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Diffusion centrale des rayons X sous incidence rasante. Faisabilité et applications

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(1)

HAL Id: jpa-00246590

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Submitted on 1 Jan 1992

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Diffusion centrale des rayons X sous incidence rasante.

Faisabilité et applications

A. Naudon, P. Goudeau, T. Slimani

To cite this version:

A. Naudon, P. Goudeau, T. Slimani. Diffusion centrale des rayons X sous incidence rasante.

Faisabilité et applications. Journal de Physique I, EDP Sciences, 1992, 2 (6), pp.1083-1096.

�10.1051/jp1:1992198�. �jpa-00246590�

(2)

Classification Physics Abstracts

07.85 61.10 81.70

Diffusion centrale des rayons X

sous

incidence rasante.

Faisabilitd et applications

A.

Naudon,

P. Goudeau et T. Slimani

Laboratoire de

M£tallurgie

Physique, 40 avenue du recteur Pineau, 86022 Poitiers Cedex, France

(Regu

le 8 novembre 1991, r£vis£ le 13

janvier1992, accept£

le 21 janvier 1992)

Rdsum4. Si pour une couche mince de

quelques

dizaines de nanomktres

d'£paisseur,

le

signal

de diffusion centrale obIenu de

fagon classique

en transmission est faible, it en est autrement avec l'incidence rasante, oh l'on peut 6clairer une

grande

surface et obtenir un bon rapport

signal

sur

bruit. De

plus,

pour un £chantillon massif, h condition

qu'il

soit

plan,

la diffusion centrale en incidence rasante permet d'£tudier les

h£t£rog£n£it£s

sur une trks faible

£paisseur.

Par abrasions successives on peut suivre la variation de

paramktres

structuraux en fonction de

I'£paisseur.

Nous

montrons ces

possibilit£s

dans le cas des zones de Guinier-Preston

d'alliages Al-Ag tremp£s

dont

les tailles varient de fagon

significative

entre la surface et le cmur de l'6chantillon. Nous pouvons alors £tablir la relation entre la vitesse de trempe et les tailles obtenues dans des tranches de I micron

d'£paisseur.

Pour un acier recouvert d'une couche de

carbone-tungstkne

on peut

mesurer la dimension des

pr6cipit£s

en surface sur une

£paisseur

de 100nm. Ces

exemples

montrent que la diffusion centrale en incidence rasante offre une

possibilitd

d'£tude non

destructive pour les nanostructures que l'on peut rencontrer dans des couches

superficielles.

Abstract, The

small-angle X-ray scattering

(SAXS)

intensity

obtained in the transmission mode is very weak for a thin

layer having

a thickness of some tens nanometers, but when this

layer

is studied under

grazing-incidence

the scattering can be measured with a good

signal-to- background

ratio. Furthermore, for a bulk

sample, grazing-incidence

is the only way to

study

the surface

layer,

and,

by

successive abrasions of the surface, to

analyse

at each time a thin

layer

at a

chosen

depth.

We show this

possibility

with Guinier-Preston zones in

quenched Al-Ag alloys

where the size of the GP zones varies from the surface to the

depth

of a thick

sample, according

to the

quenching

rate. For a

tungsten-carbon coating

on a stainless steel we are able to measure

small

precipitates

on the 100 nm thick surface

layer.

These

examples

show that

small-angle

X-ray

scattering

under

grazing-incidence

is a non destructive method for

studying heterogeneities

on a

nanoscale which can be encountered in thin

layers.

I. Introduction.

Une mesure de diffusion centrale en transmission sur une couche mince peut dtre effectude

quand

celle-ci est

ddposde

sur un

support plastique

peu absorbant. Mais le

signal

donna sera trhs peu intense du fait du trbs faible parcours des rayons X dans la couche mince.

L'6paisseur

optimale qu'il

convient d'utiliser pour le rayonnement

CUK~

est de

quelques

dizaines de

(3)

microns pour les 6chantillons

m6talliques.

On voit donc que pour une couche mince de 100 nm

d'6paisseur

le

signal

de diffusion sera trhs faible et difficilement

exploitable.

Les

techniques

de traitement de surface des mat£riaux se

ddveloppent beaucoup aujourd'hui,

par

exemple

en

d6posant

une couche

superficielle

ou en modifiant la surface par

implantation ionique.

Il en rdsulte que la seule

fagon

d'dtudier par diffusion centrale des rayons X cette couche

superficielle

est soit de la

sdparer

du matddau massif soit d'amincir

suffisamment ce demier pour que le faisceau de rayons X traverse la couche avec une

intensit6

acceptable.

Mais la

s6paration

ou l'amincissement ne sent pas ais6s h

effectuer,

et, de

plus,

ils peuvent modifier la couche elle-mdme en introduisant ou au contraire en rel£chant des contraintes r6siduelles accumuldes.

Il existe

cependant

une

possibilit6 qui permet

de lever ces difficult6s et d'effectuer une

mesure de diffusion centrale sur la couche

superficielle

d'un 6chantillon

massif,

c'est d'utiliser

l'incidence rasante des rayons X.

Lb,

le

trajet

des rayons X dans la couche devient

grand

et cela am61iore consid6rablement le rapport

signal

sur bruit. De

plus,

le contrble de

l'angle

d'incidence permet de faire varier la

pdndtration

des rayons X dans

l'dpaisseur

des matdriaux.

On

peut

donc dtudier

sdpardment

la couche

superficielle

et la

rdgion

d'interface d'un

6chantillon massif. Alors que la diffraction des rayons X en incidence rasante s'est

beaucoup d6veloppde

ces demidres

anndes,

il n'en est pas de mdme pour la diffusion centrale oh nous ne connaissons que les travaux d'une

6quipe

am6ricaine

ill qui

6tudie les

premiers

stades de croissance de films minces

d6pos6s

sur un substrat.

Dans cet article nous

rappellerons

le

principe

de la mesure, ddcrirons brihvement

l'appareillage

utilisd et ferons une Etude

quantitative

en incidence rasante sur les zones de Guinier-Preston obtenues dans les

alliages Al-Ag tremp6s.

Nous montrerons que la taille de celles-ci croit sensiblement de la surface vers l'intdrieur de l'6chantillon. Puis nous donnerons

l'exemple

de

petits pr6cipit6s

de carbure de

tungstdne

obtenus par

d6pbt

sur un acier massif.

Enfin nous donnerons des extensions

possibles

pour cette m6thode de diffusion centrale en incidence rasante,

qui,

contrairement h la diffraction en incidence rasante, offre

toujours

de bonnes conditions de collimation

quand

la surface

analys6e

est

grande.

2.

Expression

de l'intensitk diffuske.

2.I LE POUVOIR DIFFUSANT EN INCIDENCE NORMALE. NQUS reprenons le CaS de

l'incidence normale pour bien montrer le

gain

que l'on obtiendra en incidence rasante pour les faibles

6paisseurs

des couches

analys6es.

En diffusion centrale des rayons X on a l'habitude de

n6gliger

la variation

angulaire

des facteurs de diffusion

atomique.

L'intensit6 diffus6e h la distance r par un Electron est donn6e par

[2]

:

I~

=

Iorj/r~

=

7,95

x

10~~~Io/r~ (I)

oh r~ est le rayon

classique

de l'61ectron et r la distance h

laquelle

est situ6e le d6tecteur.

I~

et

lo

sent

respectivement

les nombres de

photons

par units de surface et de

temps

des faisceaux diffus6 et incident.

Le flux de

photons

diffus6s par un

61ectron,

au travers la surface dS situ6e h la distance r est d6finie h l'aide de

l'angle

solide dil :

E~

=

lo rj dS/r~

=

lo rj

dil

(2)

Le

pouvoir

diffusant

I(q)

d'un 6chantillon sera alors ddfini comme dtant le rapport entre la diffusion de I'£chantillon dans

l'angle

solide dil et celle

qui

serait diffus£e dans les mdmes conditions par un dlectron libre. On a q = 4 w sin R/A oh 2 Rest

l'angle

de diffusion et A la

longueur

d'onde des rayons X.

(4)

On peut alors 6crire l'intensit6 diffus6e

E~

en transmission pour un dchantillon

d'dpaisseur

t

E~

=

I~ Srj

dil

I(q)

t

(3)

oh

I~

est l'intensitd du faisceau

primaire

transmis. La

figure1

montre la variation de

E~

avec

l'apaisseur

t d'un dchantillon d'aluminium pour la

longueur

d'onde CuKa. La valeur maximale de

E~

est donnde par :

E~

=

I~ Srjdil I(q) 1/pp (4)

t(nm)

0

tM

Fig.

I. Variation de

I'£nergie

diffus£e E~ par un £chantillon dans le mode transmission en fonction de

I'£paisseur

t analys£e.

L'£paisseur optimale

est not£e t~.

[Evolution of the

scattering intensity

E~ in the transmission mode as a function of the thickness t

analysed.

The

optimal

thickness is noted

t~.]

Parce que

I'£paisseur optimale

t~ est donn£e par t~ =

1/p

p. p est le coefficient

d'absorption massique

en

cm2/g

et p la densit6 en

g/cm3.

Pour la

plupart

des £chantillons

m£talliques

cette

6paisseur optimale

est de

quelques

dizaines de microns. Dans le cas de la

figure

on a 76 ~m pour Al. On aurait 21 ~Lm pour une

feuille de cuivre. Cette

figure

I montre aussi que pour les faibles

dpaisseurs, I'£nergie

diffus£e croit lin£airement avec

l'dpaisseur.

Dans le cas d'une couche

mince,

celle-ci a la

plupart

du temps dtd

ddpos£e

sur un substrat

qui

doit dtre suffisamment aminci pour que le faisceau incident ne soit pas trap attdnud.

Cependant,

le substrat aminci donne une diffusion

qui

se superpose h celle de la couche mince. La diffusion du substrat peut mEme Etre

gEnante

si par

exemple

celui-ci est une

plaquette

de verre,

laquelle

donne une

importante

diffusion de Laue

(caract£ristique

d'un mat£riau

amorphe) qui

se superpose h la diffusion de la couche mince.

Une solution pour amdliorer le

rapport signal

sur bruit est le

d£poser

la couche mince sur

un substrat

monocristallin,

telle que le

silicium, qui

ne donne pas de diffusion de Laue.

Mais,

mdme dans ce cas, le rapport entre les

£paisseurs

de la couche et du substrat aminci est encore

grande

et la diffusion mesur6e est trbs faible et donc difficilement

exploitable.

Enfin,

dans le cas oh l'on veut examiner la couche

superficielle

d'un 6chantillon massif

qui

a

subi un

traitement,

la m6thode de

s6paration

de la couche ou d'amincissement devient

pratiquement impossible,

c'est la raison pour

laquelle

nous

envisageons

maintenant l'6tude en

incidence rasante

qui justement permet

l'examen de la couche de surface sans d6truire

l'6chantillon.

(5)

2.2 CAS DE L'INCIDENCE RASANTE. La formulation de l'intensitd de diffusion centrale en incidence rasante est similaire h celle

ddveloppde

pour la diffraction des rayons X h la suite

des travaux de Parratt

[3].

Un article de revue pour l'dtude des surfaces par diffraction des

rayons X en incidence rasante a dtd rdcemment

publid

par Feidenhans'l

[4]

en 1989.

Dans le domaine de

longueur

d'onde des rayons

X,

l'indice n de rdfraction des matdriaux est infdrieur h

I,

il est

complexe

et s'dcrit

[5]

n = 3

ip (5)

~

(z

~

ff)

£

I

avec 3

=

2,7019

x

1d° pA2

£ n;A~

et

fl=

~

pi ffn;

4w

f'

et

f"

sent

respectivement

les

parties

rdelle et

imaginaire

du facteur de diffusion

atomique.

n, est la concentration

atomique

de

l'esp~ce

I de num6ro

atomique

Z et de masse A.

les valeurs de 3 et

p

sent

typiquement

de l'ordre de

10~~

et 10 ~ Par

cons6quent,

un

faisceau de rayons X ne

peut p£n6trer

dans un mat6riau que si

l'angle

d'incidence

a est

supdrieur

h un

angle critique

a~. Cet

angle critique

a~ est donn£ par a~ =

fi.

Pour les

angles

infdrieurs h a~, le faisceau est totalement r6fl6chi. Pour les

angles

peu

sup6rieurs

h a~, la

p£n6tration

du faisceau X se fait sur une faible

£paisseur

mais sur une

grande

distance.

Il faut alors faire les corrections

d'absorption

pour le faisceau direct et pour les intensit6s diffus6es.

La

figure

2 montre

schdmatiquement

ces effets : le faisceau direct sous incidence a est r£fractd sous a'.

L'angle

de diffraction 2 R' h l'intdrieur de mat6riau est diffdrent de

l'angle

de diffraction 2 par

rapport

h la direction

incidente,

et le faisceau

qui dmerge

fait

l'angle (2

R

a)

par rapport h la surface. On doit consid6rer les conditions

dynamiques

aux

interfaces air-£chantillon. Ces calculs ant dtd fait par Parratt

[3].

Nous les avons

repris

dans un article rdcent

[6]. L'expression

de l'intensitd transmise h la

profondeur

z pour

l'angle

d'incidence a est donn£e par :

I~

=

lo exp( z/zo) (6)

lo

~

«

«'

26-~t

26

,,

Fig.

2.

Repr£sentation sch6maiique

du trajet des rayons X en incidence rasanie quand la rdfraction est

prise

en compte h la fois h l'entr6e et ~ la sortie de l'6chantillon.

[Schematic representation

of the

X-ray path

at

grazing

incidence when refraction is taken into account at

both the entrance and the exit of the

sample.]

(6)

oh zo est la

profondeur

de

p6n6tration

donn6e par :

)

"

~

fi (1("

~ "

/)~

+ 4 p ~j (£k~

al)

)~~~

(7)

o A

A la sortie de

l'6chantillon,

l'intensit£ diffus£e s'6crit alors :

E~

=

lo

i~

rj

da

lexp

~

exp

(

d~

(8)

20 20 SlEl "

avec

(

=

~~fi ii1(2

R a )~

ali~

+ 4

P~l 1(2

R

a)~ alii~'~ (9)

et la solution de

l'dquation (8)

est :

E~

=

lo

i~

rj

dil

fi

~

(10)

sin a K

~

avec K

= +

zo zo

Remarque.

Dans l'6tablissement des

expressions pr6cddentes

nous avons

suppos£

l'dchantillon

parfaitement plan,

de telle sorte que l'intensit6 rdfl6chie peut dtre assez

facilement d6duite.

L'exp£rience

et les calculs

[7]

montrent que le

profil

des

rugosit6s

altbre l'intensit£ de la r6flection du faisceau il en est de mdme pour la

partie r6fract6e,

et cela

peut

fausser la normalisation des courbes.

Cependant, prbs

de

l'angle critique

a~, l'effet des

rugosit6s

de surface est faible et la simulation

th60rique

est suffisante pour donner avec une

bonne

prdcision l'expression

du faisceau r6fract£. Pour les

angles

d'incidence

plus 61ev6s,

le rapport entre intensit6 incidente et r6fl£chie devient vite tr~s faible et il

n'y

a

plus

lieu de tenir compte des corrections dans la normalisation. De

plus,

nous verrons

plus

loin comment, dans le cas des

alliages Al-Ag,

nous avons pu nous lib£rer de ce

.probl~me

des

rugosit£s.

3.

Montage expkrimental.

Nous avons d'abord test£ la faisabilit6 de l'incidence rasante sur la

ligne

D22 du LURE

(I)

avec notre

montage

de diffusion anomale

[8]

en

ajoutant

h notre chambre de diffusion un

porte-6chantillon

orientable par

rapport

au

faisceau,

avec une

pr6cision

de

1/100

de

degr£.

Dans notre laboratoire cette chambre de diffusion centrale est install£e sur un

g6n6rateur

h anode toumante

qui

d61ivre une forte intensit£. La

figure

3 montre le sch6rda de

principe.

Le monochromateur est constitud d'un cristal de

germanium

ayant un

angle

de taille de

9,1°

par rapport aux

plans

rdflecteurs

(1ii)

; il est ins£r£ dans une presse de rayon de courbure 2 600 mm et donne ainsi une distance focale

image

de 000 mm. Avec une fente de sortie

Fj

h la sortie du monochromateur ayant une ouverture de

0,5

mm et une fente

d'exploration F2

de 70 ~m devant

l'6chantillon,

on

peut

travailler dans les conditions d'un faisceau

quasi- paralldle,

la

divergence

n'est que de

4/100e

de

degr6.

Enfin un ddtecteur h localisation lindaire

permet de recueillir les faibles intensitds diffusdes. Les filtres

f

permettent d'att6nuer suffisamment le faisceau incident pour faire

l'alignement,

c'est-h-dire

r6gler

l'dchantillon

(1) LURE : Laboratoire Utilisant le

Rayonnement Electromagn6tique

h

Orsay,

France.

(7)

y I

~ - 3

n

Fig. 3. Vue de dessus du montage

exp6rimental

: A

= anode toumante, f

= filtres, M

= monochro- mateur, Fj = fente d'entr6e, F2

m fente de collimation, R

= mouvement de rotation de I'£chantillon,

YY'

= mouvement de translation de la chambre de diffusion, D

= d£tecteur.

[Top

view of the

experimental X-ray

set up : A

=

rotating

anode, f

= filters, M

= monochromator, Fj

= entrance slit, F2 = collimation slit, R

= rotation movement of the sample, YY'

= translation

movement of the camera, D

=

detector.

parallble

au faisceau X et ensuite lui donner

l'angle

d'incidence a choisi, Cette

proc£dure

a

dtd d£crite par ailleurs

[6],

ainsi que pour l'dtablissement de

l'expression

du

pouvoir

diffusant

I(q)

: il faut

prendre

en

compte

le fait que pour les

angles

d'observation

(2

R

a) faibles,

la rdfraction du faisceau de rayons X dans l'dchantillon n'est

plus ndgligeable.

Cette chambre de diffusion permet aussi de travailler en transmission pour dtudier les

£chantillons sous forme de feuille mince.

4. Cas des zones G.P. darts les

alliages Al-Ag.

La mise en dvidence par diffusion centrale des rayons X d'un stade de

prd-prdcipitation

dans les

alliages aluminium-argent

remonte aux travaux de Guinier en 1955

[9].

Ces zones de Guinier-Preston

(zones G-P-)

on par la suite dt£

largement

dtudides

[10, III-

Elles se forment par trempe de

l'alliage

et leur concentration est ddfinie par une lacune de miscibilitd

mdtastable.

Il est connu que pour les

alliages Al-Ag

les zones G-P- se forment au cours de la trempe

elle-mdme. Mdme une

hypertrempe

ne

peut geler

la solution solide

[12],

et la taille des zones obtenues

ddpend

de

l'dpaisseur

des dchantillons. On

interprdte

cela en disant que

plus

l'dchantillon est

mince, plus

la trempe est

efficace,

donc

plus

la sursaturation en lacunes est

importante

et

plus

les zones sont

petites

car la diffusion ne peut pas se faire sur de

grandes

distances.

Gr£ce h la diffusion centrale des rayons X en incidence rasante, nous sommes en mesure de

quantifier

ces variations en examinant successivement la surface et l'int£rieur d'un dchantillon

6pais.

Nous avons choisi le cas des zones G-P- dans les

alliages Al-Ag

car ce

systdme

est trbs

favorable pour les raisons suivantes : la faible difference de rayon

atomique

entre l'aluminium et

l'argent

fait que les

petites

zones G-P- sont sensiblement

sph£riques

et

rdparties

de

fagon isotrope

dans

l'alliage.

L'dcart

important

des numdros

atomiques

et

l'acquisition

des spectres par accumulation avec un ddtecteur h localisation

lin6aire,

assoc16 h un

g6n6rateur

h anode

toumante de forte

puissance,

rend les intensit6s diffus6es

importantes,

mdme pour une

diffusion dtalde sur

plusieurs degrds

en 2 R. La

statistique

de comptage est alors excellente et l'on a une

prdcision

de h 2 9b sur la taille des zones G.P. de rayon voisin de

101.

On peut

(8)

donc mesurer sur notre

appareillage

de laboratoire de faibles variations de taille assocides h des vitesses de trempe diff6rentes.

4.I MESURES EN TRANSMISSION. Nous avons d'abord effectud des mesures sur des

dchantillons

tremp6s d'alliages Al-Ag

sous forme de feuille mince de diffdrentes

dpaisseurs

pour montrer

qu'il

y a effectivement une variation de la taille des zones G-P- avec

l'6paisseur

des dchantillons. Etant donna la

grande

sensibilitd des

alliages Al-Ag

h la vitesse de trempe,

nous avons effectu6 les

trempes

de la

fagon

la

plus reproductible possible,

c'est-h-dire h l'aide

d'un four vertical ok les £chantillons sont lest£s avec une

charge

trhs

sup6rieure

h leur

poids

de

fagon

h leur assurer la mdme vitesse de

p6n6tration

dans l'eau.

La

figure

4 montre les

figures

de diffusion centrale obtenues en

transmission,

en collimation

quasi-ponctuelle,

sur 3 dchantillons

d'Al-4,15

9b at

Ag, ayant

des

6paisseurs diffdrentes, tremp£s sdpardment

de 550 °C dans l'eau h 20 °C. On constate sur ces courbes une

augmentation

du maximum d'intensitd avec

l'dpaisseur.

Il y a croissance des tailles des zones G-P- en mdme

temps

que la distance entre elles augmente, comme

l'indique

le resserrement de l'anneau de diffusion centrale.

72pm

(

) f

60pm

j~ i

25pm

jf

~ ~

Q

(nm-I)

Fig.

4.-Courbes de diffusion centrale obtenues en transmission pour trois £chantillons AG4

d'£paisseur

diff6rente (25, 60 et 72 ~Lm) ayant subi une mdme trempe h l'eau.

[SAS data curves obtained in the transmission mode for three

samples

of different thickness (25, 60 and

75 ~Lm) quenched in the same

way-j

La valeur du rayon de

giration

mesur6e passe de

6,3 1

pour

l'6paisseur

de 25 ~m h

7,7 A

pour celle de 72 ~m, soit une

augmentation

de 24 9b. Cette

augmentation

de la taille avec

l'6paisseur

est en accord avec l'efficacit6 de la trempe, comme nous l'avons dit

pr6c6demment.

Mais on ne peut

quantifier

l'influence de la vitesse de trempe, sur la taille des zones G-P- obtenues, car dans la mesure en transmission on moyenne les effets des deux surfaces de la feuille mince avec celui de l'intdrieur.

Nous allons voir maintenant

qu'avec

l'incidence rasante on peut voir sur un mdme

6chantillon,

donc sur une seule et mdme trempe, l'influence de la vitesse de

trempe

effective

entre la surface et l'int6rieur de l'6chantillon.

4.2 ECHANTILLONS tPAIS PouR L'INCIDENCE RASANTE. Ces dchantillons sont sous forrne

de

plaquettes

de 2 mm

d'6paisseur

et de surface 2 x 2 cm2. Nous avons 6tudi£ 3 concentra-

(9)

tions diff6rentes

d'alliages aluminium-argent, ddnomm6s, AG3,

AG4 et

AGS,

ayant les

teneurs

atomiques

en argent suivantes :

3,02

;

4,15

et

5,01.

Les £chantillons de

Al-4,15

9b at

Ag

sous forme de feuille mince

pr6cddemment

dtud16s en transmission 6taient obtenus h

partir

du mdme AG4 de 2 mm

d'6paisseur.

On

polit m£caniquement

une face de ces

plaquettes

avant de faire la trempe. Il faut s'assurer que le

polissage

conduit h la

parfaite plan6it6

de la surface. Il est alors effectu6 en

positionnant

l'dchantillon h l'int£rieur d'un gros bloc d'acier

qui

maintient la face de la

plaquette parallhle

au

papier

abrasif. La

phase

terminale du

polissage

est effectude h l'aide d'une

p£te

d'alumine de

grain 0,3

~m

qui

assure un

poli

miroir.

Comme

prdc6demment chaque

6chantillon est lest6 et

tremp6

de 550 °C dans l'eau h 20 °C.

Il est

gard6

10

jours

h la

temp£rature

ordinaire de

fagon

h stabiliser la taille des zones G-P- Il est alors mesurd

puis

on abrase sa surface de

quelques

dizaines ou centaines de

microns,

avec le mdme montage

indiqu£ prdcddemment

pour conserver sa

plan£itd

; la finition est la

mdme et on le mesure h nouveau. On recommence

l'opdration jusqu'h

atteindre le cmur de

l'dchantillon.

4.3 L'tPAissEuR ANALYStE EN INCIDENCE RASANTE. Pour d6terrniner

1'£paisseur

analysde

par le faisceau des rayons X en incidence rasante il est n£cessaire de tenir compte des corrections de

dispersion

pour les dl£ments Al et

Ag,

mdme avec le rayonnement CuKa.

Le facteur de diffusion

atomique

d'un atome s'dcrit

f

=

fo

=

f'+ if'

avec

fo

=

Z les

facteurs

f'

et

f"

sont relids h 3 et

p.

A l'aide des tables de Sasaki

[13]

on

peut

calculer la

p6ndtration caractdristique

zo donn£e par

l'6quation (7)

pour

Al-4,15

at9b

Ag.

La variation de zo avec

l'angle

d'incidence a est

repr£sent6

sur la

figure 5,

ok1'on voit

qu'une

mesure en

diffusion centrale sous une incidence de

1,4°

revient h

l'analyse

d'une

dpaisseur

de

0,8

~m, mais cette valeur

correspond

h une

absorption optimale

du faisceau

(lie),

et, de fait on peut

consid6rer que c'est

plut6t

une

6paisseur

d'un micron

qui

est

analys6e.

On se rend

compte

alors de la

grande

diff6rence entre l'incidence rasante et la transmission : alors que les

volumes irrad16s sont les

mdmes,

on a un facteur 70 pour les

6paisseurs. Quant

~ la surface irrad16e par le faisceau X avec une fente

F~

de

0,2

mm, elle a une dimension lat£rale de 8 mm

I

~ l

b$

~

i

2 4i 4i

~

~

~f

I

~i

(

~

l

Angle d'incidence

(deg.)

Fig.

5. Variation de la

profondeur

de

p6n6tration

zo d'un 6chantillon AG4 en fonction de

l'angle

d'incidence a ; pour a = 1,4°, la

profondeur analys6e

est de 0,8 ~Lm.

[Al-4.15 at 9b Ag

alloy.

Evolution of the characteristic

penetration depth

zo of the

X-ray

beam as a function of the incident angle a for a

= 1.4°, the

depth analysed

is of about 0.8 ~Lm.]

(10)

pour l'incidence de

1,4° (11,5

mm pour a

=

1°),

d'ob les

grandes pr£cautions

que nous avons

prises

pour s'assurer de la

plan£it£

des £chantillons.

Ainsi,

h

chaque

fois que l'on effectuera une abrasion de la surface de

l'6chantillon,

c'est une

dpaisseur typique

d'environ ~m

qui

sera

analys£e

en incidence rasante. On admettra que la taille des zones G-P- est constante sur une aussi faible

6paisseur.

4.4 LES MESURES EN INCIDENCE RASANTE. Nous avons

ddjh

montrd

[6] qu'apr~s

la

norrnalisation des courbes

exp£rimentales

on obtenait le mdme

pouvoir

diffusant

I(q) quel

que soit

l'angle

d'incidence a. Il n'en reste pas moins vrai que pour avoir la

plus grande partie

de la courbe de diffusion il faut que

l'angle

d'incidence soit le

plus

faible

possible

tout en dtant

supdrieur

h

l'angle critique

a~. Mais pour les

angles

d'incidence a peu

supdrieurs

h a~ on a une forte r£flexion totale

qui

masque en

partie

la diffusion h mesurer. Il y a aussi les

rugositds

de surface

(consdquence

in£vitable du

polissage) qui

donnent une diffusion

suppldmentaire

pour les

angles

faibles.

Un

compromis int£ressant,

dans le cas des

petites

zones G-P- pour les

alliages Al-Ag,

est obtenu pour un

angle

d'incidence a

ayant

une valeur de

1,4°,

valeur presque 6 fois

sup£rieure

h celle de

l'angle critique

a~

=

0,25°.

En

effet,

pour cet

angle,

les spectres de diffusion

repr6sent6s

sur la

figure

6 montrent que la remontde aux

petits angles,

due

principalement

h la rdflection

(ainsi qu'aux rugosit6s

de

surface),

ne masque pas l'effet d'interfdrence entre

zones

qui

donne lieu h l'anneau de diffusion centrale. Par souci de clart6 nous n'avons

repr6sent6

que 2courbes sur la

figure

6 pour bien montrer la diff£rence des spectres de diffusion centrale

quand

on abrase la surface de l'6chantillon. Nous avons aussi

repr£sent6

sur

la

figure

le spectre de diffusion du mdme £chantillon

recuit,

c'est-h-dire ayant subi un

refroidissement lent h

partir

de 550 °C ; cet £chantillon n'a donc

plus

de zones

G-P-,

donc

plus

de diffusion centrale caus£e par ces

demibres,

et la courbe ainsi obtenue tient

compte

des

rugosit6s

de surface de I'£chantillon ; on

peut

alors la soustraire et s'affranchir alors des effets de

rugosit6.

On

peut

remarquer que cette soustraction modifiera sensiblement la

position

du

maximum de diffusion du aux zones G-P-

~ B

(

~-

f

A

~8

~ l§

ZO I

kchantillon recuit

~ ~

Q

(nm-b

Fig.

6. Courbes de diffusion d'un 6chantillon AG4 obtenues pour un angle d'incidence a

= 1,4°. (A) surface de l'6chantillon, (B)

aprks

abrasion de 400 ~Lm.

[Grazing-incidence

SAS data curves of the Al-4.15 at 9b

Ag alloy

under incidence a

= 1.4° : (A) at the

surface of the

sample,

(B) after etching of about 400 ~Lm.]

(11)

La courbe A de la

figure

6 donne

R~

=

6,9 A

et la

position

du maximum

correspondant

h la distance de corr61ation

spatiale

A entre zones donne A

=

33,5 A.

Ceci donne

une bonne indication de la fraction

volumique occup6e

par les zones G-P- dans

l'alliage,

elle est C

=

(R/A/2)~

=

6,9

9b. La valeur

thdorique

de C est donnde par la forrnule suivante

[10]

: C

=

c~-c~/c~-c~

ob c~ est la

composition

initiale en

Ag

de

l'alliage,

cj et c~ les concentrations en

Ag

dans les zones et dans la matrice

appauvrie

telles que nous les avons dtablies ii

],

soit cj = 55 9b et c~ =

0,2

9b. On a donc la valeur

thdorique

C

=

7,2

9b; d'oh le

bon accord entre valeur

expdrimentale

et

th£orique.

Il en est de mdme pour l'intensit6 totale

intdgr6e Qo Ii II

oh nous trouvons les mdmes valeurs en incidence rasante

qu'en transmission,

soit

Qo

=

8,0

x 10~~ el.cm~ ~ Ainsi la courbe A rend compte de la

prdsence

de

petites

zones

G-P- dans une couche de ~m

d'6paisseur

h la surface de l'dchantillon.

Aprhs

une abrasion de 400 ~m

(courbe

B de la

Fig. 6)

la taille des zones est donnde par

R~

=

8,4 A.

Il y

a donc eu une

augmentation

de 24 9b.

Enfin pour les deux autres

concentrations,

AG3 et

AGS,

nous obtenons une

augmentation

de

R~

de 23 9b pour AG3 oh la valeur h la surface est

5,61

et

6,9 A aprds

une abrasion de 300 ~m. Pour AGS,

l'augmentation

est de 26 9b pour une abrasion de 250 ~m, la valeur de

R~ passant

de

9,3

h 12

A.

4.5 INTERPRfTATION. Les variations mesur6es du rayon de

giration R~

en fonction de

l'dpaisseur

abras£e h

partir

de la surface de l'dchantillon

Al-4,15

at9b

Ag trempd

de 550 °C dans l'eau h 20 °C sont

reprdsent£es

sur le

graphe

de la

figure

7. On observe une croissance

tr~s forte au

ddpart puis

une stabilisation

prononcde quand

on

pdnbtre

vers le cmur de

l'6chantillon. Cette courbe est donc influencde par la vitesse de trempe

puisqu'on

mesure une

variation du rayon des zones G-P-

Etant donna la

g60m6trie

de notre 6chantillon sous forrne d'une

plaquette

de 2 mm

seulement

d'dpaisseur, l'dquation

de

dissipation

de la chaleur en fonction du

temps

s'6crit

sous la forme unidimensionnelle suivante

[14]

:

aT(x, t) a~T(x, t)

at ~

jx~

~-

"

i

~

2 Gi

l

~

li

I

25 50 75

o

6paisseur abraske (pm)

Fig.

7. Variation du rayon de

giration

R~ en fonction de

l'6paisseur

abrasde h

partir

de la surface d'un

£chantillon massif Al-4,15 9bat. Ag

tremp£

de 550 °C dons l'eau h 20 °C.

[Evolution of the radius of

gyration R~

versus the thickness etched from the surface of the sample for an Al-4.15 at 9b

Ag alloy quenched

from 550 °C into water at 20 °C.]

(12)

oh T est la

tempdrature,

t le

temps,

x

l'dpaisseur

et a la conductivitd

therrnique

de l'dchantillon en

m2/s.

Les m6taux ont une faible rdsistance

therrnique,

donc la solution de cette

dquation ddpendra

peu de x, c'est-h-dire

qu'on

aura une

tempdrature

constante sur toute

l'dpaisseur

de l'dchantillon. La

tempdrature

atteinte au

temps

t est donn6e par la solution suivante :

T(t) T~

~

T~

T~

~

oh

T(t)

est la

temp6rature

au

temps

t, T~ la

tempdrature

initiale de 550

°C,

T~ la

tempdrature

finale dans l'eau h 20

°C,

et a est lid h la conductivit6

therrnique

a.

La vitesse de

trempe

est donc constante pour une

dpaisseur donn6e,

et cela

explique

le

plateau

observ6 sur la courbe de la

figure

7. Mais

l'6quation pr6c6dente

ne tient pas compte des

probldmes

de surface ok l'on constate une diminution de

R~.

On ne tiendra pas

compte

du

ph6nombne

de diffusion des lacunes

tremp6es

vers la surface.

Ceci est

important

dans le cas des m6taux purs, mais pour un

alliage

les lacunes

trempdes

sont

p16g6es

par les atomes de solut6 et contribuent localement h la formation des zones G.P.

[15]

; elles ne

peuvent

s'annihiler h la surface.

L'explication

de cette variation assez sensible de

R~

h la surface est due h un autre mode de transfert de la chaleur. C'est le

probldme

de la couche

limite,

difficile h

quantifier [14]

car il

ddpend

de

plusieurs

facteurs : la nature du

fluide,

le mouillabilitd de

l'dchantillon,

le

rdgime

laminaire ou turbulent de l'dcoulement.. etc. Ce que nous pouvons dire ici est que l'effet rdsultant des diff6rents facteurs intervenant sur le transfert de la chaleur h la surface de

l'6chantillon se traduit par une survitesse de

trempe

car on y observe une diminution du rayon

des zones G.P..

Nous montrons donc que la diffusion centrale en incidence rasante est une m6thode

pr6cise

d'investigation

d'un

profil

de trempe en surface d'un 6chantillon

6pais.

5. Cas d'un acier revktu d'une couche C-W.

Les revdtements de

carbone-tungstdne

riches en carbone sont trds int6ressants car ils

am61iorent consid6rablement la rdsistance des

pi~ces mdcaniques qui

sont soumises h l'usure

ou au frottement

[16].

Ils allient la duret6 dlev6e des carbures aux bonnes

propri£t6s

en

frottement des carbones de type diamant

[17].

Les auteurs attribuent les

propridt6s

particulibres

de ces mat£riaux h de trds

petits pr6cipitds

enrichis en

tungst~ne,

de taille

nanom6trique,

dans une matrice riche en carbone. La taille de ces

pr6cipit6s

dtant trds

petite

elle est difficilement mesurable par

microscopie 61ectronique,

par contre elle entre tout h fait dans le

champ d'investigation

de la diffusion centrale des rayons

X,

et l'incidence rasante perrnet alors d'6tudier la couche de surface

correspondant

au revdtement du matdriau.

Nous avons 6tudid un

ddp6t

de

composition atomique

suivante : 75 fb en carbone et 25 9b

en

tungstbne.

Il constitue un revdtement sur un acier de haute

duret6, poli m6caniquement

avec une finition h la

pfite

diamant6e

jusqu'h

l'obtention d'une

rugositd

de 4 nm. Cette trhs faible

rugosit6

nous perrnettra de faire des mesures en incidence rasante avec des

angles d'attaque plus

faibles que dans le cas des

alliages Al-Ag

ok la finition h l'alumine ne

perrnettait

pas d'obtenir une aussi bonne

rugosit6.

Cette couche m6tal-carbone de

16~m d'6paisseur

est obtenue par la mdthode de

pulvdrisation cathodique

assistd par

ddpbt chimique

en

phase

vapeur. L'dtude de ce

ddp6t

en

microscopie dlectronique [18]

h l'aide de coupes transverses montre

qu'il

est forms de strates

d'environ 40 nm

d'6paisseur,

h l'int£rieur

desquelles

se trouvent de trbs

petits pr£cipit£s

riches

en

tungst~ne.

Mais les clichds de diffraction

dlectronique

sont

complexes

et ne perrnettent pas

(13)

de donner la nature exacte des

pr£cipit£s,

ni la nature de la matrice. C'est pour cela que nous

avons

entrepris

l'dtude par diffusion centrale en incidence rasante car cet

exemple

est tr6s

favorable du fait du trbs fort contraste des densitds

dlectroniques

entre le

tungst~ne

et le

carbone, 4,7

et

0,7 el.A~3 respectivement.

Les ddtails de cette 6tude ont 6t6

publ16s

par

ailleurs

[19].

Nous montrons tout d'abord sur la

figure

8 la courbe de

p6n£tration

du

m£lange

C75 at9b-

W25 at9b.

l'angle critique

est ici de

0,375°

et l'on se rend compte que pour un

angle

d'incidence a

=

on aura une

pdndtration optimale

de 100 nm du faisceau X dans le

d6pbt.

C'est donc une

6paisseur

10 fois

plus

faible que l'on 6tudie ici par

opposition

h

l'alliage Al-Ag

£tud16 sous l'incidence

a =

1,4°.

o,i E/s

~

b$

'i

~

2 4i 4i

#

~f

I

~i

4~

8

CW

0,5

Angle d'incidence

(deg.)

Fig.

8. Variation de la

profondeur

de

pan£tration

ao en fonction de

l'angle

d'incidence a pour la couche

Carbone-Tungstkne

de

composition atomique

75 9b C-25 fb W ; pour a =1°, la

profondeur anaiysde

zo est de i ooo

A.

[75 at fb C-25 at 9b W

coating.

Evolution of the characteristic

penetration depth

zo of the

X-ray

beam as

a function of the incident angle a for a

= 1°, the

depth probed

is ob about 0.I ~Lm.]

La

figure

9 montre le spectre de diffusion obtenu pour un

angle

d'incidence

(gal

h 1°. Le maximum de diffusion est obtenu vers

1,8°,

valeur

sup£rieure

h la valeur de

l'angle

mort et cela minimise trbs fortement l'effet des

rugosit6s

de surface. Ce maximum traduit l'interf6-

rence entre les

petits prdcipitds sdpar6s

de

A=36A

dont le rayon de

giration

est

R~

=

8,5 A.

Des mesures de diffusion anomale

[19]

effectudes aux

petits angles

et dans la

rdgion

de

diffraction nous ont

permis

de confirmer la forte teneur en

tungstdne

des

petits prdcipitds

du

type P -WCI

x.

6. Conclusion.

Nous avons montr£ dans cet article deux

exemples

concrets de l'utilisation de la diffusion

centrale des

rayonsX

en incidence rasante,

technique qui permet d'analyser

de faibles

dpaisseurs

avec un bon rapport

signal

sur bruit.

Dans le cas d'un

alliage d'aluminium, l'dpaisseur analys£e

est

typiquement

d'un micron. On peut

alors,

par abrasions successives de la

surface,

dtudier l'influence de la trempe sur un

(14)

8

(

/s

fl 8 U

~j i5

ZO 4

2 4

Q

(~.l)

Fig.

9. -Courbe de diffusion centrale de l'dchantillon

Carbone-Tungst~ne

obtenue pour un

angle

d'incidence a

= 1°.

[Grazing-incidence

SAS data curve of the

Carbon-Tungsten coating

under incidence a

=

1°.]

dchantillon

6pais.

La

pr£cision

sur la mesure des tailles des zones G.P. est trbs bonne ; cela permet de

quantifier

la variation entre la surface et le cmur de l'6chantillon avec

l'avantage

suivant : c'est une mdme trempe sur un mdme £chantillon

qui

est dtudide. Il n'en est pas de

mdme d'une mesure en transmission

qui

moyenne les valeurs en surface avec celles de

l'intdrieur.

Dans le cas d'un mat£riau

plus absorbant,

c'est

typiquement

une

dpaisseur

de 100 nm

qui

est sondde.

L'exemple

du revdtement

carbone-tungstbne

sur un acier montre l'intdrdt de cette

mesure sur un tel

ddpbt qui

am61iore considdrablement les

propri6t6s d'usage

du mat6riau.

Il y a

cependant

des limitations h cette mdthode d'dtude en incidence rasante. Il faut tout d'abord une bonne

plan6itd

de la surface de l'6chantillon. Il faut aussi que les

rugositds

de surface soient les

plus

faibles

possible

pour altdrer le moins

possible

la diffusion h mesurer.

Cela entraine donc la limitation

suivante,

h savoir que les

hdtdrogdnditds

de concentration dans l'dchantillon soient de

petites dimensions,

de

fagon justement

h ce que la diffusion h

mesurer soit au-dell de

l'angle

mort ddtermind par

l'angle

d'incidence du faisceau X sur la

surface.

Par contre, cette

technique

d'incidence rasante offre

l'avantage

d'dtudier in situ un

revdtement sur un matdriau massif. Du fait du

ddveloppement

h l'heure actuelle des

techniques

de revdtements

protecteurs

sur les

matdriaux,

les dtudes structurales de ceux-ci se

d6veloppent,

notamment par la

technique

de diffraction X sous incidence rasante

[20].

Il est h noter que dans le cas de la diffusion centrale sous incidence rasante on est dans de bonnes

conditions de

collimation,

mdme avec une

grande

surface

irrad16e,

ce

qui

n'est pas le cas de la diffraction sous la mdme incidence.

Les faibles

6paisseurs

sond6es offrent des

perspectives

d'6tude dans le cas des couches minces trait6es par

implantation ionique

ok

l'dpaisseur typique

est de 100 nm. On sait en effet que )es traitements de

mixage ionique

modifient la microstructure des

ddpbts [21].

On a donc par cette

technique

de diffusion centrale en incidence rasante la

possibilit6

d'6tudier des nanostructures sur une

6paisseur typique

de 100 nm

quand

la couche est assez

absorbante pour le

rayonnement CUK~.

En

changeant

de

longueur

d'onde ou en utilisant le

rayonnement synchrotron

on peut alors choisir

l'dpaisseur analysde.

On peut aussi utiliser

(15)

l'effet anomal pour lever

l'ambiguitd

sur la nature des

petits prdcipitds

comme nous l'avions montrd pour la couche de

tungsthne-carbone [19].

Enfin,

en

jouant

sur

l'angle d'attaque

du faisceau X incident on peut tester diffdrentes

dpaisseurs

dans une mdme couche et voir s'il y existe des

gradients

dans la concentration ou la taille des entitds diffusantes

analysdes.

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Références

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