Autour de Tomboy, Céline Sciamma
Ecole et cinéma en Creuse, 2012-2013
Des idées de débats, discussions ou autres d'après le Cahier de notes sur...
Avant la projection :
Le film ne doit pas être trop défloré. Il est préférable que les élèves éprouvent eux aussi la surprise et qu'ils soient portés par la tension de l'histoire, qu'il puisse suivre un personnage « avec un objectif fort dans une dynamique de double jeu et donc du suspens. »
Observer les premiers photogrammes du film (voir dossier de ciné-solidarité-tolérance).
La première partie de ce dossier intitulée « exercice » est à faire avant la projection.
Après la projection :
Une histoire de mensonge :
C'est un mensonge dit trop vite dont il faudra assumer les conséquences.
Ce n'est presque pas un mensonge, c'est la réponse à la question de Lisa (véritable déclencheur de l'histoire) :
« T'es nouveau ? »
Le prénom réel arrive bien après le prénom fictif, le spectateur sait alors que l'enfant a menti et va suivre son aventure.
Pour Laure, c'est une façon de « suspendre le cours de son existence pour en dévier la trajectoire ». Tout cela le temps d'un été, avant que son corps ne change.
Proposition d'activité : Production d'écrit, faire raconter par les élèves un mensonge qu'ils ont pu dire. De quoi s'agissait-il ? À qui a-t-on menti ? Comment cela s'est-il terminé ?
Une histoire de questionnement sur l'identité sexuée :
« Les questions de genre et d'identité concernent tout le monde. Surtout à cette période de l'enfance où l'on parle de « déguisement » et non de travestissement. »
C'est d'abord la perception que nous avons tous de la différence sexuelle (biologique) et qui se fait grâce aux codes vestimentaires, à la coiffure, aux activités, au prénom.
C'est aussi l'identité tout court. Qu'est-ce qui fait de nous ce que nous sommes ? Une appartenance à une famille, à un groupe de pairs...
Est-ce que c'est « vouloir être un garçon pour se faire accepter et aimer des garçons ou bien, est-ce la découverte du plaisir de se faire passer pour un garçon pour être aimé d'une fille? »
Proposition d'activité : Prendre en photo les visages des enfants et leur demander de découper dans des catalogues un corps (masculin ou féminin) et d'opérer ainsi un « travestissement » ou un « déguisement » pour jouer à être quelqu'un d'autre.
Cf. www.1jour1actu.fr « c'est quoi un propos sexiste ? »
Une histoire de suspens :
C'est le double jeu qui crée le suspens.
Le spectateur fait corps avec cette étrange aventure. Quand et comment sera révélée la véritable identité de l'enfant ? Est-ce que l'enfant qui a surpris Laure-Mickaêl dans la foret l'a vu uriner accroupie ? Qui sonne à la porte ? La petite sœur va-t-elle tout dire à sa mère ?
C'est la porte de l'appartement et la sonnette qui va jouer le rôle de déclencheur de suspens. (cf. et p 29)
Patricia Delahaie, journaliste
Autour de Tomboy, Céline Sciamma
Ecole et cinéma en Creuse, 2012-2013
« Autour de cette intrigue, le film montre avec sensibilité et justesse des moments d’enfance si souvent vécus : ces mensonges trop vite dits dans lesquels on s’embourbe sans plus savoir comment s’en sortir ; la complicité, la douceur, les secrets entre frères et sœurs ; les bains pris en commun ; les rires dans le dos des parents ; les bonheurs de l’exercice physique ; les premiers émois amoureux ; le sentiment d’être un « nouveau » et les stratégies mises en œuvre pour se fondre dans le groupe ; la peur d’être démasqué lorsqu’on a menti ; la honte de la faute commise ; la difficulté et le courage d’assumer les conséquences de ses actes ; les déménagements (et l’envie de déménager pour fuir) ; les moments de tendresse familiale ; l’émerveillement du contact avec la nature en été (la baignade, la fraîcheur d’une forêt, la sensation de chaleur) ; un corps heureux et libre lorsqu’on est enfant, à découvrir et apprivoiser à la préadolescence ; les amitiés qui vont et viennent ; l’émotion ressentie à la naissance d’un bébé… Mais le film va encore plus loin en filmant des sentiments universels, l’exclusion, la solitude, le chagrin. »