• Aucun résultat trouvé

Robert SABATIER

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2022

Partager "Robert SABATIER"

Copied!
1
0
0

Texte intégral

(1)

12

Robert SABATIER

Quatre poèmes inédits pour

«

Créations

»

Je ne suis là

Je ne suis là pour personne, pas même Pour les oiseaux frappant à ma fenêtre.

Je suis parti loin du corps dans le songe D'un autre moi qui chemine sans moi.

Si je reviens, vous verrez un autre être, Un inconnu marchant parmi les fleurs Pour respirer le monde qui n'est plus.

Je suis aveugle et rêve que je vois

Dans le dedans des choses, dans l'obscur, Le monde clos qui vit au fond de vous.

Je suis caché dans l'âtre, je suis l'âme.

Nul ne me voit car je suis trop réel

Pour vos yeux nus, pour vos prunelles vives.

Je ne suis là pour personne, je vis Loin de ce temps dans un pays d'exil Où la musique épouse le silence.

Emporte-moi

Emporte-moi, langage, emporte-moi.

Si je suis nu, le mot se fait navire.

Au loin cette île offre-t-elle une attente Ou le point fixe offert à ma statue 1

Je marcherai s'ille faut sur la mer Pour te trouver, pour adorer tes lettres Et pour scander tes syllabes d'azur, A tout jamais pour me mêler à toi.

Car je t'habite en te logeant moi-même.

Tu es issu du corps dont je caresse La chevelure. Et ta bouche salée Vient se poser sur celle qui te nomme.

Le chant du mot danse dans l'invisible.

Le mouvement dessine le silence Où tu parais tel un roi sans couronne

Pour te nommer comme en parlant d'un autre.

Emporte-moi, le mot, dans ton naufrage.

Glissons tous deux, glissons dans les abysses.

Nous renaîtrons à la faveur d'un signe De la voix neuve inscrite sur nos fronts.

Lorsque le soir

Lorsque le soir lm moi je m'agenouille,

Je me sais double et ne vois qu'un seul corps Qui me contient, qui me fait cathédrale Pour ne prier que des dieux inconnus.

Je dis licorne et le galop s'échappe.

Suis-je la nef qui la couvre d'une ombre Ou le vitrail pour colorer sa robe ? Tant de ferveur pour adorer mes rêves ! Plus rien pour moi, l'autre moi que je veille, Cet enfant sourd et muet du destin.

Déjà le tout se dérobe à mes gestes.

Les mots d'hier se chevauchent, copulent, Sans leur soleil je ne m'habite plus.

Qui m'entendra 1 La nuit m'écoute à peine.

Quelle étincelle à la pointe du feu Me brûlera, temple, corps et fidèle, D'une réponse ouverte comme un fruit 1

J'érigerai

J'érigerai- gravité de mon rire-

Un sommet lisse, un trône, un cri de glace.

Le blanc navire atteindra dans le ciel Le plus parfait soleil de mon spectacle. Si je dérobe à la reine une rose,

Au cœur ardent ma main sera brûlée.

Echevelée elle ouvrira sa robe Et je serai pèlerin de ténèbres.

Le satin nu de ses lèvres caresse Cette planète où je suis enfermé.

Chaque baiser me délivre, m'entraîne Dans un sillage éclairant 1 'horizon.

Étincelant l'archipel me propose D'une île à l'autre un voyage sans fin.

Je bois la nuit, je m'enivre à son vol Et je me livre à l'idole future.

Dans cette errance en quête d'un autre âge, Je me façonne et je sculpte mes jours

En forme d'arc, en ovale, en spirale Pour me lover dans l'astre de cristal.

Références

Documents relatifs

« Dans le tableau ci-dessous qui récapitule les séances, si une fiche est suivie d'un *, cela signifie qu'elle ne fait pas partie de mes fiches jointes.. 1 Découverte

coller au tableau les mots avec des aimants faire découper le mot après avoir compter les syllabes. faire inverser les syllabes prendre sur deux mots les premières syllabes

On considère deux suites d’entiers naturels positifs constituées l’une et l’autre du même nombre de termes : S 1 de terme général u k et S₂ de terme général v k

L’entrée à l’école est une grande étape dans la vie de votre enfant. Comme parent, vous jouez un rôle important. Pour vous aider, plusieurs personnes sont disponibles. Le service

- Mercure est la plus petite des planètes du système solaire. VRAI FAUX - La planète Mars doit son nom au dieu à un dieu égyptien. VRAI FAUX - On peut repérer la planète

[r]

[r]

Trouver les moyens de la « science impossible de l’être unique » comme disait Barthes : c’est bien à cette tradition que s’apparente le roman vrai de Christine