Société Nationale de Gestion du Stock de Sécurité Alimentaire Système d’Information sur
les Marchés Agricoles
1 Bulletin conjoint PAM-SONAGESS – février 2022
Période du 1 au 28 février 2022
BULLETIN CONJOINT D ’ INFORMATION SUR LES MARCHES AU B URKINA F ASO
Points saillants
1. Le niveau des stocks commerçants est faible dans les marchés s’expliquant par la conjugaison de plusieurs facteurs : (i) la mauvaise performance de la campagne agricole 2021/2022 ; (ii) les prix élevés à la collecte engendrés entre autre par la hausse des prix des intrants agricoles ; (iii) l’insécurité croissante dans la partie septentrionale du pays et dans plusieurs zones d’approvisionnement limitant les flux internes des produits agricoles ; (iv) et la lenteur de l’écoulement des stocks du fait des prix élevés à la collecte.
2. Les prix des céréales de base ont atteint leur plus haut niveau de ces dix dernières années avec une moyenne de 261 FCFA le kilogramme. Ce qui donne des variations en hausse de 38 pour cent par rapport à la moyenne de l’année passée et de 46 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale.
3. Les termes de l’échange sont certes favorables aux éleveurs mais ne profitent pas aux ménages. Avec la persistance de la crise sécuritaire dans les régions du Centre-Nord, de l’Est, du Nord et du Sahel, les ménages pauvres et très pauvres, ainsi que les PDI, ont subi une forte détérioration de leurs avoirs en termes de moyens d’existence.
4. En perspectives, l’offre céréalière va connaître progressivement une baisse saisonnière jusqu’à la soudure sur l’ensemble des marchés. Cette soudure va s’installer précocement et sera plus accentuée dans les régions du Centre-Nord, du Nord et du Sahel où l’insécurité impactera négativement sur l’approvisionnement des marchés. La forte demande en céréales se maintiendra et les prix des produits agricoles, principalement les céréales, vont progressivement connaître une hausse jusqu’à la soudure. La période de carême musulman sera impactée par une assez forte hausse des prix au regard de la forte demande. Cette hausse pourrait atteindre 10 à 20% par rapport aux prix actuels.
5. La crise en Ukraine, risque fort d’entraver la chaine d’approvisionnement du blé et entrainer une hausse des prix de vente des produits dans les boulangeries car près de 18 pour cent du blé provient de l’Ukraine et de la Russie.
Vente en détail de céréales sur le marché de Fada N’gourma (Est)
SONAGESS / Tidiane GUIRE SIM-SONAGESS / Iréné SANDWIDI
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: (i) le faible approvisionnement des marchés ; (ii) les prix élevés à la collecte ; (iii) l’insécurité croissante dans la partie septentrionale du pays et dans plusieurs zones d’approvisionnement limitant les flux internes des produits agricoles ; (iv) la rétention de stocks par les producteurs du fait de la commercialisation des produits de rentes et (v) la lenteur de l’écoulement des stocks du fait des prix élevés à la collecte.
D’une manière générale sur les marchés, la demande en céréales (mil, maïs, sorgho) est forte et en hausse par rapport à l’année passée à la même période et à la normale. Elle provient des commerçants grossistes, des fermes, des industries de fabrication d’aliments pour volaille dont la demande avoisine 80% pour le maïs. Dans la seule ville de Bobo-Dioulasso, on estime en moyenne une quantité de 8 250 tonnes de maïs/mois utilisées par les fermes et provenderies pour l’aliment volaille, soit près de 99 000 tonnes par an, ce qui représente environ 67% de la production de maïs de la province du Houet. Bien que la demande soit forte, l’écoulement est plus lent que d’habitude au regard des prix élevés des céréales.
La demande en céréales se fait de manière rationnelle pour pouvoir satisfaire partiellement la clientèle. La demande institutionnelle en mil, sorgho et maïs est en hausse par rapport à l’année passée car le PAM et la FAO en demandent pour venir en aide aux personnes déplacées internes (PDI). La demande internationale est inexistante due aux sanctions de la CEDEAO sur le Mali et à la mesure prise par le Gouvernement Burkinabè interdisant les exportations de céréales et de farines.
1. OFFRE ET DEMANDE DES PRODUITS AGRICOLES
Le niveau d’approvisionnement en produits agricoles est faible sur l’ensemble des marchés et inférieur à l’année passée et à la normale. Ce faible niveau d’approvisionnement en céréales serait dû d’une part à une hausse des prix à la collecte liée à une hausse des facteurs de production et d’autre part à une baisse de la production de manière générale du fait des aléas climatiques et de l’insécurité. Le sac d’engrais NPK qui se vendait à un prix moyen de 17 500 franc CFA l’année dernière est passé à 21 000 voire 26 000 FCFA au cours de la campagne 2021/2022, soit une hausse de 20 à 43%. Les difficultés d’accès de certaines zones productrices à cause de l’insécurité comme c’est le cas dans les régions de la Boucle du Mouhoun (Solenzo, Di et leurs localités environnantes), les Cascades (Mangodara), et l’Est sont également des raisons de la baisse du niveau d’approvisionnement des marchés.
Dans la région de la Boucle du Mouhoun, les céréales en provenance de Nouna et Solenzo sont refoulées par des Groupes armées non-étatique (GANE) ; plusieurs localités dans la province du Sourou sont difficiles d’accès. Dans la région des Cascades, la commune de Mangodara qui est une zone d’approvisionnement est pratiquement inaccessible.
Il faut noter que les mesures d’interdiction d’exportation de céréales, prises par le Mali, ont contribué à réduire considérablement l’approvisionnement des marchés de mil.
La fermeture des frontières avec le Mali n’a pas aussi favorisé l’approvisionnement du mil dans les marchés des 3 régions. En effet, une grande quantité de mil en provenance du Mali permettait de renforcer l’offre sur nos marchés.
Une baisse du niveau des stocks est observée au niveau des commerçants sur les marchés. Cette baisse serait de 40 à 60 pour cent par rapport à l’année précédente et à la moyenne quinquennale. Le faible niveau des stocks commerçants dans les marchés s’explique par la conjugaison de plusieurs facteurs
Sawadogo Sibiri /SIM-SONAGESS
2. OFFRE ET DEMANDE DU BETAIL
L’offre du bétail a connu une tendance baissière sur la majorité des marchés en raison de la faible demande après les fêtes. Dans la partie nord du pays, les marchés secondaires sont dysfonctionnels ou fermés à cause de l’insécurité. Les principales transactions se font au niveau des marchés des chefs-lieux de Régions où l’offre est en hausse par rapport à la moyenne quinquennale : Fada N’Gourma (Est), Dori et Djibo (Sahel), Kaya (Centre-Nord) et Pouytenga (Centre-Est). Cette hausse sur ces marchés s’explique par la forte présence des personnes déplacées internes, contraints à la vente de leur bétail afin d’éviter d’éventuels pillages en raison du manque d’espace d’élevage et les difficultés d’alimentation.
La demande est assez forte sur les principaux marchés suivis. Elle est plus forte pour les bovins et les ovins en raison de la présence d’acteurs étrangers qui exportent les animaux vers le Ghana et la Côte d’Ivoire. Ces derniers ont été signalés sur le marché de Dori dans la région du Sahel.
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120130 140150 160170 180190 200210 220230 240250 260270 280290 300310
Prix (FCFA/Kg)
Graphique 1: Evolution des prix des céréales au détail
maïs blanc mil local sorgho blanc
Le maïs
Le prix du maïs poursuit son évolution pour atteindre un niveau de 240 FCFA en ce mois de février, soit une hausse de 2 pour cent par rapport au mois précédent.
Comparativement au mois de février 2021 et à la moyenne quinquennale, les variations sont de +39 pour cent et +51 pour cent respectivement.
Ces niveaux élevés de prix et ces fortes variations résultent principalement d’une hausse des facteurs de producteurs provenant d’une hausse des intrants agricoles. Par ailleurs, le maïs est devenu une céréale prisée d’où sa forte demande dans l’alimentation humaine et animale mais aussi au niveau des brasseries. Avec les changements d’habitude alimentaires, le maïs est de plus en plus consommé par les populations au regard de sa facilité de transformation et d’utilisation. Pour l’alimentation animale, le maïs compte pour 75 pour cent dans la production d’aliment de la volaille. Enfin, la demande du maïs local dans les brasseries a connu une hausse depuis la prise des mesures contre la Covid-19 qui ont réduit les importations.
L’on observe donc que l’évolution de la demande n’est pas
proportionnelle à celle de la production de maïs qui a connu une baisse de 1,4 pour cent par rapport à la campagne agricole précédente.
Graphique 2 : Niveau du prix au consommateur du maïs sur le plan national
Source : données SONAGESS
Les prix du maïs les plus élevés ont été enregistrés sur les marchés des régions du Centre-Nord, du Centre, de l’Est, du Nord et du Sahel avec un niveau supérieur à 250 FCFA le
100120 140 160180 200 220240 260
Prix (FCFA/kg
2018 2021 2022 5ans
3. EVOLUTION DU PRIX DES CEREALES ET LEGUMINEUSES
Les prix des céréales de base ont évolué en hausse pour atteindre leur plus haut niveau de ces dix dernières années avec une moyenne de 261 FCFA le kilogramme. Ce qui donne des hausses de 38 pour cent par rapport à la moyenne de l’année passée et de 46 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale. Ces hausses de prix s’expliquent par une baisse de l’offre face à une demande de plus en plus croissante. Le maïs est la céréale la plus consommée par les ménages et les unités de transformation. Il constitue un aliment de substitution pour le mil et le sorgho dont la production ne cesse de baisser au cours des années. Le niébé n’est pas en reste dans cette flambé des prix. Il a connu une forte hausse de 49 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale causée par une baisse globale de la production et une forte demande interne dans le cadre de l’approvisionnement des cantines scolaires. La demande externe du niébé est aussi importante, notamment celle du Ghana et de la Côte d’Ivoire.
L’indice harmonisé des prix à la consommation du mois de février 2022 se situe à 114,4 soit une hausse de 2,3% par rapport à janvier 2022 et une hausse de 10,1% par rapport à février 2021. Cette hausse est consécutive à la montée des prix dans les fonctions
« logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles », « produits alimentaires et boissons non alcoolisées », « boissons alcoolisées, tabac et stupéfiants », « Meubles, articles de ménage et entretien courant du foyer », « Biens et services divers ». La hausse des prix dans la fonction « produits alimentaires et boissons non alcoolisées » (+3,3% par rapport à janvier 2022 et +17,8%
par rapport à février 2021) est principalement due de la hausse des prix des céréales non transformées, des pâtes alimentaires, des viandes, du lait, de la volaille, des agrumes, des fruits secs.
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kilogramme. Exceptée la région du Centre, les difficultés d’approvisionnement dues à l’insécurité expliquent aussi le niveau élevé des prix.
Carte 1 : Niveau des prix du maïs
Comparativement à la moyenne quinquennale, de fortes variations supérieures à 30 pour cent ont été enregistrées sur tous les marchés. Les variations supérieures à 70 pour cent ont été enregistrées dans les provinces des Banwa (Boucle du Mouhoun), de la Comoé (Cascades), de le Kompienga (Est), du Koulpélogo (Centre-Est), de la Léraba (Comoé) et du Loroum (Nord).
Carte 2 : Variations quinquennales du prix du maïs
Le mil
Le prix du mil a évolué en hausse avec un niveau moyen national de 296 FCFA le kilogramme, soit une hausse de 3 pour cent par rapport au prix moyen de janvier et de 33 pour cent par rapport à février 2021. Par rapport à la moyenne quinquennale, la variation est de +42 pour cent.
La production de mil a connu une baisse de 24 pour cent par rapport à la production de la campagne agricole 2020/2021 et
une baisse de 25 pour cent par rapport à la production de la moyenne quinquennale. Les flux de mil provenant du Mali et qui permettaient de renforcer l’offre sur les marchés ont été fortement réduits suite aux mesures d’interdiction de l’exportation de céréales prises par le Gouvernement du Mali.
Cette situation a réduit l’offre sur les marchés face à une demande qui n’a pas connu de baisse.
Graphique 3 : Évolution des prix au consommateur du mil sur le plan national
Source : données SONAGESS
Les prix les plus élevés (supérieurs à 300 FCFA le kilogramme) se retrouvent dans les provinces du Bam, de la Gnagna, du Namentenga, du Séno et du Soum, où l’insécurité entrave le bon approvisionnement des marchés mais aussi dans les provinces de la Comoé, du Poni, du Nahouri où la production et la consommation sont assez faibles.
Carte 3 : Niveau des prix du mil
Par rapport à la moyenne quinquennale, de fortes variations ont été enregistrées sur la majorité des marchés. Les plus fortes (plus de 50 pour cent de hausse) sont sur les marchés des régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Est, du Centre- Nord, du Centre-Ouest, de l’Est, du Nord et du Sahel.
100120 140160 180200 220240 260280 300320
Prix (FCFA/Kg)
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Carte 4 : Variations quinquennales du mil
Le sorgho
Avec un niveau de 246 FCFA le kilogramme, le prix moyen national du sorgho a connu une hausse de 6 pour cent par rapport au mois de janvier 2022. Comparativement à l’année passée de la même période et à la moyenne quinquennale, les variations respectives ont été de +42 pour cent et +45 pour cent.
Ces prix élevés sont les conséquences d’une baisse de la production (-5,6 pour cent par rapport à la campagne agricole 2020/2021 et -12,5 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale) mais aussi une hausse de la demande. En effet, la demande en sorgho est en hausse dans plusieurs régions avec l’afflux des déplacés internes qui dépendent du marché mais aussi de l’assistanat. On note également l’utilisation du sorgho dans l’industrie de fabrication de bière ; ce qui fait augmenter la demande sur le marché.
Graphique 4 : Évolution du prix moyen au détail du sorgho sur le plan national
Source : données SONAGESS
Les prix les plus élevés (compris entre 300 et 350 FCFA le kilogramme) ont été enregistrés dans les régions des Cascades, du Centre, du Centre-Est, du Centre-Nord et du Sahel.
140150 160170 180190 200210 220230 240250 260
Prix (FCFA/Kg)
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Carte 5 : Niveau des prix du sorgho
Quant aux variations quinquennales les plus fortes (comprises entre +60 et +65 pour cent), elles ont été relevées sur les marchés des provinces des Banwa (Boucle du Mouhoun), de la Comoé (Cascades), du Gourma (Est), du Kouritenga (Centre- Est), du Loroum (Nord) et du Séno (Sahel).
Carte 6 : Variations quinquennales du sorgho
Le niébé
Le prix moyen du niébé à consommation s’est maintenu stable par rapport au mois précédent, mais a connu des hausses de 49 pour cent par rapport au mois de février 2021 et à la moyenne quinquennale. Ce niveau de prix et ces fortes variations sont la conjugaison d’une baisse de la production et d’une forte demande.
En effet, la production du niébé est en baisse de 32 pour cent par rapport à la campagne agricole précédente et en baisse de 25 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale. Cette baisse est due au fait que les grandes régions productrices ont connu une baisse de production à cause de l’insécurité. Il s’agit notamment du Centre-Nord, du Nord et du Sahel. Il faut noter
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Les prix des produits de première nécessité ont connu une hausse par rapport à la même période de l’année précédente. Les produits tels que l’huile, le sucre, le savon, les engrais et les matériaux de construction ont connu des hausses allant de 10 à 50 pour cent sur les marchés locaux. La hausse des prix de ces produits importés est principalement due à une hausse du coût du fret maritime de près de 80 pour cent entre février 2021 et février 2022. Cette hausse du coût du fret est due à la pandémie de la COVID-19 qui a désorganisé les chaines d’approvisionnement.
Tableau 1 : Variations annuelles autres produits alimentaires Tableau 2 : Variations annuelles des produits non-alimentaires
Févr-21 Févr-22 Var
Huile (l) 800 1200 +50%
Sucre (kg) 500 600 +20%
sel (kg) 150 200 +33%
Févr-21 Févr-22 Var
NPK 450 650 +44%
Fer à béton de 8 2500 3000 +20%
Savon Citec (petite boule) 250 275 +10%
Tôle ordinaire 3500 4000 +14%
Le riz local décortiqué
Le prix moyen du riz décortiqué à la consommation s’est maintenu est comparé à son niveau du mois précédent avec un prix de 355 FCFA le kilogramme. Par contre, il a progressé de 9 pour cent par rapport l’année passée et de 11 pour cent par rapport à la moyenne quinquennale. Cette même évolution a été observée pour le prix du riz importé avec un prix moyen de 425 FCFA le kilogramme. Il faut noter que la production du riz de la campagne agricole 2021/2022 a connu une hausse de 2,8 pour cent par rapport à la campagne agricole précédente et de 22,9 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
Les prix les plus élevés du riz local ont été enregistrés sur les marchés de Dori (Sahel), de Gorom-Gorom (Sahel) et de Yalgo (Centre-Nord). Ces zones n’étant pas des lieux de production de riz, les difficultés d’approvisionnement du fait de l’insécurité expliquent ces niveaux élevés de prix.
Graphique 6 : Évolution des prix moyens au consommateur du riz local décortiqué sur le plan national
Source : données SONAGESS 260270
280290 300310 320330 340350 360
Prix (FCFA/Kg)
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que le niébé est beaucoup consommé mais aussi exporté vers le Ghana et la Côte d’Ivoire.
Graphique 5 : Évolution des prix moyens au consommateur du niébé sur le plan national
Source : données SONAGESS
Les prix les plus élevés du niébé sont observés sur les marchés des régions des Cascades (Banfora), du Centre (Sankaryaré), du Centre-Sud (Guelwongo), de l’Est (Gayéri), et du Sahel (Dori, Gorom-Gorom et Seytenga) avec des prix compris entre 600 et 750 FCFA le kilogramme. Par rapport à la même période de l’année passée, de fortes variations ont été enregistrées. Les plus fortes sont comprises entre +80 et +100 pour cent et se retrouvent sur les marchés de Gayéri (Est), de Léo (Centre-Ouest), de Tougan (Boucle du Mouhoun) et de Yalgo (Centre-Nord).
260280 300320 340360 380400 420440 460480 500520 540
Prix (FCFA/Kg)
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4. EVOLUTION D’AUTRES PRODUITS ALIMENTAIRES ET NON ALIMENTAIRES
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Graphique 9 : Evolution du prix du taureau
Source : données SIM-Bétail
Le calcul des termes de l’échange (bouc/céréale) dans les zones pastorales montre un net avantage pour les éleveurs. La vente d’un bouc permet l’acquisition d’au moins un sac de 100 kg de céréales. Ce niveau des termes de l’échange est dû à la hausse des prix du bétail.
Les termes de l’échange sont certes favorables aux éleveurs mais ne profitent pas aux ménages. Avec la persistance de la crise sécuritaire dans les régions du Centre-Nord, de l’Est, du Nord et du Sahel, les ménages pauvres et très pauvres, ainsi que les PDI, ont subi une forte détérioration de leurs avoirs en termes de moyens d’existence. De plus, les ménages pauvres se trouvant dans les communes de ces régions ont un accès limité aux grands marchés. Néanmoins, ces termes de l’échanges donnent des pistes intéressantes d’intervention pour la phase de relèvement des personnes assistées.
Graphique 10 : Termes de l’échange bouc/céréale
Source : données SONAGESS/SIM-Bétail 280000
300000 320000 340000 360000 380000 400000 420000
Prix (FCFA)
Evolution du prix du taureau
Centre-Nord Est Nord Sahel
0.000.20 0.400.60 0.801.00 1.201.40 1.601.80 2.00
Nombre de sac de céréales acquis pour un bouc vendu
EVOLUTION DU PRIX DU BETAIL ET DES TERMES DE L’ECHANGE
Dans les régions à vocation pastorale (Centre-Nord, Est, Nord et Sahel), les prix des animaux demeurent élevés. Avec des prix moyens de 373 750 FCFA pour les bovins et 38 052 FCFA pour les caprins, de légères hausses par rapport au mois précédent de 3 pour cent et 7 pour cent ont été respectivement enregistrées. Quant aux ovins, une légère baisse de 1 pour cent a été enregistrée avec un niveau moyen de 76 000 FCFA. L’une des conséquences de cette hausse des prix des animaux est l’augmentation du prix de la viande de 2 500 FCFA à 3 500 FCFA le kilogramme.
Par rapport à l’année précédente, les variations moyennes ont été de +28 pour cent pour les bovins, de +32 pour cent pour les caprins et de 18 pour cent pour les bovins.
Graphique 7 : Evolution du prix du bouc sahélien
Source : données SIM-Bétail
Graphique 8 : Evolution du prix du bélier sahélien
Source : données SIM-Bétail
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Pour plus d’information, vous pouvez contacter :
PAM : Outman Badaoui : Chef de l’unité RAM – outman.badaoui@wfp.org SONAGESS : Bénédicte Pémou : Chef Service SIM – pemoub@gmail.com
5. PERSPECTIVES SUR LA SITUATION DES MARCHES AGRICOLES
L’offre céréalière va connaître progressivement une baisse saisonnière jusqu’à la soudure sur l’ensemble des marchés.
Cette baisse sera plus accentuée dans les régions du Centre-Nord, du Nord et du Sahel où l’insécurité impactera négativement sur l’approvisionnement des marchés. Aussi avec le mois de Ramadan, l’offre du mil pourrait connaitre une légère hausse pour répondre à la forte demande.
La forte demande en céréales se maintiendra jusqu’à la période de soudure où elle atteindra son pic. Les causes de cette hausse probable seront : la reconstitution des stocks institutionnels pour le soutien aux personnes vulnérables ; l’amenuisement progressif des stocks des paysans qui seront dépendants du marché et la forte demande continuelle des provenderies et des brasseries.
L’approvisionnement des marchés à bétail restera stable excepté celui des marchés des régions à fort défi sécuritaire qui pourraient connaître des difficultés de collecte d’animaux. Cependant, sur les marchés ruraux, la faible disponibilité des céréales auprès des ménages va entrainer une hausse de l’offre des animaux qui est la principale stratégie d’adaptation des ménages. Les termes de l’échange connaîtront une détérioration dans certaines localités avec la hausse des prix des céréales.
Les hausses progressives des prix des produits agricoles et principalement des céréales seront observées jusqu’à la soudure. Avec la période de carême musulman, les prix pourraient connaitre une hausse au regard de la forte demande.
Cette hausse pourrait atteindre 10 à 20% par rapport aux prix actuels. Ce qui rendra difficile l’accès au marché des ménages surtout dans la partie septentrionale du pays.
Le prix du fret maritime pourrait continuer de connaître une hausse en raison de plusieurs facteurs : la congestion des ports due à la COVID-19 et aux confinements, les retards de livraison des navires, les temps de transit plus long, les pénuries de containers et la décarbonisation du transport maritime (réduction de ses émissions de gaz à effet de serre).
Les conséquences seraient une hausse des prix produits importés alimentaires et non alimentaires au cours des prochains mois.
La crise en Ukraine risque fort d’entraver la chaine d’approvisionnement du blé et entrainer une hausse des prix de vente des produits dans les boulangeries : Entre 2019 et 2021, le blé provenant de la Russie et de l’Ukraine a représenté environ 114 000 tonnes d’une valeur de 21,6 milliards de franc CFA, soit 18% des importations de blé du Burkina Faso. Pour l’année 2021, le pays a importé de ces destinations près de 35 500 tonnes de blé.
Une hausse des prix du blé, se répercutant sur le prix du pain pourrait avoir une incidence sur le climat socio-économique et politique déjà fragilisé par la crise de la Covid-19 et l’insécurité.