A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
R ENÉ G ARNIER
Solutions élémentaire du problème de l’inversion des fonctions elliptiques
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 3
esérie, tome 10 (1918), p. 207-220
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1918_3_10__207_0>
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SOLUTION ÉLÉMENTAIRE
DU
PROBLÈME DE L’INVERSION DES FONCTIONS ELLIPTIQUES
PAR M. RENÉ GARNIER.
[1]
Leproblème
de l’inversion de la théorie des fonctionselliptiques peut s’énoncer
de lafaçon
suivante : étant donnés deux nombres g$, g3,finis,
etsatisfai-
sant à la condition
g2
-27g23 ~
o, en’ déduire deux autresquantités
203C92, telles que lafonction ~~~),
construite avec et a~~ commepériodes,
admetteg~ et g3 comme invariants.
Pour résoudre ce
problème,
la voiequi
semble laplus
naturelle utilisel’équation différentielle
vérifiée par la fonction pu. Mais l’étude locale de cetteéquation,
donton s’est
longtemps contenté,
ne saurait constituer une solutionrigoureuse.
La pos- sibilité desingularités non-algébriques
pour lesintégrales
offre des difficultés sé-rieuses,
dont on nepeut triompher
que parl’application
dupremier
théorème deM.
Painlevé
sur leséquations
dupremier ordre,
ou bien encore,indirectement,
parl’entremise
du théorèmed’Abel,
ou de la fonction rationnelleR(z)
introduite par. M. Goursat.
Peut-on réussir
plus
aisément en abordant leproblème
de front? La forme des sériesqui définissent ~ et g3
en fonction de 2Wt et 2Wsa montre immédiatement quel’expression ~(~)
-g2
:(g2
-v îg3)
nedépend
que durapport ~
_--_~~ ;
~,~i, et tout revient à résoudrel’équation ~,(~) = g2 : (g2 -- ~ îg3). Or,
ii estimpossible
de ré-pondre
à une tellequestion
sansparler
au moins du domaine fondamental du groupe modulaire et sans en donner lespropriétés
essentielles.Qu’on puisse
lefaire directement en
partant
des sériesa~~~)
et2w,),
c’est ce que montre la belle méthodesynthétique
de M. Hurwitz. Sinon il fautprocéder
à uneétude
préliminaire
du groupemodulaire,
à moinsqu’on
nepréfère
introduire les fonctions x, suivant les idées de Riemann.Ainsi
donc, jusqu’à présent,
la solution duproblème
de l’inversionexigeait
delongs
détours et réclamait le secours des branches lesplus
diverses del’Analyse;
à208
notre connaissance du
moins,
il n’existait aucune démonstrationdirecte,
de carac--’
tère
purement
élémentaire. Etpourtant,
il semblenaturel qu’une
telle preuve ne . devrait utiliserque
lesprincipes
mêmesqu’on applique
par ailleurs dans la théorie des fonctionselliptiques :
à savoir la théorie desséries
et desintégrales
de fonctionsde variable
complexe. Or,
tel estprécisément
le but de la démonstration que nousproposons dans cette
Note,
et dont un résumé a paru auxComptes
Rendus(t, ~ ~~
tp. 7~g) (’)~
[2]
La méthode repose essentiellement surl’application
d’un artifice dû àM. E.
Goursat,
etauquel j’ai
fait allusionplus
haut. Soient 2~,~1 et Z~R lespériodes
de
l’intégrale
.si l’on a établi.au
préalable
que~~ ;
a sapartie
réelle différente dezéro (2)
le sym- boleR(z)
mp [J(z) ~
aura un sens ; ilreprésentera
d’ailleurs une fonction.
uniforme dont les seules
singularités possibles
sont despôles; R(z)
est donc une.fonction rationnelle,
et, s’il était démontré que l’ordre de cettefonction
estégal
à i ,le
problème
de l’inversion serait résolu C’est cepoint
que nous allonsétablir,
ennous
plaçant
d’abord dans le cas où deux despoints singuliers,
soient c etd
sonttrès voisins.
D’ailleurs,
poursimplifier l’écriture,
nousprendrons
la différentielle-elliptique
sous la formeoù À
désigne
unequantité
de module arbitrairementpetit (inférieur
ài),
et, pourne pas
interrompre
ladémonstration,
nousprésenterons
d’abord la remarque sui- vante..[3]
LEMME I. - Soient À unequantité quelconque
de module inférieur à i, ety - ~’
la détermination du radicalqui
se réduit à 1 pour ~, ~ o; onpeut joindre
(i)
Dans la démonstration, il a paru commode, poursimplifier l’écriture, d’employer
lesymbole F(a,,fi, y; x) ;
mais, en fait, de la théorie de cettefonction
il n’est nécessaire de connaître que sa doublereprésentation
par une série ou uneintégrale
définie. -(’)
En fait, si l’on utilise la transformation de Landen, comme il est ditplus
loin, la démonstration peut être renduecomplètement indépendante
de ce théorèmefondamental, qui
aacontraire constitue une
conséquence
naturelle de notre méthoded’exposition (n° 10).
(’)
E. Goursat, Cours d’Analyse~mathématique,
3e éd., t. II, p. 213.les points
u = o et u = I duplan complexe (u)
par un chemind
, intérieur -au cercle= t et sur
lequel l’expression
,reste positive et au plus égale à
I.En . effet,
l’équation 2014==o
~Mpossède
les deux racinesqui,
en raison de la conditionimposée
àa,
satisfont auxinégalités
et l’on a de
plus :
d’où I. Cela
étant,
pour C suffisammentpetit,
les. courbesJvJ
=C sontformées
de deux branchesentourant, chacune,
un despoints.
u = o et û = i ; C crois-sant, ces courbes
s’élargissent
en restant d’abord intérieures à une courbe~,
forméed’une
seule branche et pourvue d’unpoint double,
aveclaquelle
elles coïncident d’ailleurs pour une certaine valeurCi
de C.Or, d’après
cequi précède,
cepoint
double
(qui,
apriori,
nepeut
être. que u’ ouu")
se confond nécessairement avecu’,
et l’on a donc
Ci ==
1 ...Ceci
posé, soit 6
un cheminqui joint
lespoints
u = o et u = r, enpassant
par
u = u’,
et en restant intérieurâ ~ .
En toutpoint de d
onaura fl
i,w ~
la dernière
égalité
n’étant d’ailleurs réaliséequ’en
u’.-’
En particulier/on peut prendre pour C l’arc ~o
de laligne d’égal argument
dev(u) passant
par u=o, u =u’,
it = r ;v(u)
resteratoujours positif
lelong
decet arc.
.
[4]
Cecifait,
introduisons lespériodes
de notre différentielle
elliptique,
et établissons laproposition
suivante surlaquelle
repose toute notre démonstration.
LEMME II. - Il existe un noinbre
positi f ’
tel que pour[03BB] inférieur
à et arbi-irairernent
petit,
lafonction
rationnelle : :ne
possède
aucunpôle
à l’intérieur d’un cercler,
de Centre o , et de rayon arbitraire-. ment
petit, fixé
à l’avance(inférieur
ài),
Considérons l’aire
J~
duplan (z)
intérieure àl’ellipse E,
defoyers
z =-I~a,
etpassant
par lepoint
z =1, et faisons la transformationDans
leplan (Z),
l’aireA
serareprésentée
doublement sur lacouronne D comprise
entre les cercles
[ Z ] = ) i
+v/i
-03BB2|.
Cecirappelé,
nous allonsdévelopper l’expres-
sion
(i -z2)-1 2
suivant lespuissances positives
e’tnégatives
de Z à l’intérieur deQ (+)
.’
Pour abréger l’écriture,
nous poseronsprovisoirement
nous aurons immédiatement :
(’)
Cedéveloppement
rentre d’ailleurs dans lacatégorie
desdéveloppements
en séries depolynomes
donnés par E. Picard[Traité d’Analyse,
~° II, p.3y).
Voir aussi lesLeçons sur les séries de
polynomes
à une variablecomplexe,
de M. Paul Montel, p. 80.puis,
pourIzi
1 : 1Posons
et admettons
qu’il
soitpermis
d’intervertir lessignes
~; la formule(i)
deviendra :c’est-à-dire encore
Mais il reste à établir la
légitimité le
la transformationprécédente ; effectivement, .
nous allons montrer que
la formule (2)
est bienvalable lorsque
Zappartient (au
sensstrict)
à la couronne~
.[5]
A ceteffet,
considérons la série depuissances en (
a .
qu’on peut
écrire encore :l’intégrale
étant.prise
lelong
duchemin C
défini au n°3, et ~
étant intérieur à3),
la
quantité
entre crochetsrestera
en module inférieure à i,d’après
le lemme1 ;
lasérie
~(~)
est doncrégulièrement convergente
à l’intérieur de tout cercle de rayon ’ inférieur à Un raisonnementanalogue s’applique £
la sériequ’on
déduit de
03C8(03B6) en
yremplaçant 03B6
par03BB2 03B6,
de sortequ’en
définitive la série de Laurentqui figure
au second membre de(2), représente
unefonction F(Z), holomorphe
à l’in-lérieur
deD
. Montrons que cette fonction estidentique
à(I-z2)-1 2.
Or,
les coeflicients de la série(2) [envisagée
comme une série double parrapport
aux
puissances
de z etÀ]
sont des nombrespositifs;
d’autrepart,
le raisonnement’même
qui précède
montre que cette série estconvergente quand
on yremplace X par IÀI
« p et Z par pourvu que Zappartienne
à la couronne’ intérieure L’interversion des
signes E
étantlégitime
dans~’,
la fonctionholomorphe F(Z)
coïncide avecT
à l’intérieur deD’,
etpar suite,
à l’intérieurde D.
[6 J
La validité de la formule(2)
étant ainsiétablie,
revenons à notreintégrale elliptique
et posons :A
. l’intérieur
de~, l’expression : ~z~ - ~~
= est uniforme; elleprend
._
~Z
,a .
d’ailleurs aux deux
points
. Z et -qui correspondent
à z en vertu de(S)
les deux dé-Z
terminâtions
opposées qui répondent
au mêmepoint
z;mais,
pour notreproblème actuel,
iln’y
a pas lieu depréciser
la détermination duradical,
ni le choix dupoint Z;
nous écrirons ainsi :d’où,
en revenant à(2) :
e) ~’
ne peut coïncider avecill
que si À est réel.formule où la détermination du
Log dépend
du chemind’intégration, qui
n’a pasbesoin,
nonplus,
d’êtreprécisé.
~’
D’ailleurs,
il résulte du n°5,
que lalégitimité
del’intégration qui
a fourni(3)
n’est assurée que pour les
points
Zappartenant
à3) ( frontières exclues) .
Enparti- culier,
nous pourronsprendre Z --- a,
cequi
nous donnera la formuleJùais nous ne somrnes pas sûrs encore de
pouvoir prendre
Z = i +y -
a$(c’est-à.
dire z =
i)
afin d’obteuir203C92,
de la mêmefaçon {’).
C’estpourtant
cequi
alieu,
etnous allons démontrer la formule
obtenue en
remplaçant
dans(3)
Z par i +y - a~ (~).
’ _ ,(t)
Enprocédant
commeplus
loin[cf.
la note de lapage 214],
onpourrait exprimer
l’undes deux termes dont la somme constitue l’élément de la série
(3)
sous la formeapbpZ2p (et
de même pour lesecond).
On aurait ici, Cdésignant
un facteurindépendant
de p : : .(où B
a la même valeur que plusloin),
Dès lors,l’application
d’un théorèmeclassique
deM. Hadamard
(théorème
qu’on traduirait dans leplan
desz)
montrerait queJ lez)
est ho- lomorphe dans leplan (z)
entaillé par deux coupures(appartenant
à la mêmedroite),
soit~(-~
-À),( +À,
+~) :
résultat d’ailleurs bien évident apriori..
(~)
Enexprimant
lessyrnboles
F à l’aided’intégrales définies,
et ens’appuyant
sur lespropriétés
de la transformation de Landen, il serait aisé de vérifier que la formule(5)
estéquivalente
à la suivante(où
les notations sontclassiques) :
Cette dernière est une
conséquence
directe dudéveloppement
en série delog
sn u desFundamenta.
(C.
G. J. Jacobi’s gesamm. Werke, Bd. I, p.~55.)
. ’[7]
Toutd’abord,
il suffitd’appliquer
le théorèmed’Abel
à la série depuis--
sances
pour reconnaître aussitôt que, si cette série converge
pour § -
1 + le se- cond membre de(5) représentera
bienW2==J/I)...
’
Or,
enprocédant
comme au n°5,
onpeut
écrire le termegénéral
de i -}-V 1 - a$~~
sous la forme : ’
l’intégrale
étanttoujours prise
lelong
deC.
Considérons alorsl’expression
n
où
u!
est unpoint
de l’un des arcsou’,
u’ 1, arbitrairement voisin de u‘(en
sorteque E
est
un nombrepositif
arbitrairementpetit). L’expression
entrecrochets, égale
à
2 (I
--03BB2)-1 4
pour u=u’,
reste donc sur l’arcu’u1
inférieure en module â unnom-
bre
positif
fixe L et l’onpeut
écrire(’) :
"Or, le dernier membre
peut
être rendu arbitrairementpetit;
lesintégrales
(’)
On pouvait éviter l’introduction du nombre L en observant qu’on a :avec
~,1- I - ~/I - i~ pn
remarquera d’ailleurs que le résultat de calculqui
fournit cette.
I -+- ~I I -~~~
’. formule, joint aux considérations du n° 3, suqit à établir les
propriétés caractéristiques
dela transformation de Landen (pour A
complexe).
Par ceprocédé,
l’emploiqui
est faitplus
loin de cette transformation
(n° 10)
se trouve naturellementjustifié..
(où
ou1)
sont donc uniformémentconvergentes,
sigrand
que soit l’entier q.Dès lors on
peut
affirmer que la sériec~( 1
+V 1 - À’) a
pour sommel’intégrale
dont la valeur est une fonction bornée
(et continue)
de X à l’intérieur d’un cercle de rayon inférieur à 1. La convergence de notresérie
se trouve ainsi démontrée.~
C. Q. F. D.
[8]
Cepoint établi,
la démonstration de notre lemme neprésente
aucune diff-culté. Tout
d’abord,
on déduit de(3), (4)
et(5)
lesformules l’) :
or, lorsque
X tend vers o, la sériequi figure au
second membre de(7) tend
vers1.. fi.. ~
(£)
t d t
_
b fi 1
.
,une
limitefinie,
Soit§ ;
Onpeut
dOnC troUver Un nombre fixe v, tei que pour]X]
p le module decette
série soit inférieur àM 2,
et l’on aura alors pour]X[
p .1’)
On observera que si l’on veut revenir aux notationsclassiques,
et fairejouer
à À leTôle de k.
(moyennant
lechangement de z
en?~z), wi
devra être remplacé par 2iK et c~~, par K’. Actuellement ce seraitdonc
qui jouerait le rôle de03C0i03C4 = -03C0K’ k.
.-
(s)
On trouverait d’ailleursaisémcnt M 4
==log
2 .. J .
Soit alors H un nombre
positif
arbitrairementgrand,
fixé une fois pour toutes.On pourra déterminer un nombre a satisfaisant à
l’inégalité
et
tel,
enoutre(’),
que.pour~),~
p, et(4~
s, on ait :Cela
fait, assujettissons À
à vérifier la condition(qui
entraîne~) ~
pour H assezgrand)
et, dans leplan (Z)
décrivons les cercles 03B31 et 03B32, de centre o, de rayons c et2014;2014;
03B32 sera donc intérieur à 03B31, et, Z variant à l’intérieur de la couronneprécédente,
le module de la sériequi figure au.second
membre de
(6)
sera inférieur à2014;
deplus, log 2014 sera, en valeur absolue, infé- .
rieur à
Enfin, ~ variera
à l’intérieur d’uneellipse
defoyers ~==±:~, de demi-petit
axeégal à I 2(03C3- 2 03C3)>03C3 4; quelque petit
que soit {JL, cetteellipse
con-tiendra
toujours
à son intérieur un cercle F de centre o de rayon au moinségal
à
2014 (ne dépendant
que deH,
etqu’on
pourra d’ailleurs fixer une fois pour toutes 2014inférieur à I2014 au lieu deH).
Ceci
posé,
faisons varier z à l’intérieur deF; d’après
cequi précède,
on aura,quelque petit
que soit(I 2e-H-M):
~
d’où,
parcomparaison
avec(8) :
(’j
Pour H assez grand, cette seconde condition résulte évidemment de lapremiére..
..
ce
qui
montre d’abord que, pour|03BB|
, sûrementY/a
où H est arbitrairement
grand.
Ce n’est pas tout.Traçons
maintenant le réseau desparallélogrammes
despériodes;
le côté(o,~~~g)
et seséquipollents
seront trèsgrands
pour
~),)
trèspetit. Figurons
encore les droites à’ et~1", parallèles
au côtésituées à l’intérieur du
parallélogramme primitif
et à des distances H-20142014
des côtésTU
et
(2j~,
2Wt Celaétant,
la condition(g) signifie
évidemmentque,
z variant à l’intérieur de
r,
lepoint J1(z)
- ~$ nepeut
sortir de la bandeindéfinie
limitée par à’ et Il’’
(ou
de sasymétrique
parrapport
ào).
Si l’on pose alorsJ(z)
nepourra
coïncider avec aucun des sommets duréseau
et, parsuite,
pour) R(z)=p[J(z)]203C91, 9]
ne pourraprésenter
aucunpôle
àl’intérieur de r .
C. Q. F. D.
[9]
Ce lemme une foisdémontré,
il sera aisé d’établir queR(z)
esttoujours
d’ordre 1. Démontrons-le d’abord
pour i
e-n-~~ _V2
Or
l’intégrale J(z),
étendue de z == ï à unpoint quelconque
duplan (z)
extérieurà r reste
bornée (1);
c’est une fonction continue de),, qui,
pour À infinimentpetit,
tend vers la valeur
cette valeur limite ne
peut
être unmultiple
de 203C0i que pour z =1,qui
est évidem-ment un
pôle
d’ordre i deR(z). D’ailleurs,
de z = 1 comme centre, onpeut
décrireun cercle
r’,
de rayon assezpetit
pourqu’à
l’intérieur de r’on ait ~c, etcela,
sipetit
que soitIÀI :
de sorte que pourIÀI assez petit :
:1° r’ ne contiendraqu’un
seul
pôle
deR(z) ;
2° dans larégion
extérieure à ret r’,
lesexpressions
est un entier
quelconque)
resteront bornées inférieurement. Or, on a vuplus
haut que,
infiniment petit, ~(2014L~)
restesupérieure
à un nombrepositif fixe;
la série doublequi
définitp(UI2Wt,
est alors absolument et uniformémentconvergente.
Mais ~~,~! tend vers tandis que croîtindéfiniment; a~~~)
tendra donc vers la somme de la série
’ ’
Or, si l’on
remplace
u parJ(z),
tous les dénominateurs seront bornés infé- rieurement dans larégion
extérieure à r etr’,
etcela, quelque petit
quesoit JÀJ.
A
l’intérieur
de cetterégion, R(z)
restera doncbornée;
et, endéfinitive,
pour toutpoint
duplan (z)
la fonction rationnelleR(z)
resteraholomorphe
si~a)
est assezpetit, exception
faitepourtant
de z =qui
est unpôle
dupremier
ordre. Dans cettehypothèse, R(z)
est donc bien d’ordre 1. C.Q.
F. D.[10] I1
ne nous resteplus qu’à
nous débarrasser de notre restriction surOr,
la
transformation
deLanden, appliquée
à pu et àJ(z)
montre aussitôt queR(z)
esttoujours
Iquel
que soit a, et leproblème
de l’inversion se trouve ainsiMais nous pouvons arriver à ce résultat sans
invoquer
la transformation de Landen(dont
on a établi d’ailleurs lespropriétés
essentielles au n°3).
Toutd’abord,
(1)
Nous n’avons pas à nouspréoccuper
deschemins tournant
une infinité de fois autourdes
points
critiques. , .(2)
La détermination du logarithme n’a pas besoin d’êtreprécisée.
’°
(3)
Cette remarque,rapprochée
de(8),
montre que le rapport ~~ ; «1 ne peut être réelpour aucune valeur de
03BB2(~
o, 1, Ainsiprésentée,
la méthodefournit
donc, commeapplication particuLière,
l’un des théorèmesfondamentaux
de la théorie desfonctions ellip-
tiques.
’
moyennant
une transformationhomographique,
le résultat du numéroprécédent s’appliqua
;B touteintégrale elliptique
depremière espèce
dont deux des
points critiques,
c et d parexemple,
sont suffisammentrapprochés.
Supposons
alors que a;b,
c, d aient reçu des valeursquelconques (mais distinctes),
et
joignons
c et d par un arc de courbe1 , passant
à une distance finie de ~a et b et dont les coordonnées seront des fonctions continues d’unparamètre t, qui variera,
par
exemple,
de o à iquand
on ira de c en d. Celaétant,
faisons varier dsur L
pour l’amener à laposition
finalequi
lui a étéassignée; R(z)
deviendra une fonctionR(z ; t)
rationnelle en z, et dont les coefficientsdépendront
de t. Pour t suffisammentpetit,
soit cette fonction rationnelle sera dupremier ordre;
il nous fautétablir
qu’elle
l’est constamment pour o~
i.A cet
effet, j’observe
d’abord quepour s fl t fl
i, le module d’unepériode quel-
conque de
J(z)
est une fonction continue de t, dont la borne inférieure nepeut
être nulle(’).
Il existe donc un nombrepositif
A tel que l’onait, quel
que soit t,120) ~>A;
§ or, onpeut
décrire de a comme centre uncercle
y, extérieur à~,
et derayon suffisamment
petit
pourqu’à
l’intérieur de y on aitIJ(z)1 A,
et celaquel
que soit t. Par
suite, quel
que soit d surL, là fonction
rationnelleR(z)
nepeut pré-
senter
qu’i.in
seulpôle,
z = a, à l’intérieur de ,f .Cette remarque
faite,
supposons que le théorème soit inexact : il existera doncun
ensemble 8
devaleurs
de t pourlesquelles R(z)
sera d’ordresupérieur
à i; soit t’sa borne inférieure. Je dis d’abord que, s’il en est
ainsi, R(z)
sera d’ordresupérieur
à I pour t = t’.
En
effet,
dans le casopposé,
pour toutpoint z
du domaine fermé D obtenu enretranchant du
plan z
lespoints
intérieurs à y,R(z; t)
sera une fonction det,
bornéeet continue pour donc aussi dans un certain intervalle t’ -
E(z),
t’ +F(z).
Ledomaine D étant
fermé,
la continuité y est uniforme et lesE(z)
restentsupérieurs
àun nombre
positif
fixe Et. Parsuite,
pour la fonctionR(z ; t)
seraencore bornée en tout
point z
de D et t’ ne saurait être la borne inférieurede g.
Supposons
donc que pour t =t’, R(z) présente
unpôle
z = situé à l’intérieur de D.De Zt
comme centre on pourra décrire une circonférence C(appartenant
àD),
telle que sur
C,
et à l’intérieur deC,
iln’y
ait aucun autrepôle,
ni aucun zéro de.
R(z; t); d’ailleurs,
lacontinuité
parrapport
à t(pour t [ t’) permet
de trouver un(t)
On s’appuie ici sur le fait que le rapport de deuxpériodes
ne peut être réel(donc
nul)
pour aucune valeur du module (nonsingulière).
A cetégàrd,
la démonstration est la contre-partie de celle qui fait état de la transformation de Landen(voir
la noteprécédente).
220
nombre ~z
tel que surC,
et à l’intérieur deC,
la fonction rationnelleR(z; t)
nepré-
sente aucun zéro pour t’ - Dans cet
intervalle, l’intégrale
est une fonction
de t,
bien déterminée et continue. Mais pour tCt’,
on a~(t)
_et pour
t=t’, ~(t)=-
~; notre secondehypothèse
est donc encore inadmissible.En
définitive, quel
que soitd,
la fonction rationnelleR(z)
nepeut présenter qu’un
seulpôle,
z = a dans tout leplan (z).
Elle est donc bien dupremier ordre,
comme nous voulions le démontrer.