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Pierre Massia, pied-noir

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Academic year: 2022

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Pierre Massia, pied-noir

Né à Oran en 1928, Pierre Massia retrace avec orgueil l'histoire familiale. L'histoire de l'ascension sociale d'immigrants espagnols mourant de faim et devenus en quelques générations torréfacteurs de café. Une histoire à contre-courant des stéréotypes de pieds-noirs colons, qu'il met un point d'honneur à dénoncer. "On vivait en parfaite entente avec les indigènes, les arabes. Il n'y avait que trente ou quarante grosses exploitations en Algérie : on n'a parlé que d'eux et avec ça, on a réussi à retourner l'opinion métropolitaine", fustige-t-il. Et de taper du poing sur la table : "Moi, j'ai jamais fait suer le burnous à personne." Le récit de ses années algériennes s'égrène ainsi d'histoires d'amitiés tissées avec les Français musulmans avec qui il vivait "en parfaite harmonie".

Le fossé s'était pourtant creusé à l'usine à la suite des premiers attentats de l'OAS en avril 1962. Son contremaître marocain, qui était "comme un frère", est venu l'avertir que les ouvriers ne viendraient plus travailler. Pendant deux mois, les deux hommes vont pourtant franchir les barrages séparant la partie européenne de la ville de celle habitée par les Français musulmans pour échanger dans ce no man's land la paie des ouvriers contre une assiette de gâteaux. La situation ne fera qu'empirer. Dès juin, il comprend que quelque chose va se passer à cause des attentats et des enlèvements d'Européens dans les campagnes. "L'armée française ne nous défendait plus", relève-t-il. Après avoir reçu une lettre de menaces du FLN, il envoie sa femme Jacky et leurs trois enfants en France, avec une valise et l'argenterie. Une valise en bois tapissée, que Jacky conserve toujours précieusement, même si "c'est un mauvais souvenir. La valise ou le cercueil".

Jusqu'au bout, Pierre Massia a cru que les choses finiraient par se calmer et qu'ils reviendraient. "Je m'étais dit : ce ne sera plus comme avant, mais je me voyais toujours à Oran après, se souvient-il. Le 6 juillet, quand j'ai mis les pieds à Marseille, j'ai compris que je ne resterais pas". La veille, un massacre a lieu à Oran parmi la population européenne et musulmane. De Marseille, Pierre Massia reçoit un télex de sa secrétaire : "Ne rentrez pas, le FLN est venu vous chercher à l'usine." Dès lors, la famille Massia va refaire sa vie en métropole.

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/03/19/pieds-noirs-portraits-d-exiles_1672015_3212.html

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Saïd Derrough, le harki

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Michel Guay, appelé de l'Armée française

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Témoignages de membres de l'OAS

Jean-François Collin, ex-officier parachutiste, ayant déserté (l'armée française) pour rejoindre l'OAS, arrêté en 1962 et emprisonné jusqu'en 1967, préside l'Association amicale pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus et exilés politiques de l'Algérie française (Adimad). Son association a pour objectif de «défendre la mémoire des héros de l'Algérie française assassinés par le pouvoir gaulliste». Posément mais fermement, il explique le bras de fer juridique engagé avec les autorités pour ériger des stèles en l'honneur des fusillés et combattants de l'OAS dans plusieurs communes (Marignane, Perpignan, Théoule-sur-Mer). «En Algérie, nos cimetières ont été profanés, explique-t-il. En France, on célèbre la date du 19 mars 1962 (les accords d'Evian, ndlr), ce qui est un scandale. Cela revient à chanter les louanges du FLN. La preuve, c'est que l'Algérie elle-même édite un timbre du 19 mars intitulé»Fête de la Victoire*. Quelle honte! Nous, ce qu'on souhaite, c'est de la reconnaissance pour ce qui fut un juste combat.»

A ses côtés, trois autres anciens de l'OAS, Robert Saucourt, Fred Artz et Guy Pujante racontent ensuite pourquoi et comment ils ont intégré l'organisation clandestine, «la seule structure qui protégeait les pieds-noirs, lâchés par la République française et littéralement jetés aux mains des terroristes du FLN». Pour illustrer leur propos, ils reviennent longuement sur deux événements occultés ou censurés dans l'histoire de la Ve République: la fusillade de la rue d'Isly, le 26 mars 1962, et le massacre d'Oran, le 5 juillet 1962. Le 26 mars 1962, la population européenne d'Alger, à l'appel de l'OAS mais sans armes, manifestait son soutien aux habitants de Bab el-Oued, quartier pied-noir subissant un blocus de l'armée depuis quatre jours (avec bombardement de l'aviation). Prise dans une nasse du côté de la rue d'Isly, la foule fut mitraillée sans sommation, et pendant douze minutes ininterrompues, par les tirailleurs musulmans de l'armée française chargés d'encadrer le rassemblement. «Sur ordre du délégué général du gouvernement», précise Guy Pujante. Bilan officiel: 46 morts et 150 blessés. «Sans doute beaucoup plus», estime Françoise Mesquida, jeune fille à l'époque, qui a une raison particulière d'évoquer cette maudite journée. Ainsi qu'elle l'a raconté dans un livre, le matin, elle a vu partir ses parents dans le cortège. Sa mère n'est jamais revenue, tuée de deux balles: «C'est notre père qui nous a appris l'atroce nouvelle:» Ils ont tué votre maman! La dernière image que j'ai d'elle, c'est une photo prise à la morgue.»

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/01/27/01016-20120127ARTFIG00401-pour-nous-la-cicatrice-ne-s-est- jamais-refermee.php

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Moh Clichy, membre du FLN

Le 25 Août 1958. Une date que nous évoquons peu ou presque plus alors qu’elle constitue un tournant décisif dans l’histoire de la Révolution algérienne. Elle correspond à l’ouverture d’un second front armé en France, il y a de cela, jour pour jour, 60 ans. “Le 10 juin 1957, Abane Ramdane avait désigné Omar Boudaoud, qui se trouvait au Maroc, responsable de la Fédération de France du FLN, lui confiant la mission de déclencher, au moment opportun, un second front armé sur le territoire français”, raconte le moudjahid Mohamed Ghafir dit “Moh Clichy”. Ce moudjahid, qui évoque un devoir de mémoire a été responsable de la région Nord de Paris de 1956 à 1957 et détenu dans les prisons et camps français entre 1958 et 1961.

Il se souvient dans le détail de la genèse de l’événement qu’il a tenu à partager généreusement. “En juillet 1958, depuis Le Caire, Ferhat Abbas, s’exprimant au nom du CCE, affiche les intentions du FLN de transporter la guerre en territoire

français pour la libération de l’Algérie.” Il rappelle aussi que “c’est une étape qui a été d’ailleurs précédée par la création de quelques commandos de choc qui menaient des actions sporadiques mais néanmoins spectaculaires, à l’instar du célèbre attentat du 27 mai 1957 au stade de Colombes qui a ciblé le député vice-président de l’Assemblée algérienne, Ali Chekkal, farouche partisan de l’Algérie française qui a été abattu par le jeune militant Ali Bensadok, non loin du président René Coty, ce qui constitua un véritable coup d’éclat à l’instar de l’exécution du sénateur Cherif Benhabyles le 23 août 1957 par les jeunes militants Slimane Madani et Farah Guerrib”.

Mais selon notre moudjahid, ce qu’il faut retenir par-dessus tout c’est que les objectifs assignés à la Fédération du FLN en France lors du Congrès de la Soummam ont été concrétisés.

Il s’agissait d’organiser l’émigration algérienne en Europe, de soutenir financièrement l’effort de guerre et d’éclairer l’opinion publique française et internationale. “Ces objectifs ont été réalisés grâce au sacrifice de l’ensemble des militants (hommes et femmes) et dont le nombre a atteint 300 000 (structurés). Le soutien financier au GPRA était de 80% et ainsi, ne dépendre d’aucun autre pays et arriver à convaincre que, du côté européen, beaucoup de Français militaient au sein du réseau Jeanson (porteurs de valises)”, poursuit Mohamed Ghafir avec beaucoup d’émotion. Dans ses notes, il est précisé aussi que ce second front armé s’est étalé du 25 août 1958 au 30 septembre de la même année avec les exploits

suivants : 242 attaques qui ont pour cibles 181 objectifs économiques sur tout le territoire français, 56 actions de sabotage, 82 morts et 188 blessés et la liste est bien plus longue…

Tant que la guerre était circonscrite aux maquis algériens, la puissance coloniale était tranquille comptant sur l’usure et l’épuisement des forces de l’ALN (Armée de Libération Nationale). Mais dès lors que la Révolution a été transportée dans l’Hexagone, il y avait péril en la demeure. C’est un nouveau rapport de force qui est créé, ce qui a amené, entre autres, De Gaulle à engager des négociations sérieuses avec le FLN en vue de l’indépendance de l’Algérie. À l’appui le témoignage de Raymond Muelle, ancien officier parachutiste qui a servi en Algérie et auteur du livre 7 ans de guerre en France : quand le FLN frappait en Métropole paru en 2001, il écrit : “La situation militaire se rétablit en Algérie où le FLN étouffe chez lui, mais il transporte la guerre chez l’ennemi. C’est de là qu’il gagnera.”

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