A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
N ICOLAS S TOYANOFF
Exposé de la méthode de M. C. Glasenapp pour la réduction des observations des éclipses des satellites de Jupiter
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 2
esérie, tome 5, n
o2 (1903), p. 157-196
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EXPOSÉ DE LA MÉTHODE DE M. C. GLASENAPP
POUR LA RÉDUCTION DES OBSERVATIONS
DES
ÉCLIPSES DES SATELLITES DE JUPITER (1),
PAR M. NicoLAs
STOYANOFF,
Professeur au Lycée de Sofia.
Dans la dernière année de mon
séjour
àToulouse,
comme étudiant à la Facultédes Sciences et assistant à
l’Observatoire,
M. H.Bourget,
maître de conférences à la Faculté des Sciences et astronome àl’Observatoire,
a bien voulu attirer monattention sur la dissertation de M.
Glasenapp
intituléeComparaison
des obser-vations des
éclipses
des satellites deJupiter
entre elles et avec les Tablesd’éclipses,
écrite enlangue
russe.Après
avoir lu ce très intéressant Mémoirej’ai
cru
bien,
avec l’autorisation bienveillante de M.Glasenapp,
d’en écrire unexposé
succinct enfrançais,
d’autantplus qu’il
se rattache enpartie
au Mémoirede
Bailly :
Sur lesinégalités
de la lumière des satellites deJupiter,
sur leurs,
diamètres,
et sur un moyen de rendre les observationscomparables. (Histoire
de l’Académie des
Sciences, Paris,
On sait
qu’aujourd’hui
encore il y a des astronomesqui préfèrent adopter
lavaleur de la constante d’aberration de Struve et d’autres celle de Delambre. La discordance entre ces valeurs et les tentatives sans succès de
l’explication
de cettediscordance,
ont étél’origine
du travail de NI.Glasenapp, qui
a pourobjet
devérifier les calculs de Delambre. Ce
problème paraît
d’autantplus
intéressant que Delambre n’apublié
aucun travail ni laissé aucunmanuscrit,
concernant la déter- mination de la vitesse depropagation
de la lumière. Pour atteindre sonbut,
l’au-teur
étudie,
dans sonMémoire, principalement
les causesqui
peuvent modifier( ~ ) Le Mémoire de M.
Glasenapp
est un desplus
importants qu’on ait écrits sur la réduc-tion des observations des satellites de
Jupiter.
M.Do,vning
en a donné autrefois une courteanalyse
dans le Tome XII (1889) du Recueil TheObservatory.
H, BI58
l’éclat apparent du
premier
satellite deJupiter
et les circonstances queprésente l’éclipse
du satellite.y
Le
Mémoire,
de 158 pages, est divisé enquatre Chapitres.
Nous essayeronsd’exposer
ici le contenu essentiel de chacun de cesChapitres.
Le
premier Chapitre
est consacré à l’étude des causespouvant
modifier l’éclat dupremier
satellite deJupiter.
Dans le deuxième
Chapitre,
on détermine lagrandeur
du segmentqui
resteencore éclairé au moment de
l’éclipse,
dans des circonstances données.Dans le troisième
Chapitre,
on examine l’influence sur la durée de l’immersionet de l’émersion du
premier
satellite due à l’inclinaison de l’orbite du satellite et à laposition
des n0153uds de son orbite parrapport
à l’orbite deJupiter.
Enfin,
dans lequatrième Chapitre,
onapplique
les résultats obtenus dans les troispremiers Chapitres
aux Problèmes suivants : :10 Détermination de la vitesse de la lumière et
vérification
des Tablesd’éclipses
dupremier satellite,
construites par De Damoiseau.2° Détermination de la
longitude
deLeyde
acc moyen des observations deséclipses
dusatellite, comparées
aux Tablesd’éclipses
des satel-lites de De Damoiseau.
3" Recherche de la constance de la vitesse du mouvement de rotation de la autour de son axe.
CHAPITRE I.
MESURE DE LA
QUANTITÉ
DE LUMIÈRE IMPERCEPTIBLE.Dans ce
Chapitre,
l’auteur tâche dedéterminer,
pour chacun des satellites deJupiter
et pourchaque éclipse,
laquantité
delumière,
réfléchie par le segment t invisible( ~ ),
en tenantcompte
de toutes les circonstancesqui
seprésentent pen-
dant l’observation.
En
I ~~2, Grandjean
deFauchy (2)
a fait remarquer aux astronomes que lesinégalités subjectives
du mouvement des satellites deJupiter
modifient les dimen- sions du segment invisible. DeFauchy
a même montréqu’il
étaitpossible
d’élu-( 1 )
Bailly
appelle segment invisible la portion du disque du satellite en dehors de l’ombrepure. Il paraît ignorer l’existence de la pénombre. H. B.
( 2 ) Hist, de l’Acad, d. Sc., Paris, 1732.
dier cette modification et de mesurer la
quantité
de lumièreimperceptible,
réfléchiepar le segment éclairé au moment de
l’éclipse apparente.
DeFauchy
n’a pu par- venir à confirmer son assertion en déterminant les dimensions du segment invi- sible et en étudiant Jesinégalités
des mouvements des satellites deJupiter.
Ccn’est
qu’en
r que est parvenu à faire lesexpériences, indiquées
seu-lement par De
Fauchy.
Cesexpériences
sont basées sur la loi suivante : :Les
quantités
de lumière reçues par l’0153il dans deux, lunettes sont en naison directe des carrés des diamètres des ouvertures des deux lunettes.La méthode de
Bailly, que l’on
peut nommer la méthode desdiaphragmes,
luia
permis
de calculer laquantité
S de lumièreimperceptible,
réfléchie par lesegment éclairé au moment de
l’éclipse
apparente, enprenant
pour unité la quan- tité delumière,
réfléchie par ledisque
entier du satellite pour la lunette d’ouver-ture m
(2 ),
dont il a fait usage, et dans les conditions suivantes :10 La distance zénithale de
Jupiter
étantégale
àzéro;
~° Les distances de
Jupiter
au Soleil et à la Terre étantrespectivement a
et:x 2014 i, en
désignant
par (l ledemi-grand
axe de l’orbite deJupiter, exprimé
enprenant pour unité la distance moyenne de la Terre au Soleil.
Etant
donnée laquantité
S de lumièreimperceptible
du satellite dans les con-ditions ci-dessus
(1°
et2°),
l’auteur cherche comment varie S :i"
Quand
au lieu d’observer avec une lunette d’ouverture ni on a observé avecune lunette d’ouverture n ; .
~°
Quand
la distance zénithale deJupiter,
au moment del’observation,
est z ;3° Et
quand
la distance deJupiter
au Soleil est r, et celle à la Terre A.En tenant compte des trois corrections dues aux trois conditions
nouvelles,
onaura, pour la
quantité
de lumièreimperceptible, l’expression
suivante :où S
représente toujours
laquantité
de lumièreimperceptible
dans les conditions normales(.~
= o, a, a -i~,
mentionnéesplus
haut.La Table de
Seidel,
annexée à la fin de cetexposé (Table
donne lesloga-
rithmes des
rapports
de l’éclat de l’astrelorsqu’il
se trouve au zénith à son éclat(1) Sur les inégalités de la des satellites de Jupiter, sur leurs diamètres et sur un moyen de rendre les observations comparables. d. Sciences, Paris, 1771.)
(?) L’ouverture de la lunette de
Bailly
mesurait 24 lignes, ou bien 5~°’,,~.lorsqu’il
est à une distance zénithale z(’ ).
Leslogarithmes
de cesrapports [de
lafonction sont donnés de
degré
endegré
àpartir
de13° jusqu’à
86°.La valeur de
l’expression (i)
varie avec laphase
du satellite. Eneffet,
le satel-lite ne nous montre pas
toujours
toute sa moitié éclairée.Donc, l’expression (1)
étant exacte dans le cas où l’on
prend
pour unité laquantité
de lumière réfléchie par ledisque entier,
sera un peu modifiée dans le cas où nous ne verronsqu’une partie
de la surface du satellite.Si l’on
désigne
par a la valeurangulaire
de lapartie
non éclairée dudisque
apparent
dusatellite,
on pourraexprimer
lerapport
de la surface éclairée à la surface entière dudisque
paret il s’ensuit que, pour les différentes
phases, l’expression (i)
doit êtremultipliée
par le
facteur I I - I 2 03B1 Donc, finalement,
laquantité
de lumièreimperceptible
seradonnée par
l’expression
La Table
lI,
annexée à la fin del’exposé,
donne les valeurs delog- t ~
pour I -2 a les différentespositions
deJupiter
et de la Terre. Elle a pour argumentl’angle
y,ayant
pour sommet le centre deJupiter
et pour côtés les droitesqui joignent
cepoint
an centre du Soleil et de la Terre. On a calculé les valeurs pourchaque degré, jusque
y -12°.,Pour le but que l’auteurpoursuit,
il suffit d’avoir la valeur ap-proximative
de cetangle, qui est égale
à la valeur absolue de la différence entrela
longitude héliocentrique
et lalongitude géocentrique
deJupiter.
Les causes suivantes peuvent
également
modifier lavaleur
del’expression (3) :
a. La distance
plus
ou moinsgrande
de laLune;
saphase
et sa distance zéni-thale ;
b. L’état de
l’atmosphère ;
c. La vue de
l’observateur;
.d. Toutes les autres causes
capables
de modifier l’éclatapparent
du satellite.Or, jusqu’à l’apparition
du Mémoire de M.Glasenapp,
personne n’avait encore fait l’étude intéressante de l’influence de toutes ces causesd’erreurs,
et, par con-séquent,
on n’enpouvait
tenircompte.
L’auteur fait ensuite remarquer que les instruments
employés
peuvent avoir une(1) SEIDEL, Untersuchungen über die gegenseitige Heiligkeit der Fixsterne erster
Grosse und über die Extinction des Liehtes, etc., Munchen, I852.
influence considérable sur les observations des
éclipses,
etquand
on compare les observations avec les Tables on nepeut
sedispenser
de tenir compte de cetteinfluence. La conclusion est que les observations des
éclipses,
faites avec desréflecteurs,
sont moins exactes que celles faites avec des réfracteurs.L’éclat de
Jupiter
peut aussi faire varier laquantité
S trouvée parBailly ;
l’in-tensité
apparente
du satellitediminuant
à mesurequ’il
serapproche
dudisque
de
Jupiter,
et croissant au contrairelorsqu’il
s’enéloigne.
Pour étudier la loi de la variation de l’éclat des satellites avec leurs distances au centre deJupiter, Bailly
a fait des observations avec des
diaphragmes
pour diverses distances des satellitesau centre de
Jupiter
à desépoques
différentes. Il a trouvé que laquantité
S delumière
imperceptible,
en fonction de la distance p du satellite au centre deJupiter,
est donnée par la formule
Bailly
n’a déterminé les valeurs de ces constantes que pour les troispremiers
satellites de
Jupiter.
Voici les valeurs
correspondantes
deS,, S2, 53 :
Les valeurs des constantes A et B se
rapportent
à la lunette deBailly,
mesu-rant
24 lignes
d’ouverture etgrossissant
à peuprès
60 fois pour une hauteur deJupiter égale
à15°,
et pour la distance5,220~
au Soleil et4,8456
à la Terre.De
Lalande (1)
est parvenu à déterminer la valeur des constantes A et B pour lequatrième
satellite. Pour sa lunette de40 ; (‘’) lignes d’ouverture,
il a trouvépour
S.~
la formuleUne autre méthode pour déterminer la loi de la variation de l’éclat dés satel- lites avec leurs distance; au centre de
Japiter,
due à DeBarros,
estexposée
dansson Mémoire : Nouvelles
équations
pour leperfectionnement
de la théorie( 1 ) Hist. de l’Acad. d. Sc., Paris, MDCCLXXXVIII, p. >Ia.
( 2 ) 1 ..
des satellites de
Jupiter
et pour lcc correction deslongitudes
terrestres déten- minées par les observations des mêmes satellites(Histoire
de l’Académieroyale
des Sciences et Belles Lettres deBerlin,
pour l’annéemesurer l’éclat apparent des
satellites,
De Barros se servait de lames de verre àfaces
parallèles d’épaisseurs différentes,
dont lepouvoir
absorbant avait étépréa-
lablement déterminé. En
comparant
lesépaisseurs
des lames de verrequi
pro- duisent leséclipses
artificielles du satellite avant lesépoques
de deuxéclipses
effectives on trouve directement le
rapport
entre les éclats du satellite au momentdes
éclipses,
lerapport
entre lesquantités
de lumièreimperceptible
et entre lessegmen ts invisibles.
Mais,
en diminuant l’éclat du satellitejusqu’à disparition complète,
commecela se fait dans les méthodes de
Bailly
et de DeBarros,
on diminue en mêmetemps
L’éclat deJupiter,
etquand
undiaphragme
ou une certaineépaisseur
deverre a fait
disparaître
lesatellite,
l’éclat apparent deJupiter
esttellement
diminuéqu’il
n’a presque aucune influence sur l’éclat du satellite. D’où l’auteur conclutqu’aucune
de ces deux méthodes n’atteint le butqu’il poursuit,
à savoir : :Établir
la loi de la diminution de l’éclat apparent dcc satellite la dirrai- nution de sa distance au centre deJupiter.
aumoins,
la solutionqu’elles
donnent est très peu satisfaisante. Par suite les
expressions (5)
et(6)
donnéespar
Bailly
et De Lalande ne peuvent,rigoureusement parlant.,
servir pour com- parer les observations deséclipses
des satellites deJupiter,
ni entre elles ni avecles Tables
d’éclipses.
L’auteur remarque, en outre, que ces deux méthodes ne donnent aucun moyen de
déterminer
l’influence de la variation de l’éclat deJupiter
sur l’éclat apparent des satellites et il expose sa propre méthodehéliométrique, laquelle, d’après lui,
donne un moyen excellent pour déterminer la loi de la variation de l’éclat des satellites en fonction de leurs distances au centre de
Jupiter.
En voici leprincipe.
On sait que
l’objectif
de l’héliomètre estcomposé
de deux moitiés mobiles. En faisant mouvoir les deuxparties
del’objectif
onpeut changer
laposition
relativedes deux astres; on
peut rapprocher
à volonté le satellite dudisque
deJupiter.
Remarquons
enplus
quechaque
moitié del’objectif
donne uneImage
deJupiter
et de son satellite.
Désignons
l’une des moitiés del’objectif
etl’image qu’elle
donne par l’indice 1et l’autre moitié et son
image
par l’indice II. Enprenant
desdiaphragmes
dediverses dimensions
(comme
ceux dont s’est serviBailly)
et en nediaphragmant
que
l’objectif
1 on peut diminuer à volonté l’éclat du satellite dansl’image
1 sansmodifier l’éclat de
Jupiter
et de son satellite dansl’image
Il. En diminuant succes-sivement l’ouverture de
l’objectif
1 on arrive à fairedisparaître l’image
du satel-lite dans
l’image correspondante.
Desexpériences
semblables pour différentes distances du satellite au centre deJupiter
donneront la loi de la variation de l’éclatapparent
et permettront de déterminer les valeurs des coefficientsA, B,
C dansla formule
qui, d’après
M.Glasenapp,
doitremplacer
la formule(4),
donnée parBailly.
Un climat défavorable et surtout l’hiver de
l’Europe septentrionale n’ayant
paspermis
à l’auteur de commencer ses observationshéliométridues,
il se sert desoh-servations de
Bailly
et de De Lalande pour déterminer les valeurs des constantesA, B,
C pour lesquatre
satellites.Bailly
avait déterminé les coefficients A et B enemployant
seulement deuxobservations,
bienqu’il
en ait faitplusieurs
pourchaque satellite ;
M.Glasenapp
aprofité
de toutes les observationsfaites,
pour trouver les valeurs lesplus probables
des coefficientsA, B, C; Bailly
avait réduit les observations àl’époque
àlaquelle Jupiter
estéloigné
du Soleil de et de la Terre de4, 8456,
et situé à la distance zénithale deJ5°;
~I.Glasenapp
a réduitles observations à
l’époque
oùJupiter
est aux distances moyennes du Soleil et de la Terre : a eta -
i, etlorsqu’il
se trouve au zénith.On obtient ainsi les formules suivantes :
Si l’on
connaît,
en outre, la loi de distribution de la lumière sur le segmentinvisible,
les dimensions dusatellite,
celles de l’ombre et de lapénombre
deJupiter,
on en peutdéduire,
à l’aide de la valeur de laquantité S,
lagrandeur
du segment invisible et, par
conséquent,
laposition
du satellite par rapport à la surface du cône d’ombre deJupiter.
Après
la discussion des valeurs des coefficientsA, B,
C etaprès
avoir trouvéleurs erreurs
probables respectives,
l’auteur termine ceChapitre
en observant que l’on ne doit pasregarder
comme définitifs les résultatsci-dessus,
parce que lesexpériences
deBailly
et de DeLalande, qui
ont servi à déterminer les coefficients de la fonctionS,
ne peuvent nous donner la vraie loi de la variation de l’éclat des satellites deJupiter.
CHAPITRE II.
Étant
donnée laquantité
de lumièreréfléchie
le segment invisible dusatellite,
déterminer lagrandeur
de ceLa solution de ce
problème,
ditl’auteur,
serait tout à faitsimple
si l’onpouvait
admettre avec
BailJy qu’il ;
a une surface deséparation
bien déterminée entrel’ombre de
Jupiter
etl’espace
éclairé par leSoleil;
c’est-à-dire si l’onpouvait
tconsidérer le Soleil comme un
point
lumineux d’intensitéégale
à l’éclat duSoleil;
autrement
dit,
si l’onnéglige
lapénombre.
Dans cettehypothèse
laquantité
delumière,
réfléchie par le segmentinvisible, exprimerait
en mêmetemps
lerapport
entre la surface du segment invisible et celle du
disque
entier du satellite. La surface J du segment invisible serait donnée parInéquation
désigne l’angle i),
déterminé par la relationr et R sont les rayons
respectifs
dudisque
du satellite et celui dudisque
deJupiter.
Mais
l’hypothèse
faite parBailly,
étant loin d’êtrevraie,
n’est pasadmissible
et voici le
procédé
de M.Glasenapp
pour trouver laquantité
S de lumièreimper-
ceptible,
réfléchie par le segment invisible.Soient :
ADEO
( fig. 2),
ledisque apparent
d’un des satellites deJupiter ;
ACâ = ï == i, son rayon ; AB =
P,
le rayon del’ombre;
P~,
le rayon de lapénombre ;
F’I = l, la
largenr
de lapénombre, comptée
lelong
du rayon BJ.AB, Bl,
FI sontexprimés
enprenant
le rayon du satellite pour unité.L’intensité de la lumière dans la
pénombre
n’est paspartout
la même : à la limite KL de l’ombre il y a une absencecomplète
delumière;
à la limite MN deFig. 2. ~
la
pénombre
l’intensité de la lumière est laplus grande :
c’est cette intensité que l’auleurprend
pour unité. Elle croît de KL à MN.Soit l’intensité lumineuse d’un
point quelconque,
situé dans lapénombre
à une distance 0394 de la circonférence de
Nombre, comptée
lelong
de la normale à la circonférence de l’ombre.Pour A = o, la fonction
F(A)
devientégale
àzéro ; pour d - l,
elle devientégale
àl’unité ;
pour toutes les autres valeurs de Acomprises
entre zéro et qon a o 1.
A ne
peut
être ninégatif,
niplus grand
que q.Soient,
en coordonnéespolaires,
l’équation
du cercled’ombre, qui
a pour centreB;
l’équation
de Japénombre ;
l’équation
dudisque
du satellite.L’angle 6
estcompte
àpartir
de l’axe fixe BOX vers le rayon vecteur ic = Bli dans le sens inverse du mouvement desaiguilles
d’une montre; b = BC est la distance du centre du cercle d’ombre au centre du satellite.En supposant que la fonction
F(A) exprime
la loi de distribution de l’intensité lumineuse dans lapénombre,
prenant pour unité l’aire dudisque
dusatellite,
eten
prenant
pour unité laquantité
delumière,
réfléchie par ledisque,
laquantité
de lumière S du segment AI)EF aura pour valeur
Introduisant dans cette
formule,
à laplace de ll,
une nouvelle variable~, qui
satisfait aux conditions
on aura
où la
limite supérieure de 0398, 0398
=03A6(0394),
est donnée parl’équation
dudisque
dusatellite
(5)
Parfois
l’éclipse
a lieulorsqu’une partie
dudisque
du satellite se trouve endehors de la
pénombre
et une autre dans lapénombre.
Lafigure
3 nousrepré-
sente un tel cas.
Voici comment on trouvera, dans ce cas, la
quantité
de lumière réfléchie par lesegment
t IAMLDF :a. La
quantité
delumière,
réfléchie par la surfaceAMLG, lorsque
son inten-sité de lumière est
égale
à l, serala
la
où ~~ ---- =
b. La
quantité
delumière,
réfléchie par la surfaceAGLEFH,
ensupposant
quela distribution de l’intensité de lumière daus la
pénombre
soit,exprimée
par lafonction
F~~~,
serac.
Enfin,
laquantité
delumière,
réfléchie par les deux surfaces IAH etsera
Fig.3.
où la
limite supérieure
de0398, 0398 = 03A6(0394)
est donnée parl’équation (5) :
Donc la
quantité
delumière,
réfléchie par le segmententier,
sera donnée par la somme de(IO~, (I I~
et( 2~
Lorsque 0, > Oo,
il estplus commode,
pour les calculsnumériques,
de faireun
changement
de limites de lafaçon
suivante :remplaçons dans l’intégrale B(ii)
la
limite 0398
tpar la
limite on aurafaisons dans
l’intégrale
C(m)
leschangements correspondants,
à savoir : mettons03981 à la
place
deOo
etremplaçons 0394
par q _-_0394’,
de sorte queelle devient
dont la limite
supérieure
0 est donnée parInéquation
et la
quantité
delumière,
réfléchie par le segmententier,
sera donnée par l’ex-pression
Il y a encore un cas
qui peut
seprésenter lorsqu’on
observe uneéclipse :
c’est le cas où le satellite tout entier est en dehors de l’ombre pure. Les obser- vations de telles
éclipses
étant trèsincertaines,
l’auteur nes’occupe
pas de ce cas.Il passe à la recherche de la loi de distribution de l’intensité de la lumière dans la
pénombre
comme il suit :En admettant que l’intensité de la lumière en un
point quelconque
de lapénombre
soit en raison directe de l’aire de laportion
du Soleil visible de cepoint,
l’intensité de la lumière en unpoint
de lapénombre
situé à une distance Ade la circonférence de l’ombre sera donnée par
l’expression
/fl /~
où
(fig. £ )
w = =OBL;
R = BN étant le rayonapparent
dudisque
deFig. 4.
Jupiter,
visible dupoint considéré ;
et r =QS
le rayonapparent
du Soleil visible du mêmepoint.
On a encore les relations suivantes entre les
angles
et A :Au moyen
des équations (21)
et(22)
on peutexprimer
lesangles w et ’f
enfonction de A. On arrive aux relayons suivantes :
oùA,B~C,...;A~B,,C~...; o~~y~...;
.. , sont descoefficients constants pour
chaque satellite,
que l’on trouvera par desquadratures mécaniques.
En substituant ces valeurs dans
l’équation (20)
onexprime
l’intensité J enfonction de A. On a
où
a, b,
c,d,
... sont des constantes pourchaque
satellite.Voici les valeurs de la fonction pour les quatre satellites de
Jupiter:
où 0394 doit être
exprimée
enpartie
du rayon du satellitecorrespondant ;
les coeffi- cients étant donnésparleurs logarithmes.
Ayant
trouvé la forme des fonctionsJ,, J2, J3, J~,
M.Glasenapp
résout leproblème proposé
comme il suit :Pour les différentes
positions
du satellite par rapport à l’ombre deJupiter,
c’est-à-dire pour les différentes valeurs de
c~,
il calcule par les formules(14)
et(ig)
laquantité
S de lumière réfléchie par le segment. De cettefaçon
il peutconstruire une Table
qui
donne les valeurs de S pour un argument donné ~..A l’aide de cette Table il en construit une autre ayant pour argument S.Nous
reproduisons
à la fin de cetexposé
les Tables de M.Glasenapp.
Dans lapremière
colonne(Table IV)
se trouvel’argument S ;
dans les autrescolonnes,
les valeurs
correspondantes
de d.A la fin de ce
Chapitre
l’auteurfait remarquer
que les valeurs desintégrales
et
(ig) ne correspondent
pastoujours
aux vraies valeurs ded,
car elles ne sontexactes que dans le cas où le
disque
entier du satellite est éclairé : circonstancequi
n’a pastoujours
lieu. Eneffet,
laphase
du satellite faisant varier lagrandeur
du segment
éclairé, elle peut
fairechanger
laposition
de A sur le satellite et lavaleur
correspondante
de S. Mais il prouve que les variations de A dues à laphase
sontinsignifiantes
et que, parsuite,
on peut lesnégliger.
Il remarqueencore que la
phase
du satellite nechange
presque pas la valeur deA,
mais elledéplace ~
sur ledisque
d’une distance x, de sorte que lepoint
extrême du segment invisible sedéplace
vers le centreapparent
dudisque
du satellite.En admettant que le
déplacement
de A s’effectue de lapériphérie
dudisque
vers le centre en suivant le rayon du
disque,
pour avoir la valeur de~, qui
estnécessaire pour trouver le moment de
l’éclipse
du centre du satellite(le
momentde
l’éclipse centrale),
il fautajouter
la valeur 03B1 à la valeur de0394,
calculée aumoyen de la Table II.
L’auteur donne à la fin de son Livre la valeur de a pour les différentes
phases
des satellites.
Cette Table
(II),
annexée à la fin de notretravail
a pour argument la diffé-rence entre les
longitudes héliocentriques
etgéocentriques
deJupiter.
,
CHAPITRE III.
DÉTERMINATION DE LA CORRECTION DE L’ÉCLIPSE
OBSERVÉE,
DÉPENDANTDE LA POSITION DU NOEUD DE L’ORBITE DU SATELLITE PAR RAPPORT A
. L’AXE DU CONE D’OMBRE DE JUPITER.
Pour faire mieux ressortir les deux méthodes que l’auteur
emploie,
pour résoudre leproblème ci-dessus,
nous traduisons textuellement ceChapitre,
en nefaisant seulement que de très
légères
omissions. Ces deux méthodes diffèrent tl’une de l’autre : la
première
estdirecte,
et la seconde indirecte etplus appropriée
au calcul
numérique.
« Si le satellite en entrant dans le cône d’ombre de
Jupiter
suivait une direc-tion normale à la
projection
del’ombre,
ilsuffirait,
pour trouver la correction que l’on doitajouter
au moment observé pour obtenir le moment del’éclipse
centrale
du satellite, d’employer
la Table IV. Mais comme leplan de
l’orbite dusatellite ne coïncide pas avec le
plan
de l’orbite deJupiter (nous parlons
de cequi
se passe dans laprojection)
le satellite ne peut entrer normalement dans le cône d’ombre que dans des casexceptionnels
où lalongitude jovicentrique
dunoeud ascendant ou du noeud descendant de l’orbite de
Jupiter
est à peuprès
égale
à lalongitude héliocentrique
deJupiter.
Dans tous les autres cas on doitajouter
à lacorrection,
tirée de la TableIV,
une autre correctiondépendant
del’inclinaison et des
positions
des n0153uds de l’orbite du satellite par rapport a l’orbite deJupiter.
» Ainsi il nous faudra résoudre le
problème
suivant :»
Étant
donnée lagrandeur
du segmentinvisible,
trouver lacorrection, exprimée
en que l’on doitajouter
au moment del’éclipse
dccsatellite de
Jupiter,
pour avoir le moment del’éclipse
du centre du satellite(moment
del’éclipse centrale).
» Menons un
plan
normal à l’axe du cône d’ombre à une distance du centrede
Jupiter égale
à la moyenne distance du satellite au centre de laplanète,
onaura comme section
l’ellipse
ABCD( fig. 5)
de demi-axes : OA = a, OD = b~ ~ ).
Fig. 5.
L’équation
de cetteellipse rapportée
aux axesOX, OY,
coïncidant avec les axesde
l’ellipse,
sera» Soit EH la
trajectoire supposée rectiligne
du centre du satellite dans le côned’ombre ;
elle aura pouréquation
»
Le
cercle MNLreprésente
le satellite au moment del’éclipse observée,
son( 1 ) ) LAPLACE, Traité de Mécanique céleste, p, I I,i.
centre est en S. La droite SK est normale à
l’ellipse,
et l’on détermine salongueur d’après
cequi
a été dit dans leChapitre précédent.
» On peut maintenant énoncer le
problème posé
ci-dessus sous la forme sui-van te :
»
Étant
données lalongueur
de la droiteSK,
normale àl’ellipse
etl’équation
de latrajectoire
du centre du satellite et parconséquent
lescoordonnées du
point G(x, 03B2),
déterminer lagrandeur
de la droite SG etl’exprimer
en unités de temps. 8» Soient :
les
équations
del’ellipse
d’ombre et de la droite EH.» Posons
supposons ensuite que .
x et y soient les coordonnées du
point
K,on aura
»
L’équation
de la normale aupoint
K(x, y)
del’ellipse
passant par lepoint
S(X, Y)
sera» Au moyen des
quatre équations ( 1 )’; ( 2 )’, (3), ( 5 )
on peut déterminer lesquatre
coordonnées x, y,X, Y,
et celafait,
en se servant del’équation (4),
trouver u.)) Cette solution directe offre
beaucoup
de difficultés pour le calculnumérique
et la construction des Tables.
’
» Voilà
pourquoi,
pour construire les Tables V etVI, j’ai
fait usage d’uneautre méthode que
je
vais exposer ici.» Des
équations
donnéesj’ai
tiré les coordonnées aet 03B2
dupoint G; puis,
les coordonnées x et y dupoint
k étantdonnées, j’ai
calculé les différences X- x etY-y
par les formulesd’où l’on tire
»
Ensuite j’ai
déterminé les coordonnées X et Y par leséquations (6)
et( 7 ),
etj’ai
fait les différences :»
Enfin, j’ai
calculé la valeur de u par la formule» Pour
l’immersion,
k et u sontpositifs
sitôt que le centre du satellite est endehors du cône
d’ombre;
ils deviennentnégatifs,
aucontraire,
dès que le centre du satellite se trouve dans le cône d’ombre. Dans lepremier
cas, on doitajouter
la valeur de il au moment
observé;
dans le second cas, l’en retrancher. Pourl’émersion,
c’est le contraire.) En suivant cette
méthode, j’ai
calculé les valeurs de k et de u pour lesposi-
tions des noeuds ascendants des
satellites,
situés à o°, Io°,..., go°
de l’axe ducône d’ombre de
Jupiter et j’ai
construit la Tablequi
apour
arguments C etk;
où C est la différence entre les
longitudes jovicentriques
du Soleil et des noeudsascendants des orbites des
satellites, comptée
sur l’orbite deJupiter.
Les Tables IVnous donnent la valeur de k.
» Prenons
quelques exemples
pourexpliquer l’application
des Tables auxréductions des immersions et des émersions observées du
premier
satellite au’
moment de
l’éclipse
centrale du satelli te. ’EXEMPLE I.
Le 21 novelnbre
I87I,
on a observé à Poulkovo l’immersion dupremier
satellite.
Chaque
observateur se servait d’un instrument dînèrent :Calculons
d’abord,
au moyen du BerlinerJahrbuch,
la distance du satellite aucentre de
Jupiter;
pour cetteéclipse,
elle estégale
àI , 86~
enparties
du dia-mètre
équatorial
deJupiter.
La Table 1 nous donne lelogarithme
du segmentcorrespondant 2, ~468.
Celafait,
on doit :1° Réduire ce
segment
à la distance moyenne deJupiter
au Soleil et à laTerre ;
le calcul donne :
2° Trouver la correction due à la
phase; l’angle /,
la différence deslongitudes héliocentrique
etgéocentrique
deJupiter
sera, dans lecas actuel, g°, 5;
la correc-tion
correspondant
à cetangle
se trouve dans la TableII;
elle estégale
à3° Réduire le segment au cas où la distance zénithale de
Jupiter
serait tégale
à
zéro;
dans le cas actuel et au moment del’immersion, Jupiter
avait une distancezénithale de
~3°, r;
à cetangle correspond
En
multipliant
le segment2,~68,
trouvéplus haut,
par les nombres trouvesaux n°S 1°, 2°,
3°,
on aura lagrandeur So
du segmentinvisible, correspondant
aux circonstances de l’immersion observée :
Logarithme du segment normal.
Le segment ainsi réduit varie pour
chaque
lunette dans le rapport~)
> où ’na
désigne
l’ouverture de la lunette deBailly,
àlaquelle correspond
le segmenttrouvé
So,
et n l’ouverture de lalunette,
au moyen delaquelle
on a fait l’obser- vation. Pour les lunettes enquestion, log
a les valeurscorrespondantes
due voici :En
ajoutant
ceslogarithmes
à la valeur de50= ~~,866~~,
nous aurons les valeurs des segments,correspondant
àchaque
lunette au moment del’éclipse :
La Table IV donne ensuite les valeurs suivantes
qui
doivent êtrecorrigées
de l’influence de laphase
du satellite. La correction que l’on doit y apporter se trouve dans la deuxième colonne de la TableII,
ayant pour argumentl’angle
~~. Cette correction est et, parconséquent,
lesko corrigés
ou les kprendront
les valeurs suivantes :Pour trouver valeurs définitives des u, il faut connaître la
position
du noeudpar rapport à l’axe du cône d’ombre de
Jupiter
au moment de l’immersion.La Table
V, qui
a pour argumentsl’angle
C etk,
nous donne les valeurs des ll.Dans le cas
actuel,
C ==I55°,
et les u cherchés serontEn
ajoutant
ces valeurs aux momentsobservés,
nous aurons les résultats sui-vants pour
l’époque
del’éclipse
centrale dupremier satellite,
observée en18~r,
le ? 1
novembre,
à Poulkovo :EXEMPLE IL
En
18~3,
let4 avril,
fut observé à Poulkovo l’émersion du satellite deJupiter,
au moyen des instruments
suivants,
par les observateurs suivants :En
procédant
de la mêmefaçon
que dans lepremier exemple,
nous obtiendrons les éléments suivants pour la réduction des moments observés aux moments de l’émersion du centre du satellite :La distance p du satellite au centre de