C AHIERS DE
TOPOLOGIE ET GÉOMÉTRIE DIFFÉRENTIELLE CATÉGORIQUES
G ÉRARD B OURDAUD
Sur le théorème de complétion de Buchwalter-Pupier
Cahiers de topologie et géométrie différentielle catégoriques, tome 17, n
o3 (1976), p. 327-331
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SUR
LETHEOREME
DECOMPLETION
DEBUCHWALTER-PUPIER
par Gérard
BOURDAUD
CAHIERS DE TOPOLOGIE ET GEOMETRIE DIFFERENTIELLE
Vol. XVII-3 (1976)
On propose une nouvelle démonstration de ce
théorème, inspirée
du théorème de
complétion
deGillman- Jerison.
1. Propriétés
des caractères.Dans tout le texte, on
désigne par X
un espaceuniforme,
parE (X )
l’ensemble des écarts uniformément continus bornés de X x X dans R et
par
Cub (X) l’algèbre
desfonctions uniformément
continues bornées de X dansR ;
ondésignera
parCar (X )
l’ensemble des caractères de l’al-gèbre Cub (X ) ,
c’est-à-dire deshomomorphismes
unitaires deCub( X )
dansR ;
si x est un élémentde X ,
on note z le caractère de Diracf l-> f ( x ) ; i désigne
la transformation de DiracIl est clair que
Cub (X)
est un treillis pour lesopérations usuelles ;
deplus (voir [1] , 1.6 ) .
PROPOSITION 1. Tout caractère de
Cub (X )
est unhomomorphisme
entretreillis.
Soit a un caractère de
Cub (X )
etf
une fonction uniformément con-tinue bornée sur
X ;
supposons un instantqu’il
existe r > 0 tel que, pourtout élément x
de X ,
on ait :ceci entraîne que la fonction
(f- a(f))-1
est uniformément continue et bor- née surX ,
donc quef - a ( f )
est inversible dansCub ( X ) ,
ce que contre-dit la relation
a ( f - a ( f ) )
=0 ;
d’ où :PROPOSITION 2. Pour tout
aE Car(X)
et toutf E Cub (X ),
on a:2.
Prolongement
desécarts.
.Si pE
E(X )
etxE X ,
on ap(x, -)E Cub(X) ;
on peut donc poser :p
«prolonge
» p , en ce sens que, pour y£X ,
on a :Par
ailleurs,
on montre, à l’aide de laProposition 1, que p
est une fonc-tion
positive
et bornée et queLa relation
( 1 )
montre enparticulier
que lafonction p (-, a)
est uniformé-ment
continue ;
pour &6Car(X) ,
on peut donc poser ;Il est clair que
p prolonge p ;
en utilisant de nouveau laProposition
1on montre que
P
est une fonctionpositive
et queDésignons
Dar V l’ensemble des caractères a tels que, pour toutp (E( X) ,
on ait
p ( a, a) 0 ;
la relation(2)
montre quep
est un écart surX;
enoutre, il est clair
que i applique
,Y dans X .PROPOSITION
3. X,
muni de la structureuniforme
déterminée par les écartsp’,
oÛ p parcourtE (X),
est lecomplété séparé
deX, via l’application j.
ESQUISSE DE LA DEMONSTRATION. La
Proposition 2, appliquée
àa£ X
et à
p( -, a),
entraînel’existence,
pour tout r>0 ,
d’un X£ X tel que l’on aitp (x, a)
r ; ceci montre quej (X)
est dense dans X.La relation
p (x,y p (x, y)
montreque j
est uneapplication
uni-formément continue de X
dans X
et même que ,Y estl’espace
uniformeinitial déterminé
par i
etSi a et b sont deux caractères
distincts,
soitf£ Cub (X)
telle quea (f) # b(f) ;
si pdésigne
l’écarton a
(à
l’aide de laProposition 1 ) :
ce
qui
montreque X
estséparé.
Soit F un filtre de
Cauchy sur X ;
pourA £ F ,
r > 0 etp £ E ( X ) ,
onpose
les
T ( A , p , r) engendrent
un filtre deCauchy
Fsur X ;
on peut poser, pourf £ Cub ( X ) :
On vérifie que
ac î
et que a = limF ; ainsi 1
estcomplet.
REMARQUE. Soit X un espace
replet
non compact. Munissons X de lastructure uniforme la moins fine rendant uniformément continues toutes les
applications
continues de X dans R . Alors X est un espace uniforme com-plet (voir [1], 15.14)
etCar(X)
est lecompactifié
deStone-Cech de X ;
ceci montre
qu’en général X
est strictement inclus dansCar(X).
3. Ecarts et
bornés uniformément équicontinus.
Soit A une
partie
bornée uniformémentéquicontinue
deCub(X)
on définit un écart borné uniformément continu sur X en posant :
Inversement,
à toutp £ E (X)
est associé un borné uniformémentéquicon-
tinu de
Cub (X),
à savoirOn vérifie facilement que p =
PA (p) -
PROPOSITION 4. Soit A une
partie
bornéeuni formément équicontinue
de.1
Cub(X).
A admet une bornesupérieure
dansCu b (X) ;
si onadjoint
à Ales bornes
supérieures
de sessous-ensembles,
on obtient unepartie
bornéeuni formément équicontinue
stable par bornessupérieures.
En
effet,
si B est contenu dans A etsi g
=sup B ,
on a :PROPOSITION 5. Soit A une
partie
bornéeuni formément équicontinue
deCub (X)
et a un caractère deCub (X) ; . Si PA (a, a)
=0,
alors :PREUVE.
D’après
laProposition 2,
siPA ( a, a)
=0 ,
c’est que, pour toutr >
0 ,
il existe xE X tel quepA (x, a)
r . Sif ( A ,
on a :ce
qui
achève la preuve.4.
Interprétation
ducomplété.
PROPOSITION 6. Soit a un caractère de
Cub(X) ;
les énoncés suivantssont
équival ents :
( i )
Pour tout p E E( X ), p ( a , a )
= 0 .(ii)
Pour toutefamille ( fi )iE I
bornéeuniformément équicontinue
deCub ( X ),
on a :(iii)
La restriction de a à tout bornéuniformément équicontinu
A deCub (X)
est continuequand
on munit A de latopologie
de la convergencesimpl e.
ESQUISSE DE LA
PREUVE. Soit
a un caractèrevéri1iant(ii)
etp£E(X) ;
soit A = A
( p ) ;
on obtie ntce
qui
entraîned’ où .
Soit a un caractère vérifiant
( i ),
A un borné uniformémentéquicon-
tinu de
Cub (X ) ,
r> 0 etf e A -
Il existe(Proposition 5)
xE X tel quel a(g)-g(x)l r/3
pour toutgf A
pour un
élément g
de A vérifiantlf(x)-g(x)l ’r/3
on obtientce
qui
prouve( iii).
Soit a un caractère vérifiant
(iii)
et( fi )i E I
une famille bornée uni- formémentéquicontinue
deC lJ, b ( X ) .
Si A est obtenu en saturant par bor-nes
supérieures
l’ensembledes fi (Proposition 4), su fi
est la limitesimple,
dansA ,
desest une
partie
finie de / .D’après
laProposition 1,
il s’ en suitSi A est un borné uniformément
équicontinu
deCub ( X )
et a, b deuxéléments
de X ,
laProposition
6( ii)
a pourconséquence
Ceci montre que la structure uniforme de X est celle de la conver-
gence sur les bornés uniformément
équicontinus
deCub ( X) ;
c’est ainsique l’on retrouve de théorème de
Buchwalter - Pupier [2] .
1. GILLMAN- JERISON,
Rings of
continuousfunctions,
Van Nostrand, 1960.2. BUCHWALTER-PUPIER, C.R.A.S. Paris 273 ( 1971), 96-98.
U. E. R. de
Mathématiques
Université Paris 7, Tour 45,
2 Place Jussieu, 75005 PARIS