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Le Canada et ses Montagnes Rocheuses

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Le Canada et ses Montagnes Rocheuses

COLLET, Léon William

COLLET, Léon William. Le Canada et ses Montagnes Rocheuses. Les Alpes , 1932, no. 9, 10, p. 369-377,406-411

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:138315

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UNNERS\TË dr. GENËV!

liliORATOIRE

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GÊOLOGIE

Bâtiment d Hy~1ène Quai de I' Ëcole de Médecine

Le Cànada et ses Montagnes Rocheuses.

Par Léon W. Collet.

Ayant eu la bonne fortune de traverser deux fois le Canada, de l' Atlan- tique au Pacifique, avec le Département de Géologie de l'Université de Prince- ton, en 1927, sous la· direction de mon aimable collègue le professeur R. M.

Field, je pris contact pour la première fois avec les Montagnes Rocheuses.

Ce fut d'abord à Jasper sur la ligne du Canadian National où, avec mon vieil ami et collègue le professeur Bailey, de l'Université de Glasgow, nous eûmes une première vision de la structure de ces montagnes, après quelques jours d'excursions. Puis, en rentrant de courses dans la région de Vancouver, nous traversâmes une deuxième fois les Montagnes Rocheuses le long de la ITgne du Canadian Pacifie à Banff où, sous la conduite experte de notre collègue le professeur Raymond, de l'Université de Harvard, nous étudiâmes la coupe du lac Minnewanka, les montagnes autour de Lake Louise et la vallée des Ten Peaks.

Ce voyage transcontinental, d'une durée de six semaines, se t ermina à Québec, sur la vieille chaîne taconique, d'où un spectacle grandiose nous était réservé, celui d'une inoubliable aurore boréale.

Appuyés à la balustrade du Château Frontenac, las d'avoir pendant une partie de la nuit suivi des yeux les flammes de toutes couleurs qui s'élan- çaient dans le noir du ciel, Bailey et moi avons prononcé le nom du grand poèt e de la terre: Pierre Termier. De l'esplanade de Québec, où il contempla aussi le fleuve majestueux, le Saint-Laurent, nous lui avons adressé, par delà l'Atlantique, des pensées émues.

Je n'avais plus qu'un désir, celui de revoir plus longuement , plus t ran- quillement, les Montagnes Rocheuses en alpiniste et en géologue. Autant de châteaux en Espagne!

Esplanade de Québec, 21 juillet 1929. - Ma bonne étoile veut que je revoie les Montagnes Rocheuses. Avec un de mes élèves, M. Augustin Lombard, nous contemplons le Saint-Laurent pendant que notre bateau fait son plein de mazout, car nous allons remonter le fleuve jusqu'à Montréal où nous achèverons de nous équiper.

Un jour que je sortais de mon cours sur les Alpes à Harvard, mon collègue Daly me dit: Depuis que j'ai vu les Alpes je me demande si j'ai bien compris les Montagnes Rocheuses, lors de mon étude sur la géologie du quarantième parallèle. Seriez-vous disposé à y conduire une expédition ? La réponse ne se fit pas attendre et fut, comme on peut bien le penser, affirmative, très affirmative.

Jasper Lodge, 28 juillet. - Sur la véranda d'un des coquets chalets qui forment le splendide hôtel dirigé par le Canadian National Railway, au bord du lac Beauvert et en face du Mont Edith Cavell, penchés sur des cartes, des géologues discutent et arrêtent les dernières dispositions de l'expédition dont je vais prendre la direction. Il y a là le professeur Mather, Directeur du

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2 LÉON W. COLLET.

Département de géologie de l'Université de Harvard, le professeur Raymond, aussi de Harvard, le Dr Paréjas, de Genève, et M. Hutchins, de l'Université .YlacGill (Montréal), qui avec une vingtaine d'étudiants américains viennent de pousser une reconnaisance d'un mois dans la région que nous allons étudier plus à fond, puis M. Augustin Lombard et Léon W. Collet qui viennent d'arriver.

Comme pour gagner les Montagnes Rocheuses il faut traverser la plus grande partie du Canada, jetons un coup d'œil sur les régions naturelles de ce pays.

Les régions naturelles du Canada.

De l'Atlantique au Pacifique, les principales régions naturelles du Canada sont:

1 o Les Appalaches.

2° Le Bouclier canadien ou laurentien.

3° Les Grandes Plaines.

40 Les Cordillères.

1. Les Appalaches. Les Appalaches canadiennes représentent, du point de vue·géographique, la terminaison septentrionale des Appalaches des Etats- ü nis. Elles s'étendent de la frontière de ce pays à la ville de Québec, sur la rive gauche du Saint-Laurent. Ce sont des montagnes de peu de relief ou mieux des collines. Du point de vue géologique, les Appalaches canadiennes appar- tiennent à la vieille chaîne taconique, l'équivalent tectonique de la chaîne calédonienne d'Europe. En style wegenérien, les Appalaches canadiennes sont la continuation au sud des Monts Scandinaves, des Highlands d'Ecosse, des

Grampians, des Monts de l'Irlande et du Pays de Galles.

2. L e Bouclier canadien ou laureniien représente la partie la plus ancienne, du point de vue géologique, du Canada. Du nord au sud, il s'étend de la Baie d'Hudson aux Grands Lacs et de l'est à l'ouest de la côte atlantique du Labrador à une ligne passant par le lac du Grand Ours, le Grand lac des Esclaves, le lac Athabaska et le lac Supérieur.

L'élévation moyenne du Bouclier canadien est de 500 m. Autour de la Baie d'Hudson on rencontre des altit udes de 300 m., tandis que le Labrador possède des montagnes de 1500 à 2000 m. Les t errains précambriens qui forment le Bouclier sont généralement recouverts de matériaux morainiques déposés par la calotte glaciaire qui recouvrait ce pays durant la période glaciaire. .

La région m éridionale du Bouclier est couverte de forêts et de lacs, ce qui rend les études géologiques très difficiles.

Les ressources naturelles sont les mines (or, cuivre, nickel et argent), la force hydraulique et les forêts.

Le Bouclier canadien comprend deux des plus anciennes chaînes de mon- tagnes : la chaîne archéenne et la chaîne huronienne, qui ont été transformées en une pénéplaine. Cette dernière, qui était autrefois au niveau de la mer, a été affect ée par des mouvements tangentiels qui expliquent les reliefs actuels.

3. Les Grandes Plaines forment une longue dépression entre le Bouclier canadien et les avant-monts des Montagnes Roch.euses.

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Léon-W. Collet

Photo Depdrtment of lnterior, Ottawa

Mount Edith Cavell, 361 t m Vu de Cavell Lake

Canada et Montagnes Rocheuses PL 1

lncavo-Gravure Brunner & C ie:. S. A. Zurich

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Léon-W Collet

Photo Léon-W. Collet

Mount Robson, 4253 m

Versant Est, vu du Robson Glacier lncavo-Gravure Brunner & Cie. S. A. Zurich

Candda et Montagnes Rocheuses Pl. 2

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LE CANADA ET SES MONTAGNES ROCHEUSES. 3

C'est la région du Canada où l'on trouve les terrains les plus jeunes, déposés dans des mers qui ont recouvert la bordure du Bouclier. C'est là que se cultive le blé. Le climat y est nettement continental. Les Montagnes Rocheuses formant écran aux vents d'ouest, les Grandes Plaines ne reçoivent que 300 à 500 mm. de précipitations.

Un fœhn, le Chinook, se fait sentir au pied des Montagnes Rocheuses et peut faire monter en un jour le thermomètre de - 10° à + 20° C. C'est grâce à ce vent que la limite nord de la culture des céréales, qui dans le Canada oriental est à la latitude de Bordeaux, remonte jusqu'au lac Athabaska, par 60o de lat. nord.

4. Les Cordillères forment la formidable barrière montagneuse qui sépare les Grandes Plaines de l'Océan Pacifique. Elles comprennent les éléments structuraux suivants, de l'est à l'ouest:

10 Les Avant-Monts (Foot Hills).

20 L es Montagnes Rocheuses.

30 La tranchée des Montagnes Rocheuses.

40 La chaîne Purcell.

50 La tranchée Purcell.

50 La chaîne des Selkirks.

7° La tranchée des Selkirks.

80 Les plateaux intérieurs.

9° La chaîne côtière (Coast Range).

10° La chaîne de l'Ile de Vancouver.

La ligne de partage des eaux, entre l'Atlantique et le Pacifique, suit le faîte topographique des Montagnes Rocheuses.

Les Montagnes Rocheuses.

Jasper National Park.

Les Parcs nationaux. Le Gouvernement canadien a constitué 7 réserves naturelles dans les Montagnes Rocheuses qui portent le nom de Parcs natio- naux. Ils sont tous situés le long de voies ferrées importantes, ce qui en facilite l'accès et la surveillance. Au total ces parcs représentent les 2/3 de la superficie de la Suisse. La chasse y est interdite et l'on s'efforce d'y dévelop- per le tourisme en y créant des routes à automobiles qui permettent seulement de pénétrer dans les principales vallées, où des chalets Qog cabins) ont été construits dans le style canadien. De ces chalets des pistes à chevaux (trails) traversent les forêts et conduisent le touriste au-dessus de la limite des arbres où il établira son campement s'il veut faire des ascensions. Souvent ces pistes permettent de gagner une autre vallée par un col, formant des circuits très appréciés.

La cabane, du genre de celles de notre Club, est encore inconnue. Heureux pays diront certains de mes lecteurs!

De bonnes cartes topographiques au 1: 62,500e et au 1: 125,000e existent seulement pour les régions frontières de deux provinces. Ailleurs des levés sont en cours d'exécution.

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4 LÉON W. COLLET.

Des gardiens (wardens) surveillent les parcs car les incendies de forêts sont à redouter. Ils sont la providence des jeunes touristes inexpérimentés qui trouvent dans leurs cabanes un gîte en cas de mauvais temps et de quoi tromper leur faim. Ces gardiens sont armés et ont le droit de tuer les ours qui deviendraient trop encombrants. Ils étudient la région aux alentours de leur cabane et soumettent des projets de nouvelles pistes aux autorités chargées de l'administration des parcs.

Pour camper dans les parcs il faut une autorisation spéciale qui est généralement donnée, moyennant une modeste finance.

Il y a 7 Parcs nationaux dans les Montagnes Rocheuses: Jasper Park, de beaucoup le plus grand, dans le nord de !'Alberta, sur la ligne du Canadian National, W aterton Park dans le sud de la même province, puis les parcs de Rocky Mountains, de Yoho, de Glacier et de Mount Revelstoke le long de la ligne du Canadian Pacifie. Enfin le Kooienay Park le long de la seule route à autos, ouverte en 1923, qui traverse les Montagnes Rocheuses sous le nom de Banff-Windermere Highway.

Parmi les animaux que l'on rencontre dans les parcs citons tout d'abord l'ours brun qui fuit l'homme. Il descend volontiers dans les lieux habités où il fouille les dépôts de gadoues et fait le bonheur des photographes. Il lui arrive de mettre un campement fond sur fond, en l'absence de ses occupants;

le grizzli, qui est la terreur des chevaux et qui peut amener un terrible désarroi dans une caravane en marche. Il attaque l'homme assez souvent quand il se trouve sur sa piste; le mouflon (Big Horn) dont nous avons rencontré des troupeaux d'une centaine de bêtes; enfin la chèvre sauvage, aux cornes de chamois, que l'on rencontre aussi en grands troupeaux; l'élan, assez rare, et le caribou qu'on rencontre même sur les glaciers où, dit-on, il secoue ses puces et ses mouches; le coyote que l'on voit rarement mais que l'on entend hurler le soir quand on campe dans la vallée de l' Athabaska.

La flore rappelle beaucoup celle des Alpes. La forêt est affreuse- ment dense et formée presque uniquement du sapin Douglas dont les branches, aussi larges en haut qu'en bas, donnent de loin à cet arbre l'apparence d'un énorme fût de colonne.

Jasper Park.

Ainsi nommé d'un certain Jasper Haws qui commandait en 1813 le poste du lac Brûlé de la Compagnie de pelleteries de la Baie d'Hudson, au bord de la rivière Athabaska.

Bien que le but des trappeurs ait été avant tout de fair~ de l'argent, les meilleurs officiers des compagnies de pelleteries furent des explorateurs, de ces hommes à la volonté de fer qui portèrent haut et droit le drapeau anglais dans les régions les plus reculées de la terre. Ce n'étaient pas des aventuriers mais des hommes de science ou des serviteurs de Dieu qui, en s'engageant pour diriger des explorations, assouvissaient ainsi leur soif de savoir. C'est à ces pionniers du Far West canadien qu'on doit l'ouverture de la formidable muraille que représentent les Cordillères.

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LE CANADA ET SES MONTAGNES ROCHEUSES. 5 C'est en 1793 que Sir Alexander MacKensie arriva au Pacifique en passant par la Peace et la Fraser river. En 1807 Fraser explora la rivière qui porte son nom et arriva aussi au Pacifique. En 1810 c'est Thomson qui descend la rivière Columbia.

Le Jasper National Park touche aux Grandes Plaines à l'est, à l'ouest à la ligne de partage des eaux, soit à la frontière entre la province d'Alberta et celle de la Colombie britannique. Au nord le parc s'étend un peu au delà du 53° parallèle et au sud jusque près de Banff, sur la ligne du Canadian Pacifie. La rivière Athabaska le traverse presque complètement du sud au nord.

La géologie du parc n'avait fait l'objet que d'une très rapide étude pour la préparation d'un guide à l'usage des t ouristes, à l'exception de sa bordure est où se trouvent des gisements de charbon, dans le Crétacé. Une exploitation de ces derniers, qui était en pleine activité lors de mon passage en 1927, était abandonnée en 1929.

D'une manière générale, on peut dire que le Service géologique du Canada voue une att ention spéciale - et cela se comprend fort bien - aux régions minières. Les territoires où l'on ne peut faire que du travail scientifique, surtout s'ils sont d'accès difficile, sont étudiés par des expéditions envoyées par des Universités.

En expédition.

(30 juillet au 12 septembre 1929.)

La carte ci-jointe montre, mieux qu'une longue et fastidieuse description, les trajets effectués. L'expédition peut être divisée en deux parties. Une première, dans la vallée de l'Athabaska (1000 m.), avec Jasper comme point de départ et de retour, la deuxième avec base à B erg Lake (1800 m.) sur le versant nord du Mount Robson (4253 m.), un peu en dehors de la frontière du parc de Jasper, sur territoire de la Colombie britannique.

Dans la vallée de l'Athabaska nous camperons sur rive droite, près de la rivière, d'abord à 25 km. environ de Jasper; puis plus près sur rive gauche.

Notre matériel de campement de plaine est lourd, mais cela importe peu car il est transporté sur camion aut omobile. Autant vivre d'une manière con- fortable, quand faire se peut; dans la seconde partie nous aurons à restreindre notre train de maison car notre matériel sera chargé sur des chevaux.

P endant une quinzaine nous sommes occupés à vérifier, compléter et coordonner les résultats de l'expédition de reconnaissance. Nous travaillons généralement en deux groupes: d'un côté les Suisses qui aiment le cheval et la montagne; de l'autre mon collègue Raymond de Harvard et notre colla- borateur canadien M. Hutchins formant le second groupe qui opère au pied des montagnes et se déplace uniquement à pied. Le cuisinier, un bon compa- patriote de Zoug, trouvé à Jasper, a la garde du camp en notre absence.

Médiocre cuisinier, il remplace la qualité par la quantité, à tel point que je dois mettre ordre à ce gaspillage. Il suit nos conseils et nous quittera à Jasper avec un excellent certificat.

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Fig. 1. Itinéraire de !'Expédition géologique de l'Université de Harvard dans les Montagnes Rocheuses du Canada (1929).

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LE CANADA ET SES MONTAGNES ROCHEUSES. 7

Nous n'oublierons jamais notre montée au Gargoyle, un sommet de 2800m., sur le versant gauche de la vallée. Quand j'avais commandé le déjeuner pour 2 heures du matin, le cuisinier eut beaucoup de peine à me prendre au sérieux. Pensez donc, il fallait allumer le feu à au moins minuit 1 Il n'y a que des Suisses pour avoir de t elles idées sur le continent américain, où l'on n'aime pas se lever matin. A 3 heures nous quittions le campement à la lanterne.

Pour traverser les marécages de l'Athabaska nous suivons la voie du chemin de fer. Après 10 kilomètres sur le ballast le plus gros du monde, nous quittons la voie ferrée pour nous embourber dans une forêt marécageuse, que nous arrivons à traverser en y laissant des lambeaux de vêtements. La · journée commence bien. Nous savons que nous ne sommes qu'au début de nos peines, car la forêt monte haut. Heureusement que nous pouvons suivre le fond d'un torrent qui nous permet de nous élever sans trop dépenser de forces, tout en faisant des observations géologiques.

Ces marches d'approche sont terribles dans la forêt canadienne. C'est une vraie varappe dans des troncs entrelacés où les tricounis, au lieu de mordre, glissent, où la branche à laquelle on s'accroche casse, où le tapis vert sur lequel on compte reprendre son souffle cache un marécage 1 Et les heures succèdent aux heures, le soleil devient brûlant et quand enfin on est dehors de cette satanée forêt, on voudrait pouvoir s'étendre sur l'herbe, se reposer et fumer sa pipe. Sept heures d'une marche, que dis-je, d'une culture physique la plus complète, sac au dos, pour arriver à commencer le travail scientifique de la journée, encore que la zone des pierriers et des pentes d'herbes soit devant nous.

Et l'on va parce que l'on veut savoir ce qu'il y a là-haut, et l'on s'encourage en se disant que le plus pénible est fait et comme dans les Alpes on monte en se défendant de penser qu'il faudra descendre.

Enfin l'épaule, il est 11 h. 30. Je suis exténué et je me reposerai en photo- graphiant et en dessinant tandis que Paréjas et Lombard feront le sommet et vérifieront au marteau ce qu'on voit d'ici. A 16 heures nous commençons la descente et arrivons au camp à 21 heures pour nous faire dévorer par les moustiques.

Un autre jour, à cheval, nous remontons la vallée de Fiddle river pour récolter des Ammonites. Chemin faisant nous nous écartons un peu de notre route pour voir des castors et examiner leurs maisons et leurs barrages.

De Jasper, avant de partir pour Berg Lake, nous faisons une excursion dans la région du Mount Edith Cavell où j'avais, deux ans auparavant, entrevu des phénomènes tectoniques intéressants. Ce fut une course à la suisse. En auto nous gagnons le chalet du lac Edith Cavell (1850 m.), construit sur la moraine latérale de Ghost Glacier, où nous passons la nuit. Le lendemain nous remontons le glacier pour gagner l'épaule de l'arête est. La paroi du Mount Edith Cavell (3617 m.) est imposante. Paréjas qui a fait ce beau sommet, avec des étudiants américains mal équipés, nous conte les péripéties de sa course, ayant été surpris par un blizzard. La montée à l'épaule, qui, il y a deux ans, était en neige, est aujourd'hui en glace vive. Bonne occasion de manier le piolet. Chacun pour soi, rien de tel pour prendre une leçon de taille

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Fig. 2. Profil géologique du Mont Edith Cavell (3617 m.).

D'après Léon W. Collet et Ed. Paréjas.

P, Précambrien: 1, schistes verdll.trcs argileux. - 2, calcaires dolomitiques et oolithiques, avec algues. - 3, schistes argileux. - 4, arkoses et quartzites schisteux. - 5, calcaires dolomitiques marmorisés.

C,, Cambrien inférie11r: 6, quartzites. - 7, schistes argileux. - 8, q uartzites. - 9, schistes argileux. - 10, qnnrtzitcs. - 11, schist es argileux. - 12, quartzites.

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Fig. 3. Profil géologique entre le Mont Robson (4253 m .) et le Moose Pass.

D'après U on W. Collet et Ed. Paréjas.

P, Pl·écambrien. - C,, Cambrien inférieur. - C,, Cambrien moyen. - C,, Cambrien supérieur. - O, Ozarldcn et Ordovicien. - D,, Dévonien Inférieur.

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Léon-W. Collet

Photo Lfon-W- Collet

Photo léon-W. Collet

Cdnddd et Montdgnes Rocheuses Pl. 3

Sur les bords de !'Athabaska

Au fond Roche Ronde, 2299 m

La chaine des Ramparts 3500 m environ

lncavo-Gravure Brunner & Cie. S. A. Zurich

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Léon-W. Co llet

Photo Léon-W- Collet

Photo léon-W. Collet

Maligne Lake, 1790 m Vu de l'aval

Maligne Lake, 1790 rn Vu de l'amont

Canada et Montagnes Rocheuses Pl. 4

lncavo-Gr.svure Brunner & Cie. S. A . Zurich

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LE CANADA ET SES MONTAGNES ROCHEUSES. 9 dans la glace. Après la forêt des jours passés, la montée de cette pente de glace fut une vraie jouissance, même pour ceux qui en étaient à leur première expérience.

Dans la région du Mount Robson (12 au 18 août 1929). A Jasper nous prenons congé du professeur Raymond et de M. Hutchins et partons pour Berg Lake (1800 m.), sur le versant nord du Robson. Nous y séjournerons une semaine dans un ravissant chalet-hôt el, au bord du lac, en face de la paroi du Robson (4253m.). La géologie de la région a été déjà un peu débrouillée par Walcott et par Burling. Notre but est de coordonner leurs travaux et d'établir un profil géologique du Mount Robson au Moose Pass.

Le Robson est sur la ligne de partage des eaux. Il arrête les vents d'ouest et est très souvent entouré de nuages. L'été y est très court du point de vue alpinisme et son ascension ne peut guère se faire avant la mi-août, date de la disparition des neiges d'hiver. Dans certaines années l'ascension est impossible à cause de la neige fraîche qui donne lieu à des avalanches.

A altitude égale les Montagnes Rocheuses, sur la ligne de partage des eaux, ont un caractère de plus haute montagne que les Alpes.

Mon ami et collègue Noel E. Odell qui fit le Robson en 1930 (21 août) estime que c'est la plus pénible de toutes les ascensions qu'il fit dans les Montagnes Rocheuses et les Selkirks.

Du Moose Pass (2100 m.) à la Snake Indian River et à Jasper (19 août au

1e r septembre 1929). Notre travail t erminé dans la région du Robson, nous partons avec un train de 12 chevaux, en reconnaissance géologique, de Berg Lake jusqu'à la vallée de !'Athabaska, en traversant les cols de Moose, Upright et Adeline, puis en descendant la Snake Indian River, affluent de gauche de

!'Athabaska. J'ai dit : en reconnaissance, car cette région n'a pas encore été traversée par des géologues. De retour à Jasper nous mettrons un peu d'ordre dans notre matériel, prendrons des vivres et avec les mêmes chevaux nous pousserons une reconnaissance dans la vallée du Tonkin. Dans la traversée de Berg Lake à la vallée de la Snake Indian River nous espérons pouvoir

ra~corder l'élément t ectonique du Moose Pass à un de ceux que nous avons étudiés dans la vallée de l' Athabaska.

Cette partie de l'expédition sera de beaucoup la plus intéressante, car dès le Moose Pass nous quittons la piste et ce n'est pas une petite affaire que de faire passer un train de chevaux au travers des marécages des vallées, dans la forêt, les éboulements et les rivières, Nous avons avec nous un guide et un cuisinier. Notre guide a tant «célébré» son engagement qu'au lieu de surveiller ses chevaux au premier campement, il cuve son alcool. Résultat: deux chevaux manquent le lendemain. Pendant que nous travaillons dans la région de Mural Glacier le guide retourne à Berg Lake chercher des chevaux. Il est congédié et remplacé par J oe, un Grison qui a quitté la Suisse dès son jeune âge et est devenu le majordome de Berg Lake. Un nouveau guide nous rejoint au campement de Coleman Glacier. C'est un étudiant de l'Université d'Edmonton qui gagne en été de quoi faire ses études en hiver. Il est heureux de se trouver avec des universitaires qui le traiteront en jeune camarade.

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Fig. 4. La rive droite de Maligne Lake, vue du

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LE CAKADA ET SES MONTAGNES ROCHEUSE S. 11

Nous établissons toujours nos camps à la limite supérieure de la forêt pour avoir du bois, de l'eau et du pâturage pour nos chevaux. Du camp nous partons à pied pour faire nos observations. Nous n'emportons pas de nourriture pour les chevaux, ils sont mis en liberté, sans entraves, au camp pour pâturer.

Ils portent encore des clochettes qui permettent au guide de les retrouver le lendemain matin. La peur des ours fait qu'ils se tiennent groupés. Ils ne descendent jamais et montent toujours. Les étapes sont de 6 à 9 heures, sans arrêt. Adieu les galops de chasse de la vallée de !'Athabaska, car la caravane chargée ne se déplace qu'au pas. Dans la forêt le guide, qui est toujours en tête, suivi des animaux de bât, doit fréquemment mettre pied à terre pour, à coups de hache, frayer le chemin. Le cuisinier doit souvent lui venir en aide.

Dans les mauvais passages nous conduisons nos chevaux par la tête. Ce sont des bêtes extraordinaires, au pied plus sûr que celui de nos mulets. Ils passent l'hiver en plein air et doivent trouver leur nourriture. On comprend que ceux qui en réchappent soient des bêtes solides.

Le soir, au camp, nous fumons autour d'un énorme brasier en parlant du pays, des zones, de la politique. Que nous sommes loin des soirées passées ensemble au Jungfraujoch! Le camp d'Adeline Pass restera gravé dans notre mémoire. Nous étions exténués, nos chevaux s'affaissaient. Manger et dormir:

tel était notre plus ardent désir, quand, en contournant un épaulement, apparaît un splendide emplacement pour notre camp, dominé par un grandiose che- vauchement de Précambrien sur un synclinal de Dévonien. Paréjas et Lombard se voient déjà, le jour suivant, descendant l'arêt e de Dévonien à la double corde pour en relever la coupe tandis que je suivrai le plan de chevauchement et que, non sans quelque appréhension, j'assisterai, à la jumelle, à leurs exploits.

La Tonkin Valley (3 au 7 septembre). Notre campement se trouve pour plusieurs jours au bord du lac des Améthystes (2100 m.) qui est dominé par la paroi de 1000 m. des Ramparts, saupoudrée de neige fraîche. Vision splendide par ces claires journées d'automne. Nous ne nous lassons pas de regarder cette muraille entièrement entaillée, comme le Mount Edith Cavell, dans les quart- zites du Cambrien inférieur. Nous regardons, comme si nous ne devions plus voir. C'est que demain nous serons à Jasper et qu'il faudra démobiliser.

Jasper. - La saison est terminée. Tous les deux jours, comme à Zermatt en automne, défilent des troupes de touristes venus en vitesse, à prix réduits, pour admirer les montagnes.

Une récente chute de neige a clarifié l'atmosphère. C'est l'automne dans toute sa beauté, avec des teintes inconnues en Suisse, où domine le rouge, à la partie inférieure des montagnes. Alors qu'en été les sommets calcaires, des deux côtés de !'Athabaska, semblaient se fondre dans le ciel, aujourd'hui ils se détachent avec une netteté admirable.

Les emballages sont terminés; Paréjas et Lombard partent pour Van- couver, voir la côte du Pacifique. Ils rentreront par Banff et Lake Louise et nous nous retrouverons à Winnipeg pour aller aux chutes du Niagara.

Traversée du Shovell Pass (2400 m. env.). - Gens et bêtes sont exténués après un superbe ét é. Cependant une caravane, à cheval, remonte la vallée

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LÉON W. COLLET.

où s'étalent les lacs .de Médecine et de Maligne. La fatigue paraît aussi s'être emparée du premier de ces lacs. Il est à moitié vide. Il appartient au type du Daubensee sur la Gemmi, sans émissaire visible. Les Indiens lui donnèrent le nom de Médecine, pensant qu'il s'agissait de quelque sorcellerie. Le lac de Maligne, avec ses étroits, ses parois plongeant dans l'eau, est une réduction du lac des Quatre-Cantons, sans habitations.

Sur la piste entre les deux lacs des caravanes rentrent, après de longs jours passés en plein air. Voici un des guides suisses de Jasper qui croise la caravane montante. Grüss Gott wohl ! Une cordiale poignée de main.

Devant le chalet de Maligne, un vétéran de la Section genevoise du C. A. S. s'efforce de faire comprendre à un guide canadien tout l'intérêt qu'il y aurait, du point de vue scientifique, à rentrer à Jasper le len- demain par le Shovell Pass au lieu de refaire la même route, le long des lacs. C'est une course de deux jours, qui n'a été faite en un jour qu'une seule fois, avec des chevaux en parfait état. Les miens ne tiendront pas le coup, ils sont éreintés, dit le guide! Et si je m'engage à faire toutes les montées et toutes les descentes à pied, dit l'autre. All right, Professor!

Le lendemain à 5 heures la petite caravane s'engageait dans les pâturages, puis vint la zone des pierriers. La piste est bonne et la marche rapide. La crête est formée des mêmes roches, des quartzites du Cambrien inférieur, que celles trouvées au Mount Edith Cavell et dans la chaîne des Ramparts de la Tonkin Valley. Mais ici on est sur la partie frontale de la grande nappe cas- sante, que l'on voit , entre les lacs de Médecine et de Maligne, chevaucher les calcaires gris du Dévonien et du Carboniférien. Quelle belle vision géologique!

Des mouflons s'arrêtent de brouter quelques rares herbes et la caravane passe. Au col, quelques minutes d'arrêt pour regarder la vallée de !'Athabaska que dominent le Mount Edith Cavell et les pics de la Tonkin Valley. Un peu au-dessous du col, voici le chalet où les caravanes d'été passent la nuit, et où un gardien prépare les repas. Mais la porte est ouverte, y aurait-il du monde? Des ours se sont introduits dans la cabane, après en avoir forcé la porte. Un désordre indescriptible règne aux alentours, où gisent pêle-mêle le fourneau, des meubles et des ust ensiles de cuisine, courbés ou cassés. N'ayant rien trouvé à manger, il semble que les animaux se soient ainsi vengés.

La descente dans la vallée de !'Athabaska est du genre de celle du col du Jorat dans la vallée du Rhône. Il semble que l'on descende dans les entrailles de la terre. Et dire qu'il est des touristes qui font toute cette descente à cheval 1

Le soleil se couche quand la caravane atteint !'Athabaska, mais ici la piste est excellente, une vraie piste de manège. Les coyotes hurlent à la lune que la caravane marche encore.

Alpes et Cordillères.

Emile Argand a montré que les Alpes se sont formées dans un sillon marin ou géosynclinal, la Thetis d"Eduard Suess, qui séparait l"Europe de l'Afrique aux temps mésozoïques.

Six nappes ou mieux six plis couchés sont sortis du géosynclinal.

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Léon-W. Collet

Phot. Augustin Lombard

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Phot. l éon-W. Collet

.

Cdnddd et Montdgnes Rocheuses Pl. 6

La caravane traversant la Snake lndian River

Forêt brûlée, Shovel Pass

Au fond le Mount Edith Cdvell

lncavo-Gravure: Brunne:r a Cie:. S. A. Zurich

(19)

Léon·W. Collet

Phot. Lfon -W. Colltt

Mount Robson (4253 m), versdnt Nord Vu du Mumm Peak

lnc.vo-Gravurc Brunncr a Cit. S. A. Zurich

Canada e:t Montdgne:s Rocheuses Pl. 5

(20)

LE CANADA ET SES !liONTAGNES ROCHEUSES,

Fig. 5. La partie frontale de la nappe cassante la plus externe des .Montagnes Rocheuses.

D'après L éon W. Collet et Ed. Paréjas.

13 NE

0, Ordovicien. - D., Dévonien inf. - D,, Dévonien moyen. - D., Dévonien supérieur. - Cr, Crétacé.

La première question qui se pose à l'esprit quand on se rend dans les Montagnes Rocheuses est : ont-elles été formées de la même manière que les Alpes?

Peu nombreux sont les géologues qui ont essayé de résoudre ce problème qui au fond est celui de la formation des Cordillères de l'Amérique du Nord

Fig. 6. Les plissotements dans le Crét acé, sur la bordure externe des .Montagnes Rocheuses, causés par le chevauchement d' une nappe cassante.

D'après Léon W . Collet et Ed. Paréjas.

Ds. Dévonien moy en. - Cr. Crét acé.

(21)

14 LÉON W. COLLET.

NE

--- ><

Chevauchement de Pyramid

Fig. 7. Une nappe cassante de la partie interne des Montagnes Rocheuses.

D'après Léon W. Collet et Ed. Paréjas.

P , Précambrien. - C,, Cambrien inférieur. - D., Dévonien. - i\f, :Mississipien.

et des Andes de l'Amérique du Sud. Certains ont voulu voir dans les Cordillères une chaîne géosynclinale complexe dont l'avant-pays serait le Bouclier cana- dien et dont l'arrière-pays serait aujourd'hui effondré sous le Pacifique. Bien que les résultats de l'exploration des Cordillères soient assez rudimentaires, comparés à ceux de l'exploration des Alpes, il semble que l'on puisse, d'ores et déjà, envisager que les Cordillères et les Andes ont une histoire totalement différente de celle des Alpes.

Toujours en avant-garde, Emile Argand, dans son mémoire sur la Tecto- nique de l'Asie, nous parle incidemment des Cordillères de l'Amérique du Nord, en fonction de la théorie des translations continentales de Wegener. En dérivant vers l'ouest, les deux Amériques, après s'être détachées de l'Europe et de l'Afrique, ont vu leur talus continental se déformer, se disloquer de par la résistance opposée par le fond du Pacüique. A ces dislocations Argand a donné le nom de plis de fond. Ce qui distingue donc le plissement de fond du plissement dans le géosynclinal, c'est qu'il affecte la masse continentale même et non pas seulement une zone élastique comme dans le géosynclinal.

Des chaînes entières peuvent ainsi provenir d'un plissement de fond.

La structure des 1\iontagnes Rocheuses.

Les Montagnes Rocheuses, comme nous l'avons vu précédemment, représentant la bordure orientale des Cordillères, doivent donc posséder une structure en plis de fond. C'est bien ce que montrent les profils que j'ai établis avec mon ami et collaborateur le professeur Paréjas.

Les Montagnes Rocheuses, de leur bordure orientale au Col de la Tête Jaune (Yellow Iieaù Pass), soiL le luug ùe la vallêe de ~ortie de l'Athaba:ika (50 kilomètres env.), sont_ formées par sept nappes cassantes issues de plis de fond. On comprendra l'importance de ces dislocations en tenant compte

(22)

LE CANADA ET SES MONTAGNES ROCHEUSES. 15 qu'elles affectent en certains points toute l'épaisseur des terrains sédimentaires du Précambrien jusqu'au sommet du Crétacé!

Les résultats de l'expédition géologique de l'Université de Harvard dans les Montagnes Rocheuses du Canada (Jasper National Park, 1929) confirment absolument les profils publiés par Reginal A. Daly et par Bailey Wiilis de régions plus méridionales, et par là même les vues d'Emile Argand sur la tectonique des Cordillères.

Genève, Pentecôte 1932.

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Références

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