discret
G,
ondésigne
parl’espace
vec-toriel réel des n-cochaînes
bornées,
c : G’~ --~ La différentielle dedegré
n
~
0 d’une n-cochaîne c est définie par,2.
do :
estl’application
nulle.L’homologie
ducomplexe
différentiel(Cb (G; d* ) s’appelle
la coho-mologie
bornée réelle du groupe G au sens de Gromov(cf. [12], [14])
et elleest notée
Hb (G,
.DÉFINITION
1. - On ditqu’un
groupe discret G estmoyennable
s’il ex-iste une
forme linéaire
:Cb (G,
~ IRpositive,
non nulle et G-invariante.C’est-à-dire pour tout g E G et pour toute
fonction positive
u>
0 bornéesur G on a, *
u)
_~
0 ; où g *u(x)
=On
désigne
par M la classe des groupes discretsmoyennables.
Il estconnu que la classe M est héréditaire et
qu’elle
est stable par passage auquotient
et par limite inductive(cf. [11]).
Les deux
propositions
suivantes(cf. [12]
et[14])
seront souvent utiliséesdans ce travail.
PROPOSITION 2.2014 Soit G un groupe discret. Soit A un sous-groupe
moyennable
et normal dans G. Alors lasurjection canonique
q : G ~G A
induit un
isomorphisme
encohomologie
bornée réelle. Enparticulier
si Gest
moyennable, Hb (G,
= 0 si n > 1. .PROPOSITION 3.2014 Soit G un groupe discret. Soit H un sous-groupe normal dans G tel que le groupe
quotient G H
soitmoyennable.
Alorsl ’injection
canonique
i : H ~ G induit uneinjection
encohomologie
bornée réelle.DÉFINITION
4. - On dit que l’extension de groupesdiscrets,
1 --~ G~
r
~
fI --~1,
est à holonomiemoyennable
si lareprésentation
extérieure8 : II -~
Out(G) qui
lui est associée a uneimage moyennable.
Dans la section 2 nous démontrons notre
premier
résultatprincipal :
:THÉORÈME
5. - Soit1 --~ G - z---~
r~
II --~ 1 une extension de groupes discrets à holonomiemoyennable.
Alors pourchaque
entier n E~‘1,
la
surjection
a : T --~ II induit uneinjection,
0 --~Hb (II, ~~
DÉFINITION
6. - Ondéfinit
la classe 11 des groupes discrets II tels que touthomomorphisme surjectif
~ : T -~ II induise deshomomorphismes injectifs
0 --~Hb (II, ~ Hb (T,1Ig) .
.REMARQUE
7. - La classe A contient la classe des groupes discretsmoyennables
et les groupes libres non abéliens.COROLLAIRE 8. - Soit 1 --~ G
-~ r ~
II --~ 1 une extension de groupes discrets à holonomiemoyennable.
Si le groupe r est dans la classe A alors il en est de même pour le groupe II.Dans la section
3,
nous nous proposons de démontrer que la classe A est stable par lesopérations
suivantes : factorisation par un sous-groupe normalmoyennable,
extension par un groupemoyennable, produit
libre avec desgroupes
moyennables.
Cesopérations
nouspermettrons
d’exhiberplusieurs exemples
de groupesappartenant
à la classeA,
notamment:1. les groupes fuchsiens sont dans la classe
A,
et enparticulier
les groupes fondamentaux des surfacesfermées;
2. le groupe fondamental d’une variété différentiable fermée
M3
est dans la classeA,
siM3
est modelée sur l’une des structuresgéométriques:
E3, Nil, S’2
x,S’3, H2
x R ou,S’o13;
3. le groupe fondamental d’une variété
M3
fibrée sur le cercle~’1
est dans la classe A. Dans cette familled’exemples
il y a des groupes fondamentaux de variétéshyperboliques.
Eneffet,
si la monodromie de la fibrationM3 -+ SI
estpseudo-Anosov,
la variétéM3
admetune structure
hyperbolique d’aprés
le Théorème del’hyperbolisation
de W. Thurston
[18] [23], [21]).
Quant
à laquestion
de stabilité de la classe A parproduit
libre elle reste ouverte.Remerciement. Je tiens à remercier le Professeur Pierre DE LA HARPE de l’Université de Genève pour ses
critiques
et ses conseilsqui
ont per- mis d’améliorer la forme et les énoncés de certains résultats de la versionpréliminaire
de ce travail. Je tiens aussi à remercier lerapporteur qui
m’apermis
denettoyer
la preuve du résultatprincipal
de la section 2.2. Extension de groupes à holonomie
moyennable
Etant donnée une extension de groupes discrets 1 -~ G
-~
F~
II --~1,
on lui associe unhomomorphisme
degroupes 0
: II ~Out(G) qu’on appelera
icireprésentation
"d’holonomie ".Quand
le groupeimage Im(o)
est
moyennable
on dit que l’extension donnée est à "holonomiemoyennable".
.Notons que si le groupe G n’a pas de centre alors l’extension 1 ---~
G ~
r
~
II 1 est induite par l’extension 1 --~ G~ Aut(G) ~ Out(G)
-~ 1 via leproduit
fibré de lareprésentation
d’holonomie B : II -~Out(G) .
Parconséquent,
si on suppose_ ~ 1 ~ (holonomie triviale)
il en résulte quel’extension donnée est scindée.
THÉORÈME
2.1.2014 Soit 1 ~ G~
r-~
II ~ 1 une extension de groupes discrets à holonomiemoyennable.
Alors pourchaque
entier n E1~, l’homomorphisme surjectif
a : F - II induit unhomomorphisme injectif,
o -~
~)
.Preuve. Avec les notations ci-dessus on a le
diagramme
commutatifsuivant :
où j
:Ker(0)
~ IIdésigne l’injection canonique
du noyau de 0 etK er( 0)
rdésigne
leproduit
fibré deshomomorphismes j
et cr au-dessusdu groupe II.
Dans cette preuve nous considérons d’abord le cas
particulier
suivant:2.1. Le groupe G n’a pas de centre
Puisque
dans ce cas le groupe G est sans centre et que l’holonomie de lapremière ligne
verticale(depuis
lagauche)
esttriviale,
il en résulte queest
scindée,
et donc --~Xj=C7 r, R)
estinjective
pourchaque
n D’autrepart, puisque
le groupeimage Im(8)
estmoyennable, jb
:Hb {II,
-~Hb (Ker(8),
estinjective.
Parconséquent, l’injectivité
de °jb
=(prr)b
° abimplique
celle de ab.Nous traitons maintenant le cas
génial:
2.2. Cas
général
Soit G un groupe discret. Si son centre est non
trivial,
il existe un sous-groupe
caractéristique
etmoyennable
Z CG, qui
contient le centre de G etqui
est maximal pour l’inclusionparmi
les sous-groupescaractéristique
etmoyennables
contenant le centre de G. L’existence d’un tel groupe est assuré par le Lemme deZorn, puisque
la réunion d’une famille croissante de groupescaractéristiques
etmoyennables
est un groupecaractéristique
etmoyennable (cf. [11]).
La maximalité de Zparmi
les sous-groupescaractéristiques
etmoyennables
contenant le centre de Gimplique
que le groupequotient G/Z
n’a pas de centre.
Observons que
puisque
Z C G est un sous-groupecaractéristique,
la sur-jection canonique
p : G -~G/Z
induit unhomomorphisme pa
:Out(G) ~ Out(G/Z).
Notons aussi quel’homomorphisme composé 0’
=pb
00 : 03A0 ~Out(G/Z)
a uneimage moyennable.
Deplus, l’homomorphisme 0’
n’estautre que la
représentation
d’holonomie del’extension,
1 -~G/Z z - r/Z ~
II --~ 1.Du fait que le groupe
quotient G/Z
est sanscentre, l’étape précédente
nous
permet
de déduire quel’homomorphisme (a’)b
:est
injectif.
D’autrepart, puisque
lasurjection canonique
r --~r/Z
induit unisomorphisme
encohomologie
bornée réelle(cf. Proposition 2)
il en résulte que
l’homomorphisme ab Hb (II,
--~Hb (r, R)
estinjectif.
D
REMARQUE
2.2.2014 Le théorème 2.1 n’est pas unegénéralisation du
théorème de Traubert
(cf. Proposition ~);
ni une de ses variantes. Enef- fet,
si G est un groupemoyennable infini,
engénéral
les sous-groupes du groupe desautomorphismes
extérieuresOut(G)
ne sont pas nécessairementmoyennables.
C’est le cas parexemple
de =GL(2, Z) qui
contientle groupe libre non abélien de rang 2.
PROPOSITION 2.3.2014 Soit
1 --~ G -~ T ~ II ~ 1
une extension de groupes discrets à holonomiemoyennable.
Si le groupe r est élément de la classe A alors il en est de même pour le groupe II.Preuve. Pour tout
homomorphisme surjectif
q X - II considérons lediagramme
commutatif suivant :Puisque
le groupe F estsupposé
dans la classe A ceci entraîne que(pr r)b :
:r,R)
estinjective.
Demême, puisque
l’extension donnée est à holonomiemoyennable,
il en résulte que ab :est
injective. Ainsi,
de la commutativité dudiagramme précédent
on déduit que
(pr r)b
o o qb estinjective
et par suite qb estinjective.
D’où II E A. DCOROLLAIRE 2.4. - Soit une extension de
groupes discrets où G est le groupe
fondamental
d’unesurface compacte ~2
avec ou sans bord. Si tout
quotient
propre du groupe II ne contient pas le groupe libre non abélien de rangdeux,
alors ab :Hb {r,
estinjective
pourchaque
entier nPreuve. La preuve du corollaire est une
conséquence
des deux résultats suivants :1) D’après
l’alternative de Tits[17] :
si G est le groupe fondamental d’une surfacefermée,
alors un sous-groupe deOut(G)
contient soit un sous-groupe résoluble d’indice fini
(moyennable),
soit un sous-groupe libre nonabélien de rang 2.
2) D’après
M. Bestvina et al[2],
si G =Ln
est le groupe fondamental d’une surfacecompacte
àbord,
un sous-groupe deOut(Ln)
contient soit ungroupe libre non abélien de rang
2,
soit un sous-groupe abélien d’indice fini(moyennable).
Par
conséquent,
sous leshypothèses
du corollaire2.4,
l’holonomie de l’extension donnée est nécessairementmoyennable
etdonc ab
Hb (r,
estinjective
pour tout entier n o Commeexemples
de groupes IIqui répondent
aux conditions du corol- laire 2.4 citons:1. Le groupe F de
Tompson :
c’est le groupe deshoméomorphismes
del’intervalle
[0,1] qui
sont linéaires par morceaux, fixent 0 et ont un nombre fini de cassures. Il est connu que le groupe F ne contientaucun sous-groupe libre non abélien de rang deux et que tous ses
quotients
propres sont abéliens.2. Dans
[7]
il est démontré que touthomomorphisme 8 :
II ~Out(03C01 (03A32))
à une
image
finilorsque
II est un réseau irréductible dans un groupe de Liesemi-simple
de rang réel au moinségal
à deux et que~~
estune surface
compacte.
3.
Opérations
sur la classe ADans cette section nous nous proposons d’étudier la stabilité de la classe A par
rapport
à certainesopérations classiques
sur les groupes discrets.3.1. Stabilité de la classe A par le
produit
M oADÉFINITION
3.1.2014 Ondéfinit
leproduit
M o l1 de la classe M desgroupes
moyennables
par la classe A par : 03A0 E o A ~ ~G EA,
Ga
IIet
n/G
EM.
THÉORÈME
3.2. - La classe A contient la sous-classeproduit
o À.Preuve. Soit II E M o A. Avec les notations de la définition
3.1,
à ladonnée d’un
homomorphisme surjectif a
r -~ II on associe lediagramme
commutatif :
Puisque
le groupe G E A et que le groupe M estmoyennable,
il enrésulte que les
homomorphismes (prG )b
:Hb (G,
-Hb (G
x 2=~r,
etib
:Hb (G,
sontinjectifs,
pour tout entier n E N.Ainsi,
la relation =
(pr r)b 0
abimplique
quel’homomorphisme
ab :est
injectif. D’où,
II E A. DToutes les
propositions
énoncées dans la suite se déduisent du théorè-me 3.2.
COROLLAIRE 3.3. - Soient A et B deux groupes discrets et K un sous-
groupe tel que l’indice
[A
:K]
-[B
:K]
- 2. Si K est dans la classe A alors il en est de même pour leproduit
libreamalgamé
A *K B.Preuve. - Il suffit de remarquer que le sous-groupe K est normal dans le
produit
libreamalgamé
A *K B et que le groupequotient
A *KB/K
est
isomorphe
au groupe diédral infiniZ2 qui
estmoyennable.
D’oùD
COROLLAIRE 3.4. - Pour
qu’un
groupe Gappartienne
à la classe l~ ilsuffit
que l’un de ses groupes dérivés d’ordresupérieur
=~G~n~,
soit dans la classe A.
Preuve.- On
procède
par récurrence.Puisque
le groupequotient
est abélien il est
moyennable. Donc,
si on suppose queG~n+1>
EA,
on en déduit que E M o A C A. DCOROLLAIRE 3.5. - Le groupe
fondamental
d’un n0153udfibré
non trivialK
appartient
à la classe A.Preuve. En
effet,
on sait que lepremier
groupe dérivé(,S’3 B K), K)]
du groupe fondamental d’un noeud fibré non trivial K CS3
est libre non abélien de
type
fini(théorème
deNeuwirth-Stallings [4]).
Parconséquent K)
E M o A C A. DTHÉORÈME
3.6. - Soit K un groupe discretqui
contient un sous-groupe G d’indicefini appartenant
à la classe t~. Alors Kappartient
à la classe A.Preuve. On
désigne
parl~l,1~2,
... ,kn
lesreprésentants
àgauche
desi=n
classes de K modulo G et on pose G =
n k-1iGki qui
est un sous-groupei=1
normal d’indice fini dans K.
Observons d’abord
qu’en appliquant
le théorème de Trauber(cf. Propo-
sition
3)
àl’homomorphisme composé
G --~G ~ K,
on obtient que(in)b :
:est
injectif.
Si on considère un
homomorphisme surjectif a
h -~ K et sonproduit
fibré avec
l’homomorphisme
in au-dessus deK,
on obtient alors la relation in o prG = a o prrqui
devient encohomologie
bornée réelle ab =(prG~b
°(in )b.
Enfin, puisque
le groupe G CA, l’homomorphisme (prG)b
o(in)b
estinjectif
et donc ab est aussiinjectif. D’où,
KEA. DNous décrivons maintenant deux familles de groupes discrets
qui
appar- tiennent à la classeA,
déduites directement des résultatsprécédents :
Action
simpliciale.
Soit G un groupe discretqui agit
sur un arbresimplicial
T. Si pour tout sommet v EV(T)
le stabilisateurGv
estfini,
etque le
graphe quotient T/G
est fini ou que EY(T~)~
alors G E A. En
effet,
sous ceshypothèses,
selon J.P. Serre[20],
le groupe G contient un sous-groupe normal libre non abélien d’indice fini.Le groupe - est un
exemple
bien connu de cettefamille de groupes.
Groupes
de Bianchi. Pour tout entier naturel d ondésigne
parC~d
l’anneau des entiers du corps
quadratique Q(V~~).
Le groupe modulaire de BianchiGd
=PSL(2,
est un sous-groupe discret du groupePSL(2, C)
des isométries
qui préservent
l’orientation del’espace hyperbolique JHI3.
Puisque Gd
contient des éléments d’ordre fini cela fait del’espace
des orbitesJH[3/Gd
une orbifold au sens de W. Thurston.Graces aux travaux de W.
Ried,
C. Maclachlan etal,
onpeut
dresserune liste d’entiers d pour
lesquels
le groupeGd appartient
à la classe A.Par
exemple,
le groupeG3
=PSL(2, 03)
est dans la classe A. Eneffet,
legroupe fondamental du
complémentaire
du noeud fibré41
est d’indice fini dans le groupeG3
et on sait que(S3 B 41 )
E A(cf.
corollaire3.5) ;
d’oùG3 E A.
3.2.
L’opération
desuspension
Soit G un groupe discret
engendré
par une famille degénérateurs
A.Pour tout
automorphisme
a de G ondésigne
par,Ga
== Au =a(a);
a EA
> le groupe obtenu parsuspension
del’automorphism
a. Ob-servons
qu’on
a ainsi la suite exactecourte,
1 ---~ G 2014~Ga
~ 7G -~ 0.Du
point
de vuetopologique
le groupeGa peut
être réalisé comme le groupe fondamental d’un espacetopologique
X fibré sur le cercleS’1,
où G est
isomorphe
au groupe fondamental de la fibretype
F de X etl’automorphisme
a est induit par la monodromie de la fibration .F 2014~ X --~,S’1. Ainsi,
en vertu du théorème 3.2 on a le : :COROLLAIRE 3.7. - La classe A est stable par
l’opération
de suspen- sion.PROPOSITION 3.8. - Soit
~2
unesurface topologique compacte
avec ousans bord. Alors le groupe
fondamental
03C01(03A32) appartient
à la classe A.Preuve. - Le groupe fondamental d’une surface
compacte,
non orientablecontient,
comme sous-groupe d’indice2,
le groupe fondamental d’une sur-face
compacte
orientable. Il suffit donc de démontrer laproposition
dans lecas d’une surface orientable.
1)
Si~~2 ~ 0,
le groupe fondamental est libre non abélien de rang?~ ~
2 ou bien il estcyclique
infini. D’où(~2)
E A.2)
Si la surface~2
estcompacte
sansbord , désignons
par g son genre.Dans le cas g = 0 on a
(~2)
= 1 EA,
et si g = 1 on a(~2)
=7~2
E A.Si
g >
2 on considère un revêtement infinicyclique
p : : X 2014~E~
dont
l’espace
total X est une surface noncompacte
dont le groupe fon- damental estdenombrable,
libre et non abélien. Comme lequotient
7(’1 (~2)~~,~ (?~1 (X))
= Z estmoyennable, ~rl (~2)
E M o A c A. DSignalons
que le résultat de laproposition
3.8permet
de mettre dans la classe A les groupes fondamentaux de toutes les variétésM3
fibrées encercles ainsi que toutes celles
qui
fibrent sur le cercle.Pour
pouvoir explorer d’avantage
la liste des groupes fondamentaux de variétés de dimension troisqui appartiennent
à la classe A nous faisons unbref
rappel
sur les groupes fuchsiens.On dit
qu’un
groupe discret G est fuchsien s’il admet uneprésentation
finie du
type
suivant:z=g
où r - les
03B1i
0 sont des entiers naturels et l’entierg >
0est
appelé
le genre du groupe G. Achaque
groupe fuchsienG,
on associeun invariant
numérique x(G) appelé
lacaractéristique
d’Euler-Poincaré que l’on définit par :x(G)
= 2 -2g -
si les2,
parx(G) = 2 - 2g
i=l ~
si les ai = 1 et par
x(G)
= 2 -2g - p
si les Qi = 0. L’invariantx(G) permet
de classer les groupes fuchsiens G ensphériques
six(G)
>0,
euclidienssi
x(G) =
0 ethyperboliques
six(G)
0. Notons queparmi
les groupes fuchsiens on reconnait le groupe fondamental d’une surface à bord(resp, fermée)
si les entiers ai = ~ ~ = ap = 0(resp,
ai = ... = ap =1). Ajoutons
que
d’après
la théoriegéométrique
des groupesfuchsiens,
six(G)
=0, p ~
0et 2
alors g
= 0 et le groupe G contient un sous-groupe abélien d’indice fini(
ilcorrespond
à un pavagerégulier euclidien).
Demême,
siX(G)
> 0 etp >
3 on a g = 0 et le groupe G est fini(il correspond
à un pavagerégulier
sphérique).
Par contre siX(G)
0 etp >
3alors,
dans ce cas, le genre g estquelconque
et le groupe G est infini nonmoyennable (il correspond
à unpavage
régulier hyperbolique).
COROLLAIRE 3.9. - Tout groupe
fuchsien
Gappartient
à la classe A.Preuve. Dans le
rappel
ci-dessus sur les groupes fuchsiens on a vuque les groupes de
type Sphériques
et detype
Euclidiens{x(G) > 0)
sontmoyennables,
donc ils sont dans la classe A.Dans le cas des groupes fuchsiens de
type hyperboliques (x(G) 0),
onsait que le groupe G contient un sous-groupe de surface de
genre g
2 et d’indice fini(cf. [6]
page76). Ainsi,
laproposition
3.8 et le théorème 3.6montrent que G G A. D
Voici un autre corollaire de la
proposition
3.8qui
n’est pas immédiatsans le résultat du théorème 3.2.
COROLLAIRE 3.10. - Soit
M3
une variétédifférentiable compacte
dont le groupefondamental
03C01(M3) vérifie
la suiteexacte.
1 ~G i
03C01(M3) 03C3
Q
-~1,
où 17~
est un sous-groupe normal deprésentation finie
etQ
est
infini.
Alors 03C01(M3)
E A.Preuve. - Dans les conditions du
corollaire,
on sait que le groupe G estisomorphe
à un groupe infinicyclique
ou au groupefondamental
d’une surface avec ou sans bord.Dans le
premier
cas les travaux de[5]
et[9]
montrent queQ
est iso-morphe
à un groupe fucshien et doncQ
E A. Comme dans ce cas là G estmoyennable,
E A.Dans le second cas
Q
contient un sous-groupe normal fini K tel queQ/K
estisomorphe
soit àZ,
soit au groupe diédral infiniZ/2
*Z/2 (cf.
J.Hempel [13] chapitre 11 ) . Donc,
le groupeQ
estmoyennable
et le groupe DSoit
03A32g
une surface fermée degenre g
2.D’après [3]
et[1],
on sait quele second groupe de
cohomologie
bornéeHb (~9, R)
est un espace vectorielréel de dimension infinie. De même
d’après [24],
on sait que le troisième groupe decohomologie
bornéeHb (~9,
est aussi de dimension infinie.Avec ces deux informations on a les deux corollaires suivants :
COROLLAIRE 3.11. - Si un groupe discret G se
surjecte
sur un groupe desurface fermée
de genre g >2,
alors ses groupes decohomologie
bornéeHb (G,
etHb (G,
sont des espaces vectoriels réels de dimensioninfinie.
COROLLAIRE 3.12. - Soient
M4 p E2
unfibré
ensurfaces
fermées.
Alors les groupes decohomologie
bornéesR)
etR)
sont des espaces vectoriels réels de dimension
infinie
dans les deux cas suiv-ant: (g > 2 ou (g = 0 2).
Preuve.
1 )
Pourg >
2 eth > 0,
il suffit de remarquer que la fibration p: M4 -+ E9
induit unhomomorphisme surjectif,
p,~ : --~(E9),
et que
(E9)
E A.2)
Demême,
pour g = 0et h > 2,
il suffit de remarquer que la suite ex- acted’homotopie
associée à la fibration p :M4 -~ S2
induitl’isomorphisme, i,~ : (E~)--~~rl (M4).
DCOMMENTAIRE. - La classe A et les structures
géométriques
en dimen-sion 3
1)
En dimension trois W. Thurston a démontréqu’il
n’ y a que huitgéométries homogènes possibles
pour modeler une variétécompacte.
Ce sontles
géométries
données par les modèles suivants :Nil, ,S’3, S2
xR, H2 R, Sol3
etH3 (cf. [22], [19]).
En outre
(cf.
Théorème 5.3 page 477[19]),
une variété ferméeM3
admetune structure
géométrique
modelée surNil, JR3, S3, S2
xR, JHI2
x It~ ou,S’l(2,
si et seulement siM3
est une variété de Seifert. Parconséquent,
legroupe fondamental d’une telle variétés
M3
contient un sous-groupe d’indice finiqui
est une extension centrale d’un groupefuchsien,
c’est-à-dire queE A.
Quant
aux variétés ferméesM3
modelées sur lagéométrie
ellespossèdent
un revêtement finiqui
est un fibré en tore’[2
sur le cercle Parconséquent,
le groupe fondamental(M3)
estmoyennable
et donc ilappartient
à la classe A.COROLLAIRE 3.13. - Le groupe
fondamental
d’une variétédifféren-
tiable
fermée
de dimension 3 modélée sur l’une des structuresgéométriques, Nil, JR3, S2 R, ,S’3, H2
x ouSol3 appartient
à la classe A.2)
La classe A et lagéométrie hyperbolique H3
Soient S une surface
compacte
à courburenégative et Ç :
: ,S’ -~ S undifféomorphisme.
Ondésigne
parM~
lasuspension
dudifféomorphisme (~,
obtenue à
partir
de S x II~ par l’identification descouples (x, t)
et t +1).
La variétéM~
est fibrée sur le cercle avec pour fibretype
S et pour monodromie~.
On a donc E A(cf.
corollaire3.7).
D’après
le théorèmed’hyperbolisation
de W.Thurston,
admet unestructure
hyperbolique
si et seulement si~~
estpseudo-Anosov (cf. [23], [18]).
La classe A contient donc aussi des sous-groupes
discrets,
à covolumefini,
du groupe
PSL(2, C)
des isométries del’espace hyperbolique
La
conjecture
de W.Thurston, qu’une
variétéhyperbolique
et à volumefini
possède
un revêtement fini fibré sur lecercle, permet d’espérer
mettredans la classe A tous les groupes Kleiniens F C
PSL2(C),
à covolume fini.3.3. Stabilité de la classe A pour le
produit
libre de groupesmoyennables
Soient A et B deux groupes. J.P Serre a démontré que le sous-groupe
[A, B] engendré
par les commutateurs mixtes[a, b]
=a-1b-1ab
est libre nonabélien et normal dans le
produit
libre A * B(cf. [20]
page6).
Ceci nouspermet
d’écrire la suiteexacte, 1
--~[A, B] ] ~
A * B~
A x J5 2014~ 1.Plus
généralement,
pour toute famille non vide de groupes discrets, i
EI~
ondésigne
par G = leproduit
libre desGi [15],
etpar
C(G)
le sous-groupe normal de Gengendré
par la fermeture normale des sous-groupesGj] G
G des commutateurs mixteslorsque
i dansJ.
Puisque
toutélément g
E G est leproduit
d’un nombre fini d’éléments des sa classe moduloC(G)
est unproduit
d’ un nombre fini de termes différents de 1 etqui
commutent entre eux. Parconséquent,
le groupe quo- tientG/C(G)
estisomorphe
auproduit
direct03A0Gi. D’aprés
O. N. GoloviniEI
[10]
le sous-groupe normalC(G)
esttoujours
libre(cf. [16]
page412).
No-tons aussi que
si,
pour un ensemble d’indices Idénombrable,
les groupesGi
sont
moyennables,
alors _03A0Gi
est un groupemoyennable.
iEI
THÉORÈME
3.14. - Pour tout entier n G N ondésigne
parMn
laclasse de groupes G
isomorphes
à unproduit
libre de n groupesmoyennables.
Alors on a,
Mn
C Clim Mn
C A.Preuve. Il suffit de donner une preuve pour n = 2. Soit un groupe G =
Ml * M2 E Puisque M2~
est un groupe libre etpuisque
leproduit
cartésienMl
xA~2 = G/ [Ml, MZ]
estmoyennable
on en déduitMi
*M2
E M o A c A. DCOROLLAIRE 3.15. - Soit G un groupe discret. Pour que le second groupe de
cohomologie
bornée réelle soit de dimensioninfinie
il
suffit
que le groupe G sesurjecte
sur leproduit
libre de deux groupesmoyennables Ml
*M2 ~ ~2
*~2 .
Preuve. - La preuve est une
conséquence immédiate,
du fait queMl * M2
E A et du Corollaire 1.1 de K.Fujiwara [8] qui
aflirme que le second groupe decohomologie
bornéeH;(M1
*M2, R)
est de dimension infinie siM1
*M2 ~ Z2
*Z2
. DPROPOSITION 3.16. - Soient G un groupe discret et M un sous-groupe
moyennable,
normal dans G. Pour que le groupe G soit dans la classe A ilfaut
et ilsuffit
que le groupequotient G/M
soit dans A.Preuve.
2014 1) Supposons G/M E ~
etdésignons
par q : G 2014~G/M
lasurjection canonique.
Soit a r -~ G unhomomorphisme surjectif.
D’après
M. Gromov[12],
on sait que qb : --~Hb (G, IIg)
estun
isomorphisme.
CommeG/M
EA, (q
o~)b -
ab o qb estinjectif.
Onen déduit alors que ab :
Hb (G, R)
-~Hb (1,,
estinjective.
C’est-à-direGeA.
2)
Inversement supposons G E A. Soient a : r -~G/M
un homomor-phisme surjectif
et GXq=a-
F leproduit
fibréde q
et de a au-dessus du groupeG/M. Rappelons qu’on
a larelation q
o prG - a o prr .Puisque
parhypothèse,
--~Hb {G
est in-jectif
et que qb : -~ est unisomorphisme,
il enrésulte alors que
(pr r)b
o o qb estinjectif.
Parconséquent,
ab est
injectif
etG/M
E A. DCOROLLAIRE 3. 17. - Soient
Mi
etM2
deux groupesmoyennables qui
contiennent M comme sous-groupe normal. Alors le
produit
libreamalgamé Mi
*MM2 appartient
à la classe A.Preuve. Sous ces
hypothèses
on a la suite exactecourte,
qui
résulte du théorème de la forme normale[15]. Puisque
leproduit
libre~ ~ ~ ~ ~2 C A,
A. DCOROLLAIRE 3.18.2014 Soient M un groupe
moyennable,
7V ungroupe normal de M et 03C6 : N ~ 7V un
automorphisme.
Alors /a RAW-== = G 7V >
appartient
à la classe . Preuve. 2014Puisque
le sous-groupe 7V estsupposé
normal dans M celaimplique
d’unepart qu’il
est normal dans la HNN-extensionT~f-~~,
etd’autre
part,
le groupequotient M*N,03C6 N est isomorphe
avec le produit
li-
bre
M
*Z EM2
C A.D’où, ’ M* jv . ~
E A. 0DÉFINITION
3.19.2014 Le groupe _ -yn
>s’appelle
groupe deBaumslag-Solitar
d ’indice m,PROPOSITION 3.20. - Pour tout entier
|
n|>
1 le groupe deBaumslag-
Solitar
BS(n, ±n) appartient
à la classe A. Enparticulier,
tout groupe Gqui
sesurjecte
surBS(n, ~n)
a un second groupe decohomologie
bornéeréelle de dimension
infinie.
Preuve. Observons d’abord que le sous-groupe
cyclique y’~
> estnormal dans
BS(n, ±?~).
Eneffet,
la relation =yn implique
que le groupecyclique yn
> est central dansBS(n, n),
et la relation =y-n implique xynx-1
=(xy-nx-1)-1
=y-n.
D’autrepart,
le groupe quo- tientBS(n, ±n)/ yn
> estisomorphe
auproduit
libre Z *Z|n| qui
appar-tient à la classe A. D’où
B(n, ~n)
E A.Puisque
est de dimension infinied’après
le Corollaire 1.1 de K.Fujiwara [8], Hb (B(n, ~n), R)
est de dimension infinie. DBibliographie
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