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Article pp.7-14 du Vol.39 n°231 (2013)

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D

eux espaces, deux sources de conflits, deux logiques d’arbitrage pour les entreprises et les organisations.

D’un côté, l’espace de l’État avec ses lois, ses règle- ments et son pouvoir de contrainte. De l’autre, le monde exté- rieur – européen et mondial – avec sa dynamique, ses désordres et ses séductions. En 1776, Adam Smith publiait son grand livre Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations.

Il y comparaît les performances respectives des nations libérales et des régimes dirigistes en fonction de l’intensité d’initiative privée accordée aux entrepreneurs. Convaincu de la supériorité du modèle britannique et hollandais, il soulignait les risques élevés de corruption et de conflits d’intérêts dans l’entourage du prince d’un État autoritaire et mercantiliste. Pour lui, le meilleur aiguillon du comportement éthique des acteurs économiques à la recherche du profit maximum tenait à deux facteurs : la garantie d’une vraie concurrence et l’accès de tous à une bonne information.

Trois siècles plus tard, le débat sur la corruption, la concurrence et l’information, a pris une dimension nouvelle dans un pays conscient de ses contradictions. Une France immergée dans l’économie mondialisée mais attachée à sa tradition d’économie mixte. Le coup de tonnerre de l’inculpation d’un ministre de l’Im- pôt d’un gouvernement de gauche soupçonné d’évasion fiscale JACQUES BARRAUX

É D I T O R I A L

La confiance

ou la soumission

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8 Revue française de gestion – N° 231/2013

illustre jusqu’à la caricature les limites d’un modèle ni vraiment libéral ni vraiment socialiste.

L’éternel conflit entre la France des fron- tières ouvertes et celle de l’économie admi- nistrée a souvent paralysé la lutte contre la corruption et les pratiques ambiguës. Le combat prend aujourd’hui une dimension nouvelle à la suite de deux phénomènes majeurs : l’accélération de la mondialisa- tion de l’économie d’une part, l’explosion des réseaux internet d’autre part. Deux phénomènes qui transforment les rapports de force traditionnels entre secteur privé et secteur public. En France comme dans le reste du monde, un troisième acteur est venu bousculer le face à face tendu entre l’entre- prise privée et l’État : le « secteur pluriel ».

Il regroupe la multitude des organisations issues de mouvements sociaux comme les ONG, les associations, les cercles d’études, les collectifs X ou Y, etc. Autant d’or- ganismes plus ou moins autonomes, qui inondent les réseaux sociaux et jouent un rôle déterminant dans la « fabrique » de l’opinion publique. Une opinion publique par ailleurs alimentée en continu par les perceurs de coffres-forts numériques et qui

se découvre un véritable pouvoir de vie et de mort sur les vieilles hiérarchies du public et du privé.

Les administrations publiques et les entre- prises ont toujours navigué entre deux stratégies pour asseoir leur pouvoir : la confiance ou la soumission. Gagner la confiance des administrés ou des clients par la qualité du service rendu et la volonté explicite de participer au bien commun. Se prévaloir de la supériorité de son offre pour soumettre les administrés ou les clients à sa volonté de domination. L’exposition permanente aux regards indiscrets, l’inter- pellation quotidienne des relais de l’opi- nion publique, l’obligation de rendre des comptes sont autant d’obstacles sur le che- min des organisations arrogantes. Mais la confiance ne se gagne pas facilement dans une France façonnée par des siècles de cen- tralisme, de relation d’autorité et d’organi- grammes verticaux. Les vents dominants à l’extérieur et le désir de reconstruction morale à l’intérieur ouvrent la voie vers un nouveau contrat social entre la société française, l’État et l’entreprise. Ce serait la meilleure façon de sortir de la crise par le haut.

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7 Éditorial – Jacques Barraux 11 Ont contribué à ce numéro

15 La difficile institutionnalisation d’une GRH territoriale.

Une étude de cas exploratoire

Nicolas Arnaud, Stéphane Fauvy, Hadj Nekka

35 Confiance ou défiance, le paradoxe de l’auto-entrepreneuriat Brigitte Pereira, Alain Fayolle

55 Substitution d’enseignes. Impact sur l’image de marque du distributeur Pauline de Pechpeyrou, Isabelle Collin-Lachaud, Maud Herbert

Dossier : Fraude et gestion

Sous la direction de Julien Le Maux, Nadia Smaili, Walid Ben Amar

73 De la fraude en gestion à la gestion de la fraude.

Une revue de la littérature

Julien Le Maux, Nadia Smaili, Walid Ben Amar

87 Peut-on faire mentir les chiffres ? L’embellissement des informations financières par la comptabilité d’intention

Nathalie Dagorn, Guillaume Biot-Paquerot, Aurélien Didierjean 103 La bienveillance, un remède antifraude ? Une analyse compréhensive

étayée par un cas d’intégrité occupationnelle Philippe Jacquinot

117 La maîtrise du risque de fraude par des mécanismes informels.

Le cas d’une PME familiale Cindy Zawadzki

133 Fraudes à l’information comptable et financière et contrôle de l’AMF.

Une étude des réactions du marché financier français Constant Djama

159 Summary

163 Note aux auteurs

S O M M A I R E

numéro 231 mars 2013

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Nicolas ARNAUD est professeur de management des ressources humaines à Audencia Nantes École de management.

Il a en charge la spécialisation en gestion des ressources humaines et occupe éga- lement le poste de directeur adjoint du programme grande école. Ses recherches portent sur la communication dans les situations de travail, les pratiques des managers intermédiaires lors de situations de changement, le pilotage des restruc- turations ainsi que la gestion territoriale des ressources humaines. Il est l’auteur de nombreuses communications scientifiques et de plusieurs articles au niveau national et international ainsi que d’un manuel aux éditions Ellipses intitulé Nouveaux enjeux de la GRH. Pratiques actuelles et études de cas.

Walid BEN AMAR est professeur agrégé de comptabilité à l’École de gestion Telfer de l’Université d’Ottawa. Il est titulaire d’un Ph.D. en administration des affaires de HEC Montréal. Ses domaines de recherche comprennent la gouvernance d’entreprise, les fusions et acquisitions ainsi que les stratégies de communication financière des sociétés cotées. Il a publié les résultats de ses travaux de recherche dans différentes revues francophones et anglophones.

Guillaume BIOT-PAQUEROT est titu- laire d’un doctorat en sciences de gestion, il est professeur associé au sein du Groupe Sup de Co La Rochelle, et affilié à l’Institut de recherche en gestion des organisations (IRGO) de l’Université de Bordeaux IV. Ses

travaux portent la gouvernance publique et la création de valeur. Aujourd’hui, il s’inté- resse à l’application des approches partena- riales aux systèmes d’information.

Isabelle COLLIN-LACHAUD est pro- fesseur des universités en sciences de ges- tion à l’Université Lille Nord de France – IMMD (Institut du marketing et du mana- gement de la distribution). Ses travaux de recherche portent, d’une part, sur les nou- veaux comportements du consommateur et d’autre part, sur l’analyse des stratégies que les entreprises (de la distribution notam- ment) adoptent pour s’y adapter. Elle a publié plusieurs chapitres d’ouvrages ainsi que des articles dans des revues françaises et internationales.

Nathalie DAGORN est professeur assistant à ICN Business School Nancy- Metz et membre du laboratoire CERE- FIGE. Titulaire d’un doctorat en sciences de gestion, ses thématiques de recherche portent principalement sur la sécurité de l’information mais peuvent dépasser ce cadre dans une perspective interdiscipli- naire (ressources humaines, audit, compta- bilité, etc.). Elle est auteur ou coauteur de chapitres d’ouvrages et d’articles de revues internationales classées en économie et ges- tion, ainsi que de nombreuses communica- tions dans des conférences internationales.

Elle est également relectrice pour la revue Systèmes d’Information et Management (ESKA) et pour les principales conférences académiques en systèmes d’information (ICIS, ECIS, AIM, etc.).

O N T C O N T R I B U É À C E N U M É R O

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12 Revue française de gestion – N° 231/2013

Constant DJAMA est maître de confé- rences en sciences de gestion et membre du Centre de recherche en management (CRM) de l’Université de Toulouse – Capi- tole/IAE. Ses travaux de recherche por- tent d’une part, sur différents aspects du contenu et de la qualité des informations comptables et financiers, et d’autre part, sur les liens entre le droit et la comptabilité.

Ces recherches ont donné lieu à plusieurs communications dans des congrès et à des publications dans des revues scientifiques et ouvrages collectifs.

Aurélien DIDIERJEAN, diplômé de master CCA (contrôle comptabilité audit) à l’ISAM-IAE de l’Université Nancy 2 a obtenu son diplôme supérieur de comptabi- lité et de gestion) DSCG en 2010. Débute sa carrière professionnelle (octobre 2010) au sein du cabinet CFGS à Épinal, membre du réseau national Eurus. Expert-comptable stagiaire il est responsable de portefeuille et en charge diverses missions telles : les pro- fessions libérales, l’élaboration de comptes consolidés, le commissariat aux comptes ou bien encore la mise en place d’indicateurs de gestion pour les créateurs d’entreprise.

Stéphane FAUVY est professeur asso- cié, responsable des enseignements de ges- tion des ressources humaines à l’ESSCA École de Management et co-responsable du master 2 ESSCA-UCO « Ingénierie des ressources humaines ». Ses travaux de recherche portent sur la contribution de la GRH aux situations de changement stra- tégique et organisationnel. Ses dernières publications concernent la gestion territo- riale des emplois et des compétences, la professionnalisation en gestion des res- sources humaines et les spécificités des

dispositifs de GRH au sein des entreprises de l’économie sociale et solidaire.

Alain FAYOLLE est professeur et direc- teur de centre de recherche à EM Lyon Business School. Il est par ailleurs cher- cheur au CERAG (Unité mixte de recherche CNRS/Université Pierre Mendès France de Grenoble), professeur visiteur à l’École hôtelière de Lausanne et éditeur associé de Journal of Small Business Management. Il est également rédacteur en chef de la Revue de l’Entrepreneuriat et d’Entreprendre &

Innover. Ses principaux centres d’intérêt recouvrent l’étude des processus de créa- tion d’activités innovantes, l’entrepreneu- riat organisationnel, la création d’entreprise par nécessité et l’enseignement en entre- preneuriat. Il est l’auteur de plus d’une centaine de publications académiques et professionnelles. Il vient de recevoir un prix international pour ses travaux sur l’éduca- tion entrepreneuriale.

Maud HERBERT est maître de confé- rences en sciences de gestion à l’Université Lille Nord de France – IMMD (Institut du marketing et du management de la distri- bution). Ses centres d’intérêt en recherche s’inscrivent dans une approche culturelle de la consommation et reposent sur un intérêt fondamental pour les méthodologies qualitatives. Ses travaux concernent l’ana- lyse des phénomènes de consommation, en particulier les phénomènes minoritaires et les effets des pratiques normatives en mar- keting (membre ANR jeune chercheur sur l’ethnicité dans la consommation, membre du projet interdisciplinaire Sobriétés). Dans le cadre de l’IMMD, ses compétences méthodologiques permettent de partici- per aux travaux concernant les nouvelles

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Ont contribué à ce numéro 13

formes de commerce dans le secteur de la distribution.

Philippe JACQUINOT, après avoir exercé pendant dix ans des responsabilités financières dans des groupes internatio- naux, est actuellement maître de confé- rences en sciences de gestion à I’Université d’Évry Val d’Essonne et chercheur au TEM Research. Il s’intéresse, d’un point de vue fondamental, aux questions de la fragilité humaine et de l’intégrité personnelle. Ses travaux s’appliquent sur la prévention de la fraude, la gestion des conflits collectifs de travail et l’inclusion des personnes han- dicapées. Il donne des cours en éthique et responsabilité de l’entreprise.

Julien LE MAUX est professeur agrégé à HEC Montréal. Titulaire d’un docto- rat en sciences de gestion de l’Université Paris I Panthéon Sorbonne, ses travaux de recherche portent sur le gouvernement d’entreprise, la protection des actionnaires minoritaires, les fusions et acquisitions, les introductions en bourse et la rémunération des auditeurs. Il a publié les résultats de ses travaux dans des revues académiques, françaises et anglo-saxonnes

Hadj NEKKA est maître de confé- rences-HDR à l’Université d’Angers (IUT- GRANEM). Ces travaux abordent les inter- faces entre le management stratégique et la gestion des ressources humaines. Il a publié de nombreux articles dans des revues à comité de lecture ou des colloques natio- naux et internationaux. Il est actuellement membre permanent du conseil scientifique de l’ADERSE et secrétaire général de l’ob- servatoire des pratiques de gestion dans les

pays du Maghreb. Il vient de coordonner un dossier spécial dans Revue Business Management Review sur les pratiques de gestion des ressources humaines dans les filiales des multinationales implantées au Maghreb.

Pauline de PECHPEYROU est maître de conférences en sciences de gestion à l’Université Paris Ouest Nanterre la Défense. Ses recherches couvrent trois champs principaux : les réactions des consommateurs face aux offres promotion- nelles (notamment leur degré de scepti- cisme), la prise en compte de la recomman- dation interpersonnelle dans le calcul de la valeur client (la Referral Customer Value) et le privacy paradox, notamment dans le cadre des applications mobiles basées sur la géolocalisation. Ses recherches ont été pré- sentées lors de conférences internationales et ont donné lieu à des publications dans des revues françaises et internationales.

Brigitte PEREIRA est professeur de droit et de responsabilité sociale des entreprises à l’École de management de Normandie.

Elle est chercheure en droit et RSE au sein du Centre de recherche METIS et du Laboratoire NIMEC de l’IAE de Caen.

Ses travaux concernent l’éthique pénale des entreprises, l’entrepreneuriat illicite, les rapports contractuels et sociaux entre entre- prises, organisations, fournisseurs, et sous- traitants. Elle est l’auteur de plus d’une trentaine de publications académiques et professionnelles, relatives à l’intégration des droits de l’homme en entreprise dans le contexte de la mondialisation, à la préven- tion de la fraude en entreprise, à la flexisé- curité, et aux plans sociaux.

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14 Revue française de gestion – N° 231/2013

Nadia SMAILI est professeure au dépar- tement sciences comptables à l’École des sciences de la gestion (ESG-UQAM). Elle est détentrice d’un Ph.D. en administration de HEC Montréal. Sa thèse portait sur la prévention et la détection de la fraude aux états financiers et le rôle de la gouvernance.

Ses principaux thèmes de recherche sont dans le domaine de la gouvernance, la fraude, et la transparence des états finan- ciers. Elle est auteure de plusieurs articles portant sur la structure du conseil d’admi- nistration et la fraude. Elle est chercheure associée à la chaire en droit des affaires

et du commerce internationale dirigée par S. Rousseau et à la chaire en gouvernance et juricomptabilité dirigée par R. Labelle.

Cindy ZAWADZKI est enseignant-cher- cheur en contrôle de gestion à Reims Mana- gement School depuis septembre 2009.

Elle est membre du Value And Persuasion Research Center à RMS et du laboratoire HuManiS de l’EM Strasbourg. Ses travaux de recherche portent sur la qualité des prises de décision et l’introduction de dis- positifs de gestion dans les organisations, plus particulièrement les PME.

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