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UNIVERSITÉ BLAISE PASCAL – CLERMONT II Eugène Stanislas Oudinot de la Faverie artiste peintre-verrier (1827-1889) et le renouveau du vitrail civil au XIX

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Texte intégral

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UNIVERSITÉ BLAISE PASCAL – CLERMONT II

Eugène Stanislas Oudinot de la Faverie artiste peintre-verrier (1827-1889) et le renouveau du vitrail civil au XIXe siècle

CATALOGUE – TOME II –

Doctorat en Histoire de l’art contemporain présenté par

Amélie Duntze-Ouvry

Préparé sous la direction de Jean-Paul Bouillon et de Jean-François Luneau JURY :

Laurent Baridon, professeur d’histoire de l’art Université Lumière Lyon 2

Jean-Paul Bouillon, professeur émérite d’histoire de l’art Université Blaise Pascal Clermont-Ferrand Michel Hérold, conservateur général du patrimoine HDR Centre André Chastel Paris Sorbonne Jean-François Luneau, maître de conférences HDR en histoire de l’art Université Blaise Pascal Cler- mont-Ferrand

Christine Peltre, professeur d’histoire de l’art Université Marc-Bloch Strasbourg

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606

D

épartement De la

n

ièvre

(58)

Marigny-sur-Yonne, église Saint-Léger………...…………p. 607 Nevers ………...………p. 642 Prémery, église Saint-Marcel ………...……p. 643

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607

France Marigny-sur-Yonne (58) Église Saint-Léger

Création Atelier 12 rue du Regard Date(s) du chantier : 1855 Cartonnier(s) : Inconnu Peintres-verriers : Eugène Oudinot et Henri Harpignies

Bibliographie :

- Crosnier, « Consécration de l’église de Marigny-sur-Yonne », BM, 21e vol., 1855, p. 166-173.

Jugée trop insuffisante pour la population et demandant de nombreuses restaurations, l’église du XVIe siècle du village de Marigny-sur-Yonne est entièrement détruite pour être reconstruite en 1854 et 1855. L’architecte, un certain Mathieu, crée alors une nouvelle église au style du XIIIe siècle et aux dimensions adéquates pour accueillir tous les Marignais. Pour les vitraux du nouvel édifice, les paroissiens font appel aux peintres verriers parisiens Eugène Oudinot et Henri Harpignies. Ils réalisent tous les vitraux du chœur et du transept. Les baies de la nef ne semblent pas avoir été vitrées par l’atelier Oudinot-Harpignies et sont aujourd’hui fermées par des verres blancs.

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Fig. 558 : Schéma de situation des verrières de l’église Saint-Léger de Marigny-sur- Yonne

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609

C

hœur

Les cinq vitraux du chœur présentent la même composition : une bordure discrète résul- tat d’une superposition de petites fleurs, palmettes et feuilles colorées, une architecture néo- romane dans les tons verts et rouges, un personnage en pied, et un médaillon dans le soubasse- ment architecturé dans le panneau inférieur sauf pour la baie d’axe.

Baie 0 : Christ Bon Pasteur

Dimensions : Non prises

Date : 1855

Inscriptions : « EXEMPLUM DEDI NOBIS » (filet panneau

inférieur)

Éléments constitutifs : Personnage en pied, architecture, bordure

Montage : 4 panneaux

La baie d’axe du chœur est une représentation du Christ Bon Pasteur. Le Christ bénit les paroissiens de l’église Saint-Léger et il porte sur ses épaules un agneau. Les traces de putois et de pinceau, utilisés pour l’application de la grisaille de carnation, sont très visibles sur le visage du Christ. Le style de son visage est différent de ceux des autres saints présents sur les vitraux de l’église dont l’application de grisaille est plus léchée et lisse. Il est fort probable que le visage ne soit pas d’origine mais soit une restauration.

L’inscription « EXEMPLUM DEDI NOBIS » est lisible dans le filet situé sous les pieds du Christ.

Cv 235

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Fig. 559 : Vue générale de la baie 0

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Fig. 560 : Christ Bon Pasteur, détail de la baie 0

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Les quatre évangélistes entourent le Christ Bon Pasteur. Chaque évangéliste tient entre ses mains un rouleau, saint Luc et saint Marc ont en plus un livre. Ces objets rappellent l’écri- ture de leurs évangiles respectifs.

Dans la partie inférieure de la baie, un médaillon est placé dans le soubassement archi- tecturé. Il présente les symboles des quatres évangélistes : le taureau pour saint Luc, l’aigle pour saint Jean, l’ange pour saint Matthieu et le lion pour saint Marc.

La signature de l’atelier Oudinot-Harpignies est lisible sur la baie 1 au niveau des pieds de saint Luc. D’une écriture curcive, l’inscription « Oudinot et / Harpignies / Paris » a été réalisée grâce à un enlevé de grisaille du fond bleu.

Baie 1 : Saint Luc

Dimensions : Non prises

Date : 1855

Inscriptions : « Oudinot et / Harpignies / Paris » (à côté du pied gauche)

« STUS LUCAS » (filet panneau inférieur) Éléments constitutifs : Personnage en pied, architecture, bordure

Montage : 4 panneaux

Cv 236

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Fig. 561 : Vue générale de la baie 1

(10)

614

Fig. 562 : Saint Luc, détail de la baie 1

Fig. 563 : Tétramorphe de saint Luc, détail de la baie 1

(11)

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Fig. 564 : Signature d’Oudinot et Harpignies, détail de la baie 1

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Baie 2 : Saint Jean

Dimensions : Non prises

Date : 1855

Inscriptions : « STUS JOHANNES » (médaillon panneau infé- rieur)

Éléments constitutifs : Personnage en pied, architecture, bordure

Montage : 4 panneaux

Cv 237

Fig. 565 : Vue générale de la baie 2

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617

Fig. 566 : Saint Jean, détail de la baie 2

Fig. 567 : Tétramorphe de saint Jean, détail de la baie 2

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Baie 3 : Saint Matthieu

Dimensions : Non prises

Date : 1855

Inscriptions : aucune

Éléments constitutifs : Personnage en pied, architecture, bordure

Montage : 4 panneaux

Cv 238

Fig. 568 : Vue générale de la baie 3

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Fig. 569 : Saint Matthieu, détail de la baie 3

Fig. 570 : Tétramorphe de saint Matthieu, détail de la baie 3

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Baie 4 : Saint Marc

Dimensions : Non prises

Date : 1855

Inscriptions : « STUS MARCUS » (médaillon panneau inférieur) Éléments constitutifs : Personnage en pied, architecture, bordure

Montage : 4 panneaux

Cv 239

Fig. 571 : Vue générale de la baie 4

(17)

621

Fig. 572 : Saint Marc, détail de la baie 4

Fig. 573 : Tétramorphe de saint Marc, détail de la baie 4

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t

ransept

La composition des baies 5 à 12 est dans son ensemble identique à celles des baies pré- cédentes, mais les détails ornementaux changent. Nous remarquons deux groupes de verrières dans le transept qui arborent une bordure et une architecture différentes.

Les baies 5, 6, 11 et 12 ont une bordure aux motifs végétaux colorés : les feuilles et pal- mettes s’enroulent pour former des sortes de clochettes ; l’architecture, un édifice fortifié, est bien plus imposante que celle qui figure sur les vitraux du chœur.

Les baies 7, 8, 9 et 10 ont une bordure qui diffère légèrement des baies précédentes ; il y a juste une palmette en moins, ce qui ne forme pas de clochette. L’architecture, quant à elle, est encore plus massive que sur les baies du choeur et les baies 5, 6, 11 et 12 du transept.

Toute l’ornementation des baies est conçue symétriquement, en pendants : chaque type d’ornement (bordure er architecture) se retrouve sur les vitraux d’une même travée. Les baies 7 et 9 ainsi que les 8 et 10 sont géminées et surmontées de polylobes (baies 101 et 102).

Les deux premières baies du transept (baies 5 et 6) sont des pendants; il s’agit de la Vierge au Sacré Cœur et du Christ au Sacré Cœur.

Baie 5 : Vierge au Sacré Cœur

Dimensions : Non prises

Date : 1855

Inscriptions : « EGO : MATER : PULCHRÆ : DILECTIONIS »

(filet panneau inférieur)

Éléments constitutifs : Personnage en pied, architecture, bordure

Montage : 4 panneaux

Cv 240

(19)

623

Fig. 574 : Vue générale de la baie 5

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Fig. 575 : Vierge au Sacré Cœur, détail de la baie 5

(21)

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Baie 6 : Christ au Sacré Cœur

Dimensions : Non prises

Date : 1855

Inscriptions : aucune

Éléments constitutifs : Personnage en pied, architecture, bordure

Montage : 4 panneaux

Lors de la consécration de l’église, le 30 octobre 1855, l’inscription suivante était pré- sente dans le filet sous les pieds du Christ: « VENITE AD ME OMNES » (Crosnier, 1855, p.

171). Celle-ci n’existe plus à présent.

Cv 241

Fig. 576 : Vue générale de la baie 6

(22)

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Fig. 577 : Christ au Sacré Cœur, détail de la baie 6

(23)

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Baie 7 : Saint Joachim

Dimensions : Non prises

Date : 1855

Inscriptions : « STUS JOACHIM » (phylactère panneau inférieur) Éléments constitutifs : Personnage en pied, architecture, bordure

Montage : 3 panneaux

Cv 242

Fig. 578 : Vue générale de la baie 7

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Fig. 579 : Saint Joachim, détail de la baie 7

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Baie 8 : L’Espérance

Dimensions : Non prises

Date : 1855

Inscriptions : « SPES » (phylactère panneau inférieur) Éléments constitutifs : Personnage en pied, architecture, bordure

Montage : 3 panneaux

Cv 243

Fig. 580 : Vue générale de la baie 8

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Fig. 581 : L’Espérance, détail de la baie 8

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Baie 9 : Sainte Anna

Dimensions : Non prises

Date : 1855

Inscriptions : « STA ANNA » (phylactère panneau inférieur) Éléments constitutifs : Personnage en pied, architecture, bordure

Montage : 3 panneaux

Cv 244

Fig. 582 : Vue générale de la baie 9

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Fig. 583 : Sainte Anna, détail de la baie 8

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Baie 10 : La Foi

Dimensions : Non prises

Date : 1855

Inscriptions : « FIDES » (phylactère panneau inférieur) Éléments constitutifs : Personnage en pied, architecture, bordure

Montage : 3 panneaux

Cv 245

Fig. 584 : Vue générale de la baie 10

(30)

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Fig. 585 : La Foi, détail de la baie 10

(31)

635

Baie 11 : Saint Joseph

Dimensions : Non prises

Date : 1855

Inscriptions : « JOSEPH : VIRIM MARIA » (phylactère pan- neau inférieur)

Éléments constitutifs : Personnage en pied, architecture, bordure

Montage : 4 panneaux

Cv 246

Fig. 586 : Vue générale de la baie 11

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636

Fig. 587 : Saint Joseph, détail de la baie 11

(33)

637

Baie 12 : La Charité

Dimensions : Non prises

Date : 1855

Inscriptions : « MAJOR : AUTEM : HARUM : EST : CARI- TAS » (phylactère panneau inférieur)

Éléments constitutifs : Personnage en pied, architecture, bordure

Montage : 4 panneaux

Cv 247

Fig. 588 : Vue générale de la baie 12

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638

Fig. 589 : La Charité, détail de la baie 12

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639

Baie 101 : Saint Esprit

Dimensions : Non prises

Date : 1855

Inscriptions : Aucune

Éléments constitutifs : Colombe, ornements

Montage : 1 panneau

Crosnier précise dans son texte sur la consécration de l’église de Marigny-sur-Yonne qu’une inscription est présente dans le polylobe du Saint-Esprit. Il était écrit: « CONCEPIT DE SPIRITU SANCTO ». Cette dernière n’existe plus aujourd’hui, car le médaillon semble avoir été largement restauré.

Cv 248

Fig. 590 : Vue générale de la baie 101

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640

Baie 102 : Dieu le Père

Dimensions : Non prises

Date : 1855

Inscriptions : Aucune

Éléments constitutifs : Personnage en buste, ornements

Montage : 1 panneau

Sur ce polylobe de Dieu le Père était aussi présente une inscription, disparue de nos jours. Il était inscrit: « HIS EST FILIUS MEUS DILECTUS ». Crosnier précise que cela était écrit sur le lambel (Crosnier, 1855, p. 171).

Cv 249

Fig. 591 : Vue générale de la baie 102

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641

Enfin, Crosnier formule un avis au sujet des vitraux d’Oudinot et Harpignies (Crosnier, 1855, p. 170) :

« Ces vitraux sont véritablement remarquables, soit sous le rapport du dessin, soit sous le rapport de la beauté des couleurs et de la disposition des ornements. Il y a cepen- dant un reproche à faire aux fabricants, et déjà plusieurs fois nous l’avons entendu adres- ser aux nouveaux peintres-verriers ; il s’agit de la carnation : on a donné aux figures une teinte lie de vin, qui n’est pas naturelle et qui produit un effet désagréable ».

Cette carnation lie de vin est aujourd’hui visiblement estompée mais ce n’est pas ce qui est le plus dérangeant dans ces vitraux. Si Crosnier trouve le dessin « remarquable », nous ne pouvons que constater que ce ne sont pas les meilleurs vitraux réalisés par l’ate- lier Oudinot. Est-ce Harpignies qui a réalisé les cartons de ces personnages et qui leur a dessiné ces étranges visages ? Car les ceux de saint Luc, de la Charité ou même de sainte Anna ont des traits vraiment particuliers. Si Harpignies est l’auteur des cartons, il est donc compréhensible que l’association avec Oudinot n’ait été pour le peintre de paysage qu’un moyen de survivre, en attendant de pouvoir vivre de son art. Par la suite, l’atelier Oudinot exécute des vitraux dans lesquels le dessin des figures est de bien meilleure qualité.

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France Nevers (58)

?

Création Atelier 6 rue de la Grande-Chaumière ? Date(s) du chantier : ? Cartonnier(s) : Inconnu

Sources :

- Arch. Oudinot, liste des cartons de vitraux d’église. Styles XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles : « Nevers. Architecture XVIe siècle »

- Arch. Oudinot, cahier A4 relié. Casier n°3. Sujet XVIe et modernes : « 69. Nevers.

Architecture XVIe siècle »

La Liste des cartons de l’atelier ne précise pas, dans quel édifice religieux de la ville de Nevers, Oudinot a exécuté des vitraux. La cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte ne conserve plus de vitraux dans le style XVIe siècle mais des vitraux contemporains. Les autres églises comme Saint-Étienne de Nevers ou Saint-Pierre sont ornées de vitraux XIXe dans le style XIIIe siècle ou de vitraux contemporains.

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643

France Prémery (58) Église Saint-Marcel

Création Atelier 6 rue de la Grande-Chaumière Date(s) du chantier : 1868 Cartonnier(s) : Inconnu Sources :

- Arch. Oudinot, liste des cartons de vitraux d’église. Styles XIIe, XIIIe, XIVe et XVe siècles : « Eglise de Prémery, sujets et architecture XIIIe »

- Arch. Oudinot, cahier A4 relié. Casier n°6. Figures, scènes, ,ornements et architec- tures. XIIe, XIIIe, XIVe et XVe siècles : « 17. Église de Prémery, sujets et architectures XIIIe »,

-Arch. Oudinot, cahier A4 relié. Casier n°5. Figures, scènes, architectures ornements.

XVIe et modernes : « 11. Prémery, St Pierre, St Jean, St Jacques majeur, St André » Bibliographie :

- Marcel Anfray, La cathédrale de Nevers et les églises gothique du Nivernais, Paris, éd.

Picard, 1964.

- Marc Thibout, « L’église Saint-Marcel de Prémery », Congrès archéologique de France, 125e session 1967 Nivernais, Paris, 1967, p. 195-202.

- Gaston Duchet-Suchaux, Michel Pastoureau, La bible et les saints, Paris, éd. Flamma- rion, 2014, p. 48-49.

Le chœur de l’église Saint-Marcel de Prémery date du XIIIe siècle. Les trois vitraux exécutés par Oudinot pour ce chœur adopte pour l’architecture un style XIIIe siècle. Néan- moins, si les listes des cartons annoncent aussi des personnages style XIIIe siècle, ce style est très différent, de ce que nous avons l’habitude de voir, lorsqu’il s’agit de vitraux dans ce genre.

Les dessins des cinq personnages en pied ne sont pas semblables à ceux d’Émile Delalande qui correspondent réellement à des vitraux néo médiévaux. Nous avons dans le cas de Prémery, un Sacré-Coeur et quatre saints très « XIXe siècle ».

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644

Fig. 592 : Schéma de situation des verrières de l’église Saint-Marcel de Prémery

(41)

645

C

hœur

Les cinq baies du chœur se composent de la manière suivante: une bordure de palmettes colorées, une architecture néo-romane aux couleurs intenses, un personnage en pied et un fond imitant des carreaux de céramique dont le motif est végétal.

Les quatre saints ont chacun leur attribut traditionnel et leurs visages ont des traits d’une grande expressivité. Le Christ, quant à lui, est drapé d’un lourd manteau bleu orné d’un damassé blanc.

Les visages des figures en noir et blanc nous laisse supposer qu’Oudinot a peut-être testé des procédés d’impression par gravure. Cela nous fait penser à de la lithographie.

Baie 0 : Christ au Sacré Cœur

Dimensions : Non prises

Date : 1868 ?

Inscriptions : Aucune

Éléments constitutifs : Personnage en pied, fond damassé, architecture, bordure

Montage : 5 panneaux

Cv 250

(42)

646

Fig. 593 : Vue générale de la baie 0

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Fig. 594 : Christ au Sacré Cœur, détail de la baie 0

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648

Baie 1 : Saint Jacques majeur et saint André

Dimensions : Non prises

Date : 1868 ?

Inscriptions : Aucune

Éléments constitutifs : Personnages en pied, fond damassé, architecture, bordure

Montage : 5 panneaux

Cv 251

Fig. 595 : Vue générale de la baie 1

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649

Fig. 596 : Saint Jacques Majeur et saint André, détail de la baie 1

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650

Baie 2 : Saint Pierre et Saint Jean

Dimensions : Non prises

Date : 1868 ?

Inscriptions : Aucune

Éléments constitutifs : Personnages en pied, fond damassé, architecture, bordure

Montage : 5 panneaux

Cv 252

Fig. 597 : Vue générale de la baie 2

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651

Fig. 598 : Saint Pierre et saint Jean, détail de la baie 2

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Baie 19 : Saint Augustin, saint Luc, saint Marcel, saint Joseph

Dimensions : Non prises

Date : 1868

Inscriptions : « BEATI / OMNI / QUI / TIMENT DOMINUM /

QUI AMBULONT / IN VIIS / EJUS » (quadrilobe rouge tympan)

« CONFORTATUS / EST PRINCIPATUS CORUM » (quadrilobe bleu lancette gauche)

« ET HONORATI / SUNT AMICI TUI / DEUS » (quadrilobe bleu lancette droite)

« ST AUGUSTINUS » (filet sous saint Augustin panneau inférieur)

« SAINT LUC » (filet sous saint Luc panneau infé- rieur), « ÆO. OUDINOT. 1868 » (filet sous ins- cription précédente panneau inférieur)

« SAINT MARCEL » (filet sous saint Marcel pan- neau inférieur)

« SAINT JOSEPH » (filet sous saint Joseph pan- neau inférieur)

Éléments constitutifs : Personnages en pied, fond damassé, architecture, bordure

Montage : 16 panneaux (4 lancettes), 10 panneaux (ajours, tri- lobes, quadrilobes)

Cette grande verrière se situe au niveau de la façade occidentale de l’église Saint-Mar- cel de Prémery. Cette partie de l’édifice date du XVe siècle ; Oudinot adapte donc le style de ses vitraux à cette partie de l’architecture de l’église.

Le tympan, de taille imposante, a en son centre un quadrilobe dans lequel est inscrit une phrase du Psaume 128: «Beati omne qui timent dominum qui ambul(a)nt in viis eijus ». Quatre trilobes garnis de rinceaux fleuris entourent le quadrilobe. Les inscriptions des deux autres qua- drilobes, qui couronnent les lancettes de la partie inférieure du vitrail, forment une phrase tirée du Psaume 138: « et honorati sunt amici tui deus : Confortatus est principatus (e)orum ».

La partie inférieure du vitrail est donc composée de quatre lancettes dans lesquelles sont présentés quatre saints: saint Augustin, saint Luc, saint Marcel et saint Joseph. Ils prennent place sous une architecture XVe siècle. Derrière eux est suspendu un tissu damassé qui sert de fond au vitrail. La peinture sur verre des lancettes a subit les morsures du temps qui ont effacé de nombreux détails notamment aux visages.

Saint Augustin, un des docteurs de l’Église, est représenté en habits d’évêque avec la mitre et une crosse décorée d’un orbe crucifère. Il tient dans sa main droite un coeur enflammé, attribut fréquent dans l’iconographie du saint à partir de la fin du XVe siècle et qui fait référence au deuxième chapitre du Livre IX de ses Confessions, chapitre dans lequel le saint évoque cer- tains doutes concernant sa foi après le décès de sa mère Monique (Duchet, Pastoureau, 2014, Cv 253

(49)

653

p. 49). Remarquons que la chape épiscopale de saint Augustin est largement inspirée de celle du Saint Augustin peinte par Piero della Francesca vers 1495, oeuvre aujourd’hui conservée au Musée national des arts antiques de Lisbonne.

Le second saint est saint Luc. Il est bien évidemment représenté avec son symbole, le bœuf, qui est discrètement couché à ses pieds. Il tient dans ses mains une plume et son évangile qu’il est en train d’écrire. Dans la partie inférieure de cette lancette, nous pouvons lire la signa- ture des deux frères Oudinot ainsi que la date de réalisation de la verrière : « Æ. OUDINOT.

1868 ».

Le troisième saint représenté est le saint patron de la paroisse de Prémery: saint Marcel.

Il existe plusieurs saint Marcel dans l’hagiographie catholique, mais dans le cas de ce vitrail il s’agit de saint Marcel, le neuvième évêque de Paris. La présence du serpent à ses pieds s’explique par le récit suivant : lors de l’inhumation d’une femme à la mauvaise réputation, un serpent l’avale. La famille de la défunte demande à l’évêque saint Marcel de combattre le serpent afin qu’elle puisse reposer en paix. Il appelle alors le serpent qui se montre à l’évêque et lui demande pardon. Saint Marcel frappe trois fois la tête de l’animal avec sa crosse et lui met son étole autour du coup pour signifier qu’il l’a vaincu. Le sepent disparaît alors à tout jamais de Paris.

Dans la dernière lancette de cette verrière, les frères Oudinot ont peint saint Joseph. Il est revêtu d’une sorte de bonnet à rebrassé, coiffe que porte les hommes au XVe siècle. Il tient dans une de ses mains le bâton fleuri et une équerre de charpentier, ses attributs traditionnels.

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Fig. 599 : Vue générale de la baie 19

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Fig. 600 : Saint Augustin et saint Luc, détail de la baie 19

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656

Fig. 601 : Saint Augustin, détail de la baie 19

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Fig. 602 : Saint Augustin, détail de la baie 19

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Fig. 603 : Saint Luc, détail de la baie 19

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Fig. 604 : Saint Marcel et saint Joseph, détail de la baie 19

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660

Fig. 605 : Saint Marcel, détail de la baie 19

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Fig. 606 : Saint Joseph, détail de la baie 19

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662

D

épartement Du

n

orD

(59)

Lille ………...…p. 663

(59)

663

France Lille (59)

?

Création Atelier 6 rue de la Grande-Chaumière ? Date(s) du chantier : ? Cartonnier(s) : Auguste Leloir et Victor Livaché

Sources :

- Arch. Oudinot, liste des cartons de vitraux d’église. Styles XIIe, XIIIe, XIVe et XVe siècles : « Lille. Architecture XIIIe »

- Arch. Oudinot, liste des cartons de vitraux d’église. Styles XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles : « Pèlerins d’Emmaüs, Résurrection, Chemin de la Croix, médaillons et scènes. Dessins de Leloir et Livaché »

- Arch. Oudinot, cahier A4 relié. Grands Cartons. Casier n°2. Sujets, architectures et ornements XVIe et modernes : « 10. Lille. Chemin de croix et scènes (Livaché) », « Lille.

Médaillons, ange portant la banderolle où sont indiquées les stations », « 33. Lille. Pèlerins d’Emmaüs », « 41. Lille. Résurrection (3 travées) », « 42. Lille. Saint Roch, Pentecôte, Ascen- sion et scènes (Leloir) »

- Collection privée A. Duntze-Ouvry, dessin de Victor Livaché Bibliographie :

- Hervé Oursel, « Vitraux du XIXe siècle dans les églises et chapelles de Lille », Bulletin de la Commission historique du département du Nord, tome XLIII, 1985-1987, p. 131-153.

Seules les archives Oudinot signalent la présence de vitraux de l’atelier à Lille. Les peintres Auguste Leloir et Victor Livaché réalisent les cartons des sujets suivants : « Pèlerins d’Emmaüs, Résurrection, Saint Roch, Pentecôte, Ascension, Chemin de la Croix, médaillons et scènes, ange portant la banderole où sont indiquées les stations ». La liste des grands car- tons nous apprend que Leloir est l’auteur des cartons de « Saint Roch, Pentecôte, Ascension et scènes » et Livaché du « Chemin de la Croix, médaillons et scènes, ange portant la banderole où sont indiquées les stations ». Nous avons retrouvé un des cartons dessiné par Livaché ; il s’agit de l’« ange portant la banderole où sont indiquées les stations ». Le petit dessin est muni d’un tampon dont l’inscription suivante est lisible : « ?, / peintre-vitraux / rue des Stations / LILLE ». S’agit-il d’une entreprise de bâtiment qui sous-traite ? Cela peut-être plausible.

Cependant, aucun nom d’église n’est précisé. La ville de Lille ne compte pas moins de vingt-quatre églises. Nombreuses sont celles qui ont subit les dommages des deux Guerres Mondiales.

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664

Baie 1 : Pélerins d’Emmaüs

Dimensions : Non prises

Date : ?

Inscriptions : ?

Éléments constitutifs : ?

Montage : ?

Baie 2 : Résurrection

Dimensions : Non prises

Date : ?

Inscriptions : ?

Éléments constitutifs : ?

Montage : ?

Baie 3 : Sant Roch

Dimensions : Non prises

Date : ?

Inscriptions : ?

Éléments constitutifs : ?

Montage : ?

Baie 4 : Pentecôte

Dimensions : Non prises

Date : ?

Inscriptions : ?

Éléments constitutifs : ?

Montage : ?

Baie 5 : Ascension

Dimensions : Non prises

Date : ?

Inscriptions : ?

Éléments constitutifs : ?

Montage : ?

Cvd 42

Cvd 43

Cvd 44

Cvd 45 Cvd 41

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665

Cvd 46 à

Cvd 54 Baies 6 à 9 : Chemin de la croix

Dimensions : Non prises

Date : ?

Inscriptions : ?

Oeuvre en rapport: Collection privée A. Duntze-Ouvry : dessin d’un Ange au phylactère par Victor Livaché

Éléments constitutifs : Quadrilobes avec anges au phylactère

Montage : ?

Fig. 607 : Ange au phylactère, Victor Livaché, Collection privée A. Duntze- Ouvry

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666

D

épartement De l

’o

ise

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Noyon, église Notre-Dame ………...……p. 667 Pierrefonds, chapelle du château………...………p. 669 Saint-Martin-aux-Bois, église abbatiale Saint-Martin ...……p. 682

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France Noyon (60) Église Notre-Dame (ancienne cathédrale)

Création Atelier 6 rue de la Grande-Chaumière Date(s) du chantier : 1870 Cartonnier(s) : Oudinot

Sources :

- Arch. Oudinot, liste des cartons de vitraux d’église. Styles XIIe, XIIIe, XIVe et XVe siècles : « Noyon, architecture, vierge et grisaille XIIIe »

- Arch. Oudinot, cahier A4 relié. Casier n°6. Figures, scènes, ornements et architectures.

XIIe, XIIIe, XIVe et XVe siècles : « 49. Noyon. Vierge, architecture et grisaille XIIIe » Bibliographie:

- Louis, Grodecki, Jean Taralon, Françoise Perrot, Les vitraux de Paris, de la région parisienne, de la Picardie, et du Nord-Pas-de-Calais, Paris, éd. CNRS, 1978, p. 202 et 203.

- Eugène Lefèvre-Pontalis, Histoire de la cathédrale de Noyon, Nogent-le-Rotrou, Impr.

De Daupeley-Gouverneur, 1900, p. 295.

L’église Notre-Dame de Noyon datant du XIe siècle est incendiée puis reconstruite plu- sieurs fois de suite. Transformée en magasin à fourrage à la Révolution, l’église retrouve ses fonctions cultuelles à l’aube du XIXe siècle. Une ambitieuse campagne de restauration est en- treprise. Plusieurs architectes de la commission des Monuments Historiques se succèdent et dès 1850 Aymar Verdier assure la conduite des travaux. Il n’est donc pas étonnant de retrouver le peintre-verrier Oudinot sur ce chantier, à la fois pour la restauration de vitraux mais aussi pour la création. Les deux hommes ont déjà collaboré ensemble pour la chapelle du château Touvent et pour la restauration des baies de l’abside de l’église abbatiale de Saint-Martin-Aux-Bois.

Aujourd’hui les baies hautes du cœur sont fermées par des vitreries de verre blanc. Le bombardement lors de la première Guerre Mondiale a soufflé un bon nombre des verrières hautes de l’église Notre-Dame dont celles d’Eugène Oudinot.

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Baie ? : Vierge

Dimensions : Non prises

Date : ?

Inscriptions : ?

Éléments constitutifs : Personnage en pied, architecture, grisaille

Montage : ?

Cvd 55

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France Pierrefonds (60) Chapelle du château de Pierrefonds

Création Atelier 6 rue de la Grande-Chaumière Date(s) du chantier : 1878-1879 Cartonnier(s) : Eugène Viollet-le-Duc

Sources :

- Arch. Oudinot, liste des cartons d’église. Styles XIIe, XIIIe, XIVe et XVe siècles : « Cha- pelle du Château de Pierrefonds. Grisailles XIVe d’après Viollet-le-Duc »

- Arch. Oudinot, cahier A4 relié. Grands Cartons. Sujets, architectures, ornements XIVe siècle et modernes. Casier n° 1 : « 17. Château de Pierrefonds, grisailles XIVe d’après Violet (sic) le Duc »

- Arch. dép. 60 : 4Tp2 et 4Tp4 Cahiers de Wyganowski, journaux de 1862-1866 et de 1875-1885

Bibliographie :

- Louis Grodecki, « Pierrefonds : la restauration du château », Viollet-le-Duc, catalogue de l’exposition aux Galeries Nationales du Grand Palais, 19 février au 5 mai 1980, Paries, éd.

RMN, 1980, p. 130-133.

- Jean Mesqui, « Le château de Pierrefonds. Une nouvelle vision du monument », Bul- letin Monumental, vol. 166, 2008, p. 197-245, notamment p. 217-218.

- Robert Dulau, Le château de Pierrefonds, Paris, éd. du patrimoine, 2009, p. 37-39.

- Catherine Brisac, « Viollet-le-Duc, cartonnier de vitraux », Actes du colloque interna- tional Viollet-le-Duc. Paris 1980, Paris, éd. Nouvelles éditions Latines, 1982, p. 198-206.

- Eugène Viollet-le-Duc, « Vitrail », Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècles, Paris, éd. Bance-Morel, 1868, p. 373-462.

- Laurent Baridon, L’imaginaire scientifique de Viollet-le-Duc, Paris, éd. L’Harmattan, 1996, p. 89-99 et p. 209-216.

- Arnaud Timbert, Viollet-le-Duc et Pierrefonds. Histoire d’un chantier, habilitation à diriger les recherches, s. dir. de Nicolas Reveyron, Université Lille III-Charles-de-Gaulle, 2016.

Situé sur les hauteurs du village de Pierrefonds, le château restauré au XIXe siècle do- mine tous les alentours. En 1857, Napoléon III décide de faire reconstruire le château en ruine

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depuis le XVIIe siècle. L’empereur, sous les conseils de l’inspecteur des monuments historiques Prosper Mérimée, confie le chantier de Pierrefonds à l’architecte Eugène Viollet-le-Duc. De 1857 à sa mort en 1879, Viollet-le-Duc s’applique à mettre en œuvre ses théories architecturales à Pierrefonds. C’est son gendre, l’architecte Maurice Ouradou, qui clos le chantier en 1885.

Le château de Pierrefonds adopte la forme « d’un quadrilatère irrégulier flanqué de huit tours de défense aux angles et au milieu de chacune des parois » (Dulau, 2009, p. 16). Dans la tour du nord-est, la tour Judas Maccabée, Viollet-le-Duc décide d’installer la chapelle du château. Les cahiers de chantiers tenus par Lucjan Wyganowski (1813-1886), architecte-délé- gué de Viollet-le-Duc, permettent d’avoir quelques renseignements quant aux commandes des vitraux de la chapelle.

Le 17 septembre 1866, Alfred Gérente vient sur le chantier, mais la nature de sa visite n’est pas précisée (Arch. dép. 60, 4Tp2). Peut-être est-il pressenti pour la réalisation des vitraux de la chapelle ? Toutefois, Gérente n’a pas été retenu par l’architecte. Ce dernier se rend sur le chantier en compagnie d’Eugène Oudinot dès le mois de juin 1870 (Timbert, Annexe I, p.

553) Le peintre-verrier parisien retourne également à Pierrefonds en 1872 (Timbert, Annexe I, p. 574). La commande des vitraux est passée à Eugène Oudinot en 1878 (Arch. dép. 60, 4Tp4).

Oudinot exécute les trois grandes lancettes du chœur qui a la particularité d’être surmonté par une tribune (Mesqui, p. 217). Le peintre-verrier exécute également les vitraux qui ornent le tympan de la façade ainsi que la grande rose et les verrières hautes de la nef d’après des cartons de l’architecte Viollet-le-Duc. Ces derniers ne semblent pas conservés contrairement à ceux du château d’Eu. Les 14 et 15 juillet 1878, Oudinot prends les mesures nécessaires à la création des vitraux sur le chantier de la chapelle (Timbert, Annexe I, p. 662). Les 8 et 9 août, il procède aux relevés des réseaux des fenêtres et de la rose de la façade (Timbert, Annexe I, p. 663). Les vitraux sont posés, par un « ouvrier vitrier » d’Oudinot, entre le 4 novembre 1878 et le 4 janvier 1879. à cette date, il ne manque que les quatre lancettes qui se situent sous la rose ; les archives ne précisent pas la date de leur pose.

Dessiner des cartons n’est pas un exercice inconnu pour Viollet-le-Duc. Son premier chantier est celui des vitraux de la chapelle royale de Dreux entre 1840 et 1843, chantier qu’il poursuit l’année suivante en fournissant de nouveaux ornements d’entourage de verrière. En 1844, il réalise les cartons de trois verrières pour une chapelle de la cathédrale de Saint-Flour, puis il dessine d’autres ornements pour onze verrières de la chapelle royale du château d’Am- boise de 1842 à 1847. Cette même année il exécute les cartons des vitraux réalisés par Antoine Lusson en l’église parisienne Saint-Germain-l’Auxerrois.

La théorie sur le vitrail n’est pas non plus étrangère à Viollet-le-Duc ; il rédige en 1868 dans son Dictionnaire raisonné un article sur le vitrail énnoncant ainsi ses idées sur cet art ancestral.

Le chantier de Pierrefonds est similaire à celui du château d’Eu, dans le sens où Viol- let-le-Duc crée une nouvelle architecture mais surtout un nouveau langage décoratif. Ainsi la création des cartons des vitraux semble logique : Viollet-le-Duc crée une unité stylistique totale.

Dans ces vitraux, nous retrouvons l’attachement de Viollet-le-Duc pour « l’organicisme végétal » ainsi que son souci de la précision botanique de ses décors (Baridon, p. 209-210).

L’iconographie végétale des vitraux renvoie à celle que Viollet-le-Duc applique discrètement aux supports (chapitaux, architraves) et frises de son architecture. Les ceps de vignes, dessinés par l’architecte, se déploient sur toute la hauteur de la structure architecturale de la chapelle : laissant alors l’impression d’une architecture maintenu par un réseau de vignes.

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Fig. 608 : Schéma de situation des verrières de la chapelle du château de Pierrefonds

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C

hœur

Baies 0 à 2 : Verrières ornementales

Dimensions : Non prises

Date : 1878-1882

Inscriptions : Aucune

Cartonnier : Eugène Viollet-le-Duc

Éléments constitutifs : Ornements

Montage : 11 panneaux

Les trois baies du chœur, d’une hauteur importante, sont toutes les trois réalisées avec la même compostion : une bordure alternant formes géométriques et fleurs de lys, et un fond composé de rameaux et de feuilles de vignes qui grimpent sur toute la hauteur de la baie. Ce motif ornemental est repris en 1881 par Eugène Oudinot pour les vitraux de la sacristie de la cathédrale Saint-Lazare d’Autun. Le dessin si particulier de ces feuilles se retrouve dans les frises murales ainsi que dans les fausses fenêtres visibles de la salle des preuses du château.

Cv 254 à Cv 256

Fig. 609 : Intérieur de la chapelle

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Fig. 610 : Vue générale de la baie 1

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Fig. 611 : Bordure et grisaille XIVe, détail de la baie 1

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Baie 100 : Verrière ornementale

Dimensions : Non prises

Date : 1878-1882

Inscriptions : Aucune

Cartonnier : Eugène Viollet-le-Duc

Armoiries : Famille d’Orléans

Éléments constitutifs : Ornements

Montage : 14 panneaux

La baie 100 orne le tympan de la porte de la chapelle. Divisé en deux lancettes et deux demies lancettes, le vitrail reprend le système ornemental formé par les entrelacs des rameaux de vignes des baies du chœur. Toutefois, Viollet-le-Duc a dessiné des feuilles très différentes.

Moins stylisées, elles se rapprochent bien plus de la véritable feuille de vigne.

Contrairement aux baies du chœur, cette verrière est extrèmement colorée. Dans les deux lancettes centrales, Viollet-le-Duc place les armoiries de la famille d’Orléans qui est à l’origine de la construction du château au XVe siècle.

Cv 257

Fig. 612 : Façade de la chapelle

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Fig. 613 : Vue générale des baies 100, 200 à 202

Fig. 614 : Vue générale de la baie 100

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Fig. 615 : Lancette, détail de la baie 100

Fig. 616 : Armoiries de la Famille d’Orléans, détail de la baie 100

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Baie 200 : Rose ornementale

Dimensions : Non prises

Date : 1878-1882

Inscriptions : Aucune

Cartonnier : Eugène Viollet-le-Duc

Éléments constitutifs : Ornements

Montage : Plus de 60 panneaux

Pour cette rose de dimensions importantes, Viollet-le-Duc réutilise les ornements et les couleurs utilisés dans la baie précedente. Les feuilles dessinées sont similaires à celles des vitraux du chœur.

Cv 258

Fig. 617 : Vue générale de la baie 200

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Baies 201 et 202 : Verrières ornementales

Dimensions : Non prises

Date : 1878-1882

Inscriptions : Aucune

Cartonnier : Eugène Viollet-le-Duc

Armoiries : Famille d’Orléans

Éléments constitutifs : Armoiries, ornements

Montage : 34 panneaux

Ces deux grandes verrières sont composées d’un polylobe, de quatre trilobes et de quatre lancettes. Ces dernières reprennent les ornements et la sobriété des baies du chœur. La partie supérieure, comprenant les trilobes et le polylobe, est plus colorée, mais les couleurs sont moins vives que celles des vitraux de la façade de la chapelle.

Les armoiries de la famille d’Orléans sont remarquables au centre des quatre trilobes.

Cv 259 à Cv 260

Fig. 618 : Vue générale de la baie 201

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Fig. 619 : Lancette, détail de la baie 201

Fig. 620 : Grisaille colorée, détail de la baie 201

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Fig. 621 : Rinceaux, détail de la peinture murale de la salle des Preuses, Château de Pierrefonds

Fig. 622 : Rinceaux, détail de la maçonnerie de la salle des Preuses, Château de Pierrefonds

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France Saint-Martin-Aux-Bois (60) Église abbatiale Saint-Martin

Création Atelier 6 rue de la Grande-Chaumière Date(s) du chantier : 1879 Cartonnier(s) : Inconnu

Sources :

- Arch. Oudinot, liste des cartons de vitraux d’église. Styles XIIe, XIIIe, XIVe et XVe siècles : « St Martin-aux-Bois. Grisailles XIIIe »

- Arch. Oudinot, cahier relié A4. Casier n° 6. Figures, scènes, ornements et architec- tures. XIIe, XIIIe, XIVe et XVe siècles : « 22. St Martin (médaillon) »

- Base de données Palissy, IA60001566 Bibliographie:

- Chanoine E. Morel, « L’abbaye de Saint-Martin-Aux-Bois », Mémoires de la société archéologique et historique de Clermont, Clermont, Impr. Daix frères et Thiron, n.d., p. 36.

-Jean Vergnet-Ruiz et Jean Vanuxem, « L’église de l’abbaye de Saint-Martin-aux- Bois », Bulletin monumental, Paris, A. Picard, vol. 103, 1945, p. 137-173.

Vers la fin du XIe siècle, les chanoines réguliers de Saint-Augustin fondent leur abbaye.

L’église est édifiée entre 1245 et 1260. Après la Révolution, en 1793, l’abbaye est vendue puis finalement détruite. Seule l’église demeure. En 1841, elle subit les dommages d’un ouragan et les verrières du XIIIe siècle demandent alors de nombreuses réfections. Il faut attendre 1870, pour qu’une véritable campagne de restauration s’amorce. Aymar Verdier, alors architecte atta- ché à la commission des Monuments Historiques, dirige les restaurations. Verdier et Oudinot se connaissent déjà : ils ont travaillé ensemble pour la chapelle du château Touvent de la famille Thayer entre 1855 et 1857. Même si le chantier est repris en 1873 par l’architecte Edmond Duthoit, Oudinot est encore mandaté pour réaliser le panneau honorant la mémoire de l’abbé Carpentier.

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Fig. 623 : Schéma de situation des verrières de l’église abbatiale de Saint-Mar- tin-aux-Bois

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v

itrail De l

absiDe

Baie 2: La charité de saint Martin et l’abbé Pierre-Fran- çois Carpentier

Dimensions : Non prises

Date : 1879

Inscription : Aucune

Éléments constitutifs : Scène

Montage : 3 lancettes séparées par un étrésillon, tympan tri- lobé, au moins 93 panneaux

Ce petit panneau est le pendant de celui du XIIIe siècle dans lequel nous pouvons observer le donateur Jean de Rouvilliers offrant une verrière à l’abbaye. En effet, ce panneau médaillon du XIXe siècle représente l’abbé Pierre-François Carpentier et saint Martin offrant son manteau à un pèlerin. Sa place dans cette verrière est étudiée. L’abbé Carpentier, curé de la paroisse de Saint-Martin-Aux-Bois de 1830 à 1879, s’est battu aux côtés du maire de l’époque, Monsieur Cabaret, afin d’obtenir des fonds pour la restauration de l’église. Ce médaillon, offert par les paroissiens, est placé à la « place réservée aux bienfaiteurs » comme pour Jean de Rou- villiers (Morel, n.d.). Oudinot représente, dans le style néo-roman, saint Martin offrant son manteau à un pèlerin ainsi que l’abbé Carpentier agenouillé sur un prie-Dieu. Pour le visage du curé, Oudinot utilise son portrait photographique.

Cv 261

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Fig. 624 : Vue générale de la baie 2

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Fig. 625 : La charité de saint Martin et l’abbé Pierre- François Carpentier, détail de la baie 2

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D

épartement Des

p

yrénnées

-

atlantiques

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Biarritz, château Boulart………...……p. 688 église Sainte-Eugénie ………...………p. 704

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France Biarritz (64) Château Boulart

Création Atelier 6 rue de la Grande-Chaumière Date(s) du chantier : 1881 Cartonnier(s) : [Richard Morris Hunt]

Sources :

- Arch. Oudinot, liste des cartons de vitraux d’appartements : « Mr Boulard (sic) à Biar- ritz. Grande verrière-Perspective fleurs- et fenêtres d’ornements »

- Arch. Oudinot, cahier A4 relié. Grands cartons. Sujets, architectures, ornements XVIe siècle et moderne. Casier n° 1 : « 10. M. Boulard (sic) à Biarritz, perspective (voir 52 vitraux d’appartements) » (le numéro 52 est absent de la liste des casiers 9 et 10)

- Arch. Oudinot : photographie des cartons des baies 0 et 2

- Arch. INPI : brevet n° 128 576, Application de verres aux décorations architecturales et à l’ameublement.

- Catherine Clinton Howland Hunt, The Richard Morris Hunt Papers, manuscrit trans- crit par Alan Burnham, conservé à The Preservation Society of Newport County à Newport dans le Rhode Island (USA).

- Base de données Palissy, PA 00084356

- Letters Patent n°266,508, Ornamenting glass for architectural purposes.

Bibliographie :

- Bernadette Suau (dir.), « Boulart (François, Marie-Eucher, Charles) », Mémoire des Landes: dictionnaires biographiques, éd. Comité d’études sur l’histoire de l’art de la Gascogne, 1991, p. 52.

- Adolphe Robert et Gaston Gougny, Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889, Tome I, Paris, éd. Bourtolon, 1889, p. 424.

- Claude Laroche, « Le château Boulart, la règle et l’exception », Trésors cachés d’Aqui- taine, Le Festin en Aquitaine, n°61, Printemps 2007, p. 48 à 53, notamment p. 50.

- Paul R. Baker, Richard Morris Hunt, Cambridge (Massachusetts), MIT Press, 1986, p.

35-36, p. 251.

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689

- Wayne Craven, Gilded Mansions, New York, Norton & Company, 2009, p. 187.

- François Roux, « Villa à Biarritz », Encyclopédie d’architecture. Revue mensuelle des travaux publics et particuliers, 2e série, vol. 9, 1880, p. 171-172.

- Paul Sédille, « Joseph Louis Duc architecte (1802-1879) », L’Encyclopédie d’Archi- tecture, Septembre 1879, Paris, éd. Ve A. Morel, 1879. Notice lue dans la séance d’ouverture du Congrès des Architectes à l’École des Beaux-arts, le 16 juin 1879.

- Delaire, David de Pénanrun, Roux, « ROUX, Louis François », Les architectes élèves des Beaux-Arts (1793-1907), Paris, Libr. de la construction moderne, 1907, p. 394.

- Hubert Beylier, Bénédicte Leclerc, Treillage de jardin du XIVe au XXe siècles, Paris, éd.

du patrimoine, 2000, p. 121 à 138, notamment p. 123 et 125.

- Antonio Sanguineti, La décoration en treillage, Paris, impr. Becquet, vers 1860.

- Olivier Gabet, Le décorateur et l’amateur d’art. Décors intérieurs, Paris, éd. Musée d’Orsay, 2008, p. 14.

- « Obituary Georges A. Glaenzer », American Art News, 4 avril 1915.

- « Courriers de l’étranger. États-Unis. Le style Louis XV et le style Empire aux États- Unis », RAD, tome 14, p. 62.

La construction de ce château est commanditée par Charles Boulart (1828-1891) et son épouse Marthe Darricau (1843-1913) dès 1875. M. Boulart, docteur en droit, est un industriel de la région basque. Il est maitre de forges à Castets. Élu député bonapartiste de 1876 à 1881, celui qui est «[...] l’un des plus riche propriétaires du département des Landes » (Laroche, 2007), y exerce aussi des mandats d’élu, comme maire de sa commune et conseiller général.

Le terrain choisi sur les hauteurs de Biarritz est vallonné et offre une vue remarquable sur l’océan. Le couple Boulart fait appel à l’architecte Joseph-Louis Duc (1802-1879). Grand Prix de Rome en 1825 puis croix de chevalier et commandeur de la Légion d’honneur en 1840 et 1872, Duc est connu pour avoir été l’architecte du Palais de Justice et de la Cour de cassation de Paris. Avec ses condisciples romantiques Henri Labrouste, Léon Vaudoyer et Félix Duban, il forme « la bande des quatre » à la Villa Médicis. Leurs travaux marque ensuite de façon notable toute la discipline durant le second tiers du XIXe siècle. Joseph-Louis Duc décède en 1879 et

« laisse inachevée une villa […] qu’il construi(t) au bord de la mer, à Biarritz » (Sédille, 1879).

L’architecte Louis François Roux (1838-1921) termine la villa-château (Delaire, 1907).

Joseph Louis Duc est inspecteur général des bâtiments civils et des travaux de la ville de Paris (Sédille, 1879). Cette fonction l’a sans doute amené à rencontrer Oudinot qui, en tant que peintre-verrier officiel de la ville de Paris, a de nombreuses fois travaillé pour le compte de la commune. Les archives sur les vitraux du château Boulart étant inexistantes, nous ne sommes pas en mesure de renseigner les circonstances de la commande par la famille Boulart.

La renommée du talent d’Oudinot, médaillé d’or à l’Exposition Universelle de 1878 pour un vitrail civil, y est certainement pour quelque chose. Oudinot, en 1881, a déjà exécuté plusieures verrièrespour de riches et importants clients : Philippe d’Orléans, comte de Paris, Abraham-Bé- hor de Camondo, ainsi que pour la famille Chandon de Briailles.

La demeure de style néo-Renaissance s’articule autour d’un atrium circulaire central

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recouvert d’une coupole. Oudinot réalise alors pour les Boulart les trois grandes verrières de l’escalier d’honneur ainsi que les seize vitraux du tambour de la coupole.

v

errière Del

esCalier D

honneur

Baie 0 : Perspective et fleurs

Dimensions : Non prises

Date : 1881

Inscriptions : « E. OUDINOT / PARIS 1881 » (en bas à droite)

Cartonnier : [Richard Morris Hunt]

œuvre en rapport : Arch. Oudinot : photographie du carton de la Pers- pective et fleurs

Éléments constitutifs : Végétation, architecture

Montage : 12 panneaux

Baies 1 et 2 : Perspective et fleurs

Dimensions : Non prises

Date : 1881

Inscriptions : Aucune

Cartonnier : [Richard Morris Hunt]

œuvre en rapport : Arch. Oudinot : photographie du carton de la Pers- pective et fleurs

Éléments constitutifs : Végétation, architecture

Montage : 3 panneaux (x 2)

Ces trois baies conçue par Oudinot est à double titre remarquable, d’une part pour sa qualité hors pair, qui en fait l’un des chefs-d’oeuvre du vitrail civil français, d’autre part pour avoir été conservée dans son contexte architectural, ce qui est véritablement exceptionnel. L’en- semble vitré, situé plein ouest, est la pièce maîtresse du décor de l’escalier d’honneur. Lorsque les visiteurs accédaient à la chambre d’apparat située au premier étage pour y être reçus par les maîtres des lieux, ils découvraient cette grande composition de verre (Delaire, 1907). Trois baies en plein cintre structurent l’ensemble, conçu comme un jardin de treillage peint en trompe l’oeil.

Oudinot réalise cette grande verrière en 1881, comme en témoigne la signature « E.

OUDINOT / PARIS 1881 » relévée en bas à droite de la baie centrale. La technique ici mise en oeuvre apparaît sur le principe assez simple, avec une structure faite de rectangles de verre blanc de même taille (soit 164 rectangles pour la baie 0 et 54 pour les baies latérales 1 et 2). Ce système permet à l’artiste de peindre sur le verre sans les contraintes d’une mise en plomb com- plexe. Il peut ainsi déclaquer son carton sur les verres avec un crayon de la couleur vitrifiable qu’il souhaite. Oudinot peint les motifs architecturaux et floraux à la grisaille ocre, et les passe Cv 262

Cv 263 Cv 264

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au four pour une seconde cuisson. Dans un second temps, Oudinot passe un émail sur la face interne sur tous les rectangles de verre et procède à une nouvelle cuisson, avant de monter défi- nitivement chaque panneau de la verrière. Cet émail donne un aspect glacé et dépoli au vitrail et laisse passer une lumière douce et diffuse, tout en dissimulant la vue sur l’extèrieure. Depuis 1881, l’émail bleu a subi l’assaut des vents marins atténuant très certainement sa vivacité ini- tiale. Il faut imaginer un vitrail à l’origine éclatant de couleur : seules quelques parties, mieux conservées que d’autres, en témoignent encore. Cette technique d’émail est mise au point et brevetée en France par Oudinot en 1879, puis aux États-Unis en 1882. Il utilise cette technique pour les verrières du Château d’Eu, celles d’Henri Gurdon Marquand à New York, ou encore celle des Grands Céramistes présentée lors de l’Exposition Universelle de 1878 puis acquise par Léon Gruss.

Les trois baies présentent de longues arcades au-dessus desquelles court une pergola en treillage. Cette dernière laisse passer le soleil et la végétation fleurie. Des gerbes de fleurs dans de belles compositions viennent s’intercaler sous les arcades. Dans la baie centrale une fontaine trône. Finement ouvragée, elle est couronnée d’une ronde bosse féminine et son piétement est composé de dauphins. La galerie se termine par une large ouverture : le fronton brisé, le mas- caron, les guirlandes de fleurs et le pot à feu font de ce paysage un décor néorenaissance. Enfin nous devinons la descente d’un escalier vers un parc dont nous apercevons les arbres. Les baies latérales nous offrent une allée d’arcades richement ornées. Les colonnes sont parées de guir- landes de fleurs, de volutes. L’intrados des arcs est ajouré comme des moucharabiés donnant à la structure une certaine légèreté.

Ce superbe vitrail en trompe l’œil invite le visiteur à penser que les baies s’ouvrent sur un jardin couvert d’une treille. Ce style de décoration intérieur est prisé dans la seconde moitié du XIXe siècle. En effet, à une époque où le développement des villes est important, les archi- tectes, les urbanistes ainsi que les peintres réinventent le jardin. Intégrer des « structures » à ces mondes végétaux est essentiel. Certains architectes décorateurs comme Antonio Sanguineti diffusent des catalogues proposant différents modèles de décorations en treillages pour serres, décorations murales en perspectives, galeries, pergolas…(Beylier, Leclerc, 2000 ; Sanguineti, [1860]). Qu’il soit en réel ou en trompe l’œil, le jardin de treillage investit les intérieurs des riches demeures. En 1854, Édouard Muller et Jules Desfossé créent le papier peint Le Jardin d’Armide (Beylier, Leclerc, 2000,p. 123). En 1860, les deux artistes Héron et Forestier créent, sous la direction de l’entrepreneur Laurent-Jan, la peinture murale trompe l’œil de la petite salle à manger des appartements de Napoléon III au Louvre. Entre 1870 et 1872, l’architecte Charles-Justin Le Cœur conçoit l’hôtel du prince Georges Bibesco (Gabet, 2008), pour lequel il dessine une galerie faite de treillage, similaire au vitrail d’Oudinot. La verrière du château Boulart de Biarritz s’inscrit dans cette tendance décorative.

En ce qui concerne la question du cartonnier, nous formulons l’hypothèse suivante : en 1883-1884, Oudinot réalise, sur les cartons de l’architecte américain Richard Morris Hunt, cinq superbes verrières trompe l’œil composée d’une architecture de treillage pour l’américian Henri Gurdon Marquand. Nous ne sommes pas en mesure d’affirmer qui est l’auteur des cartons des vitraux du château Boulart. Néanmoins, si nous le comparons avec le vitrail dessiné par l’architecte Hunt, les styles des architectures et des végétaux sont fort semblables. L’hypothèse que Hunt soit le cartonnier de cette verrière est plausible ; les deux hommes à cette époque ce connaissent au moins depuis une dizaine d’année et entretiennent des relations amicales et pro- fessionnelles.

Le cachet suivant est lisible au dos du carton :

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692

« Georges A. Glaenzer / Contractor for / Artistic Decorative Work / 41 East 20 th. St. / Between Broadway and 41 th Ave. / New York »

Georges A. Glaenzer (1848-1915) est un artiste décorateur d’origine française qui se définie lui-même comme un « entrepreneur pour des travaux de décoration artistique ». Il s’ins- talle à New York en 1880 et ouvre un atelier de décoration d’intérieure (American Art News, 4 avril 1915). Son travail est fortement apprécié par les milliardaires Américains qui lui de- mandent de reproduirent les styles admirés en France lors de leurs voyages (RAD, tome 14, 1893, p. 62) . Il travaille notamment pour la famille Vanderbilt. Glaenzer est très certainement un intermédiaire entre le peintre-verrier et les futurs clients. Le carton des vitraux du château Boulart sont vraisemblablement envoyés par Oudinot au décorateur Glaenzer. Ce dernier peut alors montrer, à de riches clients, le genre de décor qu’Oudinot est capable de réaliser.

Fig. 626 : Vue générale des baies 0 à 2

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Fig. 627 : Vue générale de la baie 0

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Fig. 628 : Perspective et fleurs, photographie du carton de la baie 0, attribué à Richard Morris Hunt, Arch. Oudinot, © Jean-François Luneau

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Fig. 629 : Signature d’Oudi- not, localisation et date, détail de la baie 0

Fig. 630 : Statue de la fontaine, détail de la baie 0

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Fig. 631 : Bassin de la fontaine, détail de la baie 0

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Fig. 632 : Vue générale de la baie 1

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Fig. 633 : Vue générale de la baie 2

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Fig. 634 : Perspectives et fleurs, photographie du carton de la baie 2, attribué à richard Morris Hunt, Arch. Oudinot, © Jean-François Luneau

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Fig. 635 : Fleurs, détail de la baie 2

Fig. 636 : Végétaux, détail de la baie 2

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701

t

ambour Dela Coupole

Baies 100 à 115 : Verrières ornementales

Dimensions : Non prises

Date : 1881

Inscriptions : « B » (dans les bordures gauche et droite) Éléments constitutifs : Macaron central, bordures

Montage : 3 panneaux

Les seize baies du tambour de la coupole sont toutes identiques. Certaines sont mieux conservées que d’autres. La partie inférieure de la baie est une vitrerie de verres blancs et de couleurs rouge et orange. La partie centrale est occupée par un cartouche orné de cuirs retour- nés. La lettre « B » pour la famille Boulart vient s’intercaler dans les bordures droite et gauche.

La partie supérieure est aussi composée d’un cartouche orné de cuirs retournés. Pour les par- ties supérieures de la baie, Oudinot utilise un verre cathédrale avec un très léger relief. Cette particularité a été remarquée pour les verrières du Château d’Eu. Il utilise aussi dans la partie centrale cet émail bleu clair si particulier, sur lequel se détache grisaille et jaune d’argent.

Cv 265 à Cv 280

Fig. 637 : Vue générale de la coupole

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Fig. 638 : Vue générale des baies 100 et 101

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Fig. 639 : Cuir, détail de la baie 100

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France Biarritz (64) Église paroissiale Sainte-Eugénie

Création Atelier 6 rue de la Grande-Chaumière Date(s) du chantier : 1889 Peintre-verrier : Auguste Loubens Cartonnier(s) : Luc-Olivier Merson

Sources :

- Arch. Oudinot : photographie d’une gravure « Vitrail de Luc-Olivier Merson / Église Sainte-Eugénie, Biarritz »

- Arch. Oudinot : photographie du carton Disciples d’Emmaüs, 3,00 x 0,80 cm, Luc- Olivier Merson (carton du vitrail exécuté par Eugène Oudinot pour l’église du Christ de River- dale dans le Bronx, New York, États-Unis)

- Musée Anne de Beaujeu, Moulins (Allier) : étude et mise au carreau du vitrail Les Pèlerins d’Emmaüs, Luc-Olivier Merson, 53,7 x 33,4 cm, n° inventaire 82.5.196

Bibliographie :

- Jean-François Luneau, Félix Gaudin peintre-verrier et mosaïste (1851-1930), Cler- mont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2006, CD-ROM, notice d’œuvre p. 147.

- Jean-Michel Leniaud, Les cathédrales au XIXe siècle. Étude du service des édifices diocésains, Paris, CNMHS et Économica, 1993.

-« Exposition Universelle Internationale de 1889 », La Céramique et la Verrerie, Jour- nal officiel de la Chambre Syndicale, n° 263-264, 1er-15 Septembre 1893, p. 1470.

-Exposition Universelle Internationale de 1889 à Paris. Rapports du jury international publiés sous la direction d’Alfred Picard. Groupe III, Mobilier et accessoires. Classe 17 à 29, Paris, Impr. Nationale, 1891.

- Appert et Henrivaux, « Vitraux », La verrerie à l’Exposition Universelle de 1889, Paris, E. Bernard et Cie, 1893, p. 373.

- Charles Champigneulle, « Vitraux », Exposition Universelle Internationale de 1889 à Paris. Rapports du jury international publiés sous la direction d’Alfred Picard. Groupe III, Mobilier et accessoires. Classe 19, Paris, Impr. Nationale, 1891.p. 177.

- Léon Daumont-Tournel, « Classe 67. Vitraux », Exposition universelle Internationale de 1900 à Paris. Rapports du jury international. Groupe XII. Décoration et mobiliers des édi- fices publics et habitations. Première partie, classes 66 à 71, Paris, Impr. Nationale, 1902, p. 45.

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