HAL Id: hal-00890769
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00890769
Submitted on 1 Jan 1989
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of
sci-entific research documents, whether they are
pub-lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destinée au dépôt et à la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
émanant des établissements d’enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires
publics ou privés.
Analyse pollinique des miels de l’Ontario, Canada
M.J. Feller-Demalsy, J. Parent
To cite this version:
Article
de recherche
Analyse pollinique
des miels de
l’Ontario,
Canada
M.J.
Feller-Demalsy
J. Parent
Université du Québec à Rimouski, 300, allée des Ursulines, Rimouski, OC, Canada, G5L 3A1 1
(reçu
le 3-7-1987,accepté
le22-10-1988)
Résumé — L’étude a été menée sur 17 miels récoltés pour la
plupart
en 1983 et provenant du sudde l’Ontario
(Canada)
où est concentrée l’activitéapicole.
Les résultats révèlent six taxonscaracté-ristiques
des miels de cetterégion :
Lotus comiculatus(lotier comiculé),
Trifoliumhybridum
l T. repens(trèfle hybride
/ trèfleblanc),
Melilotus(mélilot),
Salix (saule), Tüfolium pratense(trèfle rouge)
et le typeSolidago (verge
d’or et aster)présents
dansplus
de 80% des échantillons. La moitié desmiels sont unifloraux avec deux types dominants : lofler et trèfle. Un miel de tilleul
(Tilia)
a été relevémais sa
production paraît sporadique.
Les indicateurs de miellat sont réduits. Descaractéristiques
locales ont été décelées.
miel -
analyse pollinique
- CanadaSummary —
Pollenanalysis
ofhoneys
from Ontario, Canada. Thisstudy
was carried out on 17 7samples
ofhoney
from the south of theprovince
of Ontario, Canada, whereapiculture
isconcentra-ted. Most of the
samples
were collected in 1983(Fig. 1).
).
Most of the
honeys sampled
had a moderate number ofpollen grainsll0 g
ofhoney.
Pollenana-lysis
showed 60pollen
forms, of which 50 came from melliferous and 10 from non-melliferousplants (Tables
1, 11 and111).
The number ofpollen
types inhoneys encompassed
alarge
range of classes from 6-10 to 31-35 forms(Fig.
2). The average number ofpollen
types per honey was 21,higher
than inhoneys
from the Prairieprovinces
and from Quebec, Canada,probably
because of the southern situation of this part of Ontario.Six
pollen
forms present in 80 % and more of thesamples
are characteristic of thisregion :
Lotus,Trifolium
hybridum
/ T. repens, Melilotus, Salix, Trifolium pratense and theSolidago
type. Half of thehoney samples
were unifloral (> 45%pollen
of one taxon insample,
cf. Louveaux et al.,1978).
Thepredominance
of Lotus and of Trifoliumhybridum
/ T. repens were the most numerous(Table IV).
Theunique predominance
of Brassicaceae(others)
seems to be fortuitious. One case ofhoney
from Tilia, taxon, of which the
pollen
isnormally under-represented,
was shown. This wascon5r-med
by
the numberof grains
/ 10 g of honey(Table V).
Among
the veryfrequent pollen types (> 50%),
besides Lotus and Trifoliumhybridum
I T. repens,Melilotus and the
Solidago
type fall in the class ofsecondary pollen (16-45°
/
)
(Table IV);
Salix, Trifo-lium pratense, the fruit frees, Rubus, Rhustyphina
and the Rosaceae(folded)
enter into the class ofimportant
minorpollens (3-15%).
Honeys
of Trifoliumhybridum
/ T. repens were collectedthroughout
southern Ontario while thehoneys
of Lotus seemed to be characteristic of the westem part of thisregion.
Thepollen
of Echiumvulgare
seemed to be characteristic of the easternregion;
thepollens
of Viburnum,Lythrum
salicaria and Cornus were veryfrequent (> 50!°)
inhoneys
from theterritory adjacent
to Lake Ontario and toSt-Lawrence River to the Ottawa River
(Table
VI). Pollens of non-melliferousplants
were moreIn floral
composition,
thehoneys
from Ontario were close tohoneys
from the west of Quebecand of some
honeys
from the eastern Manitoba, Canada. Lotus comiculatuspollen
waspreviously
unreported
as a characteristic component ofhoney.
honey —
pollen analysis
- CanadaZusammenfassung — Pollenanalyse
vonHonigen
aus Ontarlo, Kanada. DieAnalyse
wurde an17 Proben aus dem Süden der Provinz Ontario, wo die
Bienenhaltung
konzentriert ist,durchgeführt.
Die meisten Proben wurden im Jahr 1983
gesammelt (Abb. 1).
).
Die Mehrzahl der
Honigproben
hatte einemittelmäßige
Anzahl an Pollenkömem pro 10 gHonig.
Die
Pollenanalyse ergab
60 verschiedene Pollenformen, von denen 50 vonhonigliefemden
Pflan-zen stammen und 10 von Pflanzen, die keinenHonig
liefem(Tab.
I, 11 und111).
Die Anzahl anPol-lentypen
in denHonigen
variierte über einegroße
Anzahl von Klassen(6-10
bis 30-35Formen/Honig) (Abb. 2).
Die durchschnittliche Anzahl vonPollentypenlHonig lag
bei 21, also noberals in den
Honigen
der Prärie-Provinzen und von Quebec, wahrscheinlich wegen der südlichenLage
dieses Teils von Ontario.Sechs Pollenformen, die in 80°l und mehr der Proben vorhanden waren, sind charakteristisch
für die
Region :
Lotus, Trifoliumhybridum
/ T. repens, Melilotus, Salix, Trifolium pratense und derSolidago Typ.
Etwa die Hältte der Proben war unifloral(>
45% Pollen eines Taxons in derProbe).
Die Vorherrschatt von Lotus und Trifolium
hybridum
/ T. repens war amhäufigsten (Tab. IV).
Dieeinmalige
Vorherrschatt von Brassicaceen(andere)
scheint reinzufällig
zu sein. Ein Fall vonLin-denhonig (Tilia),
bei dem normalerweise der Pollenunterrepäsentiert
ist, konntenachgewiesen
werden. Die Anzahl der Pollenkömem pro 10 g
Honig bestätigte
dieseUnterrepräsenderung
(Tab. V).
Neben den sehr
häufigen Pollentypen (> 50°/)
wie Lotus und Tr’rfoliumhybridum
/ T repens, fal-len Melilotus und derSolidago-Typ
in die Klasse desBegleitpollens (16-45%) (Tab. IV);
Salix, Trifo-lium pratense, die Obstbäume, Rubus, Rhustyphina
und die Rosaceen(gefaltet)
sind in der Klasse vonwichtigen Einzelpollen (1-15%)
zu finden. ,Honige
von Trifoliumhybridum
/ T. repens wurden im ganzen Südenvon
Ontario, Kanada,gefunden,
dieLotus-Honige
scheinen charakteristisch für den westlichen Teil derRegion
zu sein. Pollen von Echiumvulgare
sind für dieOstregion charakteristisch,
Pollen von Vibumum,Lythrum
salicaria und Comus wurden
häufig
(>50%)
inHonigen
ausdem
Gebiet zwischen Ontario-See und den Flüssen Sankt Lorenz und Ottawagefunden (Tab. VI).
Pollen von Pflanzen, die keinen
Honig
liefern, wurdenhäufiger
inHonigen
aus Ontario als inHonigen
der Prärie-Provinzengefunden.
Die florale
Komposition
derHonige
aus Ontario, Kanada, war ähnlich der vonHonigen
aus dem Westen von Quebec und aus Ost-Manitoba, Kanada. AlsHauptcharakteristikum
ist der Pollen vonLotus corniculatus anzusehen, worauf
bis jetzt
nochnicht hingewiesen
wurde.Honfg - Pollenanalyse
- KanadaIntroduction
Les miels de l’Ontario ont fait
l’objet
de peu d’étudesquant
àl’analyse
microsco-pique
des sédiments. Louveaux(1966)
aeffectué
l’analyse
pollinique
de 6 miels decette
province
dans une étude de 40 échantillons canadiens. Adams et al.(1979
et1981)
fournissentl’analyse
polli-nique
de 7 miels de larégion
deGuelph
dans le cadre d’une étude des nectarsrécoltés par les abeilles. Austin
(1958)
asélectionné,
en vued’analyse
chimique,
3 mielscaractéristiques
de l’Ontario dont l’identification des sources florales a été effectuée paranalyse pollinique
ou par l’observation des sources florales sur le terrain. Desrenseignements
sur lesfournis par Townsend et Burke
(1952),
Jamieson(1958),
Pellet(1977)
etRamsay
(1987).
L’activité
apicole
de l’Ontario estconcentrée dans le sud de la
province.
Partiellement encadrée par les GrandsLacs,
cetterégion
s’étend entre les 42eet46
e
degrés
de latitude Nord. Possédant les terres lesplus
fertiles del’Ontario,
elle en est aussi laprincipale
région agricole
avec les neuf dixièmes de
l’agriculture
(Benton,
1968).
Sa moitiéOuest,
laplus
propice
à cetteactivité,
permet
des cul-turesspécialisées
diverses;
dans sa moi-tiéEst,
moinsfavorable,
l’exploitation
agri-cole est surtout consacrée àl’élevage
du bétail(Simpson-Lewis
etal.,
1980).
Le rendement par ruche en Ontario se situeprès
de la moyenne deproduction
du Canada(Statistique
Canada, 1984)
comme l’avait
déjà
évalué Crane(1966).
Cette étude vise à définir lacomposi-tion
pollinique
des miels de l’Ontario. Cettepublication
est la sixième d’une série serapportant
àl’analyse pollinique
des miels du Canada.Matériel et Méthodes
L’échantillonnage
L’étude porte sur 17 miels dont 10 nous sont
parvenus par l’intermédiaire de la direction de
la section
apicole
du ministère del’Agriculture
de l’Ontario maisenvoyés
directement par lesapiculteurs qui
ont reçu en retourfanalyse
pol-linique
de leurproduit.
Un échantillon nous a été fourni par l’intermédiaire du «Laboratoired’expertise
etd’analyse
alimentaire du ministè-re del’Agriculture
des Pêcheries et defAlimen-tation du Québec.» Six miels ont été achetés sur
place.
Ces échantillonsproviennent
du sudde la
province.
Lamajorité
des miels ont été récoltés en 1983 maisquelques-uns
provien-nent des années 1979
(n°
264 et492),
1980(n°
13, 14 et 15) et 1982(n°
328). LaFigure
1donne la liste des lieux de
production
deséchantillons et leur localisation
géographique.
Les sites de
production
ont été localisés avecprécision grâce
auRépertoire géographique
duCanada
(Comité
permanent canadien desnoms
géographiques, 1974). L’échantillonnage
a été effectuépendant
l’extraction du mielqui,
au Canada, est faite parcentrifugation.
Préparation
du matérielLes méthodes de
préparation
du matériel, les méthodesd’analyse
et le traitement desrésul-tats ont été décrits dans la
première
d’une série depublications
sur les miels canadiens(Feller-Demalsy,
1979).
Desprécisions
etquelques
modifications ont étéapportées
ultérieurement(Feller-Demalsy
et aL, 1987,a) :
les dasses d’abondance despollens
dans les miels(CAP-10), c’est-à-dire le nombre de
grains
contenusdans 10 g de miel, ont été déterminées avant le
montage du sédiment
centrifugé
dans laglycé-rine-gélatine
au moyen d’unhémacytomètre
(Neubauer
Ultra Plan LiteS/P);
l’identification despollens
a été effectuée augrossissement
de 1250X sur 300grains
deplantes
mellifères;les
pollens
deplantes
non mellifères ainsi que les indicateurs de miellat ont étécomptés
séparément.
La
fréquence
de distribution despollens
a été déterminée suivant le nombre de mielsdans
lesquels
les différents taxons sontrelevés : «très
fréquent» (> 50!°), «fréquent»
(20-50%),
«peufréquent» (10-20%)
et «rare»(< 10%).
Les classes defréquence
despollens
dans les miels ont été
distinguées
suivant les recommandations de Louveaux et aL (1978).La
présence
d’un«pollen
dominant» dans unmiel permet, dans la
plupart
des cas, de le considérer comme miel «unifloral». S’il n’y a pas depollen
dominant, le miel est considéré comme «toutes fleurs».Identification des taxons
L’identification des
pollens
a été effectuée auplus proche
taxonpossible. Le
terme «type»est utilisé pour
indiquer
tous les genres ouespèces représentés
par le même typemor-phologique.
Les types utilisés sont ceux deMoore et Webb
(1978)
avec uneexception :
ladénomination type Anthemis est
remplacée
parChrysanthemum
leucanthemumqui
est dumême type mais est
plus fréquent
dans lesrégions
étudiées.L’expression
cf.(confer)
estutilisée
lorsqu’il
y a unegrande
similaritémor-phologique
sans identification certaine(Birks,
1973).
Le terme autres est utilisé pourdésigner
groupes
systématiques :
lesespèces
deBras-sicaceae autres que Brassica kaber; des
espèces
de Vicia autres que Vicia cracca etVicia faba; des
espèces
de Acer autres queAcer
spicatum,
Acer rubrum, Acer saccharum,Acer
pensylvanicum
et Acer saccharinum; desespèces
de Rosaceae autres que Rubus, les arbres fruitiers,Spiraea, Fragaria,
Pofentilla,Sanguisorba
canadensis.Certains
pollens
de Rosaceae n’ont pu êtreidentifiés avec certitude par suite des
replis
de l’exine. Ils’agit probablement
d’arbres fruitiers ou de Rubus. L’identification despollens
aprin-cipalement
été’ effectuéed’après
la colllttiondes
pollens
de référence du laboratoire demélissopalynologie
de l’Université du Québec àRimouski. Cette collection a été enrichie pour
cette étude à
partir
despécimens
d’herbier etde
plantes
récoltées sur le terrain.Résultats
Les nombres de
grains
par 10 g de miel(CAP-10)
varient de pauvres(<
20000)
à riches(100 000
à 500 000grains).
Toute-fois,
leplus grand
nombre de miels(64,7%)
ont un CAP-10 moyen(20
000-100 000
grains);
17,7%
des miels sontpauvres en
grains
et unpourcentage
Le Tableau 1 donne le
spectre
polli-nique
des miels : 60 formes y sont identi-fiées dont 50 deplantes mellifères
et 10 0 deplantes
non mellifères. Le nombre moyen des formespolliniques
par miel(plantes
non mellifèresincluses)
s’élève à21. Les nombres de formes
polliniques
dans les miels se situent dans unelarge
gamme decatégories,
de 6-10 formes à31-35 formes avec un maximum d’échan-tillons
possédant
de 16 à 25 formes(Fig.
2).
Le Tableau Ilexprime
la «fré-quence de distribution» des taxons dans les miels de l’Ontario. Parmi les taxonsmellifères,
la classe despollens
trèsfré-quents
(>
50%)
comprend
12 taxons, celle despollens
fréquents (20-50%)
renferme 18taxons;
lespollens
peufréquents
(10-20%)
comprennent
10 taxons et lespol-lens rares
(< 10%),
11 taxons. Parmi lestaxons non mellifères
(Tabl. III),
3types
polliniques
sontfréquents,
3 formespolli-niques
sont peufréquentes
et 4 rares. Dans le TableauIV,
les formespolliniques
abondantes dans les miels sontclassées
par ordre de
fréquence
décroissante.Toutes,
saufTilia,
appartiennent
à la clas-se despollens
trèsfréquents (>
50%).
Trois taxonsatteignent
la classe depol-lens dominants
(>
45% dupollen
d’un même taxon dans unmiel) :
Lotus,
Trifo-liumhybridum
/ T. repens et lesBrassica-ceae
(autres).
Le Tableau V donne leCAP-10 des miels unifloraux relevés. Il
est à noter que le miel de Tlia est norma-lement
sous-représenté
aupoint
de vuepollinique (Louveaux
etal.,
1978).
Les indicateurs de miellat sont réduits : 50% des miels en renferment peu(nombre
d’indicateurs de miellat/nombre de
pollens
ou IM/P =
0,10-1,49)
et 50% très peu(IM/P
<0,09) (Tableau 1).
Discussion et conclusion
Les
principales
sources de miel dans le sud de l’Ontario sont : Lotus et Trifoliumhybridum
/ T. repens dont les dominancespolliniques
sont lesplus
nombreuses. Cesont aussi les
plus
caractéristiques
car leurspollens
sontprésents
dans tous les mielsanalysés.
Les Brassicaceae(autres),
dont un seul cas de dominance aété
observé,
y sont moinscaractéristiques
car aucun cas depollen
d’accompagne-ment n’a été relevé et la
fréquence
de ce taxon n’atteint que64,7%
des échan-tillons. L’abondance dans les miels desautres
pollens
trèsfréquents (> 50%)
estvariable : ceux de Metilotus et du
type
Solidago
entrent dans la classe despol-lens
d’accompagnement,
ceux deSalix,
Trifolium
pratense,
arbresfruitiers,
Rubus,
Rhustyphina
et Rosaceae(repliées)
dans la classe despollens
iso-lésimportants
et ceux de Brassica kaberrestent dans la classe des
pollens
isolésrares. Par
ailleurs,
une formepollinique
peufréquente,
r
l
ia,
atteint la classe despollens
d’accompagnement.
Un peu moins de la moitié des miels
sont unifloraux
(8
sur 17 ou47%),
lesautres
(53%)
étant des miels «toutesfleurs»,
c’est-à-dire sans dominancehybridum
/ T. repens, Melilotus et dutype
Solidago.
Dans un cas Tlias’ajoute
à Lotus et à Trifoliumhybridum
/ T. repens. Cemiel,
où lepollen
de Tilia atteint 22% despollens présents,
peut
être considérécomme miel de tilleul car ces
pollens
sontnormalement
sous-représentés
par Demianovicz
(1964)
pour les miels de ce genre. Laproduction
de nectar par cetteplante
estirrégulière
et occasionnel-le mais trèsimportante lorsqu’elle
a lieu(Townsend
etBurke, 1952; Jamieson,
1958; Pellet,
1977).
Cecipermet
d’expli-quer la rareté de ce taxonprésent
dans 2miels
seulement,
bien que Tilia america-na soit assezfréquent
en Ontario sur des terrains boisés et lelong
de clôtures(Townsend
etBurke,
1952).
Il est une desespèces
importantes
à bois dur des forêts de feuillus du sud de l’Ontario(Ramsay,
1987).
Pellet(1977)
considère le tilleul comme une sourceimportante
de nectar.Austin
(1958)
et Louveaux(1966)
leconsidèrent comme
caractéristique
des miels de l’Ontario.Les miels de Lotus de notre
échan-tillonnage (Tableau V)
renferment un CAP-10 de 18 611 à 69 160grains,
teneurs moyennesqui
concordent avec celles relevées par Maurizio et Louveaux(1965)
pour des miels de lotierd’Europe.
L’analyse
de 7 miels ontariens effectuée par Adams et al.(1979
et1981)
etprove-nant de la
région
deGuelph
n’a mis en évidence pour ce taxon que des valeurséquivalant
à des«pollens
d’accompagne-ment». Notre étude met donc en évidence pour la
première
fois laprésence
de miel de Lotus en Ontario. Elle confirme aussil’importance
que Adams et al.(1979
et1981)
ont accordé à ce taxon comme source de nectar enjuillet-août
en Onta-rio. Ils’agit
sans aucun doute de Lotus corniculatus dont la culture et celle deMedicago
sativa ontremplacé
celles de Trifoliumhybridum
et de Melilotusdepuis
une
cinquantaine
d’années(Crane, 1966).
On alongtemps
mis en doute la valeur mellifère de Lotus corniculatus en Ontario(Adams
etal.,
1979),
aussi cetteplante
n’a-t-elle été mentionnée
qu’exceptionnel-lement
parmi
lesplantes
mellifères recom-mandées pourl’apiculture
dans cette pro-vince(Jamieson,
1958;
Ramsay, 1987).
Le CAP-10 des miels de Trifolium
hybridum
/ T. repens de notre échantillon-nagequi
se classe dans lescatégories
àteneurs
polliniques
moyennes et riches varie de 34 444 à 109 166grains.
Ces valeurs sont doncproches
etdépassent
peu les données fournies par Maurizio et
Louveaux
(1965)
de 27 000 à 90 000grains/10
g de miel. Trifoliumhybridum
/ T. repens, considéré comme une desJamieson,
1958;
Townsend etBurke,
1952),
figure
comme miel unifloral dans lesanalyses
de Louveaux(1966).
Nos résultats confirment son rôleprédominant
dans les miels de l’Ontario.Les miels de Lotus comiculatus n’ont été relevés que dans l’ouest de la
région
et en
paraissent
caractéristiques,
tandis que des miels de Trifoliumhybridum
/ T. repens ont été identifiés sur tout le terri-toire(Tableau IV).
Le miel de Brassicaceae
(autres)
de cetéchantillonnage
est riche enpollen
(CAP-10 *
151944);
ceci concorde avec les données de la littérature(Maurizio,
1958)
et ils’agit
certainement de miel de colza connu pour sa richesse enpollen.
Ce cas isolé de miel de Brassicaceae
(autres),
relevé dans le centre de larégion,
peut
être considéré comme fortuit car aucun cas depollen
d’accompagne-ment de ce taxon n’a été observé dans l’ensemble des échantillons. Aucune mention de ce taxon n’est faite pour
l’On-tario par les auteurs. Melilotus est cité par
Pellet
(1977)
comme source mineure de miel mais est considéré comme sourcede
surplus
par Townsend et Burke(1952),
Jamieson(1958)
et Austin(1958).
Lacul-ture du mélilot
n’ayant
plus l’importance
d’autrefois(Ramsay, 1987),
il est normal que ce taxon n’a que peu contribué à laproduction
des miels de notre échantillon-nage. Si sonpollen
estprésent
dans presque tous leséchantillons,
il n’atteint une certaine abondance que dans 2 cas commepollen d’accompagnement.
Soli-dago
et Asterreprésentés
par letype
Solidago
sont recommandés par Pellet(1977)
comme sources de miel de fin de saison pour cetteprovince.
Townsend etBurke
(1952)
les considèrent commeplantes
mineures et Jamieson(1958)
ne les cite pas. Leurpollen
nefigure
qu’ex-ceptionnellement
dans lesanalyses
polli-niques
de Louveaux(1966).
Il estcepen-dant très
fréquent
dans notreéchantillonnage
et atteint la classe depol-len
d’accompagnement
dans 5 cas. Cetaxon semble donc
apporter
uneparticipa-tion valable aux miels de l’Ontario.
Parmi les
pollens
isolés(<
16% du même taxon dans unmiel),
Echium vul-gare estcaractéristique
des miels de l’est car sonpollen
est absent des autres miels de larégion.
Pellet(1977)
le cite comme source mineure de miel. Townsend etBurke
(1952)
considèrentcependant
Echiumvulgare
commeplante
mellifère localementimportante
etRamsay (1987)
comme source
importante
de nectar dans la vallée del’Outaouais,
ce que confirmenotre étude. Les
pollens
deViburnum,
deLythrum
salicaria et deCornus,
nonrap-portés
dans lalittérature,
sont trèsfré-quents
(>
50% deséchantillons)
dans les miels du centre et del’est,
dans des terri-toireslimitrophes
dulac
Ontario et du fleuve Saint-Laurentjusqu’à
la Rivière des Outaouais. Pellet(1977)
cite comme autresource
importante
de nectar, le sarrasin dont lepollen
a été relevé dans 7 miels denotre
échantillonnage
mais enquantité
très faible depollen
isolé rare. Selon Townsend et Burke(1952)
et Jamieson(1958),
cetteplante
est cultivéelocale-ment en Ontario et
peut
y être source de miel. Parmi les sources mineures de miel citées par Pellet(1977), l’eupatoire
(Eupatorium)
qui appartient
autype
Soli-dago
pourrait figurer
dans notreéchan-tillonnage,
le chardon deschamps
(Cir-sium
arvense)
n’a été relevé que très rarement etl’asclépiade
(Asclepias
syria-ca),
qui
est trèsfréquente
dans cetterégion,
nepeut
être décelée directement paranalyse pollinique
parce que lepollen
de cetteplante
restegroupé
enpollinies.
Le CAP-10 très bas deplusieurs
miels révèle lapossibilité
del’apport
du nectaret les arbres fruitiers
(Pellet,
1976;
Town-send etBurke,
1952)
ont été observés dans notre relevé.Le nombre moyen de formes
polli-niques
par miel(21)
estplus
élevé dans le sud de l’Ontario que dans les miels desprovinces
voisines
(15
au Québec -Fel-ler-Demalsy,
1983; en moyenne 9 dans lesprovinces
des Prairies - Feller-Demal-sy etal., 1987,
a etb).
Uneplus
grande
diversité de lavégétation
due à la situa-tionplus
méridionale de cetterégion
en
est
probablement
la cause. Des observa-tions similaires ontdéjà
été faites parLieux
(1981)
et nous-même pour des miels d’autresrégions (Feller-Demalsy,
1979 et
1983;
Feller-Demalsy
et al., 1987,
a).
Parailleurs,
le nombre de formespolli-niques
dans les mielsparaît plus
bas à l’ouest de cetterégion,
là où la culture estpratiquée
àgrande
échelle,
qu’à
l’est,
où dominent lespâturages
(18
parrapport
à23).
Une réduction du nombre detypes
polliniques
dans les mielsprovenant
derégions
à culture intensive a aussi été observée dans les miels du Québec(Fel-ler-Demalsy
etLamontagne,
1979 etFel-ler-Demalsy, 1983)
et dans les miels du sud de la Saskatchewan(Feller-Demalsy
et
al., 1987,
b). Dix-sept
pour cent des formespolliniques
relevées dans les mielsappartiennent
à des taxons non melli-fères. Cespollens
sontplus répandus
dans les miels de l’Ontario où ces formes
sont rencontrées dans 88% des échan-tillons contre moins de 45% dans les pro-vinces des Prairies
(Feller-Demalsy
etaL, 1987,
a etb;
Feller-Demalsy
etal.,
souspresse).
La moyenne du nombre de formespolliniques
non mellifères par miel s’élève à1,6
dans les miels del’Ontario;
elle est
supérieure
à celle desPrairies,
surtout à celle de l’Alberta et de la Saskat-chewan où elle est inférieure à 1
(Feller-Demalsy
etal.,
1987 a etb).
Lesindica-teurs de miellat sont peu nombreux dans
les miels de l’Ontario comme dans ceux des Prairies
(Feller-Demalsy
et al.,
1987 aet
b;
Feller-Demalsy
etal.,
souspresse).
Peud’algues
y ont été relevées.Dans le sud de
l’Ontario,
les miels sontcaractérisés par des
types
polliniques
appartenant
principalement
auxFaba-ceae, en
particulier
Lotus comiculatus. Bien quedépendants
engrande partie
deplantes
deculture,
ces miels trouventégalement
unepartie
de leur source dans desplantes
vivaces non cultivées(Tableau VI).
Par leurcomposition
florale,
ils se
rapprochent
à la fois des miels de l’ouest duQuébec,
surtout du sud deManitoba,
où le lotier estprésent,
voiredominant
(Feller-Demalsy,
1983;
Feller-Demalsy
etal.,
1988)
mais en diffèrent par un nombreplus
élevé de taxons dansune
partie
des échantillons.Remerciements
Nous adressons nos
plus
vifs remerciementsau Dr. Phil Burke, «Provincial Apiarist» et pro-fesseur à l’Université de
Guelph,
Ontario,qui
nous a fourni une
partie
des échantillons decette étude et au Dr. Maurice V. Smith,
profes-seur à l’Université de
Guelph,
pourl’appui
four-ni à ceprojet.
Ce travail a été financé par unesubvention du Conseil des recherches en
pêche
et agro-alimentaire du Québec.Références
Adams J.R., Smith M.V. & Townsend G.F.
(1979) Identification of honey sources by
pollen ,
analysis of nectar from the hive. J. Apic. Res.
18 (4) 292-297
Adams J.R. & Smith M.V. (1981) Seasonal
pol-len analysis of nectar from the hive and of extracted
honey.
J.Apic.
Res. 20(4),
243-248 Austin G.H. (1958) Maltose content ofhoneys
and itsprobable
effects on Crystallization.Proceedings
Tenth InternationalCongress
ofEntomology, Montréal 4, 1001-1006
Benton W.
(publisher) (1968) Encyclopedia
Britanica 16.Encyclopedia
Britanica Inc.Birks H.J.B. (1973) Past and present
vegeta-tion of the Isle of
Skye.
Apalaeoecological
study.
Cambridge University
Press, London Comité Permanent Canadien des NomsGéo-graphiques
(1974)Répertoire géographique
du Canada, Ontario. Ministère de
l’énergie,
desmines et des ressources, Division des levés et
de la
cartographie,
OttawaCrane E.
(1966) Canadian Beekeeping
Jour-ney. Bee World 47, 55-65, 132-148Demianovicz Z. (1964) Charakteristik der
Einartenhonige.
Ann. Abeille 7(4),
273-288Feller-Demalsy
M.J. &Lamontagne
Y (1979)Analyse pollinique
des miels du Québec.Api-dologie 10 (4),
313-340Feller-Demalsy
M.J. (1983) Le spectrepolli-nique
des miels du Québec.Apidologie
14(3),
147-174
Feller-Demalsy M.J., Parent J. & Strachan A.A.
(1987a)
Microscopic
analysis ofhoneys
fromAlberta, Canada. J.
Apic.
Res. 26 (2), 123-132Feller-Demalsy
M.J., Parent J. & Strachan A.A.(1987b)
Microscopic
analysis ofhoney
fromSaskatchewan, Canada. J.
Apic.
Res. 26 (4), 247-254Feller-Demalsy M.J., Parent J. & Strachan A.A.
(1988)
Microscopic analysis
of honeys fromManitoba, Canada. J. Apic. Res. (sous presse)
Jamieson C.A.
(1958)
Facts aboutbeekeeping
in Canada. Bee World 39
(9),
232-236 Lieux M.H.(1981)
AnAnalysis
ofMississippi
(USA) Honey : pollen, color and moisture.
Api-dologie 12 (2), 137-158
Louveaux J. (1966)
Pollenanalyse
einiger kana-discherHonige.
Z. Bienenforsch. 8, 195-202Louveaux J., Maurizio A. & Vorwohl G. (1978)
Methods of
Melissopalynology.
Bee Worid 59(4), 139-157
Maurizio A. (1958)
Beitrâge
zurquantitativen
Pollenanalyse
des Honigs. 3. Absoluter Gehalt Pflanzlicher Bestandteile inEsparsette,
Luzer-ne,
Orangen
undRapshonigen.
Ann. Abeille11, 93-106
Maurizio A. & Louveaux J.
(1965)
Pollens deplantes
mellifèresd’Europe.
Union desGroupe-ments
apicoles français,
ParisMoore P.D. & Webb J.A.
(1978)
An Illustratedguide to Pollen Analysis. Halsted Press, New
York
Pellet F.C. (1977) American Honey Plants.
Dadant & Sons, Hamilton, Illinois
Ramsay J.
(1987)
Plants forBeekeeping
in Canada and the northern USA. International Bee Research Association, LondonSimpson-Lewis
W., Moore J.E., Pocock N.J.,Taylor
M.C. & Swan H.(1980)
Les terres de choix du Canada : une étude sélective de l’uti-lisation des terres dans uneperspective
natio-nale. Dossiercartographique
n° 4. Directiongénérale
des terres. Environnement Canada,Ottawa
Statistique Canada (1984) Production de miel, 1983. Division de la statistique