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C onseil de publication:

Président: Jacques Guhl, Sion. Membres: Chantai Balet, avocate, Sion; Aubin Balmer, ophtalmologue, Sion; Marc-André Berclaz, industriel, Sierre; Ami Delaloye, urbaniste, Martigny; Xavier Furrer, architecte, Viège; Gott­ lieb Guntem, psychiatre, Brigue; Roger Pécorini, chimiste; Vouvry.

Organe officiel de l'Ordre de la Channe Editeur: Imprimerie Pillet SA Directeur de la publication: Alain Giovanola Rédacteur en chef: Jean-Jacques Zuber Secrétariat de rédaction: Avenue de la Gare 19 Case postale 840 CH-1920 Martigny 1 Tél. 0 2 6 /2 2 2 0 5 2 Téléfax 0 2 6 /2 2 5 1 0 1 Photographes : Oswald Ruppen Thomas Andenmatten

Service des annonces:

Publicitas SA, avenue de la Gare 1951 Sion, tél. 0 2 7 /2 1 2 1 1 1

Service des abonnem ents, im pression, expédition: Imprimerie Pillet SA Avenue de la Gare 19 CH-1920 Martigny 1 Tél. 0 2 6 /2 2 2 0 5 2 Abonnement: 12moisFr.s. 55.-; étranger Fr.s. 6 5 - Elégant classeur à tringles blanc, pour 12 numéros Fr.s.

15.-Ont collaboré à c e numéro:

Brigitte Biderbost, Jean-Marc Biner, Jacques Darbellay, Département de l'instruction publique, Françoise de Preux, Xanthe FitzPatrick-Valev, Jocelyne Gagliardi, Stefan Lagger, Georges Laurent, Inès Mengis-Im- hasly, Edouard Morand, Ursula Oggier, Lucien Porchet, Bernard Reist, Adolphe Ribordy, Maria-Carla Thurre, Michel Veuthey, Gaby Zryd- Sauthier.

La reproduction de textes ou d'illus­ trations est soumise à autorisation de la rédaction.

Couverture: Passage du Sanetsch. Photo: Alice Zuber.

Editorial

On avait oublié d ’aimer les trains durant quelques

dizaines d ’ann ées. On les adore désorm ais. Car le

train, voyez-vous, ça ne rejette pas de saletés dans

l’air, ça ne consom m e pas de m azout, ça utilise peu

de terrain, ça transporte beaucoup de gen s ou de

m archandises dans des voitures com pactes. Diable!

com m ent avait-on pu négliger de telles qualités?

Une bonne centaine d ’an n ées après son

établissem en t, le transport ferroviaire connaît un

regain d ’intérêt bienvenu. Il était tem ps: l’esp ace

aérien se ratatine, les autoroutes bouchonnent. Le

train nouveau se déplacera à 3 0 0 km/h; il reliera

Genève à Paris en 2 h 15; la nouvelle transversale

ferroviaire alpine sera un peu plus lente; il

n ’em pêche qu’elle mettra Bâle à 3 h 1 0 de Milan.

Les trains de m ontagne quant à eux dédaigneront la

vitesse; m ais ils vous offriront un confort et un luxe

dignes de l’Orient-Express, et vous ouvriront

d ’im m enses e sp a c es vitrés sur le paysage. Vous

tutoyerez le Cervin et la Jungfrau san s quitter votre

siè g e ergonom ique conçu par un designer italien.

Mais les ro ses ont d es ép in es. Ceux qui l’auraient

oublié le redécouvriront prochainem ent à l’occasion

des débats politiques sur les nouvelles lignes de

chemin de fer. Car alors, il ne s ’agira pas seulem ent

d ’aimer le train en général, l’idée du train; il faudra

aimer tel train en particulier... qui p a sse près de

chez vous. Et ce sera une autre affaire.

(15)

SOMMAIRE

Editorial

1 2

La foire du Valais et se s invités

Martigny, ou le sens de l'équilibre

1 4

Les élégances du MOB

1 8

Le tunnel ferroviaire Martigny-Aoste

sera-t-il jamais réalisé?

2 2

Un trou dans le Sanetsch?

2 4

Bàie, un canton à la campagne

2 6

H om m age

Bonjour Monsieur Carruzzo

2 8

Notre environnem ent

Nature en brèves

3 0

De Salquenen à Sierre entre ceps et ciel

3 3

Miroir

3 6

Il faut sauver les eaux

3 8

Vie culturelle

oswaid Ruppen

Calendrier culturel et récréatif du Valais

3 9

Un festival au-dessus de tout soupçon

4 3

Franz, Wolfgang, Johannes... et les autres

4 5

Jeder Schüler hat ein Recht auf sein kleines Ziel

4 6

Musik in der Ringackerkapelle von Leuk

4 9

Modigliani, l'œuvre au-delà de la légende

5 0

Deux rendez-vous littéraires en Valais

5 3

Musique dans la chapelle de Ringacker de Loèche

5 4

Magazine

Tourismus in Schlagzeilen

5 5

Aus Bern: Die Freiheit des Adam Smith

5 7

Brief an einen, der wegzog

5 7

Poèm e «Dates»

5 8

Potins valaisans

5 8

Mots croisés

5 9

1 3

(16)

Martigny ou

le sens de l’équilibre

A lice Zuber

Il en va des villes co m m e des p e r­ sonnes: elles o n t u ne réputation qui leur colle à la p e a u et qui m an q u e le plus souvent de nuance. Ainsi, d an s telle cité industrielle, tous les habitants so n t crédités d ’un sens aigu de l'hum our, telle autre ville est tax ée de sérieux à cause de l'austérité pincée de trois e n trep ren eu rs, telle autre en co re a une g rande réputation d ’accueil p arce q u ’il y a un siècle ou deux un écrivain de p assag e releva que l’aubergiste était avenant!

L ’a p p ro c h e statistique est-elle plus fiable? Elle pourrait l’être si l’on prenait la p eine de critiquer les chiffres et de voir ce q u ’ils recou­ vrent. Si l’o n vous dit q u ’une p o p u ­ lation est o ccu p ée d an s l’industrie à raison d e 2 5 ou 30% , cela ne vous p e rm e t guère de vous faire u ne idée de sa physionom ie. C ar

vous aurez un tissu social co m p lè­ te m e n t différent selon que c ’est u ne seule entreprise qui p ro p o se ces em plois, ou au contraire une quinzaine de PME. O n p eu t aussi a p p ro c h e r u ne ville familière avec, un regard p ro fan e, libre de préju­ gé; percevoir u ne am biance, a p ­ précier une m anière d ’être, scruter u ne histoire et u ne culture. Es­ sayons cette a p p ro c h e de Marti­ gny. M a r tig n y -la -R o m a in e a u r a i t p u d e v e n i r la c a p i t a l e d u Valais si les D e n ts-d u -M id i a v a i e n t é t é t a il lé e s d a n s u n e ro c h e p l u s s o li d e

Mais oui, o n parle de rebaptiser ainsi la ville, 2 0 0 0 an s ap rè s la construction du F orum Claudii

Val-lensis. La S ociété de développe­ m en t elle-m êm e a ouvert un débat sur cette question. Bien des choses d em eu ren t cach ées dans les plis de l’histoire à p ro p o s d e la ville rom ai­ ne. Mais o n p e u t p arier q u ’elle fut déjà co m m erçan te.

La géo g rap h ie l’y prédestinait. Oc- todure, en effet, était le chef-lieu d ’un arrière-pays im p o rtan t, le po in t de jonction de deux cols internationaux, le lieu de ren ­ co n tre de la plaine et de la m o n ­ tagne. Elle devait constituer un cen tre d ’éch an g es, et donc une place com m erciale. Il est probable que les é c h o p p e s de la ville rom ai­ n e attiraient u ne foule com parable à celle q u ’o n voit aujourd’hui en ville les jours de m arché.

S ans ce fichu éboulem ent des Dents-du-Midi qui an éan tit la ville au IIIe siècle, l’évêque du Valais

(17)
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n ’aurait p as eu à quitter O ctodure, et co m m e le suggérait Pascal T hurre, M artigny serait aujour­ d ’hui la capitale du Valais. Bon, bon... Q u e l q u e s e n t r e p r i s e s c e n te n a i r e s o n t r e la n c é les a c ti v it é s c o m m e r c i a l e s d e la ville e t lui o n t d o n n é u n e f o r t e r é p u ta t i o n d e p r o s p é r i t é

O n pourrait dire que l’esprit suisse a soufflé sur M artigny au XIXe siècle, co m m e l’esprit de la co m ­ m u n au té e u ro p é e n n e souffle a u ­ jo u rd ’hui sur le continent. Jusque là, M artigny était un bourg avec ses quelques notables, notaires, gros paysans, artisans. D es h o m ­ m es e n tre p re n a n ts vont établir en 1 S ville u n e nouvelle activité: le grand

com m erce. Ils s ’appellent O rsat, M orand, S im onetta, ils s ’o ccu p en t de vins et de spiritueux; ou en co re Arlettaz et Spagnoli, e t ils font dans les den rées coloniales. D ’autres en co re travaillent dans les m atériaux de construction. C ’est le- p rem ier décollage économ ique de Martigny.

P eu a p rè s l’installation de ces grands com m erces, la ligne du Sim plon arrivait à Martigny. O n dit volontiers que le train d ’u n e part, la liberté du co m m erce et de l’in­ dustrie d ’autre p a rt constituent les m am elles de la prospérité. Voilà donc no tre ville e n g ag ée d an s la b o n n e voie. La dom estication de l’électricité suscita un intérêt vis- à-vis des activités industrielles: quelques usines s ’établirent au nord de la ville, l’usine d ’alumi­ nium prit ses quartiers dans la ré­ gion de la gare.

Bien sûr, au cu n e com paraison entre cette efflorescence industrielle timide et les établissem ents de Lonza à Viège, d ’Alusuisse à Chip- pis, de Ciba à M onthey. Mais sans doute se disait-on à Martigny que le co m m erce suffisait à la p ro sp é ­ rité de la ville, et que l’industrie pourrait introduire dans la cité, n o n seulem ent des em plois, mais la lutte des classes. Or, o n tenait à la paix civique!

L ’a c ti v it é c u ltu r e lle s t i m u l e le d é v e l o p p e m e n t é c o n o m i q u e e t g a r a n t it u n e c e r ta in e q u a l it é d e vie; M a r tig n y p r e n d d e s p a r is s u r la m is e en œ u v r e ... d e la m a ti è r e g r is e

M artigny n e paraît pas avoir été h abitée p a r u ne réelle ambition

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Oswald Ruppen Alice Zuber

politique: ce so n t l’histoire et les circonstances qui conduisirent à y regrouper des services régionaux, com m e l’hôpital, l’office régional de tourism e; ou à y o rganiser des m anifestations d ’intérêt cantonal com m e la Foire du Valais. Q uand la LIM (loi sur les investissem ents dans les régions de m ontagne) d é ­ coupe le can to n e n régions socio- économ iques, la plupart des gens savent déjà que M artigny est le chef-lieu d ’un territoire qui regrou­ pe 4 0 0 0 0 perso n n es.

Les a n n é e s 8 0 so n t m arquées p a r deux initiatives qui vont d o n n e r une au ra particulière à la ville de Martigny. L ’u n e est privée: c ’est la Fondation G ianadda; l’autre est publique: c ’est le CREM (centre de recherche e n gestion et technique municipales). Il est tro p tô t p o u r apprécier l'a p p o rt de L éonard Gianadda à sa ville. Mais il est cer­

tain q u ’il l’a fait connaître large­ m en t à travers la Suisse et l’E urope grâce, n o tam m en t, aux exposi­ tions q u ’il y organise et qui font ac­ courir des centaines d e milliers de visiteurs. D epuis quelques an n ées, deux autres fondations an im en t la vie m artigneraine, la Fondation Louis-M oret, e t la Fondation Clau- de-Bellanger.

Le CREM, où collaborent la ville de M artigny et l’Ecole polytech­ nique fédérale de L ausanne, déve­ lo p p e quelques-unes des te c h ­ niques d o n t devront disposer dem ain les responsables co m m u ­ naux p o u r m aîtriser des villes en pleine expansion. C es rech erch es déb o u ch ero n t bientôt sur des solu­ tions qui sero n t m ises en œ u v re à travers tout le pays et très p ro b a ­ blem ent à l’étranger.

Les d ém arch es culturelles co m p lè­ ten t désorm ais les autres activités

de la cité. C o m m erce et industrie paraissen t devoir d em eu rer en équilibre, tandis que l’agriculture s ’est stabilisée. O n pressent, dans cette ville p ré o ccu p ée de qualité de la vie, une sorte de volonté n o n dite de préserver cette situation équilibrée. Selon les historiens, la cité ro m ain e com p tait dix à douze mille habitants. Or, il a fallu, ap rès le désastre des Dents-du-Midi, deux millénaires p o u r que la p o p u ­ lation de la ville rem o n te au m êm e niveau. P eut-être cette considéra­ tion inscrite d an s le subconscient des M artignerains conduit-elle la p opulation à dire q u ’il faut «laisser du te m p s au temps». Oui, l’ex p res­ sion est de M itterrand, qui aurait p u la p ro n o n c e r à M artigny d o n t il fut l’h ô te récem m en t.

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Les élégances du MOB

Et voilà que le petit m o n tag n ard va s ’habiller chez Pininfarina! N ous so m m es loin du te m p s où des voi­ tures guindées, anguleuses et rigides secouaient im pi­ toyablem ent les touristes qui p en saien t s ’a d o n n e r sans effort à la contem plation des cim es ou au lèche- glacier. C ertes, o n voit en co re quelques m éch an ts to r­ tillards affronter la p e n te ici et là avec des allures de tram s essoufflés. Mais les principales lignes alpines o n t m odernisé leurs équipem ents; elles offrent aux passagers un confort supérieur à celui des convois in­ ternationaux.

La co m p ag n ie du M ontreux-O berland bernois fut la p rem ière sauf erreur à m anifester ce souci. Il y a une douzaine d ’an n ées, elle introduisait le P anoram ic- Express, une com position originale largem ent vitrée sur les parties latérales et le toit. Le p assag er dispose ainsi d 'u n e vue très d ég ag ée sur le paysage alpin sans avoir à quitter son siège. Q uelques a n n é e s plus tard, le MOB m ettait e n service un S u p erp an o ram ic-E x p ress; il le dotait de bars, de salons, de loges en tièrem en t vitrées aux deux extrém ités du convoi.

Pouvait-on aller plus loin d an s l’élégance et l’efficacité fonctionnelle? Le M OB n ’en doutait pas. Il lança un ap p el d ’offres conjoint avec le Brigue-Viège-Zerm att et le Furka-O beralp. Le constructeur italien B reda e m ­ p o rta le m arch é avec cette m agnifique com position dessinée p a r Pininfarina. La structure métallique des voitures est taillée dans l’alum inium , un aluminium produit e n Suisse.

Le nouveau train offrira 2 5 0 places réparties dans cinq voitures. La m otrice sera située au milieu du convoi de m an ière à laisser les voyageurs o ccu p er les salons-bars disposés e n tê te et en queue de la com

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po-MOB

sition, ainsi que les niches p a n o ra ­ miques des extrém ités. La mise en service aura lieu en 1 9 9 2 . U n p eu plus tard, le nouveau train devrait être capable de p o u sser so n nez bien au-delà de Z w eisim m en... jusqu’à L ucerne. Mais c ’est là une autre histoire d o n t nous parlons plus loin. Le P a y s - d ’E n h a u t n e p a s s e p a s t o u t s o n t e m p s à c a jo ­ ler le s g a n d in s , le s m ilo r d s e t le s j e u n e s f i l l e s en f l e u r d e la j e t - s e t A l’ép o q u e où J o h a n n Jak o b Hauswirth exerçait le m étier de charbonnier à C h â te a u -d ’O ex, le Pays-d’E nhaut vivait à l’écart de toute agitation m ondaine. Ceux que la fortune n e m ettait pas à la tête d ’u ne petite exploitation agri­ cole d evenaient ébénistes, boisse- liers, ch arro n s ou ferronniers. O n exportait vers Fribourg, B ern e ou le can to n d e Vaud du bois d e c h a r­ pente, d e la laine, parfois du fro­ mage. J o h a n n Ja k o b Hausw irth vécut de 1 8 0 9 à 1 8 7 1 . Il était donc charbonnier, pro b ab lem en t illettré, solitaire, secret.

Or cet h o m m e a créé l’u n e des œuvres plastiques les plus re m a r­

quables que l’o n connaisse dans la technique du p a p ie r découpé. Ses petits tableaux m anifestent une m aîtrise rem arquable, une imagi­ nation vive et libre, une utilisation intuitive adm irable des form es g é o ­ m étriques. U n critique d ’art a co m ­ p aré so n m o n d e im aginaire à celui d ’A ndersen, le conteur. Le r a p p ro ­ ch e m e n t n ’est p as d én u é de m é ­ rite. H ausw irth eut un disciple, Louis-Alfred Saugy, qui p ro lo n ­ g ea son travail sans l’égaler. D e­ puis le milieu du siècle passé, tout le m o n d e ad m et volontiers que le d é co u p ag e est l’art traditionnel du Pays-d’Enhaut.

Il n ’en est rien. Le d é co u p ag e est un art to talem en t é tra n g e r à nos régions. Il est originaire probable­ m en t d ’E urope centrale e t s e p te n ­ trionale. C ’est un art du coin du feu, un art destiné aux doigts agiles des fem m es, un art que l’o n p ra ­ tique dans le creux des longs hi­ vers. H ausw irth n e dévoile rien du Pays-d’Enhaut; il ajouterait plutôt à son m ystère. La Foire du Valais a choisi d ’inviter cette belle région au titre d ’hôte d ’honneur: c ’est une occasion d e la découvrir au-delà des clichés, fussent-ils aussi beaux que les tableaux d ’H auswirth.

Un t r o i s iè m e rail, ça p e u t v o u s c o n d u ir e tr è s loin s i v o u s s a v e z le d i s p o s e r j u d i c i e u s e m e n t e n t r e le s v o ie s d ’un p l u s g r a n d q u e v o u s Le M OB est construit en 1 9 0 1 . Il a vocation de relier à la Riviera vau- doise le Pays-d’E nhaut d ’abord, mais aussi la G ruyère orientale, le G essenay, le Sim m ental. Le train p e rm e t aux pay san s d e Varrière- pays de se d ég ag er d ’u n e stricte autarcie; l’agriculture se co n cen tre d ésorm ais sur les productions lai­ tières et sylvicoles qui o n t un fort rendem ent.

Toutes les régions de m o n tag n e perçoivent de m an ière aiguë la ré ­ volution économ ique que p e rm e t l’arrivée du chem in de fer. L 'e sse n ­ tiel du réseau de m o n ta g n e est construit e n tre 1 9 0 0 et 1 9 2 0 . L ’O berland e n c o m p te une b o n n e douzaine. Dès Zweisim m en, gare term inale du M OB, trois ou quatre co m p ag n ies construisent des tro n ­ çons ferrés qui, p a r Spiez, Inter­ laken, M eiringen, finissent p a r re ­ joindre L ucerne.

C ’est ainsi q u ’on p eu t depuis long­ te m p s parcourir en train le chem in qui sé p a re M ontreux de L ucerne. 1 9

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Mais il faut consentir à deux ou trois tran sb o rd em en ts, à des co r­ re sp o n d a n c e s plus ou m oins ajus­ tées. Il en résulte un inconfort que le voyageur n ’a pas tro p envie d ’affronter, surtout lorsqu’il tran s­ p o rte des bagages, lorsqu’il est ac­ co m p a g n é d ’enfants, lorsqu’il fait froid, etc.

D om m age, n ’est-ce pas? C ar si un train direct reliait M ontreux à Lu­ cern e, deux villes m agiques du to u ­ risme suisse, vous im aginez le ren o m q u ’il gagnerait aussitôt dans le m o n d e entier. Voilà une ré­ flexion que b eau co u p de gens se font. Mais une difficulté m ajeure contrarie ce projet: le M OB connaît l’éca rte m e n t m étrique des voies, de m êm e que le tro n ço n Interlaken-Lucerne, tandis que la partie m édiane, celle qui va de Zw eisim m en à Interlaken, est construite avec l’é c a rte m e n t eu ro ­ péen.

D epuis p a s m al d ’an n ées, u n e idée mijote au MOB: si l’o n glissait un troisièm e rail à l’intérieur de la voie standardisée, les com positions du M OB p o u rraien t filer jusqu’à Lu­ cern e. R écem m en t, Edgard Sty- ger, directeur du MOB, réactualise le projet; il p ren d co n tact avec le BLS et les C FF qui exploitent les autres lignes. U n p rem ier accord intervient. O n pro cèd e à des essais d ’aiguillage, ça fonctionne. En avant la musique! Est-ce q u e B e r n e a p p l a u d ir a au p r o j e t e t c o n s e n ti r a à y j e t e r q u e l q u e s s o u s ? La q u e s ti o n s e r a b i e n t ô t tr a n c h é e Les CFF, le BLS et le M OB on t conduit l’étude technique et finan­ cière. Le troisièm e rail p eu t être mis en place rap id em en t et p o u r le m o n ta n t très m o d este de 5 3 mil­ lions de francs. En effet, il n ’y a aucun ouvrage d ’art à construire, aucun m ètre carré de terrain su p ­ plém entaire à solliciter. Il n e s ’agit que d ’a m é n a g e m e n t technique.

U n e large consultation est e n g a ­ gée au p rès des can to n s co n cern és, L ucerne, Obwald, Niedwald, B erne, Fribourg, Vaud; au p rès des associations régionales, des mi­ lieux touristiques, des o rganisa­ tions économ iques. Tout le m onde applaudit.

Le 18 juin, des re p ré se n ta n ts des can to n s e t de la C o nfédération se sont ren co n trés p o u r discuter du projet. O n s ’est quitté dans l’o p ti­ m ism e. L’Office fédéral des tra n s­ p orts est ch arg é de rédiger un ra p ­ p o rt sur la base duquel les différentes autorités se p ro n o n c e ­ ront d e m an ière définitive. O n a convenu que l’investissem ent se ­ rait assum é à parts égales p a r les can to n s et la C onfédération. Les six can to n s co n c e rn é s se co n cer­ ten t p o u r répartir équitablem ent la ch arg e en tre eux. C o m m e Vaud et B ern e paraissen t disposés à s ’e n ­ g ag er ferm em en t, il n e fait p as de doute q u ’o n parviendra bientôt à un accord.

Les autres é ta p e s de la procédure so n t c o n n u es de tous. D onc e n ­ core un p eu de patience, et rêvez; rêvez à l'une de ces très p ro ­ chaines an n ées; le som p tu eu x Ex­ press Pininfarina vous p erm ettra, quittant le L ém an, de longer les lacs de T h o u n e, de Brienz, de Lun­ gern, d e S a a rn e n , avant de re­ joindre celui des Q uatre-C antons. Oui, rêvez encore: assis dans votre fauteuil, vous toiserez le B reithorn, la Jungfrau, l’Eiger et le M önch. Allez! b o n voyage! Mais d ’ici là, rendez-vous à la Foire de Marti- gny.

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Le tunnel ferroviaire

Martigny-Aoste

sera-t-il jamais réalisé?

Les Valdotains so n t m écontents: leur seul racco rd em en t au réseau italien des chem ins de fer consiste en une ligne tortueuse sur laquelle circulent des «durs» en traîn és p ar u ne loco diesel! Bien sûr, du point de vue routier, la vallée d 'A oste est bien lotie, avec ses deux accès au nord e t à l’ouest p a r les tunnels du G rand-S aint-B ernard et du Mont- Blanc.

T rop bien lotie peut-être? En effet, le trafic des poids lourds p a r le tu n ­ nel du M ont-Blanc a quadruplé de volum e en une quinzaine d ’a n ­ nées, ce qui suscite des problèm es en v ironnem entaux très sérieux d an s la vallée. P ar ailleurs, les Val­ dotains sont conscients que les lignes ferroviaires à g ran d e vitesse qui sero n t tracées à travers l’Euro­ p e ces pro ch ain es a n n é e s a u ro n t un caractère plus ou m oins défini­ tif. Et ils red o u ten t l’isolem ent. Il est p eu probable que ces consi­ d érations régionales ém euvent le g o u v ern em en t central italien occu­ p é à réaliser de grandes liaisons, d o n t la ligne TGV Lyon-Turin p a r le M ont-Cenis. Il faudrait, p o u r l’ap p âter, q u ’o n lui p résen te au m oins un projet de liaison sud- ouest ou sud-nord de gran d e quali­ té. L es Valdotains alertent donc leurs voisins valaisans, et ils leur

so u m etten t un projet réalisé p a r l’Université de Trieste. O n a étudié les asp ects techniques et financiers de l’ouvrage. Le tunnel de base a u ­ rait une longueur de 4 5 km (le Go- th ard e n fait 49); sa réalisation coûterait environ 4 milliards de francs; la nouvelle ligne p e rm e t­ trait aux trains de circuler à des vi­ tesses éch elo n n ées e n tre 1 6 0 et 3 0 0 k m /h .

Voilà un b o n p r o je t , c h e r M onsieur, q u e n o u s é t u d i e ­ ro n s en t e m p s u tile, c ’est-à-

d ir e p l u s ta r d

Le G o u v ern em en t valaisan ac­ cueille ce projet... avec intérêt, m ais se garde bien de m anifester aucun enthousiasm e bruyant à son égard. C ’est que l’on a d ’autres trains à faire rouler de ce côté-ci des Alpes. O n red o u te que de m auvais esprits rem etten t en cause l’o p p o rtu n ité de p ercer le Lötsch- b erg et s ’o p p o se n t à une revitalisa­ tion sensible de la ligne du Sim ­ plon. La p ru d en ce est donc le m aître m o t à l’instant. A joutons que le principal souci actuel de la Suisse occidentale en m atière fer­ roviaire est de voir se réaliser une liaison TG V efficace, n o ta m m e n t p a r la création d ’une ligne M âcon- G enève.

C e n ’est p as tout: la C om m ission e u ro p é e n n e a fait connaître ses choix e n m atière de traversées des Alpes. Elle a reten u quatre axes: le B renner, le G othard, le Lötsch- berg-Sim plon, le M ont-Cenis. Voilà bien des obstacles dressés sur le chem in des Valdotains. Est-ce à dire que leur projet n ’a plus la m oindre ch an ce d ’aboutir? Ils ne le croient pas, et ils on t sans doute raison.

Si l’o n considère la saturation de l’esp ace aérien d 'u n e part, et celle des autoroutes d ’autre part, il est évident que l’accroissem ent du tra­ fic que suscite la nouvelle Europe ne p e u t être absorbé que p a r le rail. La nécessité de p ro té g e r l’e n ­ viro n n em en t et de limiter la co n ­ som m ation globale d ’énergie rend égalem ent souhaitable ce q u ’on appelle le transfert m odal, soit un p assag e de la route au rail. Dans dix ou vingt ans, o n fera circuler des co n ten eu rs standardisés sur les trains, et n o n plus des poids lourds. La chose est certaine. Et si le train n ’avait p as toutes les vertus environnem entales que vous imaginez?

L ’im p o rtan ce m êm e du trafic fer­ roviaire envisagé rend fragile la politique des axes privilégiés. Que l’un d ’en tre eux soit mis provisoi­

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PARIS _ BRUXELLES KOELN STUTTGART NUREMBERG y-s München W IEN Zürich nnsbruck . Lüzern Lausanne

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Mont-Cenis

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Simplon

R O M A

Lötschberg [4 ] Gothard [s ] Brenner

rem ent hors service, et ce sera la pagaille. Or, il y au ra des incidents, des accidents p eut-être sur ces lignes alpines, il y en a toujours; il faudra égalem en t en treten ir les ou­ vrages d ’art, n ’est-ce pas? et donc ferm er la ligne de te m p s à autre. Dès lors, il paraît plus raisonnable de répartir le trafic sur un réseau au maillage plus den se, offrant une certaine souplesse d ’utilisation dans la fréquence et le volum e des convois.

Il y a une autre chose en co re (dont on ne parle guère): il s ’agit des nui­ sances liées au trafic ferroviaire. Pour écouler 1 5 millions de to n n e s de m archandises en un a n sur un

axe, il faut faire circuler les trains à une cad en ce d e six p a r heures; soit un train chaque dix m inutes, jour et nuit! D ans les vallées alpines ou préalpines, la vie des riverains s ’en trouvera p ro fo n d ém en t p ertu rb ée - c ’est le m oins q u ’o n puisse en dire. Leur territoire déjà m orcelé subira d e nouvelles cou p u res im­ p o rta n te s qui h y p o th é q u e ro n t plus ou m oins grav em en t les possibili­ tés ultérieures d ’a m é n a g e m e n t du sol. O n ajoutera enfin que si les ri­ verains subiront les inconvénients des nouvelles lignes, ils n ’en tire­ ro n t aucun bénéfice c o m p en sato i­ re sur le plan de leur p ro p re m obi­ lité. En effet, les trains dont il est

question ne sont p as des omnibus! Alors? Alors, il faut choisir la poli­ tique du réseau ferroviaire plutôt que celle de l’axe ferroviaire; il faut parier sur la variété des itinéraires, sur l’intégration des lignes aux ré­ gions, sur la qualité e t la spécificité du service rendu. Les spécialistes des tran sp o rts l’o n t com pris et le disent volontiers. P our l’instant, les politiciens feignent de n e p as e n ­ ten d re ces p ro p o s dérangeants. Mais avant longtem ps, il faudra jouer cartes sur table. Et l’on re­ parlera alors du projet valdotain.

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Un trou dans le Sanetsch?

Il serait m od este. Un boyau long de 1 0 km, et juste a ssez large pour qu’on y am é­

nage une infrastructure ferroviaire de 5 m. Ce serait un tout petit tunnel en com ­

paraison de ceux que l’on s ’apprête à creuser so u s les A lpes. Normal d ’ailleurs:

il ne servirait pas au trafic international, m ais aux m ouvem ents régionaux.

i l u c e r n eI VEREINA 'Ii n t e r l a k e nH IIm o n t r e u xC JST-MORITZ SION ZERMATT I

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Ah! le Valais ne s’est pas consolé de l'enterrement du Rawyl par l’autorité fédérale, un triste 2 dé­ cembre 1986. Il l’éprouve au­ jourd’hui encore comme une injus­ tice. C’en était d’ailleurs une, probablement. On le vérifiera ces prochaines années; selon les ex­ perts en circulation, la N9 souffrira bientôt d’occlusions régulières à la hauteur d’Aigle ou Villeneuve. Si cela se produit, les Valaisans tiendront une nouvelle preuve de l’insuffisance de leurs liaisons avec l’extérieur, particulièrement avec le Plateau suisse. On se prépare d’ores et déjà à cette éventualité, et l’on échafaudé dans l’entre­ temps de nouveaux projets pour traverser les Alpes du Nord. Et comme les Bernois de F Oberland ne veulent pas entendre parler de route et de trafic automobile accru, on va leur proposer une liaison fer­ roviaire.

L’idée est ingénieuse. Car ce train circulant sur une voie métrique ne se prête à l’évidence qu’au trafic touristique. Il offrirait donc a priori autant d’avantages aux Bernois qu’aux Valaisans; et sans doute sé- duirait-il les Lucernois eux-mêmes. En effet, le MOB et le Glacier Ex­ press ont démontré depuis long­ temps l’engouement du public pour ces trains au long cours. Le MOB transporte à lui seul quelque 2,6 millions de voyageurs par an! Objecte-t-on qu’il faudra quatre heures pour rallier Lucerne depuis Sion? Les promoteurs vous répon­ dent aussitôt qu’il en faut huit pour parcourir le trajet de Zermatt à Saint-Moritz - ce qui n’empêche

pas le Glacier Express de faire le plein de voyageurs. L'argument est solide. En revanche, il est diffi­ cile de suivre l’enthousiasme des initiateurs lorsqu’ils suggèrent que cette liaison «désenclavera» le Va­ lais. On ne saurait être à la fois train des glaciers et TGV.

Les promoteurs ne se sont pas contentés de tracer une ligne sur la carte. Ils se sont organisés sur le plan politique. Ils ont mandaté des bureaux d’ingénieurs pour étudier le tracé, ils ont consulté des géo­ logues, des spécialistes de l’envi­ ronnement. Ils ont même établi le coût de l’ouvrage: 450 millions. Le financement devrait être assuré, estiment-ils, sur la base légale qu’on a retenue pour le tunnel de la Vereina ou les liaisons avec les aéroports de Zurich et Genève. C’est-à-dire que la charge serait ré­ partie entre la Confédération et les cantons.

Le comité d’initiative est présidé par Edouard Delalay, conseiller aux Etats. Celui-ci croit bien évi­ demment à la solidité du projet. Il dit cependant avec une grande netteté que cette liaison n’est en aucun cas concurrente de celle du Lötschberg. Sage précaution: car le Lötschberg a des adversaires no­ toires qui guettent la moindre dé­ faillance valaisanne. Mieux vaut donc demeurer en retrait. Tout de même, le projet sera exposé à la Foire du Valais, on y distribuera même une brochure contenant un argumentaire et des informations techniques.

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Bàie, un canton à la cam pagne

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ONST La Foire du Valais, la 31e, ac­

cueillera parmi ses hôtes d’hon­ neur un drôle de canton, un demi- canton plus remuant que bien des provinces étendues et traditionnel­ lement prospères: Bâle-Campa- gne. Jugez-en plutôt: en 1950, on y recensait près de 100000 habitants; aujourd’hui, ils sont 230 000, soit assez exactement le même nombre que les Valaisans. Campagnard, le canton l’était presque totalement jusqu’à une époque récente. Il connut un pre­ mier essor démographique, il y a deux ou trois dizaines d’années, avec la migration de citadins four­ bus de bruit et de nuisances ur­ baines diverses. Ce mouvement de la ville vers la campagne ne s’est stabilisé que récemment. Ils sont environ 40 000 à habiter dans la verdure, tandis qu’ils travaillent dans la métropole.

Le développement industriel des régions voisines ne pouvait que dé­ border dans le territoire de Bâle- Campagne qui dispose - avantage considérable - de deux ports sur le Rhin, à Birsfelden et à Muttenz. L’activité est fortement diversifiée: elle va de l’agro-alimentaire à l’horlogerie, de la mécanique à la métallurgie. Et puis, il y a la chi­ mie, bien sûr.

Le Rhin suscite chez les Bâlois la même émotion fervente que le Rhône chez les Valaisans. C’est leur fleuve, même s’ils n’en possè­ dent qu’une partie fort modeste. Mais les rives en sont belles et contribuent au charme de ce can­ ton qui a su préserver de larges ter­ ritoires de verdure, des îlots de vie sauvage, des bosquets, des taillis et des forêts.

L’agriculture locale se concentre sur l’élevage et la culture tradition­ nelle des cerises. Attention, Bâle- Campagne dispose aussi d’un vi­ gnoble, certes limité, mais cultivé avec d’autant plus d’amour. Et le canton possède encore quelques dizaines de toises en Valais, au do­ maine du Grand-Brûlé.

Croyez-vous que Bâle-Campagne ait eu des hommes célèbres? et sauriez-vous fournir le nom de l’un ou l’autre d’entre eux? Non? Eh! bien, on va vous aider: la rue Oscar-Bider, à Sion, rappelle le souvenir... d’un pionnier bâlois de l’aviation; mais surtout, le premier prix Nobel de littérature obtenu par un Suisse, on le doit à Cari Spitteler, originaire de Liestal. Son

P ro m é th é e ne figure plus parmi les best-sellers du moment; cepen­ dant, même si on ne lit plus guère, chez nous, en Romandie, que des extraits de son œuvre, on se sou­ vient avec reconnaissance qu’il fut le premier des intellectuels suisses

à se prononcer avec vigueur contre la participation de notre pays à la Première Guerre mon­ diale.

Les Bâlois n’ont pas l’intention de venir en Valais sur la pointe des pieds. Un train spécial conduira à Martigny mille participants offi­ ciels! Un stand original, sorte de musée Grévin, raconte, à l’aide de grandes figurines, l’histoire d’hier et la vie d’aujourd’hui à Bâle-Cam­ pagne. Le stand portera le nom de «Rendez-vous»; c’est dire que les Bâlois vous attendent!

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F é lix C a r r u z z o a d ir ig é n o tr e re v u e d e 1 9 6 9 à 1 9 7 4 , p u is d e 1 9 8 5 à 1 9 9 0 . I l l ’a m a in te n u e d a n s sa tr a d itio n h u m a n is te 2 8 e t l ’a e n ric h ie d ’u n ta le n t p e rs o n n e l c o n s id é ra b le

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HOMMAGE

B o n jo u r M o n sie u r C a rru zzo

Claude Debussy écrivait avec humeur dans l’une de ses chroniques: «Monsieur, je n’aime pas les spé­ cialistes. Pour moi, se spécialiser, c’est rétrécir d’au­ tant son univers...» Quelqu’un a dit, sur un ton enjoué, que le spécialiste explore toujours plus attentivement un terrain toujours plus étroit, de telle sorte qu’il finit par savoir presque tout sur presque rien!

Il faut bien dire que le nombre de ces généralistes in­ telligents, qu’on appela tantôt des honnêtes hommes et tantôt des humanistes, se restreint. On explique souvent cette raréfaction par l’élargissement des connaissances humaines: «On ne peut pas tout savoir, n’est-ce pas?» C’est vrai, il n’est plus possible de savoir tout. Peut-être d’ailleurs cela n’a-t-il jamais été pos­ sible, même dans la Grèce d’Aristote ou dans l’Italie de Léonard de Vinci.

Mais il ne me paraît pas que l’humanisme naisse de l’accumulation des connaissances; il résulterait plutôt de la capacité à comprendre le monde et à le prati­ quer. Dans son discours de réception à l’Académie française, Jean Cocteau dit qu’il aimerait avoir l’esprit comme les athlètes ont le corps, souple, mobile et fort. Cette déclaration vient au secours de mon pro­ pos: l’humaniste est celui qui élève son intelligence assez haut pour qu’elle circule sans difficulté dans les différents domaines de l’activité humaine.

Je fais ces réflexions en pensant à Félix Carruzzo, qui vient de quitter 13 Etoiles après une longue et ami­ cale collaboration. Formé aux sciences exactes, il pra­ tique cependant les arts, la poésie surtout. Il écrit un français vif, concis et tissé d’humour; une langue qui rappelle parfois celle d’un autre scientifique épris de poésie, Jean Rostand. On l’aurait cru trop vulnérable pour faire de la politique; mais il y montre une consti­ tution robuste, un tempérament volontaire. Il manifes­ tera encore bien d’autres aptitudes dans des mandats que lui confient le Valais ou la Confédération.

Je me garderai bien d’être indiscret à propos d’un homme si modeste et réservé. Il n’aime sans doute guère qu’on fasse son éloge. Mais il faut bien qu’il s’en accommode de temps à autre, et notamment à l’ins­ tant où il nous quitte pour aborder d’autres travaux, sans doute plus intimes et urgents, dans sa retraite. Durant les quelque onze années passées à la tête de notre revue, Félix Carruzzo a manifesté le souci constant de la maintenir à l’écart des modes qui entraî­ naient d’autres organes de presse vers la vulgarité et la turbulence. Il ne voulait pas que 13 Et oiles fût elitiste; il souhaitait offrir à ses lecteurs une matière qui pro­ voque l’esprit à réfléchir, qui l’entretienne dans un ef­ fort permanent vers la culture.

L’éditeur prend ainsi officiellement congé du rédac­ teur en chef, avec quelque solennité. Qu’on me per­ mette cependant aussi de dire simplement avec les journalistes, les photographes, les techniciens et tous ceux qui ont collaboré avec lui: bonjour Monsieur Car­ ruzzo, on vous aime bien, n’oubliez pas de venir nous voir de temps en temps. A la in G io v a n o la

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Nature en brèves

S a u v e t a g e in e x tr e m is

Le marais d’Ardon, qui appartient aussi à la commune de Chamoson, est désormais protégé par un ar­ rêté du Conseil d’Etat. Ce milieu naturel situé au pied du cône de déjection de la Lozentse doit pro­ bablement à l’autoroute le fait de n’avoir pas été totalement trans­ formé en vignes ou en champs de blé: dans sa politique d’achat, le Service des routes nationales avait acquis, bien des années aupara­ vant, de nombreuses parcelles en prévision de la construction de l’autoroute. Celle-ci achevée, ce Service doit revendre les terres ex­ cédentaires, entre temps proté­ gées par la commune d’Ardon, et le Gouvernement valaisan s’en porte acquéreur.

Rescapé de la première correction du Rhône en 1870 et témoin de l’ancienne plaine marécageuse, ce marais, si précieux aujourd’hui, de­ vait être considéré comme bien banal autrefois, du temps où il avait pour voisins les Iles de Sion, les Maladaires ou Praz-Pourris. Ceux-ci ayant été transformés en zones de loisirs, d’habitation ou d’agriculture, les espèces qui les peuplaient ont disparu. Certaines d’entre elles ont trouvé refuge au marais d’Ardon, riche de 180 va­ riétés de fleurs. L’épilobe palustre, la laîche paniculée, le trèfle d’eau ou la pédiculaire des marais comp­ tent au nombre des raretés valai- sannes. Mais plus encore que ces espèces considérées isolément, ce sont les associations végétales qui font la valeur exceptionnelle de ce site: à côté des roselières on décou­ vre une molinaie (prairie à litière que l’on fauchait en automne), une prairie maigre à brome élevé, une mégaphorbiée (marais à hautes herbes) et bien d’autres biotopes, dont le nom savant est évidem­ ment moins évocateur qu’une visite sur place.

Il reste que ces dix hectares de gouilles et d’herbettes doivent être réaménagés et gérés afin d’éviter certaines invasions naturelles au détriment d’espèces rares; il sera en outre nécessaire de parer à cer­ tains assèchements et de préserver le marais des eaux polluées. Une fois que vie aura été redonnée à ce site, les plantes devenues rares pourront s’y multiplier; le héron cendré, la locustelle tachetée ou le sonneur à ventre jaune aujourd’hui en vadrouille y éliront sûrement domicile.

E t d e d e u x

Le haut val de Bagnes, protégé de­ puis 1968 déjà, use de ses char­ mes pour attirer le touriste estival. La commune n’a pas lésiné sur les moyens (précisons quand même que le canton, la Confédération et les Forces motrices de Mauvoisin ont donné un petit coup de main): onze panneaux d’information ren­ seignent le promeneur sur la faune, la flore, mais aussi la géolo­ gie, la glaciologie, les milieux hu­ mides qui contribuent à la valeur G eorges Laurent

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de ce patrimoine local. Immense, la réserve occupe la moitié du ter­ ritoire communal qui compte 300 km2. Le site fait partie de l’Inven­ taire des paysages naturels d’im­ portance nationale et ne peut re­ cevoir de nouvel aménagement; militaires et campeurs, acceptés avec des restrictions et une grande circonspection, doivent s’y tenir tranquilles. Touristes ou indigènes, randonneurs ou flâneurs sont, non seulement instruits, mais encore éduqués par les panneaux. Signe des temps: la balade sauvage dis­ paraît face aux exigences touris­ tiques et sociales et aux exigences de la civilisation. Perdue l’impres­ sion d’être un pionnier au sommet des monts! Mais on gagne la certi­ tude que le lieu demeurera pour quelque temps encore intact. C’est bien, n’empêche qu’il y a quand même des jours où on préfère presque cela à ceci.

J e a n - C l a u d e P r a z a u m u s é e

C’est à Jean-Claude Praz, bien connu des lecteurs de Treize Etoiles et de la M u r it h ie n n e ,

qu’incombent désormais le plaisir et la charge de moderniser et d’agrandir le plus ancien des mu­ sées cantonaux: le Musée d’histoi­ re naturelle. Passionné de nature, particulièrement d’ornithologie, il a participé à l’élaboration de «L’Atlas des oiseaux nicheurs de Suisse». Il est aussi le moteur de la collection «Connaître la nature en Valais» et c’est en partie parce qu’il a talonné sans relâche et sans pitié leurs auteurs que les ouvrages «Les Roches», «La Flore», «Les Folla- tères» ont vu le jour. On attend donc avec impatience ses exposi­ tions sur la nature valaisanne...

R o u g es

c o m m e les a ile s d u c r i q u e t

Qui connaît encore le criquet à ailes rouges? Si vous marchez sur un coteau sec ou dans un mayen séchard, soyez attentif à l’envol de ce criquet. Pratiquement invisible à cause de son mimétisme qui le rend semblable aux pierrailles ou aux lichens, il s’envole d’un bond, au dernier moment, c’est-à-dire

quand vous allez lui mettre le pied dessus, dans un bruit de crépite­ ment de feu de broussaille. C’est alors qu’apparaissent ses ailes rouges vif qui provoquent ce gré­ sillement. Le bond est bref, le cri­ quet, vite fatigué d’un tel effort, se pose et se fait discret, cachant ce rouge trop voyant sous ses élytres repliées. On peut provoquer plu­ sieurs fois ce spectaculaire envol ou attendre, patient, la main im­ mobile que le criquet vienne la «gri­ gnoter». Friand de chair fraîche plus que des plantes des coteaux secs, il oubliera vite toute prudence pour attaquer, à coups de mandi­ bules, la main qui risque de l’enfer­ mer dans une boîte. Mais il est si beau en liberté que vous lui accor­ derez votre main juste le temps de tester sa voracité.

Comme rien n’est jamais simple, il y a deux espèces de criquets à ailes rouges. L’une vit sur les coteaux secs; ses ailes rouges sont bordées de noir et elle est silencieuse; l’autre a les ailes rouges flamme et c’est bien sûr elle qui imite le bruit du feu. La première s’appelle cri­ quet rubané et la seconde, criquet stridulant.

J o c e ly n e G a g lia r d i 3 1

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De Salquenen à Sierre

entre ceps et ciel

Première étape du Musée valaisan de la vigne et du vin, un sentier didac­ tique de 6 kilomètres reliera dès le 29 septembre la maison Zumhofen à Salquenen au château de Villa à Sierre. Entre ceps et ciel, à travers vil­ lages et vignobles, c’est le récit du passé et du futur de notre viticulture qui attend le promeneur. Une émouvante marche au coeur de notre civilisa­ tion. Mais aussi un formidable atout de promotion.

Le Musée valaisan de la vigne et du vin s’ouvrira au public en 1991. Il se dégustera en trois mouvements. La maison Zumhofen à Salquenen sera dédiée à la viticulture; le visiteur y découvrira la terre, la vigne et les hommes, les travaux, les techniques et les outils. Au château de Villa, il suivra le chemin du raisin vers les pressoirs et la cave; pressurage et vini­ fication seront évoqués. Un sentier didactique, le «Vignorama», reliera

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O sw ald Ruppen

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