A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
F. B ÉGUIN C. B ONATTI J. L. V IEITEZ
Construction de flots de Smale en dimension 3
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 6
esérie, tome 8, n
o3 (1999), p. 369-410
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1999_6_8_3_369_0>
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- 369 -
Construction de flots de Smale
endimension 3(*)
F.
BÉGUIN,
C. BONATTI ET J.L. VIEITEZ (1)E-mail: frbeguin@u-bourgogne.fr, bonatti@u-bourgogne.fr, jlvb@fing.edu.uy
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse Vol. VIII, n° 3, 1999
pp. 369-410
RÉSUMÉ. - Dans
[1],
nous montrons que le germe d’un champ devecteurs X, en dimension 3, le long d’un ensemble hyperbolique saturé K détermine de façon unique une variété à bord munie d’un flot
(en
quelquesorte la variété et le flot les plus simples réalisant le germe
considéré)
appelés modèle de(X, K).
Ce modèle est alors caractérisé à équivalence topologique près par une information combinatoire finie : le type géomé- trique d’une partition de Markov de K. Dans cet article, nous donnonsune construction explicite du modèle d’un type géométrique quelconque.
Cette construction nous permet de dégager des propriétés des modèles et
nous fournit des exemples montrant la différence entre les ensembles hy- perboliques des flots en dimension 3 et ceux des suspensions de difféomor- phismes de surfaces.
ABSTRACT. - The germ of a 3-vector field X along an hyperbolic sat-
urated set K détermines uniquely a manifold with boundary carrying a flow
(roughly
speaking the simpliest mainfold and flow carrying the germ considered above) called the model of (X, K). We have seen in[1]
that thismodel is caracterized up to topological équivalence by a finite combinato- rial information : the geometrical type of a Markov partition of K. In this article, we give an explicit construction of the model of any geometrical type. From this construction follow properties of models and examples which show the différence existing between hyperbolic sets of 3-flows and hyperbolic sets of suspensions of diffeomorphims of surfaces.
~ * ~ ) Reçu le 30 mars 1998, accepté le 1er juin 1999
1 > François Béguin, Christian Bonatti, Université de Bourgogne, Laboratoire de
Topologie (UMR 5584), BP 400, 21011 Dijon Cedex, France.
José L. Vieitez, Facultad de Ingenieria, C.C. 30, Montevideo, Uruguay.
0. Introduction
Cet article est une contribution à la
classification,
àéquivalence topolo- gique globale près,
des flots de Smale(ou
flotsC1-structurellement stables)
des variétés
compactes
de dimension 3. Avant deprésenter
nos propresrésultats, rappelons
laterminologie
etquelques
résultatsclassiques
de lathéorie
hyperbolique
de Smale.0.1.
Rappels
sur la théorie de SmaleSi X et Y sont deux
champs
de vecteurs de classeCI
sur des variétés com-pactes
M etN,
leschamps
X et Y sont ditstopologiquement équivalents
s’il existe un
homéomorphisme h
entre M etN envoyant
orbite orientée de X sur orbite orientée de Y. Lesdynamiques globales
de X et Y sontalors les mêmes à
changement
detemps près
et auchangement
de coor-données h
près.
Unchamp
X sur une variété M est ditC1-structurellement
stablesi,
pour toutchamp
Y surM,
suffisammentC1-proche
deX,
, leschamps
X et Y sonttopologiquement équivalents ;
nous dirons alorsplus rapidement
que X et son flot sontrespectivement
unchamp
et unflot
de Smale. Les flots de Smale sont bien sûr les
premiers
candidats à uneclassification à
équivalence topologique près ;
eneffet,
l’ensemble de leurs classesd’équivalence topologique correspond
à un ensemble discret doncdénombrable de flots
(l’ensemble
des flotsCI
estmétrique séparable).
On
rappelle qu’un compact
K invariant par le flot d’unchamp X,
dis-joint
dessingularités
deX,
est dithyperbolique
si le fibrétangent
à la variétése
décompose
lelong
de K en somme directe de trois sous-fibrés continusinvariants, T MIK
=EU,
la différentielle du flot(pour
untemps
fixé suffisammentgrand)
dilatant uniformément les vecteurstangents
à EUet contractant uniformément ceux
tangents
à .Pour un
point x
deK,
on définit alors la variété stableforte
comme l’ensemble des
points y
tels que la distanced(Xt(y),
tend verszéro
quand
letemps t
tend vers +oo : c’est alors une variétéinjectivement immergée
dans la variétéambiante,
ettangente
en x àES(x) (voir [9]).
L’orbite par le flot de la variété stable forte de x constitue sa variété stable
(faible)
notée On définit la variété instable de x enremplaçant
Xpar -X.
Rappelons également qu’un point
est dit errant s’ilpossède
unvoisinage
U tel que U soit
disjoint
deX t (U)
pour tout t >1 ;
on noteSZ (X )
l’ensembledes
points
non-errants.C. Robinson et S.
Hayashi
ont achevé de montrer(voir [8]
et[13]) qu’un champ
X d’une variétécompacte
sans bord estC1-structurellement
stable si et seulement si :- son ensemble non errant est constitué d’un nombre fini de
singularités hyperboliques
et d’uncompact hyperbolique
sanssingularité
dans
lequel
les orbitespériodiques
sontdenses,
- pour tous
points x
et y de les variétés invariantes(faibles)
et se
coupent
transversalement.La théorie de Smale montre que l’ensemble d’un flot de Smale se
décompose
en un nombre fini decompacts
transitifsdisjoints (dans
le casdes
flots,
ce sont lescomposantes
connexes de~(Y)) :
lespièces basiques.
Nous voulons classifier non seulement les
pièces basiques
mais aussi les in- tersections de leurs variétés invariantes. C’estpourquoi
nous allons con- sidérer des ensembleshyperboliques
saturésK,
c’est-à-dire tels que K = mais non nécessairement transitifs. Pour les flots de Smaleen dimension
3,
les ensembleshyperboliques
saturés sont unions d’un nom-bre fini de
pièces basiques
et des intersections de leurs variétés invariantes(voir [4, chapitre 1]).
Plusprécisément,
nous nous intéresserons aux ensem-bles selles
saturés,
c’est-à-dire à des ensembleshyperboliques
saturés K necontenant ni
attracteur,
nirépulseur.
0.2. But de l’article
On s’intéresse à la
dynamique
d’un flot sur desvoisinages
invariantsd’ensembles selles.
Dans 1 ~ ,
nous avons montré que le germe~X, K]
d’unchamp
de Smale X lelong
d’un ensemble selle saturé K ne caractérise(à équivalence topologique près)
aucunvoisinage
invariant. Parcontre,
un telgerme caractérise une
unique
variété à bordabstraite,
munie d’unchamp
devecteurs transverse au bord dont le maximal invariant est de germe
[X, A’].
.Plus
précisément :
Si X est un
champ
de vecteur sur une variété Mcompacte, orientable,
de dimension 3 et si K est un sous-ensemble de
M,
, on note~X ,1~~
legerme de X le
long
de K : c’est la classe ducouple (X, K)
pour la re-lation
d’équivalence
définie par(X, K) N (Y, L)
s’il existe desvoisinages
Uet V de K et L tels que les restrictions à U et V des
champs
X et Y soienttopologiquement équivalentes.
DÉFINITION.
- Nousappellerons
modèle toutcouple (N, Y)
où N estune variété
compacte
àbord, orientable,
de dimension 3 et où Y est unchamp
de vecteurs surN,
transverse aubord,
tels que :i)
Le maximal invariant de Y dans N est un ensemble selle saturéKy .
.Notons
~1N
l’union descomposantes
connexes du bord de N où Y est rentrant dansN ;
alors tout cercleplongé
dansal N, disjoint
deborde un
disque
dansâlN également disjoint
de .Toute
composante
connexe de N contient unpoint
deKy.
.On dira alors que le
couple (N, Y)
est un modèle du germe[X, K]
si lesgermes
[X, K]
et[Y, Ky]
sont les mêmes.Remarques.
- Dans la définition
ci-dessus,
la conditionii) implique
unepropriété analogue ii’)
sur l’uniona2 N
descomposantes
connexes du bord de N où Y est sortant de N tout cercleplongé
dansdisjoint
deW u {Ky )
bordeun
disque
dans82N également disjoint
de .- On a
prétendu
s’intéresser à desvoisinages
invariants d’ensembleshyperboliques.
Notre définition d’un modèle comme une variété à bords transverses auchamp qu’elle porte
peu sembler en contradiction avec cet intérêt.Cependant,
onpeut complèter
naturellement tout modèle(N, Y)
enune variété ouverte sans bord
N
munie d’unchamp (que
l’on note encoreY) qui
étend Y et telle queN
soit le saturé de N sous l’action de Y. La classed’équivalence topologique
de(N, Y)
caractérise alors celle de(N, Y).
Nous avons montré :
THÉORÈME ( ~1) ).
- Pour toutchamp
de vecteurs X sur une variétécompacte
orientable de dimension 3 et tout ensemble selle saturé K deX,
, il existe ununique
modèle du germe[X, K]
àéquivalence topologique près.
On
parlera alors,
par abus delangage,
du modèle de[X, K] (qui
estplutôt
une classed’équivalence topologique qu’un
modèleproprement dit).
Le modèle de
K] est,
enquelque
sorte, lecouple
constitué de la variété à bord et duchamp
de vecteurs lesplus simples parmi
ceux exhibant le germe[X, K]
.Si on considère un
difféomorphisme
d’une surfacecompacte,
ses com-pacts hyperboliques
saturés admettent de bonnespartitions
de Markov par de vraisrectangles plongés.
Il en va de même pour les ensembles selles de flots en dimension 3 si ons’intéresse,
cettefois,
à une section localede l’ensemble selle considéré et à
l’application
depremier
retour sur cettesection. Pour de telles
partitions,
C. Bonatti et R.Langevin
ont introduitune combinatoire codant la
géométrie
des intersections desrectangles
dela
partition
et de leurimages :
: letype géométrique
de lapartition (voir
la
sous-partie 1.2).
Letype géométrique
d’une bonnepartition
de Markov d’un ensemble selle saturé K caractérise alors le germe de X lelong
deK. Ceci et le théorème
précédent
montre que deux ensembles selles saturés K et L de flots X et Y admettant des bonnespartitions
de Markov de mêmetype géométrique
ont des modèlestopologiquement équivalents.
Cecinous autorise à
parler
du modèle d’untype géométrique
T :c’est,
s’ilexiste, l’unique
modèle(à équivalence topologique près)
dont le maximal invariantadmet une bonne
partition
detype géométrique
T.Remarquons qu’étant
donnée unepartition
de Markov detype T,
dansM,
d’un ensemble selleK,
la construction du modèle deEX, K]
se fait àpartir
d’unvoisinage
deK,
par deschirurgies qui
ne sont pas nécessairementdisjointes
de lapartition
de Markov. Apriori,
le modèle de[X, K] pourrait
donc ne contenir aucune
partition
de Markov detype
T de K.Le but de cet article est de donner une construction
explicite
du modèled’un
type géométrique
et d’en tirer des corollaires. Nous allons montrer :THÉORÈME
0.1.2014 Pour touttype géométrique
abstraitT,
il ex~iste unmodèle dont le maximal invariant admet une bonne
partition
de Markov detype
T. .Tout modèle se
complète
en unchamp
de Smale nonsingulier
sur unevariété
compacte
de dimension 3 sans bord(voir,
parexemple, [6]).
Lethéorème 0.1 montre donc que tout
type géométrique
abstrait est letype
d’unepartition
d’un ensemble selle saturé d’un flot de Smale nonsingulier.
En tant que pur résultat
d’existence,
le théorème 0.1 est unegénéralisa-
tion d’un théorème de C.
Pugh
et M. Shub(voir [12])
concernant les suspen- sions de sous-shifts detypes
finis. Enfait,
nous donnons ici une construc-tion du modèle d’un
type
abstraitquelconque
par une suitefinie d’opérations
élémentaires
parmi
les suivantes: produit
cartésien desegments, quotient
par une relation
d’équivalence (a,~ine), découpage
lelong
desurfaces
cons-tructibles par les
opérations précédentes,
recollement de variétés lelong
departies
de leurs bords.La construction effectuée du modèle d’un
type géométrique
montre enfait une version
plus précise
du théorème 0.1 :Le théorème 0.1
implique
que, pour tout ensemble selle saturé K ad- mettant unepartition
detype T,
le modèle de K contient unepartition
de
type
T. Nous aimerions que leplongement
de cettepartition
de Markovdans le modèle soit
canonique ;
c’est-à-dire que nous aimerions que pour deux telsplongements,
il existe uneéquivalence topologique
du modèle con-juguant
lesplongements.
Ce n’est pas vrai sanshypothèse supplémentaire
sur ces
plongements. Cependant,
auxrectangles
d’unepartition
de Markovd’un flot en dimension 3 sont naturellement associés des cubes. Une bonne
partition
de Markov est dite essentielle si l’intersection de toute orbite avecl’union des cubes est connexe
(voir
lapartie 1.1).
Nous avons montré quetoute
équivalence topologique
entre les unions des cubes de deuxpartitions
de Markov de mêmetype géométrique
seprolonge
en uneéquivalence
dumodèle
(voir [1]).
La construction effectuée montre alors :COROLLAIRE 0.2. - Soit X un
champ
de vecteurs sur une variété com-pacte
M de dimension 3(avec
ou sansbord)
et soit K un ensemble selle saturé de Xadmettant,
dansM,
une bonnepartition
de Markov detype géométrique
T. Alors il existe une bonnepartition
de Markov essentielle deK,
detype T,
incluse dans le modèle de[X, K~
.(Cette partition
est doncunique
àéquivalence topologique globale
du modèleprès.)
La construction du modèle d’un
type géométrique
nouspermet
de cons-truire
explicitement
desexemples
de flots. Nous exhibons ici deschamps
de Smale en dimension 3 dont le germe le
long
d’un ensemble selle saturé n’est le germe d’aucunesuspension
dedifféomorphisme
de Smale de surfacecompacte
lelong
d’un ensemble selle saturé(voir
lapartie 4).
En
particulier,
le nombre decomposantes
des bords d’entrée et de sortie du modèle d’un ensemble selle saturé K d’unchamp
de vecteurs X et legenre de chacune de ces
composantes
sont bien sûr des invariants associés au germe[X, K~~ .
Nous montrons au cours de la construction que ces invariants sont calculables àpartir
dutype géométrique
den’importe quelle partition
de Markov de K. On montre alors : :
PROPOSITION. - Soit K un ensemble selle saturé d’un
flot
de SmaleX sur une variété
compacte
orientable de dimension 3 dont le germe est le même que celui de lasuspension
d’undifféomorphisme
de Smale desurface compacte
lelong
d’un ensemble selle saturé.Alors toute
composante
du bord d’entrée ou de sortie du modèle de[X, K]
est de genre
inférieur
ouégal
à 1(c’est
unesphère
ou untore).
Puis,
nous construisons unexemple
detype géométrique
T dont lemodèle
possède
unecomposante
de bord de genre 2. Cetexemple
est trèsfacilement
généralisable.
Remarque.
- Des travaux antérieurs(voir [3]
ou~4~ )
montrent que cer- tainstypes géométriques
sont irréalisables par despartitions
d’ensembles selles saturés dedifféomorphismes
de Smale de surfacescompactes.
Nousmontrons par un
exemple qu’un
flot admettant un teltype géométrique
non réalisable
pourrait cependant
être lasuspension
d’undifféomorphisme (en choisissant judicieusement
latransversale).
Ceci montre que les travaux de[3]
et[4]
ne résolvent pas notreproblème.
1.
Types géométriques
departitions
de MarkovLe but de cette
partie
est de définir les notions de bonnepartition
deMarkov,
departition
de Markov essentielle et letype géométrique
de tellespartitions.
1.1. Bonnes
partitions
de Markov etpartitions
de Markov essen-tielles
Les définitions usuelles de
partition
de Markov pour les flotsdépendent
du choix d’une transversale sur
laquelle
onregarde l’application
depremier
retour. Nous introduisons la notion de
partition
de Markov essentiellequi
ne
dépend
pas du choix d’une transversale. On seplace
dans une variétécompacte
orientable de dimension 3.Nous
appellerons rectangl e
Rl’image
d’unplongement
h de(0,1 ~ 2
dansune
surface,
R étant muni de deuxfeuilletages
.~’s et .~’’z‘ . On demande aufeuilletages
.~s et .~’u d’être de classeC°,
à feuillesC , triviaux,
transverses l’un àl’autre,
et tels queh ( (0,1 j
x{0 ~ )
eth ( ~0,1 j
x soient deux feuilleset
h ( { 0 ~
x[0,1])
eth ( { 1 ~
x[0,1])
soient deux feuilles de Fu.Les feuilles de .~’S seront dites horizontales et celles de .~‘ verticales.
Le bord horizontal de R
(on
dira aussi le bordstable)
sera alors ~s R =h ( (o,1 j
x{0~ )
Uh ( ~0,1 j
x{ 1 ~ )
et son bord vertical(on
dira aussi son bordinstable)
sera auR =h({0~
x~0, lj)
Uh({1~
x~0, lj).
On
appellera sous-rectangle
horizontal de R toutrectangle
H inclus dansR tel que 8u H soit inclus dans au R et tel que ~s H soit constitué de deux feuilles du
feuilletage
,~’s de R. Demême,
onappellera sous-rectangle
verticalde R tout
rectangle
V inclus dans R tel que ~s V soit inclus dans âs R et tel que au H soit constitué de deux feuilles dufeuilletage
.~‘ . .Tout ensemble selle saturé K d’un
champ X
admet une transversale locale :simplement
une surface Ecompacte,
éventuellement àbords,
nonnécessairement connexe, transverse à
X,
telle que toute orbite de K coupe E et telle que le bord de E soitdisjoint
de K.L’application
depremier
retour sur cette surface n’est bien sûr que
partiellement
définie.Etant donné une transversale locale E de K et un
rectangle
R dansE,
on dira que le
premier
retour de R est biendéfini
si l’orbitepositive
de toutpoint
de Rrecoupe £
et si lepremier
retour despoints
se fait entemps
continu.DÉFINITION.
- Onappellera
bonnepartition
de Markov de K la donnéed’une transversale locale ~ de K et d’une collection
finie
derectangles
dis-joints Ri
...,Rn
dans ~ tels que :- Pour tout
i,
lepremier
retour deRi
sur E est biendéfini ; notons
lef(Ri),
- K n E est le maximal invariant de l’union des
Ri
pourl’application
de
premier
retourf.
Deplus,
iln’y
a pas derectangle
inutile: chaque Ri
contient un
point
de K.- Pour tous i et
j,
l’intersectionf (R2)
nRj
a un nombrefini
de com-posantes.
Chacune de cescomposantes
est à lafois
unsous-rectangle
hori-zontal de
f (R2)
et unsous-rectangle
vertical deR~
; deplus,
onexige
que soitdisjoint
de cette intersection ainsi que 8S)
,- Les
feuilletages
.~’s et ,~’~‘ sont invariants parf
et il existe unemétrique
sur E telle que pour tout x dans l’union desR2,
, tel quef(x)
soitaussi dans l’union des
Ri,
tout vecteurtangent
en x à soit strictement contracté parf
et tout vecteurtangent
en x à .~"~‘ soit strictement dilaté parf.
.Remarques.
Les
propriétés
de contraction et de dilatationexigées
dans la définitionimpliquent
que toute feuille depassant
par unpoint
de K est unsegment
de feuille deWS(K)
et que toute feuille de ,~’"’~‘passant
par unpoint
de I~est un
segment
de feuille de(I~)
.Chaque composante
C deRn f (R)
contient unpoint
de K. Eneffet,
Cest alors à la fois un
sous-rectangle
horizontal def(Ri)
et unsous-rectangle
vertical de
R~
pour un certaincouple (i, j )
MaisR~
contient unpoint
de Kpar
hypothèse
et toutsous-rectangle
horizontal def (RZ )
est donc traversé par une feuille de et, demême, R~
contient unpoint
de K parhypothèse
et toutsous-rectangle
vertical deR~
est donctraversé
par unefeuille de
Chaque composante
de R nf(R)
contient donc unpoint
de n = K.
Le troisième
point
de la définitionimplique
que K n E est inclus dans l’intérieur desrectangles RZ
de lapartition.
Eneffet,
on aexigé
que le bord instable et lel’image
parf
du bord stable dechaque rectangle
soitdisjoint
du maximal invariant de l’union des
Ri.
Remarquons qu’a priori
le faitqu’une
famille derectangles
formeune bonne
partition
de Markovdépend
de la transversale E choisie. C’estpourquoi
on introduit les définitions suivantes :A un
rectangle Ri
d’une bonnepartition
de Markov sur une transversale locale E est naturellement associé un cubeCi
union dessegments
d’orbitesjoignant
unpoint
deRi
à sonpremier
retour sur E(c’est
apriori
un cube seulementimmergé).
.DÉFINITION .
On diraqu’une
bonnepartition
de Markov de K est essentielle si l’intersection de toute orbite avec l’union des cubes est connexe.Notons R l’union des
rectangles
d’une bonnepartition
R ={ E, { RZ } } .
La
partition
R est essentiellesignifie
que l’orbitepositive
de toutpoint
def(R) B
R ne revientjamais
couper R. Le but de la fin de lasous-partie
est de montrer que la notion de
partition
essentielle nedépend
pas de la transversale E choisie.Notons P
l’application
depremier
retourpartiellement
définie de R surR.
Rappelons qu’on
notef l’application
depremier
retour(définie
en toutpoint)
de R sur E. Bien sûrf -1(R)
n R est inclus dans le domaine de définitionDom(P)
de P.Remarque. -
Lapartition
R = est essentielle si et seule- ment si le domaine de définitionDom(P)
estégal
àf -1 (R)
n R. Eneffet,
la
partition
est essentielle si et seulement si il n’existe pas d’orbite dont l’intersection avec les cubes estdisconnexe ;
c’est-à-dire s’il n’existe aucunsegment
d’orbite d’intérieurdisjoint
descubes,
à extrémités sur la face de sortiefeR) B
R des cubes et sur la face d’entrée contenue dans R des cubes.Autrement
dit,
lapartition
est essentielle si et seulement si il n’existe aucunpoint x
E R tel quef (x) ~
R mais tel que P soit défini en x.On
peut
maintenant montrer :PROPOSITION 1.1. - Soit
{E, {RZ}}
une bonnepartition
de Markovde K essentielle et soit
E
une autre transversale contenant lesRi
tel que{É, {RZ}}
soit aussi une bonnepartition
de Markov de K. Alors{~, {Ri}}
est une bonne
partition
de Markov essentielle de K.Démonstration. - On note R l’union des
rectangles Ri.
On notef , f
et P les
applications
depremier
retour de R surE, É
et Rrespectivement.
On a vu que
f -1 (R)
n R est inclus dans le domaineDom(P)
de P.D’après
la remarqueci-dessus,
nous savons quef -~(R)
n R estégal
àDom(P)
et nous devons montrer quef -1 (R)
n R estégal
àDom(P).
On commence par remarquer que
chaque composante
C deDom(P)
contient un
point x
de K. Eneffet, Dom(P)
estégal
àf -~ (R)
n R etla remarque suivant la définition de bonne
partition
de Markov conclut.Puisque K n ~
est le maximal invariant de R sous l’action de/, le point x appartient
nécessairement à n R.On s’intéresse maintenant à la
composante
connexeC
de nR~
contenant x. On a bien sûr
C
C C et on veut montrerl’égalité.
Par définitiond’une
partition
deMarkov,
lescomposantes
C etC
sont toutes deux dessous-rectangles
horizontaux deRj.
Pour montrerl’égalité
descomposantes
C etC,
il suffit donc de montrer que le bord stable deC
est inclus dans celui de C.Cependant,
coïncide avecP- 3
sur R n/(R)
etdonc,
afortiori
sur n
f (R~))
C nP(Rj)).
Le bord stable nRj
deC
est donc inclus dans le bord stable n
R~
de C cequi
conclut.On a donc montré que toute C de
Dom(P)
est incluse dansf -1 (R)
n Rce
qui
conclut la preuve. aUn
argument
similaire montre laproposition
suivantequi
nouspermet
de donner une définitionintrinsèque (sans
référence à unetransversale)
d’unepartition
essentielle :PROPOSITION 1.2. - Une
famille
derectangles disjoints
trans-verses au
flot
admet une transversale ~qui
enfait
unepartition
essentielle de K si et seulement si :-
l ’application
depremier
retour P de R =UiRi
sur R estdéfinie
surun nombre
fini
desous-rectangles
horizontauxdisjoints
etdisjoints
du bord horizontal desRZ
vers une unionfinie
desous-rectangles
verticauxdisjoints
et
disjoints
des bords verticaux desRi
.- le maximal invariant de P est
égal
à K n R- P ainsi que le
temps
de retour sur R est continue etdifférentiable
- P laisse invariants les
feuilletages
horizontaux et verticaux desRz
etpossède
lespropriétés
de contraction et dilatation de cesfeuilletages.
Rappelons
que nous avons montré dans[1, proposition 2.8]
que toutensemble selle saturé
possède
unepartition
de Markov essentielle.1.2.
Types géométriques
abstraits ettype géométrique
d’une par- tition de MarkovOn ne veut retenir d’une
partition
de Markovqu’une
information combina- toire finie: lafaçon
dontchaque f (R2 )
coupe les différentsRj , c’est-à-dire
selon combien de
sous-rectangles verticaux, lesquels,
dansquel
ordre et dansquels
sens:DÉFINITION.
- Onappellera type géométrique
abstrait la donnée de :- Un entier n E
I~B~0}
- Pour tout i E
~1, ... , n}
deux entiershZ,
vi EI~1B~0}
tels que~Z hZ
=- Une
application 16
de l ’ensemble E~ 1, ... , n}, j E ~ 1... , hi}}
dans l’ensemble E
~1, ... , n},
l E~1, ... , v~}}
x~-, -I-},
induisantune
bijection
par "oubli dessignes"
A une bonne
partition
de Markov dans une variétéorientable,
onpeut
associer un
type géométrique.
Onprocède
comme suit.La variété étant
orientée,
toutrectangle
transverse au flot hérite d’une orientation. Le choix d’une orientation des horizontales d’unrectangle
induitdonc une orientation des verticales. Soit R =
{E, ~Ri } }
une bonnepartition
de Markov et un choix des orientations des horizontales et des verticales desrectangles
de R. Letype géométrique
de R est untype géométrique
abstraitcomme défini ci-dessus tel que :
- n est le nombre de
rectangles
deR,
Notons
f (RZ)
lepremier
retour deRi
sur ~. Pour tout i n,hi
estle nombre de
composantes
connexes de l’intersection de avec l’union desR~ .
Cescomposantes
connexes sont, par définition d’une bonne par- tition deMarkov,
lesimages
desous-rectangles
horizontaux deRi.
Onnotera
Hl... Hhi
cessous-rectangles
numérotés dans l’ordre induit par l’orientation des verticales deRi
.- De
même,
pour tout k ~ n, vk est le nombre decomposantes
connexes de l’intersection deRk
avec l’union desf(Rj).
On noteraV1k ... Vvkk
ces sous-rectangles
verticaux deRk
numérotés dans l’ordre induit par l’orientation des horizontales de cerectangle.
-
Chaque sous-rectangle
horizontalHZ
deRi
estenvoyé
parf
surun
sous-rectangle
verticalV~
deRk. L’application 16
envoie alors(i, j )
sur((k, l ), ~)
+1 si l’orientation des verticales def (HZ )
coïncide aveccelle des verticales de
Vlk
et ~ = -1 sinon.(voir
lafigure 1).
Si 7Z est
essentielle,
sontype géométrique
nedépend
bien sûr pas de la transversale ~.Fig. 1 Le type
géométrique
du fer à cheval de SmaleRemarque.
- Dans le cas où K esttransitif,
il nous semble que l’informa- tion donnée par letype géométrique
d’unepartition
de Markov de K est la même que celle donnée par ungabarit (template
enanglais)
nonplongé
maisdont les feuillets arrivant au lieu
singulier ( joining chart)
sont ordonnés. Voirl’introduction de la notion de
template
dans[2]
ou encore[7].
.2. Patrons et ouvrages
On se fixe maintenant et pour toute la suite un
type géométrique
abstraitT
quelconque.
La donnée dutype
T est la donnée de(n, ~hz~, ~vi~, ~),
où ~ est une
application
de{i
E~ 1, ~ ~ ~ n) , j E ~ 1, - - -
dans~k
E~1~ ... ~ n~~ l E ~1~ ... ~ v~~~ X {-,+}.
On cherche à reconstruire une
dynamique
admettant unepartition
detype
T. On commence par construire undifféomorphisme partiellement
défini sur des
rectangles
en suivant larègle
donnée par T. On obtient ainsiun
patron
de T(c’est
unelégère
modification de la notion de réalisation de[4]
et[10]).
Le but étant la construction d’unreprésentant
de la classed’équivalence
du modèle d’untype géométrique,
on travaillera avec les ob-jets
lesplus simples possibles :
lespatrons
considérés seront affines.DÉFINITION.
Unpatron
P dutype géométrique
T sera ladonnée de :
- n
rectangles
orientésaffines
deR2
notésRi
avec desfeuilletages
hor-izontaux et verticaux
affines,
une orientation des horizontales(les
verticalessont alors orientées pour
former
une basedirecte).
- pour tout i
compris
entre 1 et n, dehi sous-rectangles
horizontauxHZ
deR2
deux à deuxdisjoints, disjoints
de~s Ri
et numérotés en suivantl’orientation des verticales de
RZ,
- pour tout i
compris
entre 1 et n, de visous-rectangles
verticauxV~
deRZ
deux à deuxdisjoints, disjoints
de et ordonnés suivant l’orientation deshorizontales,
- un
difféomorphisme
03C6 de l’unioni,j Hl
dans l’unionVlk véri,fiant :
pour tous
i, j, k,
l tels que~(i, j)
=((J~, l), ~)
avec e =~1,
la restriction de~p à
HZ
est undifJéomorphisme
dansVk préservant l’orientation,
laissant invariants lesfeuilletages
horizontaux et lesfeuilletages
verticauxdes
rectangles RZ, préservant
ou inversant l’orientation des verticales sui- vant que ~ vaut 1 ou-1
, contractant strictement la direction horizontale et dilatant strictement la direction verticale.LEMME 2.1. Pour tout
type géométrique T,
il existe unpatron
de T.Démonstration. - Le seul
point
éventuellement non évident est l’obten- tion despropriétés
de dilatation-contraction. Lessous-rectangles
horizon-taux et verticaux étant
disjoints
des bords verticaux et horizontaux desRi,
ils sont
respectivement
de hauteur et delargeur
inférieures à celles desRZ
les contenant. Il suffit de choisir les
rectangles RZ
tous de même hauteur et de mêmelargeur
pour obtenir cespropriétés.
oSoit P =
, HZ
unpatron
de T On notera R l’union des rect-angles Ri,
et demême,
H =i,jHji
et V = Commel’application
p dupatron
n’est définie que sur un sous-ensemble desRi,
nous donnons unsens à sa
suspension :
on définit des espacestopologiques qui
seront lesunions de
segments
d’orbites depoints
desrectangles
dupatron
entre lestemps
p et q.DÉFINITION.
- Pour tous réels p q, onappellera
ouvragePp,q
associéau patron P l’ensemble : :
Pp,q
-(R
Xl~’~ q]) /
^’où N est la relation
d’équivalence engendrée
par(x, t)
N(~p-1 (x),
t +1 )
. Onnotera
plus rapidement ~~
=~_~,+~ _ (R
xRemarques.
- Deux
points (x, t)
et(y, s)
de R x[p, q]
sontéquivalents
par - si s - t et sicpn (y)
est défini etégal
à x. On en déduit que la relation- est fermée dans R x
p, q] (le
domaine de définition de cp estfermé)
etdonc que les
Pp,q
sont des espacestopologiques séparés (pour
p et qfinis).
- Soit
p’ p q x q’ (éventuellement infinis).
Si(x, t)
et(y, s)
sontdans R x
p, q]
et sontéquivalents
dans alors ils sont aussiéquivalents
dans
Pp,q .
On a donc unplongement
naturel dePp,q
dans On noterapar la suite 1r la
projection
dechaque
R x R surPoo. L’image
par 1r de R x[p, q]
est alorsPp,q .
.- L’ensemble
p~ ~ {t
eZ}
est bien défini(si (x, t)
et(y, s) appartenant
à R x R sont identifiés alors s - t cequi permet
d’effectuer des schémas dePp,q
en coupe par{t
EZ}.
Fig. 2 Vues de 1’o,t, ~- l,1, et
(intersectés
par{t
EZ})
pour un patron du type géométrique à un rectangle du fer à cheval usuelA
priori,
/? n’étant pas définie sur lesRi
enentier,
les ouvragesPp,q
sontdes variétés branchées. On va montrer
qu’en fait,
à cause de la nature dulieu de recollement par N, les ouvrages sont des variétés
(non branchées)
compactes
à bord arêtes et coins.PROPOSITION 2.2 Pour tous réels p, q E R
(finis ),
est une variétédifférentielle (affine) séparée, compacte,
de dimension3,
àbord,
arêtes etcoins.
Démonstration. - Dans le cas où q - p >
1,
nous allons montrerqu’il
existe un atlas A =
( Ui,
dePp,q
dont les cartes sontdes 1Pi : Ui --4 Vi
oùIfi
est unvoisinage
del’origine
dans l’un des sous-ensemblesde R3
suivants :1) (point intérieur)
2)
xR~ (point
sur uneface)
3) (lI~+ ) 2
x It~(point
sur une arêteconvexe) 4) 1I~3 B ( (II~+ ) 2
xR) (point
sur une arêteconcave) 5) (lI~+)3 (coin convexe)
6) R3 B ((R+
x R- xR)
U(R+
x R xR-)) (coin "semiconcave" )
et
où 03C8i
o 03C0envoie,
un à un, les troisfeuilletages
unidimensionnels standards de R x[p, q]
sur les troisfeuilletages
unidimensionnels standards des Leschangements
de cartes seront chacun des restrictions d’éléments de(où Aff(R) désigne
le groupe des transformations affines deR).
Le cas où q - p = 1 est
beaucoup plus simple,
mais introduitpourtant
untype
de coin deplus.
Comme nous n’aurons pas besoin de ce casparticulier,
nous l’évincerons de la démonstration.
Nous devons donc
comprendre
la structure d’unvoisinage
de toutpoint
de
Pp,q .
Toutpoint
dePp,q
est une classed’équivalence
pour N. Unvoisinage
d’un
point
est obtenu en recollant par - unvoisinage
dans R xp, qJ
dechaque point
de la classe.Toute classe
d’équivalence
deP p,q
est de la forme(x, t), (~pr 1 (x),
t +1), ... ,
, t +k)
avec0 ~
q - p(l’entier
l~dépendant
bien sûrdu
point (x, t)).
. Deplus,
pour tout i différent de 0 etk,
lepoint
est dans l’intérieur de R. En
effet,
sesimages
par cp etcp-1
sont définies.Il est donc dans l’intersection d’un
sous-rectangle
horizontal et d’un sousrectangle
verticalet,
parconséquent,
dans l’intérieur desRi .
On se fixe maintenant un
couple (x, t)
de R x[p, qJ "premier
dans saclasse"
(c’est-à-dire
uncouple (x , t)
dont la classe s’écrit(x, t) , ... ,
t+k)).
Nous avons trois cas à considérer suivantque k
estégal
à0,
1 ousupérieur
à 2. Le cas k = 0 est trèssimple,
le cas k = 1 est apriori
facilecar il suffit de recoller deux
ouverts ;
la difficultéprovient pourtant
de faire la liste de tous les cas d’ouverts à recollerpossibles,
nous legarderons
pour la fin.Cas où k = 0
Suivant que x est dans
l’intérieur,
sur un bord ouégal
à un coin d’unR2
et