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Le massif de Trient: étude pétrographique

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Le massif de Trient: étude pétrographique

DUPARC, Louis, MRAZEC, Ludovic

DUPARC, Louis, MRAZEC, Ludovic. Le massif de Trient: étude pétrographique. Archives des sciences physiques et naturelles, 1894, vol. 3e période, t. 22, p. 357-372,pl.V

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:109094

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1 / 1

(2)

ExTRAIT DES Archives des Sciences physiques et naturelles. ·

LE MASSIF DE TRIENT

ÉTUDE PÉTROGRAPHIQUE

PAR

L. DlJPA.RC et L. l!IRA.ZEC

Avec une planche.

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Le massif de Trient forme l'extrémité nord de celll

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Mont-Blanc. Il comprend les massifs des Grands, ~" 1/

Ecandies et celui d'Orny jusqu'au vallon de Champex. 'é'"'4r;,Rf

l'ouest et au sud il est limité par les arêtes dentelées de l'Aiguille du Tour, des Aiguilles-Dorées et du Portalet.

C'est A. Favre qui donna les premiers renseignements précis sur cette région; mais il borna principalement ses recherches à la délimitation de la protogine. Gerlach plus tard ajouta quelques renseignements nouveaux, mais en somme se borna à vérifier les données du savant gene- vois. En reprenant l'étude détaillée du Mont-Blanc nous avons eu à nous occuper de cette région, et avons som- mairement, dans une note à

r

Académie des Sciences', exposé les l'ésultats de nos recherches de l'an dernier;

ce sont ces résultats que nous développerons ici d'une manière plus détaillée.

Le massif de Trient est entièrement cristallin; au cen- tre il est formé par de la protogine dont on trouve le

1 L. Duparc et L. Mrazec. Sur l'extrémité nord-est du massif du Mont-Blanc. Comptes ?'endus 1894.

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contact filonien dans la gorge de Vesvet, et sur les bm·ds par des micaschistes plus ou moins injectés. De nombreux et puissants filons de granulite percent sur une longueur de deux à trois kilomèt1·es ces micaschistes et les roches amphiboliques subordonnées.

Extél'ieurement à celles-ci les schistes injectés devien- nent gneissiques et au col de Balme s'appuient sur le synclinal sédimentaire de Chamonix. Celui-ci est bordé par une mince bande de cargneules étirées par places au contact.

Sur la rive droite du Trient, à la protogine dont la limite descend dans le vallon de Dunant, succèdent des schistes granulitisés; puis, près du col de la Forclaz on retrouve un petit synclinal liasique fortement pincé dans le cristallin; dans le voisinage du col apparaissent les cornes feldspathiques.

Au nord-est le massif de Trient est limité par le vallon d'Arpette, dont les sommets qui dominent la rive gauche, à sa voir : les Clochers d'Arpette, Six CaiTO et Zen eppe, sont encore en protogine. A l'est la protogine est criblée de filons granulitiqnes qui par place passent à une peg- matite graphique. A la Breya, au-dessus de Champex, c'est une belle microgranulite qui la traverse. Si de là on passe au sud du massif on ne trouve plus que de la pro- togine.

Nous décrirons succesivement dans leur ordre les di- verses roches de ce massif en commençant par les roches éruptives.

1. La protogine du massif de Trient.

Cette roche se distingue de prime abord par son facies franchement granitoïde, et par l'absence de variétés

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LE MASSIF DE TRIENT, 3 gneissique.s si fréquentes du côté d'Argentières et de l'Ai- guille-Vet·te. Les enclaves y sont plus rares, comme du reste dans le type que nous avons qualifié de granitoïde, mais en r·evanche y sont généralement considérables. On en obser·ve par exemple une énorme dans le couloir qui du col des Chamois descend sur le glacier de Trient, et plusieurs petites dans l'arête qui joint les deux pointes d'Orny.

Les éléments constituants sont ceux de la p1·otogine ordinair'e. Le zircon, l'apatite, la magnétite et le sphène sont principalement à l'état d'inclusion dans la biotite, rarement libres.

L'allanite dont nous avons déjà démontré l'extrême diffusion dans la protogine est dans cette partie du mas- sif remarquablement développée. On la trouve en prismes brisés et extrêmement fissurés allongés selon pit' (00 t) ( 1 00), atteignant parfois jusqu'à 1.20 millimètres de lon- gueur.

Le relief est très fort, la couleur brun très foncé, variable du reste dans les différentes régions d'un même minéral. Certaines sections offrent une stmcture zonaire remarquable. Elle est dans la majorité des cas polychroï- ques avec ng brun noirâtre, nm bmn rouge, np brun vert.

On rencontl'e cependant cel'tains fragments où le poly- chroïsme manque. La coulent' est alors toujours très fon- cée et le minéral presque monol'éfringent. Sur, g' (01 0) l'extinction rapportée au clivage est de 39o. La biréfrin- gence ng- np est faible; nous n'avons pu la mesurer directement car la dispel'sion et la coloration du minéral comme aussi J'inégalité de la composition d'un même individu, rendent une étude plus détaillée impossible.

L'a!lanite renferme souvent à l'état d'inclusions des

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prismes d'apatite et des grains de magnétite; beaucoup plus rarement on twuve à l'intét·ieur un grain d'épidote;

dans cè cas l'orientation optique des deux individus est différente. En revan.che l'épidote forme souvent couronne autout· de l'allanite, quelquefois même un ct·istal d'or- thite. se transforme sur les bords en épidote, comme s'il

~ avait eu en quelque sorte une concentration des élé- ments rares.

La biotite est d'un beau vert de velours, rarement on observe une alternance de bandes vertes et brunes sépa- rées par des éléments ferl'Ugineux. Polychrofsme très fot·t dans les tons vert-olive et vert clair. Sur p (00·1) on ob- serve deux axes trè5 rapprochés autour d'une bisectrice négative. Cette biotite est riche en inclusions de zircons en prismes pyramidés, ayant 0.03 millimètres avec a~l­

réole polychroïque fréquente; d'apatite, puis .de fet· titané parfois entouré d'une zone de leucoxène. Le sphène est peut-être secondaire. Au point coté 2602 sur l'arête Orny Bréya la biotite l'enferme beaucoup de sagénite;

le mica est alors moucheté, les parties plus foneées sont aussi. plus bii·éfrii)gentes .. De forts grossissements y montrent en outre des petites lamelles noires et opaques groupées en étoile hexagonale {fer titané). Cette biotite subit divers genres d'altérations soit d'origine mécanique soit d'origine chimique. Ainsi les cristaux de .mica s'écail- lent et donnent naissance à de fines lamelles vertes poly- chroïques qui d,eviennent autant de nouveaux individus.

D' autl'es fois c'est J'épigénie selon p ( 00'1) en chlorite vel'te peu ;polychroïque qui domine; puis aussi une épi- dotisation plus ou moins complète qui dans eertains échantillons peut supprimet· entièrement le mica. Nous ne dil'Ons pas grand'cbose des feldspaths qui n'ont rien

(6)

LE MASSIF DE TRIENT. 5 de particulier. L'oligoclase est assez abondant, le micro- cline et l'anorthose ne sont poiùt rares, quant

a

l'ot·those en grandes plages il a ses caractères habituels.· Le quartz est pt·esque entièrement granitique, riche en inclusions liquides avec libelle; La deuxième venue manque presque complètement du moins au cœur du massif.

Analyses des protogines de Trïent.

No 1 N<•2 Nos No4 SiO,

...

72:15 72.08 74.00 i6.20 Fe,03

....

16.'12 ' 13.54 13.82 '12.89 Al,03

....

2.23 3.06 2.18 1.91 CaO

...

1.20 Lt5 '1:05 0.50

MgO ... 0.32 0.40 0.33 0.80

K,O ... 5.71 4.76 3.93

Na,O ... 3.4·3 4.33 3.19

Perte au feu 0.74 0.51 1.'16

No '1 : Pt·otogine du pas d'Arpette.

No 2 : » du Pissoir.

N" 3 : )) Rocherspolis avant le sommet S. de 1a pointe d'Orny.

4.. : Protogine du cirque avant la Pointe d'Orny;

type un peu spécial et schisteux.

Il. Les enclaves dans la protogine;

Elles y forment dans l'arête qui joint les deux sommets de la pointe d'Omy plusieurs intercalations de faible épaisseur sous forme de lentilles d'une roche schisteuse, grise, d'aspect satiné, donnant des arènes sablonneuses,

(7)

6

mais d'autres fois très compacte d'aspect corné se délitant alors en dalles.

L'œil nu y voit alors de nombreux gr·ains de quart.z.

Au microscope, cette roche est encore très détritique et représente évidemment un facies analogue aux cornes de la région. Dans un fond feldspathique mal individualisé et flou, on voit aux forts gwssi:;;sements se développer une multitude de paillettes de sél'icite; puis par places des plages chloriteuses et enfin des aiguilles très fines d'am- phibole brunâtre assez polychroïques dans les tons bruns verdâtres. L'épidote en petits grains, puis le)encoxène y sont dispersés partout en compagnie de grains d'hématite.

Par· places on trouve une ou deux plages de quartz arron- dies, à extinction parfois onduleuse, de très grande dimension par rapport aux autres éléments de la roche;

dans le voisinage immédiat de celles-ci les éléments de la roche, notamment les petites aiguilles d'amphibole, séri- cite, mica et grains de quar·tz; l'aspect est analogue à celui qu'on observe dans certains ga lets du houiller •, où des grains de quartz détr·itiques sont environnés de couron- nes semblables; de plus les aiguilles d'amphibole viennent souvent s'insérer dans ces plages du quartz, comme c'est également le cas pour les paillettes séricitiques des galets précités.

Il est à remarquer que le quartz grannlitique fait com- plètement défaut, et le;; nombreuses coupes que nous avons examinées ne montrent pas de phénomène d'injec- tion. A cet égard, ces enclaves" sont fort différentes de celles que nous avons décrites antérieurement.

1 L. Duparc et L. Ritter. Les formations du carbonifère et les quartzites du trias. Mémoù·es de la Société de physique, 1884.

(8)

LE MASSIF DE TRIENT. 7 Analyse des enclave.~ d'Orny.

Nol No 2

SiO,

...

54.65 54.60 AI,O, ... '19.30 i6.31 Fe,O, ... 2.69

8.84 FeO ... 4.96

MnO ... traces

CaO .•.... 4.50 3.45 MgO

...

5.4'1 6.00 K,O ... 4.83 4.75 Na,O ... 3.12 3.49 Perte au feu 1.77 L56 No 1 : Première enclave de l'arête d'Orny.

N° 2 : Seconde '•» )) «

III. Les granulites et les pegmatites.

De nomb1·euses granulites perçant la protogine s'ob- servent dans l'arête Omy-Breya longée par le sentier qui de Champex remonte par Arpette à la cabane d'Orny.

Elles ne diffèrent pas essentiellement de celles que nous avons décrites anté1·ieurement. Généralement pauvres en mica noir, elles renferment du mica blanc et sont riches en microcline tandis que l' oligoclase s'y efface. Le quartz est toujours granulitique. C'est parmi ces filons que nous avons découvert un filon de pegmatite g1·aphiqu~ à grain fin, identique à celle que nous avions jadis trouvée dans une moraine du Val Fe1Tet italien. Cette pegmatite est composée d'oligoclase, mict·ocline, orthose et quartz, le tout formant un assemblage absolument graphique; le mica vert est rare et chloritisé.

(9)

8

Quand à la microgranulite de la Breya, nous l'avons déjà décrite dans un pt·écédent mémoire 1 Des nouveaux échantillons récoltés en place n'ont fait que confirmer nos observations précédentes ainsi que celles de M. le profes- seur Grreff. Cette microgranulite est très compacte avec peu de mica toujours chloritisé et quelques gt·ands cris- taux d'oligoclase et d'orthose, puis du quartz bipyramidé;

la pâte est finement microgranulitique, par place se déve- loppe un peu de quartz globulaire. Ajoutons en passant, que si les gt·anulites sont fréquentes dans les conglomé- rats du houiller, les microgt·anulites manquent générale- ment, il est donc en tout cas entre ces deux roches une différence d'âge que nous avions du reste déjà pressentie dans un mémoire antérieur.

Analyse de la microgranulite de la Breya.

SiO, 75.81 Al,O, 13.70

FeO 2.24

CaO 0,72

MgO traces

KiO 4-.16

Na,O 3.96

Cette composition chimique correspond exactement à celle des microgr·anulites de Lautat·et décrites par M. Ter mi er' et s'éloigne assez sensiblement de celle du Grand-Mont dans le massif de Beaufort'.

1 L. Mrazec. La protogine du Mont-Blanc. Thèse. Genève 1892,

2 Cornptes rendus 1892.

8 L. Duparc et E. Ritter. Les massifs cristallins de Beaufort et Cre vins. Etude pétrographique. A1·chives 1893.

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LE MASSIF DE TRIENT. 9

IV. Les micaschistes et granulites à mica blanc.

Ces derniers sont développés principalement dans les rochers des Grands, ils s'appuyent vers le sud contre la pt·otogine et vet·s le not·d contre les micaschistes granuliti- tisés des Grandes Autannes. En principe ces micas- chistes de couleur foncée sont partout granulitisés, là en- core le type primitif a disparu, et c'est la gran utilisation filonienne qui seule se rencontre.

Les variétés protoginisées par injection feuillet par feuillet font ici défaut, comme structure ces micaschistes granulitiques sont d'un type banal.

Ils renferment une biotite brune riche en inclusions, fréquemment épidotisée et chloritisée, associée à du quartz moiré, le tout est pénétré et disloqué par les élé- ments d'une granulite à mica blanc très acide qui donne naissance à de véritables lentilles de quartz granulitique.

Dans les micaschistes, on t1·ouve de puissants filons de granulites à mica blanc, affectant une disposition en bancs ou en dalles, qui par place deviennent fortement schisteux en prenant une allure pseudogneissique et en passant ainsi aux schistes granulitisés. Ces g1·anulites tra- versent les arêtes rocheuses qui dominent les Pétoudes, la gorge du Jorneretta et la Croix de Bron.

A l'œil nu c'est une roche blanche à feldspaths bleuâ- tres avec du mica blanc, comportant par places de la tourmaline et passant alors au type pegmatoïde.

Sous le microscope les éléments constituants sont : Zircon, sphène, apatite, fer titané, tommaline, gr·enat, oligoclase, orthose, microcline, muscovite, quartz; puis éléments secondair·es habituels.

(11)

••

LE MASSIF DE TRIENT.

Le zircon en beaux prismes pyramidés est primm·dial tandis que l'apatite, le sphène, etc., proviennent sans doute du mica noir des schistes traversés par cette granulite.

La tourmaline est toujours brisée, "parfois exceptionnelle- ment abondante. Elle est brunâtre, montt·e souvent des zones d'accroissement dont le centre est plus clair ou en- core des taches bleues, ng brun rouge, np brun clail· ou encore ng bien clair, np bleu pâle, ng-np = 0,020.

Le signe est négatif, la croix noire se disloque parfois légèrement.

Les inclusions y sont rares. Les fissures du minét·al sont occupées par de la chlorite et de la magnétite. Les divers ft·agments de tourmaline sont ressoudés par le quartz et le feldspath, elle s'est donc ségrégée avant ces éléments, il n'est pas rare du reste de voir les débris de tourmaline complètement moulés par l'oligoclase. Le grenat est peu ft·équent, en petits gl'ains roses, craquelés.

Les feldspaths sont acides; l' oligoclase est rare, le micl'O- cline assez habituel. Tous sont plus ou moins vel'micu- lés.

La muscovite est en belles lamelles incolores, 2 V = 35• autour d'une bisectt·ice négative. Quelques plages bri- sées de qna!'tz granitoïde; qua!'tz granulitiqne abondant.

Ces granulites renferment très souvent des tt·aînées et des lambeaux de micaschistes, c'est ce qu'il leur commu- nique cette structure schisteuse parfois gneissique.

Elles ont subi les actions dynamiques générales dans tout Je massif et qui se traduisent pat· les manifestations microscopiques très connues.

C'est à ces mêmes granulites què nous rattachons les lentilles pegmatoïdes des schistes environnants dont nous avons déjà donné une description et une interprétation

(12)

=

LE l\IASSIF DE TRIENT. H exacte dans une note précédente sans avoir eu connais- sance des dites granulites.

Analyse de la granulite des Grands : Si02 -

Fe,Al,O,

=

CaO -

MgO K,O Na,O

71.64

17.'12 (traces de ferseulement).

1.62 3.95 3.87

V. Les amphibolites et les éclogites.

Elles constituent l'arête rocheuse qui s'élèYe au-dessus de Pétoudes.

La forme déchiquetée et l'aspect sauvage de cette arête ainsi que sa coloration rougeâtre indique de loin déjà la p1·ésence de ces amphibolites.

Celles-ci comme les micaschistes sont traversées et in- jectées par la g1·anulite; Je type purement amphibolique paraît manquer et à l'amphibole s'associe toujours une plus ou inoins grande quantité de quartz.

Chez les variétés les plus amphiboliques toujours schis- teuses, la roche est très compacte et de couleur foncée.

Elle est constituée par des c1·istaux serrés et alignés d'amphibole entre lesquels on trouve quelques grains de quartz. Les zones à grands cristaux d'amphibole alternent avec d'autres à structure plus fine chargée d' épidote, de zoïsite, puis de chlorite, de séricite et de quartz. La homblende parfois mâclée selon h' est verte et très forte- ment polychroïque oc

=

18°, Par altération il naît du mica brun et de la zoisite, de l'hématite, puis par places

(13)

12 LE MASSIF DE TRIENT.

quelques petites gouttelettes de quartz; On tt·ouve aussi dans la roche quelques rares et petits grenats entourés de chlorite et de zoïsite, voire même de l' oligoclase, du leu- coxène et du fet· titané.

Ce type par injection passe à une Yél'itable gr·anulite amphibolique, contenant alot·s en outt·e des éléments pré- cités, une biotite primait·e, brune, avec inclusions de sa·

génite et zircon, puis des feldspaths vermiculés et du quartz granulitique. Les amphiboles forment alors souvent des associations pet·thitiques avec le feldspath; ce5 plages mi- cr·opegmatoïdes ont pour chacun des deux minéraux une orientation optique unique. Sous des grossissements plus forts ces groupements se résolvent en agrégats grenus de feldspath, amphibole et de quar·tz.

Les éclogites de Trient ont fait antérieurement l'objet d'une note préliminaire. Depuis lors nous avons examiné un très grand nombre de ces roches récoltées en place par nous dans lem véritable gisement que nous avo1ls dé- couvert. Dans l'arête de Pétoude elles forment des lentil- les séparées par des filons de granulite. Ces roches très compactes sont en général couvertes d'une mince couche ocreuse; elles renferment des grenats visibles à l'œil nu en proportion très variable.

Nous décrirons d' abor·d leurs divers éléments consti- tuants en examinant ensuite leurs divers modesd'associa- tion.

L'apatite est un élément plutôt pre qui se présente en cristaux hexagonaux comts et assez ,:olumineux; on y ob- serve parfois un tt·ès léger polychroïsme dans les tons violacés, ils renfer·ment des inclusion8 noit:es poussiéreu- ses.

Le fer titané est abondant en grains informes entourés

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LE MASSIF DE TRIENT. 13 de leucoxène, quelquefois :par du rutile. Il est inclus soit dans l'amphibole ou Je gr·enat; souvent aussi libre dans la roche.

Le rutile se pr·ésente en grains ou en cristaux ayant jusqu'à 0,32 mm. II est polychroïque avec ng brun jau- nâtre, np jaune pâle.

Le sphène si abondant dans d'autres éclogites, est ici au contrair·e plutôtrare et génér·alement inclus dans l'amphi- bole.

Le pyro:pène. varie énormément au point de vue quanti- tatif. Souvent il fait complètement défaut, on est tr·ans- ' fm·mé en amphibole. Il est incolore ou légèr·ement brun jaunâtre et s'éteint à 45° sm: g'. Il forme parfois de véri- tables mici'Opegmatites avec le quartz'.

Les amphiboles. sont multiples. On trouve d'abord une belle hornblende verte, très polychroïqne en géné!'al, avec ng vert bleu ou vert brunâtre, nm vert brun on brun pâle, np brunâtre ou incolore. Sur g' extinction entre 18-22°.

ng-np peut atteindre 0,024., mais peut cependant rester notablement au-dessous de ce chiffre. La màcle h' (WO) n'est point rare.

Cette amphibole, comme le pyroxène forme également des associations mjcropegmatoïdes avec le feldspath. Cette hornblende est la plus répandue. On trouve aussi de l'ou- ralite, puis de l'actinote peu abondante comme produit secondaire.

Dans .certaines . plages de grenat on observe quelques petits cristaux d'un minéral brun sans .contom net, à allongement positif, s'éteignant sur une face parallèle au plan des axes à 8° de la trace du clivage. La .bisectrice

1 Voir L. Duparc et L. Mrazec, Roches amphiboliques du Mont- Blanc . .Archives 1893.

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est négative, le polychroïsme ng brun rouge, nm brun, np jaunâtt·e. La biréfringence ng-np est très élevée. Ce minéral est probablement une hornblende fel'!'ifère.

Le grenat, rare dans certains spécimens peut devenir si abondant dans d'autres qu'il forme à lui seul la roche entièr·e. Il est rouge brun, légèrement rose en coupe mince, riche en fer, alumine et chaux. Ses plages sont fortement craquelées et toujours légèrement biréfringen- tes ; cette biréfl'ingence est du reste variable dans un même grain. Il contient des inclusions de rutile, horn- blende et fer titané. Ses altérations sont variées, nous y reviendrons plus loin.

Les feldspaths essentiellement variables sont surtout des plagioclases. C'est soit de l'oligoclase soit aussi de J'andésine. L'extinction sur g' y est dans ce cas de

- t

et les extinctions entre deux lamelles consécutives dans la zone de symétrie de 50". Ce feldspath peut se charger de zoïsite.

L'orthose existe également.

Le quartz, rare généralement, peut dans certaines va- riétés voisines des granulites, imprégner toute la roche.

Il est alors riche en inclusions liquides.

Parmi ces roches on peut distinguer plusiems types d'association.

Le premier est réalisé dans l'éclogite que nous avons décrite antér·ieurement ' où le grenat en quantité varia- ble se réunit aux éléments précïtés, le pyroxène diop- side y étant toujours abondant et formant avec le quartz de micropegmatites caractéristiques.

Le second type est toujolll's très pauvre en quartz et

1 L. Duparc et L. Mrazec. Notes sur les roches amphiboliques du Mont-Blanc. Archives1893.

(16)

LK l\IASSIF DE TRIENT. 15 feldspath. Le pyroxène y est fm·tement altéré et n'y forme point les micropegmatites précédentes.

Entre les craquelures du grenat de ce type d'éclogites on observe une masse faiblement biréfringente analogue à une serpentine et contenant de nombreux gr·ains de 'WÏ-

site et d'épi dote. Cette altération s'étend parfois sur tout le minéral, qui est remplacé par une maille analogue à celle du péridot et remplie des produits de décomposition précités. Par places même le grenat est encore plus com- plètement décomposé et donne alors un agrégat radié de zoïsite, épidote, amphibole, chlorite, hématite et limo- nite.

Le troisième type passe à la gr·enatite. La roche est en majeure partie composée de grenat tandis que les inters- tices sont remplis par un mélange des minéraux dont nous avons par·lé. Ce grenat est toujours riche en inclusions; ses fissures sont soulignées par nne matière ocreuse, de plus dans certaines de ces craquelures on observe une chlorite verte, légèrement polyclwoïque qui en modèle les plus fins détails. Autom des grenats on r·emarque souvent des au- réoles à fibrilles r·adiées, formées pr·incipalement d'amphi- bole et d'épidote.

Le quatrième type peut être qualifié de feldspathique.

Cet élément y est disséminé partout et moule par places les autres minéraux. Le grenat dans ce type est remarqua- blement frais.

Nous avons analysé les types 1, II et IV.

Les résultats sont tr·ès concordants bien que la stmc- tme soit assez différ·ente, ils montrent en tout cas une roche réellement basique dans laquelle la chaux et le fer·

abondent tandis que la magnésie est toujours en quantité inférieure à la chaux. Les alcalis ne dépassent guère 2

(17)

16

Analyses.

N°l N°II No IV

Si02 - 48.75 49.12 45.35

Al203 - 14.32 16.07

24.25 Fe2Û3

-

18.31 1 18.5i

CaO - 10.55 -10.34 11.36

MgO - 7.37 7.02 7.18

K,O - 0.48 0.88

Na,O - 1.31 1.80

Traces de MnO et TiO,.

Un fait digne de remarque c'est la résistance qu'oppose à la granulitisation l'ensemble de ces roches basiques.

Tandis que les micaschistes du voisinage sont profondé- ment injectés, les éclogites, au contact même des filons de granulites sont t1·ès peu modifiées, elles fixent simple- ment un peu de quartz et de feldspath et la granulite elle-même, n'éprouve aucune modification endomorphe.

Genève, laboratoire de minéralogie de l'Université.

1 L'oxyde ferreux n'a pas été séparé.

(18)

Arête des éclogùes.

1 = Granulite. - ~ = Amphibolites et éclogiteo.

Oroix de Bron et glacier des Grands.

j

=

Granulite. - S

=

Schistes micacés.

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