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Genre, médias, pouvoirs

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Academic year: 2022

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LABORATOIRE LIRCES

SEMINAIRE DE RECHERCHE GENRE, MEDIAS, POUVOIRS Programme 2015-2016

Responsables du Séminaire :

Marie-Joseph BERTINI, Professeure des Universités, LIRCES, Sciences de l'information et de la communication / Cultural et Gender Studies, Université de Nice-Sophia Antipolis Martine MONACELLI FARAUT, Professeure des Universités, LIRCES, Civilisation britannique, Université de Nice-Sophia Antipolis

Le Séminaire Médias, Pouvoirs et Genre a vocation à présenter des travaux de recherches croisant les études communicationnelles, notamment médiatiques, les études socio-politiques et la question du Genre. Cette dernière investit l'ensemble des pratiques sociales et symboliques et traverse tous les champs de recherche et domaines disciplinaires. Elle constitue une plate-forme inédite de dialogue entre les savoirs, mobilise des méthodologies croisées et ouvre par là-même sur une interdisciplinarité réelle et non postulée.

Les objectifs du Séminaire Médias, Pouvoirs et Genre :

Ce Séminaire s'efforcera de dégager les éléments centraux d'une Epistémologie du Genre en interrogeant les constructions médiatique et politique du féminin et du masculin, les représentations qu'elles forgent et les pratiques sociales et culturelles qu'elles conditionnent à partir d'une double approche, diachronique et synchronique. Les champs de recherche mis à contribution seront nombreux : nouvelles et anciennes technologies, médias (presse, cinéma, radio, TV, publicité) et nouveaux médias, réseaux sociaux et numériques, communication politique, communication interindividuelle et sociale, communication verbale et non verbale, stratégies discursives, récits, sémiologie des pratiques, études de réception, pratiques linguistiques, formes d'argumentation, narratique du politique,…

L'Epistémologie du Genre constitue un observatoire irremplaçable des dynamiques d'autonomisation et d'hétéronomisation à l'œuvre dans la société. A travers elle, le Séminaire s'efforcera de mieux comprendre "l’agencement collectif d’énonciation" qui émerge des

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nouveaux modes d'articulation du singulier et de l'universel, entre nouvelles formes de sociabilité et cartographie mouvante de logiques collectives et institutionnelles inédites. Plus largement, le Séminaire questionnera en profondeur les nombreux apports de l'approche intégrée du Genre aux Sciences Humaines et Sociales. Comment les études de Genre renouvellent-elles nos pratiques de recherches, nos concepts, nos méthodes et nos outils ? A quelles recompositions épistémologiques et théoriques conduisent-elles ? Sur quels nouveaux programmes de recherches débouchent-elles ? Quels sont les obstacles et les résistances tant théoriques que pratiques qu'elles soulèvent ? Quelles nouvelles formes de collaboration et de coopération appellent-elles ? Avec quels acteurs plus particulièrement ? Quels sont les différents enjeux, non seulement disciplinaires et transdisciplinaires, mais aussi sociopolitiques, de l'intégration de cette approche en SHS ?

Le Séminaire travaillera à croiser cette Epistémologie du Genre avec une Epistémologie de la domination visant à développer une approche critique de ce que Stuart Hall appelle "un champ structuré en domination" (au sein duquel des représentations dominantes cherchent à s'imposer comme "allant de soi"), interrogeant les dispositifs médiatiques et politiques de hiérarchisation des sexes, de fabrication des identités et des "minorités" visibles et invisibles, s'attachant à mettre en lumière la manière dont les pouvoirs médiatique et politique continuent de façonner les affects, les corps, les mémoires, les identités et les sexualités, mais aussi les normes de la santé physique et mentale, de la reproduction et de la parentalité. Les chercheurs qui participeront à ce Séminaire seront également attentifs à débusquer les lignes de fuite qui mettent à mal ces systèmes matériels et symboliques et créent des processus de résistance associant des pratiques subversives et des discours transgressifs, dont les médias sociaux et numériques se font de plus en plus largement l'écho.

Programme des séances 2015- 2016:

Vendredi 4 Décembre 2015 à 14h30

Médias et rapports de pouvoirs dans la construction des corps trans et cisgenres par

Karine Espineira, Docteure en Sciences de l'information et de la communication, en Post-Doctorat à l'UMR LEGS, Université Paris 8, sous la direction d'Eric Fassin

Cette analyse de la construction des corps trans, à travers les récits autobiographiques distillés dans les médias depuis près de 40 ans, interroge les identités trans depuis les disciplines médicales et les différentes techniques mises en œuvre dans le but de "reconstruire" des hommes et des femmes, au sein des sociétés occidentales notamment. Depuis les années 2000, les figures médiatiques transgenres ont mis à mal cette modélisation et introduit des discours subversifs renvoyant à l'exigence d'analyses plus sociologiques que psychanalytiques, ou psychiatriques. L’année 2014, sacrée « année transgenres » dans les réseaux sociaux, s'est attardée sur Laverne Cox et Conchita Wurtz. En 2015, c’est le coming out de Caitlyn Jenner et sa Une dans Vogue qui font l’actualité. La couverture de Jenner a beaucoup à dire sur

"l’esprit" d’une représentation de soi, et par extension sur celui d'une représentation de la

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femme modélisée et photoshopée qui renforce les normes corporelles féminines. Cette médiatisation, qui n’est pas sans rappeler celle de Thomas Beatie, le "premier homme enceint" selon les médias, nous invite à nous interroger sur l'interpolation des rapports de pouvoir sous la double pression sociale et médiatique : quel corps pour les hommes et pour les femmes trans ? Quel corps pour les femmes et pour les hommes cisgenres ? Qui construit désormais le corps de l’autre dans les médias ?

Vendredi 12 février à 14h30

L’Etrangère aujourd’hui : figures médiatiques des femmes d’origine étrangère dans la presse écrite française contemporaine

par

Cyrielle Campo, Doctorante en Sciences de l'information et de la communication, Laboratoire LIRCES

Cette recherche s’appuie sur l’analyse de discours et de contenu d’un corpus de presse écrite de 2007 à 2013 et sur une enquête de terrain en observation participante au sein de plusieurs associations spécialisées. De l’analyse des médias à l’analyse de terrain, il s’agit de saisir l’importance des représentations de la figure de l’Etrangère dans le cadre des nouveaux enjeux politiques où la question du corps des femmes demeure centrale. Le Genre comme grille d’analyse constitue un espace de réflexion permettant de repenser les concepts de pouvoir et de domination au sein de la société. A partir de l’Histoire et des mutations politiques de la société, cette communication interroge la transformation des représentations sociales des femmes d’origine étrangère et le fonctionnement du Genre comme dispositif de pouvoir agissant sur leur corps. Elle s'attachera à montrer comment les rapports entre Genre, sexe et corps structurent une multiplicité de constructions et de modélisations identitaires inédites. Les bouleversements théoriques et pratiques du pouvoir actuels réactivent aujourd’hui plus que jamais les questions de mémoire collective et d’identités dans la société française par un investissement majeur autour de la question des femmes.

Vendredi 15 Avril à 14h 30

Lilith versus Eve : la resémantisation de deux figures féminines mythiques dans la fiction latino-américaine

par

Sara Calderon, Maître de Conférences en Civilisation Hispanique, Université de Nice-Sophia Antipolis

Les sociétés occidentales sont vertébrées par des récits qui contribuent à étayer les constructions de Genre par un appareil discursif qui façonne les imaginaires à propos du féminin et du masculin. Les récits mythiques des origines sont en ce sens emblématiques.

Avec l’arrivée des religions monothéistes, les divinités féminines qui les ont précédées, soit

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tombent dans l’oubli, soit se transforment pour léguer certains de leurs traits à des figures mineures. Ce serait là l’origine de Lilith et d’Eve, les deux premières femmes dans les traditions juive et chrétienne. Ces deux figures mythiques ont marqué durablement la conception du féminin dans les cultures patriarcales. Avec l’arrivée de la postmodernité, les productions culturelles permettent l’expression d’une multiplicité de discours qui remettent en question celui du sujet masculin blanc occidental hétérosexuel. Parmi celles-ci, les fictions écrites par des femmes. Deux auteures latino-américaines, la nicaraguayenne Gioconda Belli et la mexicaine Brianda Domecq, réinvestissent respectivement dans deux de leurs fictions les figures d’Eve et de Lilith dans une perspective féministe qui infléchit le canon.

Vendredi 17 Juin 2015 à 14h30

"Si nous voulons que tout reste tel que c'est, il faut que tout change".

Les femmes et le management par le servant leadership par

Emilie Souyri, Maître de Conférences en Civilisation Américaine, Université de Nice-Sophia Antipolis

Le servant leadership (SL) est une forme de management en plein essor. Elle s’inspire des travaux de Robert Greenleaf qui lui-même a abondamment puisé dans la Bible et dans son exhortation à renverser les hiérarchies traditionnelles ("quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur" Marc 20 : 26). Cette idée, reprise et développée par des organisations aujourd’hui prospères (Walmart, ServiceMaster, etc…) trouve très souvent ses plus ferventes adeptes parmi les employées des secteurs de service (vendeuses, agentes d’entretien) ou même parmi les enseignantes. Quand le SL est envisagé au prisme de récentes critiques du système capitaliste portées par des philosophes féministes ou par des sociologues (Boltanski et Chiapello 2011 ; Fraser 2011 ), on s’aperçoit qu’il contribue à ce que "tout reste tel que c’est", notamment pour les femmes employées en bas de l’échelle professionnelle.

Peut-on néanmoins tirer du SL lui-même, mais aussi de sa critique, des éléments pour construire une réalité professionnelle différente ? L’éthique du care, ainsi que la critique du travail pensée par André Gorz, peuvent donner des éléments de réponse à cette question.

Références

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