• Aucun résultat trouvé

Épidémiologie de la lithiase urinaire chez les militaires franc ¸ais au cours de

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Épidémiologie de la lithiase urinaire chez les militaires franc ¸ais au cours de"

Copied!
7
0
0

Texte intégral

(1)

Disponibleenlignesur

ScienceDirect

www.sciencedirect.com

ARTICLE ORIGINAL

Épidémiologie de la lithiase urinaire chez les militaires franc ¸ais au cours de

l’opération Serval

Epidemiology of urinary stones in the French military during the operation Serval

H. Abdourahman

a,∗

, F.-R. Desfemmes

a,b

, A. De Chaumont

a

, B. Molimard

a

, M. Dusaud

a

, A. Houlgatte

a

, X. Durand

a

aServicedechirurgieurologique,hôpitald’instructiondesarméesduVal-de-Grâce,74, boulevardduPort-Royal,75005Paris,France

b9eantennechirurgicaleaérotransportable,France

Rec¸ule6juin2014;acceptéle24juillet2014 DisponiblesurInternetle22aoˆut2014

MOTSCLÉS Lithiaseurinaire; Épidémiologie; Opération extérieure; Traitement

Résumé

Objectifs.—Lacrisedecolique néphrétiqueestunepathologiefréquemment rencontréeau cours des opérations extérieures(Opex) menées récemment par l’armée franc¸aise et peut nécessiterunrapatriementsanitaireenmétropole.Lessoldatsdéployésdansleszonesarides sont exposés à un risque accru de survenue de lithiases urinaires. Le but de notre étude estd’analyserlesfacteursderisque,lafréquenceetlesmodalitésdepriseenchargedela maladielithiasiqueurinairesymptomatiquechezlesmilitairesfranc¸aisrapatriéspourcolique néphrétiqueaucoursdel’opérationServal.

Méthodes.—Notre étude a porté sur les militaires franc¸ais rapatriés du Mali pour colique néphrétique entre le 11janvier et le 30novembre 2013. Pour chaque patient, nous avons recensé:âge,sexe,datededéploiement,datedelacrise,antécédentspersonnelsetfamiliaux delithiaseurinaire,traitementmédicalinitial,diagnosticettraitementauretourenFrance.

Auteurcorrespondant.

Adressee-mail:drhassanaa@gmail.com(H.Abdourahman).

http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2014.07.017

1166-7087/©2014ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.

(2)

Résultats.—Surles348soldatsrapatriéssanitairesenmétropoledurantcettepériodeinitiale del’opérationServal,41l’ontétéenraisond’unecrisedecoliquenéphrétique(11,7%).Vingt- neuf pourcent despatients avaient unantécédentpersonnel demaladie lithiasique rénale symptomatique.Letempsmoyenpassésurleterritoireaumomentdelacriseétaitde60jours (10—120jours). Quatre-vingt-quinze pourcent despatients étaient asymptomatiques à leur arrivée enFrance et39%despatients n’avaientpas decalculretrouvé àlaTDM. Lataille moyennedes calculsretrouvésàl’imagerie étaitde2,71mm(1—8mm). Uneseulepatiente (2%)anécessitéundrainageparendoprothèseurétéraleJJ.

Conclusion.—Lesmilitairesfranc¸aisparticipantàl’opérationServalsontexposésàdemultiples facteursfavorisantslalithiaseurinairecommela déshydratationetlesfortestempératures.

L’analysedenotresérierévèlenéanmoinsquel’antécédentdemaladielithiasiquerénalestle facteurfavorisantprincipaletqueletraitementmédicalaétéefficacedanslaquasi-totalité descasdecoliquenéphrétique.L’impactopérationnelliéàcettepathologiefréquenteenzone sahéliennemériteunesensibilisationdespraticiensdeterrain audépistageetàlapriseen chargedecettepathologieensituationprécaireetuneréflexiondesétats-majorssurl’accès surlethéâtred’opérationàdesmoyensdiagnostiquesetthérapeutiquesadaptésquipourraient faciliterleretouràl’unitédecombat.

Niveaudepreuve.—4.

©2014ElsevierMassonSAS.Tousdroitsréservés.

KEYWORDS Urinarycalculi;

Epidemiology;

Foreignoperation;

Treatment

Summary

Objectives.—Therenalcoliccrisisisapathologyfrequentlyencounteredinforeignoperations recentlyconductedbytheFrencharmyandoftenrequiresamedicalrepatriationinmainland France.Soldiersdeployedinaridareasareatincreasedriskofdevelopingurolithiasis.Thepur- poseofourstudyistoanalyzetheriskfactors,thefrequencyandthemethodsofmanagement ofsymptomaticurinarystonediseaseforFrenchmilitaryreturneesforrenalcolicduringServal operation.

Methods.—OurstudyfocusedonFrenchsoldiersrepatriatedfromMaliforarenalcoliccare between January11th andNovember30th,2013.For eachpatient,we recorded:age,sex, deploymentdate,crisisdate,personalandfamilyhistoriesofurolithiasis,initialmedicaltreat- ment,diagnosisandtreatmenttoreturntoFrance.

Results.—Three hundred andforty-eight soldiers were evacuated during Serval operation, amongwhich41wereduetotheoccurrenceofrenalcoliccrisis(11.7%).Twenty-ninepercentof patientshadapersonalhistoryofkidneystonediseasesymptomatically.Theaverageresidence timewhen thecrisisappears is60days(10—120days).Ninety-five percentofpatients were asymptomaticattheirarrivalinFranceand39%ofpatientshadnostonefoundinCTscan.The averagesizeofthestonesfoundontheimagingwas2.71mm(1—8mm).Onepatientrequired drainagebyJJureteralendoprotheseinordertohaveaquickureteroscopyforrecoveryofits capacity.

Conclusion.—TheFrenchmilitarysenttoServaloperationareexposedtomultiplecontributing factorsofurolithiasisasthedehydrationandthestrongtemperature.Theanalysisofourseries revealsthatthe historyofrenal stonedisease isthe mainfactor favoring andthemedical treatmentiseffectiveinalmostallrenalcoliccases.Theoperationalimpactassociatedwith thiscommonconditionintheSahelregiondeservesanawarenessoffieldpractitionerstothe screeningandmanagementofthisdiseaseinaprecarioussituationandareflectionofthestaffs concerningtheaccess ontotheoperating theatertoappropriatediagnosticandtherapeutic meansthatcouldfacilitatethereturntothecombatunit.

Levelofevidence.—4.

©2014ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.

Introduction

Lesantécédentspersonnelsetfamiliaux,ladéshydratation et la chaleur sont des facteurs de risque reconnus de la maladielithiasiquerénaledans lapopulationgénérale. La population militairedéployéeenopération enAfrique est

doncparticulièrement à risquede développer des calculs urinaires. Ainsi, la crise de colique néphrétique est une pathologiefréquemmentrencontrée chezlesmilitairesen opérationsextérieures etpeutnécessiter unrapatriement sanitaireenmétropole.Lebutdenotreétudeestd’analyser lesfacteursderisque,lafréquenceetlesmodalitésdeprise

(3)

enchargedesmilitairesfranc¸aisévacuésenFranceenraison d’unecoliquenéphrétiqueaucoursdel’opérationServalau Mali.

Patients et méthodes

Ils’agitd’une étudede cohorte,rétrospective, monocen- triquede41patientsquiontprésentéunecrisedecolique néphrétiquenécessitantunrapatriementsanitaireentrele 11janvier2013,datededéclenchementdel’opérationSer- valetle30novembre2013.Pourchaquepatient,nousavons recensé:âge,sexe,datededéploiement,datedelacrise, antécédentspersonnelsetfamiliauxdemaladielithiasique rénale,traitementmédicalinitial,symptômeslorsdurapa- triementsanitaire,priseenchargemédicaleetchirurgicale àl’arrivée.Touslespatientsavaientbénéficiéd’unevisite médicale d’aptitude avant le départ en opération exté- rieure,maistous n’avaientpasbénéficié dela réalisation d’unebandeletteurinaire àlarecherche d’unehématurie microscopique,conformémentauxtextesréglementairesen vigueur[1]. Tousles patientsont bénéficiéd’un bilancli- nique,biologiqueetscannographiqueàleurarrivéedansle serviced’urologiedel’hôpitald’instructiondesarméesdu Val-de-Grâce.

Résultats

Parmi les 348militaires franc¸ais rapatriés en France pour raisonsanitaireaucoursdel’opérationServaldurantcette période, 41 l’ont été en raison d’une crise de colique néphrétique(11,7%).Nousavions39hommespour2femmes soit un sex-ratio de 19,5. L’âge moyen était de 31,1ans (23—50ans).Vingt-neufpour centdes patients avaientun antécédentpersonnelde maladielithiasiquerénale symp- tomatique et 20% avaient un antécédent familial connu.

Lorsdela visite médicaled’aptitude précédantle départ en opération extérieure, 51% des patients n’avaient pas bénéficié de la réalisationd’une bandelette urinaire à la recherched’hématuriemicroscopique,selonlesrecomman- dations de la direction centrale du service de santé des armées(Article14dudécret:lavisitemédicalepériodique estunbilanmédicalquireposesur:unentretien médical individuel, basé notamment sur l’exploitation d’un ques- tionnairemédico-biographiquesignéparl’intéresséetdela ficheprérenseignée parsoncommandement;l’analysede toutdocument apportépar lepatient; l’étudedudossier médical;l’examenclinique;desexamenscomplémentaires systématiques,dont lalisteestfixée parinstruction,sous timbreduservicedesantédesarmées,hormislescaspré- vusparlaloioularéglementation,aucunbilanbiologique ouparacliniquenedoitêtreprescritàtitresystématiquede fac¸onnondiscriminée)[1]contre49%quiavaientbénéficié delaréalisationd’unebandeletteurinaire(46%bandelette négativeet3%présencedesangdanslesrésultats),parmi lesquels20% avaientdes antécédentspersonnels oufami- liauxdemaladielithiasiquerénale.

Le temps moyen passé sur le territoire au moment de la crise était de 60jours (10—120jours). Les motifs d’évacuation étaient soit la persistance d’une douleur malgré le traitement médical symptomatique

Figure1. Localisationdescalculs.

soit une dilatation des cavités pyélocalicielles majorée à l’échographie. Les radiographies standard d’abdomen sans préparation n’étaient pas disponibles et à notre connaissance, aucune urographie intraveineuse (UIV) n’a étéréaliséesurlethéâtremalien.

Ilsétaientdanslatrès grandemajoritédes casasymp- tomatiques à leur arrivée dans le service d’urologie de l’hôpitald’instructiondesarméesduVal-de-Grâce(95%des patients).Plusd’untiersdespatients(34%)avaientsponta- némentévacuéuncalculsurlesdonnéesdel’interrogatoire.

Lescannerabdomino-pelviensansinjectionréalisédefac¸on systématique retrouvait la présence de calculs urinaires chez25patients(61%)avecpersistanced’unedilatationdes cavitéspyélocaliciellesdans8cas.Lescalculsétaientlocali- séssoitdanslescavitéscalicielles(17/25patients)soitdans l’uretère pelvien (11/25patients), avec possibilité d’une doublelocalisation (Fig.1).Lataille moyenne des calculs étaitde2,71mm(1—8mm).

Tousles patients ont ététraités médicalementlors de leur hospitalisationdans le serviced’urologie de l’hôpital d’instruction des armées duVal-de-Grâce avecune durée moyennedeséjourde24havantderejoindreleurgarnison sauf une patiente qui a nécessité undrainage de la voie excrétriceurinaire supérieure parendoprothèse urétérale JJ(2%).

Discussion

Ils’agitdela1reétudecolligeantlescasdecoliquenéphré- tiqueayantnécessitéuneévacuationsanitaireauseind’un contingent militaire franc¸ais en opération extérieure, en l’occurrencedel’opérationServalauMalidanssaphaseini- tiale. Lesétudes récentes publiéesdans la littérature sur lalithiaseurinaireparmilepersonnelmilitairedéployéen missionsextérieuressont lefaitd’auteursaméricainsrap- portantleursexpériences desconflitsdecedébutdeXXIe siècle: Operation Iraqi Freedom (OIF) lors de la seconde guerre du Golfeet OperationEnduring Freedom(OEF) en Afghanistan.

Lesprincipaux facteursde risquerapportésdansla lit- tératuresont ladéshydratationetlesfortestempératures [2].NossoldatsétaientexposésauMaliàdeforteschaleurs avecunemoyennede50Càl’ombreàpartirdemidi,asso- ciéesàunrationnementeneaupotable,cequiaccentuele phénomènededéshydratation.Nousavonsainsiconstatéun

(4)

Figure2. Chaînesantéopérationnelleaveclesdifférentesunitésmédicalesopérationnelles(UMO):rôle1:PM=postemédical(intra- théatre);rôle2:ACA=antennechirurgicaleaérotransportable(intrathéatre)correspondauFSTaméricain(ForwardSurgicalTeam);rôle 3: HMC=hôpitalmédico-chirurgical(intrathéatre)correspondauCSHaméricain(CombatSupport Hospital)ouMTF(Medical Treatment Facility);rôle4:HIA=hôpitald’instructiondesarmées(France).

délaimoyendesurvenuedelacriseassezrapidedansnotre série de60jours versus 93jours dans la sériede Evanset Costabileauseindu47thCombatSupportHospitallorsde lasecondeguerreduGolfe[3].

Une enquêteàgrandeéchellemenéechezlesvétérans de l’OIF (>10000questionnaires envoyés avec untaux de réponsede60%)arapportéquelaprobabilitédedévelop- perunépisodesymptomatiquedelithiaseurinairependant leurdéploiementétait30foisplusélevéechezlespatients ayant des antécédents personnels de maladie lithiasique et 2,5fois plus élevée chez les patients ayant des anté- cédentsfamiliauxdemaladielithiasique[4].Enrevanche, il n’y avait aucune différence selon la saison où les sol- dats étaientdéployés.Dansnotre série, 29% despatients avaientdesantécédentspersonnelsdemaladielithiasique rénale.Cerésultatetlesdonnéesdelalittératurejustifient selon nous de modifiernos pratiquesavec une évaluation cibléede nos soldats avant leur projectionen Opexdans des pays chauds. La question de pousser lesexplorations diagnostiquesjusqu’auscannerpourcespatientsayantdes antécédents personnels de maladie lithiasique rénale est légitimeetced’autantqued’autrescatégoriesprofession- nellessontdéjàsoumisesàdetellesrèglespourdesraisons opérationnelles (personnel naviguant soumis aux normes d’aptitudesmédicalesdel’aviationcivile).L’aptitudeserait alorsobtenuesi etseulementsilepatienteststonefree.

Enrevanche,d’autresquestionsnemanqueraientpasdese poser:danslecasparticulier—–fréquent—–d’undiagnostic d’imagerieévocateurdeplaques deRandal,laconduiteà tenirseraitsujetàdébat:interventionpuisaptitudeopéra- tionnelleouabstention—surveillance?

Lacoliquenéphrétiqueestunepathologiefréquentelors des opérationsextérieures enpayschauds (Moyen-Orient, Afrique).Dansnotreétude,lescrisesdecoliquenéphrétique ontreprésenté11,7%dutotaldesrapatriementssanitaires hors théâtreau coursdes 11premiersmoisde l’opération Serval.LesAméricainsonteux rapportédeux expériences intéressantes au sein de leurs hôpitaux déployés sur le théâtrelorsdel’OIF(rôle3,Fig.2).

Baker et Costabile [5] ont pris en charge 218cas de lithiasesurinairessymptomatiqueschez182patientsausein du 47th Combat Support Hospital déployé au Koweït de mars à août 2003, ce quireprésentait un total de 5% de l’ensemble des admissions pour la période. Le principal moyend’imagerieutiliséétaitlescannerà68%,24%avaient bénéficiéd’uneurographieintraveineuse,5%d’unASPet3% d’unepyélographierétrograde.Danscetteétude,16%des

patients avaientété hospitalisés et avaient bien répondu autraitementmédicalquiconsistaitenl’administrationpar voieintraveineuse d’antalgiques etd’anti-inflammatoires, 30%avaientétésuivisenambulatoireetavaientétéperdus devueparlasuite,et54%avaientbénéficiéd’uneévacua- tionsanitaireaériennehorsduthéâtreversunrôle4.Seuls 3patients(1,6%)avaientnécessitélapose d’uneendopro- thèseurétéraleJJ,réaliséesurle théâtreau seindurôle 3.

RozanskietEdmondson[6]onteuxrapporté84patients admis pour crise de colique néphrétique au sein du 21th Combat Support Hospital déployé à Mosul de mai à sep- tembre2003,cequireprésentait8% desadmissions.Leur moyend’imagerieétaitsoitlecoupleéchographie+ASPsoit l’urographieintraveineuse(UIV).Danscettesérie,86%des patientsétaientrepartis dans leurunité decombat après untraitementmédicalefficaceàbased’antalgiques,d’anti- inflammatoires,d’antiémétiqueetd’uneréhydratationpar voie intraveineuse. Douze patients (14%) avaient une colique néphrétique compliquée définie par de multiples lithiasesouuncalcul>10mmouunedouleurréfractaireau traitementmédical oude lafièvre. Parmi ces patients, 7 (8%)avaientbénéficiédelaposed’uneendoprothèseurété- raleJJaurôle3puisd’uneévacuationsanitairedansunrôle 4pourlasuitedelapriseenchargeurologiquecarilspré- sentaientdemultipleslithiasesouuncalcul>10mm.Cinq patients(6%), quiprésentaient un calcul<8mm avecune douleurréfractaireauxantalgiques,anti-inflammatoireset auxmorphiniques,avaientbénéficiédelaposed’uneendo- prothèseurétéraleJJauseindurôle3etavaientrejointpar lasuiteleurunitédecombat.

Parailleurs,80%despatientsprisenchargepourcolique néphrétiqueentrejanvier2004etdécembre2007aucours de ces deux guerres (OEF et OIF) ont pu retourner au seindeleurunitédecombataprèsuntraitement médical symptomatiqueparantalgiquesetanti-inflammatoires[7].

Pource quiest del’opération Serval,le service de santé des armées ne dispose malheureusement pas de données exhaustivespermettantdecolligerl’ensembledescoliques néphrétiquessurvenuesparmilessoldatsfranc¸aisdéployés auMalidurantcettepériode.Enparticulier,iln’existepas deregistreépidémiologiquecentraliséquiauraitpermisde connaître le nombre de patients traités médicalement et soulagésauniveaudesUMOderôle1ouderôle2,lenombre d’évacuationssanitairesintrathéatrespourcoliquenéphré- tique et le nombre de patients quiont pu rejoindre leur unitédecombat.

(5)

Figure3. 9eantennechirurgicaleaérotransportabledéployéesoustentesàTessalitauMalidefévrieràavril2013.

Parmi les patients prisen charge dans le service, 80% n’avaientpasd’obstaclesurlavoieexcrétriceurinairesupé- rieureet39%n’avaientpasdecalculretrouvédanslesvoies urinairesauscannerabdomino-pelviensansinjectionréalisé lorsdeleurarrivéeenFrance.Lataillemoyennedescalculs étaitde2,71mm.

Contrairement aux études de l’armée américaine sus- citéesréaliséesauseindevéritableshôpitauxdecampagnes (Combat Support Hospital=unité médicale opérationnelle derôle3)avecprésencedechirurgiensurologuesetaccès pourcertainsrôle3auscanner,l’arméefranc¸aiseadéployé au Mali des structures chirurgicales souples et mobiles (antenneschirurgicalesaérotransportables[ACA]déployées soustente)constituéesd’équipeschirurgicalesrestreintes (12personnesminimumdontunchirurgienviscéralisteetun chirurgienorthopédiste)(Fig.3).

CesACAontfaitlapreuvedeleurefficacitésurlesdif- férents théâtres d’opération mais ne permettent pas de multiplier les spécialitéschirurgicales etles équipements d’imagerie. Leur finalité est la stabilisation d’un blessé deguerrehémorragiqueenvued’uneévacuationsanitaire rapide. Les moyens d’imagerie accessibles au sein d’une ACAsontlimitésàdesappareilsmobilesderadiographieet d’échographie(Fig.4et5).Leproduitdecontrasteradiolo- giquen’estpasendotationsystématiqueauniveaudesACA cequinepermettaitpaslaréalisationd’UIVauMali.

Àla lumière des donnéescliniques etparacliniquesde nossoldats évacuésenFranceetdes expériences rappor- tées parl’armée américainelors des OIF etOEF,on peut raisonnablement penser que l’accès à une imagerie par UIVouparscannersurle théâtreauraitpermis delimiter le nombre d’évacuation sanitaire hors théâtre. Doter les antennes chirurgicales aérotransportables systématique- ment d’unmanipulateur électroradiologisteet deproduit de contraste radiologique, et former les médecins et chirurgiensdel’avantàposerl’indicationetàinterpréter uneUIVpourraientêtreunevoieàétudierpourleSSA.

Laproblématiquedel’accèsàlatomodensitométrieest pluscomplexe.LeSSAamisaupointunéquipementadapté: un«abrimodulaireavecscanographeintégré(AMS)»mais destinéuniquementauxunitésmédicalesopérationnellesde rôle3.Projetableparvoieaérienneoumaritime,leconte- neurestdéployableavecdeuxextensionslatéralesintégrées pourpermettrelamiseenœuvred’unscanographePhilips

Brilliance64barrettes,desmoyensd’injectionsdeproduit de contraste et d’une station d’interprétation complète (Fig.6et7).LepremierexemplaireAMSdevraitêtreprojeté aucoursdel’été2014auseinducentremédico-chirurgical ÉpervierdeNdjamenaenremplacementd’unscannermono- barette.

La doctrine de déploiement de ce module d’imagerie uniquementauniveaud’uneunitémédicaleopérationnelle de niveau 3 (hôpital médico-chirurgical de l’avant, rare- mentdéployéparl’arméefranc¸aise)mérited’êtrediscutée.

Sa mise à disposition selon les théâtres dès le niveau 2 (antennechirurgicaleaérotransportablequiestalorsconsi- déréecommeunrôle2+)surtoutenl’absencederôle3sur

Figure4. AppareilderadiographiemobileStephanixdisponible enACA.

(6)

Figure5. ÉchographeportableSonositeM-Turbo® disponibleen ACA.

lethéâtreparaîtpluspertinente,bienau-delàduproblème delacoliquenéphrétiqueévoquédanscetarticle.

À notre connaissance,aucunsoldatfranc¸ais n’a néces- sitédedrainage enurgencedelavoieexcrétriceurinaire supérieuresurle théâtremalien.Uneseule patiente(2%) a justifié la pose d’une endoprothèse urétérale JJ sur un calculobstructifdel’uretèrepelviende8mmaurôle4et parlasuiteuneurétéroscopierigidepermettantuneextrac- tionendoscopiqueducalculafin derécupérerrapidement sonaptitudeopérationnelle.Mêmesicetteéventualitéest rare,l’indicationd’undrainageenurgencesurunthéâtre

Figure6. Abrimodulaireàscanographeintégré,vueextérieure.

http://www.defense.gouv.fr/sante/a-la-une/2014/un-scanner- nouvelle-generation-pour-les-opex.

Photoservicedesantédesarmées,ministèredelaDéfense,France, 2014.

Figure7. Abrimodulaireàscanographeintégré,vueintérieure.

http://www.defense.gouv.fr/sante/a-la-une/2014/un-scanner- nouvelle-generation-pour-les-opex.

Photoservicedesantédesarmées,ministèredelaDéfense,France, 2014.

d’opération d’une colique néphrétique hyperalgique ou d’uneobstruction aiguë fébriledelavoie excrétrices’est déjàrencontréerécemmentpourleschirurgiensmilitaires franc¸ais sur d’autres missions (Afghanistan, Centrafrique) etles expériences américaines sont à ce propos démons- tratives.Au niveaud’un rôle2,la seulepossibilité estun drainage par néphrotomie percutanée: la dotation systé- matiqueenproduitdecontrasteradiologiqueetenkitsde néphrotomie est donc nécessaire. Au niveau d’un rôle 3, le plateau technique (endoscope rigide, amplificateur de brillance,produitdecontrasteetconsommableadapté)per- metundrainageendoscopiquerétrogradeparendoprothèse urétéraleJJ.Toutescestechniquesdedrainagesontensei- gnéesaux chirurgiens militairesdepuis 2011 lorsducours avancédechirurgieenmissionextérieure(Cachirmex)dis- penséparl’écoleduVal-de-Grâce[8].

Conclusion

Les militaires franc¸ais projetés en zone sahélienne sont exposésà de multiples facteurs de risquede lithiase uri- naire. L’analyse de notre série révèle que le traitement médical est efficace dans la quasi-totalité des cas avec pourtantunnombrederapatriementssanitairesimportant discordantavecletableaucliniqueàleurarrivéeenFrance.

Dans la littérature, il existe essentiellementdes données del’arméeaméricainesrapportantdefaiblestauxderapa- triementssanitairesencasdecoliquenéphrétique auprix demoyens diagnostiques etparfois thérapeutiques lourds déployéssurlethéâtred’opération.L’impactopérationnel estloin d’êtrenégligeablepuisqu’unegrande majoritéde cespatientspeutensuiteretourneràsonpostedecombat.

Lespistesde travail pour maintenir au mieux la capacité opérationnelledel’arméefranc¸aiseenmissionextérieure sont:

• surle plandelaprévention,préciserquel seralebilan médicalle pluspertinentavant projectiond’unpatient ayantunantécédentpersonneldecoliquenéphrétique;

• sur le plan épidémiologique, améliorer le recueil épi- démiologique enopérationextérieure afin dele rendre mieuxexploitablescientifiquement;

(7)

• sur le plan diagnostique, doter les antennes chirurgi- cales en produit de contraste radiologique et préciser ladoctrined’emploidesnouveauxabrismodulairesavec scanographeintégré;

• surleplanchirurgical,s’assurerqueleplateautechnique nécessaireà undrainagedes voiesexcrétrices urinaires supérieuresesttoujoursdisponiblesoitparnéphrotomie percutanéesoitpardrainageendoscopiquerétrograde.

Déclaration d’intérêts

Lesauteursdéclarentnepasavoirdeconflitsd’intérêtsen relationaveccetarticle.

Références

[1]Arrêtédu 20décembre 2012relatifà ladéterminationetau contrôle de l’aptitude médicale à servir du personnel mili- taire. Legifrance; 2012 http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.

do?cidTexte=JORFTEXT000026952134&categorieLien=id

[2]Al-Hadramy MS.Seasonal variations ofurinary stone colic in Arabia.JPakMedAssoc1997;47(11):281—4.

[3]Evans K, Costabile R. Time to development of sympto- matic urinary calculi in a high risk environment. J Urol 2005;173(3):858—61.

[4]Pugliese JM, Baker KC. Epidemiology of nephrolithiasis in personnel returning from Operation Iraqi Freedom. Urology 2009;74(1):56—60.

[5]BakerK,CostabileRA.Demographics,stonecharacteristic,and treatmentofurinarycalculiatthe47thCombatSupportHospital duringthefirst6monthsofOperationIraqiFreedom.MilMed 2007;172:498—503.

[6]RozanskiTA,EdmondsonJM.Treatmentofurinarycalculiinthe combatzone.MilMed2005;170:460—1.

[7]Cohen SP, Brown C, Kurihara C, Plunkett A, Nguyen C, Strassels SA. Diagnoses and factors associated with medical evacuation and return to duty for service members parti- cipating in Operation Iraqi Freedom or Operation Enduring Freedom:aprospective cohortstudy.Lancet2010;375(9711):

301—9.

[8]Pons F. Chirurgien des armées. La nécessité d’une for- mation particulière. e-memoire Acad Natl Chir 2007;6(4):

49—52.

Références

Documents relatifs

Eleven months previously, this patient had an episode of urolithiasis diagnosed on hema- turia following a 12-year treatment with ritonavir-boosted atazanavir without study

D’après la communication de Vincent Estrade (Angoulême) L’urétéroscopie souple laser est une des thérapeutiques les plus utilisées pour le traitement des calculs rénaux,

Traitement de la lithiase urinaire pour aptitude professionnelle : résultats de la prise en charge par urétéroscopie dans une population militaire.. Result of treatment of

Entre janvier 2015 et décembre 2015, nous avons inclus tous les patients consécutifs hospitalisés, dans le service d’urologie ayant un codage CCAM en rapport avec la lithiase urinaire

Although the small numbers of patients limited the power of the study, the association between infection with type 6 and receiving prophylaxis was apparently independent of the

La lithiase cystinique (1 % des lithiases urinaires) est la seule manifestation d’une maladie héréditaire autosomique récessive se traduisant par une élévation de la

•  Excès de concentration en composés lithogènes (calcium, oxalate) dépassant le seuil de solubilisation dans les urines (sursaturation).. •  +/- déficit substance

whewellite (51,4 % pour le haut appareil contre 36,5 % pour la vessie), le phosphate de calcium est plus abondant dans les calculs de la vessie chez la femme (20 % contre 16,5 % pour