• Aucun résultat trouvé

Traitement de la lithiase urinaire pour aptitude professionnelle : résultats de la prise en charge par urétéroscopie dans une population militaire

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Traitement de la lithiase urinaire pour aptitude professionnelle : résultats de la prise en charge par urétéroscopie dans une population militaire"

Copied!
7
0
0

Texte intégral

(1)

Disponibleenlignesur

ScienceDirect

www.sciencedirect.com

ARTICLE ORIGINAL

Traitement de la lithiase urinaire pour aptitude professionnelle : résultats de la prise en charge par urétéroscopie dans une population militaire

Result of treatment of urinary lithiasis for professional aptitude

C. Julien

a,∗

, J. Laroche

a

, F.-X. Deledalle

a

, F.-X.

Brocq

b

, R. Fournier

a

, P. Rivière

a

, E. Lechevallier

c

, P.-H. Savoie

a

aServiced’urologie,hôpitald’InstructiondesArméesSainte-Anne,BP600,83800Toulon cedex09,France

bCentred’expertisemédicaledupersonnelnaviguant(CEMPN)deToulon,H.I.ASte-Anne, CEMPN,BP600,83800Touloncedex9,France

cServiced’urologie,hôpitaldeLaConception,147,boulevardBaille,13005Marseille,France

Rec¸ule18d´ecembre2016 ;acceptéle15mars2018 DisponiblesurInternetle26avril2018

MOTSCLÉS Urétéroscopie souple;

Urétéroscopierigide; Lithiaseurinaire; Militaire;

Médecinemilitaire

Résumé

Introduction.—Pourlapopulationmilitaire,l’existenced’unemaladielithiasiquerénaleactive est une contre-indication à la projection sur un théâtre d’opération extérieure ou à cer- tains postesdetravailspécifiques telslespersonnelsnavigantsouembarqués.Dansces cas exceptionnels,lesrecommandationsduComitélithiasenesontpastoujoursapplicables.Une urétéroscopieestparfoispratiquée.L’expertiseconcernantl’aptitudeestunedesmissionsdu médecinmilitairemaislepatient—toutmilitairequ’ilsoit—estlibreduchoixdesonpraticien etpeutêtreamenépourdiversesraisonsàsefaireprendreencharge enmilieu urologique civil(àproximitédesondomicileoudesonaffectation,dansuncontexted’urgence...).Tout urologuepeutdoncêtreconfrontédanssapratiqueàposeruneindicationd’urétéroscopiede nécessitéetréaliserl’acte.

Auteurcorrespondant.

Adressee-mail:clementjulien@live.fr(C.Julien).

https://doi.org/10.1016/j.purol.2018.03.003

1166-7087/©2018ElsevierMassonSAS.Tousdroitseserv´es.

(2)

Méthodes.—Le butde cetteétude était d’évaluerlerésultat de tellesurétéroscopies.Le critèrederéussitecorrespondaitaustatutsansfragmentlithiasiqueàl’imageriedecontrôle, critèreindispensableàlarécupérationdel’aptitudeprofessionnelle.

Résultats.—Entre2009et2016,42patientsétaienttraitéspourdescalculsurétérauxourénaux dansnotrecentre. Il s’agissaitmajoritairement d’hommes(93 %),d’âge moyen 35 ans. En moyenne,lespatientsplusde2calculs,leurtaillemoyenneétaitde5mm,38étaientlatéralisé àgauche(41,3%)et30étaientbilatéraux(32,6%).Ilyavait78calculscaliciels(78,8%)dont lamoitiéétaientdansuncaliceinférieur.Après2séancesmaximum,95%despatientsétaient sansfragment.Ledélaimoyend’inaptitudeétaitde6mois(0—9).Dans4%descas,ilyaeu unecomplicationpostopératoiredegrade4.

Conclusion.—Cetteétudeaconfirmél’efficacitédecesurétéroscopiesdenécessité,leurfaible innocuitéetuneduréed’inaptitudecourte.Touturologue,confrontéàcetteindicationrare, peutdonclaproposer.Cetraitementhorsréférentielnécessiteuneadhésiontotaledupatient.

Niveaudepreuve.— 4.

©2018ElsevierMassonSAS.Tousdroitsr´eserv´es.

KEYWORDS Ureteroscopy;

Urolithiasis;

Military;

Militarymedicine

Summary

Introduction.—Militarypeopleareinaptforpresenceofurinarystones.Inthisspecificpopula- tion,thetreatmentofstonesisevenmoreaggressivethanforthegeneralpopulationwithout recommendation.Thefinaldecisionaboutaptitudeistheresponsibilityofthemilitarydoctor.

Whereas,ureteroscopyhasitsplacethereandmustdonebyanyurologist.

Methods.—Thepurposeofthisstudywastoestimatetheresultsoftreatmentsbyureteroscopy inthispopulation.Successwasdefinedbythecompleteabsenceoffragmentvisualizedinthe imagingofcontroloperatingcommentandsotheendoftheinaptitudetime.

Results.—Between2009and2016,forty-twoweretreatedforureteralorrenalcalculi.The populationcomprisesof93%men,35yearsoldonaverage.Thestonesweremainlymultiple (more2)andthemediumsizeis5mm;sixteen(42.9%)wasattheleftandeight(19%)was bilateral.In78.8%(78)ofthecasestherewasastoneinrenal positionwhose50%(39)still atthelowercalyx.Intotal,5%ofthepatientswerestone-freein2sessionsonaverage.The averagedeadlineofinaptitudeoftheinitialconsultationintheresumptionofworkwasof6 months.In4%ofthecasestherewasacomplicationoperatingrank4.

Conclusion.—Thisstudyconfirmsthefeasibility,theweakharmlessnessofureteroscopyand thelesserdeadlineofinaptitude.Everyurologistcantreatthisspecificpopulation.Thepatient mustbeinformedandacceptthetreatmentbecauseofexcludingreferential.

Levelofevidence.—4.

©2018ElsevierMassonSAS.Allrightsreserved.

Introduction

Lamaladielithiasiqueatteintprèsde10%delapopulation franc¸aiseavecun taux derécidive de 53 %[1]. Depuisla secondeguerremondiale,ilaétémis enévidencequeles militaires,notammentceuxservantsurlesconflitsactuels enAfriqueouauMoyen-Orient,sontplusàrisqued’avoirun épisodelithiasique[2,3].Cerisqueestégalementaugmenté chezlespersonnelsnavigants[4].Parailleurs,cettepopu- lationpeutmettreenjeusavieoucelledesespassagersen casdesurvenued’unecrisesursonlieudetravail.

Enmédecine de prévention,des textes réglementaires établissentl’aptitudeàservirdecespersonnels[5].Cette législation implique pour quelques spécialités un statut

« sans calcul ». Un traitement plus interventionnel que pour la population générale est alors nécessaire afin de

maintenir oude rendreuneaptitude professionnelle avec uneindisponibilitélapluscourtepossible.

Actuellement, l’urétéroscopie est la technique la plus répandue pour le traitement des calculs urétéraux ou rénaux. Danscette indication spécifique,ils’agit souvent deproposerunepriseenchargedemaladielithiasique,en dehorsdesrecommandationsducomitélithiasedel’AFU[6].

Lalégislationimposaitjusquedanslesannées2000queles patientsmilitairessoientgérésdansunhôpitald’Instruction des Armées. Cette prise en charge peut maintenant être réalisée par un urologue de proximité, qu’il soit civil ou militaire.

Basé sur l’effet-centre de notre établissement, nous rapportons ici notre expérience de l’urétéroscopie rigide ou souple pour calculs chez ces patients. L’objectif de cetteétudeétait derapporterlamorbiditéetl’efficacité

(3)

dece traitement endoscopique horsrecommandation afin d’asseoirsalégitimitédanssapratique.

Matériel et méthodes

Touslespatientstraitésparurétéroscopierigideousouple, soumis à une nécessitéd’aptitude professionnelle, depuis 2009 jusqu’en janvier 2016 dans notre institution ont été répertoriés rétrospectivement. Pour cela, une recherche rétrospectiveparcodeCCAM,avecl’aidedelacelluleDIM.

Ainsitouteslesdonnéescliniques,paracliniquesetlesévé- nementsper-etpostopératoires ontétécolligésdans une basededonnées.

Lespatientsétaientrecrutésvialeservicedesurgences ouenconsultation pouravisd’expertsurleuraptitudeau service,àlademanded’unmédecindutravail,d’unméde- cind’unitémilitaireoud’unmédecinducentred’expertise médicaledupersonnelnavigant(CEMPN).Lagrandemajo- ritédespatientsétaitmilitairemaisquelquespatientscivils (personnelsnavigants,plongeurs)sesontprésentéssponta- némentouontétéorientésversnotrecentre.

Certains patients avaient des indications formelles de traitement,selonlesrecommandationsenvigueur[6]etont étéprisenchargeclassiquementmaiscertainsontététrai- téshorsréférentielparnécessitéd’unstatut«sanscalcul».

Lestechniques d’interventionsparurétéroscopierigide et soupleétaientstandardiséesetnedifféraientpasdecelles décrites par les autres équipes. En cas de fragmentation unesourced’énergielaserHolmiumYAGaétéutilisée(Dor- nierMedilasH20).Nousavonsutilisédesurétérorénoscopes souplesdesmarquesOlympus(URFP5)etStorz(Flex-X2),des gainesd’accèsBostonScientific(11/13F-13/15F),desfibres lasersde150à365microns,desstentsurétérauxsurfilsou non.

Le choix du drainage postopératoire était laissé à l’appréciationdel’opérateur.

Lescomplications per-etpostopératoires ontété clas- séesselon laclassification de Dindo—Clavien [7]. Le suivi despatientsaconsistéenunevisiteàunettroismois.

L’efficacitédutraitementétaitévaluéeparl’absencede fragments résiduels sur un examen d’imagerie morpholo- giqueàunmoispostopératoire(coupleASP/échographieou scannersans injection).Laduréetotaled’inaptitudeétait

calculéedelaconsultationspécialiséeàladécisionfinale, aprèstraitement,parlemédecind’unitéoudutravail.

Nousavonsconsidérélestatut«sansfragment»comme critèred’efficacité du traitement : ce statut met légale- mentfin à la duréed’inaptitude selon les textes officiels [5]. Cependant,tous lespatients ont aussibénéficié d’un bilanmédical de leur maladie lithiasique rénale compre- nant une analyse spectrophotométrique infrarouge (SPIR) desfragmentsdecalculsrécupérés,unbilanmétabolique, etunavisnéphrologique(synthèsedesexamensetenquête alimentaire).Eneffet,larécupérationdel’aptituden’aété prononcéequ’après:vérificationdel’absencedefragments résiduelsoudenouveaucalculsurunscanner decontrôle mais aussi après vérification de l’absence d’anomalie au bilan métabolique sanguin et urinaire réalisé à distance dutraitementetaprèsune éducationauxrègles hygiéno- diététiques.

L’analysestatistique étaitdescriptivepour lesdonnées cliniquesetdesuivi.Lesanalysesstatistiquesontétéréali- séesaveclelogicielXLSTATetlestestsstatistiquesutilisés sontleChi2,letestdePearson,letestdeBartlett.

Résultats

Entrejanvier2009etjanvier2016,42patientsappartenant auxcatégoriessocioprofessionnellesdécritesplushaut,ont ététraitésparurétéroscopiepourdescalculsurinairesdans notreétablissement.Le Tableau1rapporte lescaractéris- tiquescliniques delacohorte des42patients.Ils’agissait depatientsmasculinsdans93%descas.L’âgemoyenàla priseenchargeétaitde35±8,5ans.Vingt-quatrepatients étaientmarins(dont2civils),6étaientdansl’Arméedel’Air oupiloted’aéronefdansleprivéet12étaientdansl’Armée deTerreoulaGendarmerienationale.

Parmi lespatients,59,5 %(25) avaitunantécédentde calculsymptomatique(coliquenéphrétique,pyélonéphrite obstructivedérivée),unavaitdéjàeuuneséancedelitho- tritieextracorporelle(LEC),unautre,uneurétéroscopieet unprésentaitunsyndromedelajonctiondéjàopéré.

Au total,99calculs ontété prisencharge. Lenombre moyendecalculparpatientsétaitsupérieurà2.Lataille moyennedescalculsétaitde5mmenmoyenne.Danscette population,38,1%(16)despatientsprésentaientaumoins

Tableau1 Caractéristiquescliniquesdelacohorte.

n (%) Écart-type Minimum Maximum

Âgemoyenàlapriseencharge 35 8,5 23 55

Sexemasculin 39 93 — — —

IMC 24,5 2,4 20,3 30,4

Caractèresymptomatiquedelamaladielithiasique 25 59,5 — — —

Coliquenéphrétique 20 47,6 — — —

Pyélonéphriteobstructive 4 9,5 — — —

Autres 1 2,4 — — —

EVASAN 9 21,4 — — —

Autretraitementavantlapriseenchargeàl’HIA 3 7 — — —

IMC:indicedemassecorporelle;EVASAN:évacuationsanitaire;HIA:hôpitald’InstructiondesArmées.

(4)

Tableau2 Interventionsréalisées.

Urétéroscopie rigideetsouple

Urétéroscopie rigide

Urétéroscopie souple

p

Nombred’intervention 14 10 29 —

Tempsopératoiremoyen 57±16minutes 48±21minutes 74±26minutes 0,098

Nombredecalcultraite 2,5±1,6 1,4±0,7 2±1 <0,05

Duréemoyenned’hospitalisation 2,7±1,1jours 3,3±1,8jours 3,4±1,4jours <0,05 Duréemoyennededrainagepostopératoire 4,7±4,1jours 9,1±13,9jours 8,3±7,2jours <0,05 Duréemoyenned’inaptitude 2,7±3,7mois 5,4±3,4mois 6,5±7,8mois <0,05

uncalcullatéraliséàgauche,42,9%(18)avaientunepré- sentationlatéraliséeàdroitetandisque19%(8)étaientpris enchargepourdescalculsbilatéraux.

Dans78cas(78,8%),ilyavaituncalculenpositioncali- cielledontlamoitié(39)étaitsituédansuncaliceinférieur.

Dans21cas(21,2%),ilexistaituncalculdel’uretèreetdans cettesituation,57%(12)sesituaitdansl’uretèreproximal.

L’analyse SPIR des calculs retrouve pour vingt-neuf patients(69%)unenaturecalcique(oxalatesdecalcium), pour cinq patients (11,9 %)une formation à base d’acide uriqueetcinq autres(11,9 %) unecomposition àbase de phosphatedecalcium.Pourquatrepatients(7%),nous ne possédonspaslesrésultatsdecetteanalyse.

Vingt-neufpatients(69%)ontétévusparunnéphrologue enconsultationau moinsunefois. Lebilanmétaboliquea permis de diagnostiquer une hyperparathyroïdie primitive justifiantd’unepriseenchargechirurgicalement.

Le Tableau 2 résume les données des interventions.

Cinquante-trois interventions ont été réalisées. La durée opératoire moyenne était de 65±25minutes. La durée moyenned’hospitalisationétaitde3jours.Ledélaimédian d’inaptitudeétaitde6±6mois.Ilestàpréciserqu’ilexis- taitunpatientavecunemaladiedelajonction:iln’apas retrouvésonaptitude.Dixinterventions(19,2%)ontdûêtre reprogrammées en raison d’un échec d’accès à l’uretère (sténose,uretèrenonpréparé,incrustations).Trois(5,7%) patientsneprésentaientpasdecalcultraitable(plaquede Randall)etontbénéficiéd’uneurétéroscopieblanche.

La Fig. 1 rapporte les résultats en fonction de la localisationdescalculs.Iln’existaitpasdedifférencesta- tistiquementsignificativeselonlalocalisation.

Trentepatients(71,4%)étaientsansfragmentàl’issue d’une séance, ce taux était de 95,2 % (40) après deux séancesetretrouvaientleuraptitudeaprèsunimageriede contrôleréaliséedansundélaide3mois.Seulunpatient n’apasretrouvéàtermesonaptitudeprofessionnelle,pour uneraisonmédicaleautrequesamaladielithiasique.

La Fig. 2 rapporte les complications postopératoires.

Troiscomplications(5,7%)peropératoiresontéténotées.Il s’agissaitd’unefausseroutelorsdel’urétéroscopieavecun épisoded’hématurie macroscopique justifiant d’unlavage vésical.Selon la classificationde Dindo—Clavien,dix-neuf complicationspostopératoires(45,2%)étaientdénombrées.

Au total, onze patients (26 %) avaient une complication degrade 1 : douleur sur sonde vésicale ousonde double J. Six patients (14 %) ont présenté une complication de grade 2 : deux rétentions aiguës d’urines, une prostatite et trois hématuries justifiant la mise en place de lavage vésical.Deuxpatients(4,7%) onteuunecomplicationde

Figure1. Délaid’inaptitude(enmois)enfonctiondelalocalisa- tiondescalculs.

Figure2. Complicationspostopératoires.

grade 4 :hématome rénal justifiant d’une reprisechirur- gicaleaprèsLECetunphimosiscicatricieljustifiantd’une post-hectomie.

(5)

Discussion

La maladie lithiasique est fréquente dans la population générale,avecuntaux derécidiveimportant[1].Ilexiste des patients professionnellement actifs, pour lesquels la survenue d’une crise de coliquenéphrétique peut mettre en jeuleur vie ou celle des autres [1,2]. Il s’agit princi- palement demilitaires, ensituation médicaleisolée mais aussi de marins, de plongeurs et de personnels navigants aériens,qu’ilssoientcivilsoumilitaires.Danslessériesépi- démiologiquesaméricaines,lacoliquenéphrétiqueétaitla premièrecauseurologiqued’évacuationsanitaireaérienne militaireenIrak[8,9].En2013,l’opérationSERVALmenée par l’Armée franc¸aise au Mali a confirmé que la mala- dielithiasiquedevaitêtreunepréoccupation majeurelors desvisitesd’aptitudesavant undépartenzonearide.Les conditionsmêlantchaleurextrêmeetdéshydratationymul- tiplientlesrisques.Ainsi,12%desrapatriementssanitaires concernaientdescoliquesnéphrétiques[10].L’impactopé- rationnelliéàcettepathologiejustifiedoncuneprévention particulièrement attentive. C’est pourquoi l’existence de calculs, qu’ils soientsymptomatiques ou non, dans cette sous-population répond à des textes réglementaires pour leuraptitudeprofessionnelle[5].Pourunpilotedechasseou unplongeureneauxprofondesparexemple,cettesituation cliniqueestincompatibleavecsonpostedetravail.Lasur- veillanceseulen’estpasenvisageable. Ainsilepatientest informédelanécessitéd’untraitements’ilsouhaiteconser- versonaptitude professionnelle.Toutefois,letraitement, danscecontexte,nepossèdeaucuncaractèreobligatoire.

Ladécisionlui revientaprèsuneinformationcomplète de sapathologieetdesrisquesdesdifférentstraitements.

Danscecontexte,lesindicationsd’urétéroscopiepropo- séesparl’urologueciviloumilitairesontparfoisendehors des recommandations des sociétéssavantes.Il existepeu d’étudesportantsurlesrésultatsdel’urétéroscopierigide danscettepopulationspécifiqueetaucune,ànotreconnais- sance,surl’urétéroscopiesouple.

Certes,l’effectifdecetteétudeestmodeste,dufaitdu caractèreparticulierdelapopulation.Lerecrutementapu aussiêtrebiaisésoitparlacrainted’uneperted’aptitude (incitation à une prise en charge plus discrète dans le civil),soitparlasituationportuairedenotreétablissement qui a participé à traiter une population majoritairement masculine,jeune etconstituée principalementde marins.

Cependant,lesdonnéesd’interventions,lesduréesopéra- toiresetd’hospitalisation,nedifféraientpasdecellesdes principalessériesd’urétéroscopierigideousouple.Lestaux de succès étaientsatisfaisants avec globalement 70 % de sansfragmentenuneséanceet95%endeuxséancesauplus (quelsquesoientlataille,lenombreoulalocalisationdes calculs).Cesrésultats sont cohérents avecd’autres séries d’urétéroscopiepubliées[11,12].Danslessériesexistantes [11—14],l’efficacitédel’urétéroscopierigidepour calculs urétérauxvariede80à100%, etpour lescalculs rénaux, l’efficacitédel’urétéroscopiesoupleestcompriseentre49à 78 %, en l’absence delocalisation calicielle inférieure et de 22 à 95 % en position calicielleinférieure [13,14]. De plus,cesrésultatspourraientêtreoptimisésavecuneprise en charge associée par post-urothérapie et hyperdiurèse.

En effet, ces techniques complémentaires et peu inva- sivessemblentdonnerdesrésultatsintéressants,encasde

fragments résiduels<5mm, notamment en situation cali- cielleinférieure[15].

Lanaturedescalculsétaitcohérenteavecunepopulation jeune[1].

Ici, le tempsmoyen d’inaptitudedes patients étaitde 6mois.Ledélaid’inaptitudemoyenétaitsignificativement moinslongencasdecalculsdelocalisationurétérale,ilétait respectivementde 3,75 mois contre 6,53 moisen cas de localisationrénale seule(p=0,032).Cettedifférencepeut s’expliquerpar unmoindretaux deretraitement des cal- culsenposition urétérale.Contrairementà d’autres[16], nousn’avonspasévaluéladifférencedeséancenécessaire pour obtenir un statut « sans fragment » en fonction de l’expériencedel’opérateur.Nousn’avons pasmis enévi- dencededifférencesignificativeenfonctionducaractère symptomatiquedelapathologie. Probablementdufaitdu faibleeffectif. Il semblerait que le caractère symptoma- tique d’un calcul soit un facteur prédictif de traitement en plusieurs séances [17] et par extension d’une durée d’inaptitudeplusimportante.

Un score prédictif préopératoire de la probabilité du statut « sans fragment » postopératoire a été proposé [18].Ilreprend 5critères:levolumetotaldescalculs,la positioncalicielle inférieure,l’expérience de l’opérateur, l’existence d’une hydronéphrose, le nombre de calcul.

Appliquéànotre série,cescoreauraitpermisd’apprécier une estimation de la durée d’inaptitude, afin d’en infor- merlespatients.Eneffet,danscettesituation,l’estimation dudélaid’inaptitude est uncritère capital. Elle explique lefaiblenombredelithotritieextracorporelle(LEC),pour- tantméthodealternativedetraitementdescalculsduhaut appareil (ici seulement 20 %). Bien qu’il soit maintenant reconnu que lesrésultats de la LECet del’urétéroscopie danslapriseenchargedescalculsurétérauxsoientéquiva- lents[11—13],l’urétéroscopie,tend às’imposercommela méthodedechoixdanslapriseenchargedelaplupartdes calculsrénauxouurétéraux[19].L’incertitudedeladurée d’inaptitudeinfluencepluslechoixdupatientquelerisque poursasanté.LaLECinduit réglementairementune inap- titudedanslemeilleurdescas(sansfragment)d’aumoins 3mois,présentedeplusuneincertitudedesuccès.Ànotre connaissance,uneseuleétudetraitedelapriseencharge descalculsrénauxpourcettepopulationspécifiqueparLEC.

Certeslesrésultatsétaientde87à94%deréussite, mais ledélaid’inaptituden’étaitpasnoté[20].Ici,lespatients ayant rec¸u cette information par leur médecin expert, étaient le plus souvent demandeur d’une urétéroscopie, reconnueplus efficacepourlescalculsrénauxnotamment [21—23].Par ailleurs,l’urétéroscopieaunavantagesurla LEC.Ellepermetdevérifierenperopératoirel’existenceou nondecalculscalicielsetpermetd’éliminerdefauxcalcul telquelesincrustationsprécalicielles,souventconfondues surlesimageriesmorphologiques[24].Cesincrustationsne sontpaspourvoyeusesd’inaptitudemêmesiellesimposent une surveillance rapprochée. Comme pour les indications thérapeutiques, la surveillance de ces patients est spéci- fique.Lerecours auscannerestplus fréquentquedansla populationgénérale.Ainsi, toutmilitaireayantunantécé- dentdecalculetdestinéàunposteisolé(embarquement, départen opération extérieur) pourrase voir imposerun rythmedesurveillanceplussoutenu,malgrésoncaractère irradiant.Le scannerbasse-dose noninjectéestl’examen

(6)

dechoixdanscettesituation.L’urétérorénoscopiediagnos- tique peut aussi se discuter au cas par cas, au moindre doute.Cetexamenréputémini-invasif nepeut cependant pasêtreproposéeensystématique,danscetteindication.

Eneffet, même si le taux de complications majeures de cettesérieestinférieuràcertainesséries[25,26],lamor- biditén’estpasnégligeable.Siseuleslescomplicationsde grade>1sontprisesencompte,letauxdecomplicationde cesurétéroscopies n’estquede5,7%enperopératoire et 18,7%enpostopératoire.Cependant,toutescomplications confondues,ceschiffresatteignentrespectivementde30et 45 %. Ces résultats contrastés peuvent se justifier par le biais de recrutement qu’impose ces indications hors recommandations. En effet, l’obésité et les comorbidi- tés sont des facteurs de risque reconnus de récidive, de traitementenplusd’uneséanceetdemorbiditéplusimpor- tante [27,28]. Or, la population de cette série est jeune (Tableau1)etdoncàfaiblecomorbidité,souventsportive etdoncsanssurpoids(Tableau1).Enfin,lagrandemajorité (58 %) des complications est représentée par des intolé- rancesdesondeJJ.Ce pourcentageinhabituelconcernait surtout les patients jusqu’alors asymptomatiques (carac- téristiquedouloureuse inattendue).Lesrésultats decette étudeontd’ailleursconduitnotreéquipeàmodifiersespra- tiques:laposed’unesondeJJjusqu’alorssystématique(par précaution) nécessite, maintenant, une justification per- opératoire. L’information préopératoire délivrée est aussi plusclaire,surlesrisquesdedouleurencasdeposed’une endoprothèseurétérale.

Conclusion

Pour certaines catégories professionnelles en situation isolée ou précaire (militaires, pilotes, plongeurs...), l’existence du moindre calcul urinaire, est incompatible avecl’aptitude au poste de travail, du fait du risquede coliquenéphrétique inopinée.Dans cette population spé- cifique,cescalculspeuventjustifierd’unepriseencharge parurétéroscopie, sans condition de taille ni de localisa- tionetdonchorsrecommandation.Deplus,cettepriseen charge invasive conduit aux durées d’inaptitude les plus courtes. Cette étude montre que la population cible est jeune,souvent asymptomatique(> 40%) avecdes calculs majoritairementcalciques.Danscesindications rares,nos résultats confirment l’efficacité et la faible innocuité de cesurétéroscopiesdenécessité.Qu’ellessoientprophylac- tiquesouthérapeutiques,touturologue,confrontéàcette indicationrare,peutlaproposer.Cesprocéduresétantréa- lisées hors référentiel, elles nécessitent une information éclairéeetuneadhésiontotaledupatient.

Déclaration de liens d’intérêts

Lesauteursdéclarentnepasavoirdeliensd’intérêts.

Références

[1]DaudonM,TraxerO,LechevallierE,SaussineC.Épidémiologie deslithiasesurinaires.ProgUrol2008;18(12):802—14.

[2]Evans K, Costabile R. Time to development of sympto- matic urinary calculi in a high risk environment. J Urol 2005;173(3):858—61.

[3]Cramer JS, Forrest K. Renal lithiasis: addressing the risks of austere desert deployments. Aviat Space Environ Med 2006;77(6):649—53.

[4]ClarkJY.Renal calculiinarmyaviators.AviatSpaceEnviron Med1990;61(8):744—7.

[5]Arrêtédu20décembre2012relatifàladéterminationdupro- filmédicaletdel’aptitudeencasdepathologiemédicaleou chirurgicale.

[6]ConortP,DoréB,SaussineC.ComitéLithiasedel’Association Franc¸aise d’Urologie [Guidelines for the urological mana- gement of renal and ureteric stones in adults]. Prog Urol 2004;14(6):1095—102.

[7]Dindo D, Demartines N, Clavien P-A. Classification of sur- gical complications: a new proposal with evaluation in a cohort of 6336 patients and results of a survey. Ann Surg 2004;240(2):205—13.

[8]BakerK,CostabileRA.Demographics,stonecharacteristic,and treatmentofurinarycalculiatthe47thCombatSupportHos- pitalduringthefirst6monthsofOperationIraqiFreedom.Mil Med2007;172(5):498—503.

[9]RozanskiTA,EdmondsonJM.Treatmentofurinarycalculiinthe combatzone.MilMed2005;170(6):460—1.

[10]AbdourahmanH,DesfemmesF-R,DeChaumontA,MolimardB, DusaudM,HoulgatteA,etal.Épidémiologiedelalithiaseuri- nairechezlesmilitairesfranc¸aisaucoursdel’opérationServal.

ProgUrol2014;24(12):764—70.

[11]LechevallierE,TaxerO,SaussineC.Priseenchargedescalculs del’uretèreproximal.ProgUrol2008;18(12):977—80.

[12]Traxer O, Lechevallier E, Saussine C. Calcul uretère dis- tal: prise encharge thérapeutique.Prog Urol 2008;18(12):

981—5.

[13]LechevallierE,TraxerO,SaussineC.Priseenchargedescal- culsdurein(horscoralliformeetcaliceinférieur).ProgUrol 2008;18(12):959—62.

[14]TraxerO,LechevallierE,SaussineC.Calculcalicielinférieur.

ProgUrol2008;18(12):972—6.

[15]Di crocco E, Lechevallier E, Delaporte V, Karsenty G. Pos- turothérapie : résultats monocentrique à 2 ans dans le traitementdescalculscalicielsdemoinsde5mm.ProgUrol 2015;25(13):787.

[16]NetschC,KnipperA-S,OrywalAK,TiburtiusC,GrossAJ.Impact ofsurgicalexperienceonstone-freeratesofureteroscopyfor singleurinarycalculioftheupperurinarytract:amatched- paired analysis of 600 patients. J Endourol 2015;29(1):

78—83.

[17]ChungDY,ChoKS,LeeDH,HanJH,KangDH,JungH,etal.

Impact of colic pain as a significant factor for predicting thestonefreerateofone-sessionshockwavelithotripsyfor treatingureter stones: a Bayesianlogistic regression model analysis.PLoSOne2015;10(4):1—12.

[18]Ito H, Sakamaki K, Kawahara T, Terao H, Yasuda K, Kuroda S, et al. Development and internal validation of a nomogram for predicting stone-free status after flexibleureteroscopy for renal stones. BJU Int2015;115(3):

446—51.

[19]DoiziS,RaynalG,TraxerO.Évolutiondutraitementchirurgical de lalithiase urinaire sur 30ansdans un centre hospitalo- universitaire.ProgUrol2015;25(9):543—8.

[20]BedirS,GoktasS,AkayO,SumerF,SeckinB,DayancM.The roleofextracorporealshockwavelithotripsyinanasymptoma- ticspecialpatientgroupwithsmallrenalcalculi.JEndourol 2008;22(4):627—30.

[21]El-NahasAR,El-AssmyAM,MansourO,SheirKZ.Aprospective multivariate analysisof factors predicting stone disintegra- tion byextracorporeal shock wavelithotripsy: thevalue of

(7)

high-resolution noncontrastcomputed tomography. EurUrol 2007;51(6):1688—94.

[22] AboumarzoukOM,KataSG,Keeley FX,McClintonS,NabiG.

Extracorporealshockwavelithotripsy(ESWL)versusuretero- scopic management for ureteric calculi. In: Nabi G, editor.

Cochranedatabaseofsystematicreviews.Chichester,UK:John Wiley&Sons,Ltd;2012.

[23] El-NahasAR, IbrahimHM,YoussefRF,SheirKZ.Flexible ure- terorenoscopy versus extracorporeal shock wave lithotripsy for treatment of lower pole stones of 10—20mm. BJU Int 2012;110(6):898—902.

[24] TangVCY,Attwell-HeapA.Computedtomographyversusure- teroscopyinidentification ofrenal tractstonewithureteral stentinsitu.AnnRCollSurgEngl2011;93(8):639—41.

[25] Ben Saddik MA, Al-Qahtani Sejiny S, Ndoye M, Gil-diez-de- MedinaS, Merlet B, Thomas A, et al. Urétéroscopie souple

dansletraitementdescalculsdureinde2à3cm.ProgUrol 2011;21(5):327—32.

[26]Oitchayomi A, Doerfler A, Le Gal S, Chawhan C, Tillou X.

Flexibleandrigidureteroscopyinoutpatientsurgery.BMCUrol 2016;16(1):6.

[27]Ishii H, Couzins M, Aboumarzouk O, Biyani CS, Somani BK.

Outcomes of systematic review of ureteroscopy for stone diseaseintheobeseandmorbidlyobesepopulation.JEndourol 2016;30(2):135—45.

[28]DaelsFPJ,GaizauskasA,RiojaJ,VarshneyAK,ErkanE,OzgokY, etal.Age-relatedprevalenceofdiabetesmellitus,cardiovas- culardiseaseandanticoagulationtherapyuseinaurolithiasis populationandtheireffectonoutcomes:theClinicalResearch OfficeoftheEndourologicalSocietyUreteroscopyGlobalStudy.

WorldJUrol2015;33(6):859—64.

Références

Documents relatifs

Eleven months previously, this patient had an episode of urolithiasis diagnosed on hema- turia following a 12-year treatment with ritonavir-boosted atazanavir without study

La lithiase cystinique (1 % des lithiases urinaires) est la seule manifestation d’une maladie héréditaire autosomique récessive se traduisant par une élévation de la

•  Excès de concentration en composés lithogènes (calcium, oxalate) dépassant le seuil de solubilisation dans les urines (sursaturation).. •  +/- déficit substance

D’après la communication de Vincent Estrade (Angoulême) L’urétéroscopie souple laser est une des thérapeutiques les plus utilisées pour le traitement des calculs rénaux,

Conclusion Cette étude démontre que des niveaux importants de pression peuvent être atteints avec les systèmes d’irrigation lors d’une urétéroscopie souple, celle-ci

Conclusion Dans notre série, l’insertion d’une GAU 12/14F en vue d’une URSS a échoué dans 8,6 % des cas. L’absence d’URSS anté- rieure sur le même rein, de sonde JJ

— Cette étude rétrospective suggère que le mécanisme lésionnel impacte la prise en charge initiale des patients avec une sténose de l’urètre.. Les patients avec des fractures

Comme ce réseau est destiné à des mesures à très long terme, ces observations présentent un intérêt pour le suivi des infrasons et des ondes de gravité produits par