A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
É. G OURSAT
Recherches sur les équations intégrales linéaires
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 2
esérie, tome 10 (1908), p. 5-98
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1908_2_10__5_0>
© Université Paul Sabatier, 1908, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de la faculté des sciences de Toulouse » (http://picard.ups-tlse.fr/~annales/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisa- tion (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression sys- tématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fi- chier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
RECHERCHES
SUR LES
ÉQUATIONS INTÉGRALES LINÉAIRES,
PAR
M.É. GOURSAT.
L’étude des
équations intégrales linéaires,
où la fonction inconnuefigure
sousle
signe d’intégration,
a faitdepuis quelques
annéesl’objet
d’ungrand
nombre detravaux,
parmi lesquels
on doit citer aupremier
rang le Mémoire fondamental deFredholm,
dans le Tome XXVII des Acta mathematica.Depuis l’appari tion
dece
Mémoire, plusieurs géomètres
ontentrepris
des recherches dans la voie ouvertepar
Fredholm,
mais laplupart
de ces travaux ont eu pourobjet
soit de retrouverles résultats de Fredholm par d’autres
méthodes,
soitd’appliquer
ces résultats auxéquations
aux dérivéespartielles qui
seprésentent
dans lesquestions
lesplus importantes
de laPhysique mathématique.
Ce faits’explique
suffisamment par la facilité vraiment merveilleuse aveclaquelle
le théorème de Fredholm donne la solutiongénérale
deproblèmes
dont lasolution,
dansquelques
casparticuliers,
avait
longtemps
arrêté lesgéomètres.
’L’objet
de ce Mémoire est tout différent. Je me suisproposé
de continuer l’étude de la fonctionméromorphe T (x,
y;),), qui joue
un rôle essentiel dans la solution del’équation
dPFredholm,
et enparticulier
de déterminer lapartie prin-
cipale
dans le domaine d’un de sespôles. Lorsque
le noyau estsymétrique
en x6
et y, tous ces
pôles
sont dupremier ordre,
et le résid us’exprime
trèssimplement
au moyen des fonctions
fondamentales.
Mais il n’en estplus
demême,
engénéral,
avec un noyau non
symétrique.
Il est alors nécessaired’adjoindre
aux fonctionsfondamentales un certain nombre de
fonctions,
quej’ai appelées_ fonctions cipales.
L’introduction de cesfonctions,
bien loin d’êtreartificielle,
estimposée
par la -nature même du
problème.11
serait aussiimpossible
de s’en passer due de faire l’étudecomplète
desintégrales
d’uneéquation
différentielle linéaire dans le domaine d’unpoint critique
ennégligeant
lesintégrales
dont ledéveloppement
renferme des termes
logarithmiques.
Pour ne pas renvoyer constamment le
lecteur,
désireux de s’initier à cettethéorie,
à des Mémoiresantérieurs,
écrits avec des notations variées et à despoints
de vue
différents, j’ai repris rapidement l’exposition
despoints essentiels,
au moinsde ceux dont
je
me sers, maisje
donne ci-dessous une liste dequelques
travauxsur le
sujet,
listequi
est sans doute fortincomplète (’ ) :
:VOLTERRA. -
Sopra
alcunequestioni
di inversione diintegrali definiti (A nnali
diMatematica,
2esérie,
t.XXV, i Sg; ).
ERIK HOLMGREN. 2014 Sur un théorème de Volterra sur l’Lnc’el’slOlZ deS inté-
grales définies (Atti
della R. Accademia delle Scienze diTorino,
t.
XXXV, i goo ).
Sur la résolution de
quelques équations fonctionnelles (Acta mathematica,
t.XXVII, I903). 2014 Solution
d’unproblème fondamental
clela théorie de l’élasticité
(Arkiv Matematik,
Astronomi ochFysik,
Band
1 1 ;
D. HILBERT. -
Grundzüge
einerallgemeinen
Theorie deo linearenIntegral- gleichungen (Nachrichten
von der Königl.Gesellschaft
derWissenschaften
zu
Göttingen, I904-I905-I906).
E. SCHMIDT. - Zur theorie der linearen und nicht linearen
Integralglei- chuyen (Mathematische Annalen,
t.LXIII,
p.433-4;6,
et t.LXIV,
p. I6I-1
74).
- Ueber dieAuflösung
linearerGleichungen
mit unendlich vielen Unbekannten(Rendiconti
del Circolo matematico dLPalermo,
t.I go8 ) .
ÉMILE PICARD. 2014
Surquelques applications
del’équation fonctionnelle
deM. Fredholm
(Rendiconti
del Circolo matematico diPalermo, Igo6). ---
Voir aussi du même auteur
plusieurs
articles dans les Annales del ’École
Nou- malesupérieure, I906-I907,
et lesComptes
rendus(1) Les principaux résultats de ce travail ont été résumés dans deux Notes présentées à
l’Académie des Sciences (Comptes [ octobre et 4 novembre I907). M.
Heywood
avait obtenu de son côté
quelques-uns
de ces résultats (Comptes rendus, 25 novembre Igo; ).HADAMARD. - Recherches sur les solutions
fondamentales
etl’intégration
deséquations
linéaires aux dérivéespartielles (A
nnales del’École
Normalesupérieure, 903
etOLIVER DIMEN KELLOGG. - Zun Theorie der
Integralgleichungen
und derDirichlet’sclaen
Princips (Inaugural-Dissertation, Güttingen,
1goa ).
.Hilfsmittel
zu einerallgemeinen
Theorie linearenelliptischen Differentialgleichungen
2.Oudnu;n y (Inaugural-Dissertation, Göttingen,
i go3 ).
’
JOSEF PLEMELJ. 2014 Ueben lineare
Randwertaufgaben
der Potentialtheorie(Monatshefte für
Mathematik undPhysik, Jahrgang I904,
p.93-128
et
33~-41 i).
WERA Die Theorie der
Integralgleichungen
in Anwendung auf einige reihenentwickelungen (Inaugural-Dissertation, Göttingen, 1906).
A. KNESER. 2014 Die Theorie deu
Integralgleichungen
und dieDarstellung
wilkürlicher Funktionen iu der mathematischen
Physik (Mathematische
Annalen,
t.LXIII,
p.477-524). 2014
EinBeitrag zur
Theorie derIntegral-
.gleichungen (Rendiconti
del Circolo matematico diPalermo, I go6).
H. - The invension
of
adefinite integral (Ibid.,
p.525-548).
WILLIAM DEWEENE CAIRUS. - Die
Anwendung
del’Integralgleichungen auf
die zweite Variation bei
isoperimetrischen
Problemen(Inaugural-Disser-
tation, Güttingen,
igo; ).._
E. BOUNITSKY. - Un
s ystème particulier d’équations intégrales (.Bulletin
desSciences
mathématiques,
2esérie,
t.XXXI,
1go; ).
LAURICELLA. - Sull’
integrazione
delleequazioni
dell’equilibrio
deicorpi
elastici
isotropi ( Lincei Rendiconti,
t.XV; avril, juin
etjuillet I906).
-Sulla
integ’razione
dell’equazione 03944V
= o( Lincei Rendiconti,
t.XVI,
p.
373-383,
i ~septembre
1go~ ).
MARCOLONGO. - I,a Teoria delle
equazioni integrale
ei le sueapplicazioni
allaFisica matematiea
(Lincei Rendiconti,
t.XVI,
maiBOGGIO.’’ - Nccova risoluzione di un
problema fondamentale
della teoria dell’ elasticità(Lincei Rendiconti,
t.XVI,
août - Determinazione dellade formazione
di ccn corpo elastico per date tensionisuperficiali ( Lincei
Rendiconti,
t.XVI,
octobrer go; ) .
ERIK HOLMGREN. 2014 Sur une
application
del’équation intégrale
de IYl. Yol-terra (Arkiv för
Matematik,
Astronomi ochFysik,
BandIII, I906)
. - surla Théorie des
équations intégr°ales
linéaires(Ibid. ).
.LALESCO. 2014 Sur
l’équation
de Volterra( Thèse
deDoctorat; i go8).
BURGATTI. - Diverses notes dans les Lincei Rendiconti
( t gô3 ).
I.
1. Une
équation intégrale
linéaire de secondeespèce,
ou,plus brièvement,
uneéquation
de Fredholm est uneéquation
de la formef ~x)
etH(x, y)
sont des fonctionsdonnées,
déterminées dans le domaine R défini par lesinégalités
~, un
paramètre, cp(x)
lafonction
inconnue. La fonctionH(x, y)
estappelée
le, noyau
(1) (Kern).
Supposons
d’abord ce noyaucontinu,
ou tout au moins borné etintégrable
dansle domaine
R,
ainsi quef(x),
et cherchons undéveloppement
en sérieentière,
ordonné suivant les
puissances
croissantes deÀ,
satisfaisantformellement
àl’équation (t),
En substituant ce
développement
à laplace
de -~, dans les deux membres del’équation (1),
il vientEn
égalant
les coefficients des mêmespuissances
de À dans les deuxmembres,
on obtient les relations
( 1 ) Les variables x et y sont supposées réelles, mais les fonctions FI,
f, c?
peuvent être complexes.On voit que les coefficients
A,, A2,
..., ... se déterminent deproche
enproche
au moyen de la relationgénérale
de récurrenceConsidérons d’abord
A~ ~x. ~ ;
nous pouvons l’écrireou, en
remplaçant
par sa valeuril vient
ou, en intervertissant l’ordre des
intégrations,
Cette formule peut encore s’écrire
en
posant
On verra de même
qu’on
aen posant
Nous sommes ainsi conduits à introduire une suite indéfinie de noyaux
se déduisant du
premier
au moyen de la formule de récurrenceLe coefficient
A,t (x)
a pourexpression
il suffit évidemment de vérifier que, si la loi est vraie pour
~x),
elle est vraieaussi pour
A,t (x).
Or on a,d’après
larelation ( £ ) ,
si la loi est vraie pour
A"_, (x),
on aet, par
suite,
ce
qu’on peut
encore écrirerelation
qui
est évidemmentéquivalente
à la relation~~~.
Donc la loi estgénérale,
et nous obtenons pour
l’équation (i)
une solution formelleoù l’on a
posé
2.
L’opération
parlaquelle
on déduitH~~-’~~x, ,y)
deH~x, y) s’appelle
uneitération;
les noyaux suivants(x, y),
...,(x, y),
... se déduisent tousdu noyau
primitif
par des itérations successives. De la définition de ces noyaux successifs on déduit aisément un certain nombre depropriétés qui
seront utilesdans la suite. Ainsi le noyau itéré
y)
peut se mettre sous forme d’uneintégrale multiple
d’ordre n - 1On a,
quels
que soient les entierspositifs u
et ’1,et il serait facile de
généraliser
cette dernière formule. On endéduit,
parexemple,
que
les noyaux H~2~’(x, yl,
H~3c~~(x, y),I
... se déduisent par des itérations suc- cessives du noyauH~~~(x, ),0).
Supposons
que, dans tout le domaineR,
on aitde la relation
générale
de récurrence(6)
on déduit aisément deproche
enproche qu’on
a, dans tout le domaineR,
Par
suite,
si l’on donne à ~ une valeur telle quela série
(g)
est uniformément convergente dans le domaine R.Inversement,
si l’ondonne à x ety des valeurs constantes, la série entière en ~, a un rayon de conver- gence
( ’ )
au moinségal
àM b - a )
~Si le
paramètre ),
satisfait à la relation(12),
ou,plus généralement,
si la série(g)
est uniformément convergente pour la valeur attribuée à ce
paramètre,
on vérifieimmédiatement que la fonction
r (x, y ; ),)
satisfait aux deuxéquations
fonction-nelles
(1) M. SCHMIDT a
indiqué
une limiteplus
avantageuse pour le rayon de convergence(Mathematische Annalen, Band 64, p. 162-163). De l’inégalité de Schwarz, on déduit en
effet l’inégalité
La série (g) sera donc sûrement convergente pourvu que l’on
ait |03BB| 2014rr ?
L désignant,,
~/L
1 expression
Ces deux relations permettent aisément de
vérifier que
la fonctionc~(x),
donnéepar la formule
(8),
satisfait bien àl’équation
de Fredholm et, deplus,
que c’est la seule solution.De
l’équation (8)
noustirons,
eneffet,
ce
qui, d’après
larelation ( 1 3 ),
peut encore s’écrireOn a donc
aussi,
en combinant cette relation avec la formule(8 ),
Inversement,
soitqï (x)
une solution del’équation (i).
On déduit de cetteéqua-
tion
ou, en tenant
compte
de la formule( i 4 ~,
c’est-à-dire
En combinant cette dernière
égalité
avecl’équation y) elle-même,
on retrouvela formule
( 8 ~.
En
résumé,
pourvu que la valeur absolue de À soitsuffisamment petite, l’équation
de Fredholm admet une solution et uneseule, qui
est donnée parla
formule (8).
La fonction
r(x,
y;~~), qui figure
dans cetteformule, s’appelle,
pour cemotif,
le noyau résolvant.
En
permutant
les variables x et y dans le noyauy),
on obtient un nou-veau noyau
H(y, x~ qui
est, engénéral,
différent dupremier. L’équation
deFredholm
correspondante
est dite associée à
l’équation (1).
On voit immédiatement que les noyaux tirés deH(y, x )
par des itérationsrépétées
se déduisent aussi des noyaux correspon- dants H~n~(x, y)
enpermutant
x et y, de sorte que le noyau résolvant relatif àl’équation (i 5)
estprécisément r(y,
x;X).
La conclusion est la même que pourl’équation (1 ) ;
si la valeur absolue de À est suffisammentpetite, l’équation ( i 5 )
admet une solution et une
seule,
donnée par la formule .3. On a souvent à étudier des
équations
de Fredholm. où le noyauH(x, y)
devient infini dans le domaine
R, quoique l’intégrale
conserve un sens. Si l’onapplique
l’itération à ce noyau H(x, y),
il arrivegénéralement (1 ),
dans lesappli-
caiions les
plus usuelles, qu’à partir
d’une certaine valeur de n tous les noyaux successifsy), y),
.., restent finis. Nous nous bornerons à ce cas. La sérier(x,
y;À) présente
alors au début un certain nombre de termesqui
peuvent
devenir infinis pour certainssystèmes
de valeurs de x etde y,
mais àpartir
du terme(x,
tous les coefficients restent finis. Cette série est encore uniformément convergente dans le domaineR,
pourvu que la valeur{~ ) Il peut arriver
qu’on
n’arrive jamais à un noyau borné, aussi loinqu’on
aille dans la suite des itérations. Prenons, parexemple,
Tous les noyaux successifs y) sont égaux au premier. Le noyau résolvant est égal
à une fonction rationnelle de À
absolue de À soit inférieure à une certaine limite. On le démontre aisément en montrant, comme
plus haut,
que les sériesont des rayons de convergence finis.
Tout ce
qu’on
vient de dire relativement au cas où le noyauH (x, y)
est finis’applique
donc sans modification au casplus général envisagé
ici.4. La formule
(8)
donne la solution del’équation (i), quelle
que soit la valeur deÀ, lorsque
le noyau résolvantr(x,
y;À)
est une fonction entière de À. Il en estainsi dans le cas étudié d’abord par M. Volterra
( ~ ),
où le noyauH (x, y)
est nulpoury> x,
mais ce n’est pas le seul cas.Supposons,
parexemple,
que le noyauH (x, y)
soitorthogonal
àlrci-mênie;
c’est-à-dire vérifie la relation
quels
que soient x et y. On a alors H~=~(x, y)
= o et, parsuite,
Le noyau résolvant
r(x, y; ),)
se réduit àH (x, y),
et la solution del’équation
de Fredholm a pour
expression
Comme
exempte
de noyauorthogonal
à lui-même on peut citer la sériela série
~ cci 1 étant
convergente, et les limites a et b étant o et 2 ~.Il
peutaussi
arriver que la série se réduise à unpolynome
dedegré quelconque.
( 1 ) Annali di Matematica, I896.
Par
exemple,
si l’onprend
les limites a et b étant o et 21t,
r(x, ~,)
est unpolynôme
dedegré
p -1 i en ),.Mais,
dans le casgénéral,
si l’on donne à x età y
des valeursdéterminées,
lasérie entière
r(x,
y;),)
a un rayon de convergencefini.
L’étude del’équation (1)
conduisait tout naturellement à étudier le
prolongement analytique
de cette sérieentière en dehors de son cercle de convergence. On aurait pu penser a
priori qu’on
obtiendrait ainsi des fonctionsanalytiques
de natures trèsdifférentes,
suivantle
noyauH (x, y).
Ilrésulte,
aucontraire,
du théorème fondamental de M. Fred- holm que le noyau7,)
est unefonction méromorphe
duparamètre À,
dont les
pôles
sontindépendants
de x et de y.Nous établirons
auparavant quelques propriétés
der(x,
y ;À), qui
se déduisentfacilement du
développement (g).
Cespropriétés,
que nous démontrons seulement pour les valeurs duparamètre À
dont le module est assezpetit, subsistent, d’après
leur nature
même,
pour toutes les valeurs de la variablecomplexe
À.Soit fil
(x,
y;î~~
le noyau résolvantcorrespondant
au noyauy); d’après
la formule
( 1 I ),
on acette fonction fil
~,x,
y;), ) s’exprime
trèssimplement
au moyen de r(x,
y;À).
Multiplions,
eneffet,
les deux termes de la formule(9)
parÀ,
etremplaçons
suc-cessivement î, par
w l,,
w2î,,
...,~,,
wdésignant
une racineprimitive
del’-équa-
tion w’t = ~ . En
ajoutant,
membre àmembre,
les relations ainsiobtenues,
il resteOn en tire
1
et, par
suite,
enremplaçant ).
parÀ n,
Inversement on peut déduire
r(x, y; l,~
der,~ (x, y; h~.
Nous avonsy eneffets
et, par
conséquent,
on peut encore écrire la formule(g),
en groupant les termesde ~a en n à
partir
daou encore
en posant
Signalons
encore lespropriétés
suivantes dont ladémonstration
est bien facile.Considérons
la fonctionr(x, y; ),)
comme un noyau, etappliquons-lui
le mèmeprocédé d’itération;
nous obtenons une suite defonctions,
dont lapremière
= r
(x,
y;À),
et que nousdésignerons
par une notationanalogue
ces fonctions se calculent de
proche
enproche
par la formule de récurrenceOn vérifie
aisément,
deproche
enproche, qu’on
aet, d’une
façon générale,
Le
développement
de la fonctionr (x,
y; À +u)
suivant lespuissances
de ),par la formule de
Taylor
a donc la forme suivante :On voit donc que, si l’on considère
r(x,
y;~~
comme le noyau d’uneéquation
de
Fredholm,
le noyau résolvantcorrespondant
estprécisément r (x, y ; À + ~~.
Ceci
permet
degénéraliser
les relations fonctionnelles( ~ 3 ~
et( I 4 ) qui
ne sontque
des cas
particuliers
de la relationgénérale
En
supposant
= o, on retrouve laformule (1 3 ) ;
enremplaçant
03BB par - À et u para,
on obtient la formule(i4)’
Cette formule
(20) peut
encores’écrire,
d’unefaçon plus symétrique,
en rem-plaçant par 03BB
et ), par a,’ -7,,
et il suffit de faire tendre )/ vers À pour retrouver la relation
qui
caractérise le noyaurésolvant, jointe
à la condition initialeL’équation
deFredholm (i)
etl’équation (8) qui
en donne la solution peuvent être considérées comme inverses l’une de l’autre. Eneffet, considérons,
dansl’équa-
tion
(8), 03C6(x)
comme donnée etf(x)
comme la fonctioninconnue,
etécrivons-la,
sous une forme un peu
plus générale,
C’est une
équation
deFredholm,
où le noyau estT (x, y; À).
Le noyau résol-vant
correspondant
estr (x,
+p)
e t, pour la valeur ~. _ - X duparamètre.
ce noyau résolvant se réduit à
r(x,
y;o)
=H(x, y).
Lasolution f (x)
del’équ.a-
tion
(8)
a donc pourexpression
et nous retrouvons
précisément l’équation (i)
elle-même.Tous ces calculs
supposent,
bienentendu,
que les modules de À etde
sontsuffisamment
petits,
mais il résulte despropriétés générales
des fonctionsanaly- tiques quelles
subsistent dans tout le domaine d’existence de la fonctionanaly- tique r(x,
y;X)
duparamètre
~.Remarque.
- La relation( 13 )
caractérise le noyau résolvant
r(x,
y;),)
car, si l’on cherche àdévelopper r (x,
y;03BB)
suivant lespuissances
de 03BB en tenantcompte
de la condition( 13 ),
onretrouve
précisément
ledéveloppement (g).
Soit
r(x)
une fonctionquelconque
de x; de la relation(13)
on tire une relationde même forme
où l’on a
posé
Par
suite,
si l’onmultiplie H(x,y)
par unfacteur
de lenoyau résolvant
correspondant 0393(x,
y; h)
estmultiplié
par le mêmefacteur.
Nous supposons, bien
entendu,
que lesintégrales
telles queont un sens
lorsque f (s)
est une fonction bornéequelconque.
5. M. Fredholm a démontré son théorème en considérant
l’équation (ï)
commelimite d’une
équation
aux différences finies. Jerappellerai
enquelques
mots sesprincipaux
résultats.Supposons
le noyau H(x, y) borné,
et posonset
D(03BB)
et y;03BB)
sont des fonctions entières(1)
de 03BB vérifiant les relationsCes relations sont tout à fait
analogues
aux relations(13)
et( i 4 ),
et de-viennent
identiques
àcelles-ci,
en divisant par.D (~,)
etremplaçant
lequotient
y;
~,) ; D(l,)
parT (x,
y;~).
Les calculs dun° 2 prouvent
donc que, si ~n’est pas racine de
l’équation D().)
= o,l’équation (i)
admet une solution et uneseule
représentée
par la formuleLes
relations(23)
et( 24 )
sont établies directement parFredholm;
il noussuffira de vérifier que l’on a
cette vérification se fait aisément comme il suit :
Désignons
par(- i )’~ ~"
et par les coefficients de ~n danset ~.
(x,
y;~) respectivement ;
on a(1) Ce
point
résulte d’un théorème de M. Hadamard sur les déterminants(Bulletin
desSciences mathématiques, 1893, p. 240). D’après ce théorème, la valeur absolue d’un déterminant d’ordre n, dont tous les éléments sont inférieurs en valeur absolue à un nombre M,
n
est inférieure à Mrt n2. Une démonstration élémentaire de cette
propriété
a été donnée parM. Wirtinger ( Ibid., I907, p. 175).
Si l’on
développe
le déterminantH( ),
on a commepremier Bv,
~i, .... ~/terme le
produit
Tout autre terme de ce déterminant contient un élément de la
première ligne,
tel que
H (x, xi)
et un élément de lapremière colonne,
soitH (xk, y), 1 pouvant
être
égal
à /r. Les facteurs de ce termepeuvent
êtrerangés
de lafaçon
suivante.Prenons pour
premier
facteurH(x, Xi);
la variable xifigurant
dans la L’emeligne
et la L’eme
colonne,
ce terme contiendra un élément de laligne
tel que H(xi,
où i
~ j.
Le même terme contient aussi en facteur un élément de laligne,
telque
H(x j,
où fi est différent de i et dej, puisque
chacune des variables xa nepeut figurer
que deux fois dans un terme. En continuant de la sorte, on finira par rencontrer l’élémenty).
Le terme enquestion
contiendra donc un pro- duitde p
+ i éléments tels quea
si l’on
supprime
les p + ilignes
et les p + I colonnesqui
contiennent ceséléments,
il reste un déterminant à n - p
lignes
et à n - pcolonnes, qui
est de la formex~, x2,
..., étant les n - p variables restantesaprès
lasuppression
desp variables xh, ..., xh. Le
développement
du déterminant considéré con- tient donc leproduit
et l’on voit facilement que l’on doit
prendre
lesigne
+ ou lesigne
- devant leproduit,
suivant que p estpair
ouimpair. L’intégrale multiple
de ceproduit
apour valeur _ ,
Cette
intégrale figurera
dansl’intégrale
du déterminantcomplet
un nombre defois
égal
au nombre des arrangements 1] à p des n variables Xt, ..., x,l, c’est- à-diren ( n - I)...(n - p
+1)
fois. On adonc, d’après
la notationexpliquée plus
haut,
ce
qui
montre bien que le coefficient de Àn dansJe( x,
y;À)
estidentique
au coef-ficient de ),’i dans le
produit r ( x,
y;~,) D(~,).
Dans la suite nous
appellerons
etJe (x,
y;~,)
lesfonctions
deFredholm;
D(03BB)
est lafonction déterminante, 03BB)
lafonction
résolvante. Nousdésignerons
parf (x, y; À)
lequotient
de ces deuxfonctions,
c’est-à-dire la fonc- tionméromorphe
de ~,qui
coïncide avec la série entière(9)
à l’intérieur de soncercle de convergence. ,
6. Dans un article récent
( ~ ), j’ai
montré comment onpouvait
arriver par uneautre voie à la solution de
l’équation
deFredholm,
en traitant d’abord le cas élé- mentaire où le noyau H(x, y)
est de la formeX,, X2,
...,X,Z
étant n fonctions linéairement distinctesde x, Y,, Y2,
...,Yn
n fonctions linéairement distinctes de y. La solution est alors donnée par la for- mule
( 25 ), D (),)
etJe (x, y; 7~)
ayant lesexpressions
suivantes :où l’on a
posé
Quelques
transformations des deux déterminantsD(~~
etJe.(x,
y;À)
per-mettent de mettre la solution sous la forme même de M.
Fredholm,
et il suffit(1) E. GOURSAT, Sur un cas élémentaire de l’équation de Fredholm (Bulletin de la
Société
mathématique,
t. XXXV, I907, p, 163-173).ensuite d’un
passage
à la limite pour étendre la formule au cas d’un noyau continuquelconque,
et même d’un noyauborné,
comme l’aremarqué
M.Lebesgue (’ ~.
7. La solution
précédente
n’estplus applicable lorsque
le noyau devient infini dans le domaine R. Parexemple,
siH (x, y)
devient infini pour x =y, tous les éléments de ladiagonale princi p ale
des déterminants H x’’ x2’ ’ ’ ’’ x’t..., ,~,~
et H x’ xi, ’ ’ ’’ x~i sont infinis et les deux séries de Fredholm n’ont
plus
aucuny, x1, ...,
sens.
Lorsque
tous les noyaux obtenus par itération àpartir
deH(x, y)
sontfinis,
à
partir
d’un certain rang, le noyau résolvant !y;î,~
est encore une fonctionméromorphe
de ~,.Il
suffit,
pour ledémontrer,
de sereporter
à la formule(18~. Supposons
quetous les noyaux obtenus par l’itération soient finis à
partir
dey);
;rn(x,
y;03BB)
est encore une fonctionméromorphe
de 03BB donnée par la formule de Fredholmet y;
À)
étant les fonctions de Fredholm relatives au noyauHnJ(x, y),
et la formule(18)
montre immédiatement queT(x,
y;t,)
est aussi unefonction
méromorphe
duparamètre
),.Les formules
( 7)
et(18)
montrent nettement lacorrespondance
entre lespôles
des deux fonctions
r(x,
y;À)
et y ;),).
Si la fonction y ;),)
estrégu-
lière pour ~, _
ho,
il résulte de la formule(~ ~)
quern(x,
y;a)
estrégulière
pour X ==
Inversement,
si la fonction fil(x,
y;~)
estrégulière
pour ~, =a,,
laformule
(18)
prouve que la fonctionr (x, y ; À)
estrégulière
dans le domaine des npoints
c~ étant une racine
primitive
del’équation
i.Soit maintenant À==cun
pôle
def(x, y; ).);
est unpôle
decar, dans le
contraire,
lepoint ~ = c
nepourrait
être unpôle
deT(x,
,~~;À).
Inversement,
si ). = c~ est unpôle
de fil(x,
y;~),
l’un au moins despoints
( 1 ) LEBESGUE, la méthode de ~~1. Goursat pour la résolution de
l’équation
de Fred-holm (Bulletin de la Société mathématique, t. XXXVI, I908, p. 3-19 ).
Il est à remarquer que l’on peut aussi supposer que les fonctions Xi, Yk ne restent pas bornées pourvu que les intégrales Aik existent.
est un
pôle
der(x,
y;~).
On voitqu’à
unpôle
de rcorrespond toujours
unpôle
et un seul de
r,t ;
mais à unpôle
de r 12peuvent correspondre plusieurs pôles
de r.Il en est ainsi
lorsque r(x,
y;~)
admet deux ouplusieurs pôles,
tels que le rap-port
de deuxquelconques
d’entre eux soit une racine de l’unité.Il est évident d’ailleurs que les relations
précédentes
subsistentlorsque
lenoyau
H(x, y)
reste fini.Lorsque
le noyauH(x, y)
estfini,
lespôles
der(x,
y;À)
sont racines del’équation
déterminante = o. Inversement toute racine deD (À)
est unpôle
du noyau
résolvant,
mais l’ordre demultiplicité
dupôle
n’est pas forcémentégal
à l’ordre de
multiplicité
de la racine deD(X).
C’est cequi
arrivelorsque
et sont divisibles par un facteur commun
(À
-c)r.
Nous allons montrer, eneffet,
que siD (),)
est divisible par(X
- sans être divisible par(î,
-c)n+’,
lafonction ,y;
~)
ne peut pas être divisible par(~,
-c)n.
Cela résulte de la relation facile à vérifiersi À = c est une racine d’ordre n de
multiplicité
deD(03BB), (x,
y;À)
nepeut
être divisiblepar (03BB-c)n,
car,s’il en était ainsi, ~n-1 (x, x; 03BB) ~03BBn-1 serait identiquement
nul
pour 03BB
= c, et, parsuite,
serait nul aussipour 03BB
= c, et c serait racine deD().)
d’un ordre demultiplicité supérieur
à n.Remarque.
-Lorsque H(x, y)
devient infini seulement pour x = y, etcomme étant inférieur à
-)
M. Hilbert( ~ )
a montréqu’on pouvait
conserver pour le noyau résolvant la
forme
deFredholm,
à condition deremplacer
par
zéro,
dans tous lesdéterminants,
les termes desdiagonales principales qui
sont nécessairement infinis. Cette
proposition
a étégénéralisée
récemment par M. Lalesco(2 ).
II.
8. Tous les résultats
qui
viennent d’êtrerappelés
peuvent, endéfinitive,
serésumer ainsi :
( 1 ) Nachrichten von der Ronigl.
Gesellschaf t
derWissenschaf ten
zu Gôttingen,p. 81.
(2) )
Comptes
rendus, 9 décembreSi a n’est pas un
pôle
de lafonction méromorphe T (x,
y;03BB), l’équation
deFredholm admet une solution et une
seule,
donnée par laformule (8)
lorsque
le noyau restefini, 0393(x,
y;03BB)
a pourexpression
Je( x,
y;.03BB)
etD(03BB)
étant lesfonctions
deFredholm,.
siH(x, y)
devientin fini,
de telle
façon
queH(n)(x, y)
restefini, T (x,
y;03BB)
estreprésentée
pour toutevaleur de
03BB par la formule (18).
Nous nous proposons, dans ce
qui suit,
d’étudier cette fonctionméromorphe
rdans le
voisinage
d’un de sespôles.
Cette recherche est liée d’unefaçon
trèsétroite avec une
question importante,
l’étude des fonctions fondamentales.Considérons
l’équation intégrale homogène
si ~ = c n’est pas un
pôle
der (x,
y~;i~),
la formulegénérale
de résolution del’équation (i),
où l’on supposef ~~x~
= o, nous montre immédiatement que cetteéquation (30)
n’admet pas d’autre solution que = o. Pour quel’équation homogène (30)
admette une solution différente dezéro,
il est donc nécessaire que c soit unpôle
der(x,
,~~;).).
Cettecondition
est aussisuffisante.
Soit,
en = c unpôle
d’ordre r der,
et soitle
développement
der~x, ~.~; ).)
dans le domaine de cepôle.
Posonset
remplaçons
f par sondéveloppement
dans les deux membres de la relation( i 3 ) ;
il vient
Égalons
les coefficients de h-r dans les deuxmembres,
et nous obtenonsl’égalité
On voit que la fonction
Br (X, y)
est une solution del’équation homogène (30), quelle
que soit la valeur attribuéeà y.
Parhypothèse,
cette fonctionn’est pas
identiquement nulle;
pour avoir une solution del’équation homogène,
ilsuffira donc de donner
à y
une valeur constante y, telle queBr(x, y, )
ne soit pasidentiquement
nulle. Onverrait,
demême,
en substituant ledéveloppement
de rdans les deux membres de la relation
(~ 4),
queBr(x, y)
est une solution del’équa-
tion
homogène
associéequelle
que soit la valeur de ~’.Toute fonction 03C6
(x),
différente dezéro,
satisfaisant à uneéquation homogène
de la forme
(30),
estappelée
une/’onction fondamentale
et la valeur correspon- dante de c est un nonibiefondamental.
Les seuls nombres fondamentaux sontdonc les
pôles
du noyau résolvantr(x,
y;~),
et à chacun de cespôles
corres-pond
au moins une fonction fondamentale.9. La recherche des fonctions fondamentales se ramène à une
question
clas-sique,
la réduction d’une substitution linéaire à sa formecanonique, lorsque
lenoyau
H(x, y)
est de la formeparticulière (2l)
citéeplus
haut(n° 6)
1/ équation homogène
peut s’écrire dans ce caset l’on voit que toute fonction fondamentale est de la forme
tl2, ..., x,t étant des coefficients constants. La fonction étant de cette
forme, l’équation homogène
devientet l’on a, pour déterminer les coefficients a,, xz, ..., et
À,
les néquations
Conformément à la théorie
générale,
pour que ceséquations
soientcompatibles,
X doit être racine de
l’équation
déterminante D(),)
_ ~ et, à toute racine ), = c decette
équation, correspond
au moins unsystème
de valeurs non toutes nulles pour..., an, et par suite une fonction fondamentale.
’
A une racine
simple
deD (~,) correspond
une seule fonction fondamentale(à
unfacteur constant
près).
Pour voir cequi
se passe dans le cas d’une racinemultiple,
il suffit de remarquer que, si l’on pose
l’opération S, appliquée
aux n fonctionsX,,
...,Xn,
lesremplace
par n combi- naisons linéaires à coefficients constants de ces fonctions. Laquestion qui
se poseest donc
identique
à la réduction d’une substitution linéaire à une forme cano-nique.
Onpourrait
étendre ces résultats à un noyau de formequelconque
par unpassage à la
limite,
mais il est aussisimple
de les établir directement.10. Nous démontrerons d’abord deux théorèmes auxiliaires.
Deux noyaux H
( x, y),
H’(x, y)
sont ditsorthogonaux
si l’on a,quels
que soientx et y,
Si une seule de ces relations est
vérifiée,
les noyaux seront ditsnaux. On a
déjà remarqué plus
haut(n° 4) qu’un
noyau peut êtreorthogonal
àlui-même.
Soient
H(x,y)
etH’(x,y)
deux noyauxquelconques, H’’(x, y)
le noyau obtenuen les
ajoutant
-_ -_ ___..si
H (x, y)
etH’ (x, y)
restentfinis,
il en est de même deH" ~x, y~,
et à chacun deces noyaux
correspondent
deux fonctions de Fredholm. Nous lesdésignerons
parI. - Si les deux noyaux
H (x, y), H’(x,y)
sontorthogonaux
occsemi-orthogonaux,
on cc la relationIl est clair que cette relation
(36)
estéquivalente
à la relationPour démontrer cette relation
(36/,
nous supposerons parexemple
que la rela- tion(35)
est vérifiéeidentiquement.
Considérons le déterminantil est
égal
à la somme des ~~p déterminantsqu’on
obtient enprenant
les termesxk)
dans /- colonnes et les termesH’(xi, xk)
dansles p - n
autrescolonnes,
r variant de o à p. Pour /’ = o, on a le déterminant
et, pour o = p, le déterminant
Soit o /’ /~ ; en
prenant
toutes les combinaisonspossibles
decolonnes,
on aen tout