• Aucun résultat trouvé

Le rôle des représentations sociolinguistiques du FLE: étude longitudinale des pratiques langagières des étudiants de 3eme année licence

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Le rôle des représentations sociolinguistiques du FLE: étude longitudinale des pratiques langagières des étudiants de 3eme année licence"

Copied!
563
0
0

Texte intégral

(1)

REPUBLIQUEALGERIENNEDEMOCRATIQUE ETPOPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENTSUPERIEUR ET DE LARECHERCHESCIENTIFIQUE

U

NIVERSITE

B

ATNA

2

Faculté des Lettres et Langues Etrangères Département de langue et littérature françaises

Ecole doctorale algéro-française Pôle Est

Antenne de Batna

Thèse de Doctorat ès Sciences

Option : Sciences du langage

Le rôle des représentations sociolinguistiques du FLE:

étude longitudinale des pratiques langagières des étudiants

de 3

eme

année licence.

Rédigée

Sous la direction de :

Pr. Abdelhamid Samir Professeur Université de Batna

Par

M

meSouad Djoudi Membres du jury :

M. BENSALEH Bachir Professeur Université de Biskra. Président M. ABDELHAMID Samir Professeur Université de Batna. Rapporteur

M. MANAA Gaouaou Professeur Université de Batna. Examinateur

M. KHARCHI Lakhdar M.C.A Université de M sila. Examinateur

Année académique : 2015/2016.

REPUBLIQUEALGERIENNEDEMOCRATIQUE ETPOPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENTSUPERIEUR ET DE LARECHERCHESCIENTIFIQUE

U

NIVERSITE

B

ATNA

2

Faculté des Lettres et Langues Etrangères Département de langue et littérature françaises

Ecole doctorale algéro-française Pôle Est

Antenne de Batna

Thèse de Doctorat ès Sciences

Option : Sciences du langage

Le rôle des représentations sociolinguistiques du FLE:

étude longitudinale des pratiques langagières des étudiants

de 3

eme

année licence.

Rédigée

Sous la direction de :

Pr. Abdelhamid Samir Professeur Université de Batna

Par

M

meSouad Djoudi Membres du jury :

M. BENSALEH Bachir Professeur Université de Biskra. Président M. ABDELHAMID Samir Professeur Université de Batna. Rapporteur

M. MANAA Gaouaou Professeur Université de Batna. Examinateur

M. KHARCHI Lakhdar M.C.A Université de M sila. Examinateur

Année académique : 2015/2016.

REPUBLIQUEALGERIENNEDEMOCRATIQUE ETPOPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENTSUPERIEUR ET DE LARECHERCHESCIENTIFIQUE

U

NIVERSITE

B

ATNA

2

Faculté des Lettres et Langues Etrangères Département de langue et littérature françaises

Ecole doctorale algéro-française Pôle Est

Antenne de Batna

Thèse de Doctorat ès Sciences

Option : Sciences du langage

Le rôle des représentations sociolinguistiques du FLE:

étude longitudinale des pratiques langagières des étudiants

de 3

eme

année licence.

Rédigée

Sous la direction de :

Pr. Abdelhamid Samir Professeur Université de Batna

Par

M

meSouad Djoudi Membres du jury :

M. BENSALEH Bachir Professeur Université de Biskra. Président M. ABDELHAMID Samir Professeur Université de Batna. Rapporteur

M. MANAA Gaouaou Professeur Université de Batna. Examinateur

M. KHARCHI Lakhdar M.C.A Université de M sila. Examinateur

(2)

Dédicace

Je dédie ce travail à : Mes très chers parents

Mon adorable époux et mes enfants Racim et Aymen Mes sœurs ainsi qu’à mes neveux et nièces

(3)

Remerciements

Mes premiers remerciements vont à mon encadreur, Professeur Abdelhamid Samir, pour ses précieux conseils et pour son indéfectible soutien à mon égard. Merci également d’avoir contribué à enrichir cette démarche, d’un sérieux authentique et sans lequel ce travail de recherche n’aurait jamais eux la même valeur à mes yeux.

Merci au Professeur Laurent Kashema, qui a été d’une grande aide dans la réalisation de ce travail de recherche.

Merci également aux membres du jury d’avoir accepté de participer à l’évaluation de cette thèse de doctorat et de l’enrichir à travers leur savoir et leur expérience scientifique.

Merci à mes collègues de l’université El-Hadj Lakhdar, département de français, pour leur soutien et pour avoir contribué à enrichir cette démarche.

Enfin, je tiens à remercier chaleureusement toutes personnes qui ont accepté de participer à mes enquêtes, leur disponibilité et leur contribution demeurent la base de cette recherche.

(4)

1 AIRE M SOM 05 Introduction générale……….. Chapitre I : Les origines du multilinguisme Algérien

12

Introduction……….

13 I- L’histoire de l’Algérie avant 1832………

18 II- La période coloniale………..

19 III-Le brassage entre Arabe et Berbères……….

26

Conclusion………

Chapitre II : Les langues territoriales et le français

28

Introduction……….

29 I-Contact de langues en Algérie d’hier à aujourd’hui………...

31 II-Rappel théorique……….

40 III-Batna : une panoplie ethnique, linguistique et culturelle………..

42 IV-Réalité du bilinguisme français/algérien à Batna………..

45

Conclusion………

Chapitre III : Le français langue étrangère et l’école

47

Introduction……….

48 I-Place du français après 1962 et démarche d’enseignement ………..

51 II-Vers un enseignement du français contextualisé………

55

Conclusion……….

Chapitre IV : Problématique et cadre méthodologique

57 I-Problématique de la recherche………

62 II-La pré-enquête et les hypothèses………

62 III-Étude quantitative………..

(5)

2

88

Conclusion………

Chapitre V : Analyse et résultat du questionnaire(2)

90 Introduction……….. 91 I- Analyse du questionnaire (2)………..………... 91 II la méthode d’approche……..………... 92 III- Étude quantitative……….

115 IV-Croisement des données entre questionnaires (1) et (2)……….

119 Conclusion………...………...

Chapitre VI : Représentations linguistiques

122 Introduction……….

123 I-Représentations linguistiques : vers une définition……….

126 II-Problème de délimitation………...……….

129 III-Représentations mentales………..

130 IV-Représentations linguistiques et normes………..

133 V-Représentations linguistiques et interaction………..

135 Conclusion………..

Chapitre VII : Représentations sociales

137

Introduction………..

138 I- Les représentations sociales : vers une définition………...

139 II-Représentation sociale : émergence et transformation………...

146 III-Représentations culturelles……… 148 Conclusion……….

Chapitre VIII : Représentations sociolinguistiques

150

(6)

3

151 I-Représentations sociolinguistiques : vers une définition………

152

159 II-Problème de délimitation sémantique………. III-Pratiques langagières……….

162

Conclusion……….

Chapitre IX : Pratiques langagières, enquête et résultats de l’analyse par entretien. 164 Introduction………. 165 I-L’enquête……… 169 II-Déroulement de l’enquête………... 173 III-Étude quantitative……… 194 IV- Croisement des données entre les résultats obtenus à travers les trois enquêtes…

200 V-Résultats et commentaires……….. 202 Conclusion………. 204 Conclusion générale………. 210 Bibliographie……… 218 Sitographie………... 221

Table des matières………

227

(7)

4

(8)

5

Introduction générale

« La langue que parle, que revendique l’individu comme étant la vision qu’il peut avoir en rapport avec les autres langues utilisées dans le même contexte n’est pas seulement un instrument de communication, elle est surtout le lieu ou se cristallise son appartenance sociale à une communauté avec laquelle il partage un certain nombre de conduites linguistiques ». (Khaoula, Taleb-Ibrahimi, 1995 :89)

La langue peut être le moyen qui véhicule des représentations sociolinguistiques. Elle peut jouer un rôle important dans la transmission des connaissances et aussi la reconnaissance de la langue légitime ; car toute langue véhicule non seulement des savoirs savants ( des représentations relatives au corpus de cette langue), mais aussi des savoirs non savants (représentations relatives aux valeurs sociopolitiques, économiques et culturelles), ceci dit nous pensons que, quels que soit les instruments et les objectifs de toute action sur les langues et leurs statuts, le rôle des représentations sociolinguistiques des locuteurs est primordial dans le sens où il détermine les attitudes, les discours et oriente certains comportements sociaux notamment les pratiques langagières. Elles peuvent certainement influencer dans le sens inverse ; car l’image qu’a un locuteur d’une langue donnée peut être définie comme « des conceptions que les locuteurs, ou groupe de locuteurs, ont de son rôle, de sa valeur, de ses fonctions et qui, pour être souvent non conscientes, sont néanmoins, à l’origine des comportements ». (Bautier-Castaing, E., 1981 :4, cité dans : (Khaoula, Taleb-Ibrahimi, 1995 :89).

La notion de pratiques langagières marque une évolution, car il ne s’agit plus d’analyser les règles internes du système linguistique qui organise la compétence d’un locuteur idéal, mais de s’intéresser à la diversité des locuteurs et à la diversité de leurs conduites qui dépendent inévitablement de leurs représentations sociolinguistiques qui sont attachées aux idéologies linguistiques (Chomsky)1. Ces dernières seront diffusées par le biais de passeurs culturels qui véhiculent des discours épilinguistiques, des images, des comportements, des styles et des pratiques langagières.

1 https://etudesafricaines.revues.org/10

(9)

6

L’Algérien ayant dans son répertoire linguistique une multitude de langues, dû à la

situation géographique et à son histoire mouvementée, se voit désormais obligé de maîtriser une langue étrangère telle que le français. Puisqu’une enquête du CNEAP2, a montré que la langue étrangère la plus utilisée actuellement en Algérie, semble être toujours le français. Elle est utilisée dans les entreprises, les institutions, l’enseignement, la presse écrite, les spots publicitaires, les conversations quotidiennes.

Cet intérêt pour le FLE touche tous les domaines de la société et particulièrement les études supérieures d’où notre intérêt pour l’étude des représentations chez un groupe d’étudiants.

Des populations différentes dans notre pays, dont notre groupe, nouent des relations conflictuelles avec le français. D’une part, notre échantillon d’étudiant explique clairement que c’est une langue utile et prestigieuse et, d’autre part, il la décrit comme étant la langue étrangère qui représente le colonisateur. Ce qui nous pousse, par conséquent, à nous poser quelques questions :

Quelle est la place du français dans le quotidien des Algériens ou plus précisément, au sein d’un groupe de batnéens ? Quel rôle jouent les représentations sociolinguistiques dans l’acquisition du FLE, et surtout quel est l’impact de ces dernières dans leurs pratiques langagières ?

Une recherche antérieure (Notre Magister 2007-2008), nous a permis de comprendre que les représentations des batnéens sont plus ou moins hétérogènes, du fait qu’ils considèrent le français comme une langue « de colonisateur », cette enquête nous a confortés dans l’idée que malgré l’amour qu’ils portent à cette langue, cela n’a pas suffit pour leur permettre de dépasser leurs préjugés ou plus précisément les préjugés de leurs parents. Ce qui nous a motivés, par la suite, a vouloir traiter toujours le même problème, notamment les représentations ainsi que leur évolution en prenant en compte que cela se réalise dans un contexte stable celui de l’université, pour par la suite essayer de vérifier l’image de cette dernière à travers leurs pratiques langagières.

2Centre Nationale d’Étude et d’Analyse pour la planification. Résultat cité dans : DERRADJI Yacine. Vous avez dit

langue étrangère, le français en Algérie ? Revue des observations du français contemporain en Afrique Noire : Le français en Afrique, Didier Erudition, 2001, 15, p. 46

(10)

7

Au regard de ce qui précède, on peut dire que les objectifs de ce travail se caractérisent par une volonté de vouloir détecter le rôle des représentations du FLE dans le développement des pratiques langagières des étudiants, pour cela nos hypothèses seront libellées comme suit :

-les représentations sociolinguistiques des étudiants de 2éme année seraient dictées par des paramètres socio-individuels. Cette vérification devrait passer par deux périodes différentes (questionnaire1 et questionnaire2) : ces deux enquêtes se réaliseront dans un seul souci celui de nous permettre de vérifier la nature des représentations de notre groupe, pour, par la suite, mesurer l’évolution de ces mêmes représentations dans le temps.

-Nous essayerons par la suite, d’examiner à travers leurs discours épilinguistiques, les attitudes et les comportements qui pourraient émerger à travers leurs représentations et éventuellement déterminerait leurs pratiques langagières.

Pour résumer, nous dirons que nos hypothèses sont posées pour nous éclairer sur la possibilité, d’une part de déterminer la corrélation et la réciprocité qui alimentent les représentations et les pratiques langagières du fait que le groupe choisi évolue dans un contexte constant (l’université) où contact avec enseignants et camardes utilisant le français parait fréquents, d’autre part, pour nous donner la possibilité de comprendre les différentes pratiques langagières qui prennent forme dans des situations variées et ceci en dépit du contexte et du locuteur.

Pour pouvoir répondre à nos questions et vérifier les hypothèses posées, nous avons choisi d’analyser les représentations du F.L.E chez un groupe d’étudiants de deuxième année : cas des étudiants d’économie, université El-Hadj Lakhdar –Batna.

Notre groupe se manifeste en plusieurs sous-groupes, et comme nous sommes faces à un échantillon hétérogène métissé de connaissances liées à l’histoire du groupe, on se verra donc obliger de prendre en considération plusieurs critères tels que: le sexe, les origines socio-économiques et intellectuelles, le lieu de résidence, l’origine ethnique, etc. Il est également caractérisé par « la spécificité de ses buts, qui d’une part sont imposés de l’extérieur et, d’autre part, consistent surtout à produire des changements chez l’apprenant ».3 Notre choix s’est porté dans un premier temps sur un groupe de deuxième année français LMD, avec lequel on a commencé notre

3 Galisson Robert, Coste Daniel (dir.). Dictionnaire de didactique des langues.- Paris : Librairie Hachette, 1976.-pp 259-260.

(11)

8

enquête en utilisant le questionnaire (1). Après une première observation qui s’est étalée sur une durée de temps d’une année. On s’est rendu compte que ce groupe ne peut être représentatif et ne pourrait satisfaire nos objectifs ; dans la mesure où, d’une part, ils ont choisi le français comme une langue d’étude, et d’autre part, parce que leurs réponses à nos questions (questionnaire1) ont révélé que leurs représentations vis-à-vis du FLE sont déjà prédéfinies. Après réflexion, on a décidé d’orienter notre choix vers un autre groupe (deuxième année LMD, science économique, université Hadj Lakhdar).

Pour la réalisation de notre corpus et la collecte de données. Nous avons soumis notre groupe d’étude, d’abord, à une période d’observation, dans laquelle nous avons essayé de les approcher pour leur expliquer l’objet et l’objectif de notre recherche, et comprendre la place qu’occupe le français dans leurs études. Ce qui justifiera, par la suite, notre choix, du fait qu’ils utilisent le français en tant que langue de spécialité, c’est-à-dire qu’ils reçoivent leurs études à travers cette langue.

Cette pré-enquête4 nous a beaucoup aidés, dans le sens où elle nous a permis, dans un premier temps de viser une première exploration dans laquelle un premier aperçu de leurs représentations s’est pris forme, et de nous permettre, par la suite, de construire notre enquête pour choisir les questions qui contribueront à la réalisation de la recherche d’une manière claire et objective.

Pour donner corps à tout cela, notre choix d’investigation s’est porté sur le questionnaire et l’entretien, dans la mesure où nous sommes face à une étude longitudinale, et par conséquent le détectage des représentations sociolinguistiques de notre population par rapport au FLE, demande un suivi auprès d’eux qui s’étalera sur une période assez importante (minimum 3 ans), et cela pour arriver, réellement, à connaitre l’enjeu social de leurs pratiques langagières.

C’est pourquoi nous garderons dans le premier et le deuxième questionnaire les mêmes questions, qui seront orientées vers l’examen de la nature de l’image que les locuteurs se font du FLE. Ce moyen d’investigation est utilisé pour nous permettre de détecter leurs représentations sociolinguistiques et ceci en touchant le plus grand nombre possible, afin de réaliser une économie de temps et de moyens. L’entretien, quant à lui, s’impose comme une

4 Nous avons réalisé notre pré-enquete à début du mois d’avril 2014. Avant d‘entamer mon enquête à partir du mois d’octobre 2014 jusqu’à la fin du mois de janvier 2015 à l’université Hadj Lakhdar-Batna.

(12)

9

méthode de recherche incontournable, puisqu’il occupe un rôle, qui est à la fois complémentaire et corrélatif au questionnaire. Dans cette optique, nous intervieweront notre groupe d’étude pour analyser à travers leurs discours et leurs conversations, leurs sentiments et leurs pratiques langagières réels vis-à-vis du français.

En nous inspirant des travaux réalisés en psychologie sociale et en sociologie qui procède souvent par pré-enquête pour orienter et définir le cheminement et le choix méthodologique adopter pour effectuer une recherche. Nous choisirons, en conséquence, le schéma suivant pour la réalisation de notre travail :

Notre enquête commencera dans un premier temps par une étude portant exclusivement sur des éclaircissements que l’on pourrait apporter pour définir notre objet de recherche. Notre démarche théorique comprendra ainsi un exposé sur l’aspect socioculturel et historique de l’Algérie, dans lequel une majeure partie sera réservée à la langue française et les langues territoriales. Ces notions théoriques seront appréhendées à travers trois chapitres :

Le premier nous amènera faire un voyage dans le temps, pour nous faire rappeler les différentes invasions qu’a subies l’Algérie, en partant des Phéniciens jusqu’aux Français. Pour arriver, par la suite, à expliquer dans le deuxième chapitre l’impact des ces différentes invasions sur la situation socio langagière des Algériens vis-à-vis du FLE et précisément celle des Batnéens. Le troisième chapitre désignera la place qu’occupe le français au sein de nos écoles, pour arriver à cerner le lien affectif, politique, social et éducatif qu’entretiennent les Algériens avec la langue du « colonisateur ».

La deuxième phase prendra en charge la réalisation de nos deux enquêtes (questionnaire(1) et (2)) sur terrain qui s’étaleront sur deux chapitres (quatrième et cinquième), dans lesquelles nous désignerons les différentes étapes par lesquelles nous sommes passées pour réaliser notre corpus. La première étape sera consacrée à un cadre méthodologique qui révélera notre problématique de recherche ainsi que la les hypothèses et une présentation de notre questionnaire qui sera bien entendu utilisée dans la réalisation de l’enquête (1) et enquête (2). Ce chapitre prendra en charge l’explication d’une pré-enquête dans laquelle nous déterminerons les moyens utilisés pour effectuer ces deux premières enquêtes, sans pour autant négliger de faire l’analyse du questionnaire(1). Le chapitre six sera consacré à l’analyse

(13)

10

réalisée sur deux périodes distinctes. La première enquête ainsi que sont analyse s’effectuera sur une période de temps qui durera 9mois (à partir du mois de novembre, jusqu’au mois de juillet 2012), la deuxième enquête s’étalera sur une durée de temps de six mois (du mois de janvier jusqu’au mois de juin 2013).

Le choix de garder le même questionnaire pour accomplir nos deux enquêtes, ne s’est pas fait d’une manière fortuite, bien au contraire, on s’est appuyé sur le fait que nous réalisons une étude longitudinale et par conséquent, pour mesurer la perception des informateurs à l’égard des représentations qu’ils peuvent avoir par rapport au FLE et vérifier l’intensité et l’évolution des ces dernières, le choix de travailler avec le même questionnaire s’est imposé comme une évidence.

Nous proposerons dans les trois derniers chapitres, une étude assez complexe et multidisciplinaire concernant la notion de représentation : le sixième chapitre sera réservé à un cadre conceptuel autour des représentations ; dans lequel une approche interdisciplinaire nous permettra de comprendre la nature de la représentation comme étant une entité à part entière, un organisme qui s’alimente à travers sa structure et son noyau central. Nous nous intéresserons dans le septième chapitre aux représentations sociales en passant par leurs définitions, évolutions, transformations, pour finir par déterminer la relation entre représentation sociale et linguistique. Le huitième chapitre, quant à lui, aura le mérite de compléter les deux premiers, en déterminant les différents phénomènes épilinguistiques qui orientent majoritairement les idées, les représentations linguistiques, les attitudes, les discours et définissent les comportements qui s’articuleront à travers des pratiques langagières.

Le dernier chapitre de notre travail se distinguera par une enquête par entretien, qui constituera un élément pertinent pour diagnostiquer l’état réel des pratiques langagières de notre échantillon. Les résultats obtenus de ces différentes enquêtes seront croisés pour arriver à trouver des réponses pertinentes à nos questionnements initiaux.

(14)

11

Chapitre I : Les origines du

multilinguisme algérien

(15)

12

Introduction

Les langues en Algérie ? Tout le monde en parle, tout monde pose les mêmes questions : quelle est la langue des Algériens, et surtout quelle est son origine ? Connaitre la langue de nos ancêtres revient à dire que nous pouvons prétendre enfin connaitre notre culture, nos traditions, notre civilisation et notre passé.

L’histoire des langues en Algérie est une histoire très mouvementée, dans le sens où les terres d’Algérie ont connu un brassage de langues qui a duré plusieurs siècles : cette histoire commence au début du IVe siècle av. J.-C. où les anciennes tribus berbères vont survivre aux différentes occupations des Phéniciens, des Vandales, des Byzantins, des Arabes, des Turcs, pour finir enfin avec les Français en 1832.

Dans le présent chapitre, nous avons décidé de faire un aperçu historique sur l’histoire des langues en Algérie. Pour essayer de comprendre l’ampleur des différentes invasions sur le climat récent des langues en Algérie. Chaque époque, chaque invasion ont permis la construction de l’édifice de ce qu’on appelle aujourd’hui « l’arabe dialectal » ou « l’algérien ».

Nous tenterons à travers ce premier chapitre de mettre en lumière, la contribution et l’influence de ces langues étrangères sur la langue des Algériens, qui sont en réalité une arme à double tranchant, dans la mesure où, elles ont participé aux changements de la langue des tribus berbères, plus encore, elles ont permis de modifier les représentations du peuple Algérien du fait que des peuples à vision différente se sont retrouvés à un moment donné à partager le même espace, les mêmes difficultés, les mêmes traditions, pour finir par adopter la même langue.

(16)

13

1- L’histoire de l’Algérie avant 1832

La préhistoire du Maghreb, nous dévoile un passé controverse, dans lequel une question importante prend place : les habitants autochtones du Maghreb sont-ils vraiment des berbérophones ? Ou est-ce qu’on parle d’un mélange de cultures conçu à travers les différentes conquêtes ? Des recherches lancées dans le domaine de l’archéologie et de l’anthropologie ont prouvé que les ProtoMéditerranéens capsiens ont fait leur apparition dans cette région depuis déjà 9000ans, et que leurs origines sont si anciennes, qu’on pourrait qualifier leurs descendants de vrais autochtones nord-africains (Benzakour, 2000 :18). Toutefois, cette hypothèse est constamment remise en question, d’ailleurs Gabriel Camp s’interroge à ce propos : « et si les berbères venaient de nulle part ? » (Camp, 1981 :20). Néanmoins, les histoires relatées par les anciens démontrent clairement que : les Berbères sont les premiers habitants du Maghreb ; ils sont arrivés du Yémen en passant par l’Éthiopie. À leur arriver au Maghreb, ils vivaient dans des grottes, tels des primitifs.

Cette manière de vivre s’est évoluée bien entendu avec le temps et l’Algérie est devenu aux alentours du XVI et XVII siècle, un état avec toutes ses composantes.

La flotte algérienne avait fait régner la terreur en Méditerranée5.

5 Source: Image de la flotte algérienne: www.lemantin.net/..../12752- letat-algerien-avant-le-colonialisme-une-verite-historique-etablie.htlm

(17)

14

L’idée selon laquelle l’Algérie était avant 1830 (date du colonialisme français), « une simple régence relevant de l’Empire ottoman est dénuée de tout fondement »6 est loin d’être la vérité. Des documents historiques étayés par des preuves existent toujours d’après le directeur des archives nationales, Abdelmadjid Chikhi. D’ailleurs, il précise lors d’un forum de la Sureté nationale (31 octobre 2013), que des centaines de conventions ont été conclues entre l’Algérie et plusieurs grands pays telles que : les États Unis, l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne, et ceci entre 1600 et 1830. À cette époque et selon M. Chikhi, « l’Algérie était le seul pays à avoir

demandé à être annexée à l’Empire ottoman de sa propre initiative, pour être associée à la

Politique ottomane régissant la Méditerranée face aux offensives menées par l’Empire byzantin contre les pays musulmans ».7 Ces révélations déterminent avec certitude l’existence d’un état Algérien avec ces composantes avant 1830, et tout ce qu’on a pu raconter à propos de l’histoire de l’Algérie par le colonialisme n’est que stratégies politiques, dont le but est non seulement, l’extermination de la population, plus encore, la destruction des fondements de t’état Algérien.

1-1-Les invasions des Phéniciens, Romains, Vandales, Byzantins et

Turcs

La langue sémitique phénicienne a été la première à entrer en contact avec les langues des tribus berbères en 1100 av.J-C. Par la suite la langue romaine envahira pratiquement tout le Maghreb (à l’exception du sud du Maroc), du IIe siècle au IVe siècle av. J-C. Néanmoins, la langue romaine va rester élitiste, d’une part parce que les Romains vont gouverner par l’intermédiaire de rois berbères, d’autre part parce que la langue romaine est concurrencée par le phénicien dans les zones urbaines et le berbère dans les zones rurales (Naffati & Queffélec, 2004 :12).

Du Ve au VIIe siècle, les Vandales (peuple germanique) puis les Byzantins (romains), occupe le Nord-Africain. Cependant, l’influence de ces deux langues sur le berbère n’a pas été significative. Camps qualifie d’ailleurs ces deux peuples de « passants sans postérité culturelle ». (Camps, 1995 :130).

6 Ibid.

(18)

15

D’après Habiba Naffati, l’Algérie de cette époque était régentée par des chefs berbères romanisés, « le latin était en passe, à l’aube du VIIe siècle, de déboucher sur la production

d’idiomes romans spécifiques ». Il parait même que la langue latine a pris le dessus sur le berbère, surtout dans les zones urbaines, sans vraiment qu’elle réussi réellement à atteindre ou à changer les principes rudimentaires de la langue berbère (Naffati & Queffélec, 2004 :12). Exemple pour illustrer cette époque, la ville de Ténès. L’histoire de cette ville commence au IVe siècle av. J-C. Cette ancienne ville a vécu et survécu aux différentes occupations des Phéniciens, des Vandales, des Byzantins, des Arabes, des Turcs, pour finir enfin avec les Français. Les Phéniciens étaient les premiers à s’installer dans la ville de Ténès vers le VIIIe siècle av. J-C. D’ailleurs, des tombeaux de cette époque existent toujours sur la cote de la ville, qui portait le nom de Cartenae ou Carthennas (la ville du bivanac en berbère).

Au IIIe siècle av. J-C, la ville est placée sous le commandement de Syphax, et délivrée par Massinissa à la fin du siècle.

En l’an 30 av. J-C, Auguste le Romain libère la ville des Vandales et s’y installe. Aujourd’hui, on trouve des vestiges qui rappellent l’existence réelle de cette époque telle que les mosaïques avec des inscriptions romaines : Caius, Optatus, Fulcinius (soldat de la 2e légion).

Entre 675 et 682, la ville est occupée par les dynasties des Rustumides, des Idrissides, des Mérinides, des Almoravides, des Almohades et les Zianides.

Par ailleurs, la construction de cette ville se fera en l’an 302, par l’intermédiaire des Andalous. La mosquée de Sidi Maiza et l’exemple de différentes constructions qui se sont faites à cette époque.

Au début du XVIe siècle av.J-C, les Turcs s’installeront en chassant les Espagnoles. La ville restera ainsi jusqu’à la colonisation française.

(19)

16

Figure 1 : Vue panoramique du vieux Ténès – Algérie8-

Figure2 : La ville de Ténès aujourd’hui9.

8 Source: Image de TENES: Paysage, http:// www. Photo-Vieux-Tenes-Algerie-jpg

(20)

17

1-2-La conquête arabo-islamique

Au VIIe siècle, précisément en 649 apr. J.-C., la conquête arabo-islamique au pays du Maghreb viendra s’ajouter aux différentes vagues de peuplement composées de Phéniciens, de Romains, de vandales et de Byzantins. La langue liturgique et la religion islamique prendront place dans les pays du Maghreb. Cependant, la résistance berbère fut vigoureuse, notamment à travers la célèbre chef berbère Kahina (mot originellement arabe qui veut dire sorcière), qui a montré beaucoup de courage et de résistance à l’invasion arabe. La mort de Kahina en 701 marquera la fin de la résistance armée berbère et la conversion de plusieurs chefs berbères à l’islam. l’Afrique du Nord est officiellement conquise en 711.

L’islamisation des tribus berbères s’annonçait relativement difficile, car de nombreuses régions montagneuses ne voulaient pas céder (cas d’Arris). Quant à l’arabisation, elle va rapidement remplacer le latin, sans vraiment arriver à prendre la place du berbère. Benzakour explique à ce sujet : « au début du IX siècle, l’arabisation reste un phénomène essentiellement citadin » (Benzakour, 2000 :22). Néanmoins, l’arrivée des nomades du sud de l’Égypte au XIe siècle accélérera le processus d'arabisation dans les zones rurales. Gabriel Camps précise que « la Berbèrie devient musulmane en moins de deux siècles alors qu’elle n’est pas encore entièrement arabisée, treize siècles après la première conquête arabe ». (Camps, 1995 :135). Cependant, Mikel de Epalza soulève que, du XIe au XVIe siècle, la langue Amazighe n’a jamais été élevée au rang de la langue « officielle », même sous le règne de dynasties berbères. Il dit à ce sujet que « des Almohades en viennent à écrire des textes religieux et historiques en berbère en ayant recours à l’écriture arabe, pour accélérer le processus d’arabisation et d’islamisation des Berbères ». (Eplaza, 1996 :168).

Le XVIIe Siècle marque un tournant décisif dans l’arabisation des tribus berbères en Algérie. Notamment avec l’arrivée des Andalous chassés d’Espagne (des Berbères totalement arabisés) (Camps, G, 1996 :18).

Abdellah Koucha précise à ce titre le tournant historique que constitue le XVIe siècle :

(21)

18

La position de second plan qu’occupe la langue berbère aujourd’hui remonte (…) à 1549, date qui marque la fin de la dernière dynastie berbère, les

Wattassides. Après cette date, le leadership berbère qui a prévalu sous les dynasties almoravides, almohade, mérinides et wattasside, a cédé la place à la suprématie arabe et à celle de la langue arabe ». (Koucha, 2000 :180).

Désormais, les transactions commerciales qui se réalisaient à travers le phénicien, le latin et le libyque se font par le biais de la langue arabe. Les Beni Hillel vont être les premières tribus qui s’installèrent à l’Est algérien et implantèrent par conséquent le parler hilalien. Le contact des Arabes avec le peuple berbère algérien n’était pas seulement linguistique, mais aussi religieux et culturel. Ce qui favorisera le développement de la civilisation arabo-musulmane dans un contexte berbérophone, et par voie de conséquence, la langue arabe se voit définitivement implanté en Algérie.

2- La période coloniale (1832-1962)

S’il fallait trouver une définition au FLE en pleine période coloniale, la réponse serait très évidente, car à cette époque le français n’était pas une langue étrangère au contraire, on parlait carrément de la langue nationale, la langue de l’école, la langue du quotidien d’une Algérie française. Ce qui nous intéressera dans ce nouveau point est de traduire le plus fidèlement possible le statut est la fonction de ce français dans la vie des Algériens à cette époque.

Plusieurs études sociolinguistiques se sont intéressées de prés ou de loin à la situation des langues en Algérie et particulièrement, la place et le statut du français au sein de cette nation. Dans un premier temps, on focalisera notre travail sur une perspective beaucoup plus historique, car on ignore ce qui s’est passé réellement avant 1830, date où l’Algérie a vu son destin basculé, on essayera de comprendre la place du français en Algérie avant cette date.

L’école algérienne avant la colonisation française, assurer un enseignement exclusivement en arabe. Les garçons apprenaient l’arabe à travers le coron (les versets), puis à un niveau plus élevé c’était le droit islamique à travers Charia. Les filles n’ouvraient pas droit à l’instruction autant que les garçons et par conséquent l’analphabétisme était une monnaie très courante à cette époque.

Durant la période coloniale, plusieurs écoles ont été créées par les Français. Seulement au début c’étaient réservées exclusivement aux Français et à leurs serviteurs (enfants de goumias), par la suite les colons ont compris que la conquête de l’Algérie ne pourra se faire

(22)

19

réellement sauf si on diminué son peuple de son identité et de sa langue et par conséquent l’acculturation sera un virage incontournable. Quelques écoles privées ont été mises en place parallèlement aux écoles coloniales, pour permettre aux Algériens de ne pas perdre leur langue. Ainsi, on a vu la création de quelques écoles en ville, la plus importante était celle de Constantine contrôlé par l’association Oulémas, elle s’inspirée du modèle public français, puisqu’elle se déployée sur trois niveaux : primaire, secondaire et supérieur. Pour les deux premiers niveaux, le problème ne se posait pas, car elles étaient assurées dans le pays. Pour les études supérieures, la tâche était plus délicate, car les heureux élus étaient contraints de rejoindre les universités théologiques de Tunisie, d’Égypte et de Syrie.

3-Le brassage entre arabe et berbère

3-1-L’arabe comme langue unique et officielle

La conquête des pays du Maghreb au 7e siècle par les invasions

arabo-musulmanes n’a pas eu l’éco escompté, c’est qu’au 11e siècle que l’arabisation linguistique et culturelle en Algérie prendra réellement place. Le berbère jusqu’à là restait la langue quasi exclusive des autochtones. La population l’utilisait pour son usage quotidien, au moment où l’arabe prenait la place de la langue de la foi et des études.

Les communautés berbères sombraient dans des luttes interminables, mais l’apport des tribus bédouines (venues des hautes Égypte) et leurs alliances aux royaumes berbères a été plus que bénéfique, dans le sens où, ils ont amené ces derniers non seulement à accepter, pacifiquement, l’arabe comme langue de foi et des études supérieures, plus encore à lui attribuer une vraie place dans le quotidien des Berbères et par conséquent de devenir ,dès le 11e siècle, la langue autochtone et authentique des Berbères Algériens.

(23)

20

Figure1 : Drapeau berbère10

Pendant, le 16e siècle (date de l’occupation turque), le berbère préservera sa place comme langue de la monarchie et des cours des Almoravides (1050-1147) et des Almohades (1147-1269), sans vraiment évoluer vers une langue écrite. Toutefois, il ne faut pas négliger l’apport du fondateur de l’Etat Almohade, Mohamed Ibn Toumert, quand il a essayé de traduire le Coran en berbère. Ces tentatives n’étaient pas vraiment fluctuantes, dans la mesure où

l’allégeance des populations aux grands empires transcendait leurs appartenances ethniques et linguistiques. Quand bien même aurait existé un sentiment national berbère- chose plus que douteuse-, l’identification entre langue et nation n’était pas à l’époque aussi naturelle qu’à l’ère moderne. (Temlali, 2006 :68).

L’alliance entre des tribus berbères et arabes était plus ou moins naturelle, chacun d’eux accepter l’autre, du moment où il pouvait lui fournir une protection contre d’autres tribus quelles soient arabes ou Berbères. Ce foisonnement était gouverné par le même empire musulman qui était souverain et par conséquent leurs luttes se réduisaient à de simples luttes de pouvoir.

Le début du 16 siècle va être marqué par l’acceptation turque, qui serait quasiment militaire. Plusieurs régions se sont opposées à cette invasion, notamment la Kabylie et par conséquent la

10 Source: www. Babelmed.net/cultura-e-societa/98-algeria/1936-petite-histoire

(24)

21

langue turque ne trouvait plus de place auprès des populations indigènes.

Ce brassage des populations berbères va même déboucher vers un mouvement de berbérisation de quelques tribus bédouines. (Temlai, Y. 2006), sans pour autant toucher à la place privilégiée de l’arabe littéraire comme étant la langue officielle du peuple berbère, ce qui lui a accordé l’avantage d’être la langue de l’élite, la langue du savoir, donnant à ses détenteurs un certain prestige social. Elle leur a aussi permis d’accéder à un certain nombre de fonctions et, de ce fait de se distinguer du reste de la population, qui elle, restait relativement unilingue, puisque n’ayant dans son répertoire que le berbère ou l’arabe dialectal.

Figure2 : La Kabylie11.

L’Algérie de cette époque était conditionnée par cette forme de diglossie, spécialement entre l’arabe classique et l’arabe dialectal : le premier était réservé à la religion et à l’acquisition du savoir tandis que le second avait comme fonction la langue du peuple et de la communication quotidienne. D’ailleurs, cette atmosphère a conditionné le climat sociopolitique algérien jusqu’à 1830 (date de la colonisation française).

11 Ibid

(25)

22

Les politiques colonialistes ont essayé délibérément une désarabisation massive au sein de l’Algérie et les statistiques de 1921 révèlent des chiffres dérisoires quant à la scolarisation des jeunes musulmans par rapport aux jeunes Européens, surtout lorsqu’on songe que les premiers étaient six fois plus nombreux que les seconds. (Kaddache, 2003 :36-37). Le colonialisme français aspirait à une déculturation massive et définitive. L’objectif était de réduire à néant la langue arabe littéraire et les écoles de langue arabe (écoles spécialement coraniques) qui ne devaient en aucun cas concurrencer les écoles françaises : « un régime spécial réglementait le fonctionnement des écoles privées musulmanes. (leur) ouverture était soumise à autorisation et le maitre devait fournir un certificat de moralité alors qu’il n’y’avait pas d’exigence de diplôme » (Kaddache, 2003 :40).

La France a tenté délibérément dès son installation sur le territoire algérien de mener une lutte contre l’arabe littéraire ; en répandant que le peuple algérien était plus ou moins analphabète et qu’elle avait pour mission de le mener vers l’acquisition d’une certaine civilisation à travers la langue française. Ces stratégies n’ont fait réellement qu’accroitre le sentiment nationaliste des Algériens qu’ils soient arabes ou berbères. D’ailleurs, l’enseignement libre de l’arabe littéraire était l’une des revendications principales des différentes fractions du mouvement national (1917-1962). Le témoignage du général français Dommas prouve avec pertinence que « […] nos rapports avec les indigènes […] ont démontré que la moyenne des individus de sexe masculin sachant lire et écrire était au moins égale à celle que les statistiques départementales ont fait connaitre pour nos campagnes ». (Turin, 2003 :42-43). Le rapport entre Français et Algériens était en réalité un lien de dominant dominé, et la politique française coloniale menée dans ce sens avait en réalité un seul objectif, celui d’écraser la langue nationale pour arriver à effacer l’identité nationale, chose qui détruira à néant chez ces derniers toutes envies de révolte.

3-2- Le berbère comme langue nationale

L’origine des luttes berbéristes pour accorder à leur langue la place qu’elle mérite dans une Algérie indépendante, remonter à bien avant l’indépendance. « Diviser pour Reigner » ce stratagème colonial n’était pas destiner seulement à diviser entre les populations algériennes,

(26)

23

il était aussi conféré aux langues algériennes (arabe (littéraire et dialectal) et berbère). Et bien que les études berbères aient fleuri sous la colonisation, néanmoins la « désarabisation » était fatale et pour l’arabe et pour le berbère.

Le colonialisme français a essayé par tous les moyens d’étouffer ce sentiment de révolte en essayant d’écraser la langue originelle du peuple algérien. Toutefois, les populations berbéristes ne voulaient pas se soumettre. Dès 1949, date symbolique pour les berbéristes, des mesures vont être prises dans le sens où un déclenchement d’une lutte interminable va s’installer, réclamant l’appropriation de la composante berbère à l’identité algérienne. Des militants du parti du peuple algérien (PPA), vont d’ailleurs définir la nation algérienne comme étant « arabo-musulmane ». Cet épisode porte le nom de la « crise berbériste de 1949 » (Temlali, 2006 :34-36).

La voix des militants berbéristes a fait profil bas jusqu’à l’indépendance, et c’est à travers la personne de Hocine Ait Ahmed, porte-parole du parti FFS (Front des Forces socialistes) que la lutte reprendra pour se révolter contre le pouvoir algérien dirigé par Ahmed Ben Bella. Les protagonistes de ce parti n’étaient pas tous kabyles, malgré cela la Kabylie était le berceau et le foyer de ce que les autorités qualifiées de « parti berbériste ». C’est dans cet endroit même qu’une prise de conscience identitaire prendra forme (1960-1970) suite à la conception jacobine de la notion –le nationalisme arabe- d’une part et, la marginalisation du berbère en réduisant son emploi aux simples conversations quotidiennes, en lui interdisant son apport à la vie publique tels que (l’enseignement, la presse écrite et orale, les administrations, les tribunaux …etc.).

Cependant, ce sentiment d’oppression linguistique était plus ressenti en Kabylie que dans les autres villes berbérophones algériennes (Bejaia, Ghardaïa, Batna capital des Aurès). Ceci dit, cela n’a pas empêché l’existence des cellules du parti unique FLN (Front de libération nationale) dans des localités kabylistes.

Dans les années soixante-dix, Hugh Roberts (sociologue spécialiste de la Kabylie, expliquera à ce propos :

[…] je peux témoigner qu’en 1975-1976 il y’avait bel et bien des cellules et du parti du FLN et de la JFLN (organisation de jeunesse du parti unique, NDLR). Je n’avais pas l’impression à l’époque que ces cellules avaient été « imposées » à une population qui leur était majoritairement réfractaire ; leurs responsables appartenaient à des familles parmi les plus respectées du village. (Hugh, 1980 :63-66).

(27)

24

Toutefois, plusieurs dates marquées par des révoltes ont pris place pour permettre enfin à la langue historique de l’Algérie de faire partie de l’identité nationale. La révolte de 1980 : provoquait par l’interdiction d’une conférence donnée par l’écrivain Algérien Mouloud Mammeri, sur la poésie berbère ancienne. 1988 : la révolte populaire d’octobre, qui s’est soldée par des centaines de morts. 1989 : ouverture par la constitution au multipartisme et par conséquent plusieurs manifestations se sont organisées entre 1989 et 1992 dans lesquelles on a compté la participation de militants berbérophones autres que les Kabyles venant des Aurès et M’Zab. 1994 : grève générale pendant une année entière des élèves et des étudiants kabyles appelée « grève du cartable ».

Figure3 : Manifestation à Alger « grève du cartable »12

L’année 1995 va être marquée par l’introduction du berbère dans les écoles publiques, et la reconnaissance dès 1996 de la berbérité comme « une des trois composantes de l’identité nationale ». Ces mobilisations ont permis essentiellement à la création de « département de langue et culture berbère » dans les universités de Tizi-Ouzou et Bejaia. Des journaux locaux,

12 Source: www. Babelmed.net/cultura-e-societa/98-algeria/1936-petite-histoire

(28)

25

ainsi que des JT étaient enfin diffusés dans les différents dialectes berbères (kabyle, chaoui,

mozabite). Néanmoins, il aurait fallu attendre la mort d’un jeune kabyle atteint par une balle d’un gendarme en 2001 pour déclencher enfin un tourbillon d’émeutes dans lequel on a compté plus de 123 morts, pour que la constitution accepte finalement en 2002 de reconnaitre à la langue berbère le statut de « langue nationale ».

(29)

26

Conclusion

La conquête des pays du Maghreb au 7e siècle par les invasions arabo-musulmanes n’a pas eu l’éco escompté, c’est qu’au 11e siècle que l’arabisation linguistique et culturelle en Algérie, prendra réellement place. Le berbère jusque là restait la langue quasi exclusive des autochtones. La population l’utilisait pour son usage quotidien, au moment où l’arabe prenait la place de la langue de la foi et des études.

L’alliance entre des tribus berbères et arabes était plus ou moins naturelle, chacun d’eux accepter l’autre, du moment où il pouvait lui fournir une protection contre d’autres tribus quelles soient Arabes ou Berbères. Ce foisonnement était gouverné par le même empire musulman qui était souverain et par conséquent leurs luttes se réduisaient à de simples combats de pouvoir.

Le début du 16 siècle va être marqué par l’acceptation turque, qui serait quasiment militaire. Plusieurs régions se sont opposées à cette invasion, notamment la Kabylie et par conséquent la langue turque ne trouvait plus de place auprès des populations indigènes.

Ce brassage des populations berbères va même déboucher vers un mouvement de berbérisation de quelques tribus bédouines, sans pour autant toucher à la place privilégiée de l’arabe littéraire comme étant la langue officielle du peuple berbère, ce qui lui a accordé l’avantage d’être la langue de l’élite, la langue du savoir, donnant à ses détenteurs un certain prestige social. Elle leur a aussi permis d’accéder à un certain nombre de fonctions et, de ce fait de se distinguer du reste de la population, qui elle, restait relativement unilingue, puisque n’ayant dans son répertoire que le berbère ou l’arabe dialectal.

Plusieurs études sociolinguistiques se sont intéressées de prés ou de loin à la situation des langues en Algérie et particulièrement, la place et le statut du français au sein de cette nation. Toutefois, l’école algérienne avant la colonisation française, assurer un enseignement exclusivement en arabe, ce qui nous amène à dire qu’avant 1830 la place et l’utilisation de la langue française étaient quasiment inexistantes, néanmoins, on dispose d’aucun document ou étude historique qui peut nous certifier ce que nous avançons.

(30)

27

Chapitre II : Les langues territoriales

et le français.

(31)

28

Introduction

La situation linguistique actuelle en Algérie n'est pas une mince affaire, officiellement l'Algérie dispose d’une situation linguistique très claire: c'est un pays qui a une seule langue officielle l' « arabe classique ».

Et pourtant une fois dans le pays, on prend conscience que le climat qui règne est un climat de déséquilibre entre la pratique linguistique, l’option politique et l’environnement instructeur et administratif qui est essentiellement francophone. La relation, le positionnement et surtout l'influence que chaque langue a sur et par rapport aux autres expliquent le conflit réel existant.

De ce fait, ce deuxième chapitre sera un résumé de la situation langagière et la place des langues territoriales ainsi que le français en Algérie et précisément dans la région de Batna. Pour répondre à ces questions, nous choisissons de les expliciter à travers quatre points différents, mais complémentaires : le premier titre récapitulera le contact des langues en Algérie et cela avant et après l’indépendance, le deuxième titre prendra en charge la définition de deux concepts clés dans notre recherche, notamment le bilinguisme et la diglossie, les deux derniers points, prendront en charge de mettre en lumière la réalité du bilinguisme français/algérien dans la région de Batna.

Toutefois, l'influence de l'arabe dialectal (algérien) révèle sa puissance et affirme qu'il est plus ancré, plus prisé, et ceci depuis plusieurs siècles. Sa force il la détient tout d'abord du fait qu'un grand nombre de locuteurs l'utilisent dans toutes les situations et dans tous les contextes. Plus encore, sa pratique a été relancée avec les nouvelles générations puisqu'ils essayent par tous les moyens de l'innover avec des nouveaux emprunts et de nouvelles tournures ce qui le rend de plus en plus puissant.

Ce pouvoir vient, bien évidemment, du fait que sa fréquence d’utilisation est dans une constante évolution. La place et le statut de l’arabe dialectal sont l’un des points importants qui vont être dévoilés à travers notre enquête lors des chapitres suivants.

(32)

29

1- Contact de langue en Algérie d’hier à aujourd’hui

La société algérienne se caractérise par un cadre communicatif permettant des échanges de type plurilingue. Le rapport société-langue existant dans notre société est traditionnellement complexe, car il contient, des éléments de cohabitation, des enjeux identitaires et politiques. (Virasolvit, 2005 :55).

Ce contact de langues semble un concept assez délicat à cerner, ce qui serait judicieux est d’arriver à le cerner par rapport à notre recherche. Pour cela nous aurons besoin de nous appuyer sur quelques définitions :

« la situation humaine dans laquelle un individu ou un groupe sont conduits à utiliser deux ou plusieurs langues. » (Dubois, Guespin, Giacomo, Marcellesi, Mevel 1973). « Deux ou plusieurs langues sont dites en contact si elles sont alternativement utilisées par les mêmes personnes. » (Garmadi, 1981 : 101-102).

La situation linguistique actuelle en Algérie n'est pas facile à définir, officiellement l'Algérie dispose d’une situation linguistique très claire: c'est un pays qui a une seule langue officielle l' « arabe classique ».

Et pourtant une fois dans le pays, on prend conscience que le climat qui règne est un climat de déséquilibre entre la pratique linguistique, l’option politique et l’environnement frontalier linguistique qui est essentiellement francophone. La relation, le positionnement et surtout l'influence que chaque langue a sur et par rapport aux autres expliquent le conflit réel existant.

L'arabe classique, " langue de la religion", sa force vient du fait que c'est la langue du livre sacré et que personne n'a le droit de contester cela, d'une part, d'autre part c'est la langue de l'école, qui ouvre la porte vers les études supérieures et le travail, son acquisition et sa maîtrise reste la clé pour la réussite. D'ailleurs, la charte de 1976 et celle de 1986 s'accordent sur le fait que "la langue arabe est un élément essentiel de l'identité culturelle du peuple algérien".

Toutefois, l'influence de l'arabe dialectal sur cette langue révèle sa puissance et affirme qu'elle est plus ancrée, plus prisée, et ceci depuis plusieurs siècles. Sa force elle la détient tout d'abord du fait qu'un grand nombre de locuteurs l'utilisent dans toutes les situations et dans tous les contextes. Plus encore, sa pratique a été relancée avec les nouvelles générations puisqu'ils essayent par tous les moyens de l'innover avec des nouveaux emprunts et de nouvelles tournures ce qui la rend de plus en plus meilleure a pratiqué. Cependant, les

(33)

30

dirigeants de ce pays ne partagent pas cet avis avec la population, pour eux il n’y a pas de place dans ce pays que pour une seule langue au détriment, voire au mépris des langues réellement pratiquées telles que l'arabe dialectal, le berbère et le français. D'ailleurs, les résultats scolaires et le niveau de nos apprenants son la preuve vivante de cette réalité amère, celle qui oblige nos enfants d'être confronté dès leur jeune âge à des langues différentes sur le plan syntaxique et morphologique et qui les pousse par la suite à faire des interférences et dans la majorité des cas tomber dans l'erreur.

Le français est certes une langue étrangère, mais qui occupe incontestablement une place très importante dans le pays. Le premier facteur incontournable qui a permis la diffusion de cette langue est sûrement la colonisation qui a duré plus de cent ans. D'ailleurs, toute la population intellectuelle existante après l'indépendance ne maîtriser que cette langue qui est enfin de compte pas si étrangère que ça, car à cette époque toutes les études se faisaient uniquement avec cette langue. La quasi-totalité des enseignements supérieurs se fait jusqu'à aujourd'hui avec et à travers cette langue, mis à part quelques filières telles que les sciences sociales, droit, chariaa…etc. Le mérite revient sans doute aussi aux médias: la presse orale et écrite qui a été un terrain propice permettant à cette langue d'être omniprésente dans le quotidien des Algériens. Sans oublier pour autant que cette langue est ancrée dans notre quotidien, on la pratique correctement ou non la n'est la question, puisque des études sociolinguistiques du parler Algériens ont démontré avec certitude que le français ne peut être considéré en tant que langue étrangère pour les Algériens, on ne peut que parler d'une langue seconde et encore cela varie d'une région à une autre.

La réalité est révélatrice, elle dévoile ce que chacun de nous ressent sans vraiment l'admettre ; ce lien affectif qui nous rattache à cette langue et qui nous pousse à ce poser des questions 49 ans après l'indépendance: qu'elle est le vrai statut du français dans notre pays? Le berbère, langue des autochtones, reste sûrement la langue des ancêtres, la langue native des Algériens. Cette langue a fait longtemps partie de l'identité des groupes tels que les communautés chaouis, kabyles et mozabites, elle a même contribué à la création de l'arabe dialectal ce qui s'est retourné contre elle vu que cette dernière n'a pas arrêté de gagné du terrain, car ce qui permet avant tout à une langue de vivre et de s'épanouir reste indubitablement sa pratique au quotidien.

Désormais, elle se retrouve menacer non seulement par l'arabe dialectal qui ne cesse de se propager au cœur même des zones berbérophones (dans quelques régions des Aurès la

(34)

31

pratique de cette langue se réduit au néant), mais aussi à cause du statut important de l'arabe moderne dans le domaine de l'enseignement. Néanmoins, les adeptes de cette langue n’ont pas cessé de doubler d'effort pour permettre à leur langue d'avoir la place et le statut qu'elle mérite; car elle fait partie de l'identité de ces groupes et dans quelques régions elle constitue le groupe. D’ailleurs en 1980, les adhérents ont fini par permettre à leur langue, d'être reconnu officiellement, et à l'inscrire dans le lien politique, mieux encore, elle va avoir enfin le statut en tant que langue nationale et officielle.

2- Rappel théorique: bilinguisme et diglossie

2-1-Le bilinguisme

Le bilinguisme est la coexistence de deux langues différentes sur le même terrain. Néanmoins, la mobilité des individus et la multiplication des moyens de communication, ont rendu le bilinguisme comme étant un phénomène qui pose problème. Ces difficultés découlent tout d'abord, du fait qu'il y a bien plus de langue au monde qu'il n'y a de pays; mais encore parce que ces langues sont en contact avec les quelques grandes langues internationales.

Ainsi on peut distinguer deux bilinguismes importants: le bilinguisme de l’individu et le bilinguisme de l’état.13

- « Le bilinguisme de l'individu se définit comme la mise en présence de deux langues qui provoquent un ensemble d’interférences linguistiques, psychologiques et sociologiques, susceptibles de déterminer un conflit de langage et donc d’identité ». (Van Overbeke, 1972 :113).

- « Il s’agit de l’usage alternatif de deux idiomes que le sujet parlant emploie tour à tour pour les besoins de son expression ».14

- « On peut classifier un locuteur comme un bilingue, si sa compétence ne nous permet pas de le distinguer des locuteurs natifs. En d’autres termes, il s’agit de la compétence de locuteur natif dans deux langues ».15

- « Le bilinguisme est aussi l’emploi actif et passif direct de deux langues d'une manière parfaite par un locuteur. En plus, il implique qu’il s’agit de deux

13 http://lesla.univ-lyon2.fr/IMG/pdf/doc-609.pdf (le bilinguisme: perspectives psychologie, sociolinguistique et sociopolitique

14 Ibid.

(35)

32

langues de statut identique ». (Van Overbeck, 1972 :117-118).

- « Un individu bilingue a l’aptitude, facultative ou indispensable, de communiquer avec les interlocuteurs de deux mondes (communauté et/ou régions) allophones, au moyen de deux idiomes présentant un taux de différences linguistiques tel que la communication entre les deux en soit affectée ou même exclue ». (Van Overbeck, 1972 : 129).

- « Les personnes authentiquement bilingues sont également imprégnées des deux cultures indifféremment et dans tous les domaines. Elles apprennent deux langues comme langues maternelles sans enseignement conventionnel ».16

On peut citer deux pays où le bilinguisme est un phénomène apparent: la Belgique avec ces deux langues le flamand pour les bruxellois et le français, comme on peut aussi parler du Québec avec ses deux langues: le français et l'anglais. « Un pays où l’usage conjoint est restreint à un certain nombre de personnes ne peut pas être appelé bilingue ». (Van Overbeck, 1972 :120).

2-1-1- Des types spéciaux du bilinguisme

Il y a différents types de bilinguisme à distinguer17 :

 En ce qui concerne le « bilinguisme idéal », la maîtrise des deux langues est parfaite.

 Si le bilinguisme est atteint avant la scolarité on l’appelle « précoce ».

 Concernant le « bilinguisme simultané » l’acquisition s’est faite en même temps dans les deux langues de sorte que les deux langues sont présentes dans l’univers qui entoure l’enfant, par exemple la famille ou les amis.

1) Dans le cas du bilinguisme « consécutif », l’enfant acquiert d’abord une langue puis une autre. Il s’agit ici d’un enfant issu de l’immigration ou des personnes qui déménagent dans un autre pays.

2) Il y a aussi le phénomène des différences fondamentales entre les langues impliquées qu’il ne faut pas négliger. Un bilinguisme franco-italien ou franco-espagnol se caractérisera tout autrement qu’un bilinguisme franco-allemand ou franco-anglais quant aux interférences et aux emprunts linguistiques. (Mattion, / Zaiane, 1978 :146). Encore là, il s'agit de langue apparentement lié; si on pouvait comparer ces langues avec l'arabe (moderne ou dialectal)

16 http://fr.wikipedia.org/wiki/Bilinguisme

(36)

33

comme le cas des pays du Maghreb. Le problème du bilinguisme s'avérera plus grand et plus compliquer :

 On parle du « bilinguisme soustractif » lorsqu’une des langues n’est pas considérée au même niveau que l’autre. Par conséquent, il y a une compétence limitée dans une des deux langues.

 On peut distinguer le bilinguisme actif et passif. Quand on parle du bilinguisme Actif il s’agit de la production où autrement dit du fait de parler deux langues de façon active. Contrairement à cela le bilinguisme passif se réfère à la réception de deux langues. (Van Ovebek, M., 1972 :129).

2-1-2-L’éducation bilingue

Le contexte le plus approprié pour une meilleure éducation bilingue reste incontestablement l'école, car elle est le milieu d’acquisition fondamental de la langue. En plus, elle fonctionne comme une instance de légitimation où on apprend la norme standard de la deuxième langue. (Dabène, L. 1984)

L’âge de l’apprentissage des langues joue un très grand rôle face au vrai bilinguisme.

Les facultés pour un vrai bilinguisme commencent à régresser dès l’âge de 3-5 ans lorsque l’enfant n’est exposé qu’à une seule langue.

À l’âge de 7 à 12 ans, la perte est irréversible et en plus il éprouve une peur de l’erreur envers l’apprentissage d’une langue.18

Par conséquent, il est difficile de parler de vrai bilinguisme pour un adolescent qui apprend une langue. Il existe certains linguistes qui plaident pour la « définition

maximale »19 du bilinguisme qui signifie que les vrais bilingues sont capables de s’exprimer aussi bien dans une langue que dans l’autre et ont une connaissance identique des deux langues.

D’autres linguistes considèrent les choses autrement. Ils pensent qu’une personne peut être considérée comme bilingue du moment où elle possède une compétence minimale dans une des quatre facultés (écrire, comprendre, lire, parler une langue).

En conclusion, il est évident qu’il n’y a pas une définition stricte et simple du bilinguisme et que les définitions des linguistes sont très distinctes concernant les aptitudes pour le « vrai » bilinguisme. Comme conséquence, il en résulte une « définition maximale » et une « définition minimale ».

18 http://fr.wikipedia.org/wiki/Bilinguisme

Références

Documents relatifs

Finally, we have generated r-band luminosity distributions and best-fitting luminosity functions from our population of galaxies us- ing nine different aperture definitions:

The larger sizes of the cavity of the different arrangements compared to the typical tpt, bpe and porphyrin-based spacer ligands, may allow a wider range of molecules

L'intérêt du propos des auteurs est multiple: d'abord, ils offrent une synthèse raisonnée des efforts consentis par l'institution scolaire romande en matière de ressources

Our aim is to derive the original notion of innocent strat- egy together with its basic properties from structure on a primitive category  of games.. We do not

« L’icône renvoie à la classe de signes qui fonctionnent par similarité et analogie, c’est un signe dont le signifiant a une relation de similarité avec ce qu'il représente

Dans le contexte scolaire, la réparation peut être thématisée par l'élève (comme dans l'exemple (2)) ou par l'enseignant-e, qui la gère seul-e ou fait appel aux compétences de

Cette répartition fonctionnelle des codes précités ,imposée parfois par la politique linguistique de l’état, comme c’est le cas de la langue arabe classique

4 - Fourth chapter: Active participation and group work during this three days (and eventually after them). Some general information.. LIST OF CONTENT: CHAPTERS COMPOSING