J.-F. P ABION
Π
2- Théorie des ensembles
Annales scientifiques de l’Université de Clermont-Ferrand 2, tome 73, série Mathéma- tiques, n
o21 (1982), p. 15-45
<http://www.numdam.org/item?id=ASCFM_1982__73_21_15_0>
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03A0 2 -
THEORIE DES ENSEMBLESJ.-F.
PABIONDépartement
deMathématiques
Université Claude Bernard 43, Bd. du 11 novembre 1918 69621 VILLEURBANNE Cédex
Introduction.
La tendance du
jour
est auxtechniques
douces : culturesbiologiques, énergies
nonpolluantes
... pourapporter
une(modeste)
contribution à ce mouvementsympathique,
demandons-nous si les mathématiciens ont vraiment besoin du non-dénombrable. La
question
n’est même pas neuve : elle est
présente depuis
que l’ons’interroge
sur les fondements. Mais le récentdéveloppement
de la théorie des ensembles admissiblesapporte
sûrement laréponse
laplus élégante
et laplus profonde,
dans lalignée
des théories «faibles»[ 1 ] .
L’attitude
adoptée
ci-dessouspart
d’unpoint
de vue différent : au lieu de mettre enévidence une théorie faible mais
pratiquement suffisante,
nous voulons conserver l’essentiel dupouvoir
démonstratifinitial,
tout en ne le faisant pas reposer sur une hiérarchie d’infinis.Les théorèmes
d’indépendance qui
ont foisonnédepuis
le travail de Cohen montrent combien les axiomes usuels nous disent peu sur des notions telles que celle de cardinal. Onpeut
y voir une lacune de ces axiomes. On
peut
penser aussi que s’ils ne disent rien - ou si peu - c’estpeut-
être
simplement
parce que le non-dénombrable n’estqu’un
détourstratégique
sans réellesignification mathématique. Que
ce détour soitprofitable,
voilà cequ’on
nepeut
nier.Qu’il
soitinévitable est une autre
question,
aisément récusée : leprincipe
de réflexion procure des universdénombrables satisfaisant autant de conditions de clôture
qu’on
le désire.Cette idée mène à la
prise
en considération de lapartie n2
de la théorie des ensembles.On
s’aperçoit
alorsqu’à
défaut d’être une «bonne» théorie - dupoint
de vue desfondements,
cen’est sûrement pas le cas - elle offre une classe de modèles extrêmement
plaisants,
et conduit ànombre
d’interrogations,
dont certaines neparaissent
pas aisées. C’estl’objet
du travail suivant.Il doit
beaucoup
à ceuxqui
ont bien voulu réfléchir avec moi à cesquestions,
enparticulier
Maurice BOFFA et Richard DALIN.
Organisation
du texte.Le §
1présente
les notations et les définitionsprincipales.
Le §
II étudie des caractérisations des sous-modèles delI2 -
ZF’ et de ses extensions.Au § III,
cestechniques
sont utilisées pour établir divers résultatsd’indépendance (fondation, séparation).
Le §
IV est une tentative pour cernerl’analyse
de ZFC.Enfin
le §
V étudiequelques aspects
de la définissabilité en termes d’ordinaux dansII2-ZF.
Nous proposons pour finir une liste de
questions
ouvertes.1 - NOTATIONS ET DEFINITIONS.
I-1. -
Langage.
ae est le
langage
de la théorie de Zermelo-Fraenkel(ZF). désigne
l’ensemble des formules àquantificateurs
bornés. Les classesE n
etIIn
sont définies de la manièreusuelle,
par alternance dequantificateurs
àpartir de 4Y .
Dans tout ce
qui suit,
et saufspécification contraire,
lesmajuscules
latinesA, B, ..., Y, Z,
utilisées comme variables
dans L,
sont réservées aux ensembles transitifs nonvides,
c’est-à-dire astreintes aux conditions :
w étant une formule
de Y ,
et X une variable dutype précédent, oX désigne
larelativisée à
X,
obtenue enrestreignant
à X lesquantificateurs de § .
Grâce àl’astreinte
(i),
si A est une thèse de lalogique,
il en est de même de V XAX.
dénotent des ordinaux.
1-2. - Théories.
Soit T une théorie dans le
langage L.
Une notion définissable dans T est S Tn
(resp. IIT )
n si elle y estexprimable
par une formuleLn (resp.
n).
n Elle est n si elleest à la fois S T et
IIT.
Un casparticulier important
est celui desnotions AT,
où Tn n 1
est une extension de ZF. On dit en
général
que ces notions sont absolues dans T. Elles ont iciune caractérisation
remarquable :
soitAo , 1 AI
... ,A
... une liste des axiomes de T(T
extension de
ZF). Alors ~
L x 1 définit une notion àT 1 si
et seulement si il existe un entiern
(intuitif)
tel que(prouvablement)
tout modèle transitif deAo , ..., An
.En formules :
Définition. - Soit T une théorie. Notons
II,~-1-
T la théorieengendrée
par les théorèmesfl + i
de T.Le
premier
intérêt deIIn
+ 1- T est dans sonbon-comportement
vis-à-vis des notionsLemme Soient Alors :
(ii) T t- ~1
et seulement si1B. + 1 - T ~- ~ 1
(iii)
T est laplus petite
théorie àsatisfaire (i)
et(ii).
La preuve est immédiate. En
conséquence,
les notions A T etn gardent
un sensn n
non
ambigu
dans toutes les extensions deTIn+ 1 - T,
en ce quel’équivalence
de deuxreprésentants formellement
corrects resteprouvable.
Cette circonstance nous autorise àparler
des
notions 1 T n
dans toute extension deTIn+
1 -T,
sans avoir à choisir unedéfinition
privilégiée.
Deplus,
de nombreusespropriétés
de ces notions sontprouvables
dansH 1- T
dès lorsqu’elles
le sont dans T. Il suffitqu’elles
aient uneexpression
Ce sont par
exemple :
- Définir une relation fonctionnelle
(resp.
une fonctionnellepartout définie).
- Définir une classe non vide.
- Définir une classe transitive.
- Définir un
objet.
Exemples. -
Dans les extensions de112 - ZF,
ondisposera
librement des notionsd’ordinal,
de rang, desobjets
c~,Vw ,
des classesP( W), L,
de la fonctionnelleLa .
Une fonctionnelle
(partielle)
définie dans T sera diteg
si elles’exprime
par uneformule £
n. Elle sera dite totale si elle est
prouvablement partout
définie dans T. Il en est alors de même dans toute extension deIIn
+ 1- T. Nousparlerons
alors deAn-fonctionnelle prouvable
de T.1-3. Modèles. - Les structures considérées sont toutes relatives au
langage ~ .
Elles sont doncde la forme M est une relation binaire sur le
domaine,(non vide)
M.Nous
désignerons toujours
une structure et son domaine par des notationscohérentes,
telles que ln etM, ,9.
etN, (J.
etA,
etc....Une relation R
1 x 1
sur M est dite2 (resp. Un)
si elle est définissable avec para- mètres dans m par une formuleEn (resp. TIn).
Elle est dite si elle estE n
etil ~. Ceci
permet
deparler
aussi defonctionnelle 1 n-
Si une telle fonctionnelle est totaledans k
(i.e. partout définie),
elle est aussi n -n et par suite "" n*Il est clair que
les d n -fonctionnelles prouvables
de Tproduisent
desA--fonctionnelles
totales dans tous les modèles de
11n
+ 1- T.Soit ’1,
c th . Lanotation n n
J11signifie
que pour tout §[ x ] e 1 n
et
tout ¡) EN:
On dit encore que
IL
estY-,-restriction de M
etque M
estEn-extension
de
1t.
TouteEn-extension préserve
les formulesY-n
+ 1 ’Ces notions
permettent
de relier les modèles deI’ n + 1 -
T à ceux de T :Lemme 2. ~
1 - T si
et seulement si il existe l~t tr-- T tel que :Preuve. -
Application
standard de la méthode dudiagramme.
I-4, -
II2 -
ZF et au-delà.Dans ce
qui suit,
nous nous intéressons d’abord aux extensions deII2 -
ZF. Néanmoinsde nombreux résultats seront énoncés dans le cas
général
deD n+ 1- ZF, simplement
parce que la preuve est la même. Les raisons de notre intérêt pour ZF sont - entre autres -
les suivantes :
-
II2 -
ZF et ses extensions sont, en vertu du lemme1,
obonnes» pour les notions absolues deZF,
dont la stabilité parrapport
aux modèles de ZFsuggèrent
que ce sont des notionsmathématiquement plus significatives
que les autres.- Une autre
justification
vient du lemme suivant :Lemme 3. - Soit T une extension de
ZF’ ,
d’axiomesAol AI
...,An ,
...n 2
T estengendré
par les énoncés suivants :(axiome
decohérence)
(1)
et(2n)
sont déduits dans T(pour (2n),
cf. leprincipe
deréflexion). Puisqu’ils
sontn 2-
ils sont déduits dans
ll2 -
T.Supposons
inversement queT t-
A avec A =V ? B [ x; 1 y où ~
EIl existe n tel que
Ao ,
...,A -
A. Enappliquant (1) plusieurs fois,
on montrequ’étant
donné?il existe A
transitif,
avec â E A. Puis il existe B avec A E B et(Ao
/1 ... AAn)B.
Par laseule
logique, (A0
/1 ... 1BAB.
D’oùAB,
etpuisque a~
( B(par transitivité)
ilexiste b
E B tel quel i, É 1 . w étant Ll 0’
on a aussiç 1 1
b] . .Ainsi la
signification
den2 -
T s’éclaire : ellepermet d’appliquer
localement lesprincipes
de T. Lepouvoir
démonstratif de T est donc en gros conservé, mais on abandonneune
description globale
de l’univers.Remarque. -
«L’axiome de cohérence»exprime l’homogénéité
de l’univers(on peut
simul-tanément connaître deux
objets
et tous leursancêtres).
On nepeut
engénéral
le déduire des autres. Ainsi si T = ZF ou T =ZFC,
la réunion de deux extensionsgénériques
d’un modèle standard dénombrable M de T par des réels constructivementindépendants
l’un de l’autre surM donne une structure
qui
vérifie(2n)
et falsifie(1) (cf.
R. DALIN[ 21).
II - SOUS-MODELES DES MODELES DE
Il 2-
ZF.Soit une
structure II = M,
E >. Achaque partie P # 0
deM,
on associe lastructure induite
par m, soit -’ .
Si m estfixé,
9’ estcomplètement
déterminé parP,
et nous confondrons en
général
Pet e
pouralléger
les énoncés.Nous étudions dans ce
paragraphe
leproblème
suivant : M étant un modèle deT,
comment caractériser les restrictions de m
qui
sont encore des modèles de T ?Si T =
ZF,
iln’y
a pas deréponse simple.
Si l’on passe àn2 - ZF,
la classe des modèlesest bien
plus stable,
et on obtient des critèrescommodes,
du moins en se limitant auxlào-restrictions.
11-1. - SOUS-MODELES TRANSITIFS DANS
~2
ZF.Un
type important
deA-restriction
est constitué par les restrictions transitives. Soit Tune théorie
(quelconque
pour lemoment).
On donne mt= II2 -
Tet 11
, avecIL t== rl2 -
T. Il est clair que :(i)
N est clos pour lesA i -fonctionnelles prouvables
de T(ii)
Si1t . rh
1 N est deplus
clos par lesA1-fonctionnefies
" totales sur M àparamètres
dans N.Nous verrons que, dans certains cas, les
réciproques
sont exactes.Soit X ~ M. Disons que X est transitive
(relativement à 11 )
si pour a, b F M ;Pour
chaque
X =M,
notonsTR(X)
laplus petite partie
transitive contenant X. Si notons encoreTR(Q)
la structure induite surTR(N).
Soient X C Y C M. Disons que X est
cofinal
dans Y si pour tout a E Y il existe b C X avec ?F-
a E b. Le lemme de base est le suivant :Lemme 4. - Soient M
~ II2 -
ZF et X OE M . Si X est clos par lesAi fonctionnelles prouvables
deZF ,
alorsTR(X) px* II2 -
ZF et X estcofinal
dansTR(X).
Preuve. - X est clos pour la formation des
singletons,
réunionsfinies,
clôturestransitives,
letout
réinterprété dans M
évidemment. D’où la cofinalité de X dansTR(X),
et aussi lavalidité de l’axiome de cohérence.
Soit
Ao ’ Ai,..., An,
... une énumération des axiomes de ZF. DansZF,
on définit une4l ifonctionnelle prouvable
en x et a enposant :
(clôture
transitive dex)
où
DF(X) désigne
l’ensemble desparties
de Xparamétriquement
définissables dans la structureX, e
> . On sait(cf.
parexemple [3])
queest un modèle de ZF. Il vérifie en
particulier
le schéma de réflexion pour la hiérarchie desLa [ x 1 ,
cequi permet
de définir pourchaque
entierintuitif
ndeux Ai -fonctionnelles prouvables :
On a pour
chaque
n :Or cet énoncé est
II 2 :
donc il reste déduit dansn2 -
ZF.Revenant
à 111 ,
soit a CTR(X).
Il existe A E X tel que :Soit B =
Hn(A) -
calculé dans rn -. On a B EX,
donc B éTR(X).
De plus, puisque
TR(X)
étanttransitif,
on a aussi :D’où la satisfaction de l’axiome 2n.
Enonçons quelques conséquences
de ce lemme :Corollaire 1. - Si fie
~ TI 2 - ZF ,
toutepartie
de th transitive et close par les~ 1 -fonctionnelles prouvables
de ZF est un modèle de112 -
ZF.Corollaire 2. - Si th
J= TI 2 - ZF
, toutepartie
X de NI est contenue dans uneplus petite partie
transitivequi
soit modèle deTI2 -
ZF.Corollaire 3. - Soient
Les corollaires 1 et 2 sont immédiats. Pour le corollaire
3,
notonsdéjà
queZF
puisque
n est clos par lesA1-fonctionnelles prouvables
de ZF.Supposons
que-> +
Soit
a E TR(N . Il existe A E
N telue m p
a É A. D’autrepart
-> -> ->
Ît t== v x
E étanttransitif, , donc
En
particulier :
Ainsi,
touteA-restriction
entre modèles deII2 -
ZF sedécompose
en uneE1-extension
cofinale et une extension finale(propriété
àrapprocher
d’un résultat de Gaifmann141).
Dans le cas
général,
il ne semble pas que l’onpuisse supprimer
totalementl’hypothèse
de transitivité du corollaire 1. Nous allons voir que cela devient
possible
modulo l’axiome de constructibilité.11-2. CAS D’UNE EXTENSION DE ZFL.
Soit ZFL = ZF + V - L. La classe
des E1-fonctionnelles
de ZFprésente
desanalogies
profondes
avec celle des fonctions récursivespartielles
sur N. Enparticulier,
le lemme suivantest
l’analogue
du lemme de sélection en théorieclassique
de la récursion.-+
Lemme 5. - Soit n >
1 .
1. B existe 4,1
fx, y]
1 (Y-11
tel que l’on
puisse
prouver dans ZFL ’Autrement
dit,
~ définit unsélecteur 1 n
relatifà ~
et y.La forme de
(i)
et(ii)
montrequ’il
suffit de prouver cesimplications
dans ZFL.Introduisons
des A1-fonctionneilles prouvables K, Jo, JI
établissant uncouplage
desordinaux :
F( a)
étant l’énumération de Gôdel de l’univers constructibleL,
posons encore :-)-
Prenons alors
pour W 1 x,y
1 une formulationZ
de la condition :où ~ 1
est telque ~
se mette sous la forme :(ceci
esttoujours possible
modulo des contractions dequantificateurs).
On en tire une caractérisation
simple
desA-sous-modèles.
Lemme 6. - Soient T une extension de
ZFL ,
111.F 112.
T et Il c t~%R y a
équivalence
entre :(ii) t
est clos par lesAl -fonctionnelles prouvables
de T .Nous savons
déjà
que(i) + (ii). Supposons (ii).
Il existe une collection de fonctionnellesprouvables
de ZFL formant unsystème complet
de fonctions de Skolem pour lesg.formules.
On a aussi :
Le lemme 5 assure l’existence d’une
.11 -fonctionnelle F(x)
telle que dansil 2 -
ZFL(et
a fortiori dans112 - T) :
La condition
(1)
assure queF(x)
estprouvablement
totale dansT,
donc est uneL1. -fonctionnelle prouvable
de T. Celaétant, soit Í EN.
Posons A =F~),
calculé dans t.. -Donc
Corollaire 4. - Si
rn 1= qui
sontmodèle de
II 2 -
ZFL est close par intersection.Nous verrons que ce résultat a aussi des
conséquences
pour les modèles deII2 -
ZF.Auparavant,
montrons quel’hypothèse
V = Lsimplifie
aussi l’étude des 11-restrictions.
Lemme 7. - Soit T une extension de ZFL . Soient ~~
t== 12 -
T etIl
C thLes conditions suivantes sont
équivalentes :
...
(ii)
N est clospar les E1-fonctionnelles sur m
àparamètres
N
est clos par les A1-fonctionnelles totales sur
t11 àparamètres
dansN .
(i)
+(ii)
et(ii)
-~(iii)
sont évidents.Supposons (iii) :
On a aussi
(cf.
axiome decohérence) :
-*-*
F(x,c)
détermineune 2: -fonctionnelle
surm ,
totaled’après (1)
et donc aussi+ -> ->
41 sur
t1’.. . Donc si aE N, F(a,c)
E N. La condition(iii) impliquant 1 0
Ir’tpour la même raison
qu’au
lemme6,
on conclut de la même manière.Corollaire 5. - Soit T une extension de ZFL . Soient rh
F= n 2 -
T et A c- M7! existe une
plus petite
L1-restriction
de tr. , soit ’ft, telle que A C N . Son domainese compose de l’ensemble des éléments de M
E I -définissables
avecparamètres
dans N .~ ~ ~
Soit A cet ensemble. A
C A,
et il est clair que touteE1-restriction
de.
contient A. Il suffit de
vérifier,
cequi
estaisé,
que A est clos par lesE1-fonctionnelles
sur-
Ir à
paramètres
dans A.11-3. - SOUS-MODELES INTERIEURS.
La méthode des modèles intérieurs est bien connue pour ZF. Soit une structure
Soient ~
1 1,i l
une formule etb E
M tel que :Posons
Puisque N ~ ~,
h1 induit sur N une structure1l,
dite intérieure.A
chaque formule ~
associons laformule ~
obtenue en relativisant lesquantificateurs
de1/1
selon lesrègles :
On
respecte
bien entendu lesprécautions d’usage
concernant les variables liées.- +
L’assignation
de y étant constamment donnée parb,
on a :Ces
rappels
étantfaits,
soitTL
une sous-structure de h1(sans
lien avec laprécédente ) .
On suppose désormais
que ~
6 £ 1 et que l’on a :Notons que si
1t
*
M les conditions(i)
et(ii)
sont encore valides dansIl ,
sousréserve que b ~ N.
Lemme 8. - On donne
’~ , m ,
avec1~ ~ ? , ~
1 x,y 1 et b E N telque (i)
et(ii)
soient
satisfaits.
Pour tout énoncé A ~112
on a :Un calcul
simple permet
de touver un énoncéA* E II 2
tel queA~
=2013~A *
dans tout modèlequi
vérifie(i)
et(ii).
On a alors :En d’autres termes, si
1l.
1t~ ,
tout modèle intérieur d’une théorie T défini dans 1~par une
classe 11
àparamètres
dans N fournit dansIl
un modèle intérieur deTI 2 -
T.En combinant ce résultat avec le lemme
2,
on obtient un moyencanonique
de transférer àil 2 -
ZF des modèles intérieurs transitifs de ZF.Exemples.
1) -
L est un modèle de ZFL dans ZF : donc L est un modèle deTI2"
ZFL dansI12 .. ZF.
2) -
Un résultat deLevy
assure queHC 1
V dans ZFC(cf. 131 ).
Donc HC -qui
estune E
1-classe -
est dansII 2 -
ZFC un modèle intérieur deII2 -
ZFC.3) - En
relativisant à Ll’exemple 2,
on voit queLw
etL L
sont des modèles 1w 1
intérieurs de
112 -
ZFCdans rl 2 -
ZF.Nous mettrons en évidence d’autres modèles intérieurs intéressants.
Corollaire 6. -
Supposons
queCorollaire 7. - Soit rn
~=== rl2 ZF . n
existe uneplus petite ào
-restriction1110
de ?qui
soit modèle den~ - ZF . ln 0 t=
V = L = HC , etTR(
est leplus
petit sous-modèle transitif de M .
estino
Soit N l’intersection des
parties
deL ln
closes par les A 1 -fonctionnellesprouvables
de ZFL
(ce qui
a un sens,puisque L (== ZFL). D’après
le lemme6,
N est un modèle deri 2 - ZFL.
Il
Considérons ln 1 avec
M rL2 -
ZF.L 1
est unsous-modèle de
ln l’
transitif dansln 1
et validantn2 - ZFL.
On a enparticulier
Ceci prouve la minimalité de N.
D’après
cetteminimalité,
on a nécessairement :Plus
généralement
tout modèle intérieur transitif de112
ZF défini dans ~L coincideavec n .
Par le corollaire
3, TR(N)
est aussi un modèle defi 2 -
ZF. C’est nécessairement leplus petit
sous-modèletransitif, puisqu’un
tel modèle est o-restriction et doit donccontenir N. Nous savons de
plus
que 111
TR(’tL).
L’argument
de minimalitéappliqué
cette fois aux sous-modèles transitifs montre queTR(n) l= V = L = HC.
D’après
le corollaire5,
les éléments de Nqui
sontIl
dans N(sans
pra-mètres)
est une11-restriction de ~ (puisque ~’L f= 112 - Z!’ 1J.
nepouvant
stricte,
tout élément de N est bien 11-définissablc
dansIII - MODELES PARTICULIERS
Dans cette
section,
nous construisons diverstypes
demodèles,
en vue notamment d’établir des résultatsd’indépendance.
111-1. MODELES MINIMAUX.
Disons
qu’une
structure fll est minimale si elle n’a pas deA0-restriction
propre. Aveccette
définition,
le corollaire 7peut
être retranscrit sous la forme suivante : tout modèle deII 2 -
ZF contient un sous-modèle minimal. Les modèles minimaux4e fi 2 -
ZF vérifientV = L = HC. Ils ont tous leurs éléments 1
1-définissables.
Dans ce
qui suit,
nous établissonsqu’il
existe unegrande
variété de modèles minimaux.soit m
~ ll2 - ZF.
NotonsAR(1t. )
la structure induite parsur V m
:c’est
« l’arithmétique»
de m .Etant
donnés th
, 1tH2
si ln oH n, V Vmw
w wVJ
car la définit ion "est absolue. Par
préservation
des 4l0 -formules,
on en déduit :où est le
symbole
de l’extension élémentaire.Ainsi
l’arithmétique
d’un modèle est caractérisé par celle de sa restriction mininudr.La théorie
classique
de la récursion est formalisable dansl’arithmétique
élémentaire, et a fortiori dans ZF.Lemme 9. - Soit
F(x)
unefonction
récursivepartielle,
non extensible enfonction
récursivetotale,
et telle que(pour
uneexpression
correcte de F dansZF ) :
Pour toute extension consistante et récursivement axiomatisable ’l’ de
TI2" - ZI" ,
il existeun entier
intuitif
n tel queT , F(n)
= 0 etT, F(n) =
1 soient consistantes.Nous supposons bien entendu que
F(x)
estexplicitement
définie parune L 0
formule.1 Un
exemple
de telle fonction est donné par :où
r(u,v)
est le reste de la division de u par v, et { x}(.)
la semi-fonction récursive d’indice x.Soit
R(n, rn)
la relation semi-récursive définie par :Soit
S(n)
un sélécteur récursif pourR(n,m).
Montrons que Sprolonge
F : supposonsen effet que
F(n) =
0 parexemple.
Alors
II 2
~ existe. DoncS(n) existe,
et a une certaine valeur q. Siq # 0,
il vient :D’où T t- q =
0,
cequi
estabsurde, puisque
T est consistante.Puisque
Sprolonge F,
elle ne saurait être totale. Donc il existe que : Enparticulier :
Si l’on avait T P
F(n) 1 0,
on auraitT, F(n)
existe I-F(n)
= 1 en contradictionavec
(2).
On voit de même que T~ F(n) %
1.Le lemme 9
permet
de construire un arbre dutype
suivant :de telle sorte que toute branche soit consistante avec
ll2 -
ZF. Alors :Corollaire 8. - 7Ï existe modèles minimaux de
II2 -
ZF non deux à deuxélémentairement
équivalents,
relativement àl’arithmétique.
Remarque. -
Si M est modèle standard deIl2 - ZF,
toute restriction de M estisomorphe
à unmodèle standard
(transitif).
Enparticulier
la restriction minimaleMo
estisomorphe
à unmodèle standard. Comme
Mo /
V =L, Mo
est nécessairement de la formeL. ,
où aest le
premier
ordinal tel queL a1= ll2 -
ZF.Ainsi il
n’y
aqu’un type (au plus)
de modèle standard minimal.111-2. - INDEPENDANCE DU SCHEMA DE FONDATION.
il2 -
ZF contient l’axiome de fondation. Mais il est rendu inutilisable à cause de l’absence d’uneséparation
raisonnable. En fait le schéma defondation
n’est dérivable dansII2 -
ZF.Nous allons même montrer que le schéma de récurrence
(non restreint)
lui-même n’est pas déductible dansII2 -
ZF.La méthode suivie
s’inspire
detechniques analogues
dansl’arithmétique
dePéano,
enexploitant l’analogie
de cette dernière avec ZFL. Leprincipe
de la méthode remonte à RabinLlOI
et nousadaptons
une idée de Wilkie en[ 13].
La formalisation dans ZF de la métathéorie de ZF est absolue
(cf.
parexemple [ 3 l ).
En
particulier,
onpeut
construire pour tout n ~ 1 une formuleTn(y,x),
telle que :2) -
Pour tout ~lx c En
il existe un entier(intuitif)
m tel queTn(y,x)
est doncl’analogue
d’unprédicat
deKleene,
et sert à énumérer les relations1 n
sur w . .
Assumant V =
L , qui permet l’emploi
du lemme5,
onpeut recopier
la constructionclassique
d’un ensemblesimple (plus précisément : n-simple
au sens de Wilkie[ 13] ) :
Partant de la
relation Y, n : Tn(x,y) A
x >2y (où >
et 2 ont leur senscanonique
surw ).
On lui associe la formule
En , S(y,x), qui
définit un sélecteur. Il reste à poser :On a alors :
D’autre
part,
dans tout modèle tn de ZFL et pour tout m standard il existe auplus
m éléments de
A m qui
soient é 2m. Enparticulier,
tout m standard estmajoré
par un ktel que :
Lemme 10. - Soit n > 0 . On considère rn
~
ZFL , nonw-standard,
et soitun entier non-standard de
rn
Il existe ln’1==
n
, tel que ù ’
t==
a EA.Supposons
le contraire. La méthodeclassique
dudiagramme
montrequ’il
existe uneformule ~
1 1
et desparamètresâ
E M tels que :(dans
lelangage 2
étendu par les constantes a+
et
a).
Il existe m standard tel que :
-- . - ~ , - ..
Mais ceci est
absurde, puisque hl ~
ZFLet M ~ Tn(m, a )
avec anon-standard. On en déduit un résultat de
type
Rabin :Lemme 11. - Soit ln
~
ZFL dénombrable non W -standard, n existeavec in
ln ’ tel
que pour tout entier non-standard a de M on aitn
On construit
d’abord m’0
telque m ’0 l= a E
A pour tout entier non-standardde m .
Pour cela onapplique
w fois le lemme10,
àpartir
d’une liste des entiersnon-standards de m . L’union de la chaîne des modèles obtenue est une
En-extension
de Inmodèle de
II2 -
ZFL. On se ramène à un modèle de ZFL en luiappliquant
le lemme 2. Ilsuffit alors d’itérer le processus
précédent :
L’union
des m ’k
a lespropriétés requises.
Corollaire 9. - Dans le modèle M obtenu au lemme Il, N est
définissable
par laf ormule :
3 y E W
(y ~
A A x Fy).
Enparticulier, il
existe unexemple
du schéma de1
n+ 1-récurrence falsif ié
dans m ’.Corollaire 10. - Dans
II 2 -
ZF + schéma de récurrence, on nepeut remplacer
le schéma de récursion par un nombrefini
d’axiomes. Le même résultat vaut pour le schéma defondation.
Sinon,
le schéma de récurrence serait finitisable au-dessus deII2 -
ZFL =II2 -
ZF + V =L,
cequ’empêche
le corollaire 9.111-3. - INDEPENDANCE DU SCHEMA DE SEPARATION.
Dans
f’2 -
ZF +Séparation,
le schéma de fondation est dérivable. Donc le schéma deséparation
est(globalement) indépendant
deIl 2 -
ZF.Dans ce
qui suit,
nous montrons que le schéma deSi-séparation
estindépendant
deTI2 -
ZF mêmeaugmenté
du schéma defondation.
La méthode repose sur la construction d’un modèle intérieur convenable.
Partons d’une énumération récursive
(donc à 1)
des axiomes de ZFL :Définissons une S
l-classe
H par la condition suivante :(n
est une variable et ne dénote pas un entierintuitif).
H est transitive comme réunion d’ensembles L a .
Lemme 12. - H est dans
II2 -
ZF un modèle intérieur deH2 -
ZFL.D’après
les lemmes 2 et8,
il suffit de raisonner dans ZF.On a HeL. Il suffit donc de montrer que H est clos par les
A1-fonctionnelles
+
prouvables
de ZFL(lemme 6).
SoitF(x)
une tellefonctionnelle,
définiepar # l x, y 1
avec~ E
~1. D’après
la section1.2,
il existe n standard tel que tout modèle transitifAo,..,,An
réfléchisse § . On
peut
choisir n assezgrand
pour queA , ..., y # y l
.Soit alors
à É
H. Il existep E::
ú.) et un ordinal a tels quea E L a
a étant lepremier
ordinal tel queLa
"1==
...,A .
PPuisque
n eststandard,
il existe unpremier B
tel que
p Ao ,
...,An.
Si p n, on a{3
> adonc â
c Onpeut
doncsupposer
p ‘
n etL a p A0
...,An, ~
définit alors dansL a
la restriction de F àL ci
Enparticulier :
N.B. - Une autre démonstration du lemme 12 se trouve dans
[ 9] .
Lemme 13. - Il existe une
El -fonctionnelle
dont le domaine est inclus dans ú) etqui
énumère
Il , prouvablement
dansH2 -
ZF.Il suffit de l’établir pour ZF. Le théorème de Lôwenheim-Skolem
appliqué
dans Lmontre que
H c L
Posons :1
D est un ensemble dans ZF
(et
une S~-classe
dansII2 - ZF).
Soit
F( a)
l’énumération de l’univers L par les ordinaux construite par Gôdel. Achaque
n E
D,
associons l’ordinalK(n)
tel queK(n)
soit lepremier
a tel queF( a)
soit unesurjection
de ce surL~ , ~i
étant lepremier
ordinal tel queL~ t== Ao ,
...,An.
Tout n C w s’écrit de manière
unique
sous la forme :Si i E
D,
posonsW(n) = F( a) (j)
avec a =K(n).
D’où une
relation E1
y =W(x),
fonctionnelle en y, pourlaquelle :
Corollaire
r12
ZF + V = H est inconsistant avec le schéma deEl -séparation.
A est une 1;
1-classe.
Par Siséparation,
c’est un ensemble.Si H =
V,
H étant codable parA,
on aurait une formule de satisfaction surl’univers,
ce
qui
estimpossible.
Lemme 14. - Soit M ZF . Le sous-modèle minimal
(resp. transitif minimal)
devérifie
V = H.ln
Soit m 0
le sous-modèle minimal. On a donc H 0 =Mo.
H étant un modèle intérieur
transitif,
le même raisonnements’applique
au modèletransitif minimal
(c’est-à-dire
Il en résulte que tout modèle minimal de
H2 -
ZF falsifie unexemple
du schéma deE1-séparation.
En
particulier,
c’est le cas d’un modèle minimal standard. D’où : Corollaire 12. -(en supposant
l’existence d’un modèle standard deZF) :
TI2 - ZF
+ schéma defondation
t-r11-séparation.
N.B. - Le recours à
l’hypothèse
de l’existence d’un modèle standardpeut
êtreéliminé,
parexemple
au moyen de latechnique
de l’extension conservative(cf.
parexemple [ 12 J ).
Unequestion
naturelle est celle de l’existence d’un modèle intérieur deII 2 -
ZF vérifiantprouvablement
V = H. Le lemme suivant l’interdit :Lemme 15. - Soit U un modèle intérieur
transitif défini
dans ZF par uneformule
sansparamètres.
On suppose que pour tout axiome A deII 2 -
ZF on aZF ~- AU
Alors, si
T est une extension de ZFéquiconsistante
avecZF ,
Plaçons-nous
dans ZF +HU
= U. Pour tout n E W, s’il existe a tel queLa p Ao ,
...,An ,
notonsH(n)
l’ensembleLp , où 0
est lepremier
ordinal àconvenir. y =
H(x)
estEl ,
donc définit une fonctionnelle dansII2 -
ZF. DansII2-ZF
on a :En
effet,
il existe k tel queH(n) E H(k),
avec forcément k > n.En relativisant à
U,
onpeut
prouver dans ZF :Comme ZF )2013
existe,
on a :Un tel énoncé
implique
la consistance deZF,
et nepeut
être déduit dans T.IV - L’ANALYSE DE ZFC.
T étant une théorie des
ensembles,
posons :C’est
l’Analyse
de T. D’unpoint
de vueutilitaire,
onpeut regarder AN(T)
comme lefragment
leplus important
de T.Nous nous proposons de
préciser l’analyse
deZFC,
et sipossible
d’en donner uneaxiomatisation directe.
Nous savons
déjà
queAN(ZFC)
est une extension den2 -
ZFC. Elle vérifie V = HCet le schéma de fondation.
AN(ZFC)
contient aussi leprincipe
deréflexion,
et même une forme renforcée de ceprincipe, qui
relie lespropriétés
locales de HC à celles de l’univers V.Lemme 1 6
(ZFC). -
Soit M un ensembletransitif
tel queIICM =
HC(et donc
IICPour tout a E HC il existe un N
transitif
dénombrable tel que :Dans cet
énoncé,
tout ensemble transitif X est identifié avec la structureX,
E > .== est le
symbole
del’équivalence
élémentaire.on continue de
même,
en construisant une suite :où
chaque Xi
estdénombrable
, ce
qui
assure queHCX
est transitif. Il reste à«collapser»
X sur une structurestandard,
cequi
nechange
pasHCX.
Un ensemble tel que M
peut
être choisi dans ZFC de manière à vérifier un nombrequelconque
d’axiomes de ZFC. On tire du résultatprécédent
la formepromise
du schéma deréflexion :
Corollaire 13.. Soit
Ao ,
... ,An ,
... une liste des axiomes de ZFC . Pour tout n , et touteformule ~ [ x ]
, onpeut
prouver dans ZFC :De ce
corollaire,
onpeut
tirer une axiomatisation deAN(ZFC) :
Corollaire 14. - Soit
A. ,
...,An ,
... une liste des axiomes de ZFC .AN(ZFC) est engendré
par les axiomes suivants :