UTILISATION DU MAÏS GRAIN HUMIDE
CONSERVÉ A L’ACIDE PROPIONIQUE
POUR L’ENGRAISSEMENT DES TAURILLONS
Y. GEAY C. MALTERRE P. THIVEND*
Paulette JOURKAIX*
Bernadette LASSALAS* Robert
JAILLER,
G.CUYLLE,
P. HÉNAULT 1,abv>.atviJ.r de la l’roduction de Viaude,* Station de Recherches sur
l’ J!levage
desRuminants,
Centve de Recherches cleC/e)’!!OM<-!!’aK!,
I. N. R.A.,
.,Theix,
Satnt GcnèsChampanelle,
G3110 l3eaunaont**Domaine dr Bressonvilliers, I. N. R. A.
r,Ésumi,,
Deux
expériences d’engraissement
de taurillons ont été effectuées pour étudier l’influence du traitement à l’acidepropionique
du maïsgrain
humide sur sa valeur nutritive. Danschaque
cas, le lot
expérimental
recevant le maïs humide traitépuis aplati,
a étécomparé
à un lot témoinrecevant le maïs sec
broyé
etaggloméré.
Legrain
areprésenté
5o p. 100de la matière sèche de la ration lors de la Ireexpérience
et 70 p. ioo lors de la seconde, la luzernedéshydratée
condenséeconstituant le reste de la ration.
Soixante taurillons ont été
engraissés
lors de ces 2expériences
durantrespectivement
139jours
pour la 1 rc et g6
jours
pour la seconde. Lapremière expérience
acomporté
3 lots d’animaux ;2 d’entre eux ont rcçu une
quantité égale
de matière sèche degrain,
soit sous fonnc humide, soitsous forme
sèche,
et le troisième une ration degrain
humide à volonté. La secondeexpérience
acomporté
2lots recevant soit le maïs sec. soit le maïs humideaplati.
L’acide
propionique
apermis
de conserver legrain
humide(68
et6-1,5
p. 100de matièresèche)
durant unepériode
de 9mois,
avec une très faibleproportion
depertes.
Nous n’avons pas noté au cours de ces 2
expériences
une influencesignificative
du traitementsur le
gain
depoids
vif, lepoids
et lacomposition
des carcasses, mais unelégère
diminution desquantités ingérées
et par suite unelégère
amélioration de l’efficacité alimentaire( 1 ,
et 3,3 p.zoo)
des rations.Le traitement à l’acide
propionique
a entraîné une diminution notable de ladigestibilité
des
principaux
constituants de la ration. Si laquantité
d’acides gras volatils formés au niveau du rumen a étéidentique,
lacomposition
dumélange
d’acides gras volatils a été modifiée dansun sens favorable à une meilleure utilisation de
l’énergie (augmentation
de laquantité
d’acidebutyrique,
diminution de l’acideacétique) lorsque
les animaux ont reçu le maïs humide.Si ces résultats ne mettent pas en évidence des différences
significatives,
ils traduisent cepen- dant, danschaquc expérience,
unelégère
amélioration de la valeur nutritive du maïslorsqu’il
est conservé humide avec de l’acide
propionique.
INTRODUCTION
Lorsque le
maïsdestiné à l’alimentation animale
estrécolté
sousforme de grains entiers, il
est enrègle générale stocké après
unséchage
amenantle
tauxde matière
sèche à 8 j p.
100.Ce procédé nécessite
unéquipement coûteux dont la capacité
estlimitée
et nepermet pas d’absorber rapidement
unerécolte abondante. En outre, lorsque le grain
est enproportion importante dans la ration, il
estpréférable qu’il
soit condensé (broyé
etaggloméré) si l’on
veutrégulariser l’ingestion des animaux
etlimiter les accidents digestifs consécutifs à la consommation de farine ; cela accroît le coût de l’alimentation.
Des traitements technologiques nombreux
etcomplexes
ontété étudiés dans le but d’améliorer la valeur alimentaire du grain
sec(Hawx> ~
etJoxDAN, ig6 3 ; Fox-
TE NO
T et
H OPKINS , rg6! ; BÉ RAN GE R , T HIV EN D
etJn R rzrer, rg!2). Mais l’améliora- tion enregistrée
agénéralement été faible
etinsuffisante pour justifier le coût de
cestraitements dans les conditions actuelles françaises.
Aussi, les méthodes qui permettent de stocker
etd’utiliser directement le
maïshumide, peuvent-elles présenter
uncertain intérêt : elles évitent le séchage
et lafabrication de granulés,
etpermettent dans certaines conditions d’améliorer l’appé-
tibilité
etla valeur nutritive du grain humide par rapport
augrain
sec(B EESOX
etPE
RRY
, 105 8 ;
ZoGG etal., 10 6 1 ; 3IacCAi« 1 «R E E
etMERRILL, ig66 ; 3.Ia C GINTN.
etRrccs, zg6 7 ; W HITE et al., ig6g).
Une de
cesméthodes de conservation consiste à pulvériser de l’acide propio- nique
surle grain récolté humide. Ce procédé
aété utilisé
avecsuccès pour
conserverl’orge (B.
P.C HEM rcar,s, 19 68)
oule
maïsdestiné à l’alimentation des porcs (JoN!s,
DoNEFE
R
etE LUOT , 1970 ; FEVRIER, BOURDON
etCxnMr3or,r,r;, 1972 ), des agneaux (T
H É R
iEz, LE Du
et3. IOL É NAT , 1 g 73 ), des vaches laitières
etdes génisses (JoNES,
D ON E F E
R
etE LLIO T, rg!o),
etdes bouvillons à l’engrais (Poxs y Trr, 3 I OW AT
etS TONE , ig
7
2). Ce procédé apparaissant
apriori simple
etpeu onéreux,
nous en avonsétudié
l’application à la conservation du
maïsrécolté humide destiné à l’alimentation des taurillons. Au
coursde
2expériences successives,
nous avonscomparé les performances d’engraissement de
cesanimaux recevant, soit le
maïs seccondensé (broyé
etagglo- méré), soit le
maïshumide aplati ; le grain représentant 5 <> p.
100de la matière sèche de la ration lors de la
I reexpérience
et70 p.
100lors de la seconde (’).
MATÉRIEL ET MÉTHODES
7!,t’/’!rKC<’
1Principe.
Nous avons
comparé,
au cours de cetteexpérience
réalisée au C 1< . Z .&dquo;. de Theix, troisrégimes comportant
SO p. 100de la matière sèche sous forme de luzernedéshydratée
condensée et _50 p. I o0sous forme de mais
grain
distribué soit sec et condensé pour l’un desrégimes,
soit humide etaplati (
1
)
Les résultats de cesexpériences
ont faitl’objet
de comptes rendus dans le BulletinTechnique
duC.R.Z.V. de T17A1X ((;EAB’ et LIt.NARD, 1971 ; ![ALTEHIŒ et GKAY, 1973). 1.7’sLONG et MoAL (1973) en ont fait état au cours du Symposium International sur la conservation des crains récoltes humides.
pour les 2autres. Le
régime comportant
le maïs sec et l’un desrégimes comportant
le maïs humideont été distribués à volonté
(!!
maïs sec » et « maïs humide ad libitum»).
Le secondrégime
compor- tant le maïs humide a été distribué enquantité
de matière sècheégale
à celle consommée par les animaux recevant lerégime
« maïs sec ».Traitement du maïs.
Pour réaliser cette
expérience,
40 tonnes de maïsgrain
INRA 258 récoltées à 68 p. 100 de matière sèche, ont été arrosées d’acidepropionique
au taux de 1,5 p. 100. L’acideprovenait
d’un
pulvérisateur placé
à l’entrée de la vis d’Archimède utilisée pour véhiculer legrain
vers lelieu de
stockage.
Ces 40 tonnes ont étéentreposées
en vrac, à l’intérieur d’un bâtiment couvert.Une bâche
plastique
entourait et recouvrait le tas pourprotéger
legrain
de lapoussière
et faciliterles mesures de
température
parsondage.
Le maïs, ainsi conservé humide, a étéaplati
entre 2 rou- leaux,chaque jour,
avant d’être distribué aux animaux. Parailleurs,
37,5tonnes du même maïs ont été séchéesjusqu’au
taux de8 5
p. 100de matièresèche, puis broyées
à lagrille
de 3 mm etagglomérées
à la filière de IOmm.Au cours de sa
conservation,
legrain
humide a faitl’objet
des mesures suivantes : relevé destempératures
à différents endroits du silo tous les 3jours, prélèvement
d’échantillonsreprésen-
tatifs
(au
début, au milieu et en fin deconservation)
surlequel
on a mesuré les teneurs en matière sèche et en amidon(TiiiB’ENI),
MERCIER, GUILBOT,r 9l z).
Animaux et alimentation.
A
partir
de zr taurillons de race Salers et zr taurillons croisésRouge
des Flandres x Salers, 14blocs de 3 animaux ont été
constitués,
les animaux dechaque
bloc étant aussi semblables quepossible,
sur la base dupoids
et del’âge.
Dans chacun desblocs,
les animaux ont reçurespecti-
vement l’un des trois
régimes précédents ;
les 14 taurillons dechaque régime ayant
étérépartis
de la
façon
suivante : 6 en stabulation libre( 3
Salevs et 3Croisés)
et 8 en stabulation entravée(
4
Salevs et 4Croisés).
Pour limiter le tri des aliments par les animaux, le maïs et la luzerne ont été
mélangés
dansl’auge
au moment de la distribution.Chaque jour,
on a distribué enplus
à tous les animaux 100g decomplément
minéral que l’on amélangé
au maïs. Tous les animaux ont pu consommer lapaille
de leur litière.
Me.
SM )
’M .
-
Quantités ingérées
et cvoissavcce.Chaque semaine,
on a mesuré lesquantités
d’alimentsingérées pendant
6jours
parchaque
animal entravé et par les lots d’animaux en stabulation libre. Les animaux ont été
pesés pendant
2
jours
consécutifs, à la même heure, au moment de la mise enlots,
en début depériode expérimen-
tale, et avant departir
pourl’abattoir,
ainsi que toutesles 4 semaines
durant lapériode expérimen-
tale.
- Utilisation
digestive.
Nous avons mesuré la
digestibilité
des deux rations distribuées à volonté sur deux taurillons maintenus en cage à bilan,pendant
3périodes
successives de 12jours.
Les animaux ont reçu la mêmeproportion
depaille
que celle consommée par les animaux en lots( 10
p.100 ).
En outre, ladigestion
de ces deux rations a été étudiée sur 2génisses
munies d’une canule réentrante du duodénum et sur 2bouvillons munis d’une canule du rumen.Cependant,
laproportion
depaille ingérée (zg
p.100 )
a étéplus importante
que dans la ration des animaux endigestibilité.
Pourchaque régime,
nous avons mesuré au cours d’unepériode
de 8 heures l’évolutionpostprandiale
de la
composition
dumélange
d’acides gras volatils dujus
de rumen. Au niveau du duodénum,nous avons recueilli
pendant
unepériode
de r2 heures(correspondant
à l’intervalle entre les deuxrepas)
la totalité du contenudigestif. Chaque
heure, unepartie aliquote
étaitprélevée,
le restedu contenu étant réintroduit à l’aide d’une pompe. Sur la moyenne de r2 échantillons ainsi obte- nus,
mélangés
etlyophilisés,
nous avons déterminé la teneur en matière sèche, matièreorganique,
matières azotées et amidon. Ces mesures ont été
répétées fois
à des intervalles d’au moins4
8
heurespendant
2semaines consécutives.- .4
battage
etcomposition
des carcasses.Les animaux ont été abattus par bloc de 3
(un
animal dechaque
lotayant
le même mode destabulation) lorsque
l’étatd’engraissement
du taurillon du lot 3a étéjugé satisfaisant,
en moyenneau bout de i3g !L- 3o
jours.
A
l’abattage,
on a mesuré lepoids
des carcasses, le rendement en carcasse et lepoids
du« 5
c
quartier
». La carcasse dechaque
animal a été notée aupoint
de vue de sa conformation et deson état
d’engraisscment
et a faitl’objet
d’un certain nombre de mensurations et depesées après découpe :
mesure de lalongueur
de la carcasse et de la cuisse(distance jarret-symphyse), épaisseur
de la cuisse et du faux-filet
(V [SSAC , r 959 ), poids
du « pan traitén (Du M O V r, 195 6),
ainsi que de l’ensembleépaule
-+- collier.La
composition
des carcasses a été estimée àpartir
de celle de la « 11’’ côte »,grâce
aux rela-tions établies par GEAY et BÉRnxcFR
(rg6 9 ).
Expérience
II JPrincipe.
Au cours de cette
expérience,
les animaux ont reçu à volonté une ration à base de maïsgrain,
distribué soit sous forme sèche et condensée
(régime
maïssec),
soit sous forme humide, conservé à l’acidepropionique
etaplati (régime
maïshumide).
L’ensemble des animaux a reçu ensupplément
du maïs
grain
unequantité
limitée de luzernedéshydratée compactée (presse
à filières de r2 mmde
diamètre),
de telle sorte que cette dernièrereprésente
30 p. 100de la matière sèche de la ration.La luzerne était distribuée
séparément
avant la ration de maïs etl’ajustement
était réaliséchaque
semaine sur la base des
quantités
de maïsingérées
la semaineprécédente.
Centvingt
grammes ducomplément
minéral utilisé lors de la r&dquo;eexpérience,
ont été distribuéschaque jour
àchaque
animalTous les taurillons ont pu consommer la
paille
de leur litière, mais laquantité ingérée
n’a pas été estimée.Dispositif expérimental.
Pour réaliser cette
expérience, i6, 5
tonnes de maïsgrain
TNRA258,
récoltées à une teneuren matière sèche de
6 4 , 5
p. ioo, ontégalement
été traitées à l’acidepropionique
au taux de 1,5 p. 100. Ce maïs a étéentreposé
de la mêmefaçon
queprécédemment.
Il n’acependant
pu fairel’objet
de contrôles de
température ; toutefois,
lesquantités
degrains
moisis ont été mesurées. Parailleurs,
x3,! tonnes du même maïs ont été séchéesjusqu’au
taux de8 5
p. 100 de matièresèche, broyées
etagglomérées. Trente-cinq jours après
le traitement dugrain
humide, 2lots de r3tau- rillons Fvisons Danois, depoids
etd’âge
semblables, ont été constitués etplacés
en stabulation libre.Chaque
lot a étéréparti
en 2groupes d’animaux, l’uncomprenant les plus
lourds, l’autreles 6
plus légers.
L’ensemble des animaux a été abattu à deux dates différentes : les i4 taurillons lourdsaprès
79jours d’engraissement
et les r2 taurillonslégers après
121jours.
Les mesures réali-sées à
l’abattage
ont été les mêmes que dansl’expérience précédente.
RKSUI / TATS
Conservation
Au
coursde la
I rCexpérience, la température
moyenneinterne du
tasde
maïshumide, après s’être élevée de 5° à 6 ° C durant les ! prerniers jours, s’est abaissée régulièrement
et asuivi l’évolution de la température extérieure. Divers nodules de grains moisis ayant apparemment échappé
autraitement,
ontété retirés du
taslors de la distribution du
maïs auxanimaux. Les grains apparemment sains qui
entou-raient certains nodules particulièrement volumineux
ontété traités à
nouveauà l’acide
propionique
au tauxde o, 5 p.
100.Le poids total des pertes
areprésenté 4 p.
100de la quantité stockée, proportion beaucoup plus importante que dans le second essai où
nousn’avons constaté que
1,2p.
100de grains moisis.
Durant
r6o jours, la
teneur enmatière sèche du grain
estrestée stable : 68,6 ! 0
,8 p.
100,puis elle s’est élevée pour atteindre 72 p. 100 , 270 jours après le traitement.
En revanche, la
teneur enamidon
estrestée
constante tout aulong des 270 jours de
conservation : 6g,9 !
1,1p.
100de la matière sèche. Enfin, le pouvoir germinatif
du grain traité
aété nul.
Etat saaaitaire des animaux
Durant le
ieressai, deux animaux
enstabulation libre,
recevantla ration à base de
maïs sec, ontmétéorisé fréquemment. L’un des animaux (de
raceSalers)
adîi
être abattu, l’autre (Rouge des Flandres
XSalers)
aété retiré du lot
etmis
enstabu- lation entravée où il
areçu, à volonté, la ration comportant le
maïshumide aplati
sans
présenter de troubles digestifs. Lors du second essai,
unanimal du régime compor-
tantle
maïshumide, malade peu de jours après le début de l’expérience,
adît être
éliminé. Dans les
2essais, les résultats provenant des blocs qui comportaient des
animaux malades n’ont pas été utilisés.
Croissance
etquantités ingérées (tabl.
1 et2 )
Les gains de poids vif des animaux
ontété élevés: respectivement
1520 , l 5°5
et 15 8 7 g/j pour les régimes
« maïs sec », « maïshumide limité
» et « maïshumide
ad libitum
»du
1 cressai ; i !26
et 1507 g/j respectivement pour les régimes
« maïssec » et « maïs
humide !· du
2essai (tabl.
1 eta). Mais
aucunedifférence significative
n’est apparue
entreles régimes.
Le
maïsgrain humide conservé à l’acide propionique
etdistribué à volonté
aété
consommé
enquantités égales ( f’’ expérience)
oulégèrement inférieures
au maïssec
(3 p.
100, 2eexpérience) (tabl.
i et2 ).
Dans l’ensemble, les quantités de matière sèche ingérées par kg de gain de poids
vif
ontété très voisines sauf lors du premier essai où les animaux
recevantle
maïshumide à volonté
ontingéré
enmoins 3 , 3 p.
100de matière sèche par kg de gain.
Signalons enfin qu’indépendamment de la
naturede la ration, le gain de poids
vif des taurillons Croisés Rouge des Flandres
XSalers
aété significativement supérieur (P
<o,o 5 ) de 24 ,6 p.
100à celui des Sale y s ( 1 705
contre 13 68 g/j). Le gain de poids
vif des taurillons Frisons Daaaois, les plus lourds
audépart
aété supérieur de 6,8 p.
tooà celui des animaux plus légers ( 1 55 8
contre 145 8 g/j), mais la différence n’a pas été
significative.
Utilisation digestive
La digestibilité de la ration à base de
maïs sec(matière sèche, matière organique,
matières azotées
etamidon)
aété plus élevée que celle de la ration à base de
maïshumide (tabl. 3 ). L’importance de la digestion de la matière sèche, de la matière organique
etde l’amidon, dans les réservoirs gastriques,
aété identique pour les deux types de régimes (tabl. 3 ). En conséquence, la digestion intestinale de
cesaliments
a
été plus importante
avecle
maïs secqu’avec le
maïshumide ( 11 , 4 p.
ioode l’amidon
digestible
ontété dégradés dans l’intestin
contre7 , 2 p. ioo). En revanche, la propor- tion des matières azotées digérées dans l’intestin (p.
100des matières azotées diges- tibles)
aété la même quelle que soit la ration (8 7 p. 100 ).
L’acidité volatile totale du jus de
rumen(valeur
moyennede 6 prélèvements
effectués
au coursdes 8 heures qui suivent le repas)
aété peu différente selon le régime (tabl.
4
)
etles quantités de matière organique digérées dans le
rumen ontété également
sensiblement les mêmes (i 7 00
et 172 o g
en 12heures). Ces résultats indiquent que
la quantité journalière totale d’acides gras volatils produits dans le
rumen aété très
voisine pour les deux régimes. Un revanche, les quantités respectives des différents
acides gras composant le mélange
sontdifférentes. Un effet, le régime à base de
maïshumide
adonné naissance à
uneproportion plus élevée d’acide butyrique
etplus
faible d’acide acétique. Seule, la
teneur moyenne enacide propionique
aété identique quel que soit le mode de conservation du
maïs(tabl. I ).
Les fermentations postprandiales dans le
rumen ontété très régulières
avecle régime à base de
maïs sec(fig.
irz). En revanche, elles
onté!-olué de façon très diffé-
rente
lorsque les animaux
ontreçu le
maïshumide : la
teneur enacide propionique
a
augmenté immédiatement après le repas puis
adiminué ensuite régulièrement ;
la
teneur enacide butyrique
a eu uneévolution inverse, l’augmentation observée (fig.
ic!) pouvant être reliée à l’apparition de quantités importantes de
sucressolubles
dans le jus de
rumen(fig.
ib).
Résultats d’ab(ittage
1)ans
les deux essais, le régime n’a pas
eud’influence significative
surle poids
de
carcasse,le rendement
en carcasse(poids de
carcassechaude rapporté
aupoids
vif vide)
etla composition de
ces carcassesainsi que
surla proportion de gras du 5
*&dquo; quartier dans le
corpsvide (tabl. 5 ).
DISCUSSION
Le traitement à l’acide propionique
apermis,
commel’avaient observé FEREZ, 3I
ICHI iL E
XA j
etP RESTON ( 19 6 9 ) sur le sorgho grain, de
conserverle
maïshumide durant 9 mois,
sansdiminution de
sa teneur enamidon,
avec uneproportion de pertes rela- tivement faible lors de la
i r«expérience
ettrès faible lors de la seconde.
I,e
maïstraité
aété bien accepté par les animaux, mais il
aété ingéré toutefois
en
quantités légèrement plus faibles que le
maïs secdans l’expérience
no!.FO RSY T H ,
3IoiKfA’r
etS TO w; ( 1972 )
ontobservé également que des bouvillons
recevantdu
maïshumide broyé, traité à l’acide propionique, ingéraient 3 , 2 p.
100de matière sèche
en
moins que leurs homologues
recevantle
maïs secbroyé. Cette légère diminution
de l’appétit peut être due à l’apport d’acide propionique alimentaire qui
aété relati-
vementimportant (de 6 à 8, 5 p.
100de la quantité totale formée dans le rumen)
etqui
estvraisemblablement responsable de l’augmentation de la
teneur enacide pro-
pionique du jus de
rumen,observée
uneheure après le repas (fig. la). BnuMCnRnz (
I o 7
o)
a eneffet suggéré que la quantité d’acide propionique absorbée,
auniveau
du tube digestif, pouvait être
unfacteur de contrôle de l’appétit du ruminant.
DowDW
etJ ACOI3 sow (io6o), B AII , F
etM EYER (ig6g)
ontégalement montré qu’une
élévation du
tauxd’acide propionique sanguin entraînait, chez le rutninant,
unedimi-
nution significative de l’ingestion.
Le traitement du
maïsgrain à l’acide propionique
alégèrement amélioré l’effi- cacité alimentaire de la ration
commele
montrela diminution des quantités de matière
sèche ingérées par kg de gain. Ces résultats
sont enaccord
avec ceuxde F ORSYTH ,
yIown2
etS TOXE ( 1072 ). Cependant,
ces auteurs ont en outreconstaté
uneaugmenta- tion significative de l’état d’engraissement des
carcassesque
nousn’avons pas obser- vée dans
nosdeux expériences. Une amélioration ( 7
p.100 ) de l’efficacité alimentaire,
due
à unediminution des quantités ingérées pour
unmême gain de poids vif,
aété également constatée par l’Institut Technique des Céréales
etdes Fourrages
au coursde 4 essais successifs
en1072 -73-74
et7!.
Sur le plan énergétique,
enestimant les quantités d’énergie métabolisable ingé-
rées par kg de gain (compte
tenude l’énergie métabolisable apportée par l’acide pro-
pionique utilisé lors du traitement : 0 , 5 Mcal),
on constateque l’efficacité alimentaire
a
été améliorée de 7,! p.
ioopour les animaux
recevantle
maïshumide à volonté.
Cette amélioration peut s’expliquer par l’orientation des fermentations du
rumenfavorable à
unemeilleure utilisation de l’énergie (augmentation de la production
d’acide butyrique, diminution de la production d’acide acétique) que
nous avonsconstatée chez les animaux
recevantle
maïshumide.
Mais l’effet bénéfique éventuel
surl’engraissetnent des animaux
apu être
contre-balancé
par unediminution de la production de glucose puisque la digestion in-
testinale de l’amidon
aété moins importante chez les animaux
recevantle
maïshumide.
La diminution de digestibilité des matières azotées de la ration de
maïshumide n’a
eu aucuneincidence
surle gain de poids vif des animaux, puisque les quantités
de matières azotées digestibles
ontété très supérieures
auxrecommandations propo- sées pour les taurillons par BÉ RAXGER
etFAUCOXXEAU ( H ) 70 )
etS CHUL T Z , OSLAC!F,
etD AHXI C K E (Io74).
En conclusion, la conservation du
maïsgrain humide à l’acide propionique
estune
technique qui apparaît simple
etefficace. L’acide propionique diminue peu l’accep-
tabilité du grain
etentraîne parfois
unelégère amélioration de l’efficacité alimentaire,
sans
modifier la composition des
carcasses. Dans cesconditions, seul le coût du trai- tement,
parrapport
aucoût du séchage, peut décider de l’opportunité d’utiliser
cette
céréale traitée dans l’alimentation du ruminant.
1?(’
Çl
t pour Pltbllc(4ti,,!l
en( éuviev
1916.REMERCIEMENTS
Cette étude a été réalisée
gràce
à l’aide de la SociétéProfil
àqui
nousexprimons
nos remercie-ments. Nous tenons
également
il remercier la Station de Recherches sur laPhysiologie
de laReproduction qui
nous apermis
de réaliser la 2!expérience
dans son domaine de 13ressoiivilliers, et toutparticulièrement J.
PELOTresponsable
de ce domaine.SUMMARY
HIGH MOISTURE MAIZE TREATED WITH PROPIONIC ACID FOR FATTENING YOUBG BULLS Two
fattening
trials were carried out on young 1>ulls tostudy
the effect ofprocessing
moistmaize with
propionic
acid on its nutritive value. In each case, theexperimental
groupreceiving
treated and rolled moist maize was
compared
with a control groupreceiving dry, ground
andpelleted
maize. The maizerepresented
go p. 100 of thedietary dry
matterduring expcriment
i and 70 p. 100
during experiment
2, the remainder of the dietbeing composed
ofdry, ground
and
pelleted
lucerne.Sixty
young bulls were fattcncdduring
these2 experiments lasting t 3 8
and 96days,
res-pectively.
The firstexperiment
included 3 groups of animals ; 2 of these groups receivedequal
amounts of either moist or
dry
maize ad libitum. The secondexperiment
included 2 groupsreceiving
eitherdry
maize or moist, rolled maize.Propionic
acid allowed to preserve the moist maize(68
and6!,3
lt. ioodrv matter)
for aperiod
of 9months withonly
very sntall losses.During
these twoexperiments,
we did not noticeany significant
influence of the treatmenton live
weight gain, weight
and carcasscomposition,
but aslight
decrease in feed intake andconsequently
aslight improvement
of fcedefficiency (r.8
and 3.3p.] (0).
The treatment with
propionic
acidbrought
about a substantial decrease in thedigestibility
of the main
components
of the diet. The amount of volatilefatty
acidsdeveloped
in the rumenwas identical, whereas the
composition
of the volatilefatty
acid mixture wasfavourably changed, leading
to a better energy utilization(increase
ofbutyric
acid and decrease of aceticacid)
when the animals wcrc fed moist maize.Although
these results do nut show anysignificant
differences,they
indicate however in eachexperiment
aslight improvement
in the nutritive value of moist maize whenpreserved
withpropionic
acid.RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1 1
:,ii.i C. ,X., Ql:1, 1.i; j!-i! J., ig6g.
I>eprc,sion of
feed (!f g!)ikt!, byIllf’taholitcs jnjectecl
dllring Illl’als.A
m. J. Physiol., 27, iS_3o-i836.
Bncstcaxur B. k., lj7u.
B - oluntary fr·ml
intakeby ’
i-itiiiiii!itit, : Illodels andI)r!ictic!il applicatio l ls.
(’ornell Sutr.
Con/.,
K5-92. HEHSOX 11. 31., PEI<i<; T. BY., I<)5K.
The cOlllparatiB’(’ f(,u(liiig
valuc uf high iiioistlir(! t cwn and low Illoisture corn with different feed for fattenin! beef cattle. J. nim. Sei., 17, 3!,K-373.
J3
KHANGER C.,
l&dquo;:’ 1 ; O xxi:.51>
G., ig7o. l;esoins azotés des jeunes bovins. lii « 1,« production de >,iamle par lesjeunes
boi,insEdition,
S.I·:.I.-C.N.R.A.Versailles, laude
n° 46,195-196.Bi!-.IZAN(-!LR C., ’illl&dquo;1.;Nl) P., ]AI{Inc;¡.: IL., 1972. Inftuence des traitements
uu5caniqne. et
hy’drother-miques
sur la valeur nutritive du maïs pour lesjeunes
bovins At’entrais.
Ann. 7ootecii., 21, i7:i-i<)o.73. I’ Chemicals, 1968. Feecling trials.
l’opcorn
treated nwist barley 196-5-6!, 9 p.D
AVIS C. L., 1967. Acétate production in the rumen uf the cows fed either control or !oBB flber hizh grain diets.
J.
Dairy Sci., 50, 162i-j62,5.1>o,,
’Di..N D. R.,
Jncossov
R,1960. Inhibition ofappetite
inclair y
COII’Sl>F’
certain internH’rliate meta- hulitew.Natitre,
188, I4K-I49.]) 1 i
’
! O
:-lT B. L., 1956. La
découpe
dl! pan traité. F./’;1. Commission b01’lll(, iladri<1.FÉ VR tER C.,Bot
’ Rt)OxD.,CHA M HO E LK M .,i 97
2. B’alcur aliurentaire du 11)iioE hUIl1idt, cOllscrv(’ par l’acide
propiollique
pour la Truie et le Porcelet, et du mais ensilé pour le Porc en croissance-hnition.Journées Recherche Porcine en France, 143-147,
I.N!R.A.-I.’l’.P.,
éd.F m n EN o1
’ J.-I’., 1 foesi vs IL A., 1965. Effect of
ph y sical
form of different parts of lamb faltcning rations on feediotperfornrunce
aiid dihestibility. J. Am»t..Sci., 24, 62-68.1&dquo;oRs,&dquo;rii J. (;., àlo,,..5T 1). N., 51’O&dquo;E J. ]!., 1972. Feeding vaIne for beef and dairy cattle of high rnoistttre corll
pre;erved
withpropionic
acid.Can.]. A nill1. Sei.,
52, 73-79-GEA!- Y., I3!tt!!c;co C., ig6g. 73;tiuratiou de la compositicm de lit carcasse de jeunes bovins il partir de la coinposition d’un morcean 11lonocostaI an niveau de la iiL’ cote. Ann. Zootcch., 18, 65-77. Il. 1. L, Joreuav R. ig6!3. Comparison of larnhs feed sheitedcorn and whole or
pelleted barleç
of different bu·hcl vceithts.
J . Ani l l1. Sci.,
22, I097-I099.I.-f.C.F.-I.B..B., t<>7z. J’(lH.i-.&dquo;llY-.4HYt’ no *20. Utilisation du (1(als graill pour lit
producticm
dejeu ll es
bovins.I.T.C.F.-I.:B.--B., I()73. r&dquo;t1lf.B-SlIl’-Aurc n° 30. 1§tilisatioi> du lnal! grain ponr 1a
productio ll
de jeullcs bovins.1 974
.
/Joignevillc n° 50. Utilisation du maïs sou..; diff(!n’lJt{’..; fonne.; prntr laproduction
dejeunes
bovins.I.T.C.F.-I.:B’.A., 1()7S. (’arr.r-s7rr-Arrrc n° J34. l’tilisatiou du mai, grain pour la
1>roductir»t
dejeunes
bovins.
_JnNcs G. )1., IW vr:rria 1&dquo;., ELLIOT J. J., 1970. Feeding v’aluc· for (I;IirB. cattle and pig., nf high Inoi!tllre
corn
preserve d
withpropionic
acid. Can.J. A nim. Sci.,
50, 4S3-4S’!.L EI ,o N
<: c., !lo.!i.
J., ig7!3.
Utilisation (Illhumide traite al’aci d e propioni ’ 1ue
par les bovins et les porc,. TL’cl1nol..--J --j!y’/c., 22, G4r-646.MacC A n- K
EE J. 1)., Bleatem.t. i&dquo;. 1966. The fecdin! value’ of high inoisturc corn for
dairy
cows.Corncll .&dquo;Utr. (-onj., 77-85.
31ac<1<N.,,- D. n., HIG-GS J. ioo7» Qloist smrhhttm grains for llnishing cattle.
J. An l 1 N . Sei.,
26, 92 5
(iibtr.).
PÉH
EZR., Jlrcuta.t a.y., l’RESTOB T. R., ry6g. Relativo value for broilers of sorhhuur graifi with high IllOisturc cmntent or
preserved
withpropiollic
acid. Ra’. Cllbana (lene. Agric., 3, 18S-IKK.S
CHCLTZ Ii., o;i..i<:1: II..1., ., 1 ).5iN ic i; R., 1974. Untcrsuchung(’1l Über die ztisaiiiiiielisetziiiig der korpersiibst
2
iiiz wm-ic dL’1l stoff-und euer!ieansatx bie wa(’h!l’lJLL’1I nrastbullen. Fortscltr.
i’lerpfiy.;ioi.
Tiercrrtdhr., 4.
T n É HI E
Z 1L, Lr. 1)!- J., !foi.i.NAI’ (1., 19ï3.
C Ol nparaiso l l
(1(!yuatre· m6thu<le:.
de cOll!ervatioll du iiiai! grain. ljqlti(!iice sur lit valeur alimentaire pour l’engraissement de l’Agneau. Ann. Zootech., 22, 443-440.i’fii;
1
:xi> I°., Xli.i«.ii:>< Ch., (’!l’IL130i, A., 1972. leterminatiou uf ,tarch ,;itfi ghlC()alllyla-;e. III 1
;.1[e!ho d
:.¡ of (’(ii-b,,hj,driit!, (!lrernistry’, 8, 79-82. BVIIISTLER and 13. :BIILLERed..-B(’ad. Pres...., 1,(,il(loll.
!’ïsSAcH.,i9:)<). Rapport sur de: recherches Françaises intéressant le testage des taureaux sur les
aptitu d
es i, la production
de B’iaudc de leur> descendants.<’. R’. dt..; jni<rnt&dquo;<.s d’l?tud<..s d<. la. 1&dquo;.1i.Z.,
n’ 70(),/.ig, Belgrade.
BY H
ITL I>., H.E:BH.-BI{(!E 1<., !EBB.SO:B .1., ;BECH.-Bt’S 1’., ’I’<i;isf:K lt., rg6g. fH!h inoisture and
<Iry
iiietlio(l, of pro(’{’ssillg sor!-dll1111 grain. J. Aninr..scr., 29, 17.5
(abstr.).
Zocc: C. A., I3acvc R. P., Î[XRslll%AIR(illR 1&dquo;. li., KE!DALL l!. ig6i. Nutritiv{’ value of high inoistnre corn when fed with various silages tn 1:><.tating