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[Compte rendu de :] Le bon, la brute et le truand : On murmure dans la ville [Enregistrement vidéo] / Joseph L. Mankiewicz. 1955

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[Compte rendu de :] Le bon, la brute et le truand : On murmure dans la ville [Enregistrement vidéo] / Joseph L. Mankiewicz. 1955

WENGER, Alexandre Charles

WENGER, Alexandre Charles. [Compte rendu de :] Le bon, la brute et le truand : On murmure dans la ville [Enregistrement vidéo] / Joseph L. Mankiewicz. 1955. Méditorial, 2008, vol. 13, p.

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Culture

Un film par M. Wenger

“On murmure dans la ville”

de Joseph L. Mankiewicz (1955) avec Gary Grant et Jeanne Crain.

Le bon, la brute et le truand

Le bon, c’est le docteur Noah Praetorius, professeur dans une grande faculté de médecine et directeur de sa propre clinique gynécologique. Praetorius est beau, très chic dans son costume et toujours souriant.

Il dirige l’orchestre symphonique de l’hôpital, conduit une belle voiture€ ; ses étudiantes sont amoureuses de lui, ses étudiants l’admirent. La brute, c’est Shunderson. Un grand type baraqué, âgé, secret, qui suit Praetorius partout comme un chien fidèle. Le truand, c’est le docteur Elwell, professeur dans la même faculté que Praetorius, mais petit, fouineur, le regard fourbe par dessus ses lunettes. C’est un universitaire procédurier et étriqué, son long nez toujours dans les livres. Lorsqu’on lui dit qu’il est connu pour être un homme qui n’a pas de sentiments personnels, il remercie pour le compliment.

L’intrigue du film se noue autour de l’étrange Monsieur Shunderson, qui dissimule soigneusement son passé, et qu’Elwell, à force d’engager des détectives privés pour l’espionner, soupçonne bientôt d’être un assassin…

Un premier intérêt du film est de présenter l’affrontement entre deux types de médecins. Pretorius, d’une part, est le bon médecin, l’humaniste, celui qui soigne des patients et non des organes. Pour lui, le contact humain prime sur le savoir académique. En salle d’anatomie, devant le corps d’une jeune défunte aux allures de playmate, il affirme que le cadavre n’est pas l’être humain, car on ne peut pas disséquer ses anciens sentiments, ses

amours et ses haines. Elwell, d’autre part, est le mauvais médecin, technocrate et dogmatique, qui cite le code de déontologie médicale comme un inquisiteur citerait un manuel de démonologie afin d’excommunier ceux qui ne pensent pas comme lui.

Or, bien que Praetorius soit interprété par un Gary Grant au charme ténébreux et magnétique, et Elwell par un vilain acteur dont plus personne ne se souvient, il ne faudrait toutefois pas croire que le film se réduit à une navrante confrontation de stéréotypes en blouses blanches. Les choses sont plus complexes, d’abord parce que Mankiewicz est un cinéaste fin, heureusement à l’abri de la culture des navets hollywoodiens. Ensuite, et c’est là le plus intéressant, parce que l’image publique du (bon) médecin a radicalement changé en un demi-siècle.

Tout dans le film montre en effet que Praetorius est un praticien formidable, prêt à s’élever contre la routine pour défendre ses patients. Et pourtant, à nos yeux à nous, il apparaît paternaliste, infantilisant, autoritaire, voire franchement immoral. Il ne se contente pas de distribuer des bonbons à ses étudiants, il ment aussi à ses patientes. Mensonge thérapeutique certes, mais à l’ère du consentement éclairé, cela surprend (...) .

La fin du film nous apprend qui est l’étrange Monsieur Shunderson. Il y est également question de charlatanisme, d’un pendu qui ne meurt pas, de médecins qui s’avèrent être des bouchers, et d’un boucher qui est bon médecin. En dire plus reviendrait à déflorer l’intrigue. Ce qui serait dommage pour un film qui fascine, fait rire et pousse à réfléchir tout à la fois.

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