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Du particulier du monde au particulier de l'homme : de la genèse des catégories dans le continuum prédicationnel

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Academic year: 2021

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Du particulier du monde au particulier de l’homme : de la genèse des catégories dans le continuum

prédicationnel

Françoise Daviet-Taylor

To cite this version:

Françoise Daviet-Taylor. Du particulier du monde au particulier de l’homme : de la genèse des caté- gories dans le continuum prédicationnel. L’impersonnel. la personne, le verbe, la voix, pp.73-88, 2010, 978-2-7535-1111-8. �hal-02384120�

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Françoise Daviet-Taylor

DU PARTICULIER DU MONDE AU PARTICULIER DE L’HOMME : DE LA GENESE DES CATEGORIES DANS LE

CONTINUUM PREDICATIONNEL

La question de la personne domine de haut, historiquement et systématiquement, l’histoire du langage, l’histoire de sa structure.

Gustave Guillaume Ce sont les phénomènes eux-mêmes qui dictent les modalités de leur description.

Jean Greisch mais laissant lentement se former / un très mince cristal / entre ce qui a lieu et nous.

Roberto Juarroz, Quatorzième poésie verticale

I— INTRODUCTION : DE LA FIGURE EXTERNE ET DE LA FORME INTERNE DE LA PROPOSITION UNIPERSONNELLE : UN CAS DANTERIORITE, DE PRECOCITE ET NON DESPECE

Ayant abordé il y a longtemps la question du double parfait des formes périphrastiques de l’allemand — et en particulier dans la structure impersonnelle — à savoir la question de la répartition des bases sein et haben, nous avions constaté que les constructions « unipersonnelles » n’étaient pas un cas d’exception, qu’il n’y avait pas de « verbe » impersonnel, et que les verbes y survenant faisaient leur parfait selon les mêmes critères que tous les autres, — les « exceptions » étant élucidées dès lors qu’étaient intégrées à l’analyse les données diachroniques1. Nous voulons aujourd’hui

1 Cf. Daviet-Taylor 1989, en particulier p. 51-52. Ainsi le logicien Christoph Sigwart ébranle-t-il le critère de l’absence de sujet auquel il est traditionnellement recouru pour justifier un « traitement à part » de la phrase « impersonnelle » : Ces phrases impersonnelles sans sujet « ne constituent pas une exception à la nature générale de la phrase qui exprime un jugement, elles ne sont des phrases sans sujet que dans

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questionner la nature de cette structure en remontant aux processus de conceptualisation antérieurs à celle-ci, la structure prédicationnelle étant vue d’une part comme une séquence portée par une perspective de continuation (forme interne) et d’autre part comme occupant une position sur un parcours, sur un continuum allant du non-déterminé au déterminé (forme externe).

Nous remontons donc au niveau de la genèse de la prédication, à son commencement conceptuel et à celui de sa construction syntaxique, pour considérer les qualités propres de la structure unipersonnelle, c.-à.-d. ses affinités avec la neutralité, la totalité, l’entier et le clos. Nous voulons reconvoquer la catégorie du déterminé / de la déterminité2, pour en suivre l’incidence à un niveau supérieur — au niveau de la prédication—, et questionner dans le même temps le rapport du déterminé au nombre au-delà des incidences particulières (dans le nom, dans le verbe) qu’on leur reconnaît (au nombre comme à la détermination).

Illustrons ce que nous voulons observer par un poème de Jean Tardieu (cet amateur éclairé des questions linguistiques), poème intitulé « Conversation3 » et qui éclaire magnifiquement le parcours de la langue tissant ensemble structure impersonnelle et globalité avec le personnel et la pluralité, « descendant » d’une structure « impersonnelle » à une structure personnelle pour ensuite y remonter :

Comment ça va sur la terre ? — Ça va ça va, ça va bien.

Les petits chiens sont-ils prospères ?

la mesure où un ‘sujet-chose’ (Dingsubjekt) y fait défaut, mais elles contiennent (comme toute autre phrase) la synthèse d’une représentation généralement connue et de ce qui apparaît ; ce qui apparaît constitue le sujet et est marqué par l’indication de personne qui a un sens originellement démonstratif. » On retrouve chez J.-M. Zemb un écho de cette position : dans ces phrases, le prédicat est attribué sur la donnée thématique minimale qu’assurent les morphèmes de personne (3e) et de temps. (Pour une présentation approfondie de Sigwart, cf. Daviet-Taylor, 1992.) J.-M. Zemb parvient ainsi à faire sauter le dernier verrou, la dernière différence qui résistait à Sigwart pour lequel, dans les structures impersonnelles, la synthèse ne serait que « simple », comparée à la synthèse « double » qui s’opère dans une proposition avec un ‘sujet-choses’, et qui consiste dans un premier temps à nommer un phénomène perçu — « bellen » (“aboyer”) — puis à le rapporter sur le sujet — « Hund » (“chien”). Dans la proposition impersonnelle, il manquerait selon Sigwart la phase finale, celle qui rapporte le prédicat au sujet (avec sujet-chose). Chez J.-M. Zemb, rien ne distingue la proposition impersonnelle d’une autre proposition — en termes de prédication d’une idée verbale sur un thème : le thème y est simplement minimal. Nous restons donc dans le même schéma prédicationnel. Cf. aussi P. F. Strawson, Subject and Predicate, p. 212-225.

2 Ces qualités particulières de la déterminité (Determiniertheit, cf. Bussmann ci-après) sont considérées ici dans la situation particulière que la prédication en structure impersonnelle occupe sur un parcours prédicationnel vu comme un continuum allant du non-déterminé au déterminé. Cf. H. Bussmann, p. 80 : Definitheit, Determiniertheit : Bestimmtheit von Individuen aus einer Gesamtmenge hinsichtlich ihrer Anzahl. Die Kennzeichnung der D. wird in der Regel durch die Wahl des Artikels geleistet.

3 J. Tardieu, Le fleuve caché, p. 122-123.

(4)

Mon dieu oui merci bien.

Et les nuages ?

— Ça flotte.

Et les volcans ?

— Ça mijote.

Et les fleuves ?

— Ça s’écoule.

Et le temps ?

— Ça se déroule.

Et votre âme ?

— Elle est malade le printemps était trop vert elle a mangé trop de salade.

Nous descendons de l’entier du « ça » — Comment ça va sur la terre ? — à la pluralité des petits chiens, des nuages, des volcans, cette pluralité étant accompagnée par la détermination (« les petits chiens », c.-à-d. tous les petits chiens, l’ensemble des petits chiens, « les nuages » c.-à-d. tous les nuages, l’ensemble des nuages), puis nous remontons au « ça » de « ça flotte », c’est-à-dire à une singularité neutre (« ça ») qui permet d’englober la pluralité et de la transcender4 ; et nous terminons le parcours sur une focalisation interrogative, particularisante (« et votre âme ») qui ouvre une suite : la réponse portera sur un particulier (« elle ») et sur son présent particulier (est malade). La réponse est entièrement assise dans la particularité (elle est malade), et, posant avec ce présent particulier une nature résultative, ouvre une place à la catégorie de la causalité : — elle est malade, comment cela se fait-il ? pourquoi ? Parce qu’elle a mangé trop de salade. Nous étions jusque-là dans un présent im-particulier (aucune indication supplémentaire ne venant apporter de la détermination/-minité ni à l’espace, ni au temps : c’est le règne de la neutralité imparticulière du ça et de l’entier du phénomène, très abstrait, une pure processualité — celle du verbe « aller » — « va » :

« ça va » — étant valable dans l’entier du temps comme dans l’entier de l’espace délimité par « sur la terre ».

Comment cela se fait-il ?

4 F. Daviet-Taylor, « La particule ge- : un marqueur de pluralité transcendée ». Mémoire XII : La Pluralité, Société de Linguistique de Paris, J. François (dir..), Peeters, 2003, p. 45-53.

(5)

Le poète répond : quand c’est du tout qu’il est question — du tout qui mêle choses et gens — la particularité « temporelle » n’est pas nécessaire. Écoutons ces quelques vers de « Monsieur Monsieur aux bains de mer5 » :

Voyez donc, dit l’un d’eux l’agréable néant !

et quel apaisement quand l’abîme sans bord mélange sans effort les choses et les gens ! Pour qui ressemble à Dieu les jours particuliers ne sont pas nécessaires.

Mais quand il est question de nous, qui n’avons pas accès à la totalité, non plus qu’à l’unité, et qui sommes éphémères, nous avons besoin — c’est une nécessité — de particulier et de diversité. La suite du poème le dit :

[…]

nous sommes éphémères, or la totalité

de la grande Unité nous étant refusée, c’est par la quantité que nous nous en tirons.

Et nous additionnons et nous thésaurisons ! Donc la diversité pour nous sur cette terre est la nécessité.

Nous sommes contraints de recourir à la quantité.

Ces vers illustrent le cadre dans lequel nous présentons cette contribution : comment réussissons-nous à gérer le monde (« comment nous en tirons-nous ? ») —, sa totalité, et à gérer dans cet « abîme sans bord » notre destin particulier, nous qui

5 J. Tardieu, Ibid, p. 114-115.

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sommes des particuliers6, des personnes, encloses dans une enveloppe spatio- temporelle ? Nous disposons du nombre (la quantité, qui est une catégorie d’Aristote) et de la détermination (la diversité). L’« indétermination » initiale, non encore organisée, non encore ordonnée, qui est celle du commencement et dans laquelle il n’y a pas encore le nombre, constitue le point de départ du parcours. C’est le cas par excellence dans le texte biblique de la Genèse (cf. infra).

L’impersonnel a des affinités avec la totalité, avec le neutre, avec la masse informe et avec l’in-déterminé. Nous voulons repérer comment ces « affinités » régulent les catégories linguistiques engagées dans la prédication, selon la position de cette prédication le long du parcours énonciatif où nous l’observerons. Nous considérons le parcours comme partant du pôle de l’indéterminé et allant au pôle du déterminé (comme dans le poème).

Deux choses sont retenues :

1) le déterminé ne s’oppose pas à l’in-déterminé, mais ils occupent des positions différentes sur le parcours, l’une plus précoce (l’in-déterminé), l’autre plus tardive (le déterminé).

2) Il faut donc considérer comment les catégories existent les unes par rapport aux autres. Ont-elles sur le parcours le même rang, la même évidence de nécessité ? La catégorie du genre par exemple a besoin de celle du nombre pour pouvoir se former, mais la catégorie du nombre est, elle, un universel typologique7.

II— DE LA FIGURE DE LENTIER DANS LA STRUCTURE IMPERSONNELLE

Si la catégorie du genre dépend de celle du nombre (le nombre implique nécessairement le genre, la catégorie du genre est plus tardive que celle du nombre), nous allons remonter dans la chaîne des implications pour voir ce que « nombrer » veut

6 Notons que les deux particuliers du poème ne sont pas « proprement » nommés : ils ne répondent qu’au nom de « Monsieur » : « Un jour près de la mer Monsieur et Monsieur parlaient seuls ». Leur nom propre reste indéterminé : ils sont identiques, nous dit le poète, l’un n’est que l’ombre de l’autre, au point qu’ils peuvent fusionner en un. Ainsi le poème « Voyage avec Monsieur Monsieur » : « Avec Monsieur Monsieur / je m’en vais en voyage. » Le nom de l’espèce fusionne avec celui du particulier : Monsieur Monsieur aux bains de mer.

7 Ist in einer Sprache die Kategorie Genus vorhanden, so ist immer auch die Kategorie Numerus vorhanden (Universalie nr. 36 in Greenberg 1963, p. 95). Die Regel besagt, das das Vorhandensein der Kategorie Numerus die Kategorie Genus (einseitig) impliziert. Genus setzt also die Kategorie Numerus voraus. Cf. Elisabeth Leiss, „Genus und Sexus. Kritische Anmerkungen zur Sexualisierung von Grammatik“, in Sprache—Sexus / Genus, Heinz Sieburg (Hrsg.), 1997, Peter Lang, Frankfurt / Berlin, Dokumentation germanischer Forschung 3, p. 330. « Si dans une langue donnée, la catégorie du genre est présente, alors celle du nombre sera toujours présente. Cette règle signifie que la présence de la catégorie du nombre implique unilatéralement celle du genre. Le genre présuppose ainsi l’existence du nombre. »

(7)

dire : il est possible de suivre dans le texte biblique de la Genèse comment sont nées à partir du tout in-forme des formes grâce à l’actualisation du pouvoir sécant de la ligne, actualisation d’où naît le nombre :

(Gen. 4) Dieu vit que la lumière était bonne. Dieu sépara la lumière de la ténèbre. « Und Gott sah, daß das Licht gut war. Da schied Gott das Licht von der Finsternis8. »

Or la structure impersonnelle — qui est fondamentalement « conforme à la nature générale de la phrase9 » — occupe cette position de départ de l’actualisation nombrante, là où règne (encore) la notion d’entier. La pluralité ne survient que plus tardivement. Soit :

En position précoce, de départ : un entier indivisible En position plus tardive : une pluralité.

Que signifie, considérée quant à la structure de la prédication, cette notion d’entier ?

Il s’agit de l’entier situationnel (spatio-temporel), lequel est « défini » parce qu’il est entier au sens propre de « délimité ». Il s’agit de cet entier « situationnel » pour lequel la question de la détermination ne se pose pas, pas encore : à ce stade initial il n’est pas soumis à la détermination, il est donc in-, voire a-déterminé, — il n’en a pas besoin (cf. plus haut le poème de Tardieu). La nécessité de la détermination, de la procédure déterminante ne s’ouvre qu’après, qu’une fois qu’il y a eu sortie du tout, de l’entier « primordial10 », une fois donc qu’il y a séparation et naissance de particuliers, naissance accompagnée immédiatement par celle du nombre, de la pluralité. L’entier se dé-fait, se sé-pare, se dis-socie, et le nombre peut surgir.

L’in-détermination du départ n’est donc pas un terme négatif, la négation d’un terme qui serait posé antérieurement ; elle est une marque d’antériorité.

L’indétermination est plus précoce dans l’actualisation nombrante, antérieure à la nécessité de la détermination. C’est la qualité d’un entier non encore séparé, non encore dissocié, divisé ni diversifié.

8 Pour l’édition allemande, cf. la Bible éditée par la Württembergische Bibelanstalt (Die Bibel oder die Ganze Heilige Schrift des Alten und Neuen Testaments nach der Übersetzung Martin Luthers, Stuttgart, 1978) et pour la Bible en français, cf. La Bible, Traduction œcuménique de la Bible, les Éditions du Cerf / Société Biblique Française, 1997.

9 Sigwart, Logik, p. 83.

10 Cf. Daviet-Taylor, 2006, « Du tracé de la ligne dans la genèse ». Cf. aussi, pour « la représentation nombrante », R. Lafont, Le travail et la langue, p. 203-206.

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La densité représentationnelle de cet « entier » est proche du vide, d’un vide virtuel qui n’accueille (encore) aucun particulier proprement particularisé, nommé, et qui — en dépit de cette vacuité représentationnelle ou plutôt en raison de celle-ci — disposerait d’une figure : « comme si Rien avait trouvé sa figure », dit Ludovic Janvier dans Des rivières plein la voix11. Nous pourrions reconnaître à l’entier vide la figure du cercle qui le cernerait.

II—A— DE LENTIER AU NOMBRABLE ET DU NOMBRE AU PARTICULIER : LA CHAINE DE LACTUALISATION NOMBRANTE

Les trois énoncés allemands qui suivent et qui sont tirés d’une chronique médiévale illustrent le passage de l’entier au nombre et du nombre au particulier :

(1) Es starb uberal umb Nurenberg in allen dorfen « (litt.) Il mourut partout autour de Nuremberg dans tous les villages ».

(2) und um sant Michels tag hat es am aller festosten gestorben « (litt.) et à la saint Michel il y a de la façon la plus implacable [qui soit] eu mort »

(3) und sind überall hier in summa in diser zeit gestorben 2327 personen « (litt.) et sont partout ici au total dans cette période mortes 2327 personnes12. »

Nous voyons

1) que les deux premiers énoncés ne contiennent pas « encore » de particuliers (particulars13). Le premier renvoie à un entier situationnel déterminé (partout autour de Nuremberg, dans le passé, il y eut une grande mortalité ; la pluralité est de type sommatif, et peut être transcendée en un entier singulier). Le second énoncé renvoie pareillement à un entier situationnel (le morphème de prétérit renvoie à une date dans le passé, précisée par « vers la saint Michel »). Les deux énoncés sont tous deux des énoncés impersonnels. Le troisième, en revanche, contient des particuliers, et est un énoncé personnel.

2) que les deux premiers dénotent un phénomène en soi, absolu, in-divisible, pour lequel la question du sujet ne se pose pas, puisqu’il n’y a pas de particulier et donc qu’il ne peut être procédé à une actualisation nombrante non plus qu’à une organisation syntaxique, tandis que le troisième opère un décompte de morts

11 L. Janvier, Des rivières plein la voix, p. 16.

12 Cf. Daviet-Taylor 1989, p. 50.

13 P. F. Strawson, Individuals, p. 212-215.

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particulières (le terme de personen survient, la pluralité étant accompagnée d’un chiffre).

Deux visées se distinguent : une visée im-particulière dans (1) et (2) et une visée particularisante dans (3). Le choix de perspective est opéré syntaxiquement et sémantiquement grâce à la base attributive (sein ou haben), laquelle ouvre — et doit sélectionner — ou n’ouvre pas (la question ne se posant pas) le trait aspectuel /+

résultat/ que le lexème verbal « sterben » peut avoir : résultat (la mort d’une personne + une mort + … jusqu’à 2327) dans un cas ; le phénomène absolu, antérieur au décompte, dans l’autre cas.

La visée particularisante a permis d’enregistrer de manière additionnelle (cumulative) ce qu’il est résulté du phénomène. C’est parce qu’il y a visée particularisante que le terme de personen survient, et qu’il y a dès lors enregistrement possible de résultat (le nombre de morts) et comptage possible pour une statistique. Le nombre est possible grâce à la représentation et à la délimitation de particuliers, fruit d’une opération de détermination entrée dans l’espace énonciatif. L’aspect est possible grâce au nombre.

La visée imparticulière de (1) et de (2) établit dans le thème un entier de situation qui se défend14 de toute considération particulière, en empêchant l’intrusion de toute séparation. Cette visée imparticulière appelle une autre totalité, celle du phénomène (le

« mourir »). Cette totalité du phénomène, cet entier empêche toute descente dans le particulier15, suspend toute considération de parcours aspectuel, interdit, dé-fend, re- pousse toute considération d’évolution : il occupe à lui seul toute la place, tout l’espace.

C’est ainsi que dans (2) haben ne sélectionne pas le trait sémantique /+ évolution/

— c.-à-d. /+ dégradation/ — du lexème sterben, car il n’y a pas dans la situation qui reste in-déterminée de dégagement de support « déterminé » propre à recueillir une visée terminative, un résultat.16 Voici donc comment se présente la chaîne de l’actualisation nombrante :

Indétermination —> Nombre —> Détermination —> Choix de catégorie

14 Cf. Gaffiot. lat. defensum : « terrain clôturé, qui se défend ».

15 Cf. Daviet-Taylor 1998.

16Cf. Daviet-Taylor 1989.

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II—B—LE CRITERE DE LECHELLE, DANS LA SAISIE THEMATIQUE ET DANS LACTUALISATION DU PHENOMENE

Nous venons de voir que la particularité du support est nécessaire pour qu’il y ait choix aspectuel de l’idée verbale :

A nécessairement antérieur à B : A < B

Particularité < déterminité aspectuelle

Voyons maintenant que cette particularité dépend elle-même de l’ampleur situationnelle qu’installe la visée énonciative. Le particulier n’est retenu que si l’ampleur situationnelle de laquelle il fait partie reste en « arrière-plan ».

Le « phénomène absolu » (« l’entier de phénomène ») va de pair avec une échelle d’espace de grande amplitude. Les énoncés qui suivent vont illustrer (comme le poème de Tardieu) les phénomènes d’« amplification17 » (1er énoncé) ou de « focalisation » (second énoncé) de l’échelle d’espace envisagée et mobilisée :

(4)eines mâles hate iz sêre gesnîget « un jour, il avait beaucoup neigé18 »

(5)und gepar sich Maria zu weihenachten ynn kalder zeit “et Marie enfanta à Noël par un temps froid19 »

La mise en perspective peut faire passer de l’un à l’autre dans une même phrase, nous avons ainsi en (5’) un phénomène de focalisation, puis un phénomène d’amplification de l’échelle d’espace engagé dans la prédication :

(5’) und gepar sich Maria zu weihenachten ynn kalder zeit, es hatte geschneit « et Marie enfanta à Noël par un temps froid, il avait beaucoup neigé20 »

Que regardons-nous : la totalité situationnelle (il) ou bien le particulier (Marie)

17 Cf. par ex. la particule d’amplification « -isk », suffixe collectif et marque d’amplification (konisca

« grosses Feld »), in N. Oettinger, p. 211.

18 L’énoncé (4) se trouve dans Grimm, 1899, t. 15, 1282-1283. Il est emprunté à Deutsche Mystiker des vierzehnten Jahrhunderts.

19 Ibid. (Grimm, 1899, t. 15, 1282-1283). L’énoncé (5) est emprunté à Bergreihen [anthologie de chansons, XVIe siècle.

20 Ibid.

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qui y survient ?

Dans (5’), la première partie est portée par une visée particulière, tandis que la seconde partie — es hatte geschneit est portée par une visée imparticulière, la même que dans (4) :

(4)eines mâles hate iz sêre gesnîget

Il avait beaucoup neigé : l’entier de l’espace spatio-temporel (auquel renvoie iz / es) est occupé par l’entier du phénomène absolu ; l’entier de la prédication est occupé, il est clos sur lui-même, n’ouvrant pas de perspective de continuation. Il y a blocage, fermeture, défensum.

Dès qu’un particulier est envisagé depuis une perspective particulière, focalisante, le particulier « ouvre » le champ de la prédication, permet une perspective de continuation axée sur ce particulier qui peut alors recevoir, et fixer un « résultat » :

« être couvert de neige » :

(6) sin ros von wizem schûme lac / reht als ez waere gesniet « litt. son cheval de blanche écume était exactement couvert comme s’il était neigé21 »

(7) wenn sie gen Kulbach wollen und das es vast gesneit ist « si vous voulez aller à Kulmbach et qu’il a fortement neigé22 »[alors les chemins seront mauvais à cause du mauvais temps]

Dans (6) comme dans (7), sont implicitement donnés des supports particuliers : dans (6) le cheval du héros est blanc d’écume et comme couvert de neige ; dans (7), ce sont les chemins qui sont implicitement évoqués par l’idée verbale « aller à Kulmbach ». Quand bien même implicitement, il y est procédé à une particularisation de support. Dès lors qu’un particulier se dis-tingue, se dé-gage, se sé-pare, il ouvre une perspective de continuation (logique, consécutive) pour la séquence qui suit, à savoir : « si vous voulez vous rendre à Kulmbach et qu’il a beaucoup neigé sur la route, il y aura beaucoup de neige sur les chemins. »

21 Cet énoncé est emprunté à une traduction de Virgile (édition de Egenolf, 1597), in Grimm t. 15, p.

1283.

22 Grimm, t. 15, 1283. L’énoncé est emprunté à Die Chroniken der deutschen Städte vom 14. bis ins 16.

Jahrhundert.

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L’idée de résultat est introduite dès la première conditionnelle. Elle n’est relevante que s’il y a déplacement à Kulmbach.

Que voyons-nous ? Qu’il soit question d’épidémie ou de chute de neige, les mêmes opérations et les mêmes critères se rencontrent :

— un entier situationnel et l’absolu du phénomène : pas de particulier dans la prédication, ni du côté du thème, ni du côté du rhème. La prédication est close, c’est une totalité fermée, elle n’ouvre pas de perspective de continuation ;

— dès que le particulier survient du côté du thème, il ouvre une perspective de continuation, et la détermination est convoquée : par ex. pour l’expression d’un résultat.

La sémantèse verbale n’est pas déterminante dans l’affaire : aucune différence ne se constate qui serait due au sémantisme propre des idées verbales engagées (qu’il s’agisse d’un phénomène météorologique, d’une chute de neige, ou d’une épidémie dans une chronique d’événements). La même marque23 renvoie tantôt à la personne

« d’univers », tantôt à la personne humaine — tant qu’un particulier n’est pas (n’a pas été) dégagé et qu’une sémantèse verbale (particulière) ne vient pas « déterminer » le morphème, en choisissant le trait /+ pers. d’univers/ ou celui de /+ pers. hum./.

Il y a une parfaite isomorphie de traitement entre phénomènes météorologiques et phénomènes d’histoire, dont témoignent les données anciennes qui aident ici encore à rappeler cette observation : on pouvait compter les chutes de neige comme on comptait les victimes, car l’hypostase des phénomènes météorologiques — sous forme de substantif, et donc de particuliers — était possible et fréquente : douze neiges, cinquante et une neiges :

(8)[ item der erst snee viel … ] vieln davor 12 snee, das warn in dem jar 51 snee24 [« tandis que la première neige tomba / était tombée » …] « tombèrent / étaient tombées auparavant 12 neiges, ce fut en tout dans l’année 51 neiges »

On ne peut compter que ce qui est particulier.

Résumons : Nous avons à faire à un seul schéma prédicationnel, à une seule

23 Moignet 1974, p. 75 : « la langue tend à les confondre ». Cf. aussi ibid, p. 66 : sous le même morphème de –t, 3e pers. humaine non interlocutive et pers. d’univers neutre peuvent se confondre tant qu’aucune détermination particulière du côté du lexème verbal n’a pas lieu.

24 Grimm, t. 15, 1221 ; l’énoncé est emprunté à Die Chroniken... (de l’année 1463). Le verbe affiche la pluralité personnelle : vieln « tombèrent », warn « fut », installée par la détermination quantitative que sont les numéraux, 12 et 51.

(13)

espèce prédicationnelle, dans laquelle la totalité situationnelle est affine avec la totalité du phénomène, quel que soit le sémantisme verbal engagé dans la prédication.

Pour qu’il y ait particularité, il faut qu’il y ait le nombre, donc qu’il y ait sortie de l’entier et de son in/a-détermination :

Entier in/a-déterminé < Nombre < Particulier < Déterminité aspect.

La déterminité aspectuelle ouvre la nécessité du choix dans l’actualisation d’une base et de la sémantèse verbale :

Déterminité aspectuelle < actualisation (base + lexème verbal)

Nous voyons que cette particularité est elle-même dépendante de la dimension, de la grandeur de la situation installée par la visée énonciative. Le particulier n’est retenu que si l’ampleur situationnelle de laquelle il fait partie et sur laquelle il s’adosse reste en « arrière-plan », en quelque sorte « en grisé ». Il y a une mise en perspective qui privilégie l’entier — c’est par exemple le cas des nominaux collectifs en ge- de l’allemand, tels que das Gebell / das Gedonner (une « totalité situationnelle » présentant un « entier de phénomène ») ; et une mise en perspective qui privilégie le particulier et la pluralité. Les deux figures ci-dessous25 illustrent bien ce jeu de mises en perspective : le trait noir dans la figure de gauche souligne l’entier de l’assiette (contenant les particuliers x, en grisé) et correspond à une perspective de l’entier. La perspective du particulier correspond à la figure de droite, où le trait englobant n’est plus qu’en pointillés (en grisé) et où la pluralité devient dominante, saillante :

Nous reprenons :

25E. Leiss, ibid.

x x x x x x

x x x x x x

(14)

C’est le choix de la visée qui va engager celui du particulier et celui de la détermination :

visée < nombre < particularité < déterminité aspectuelle

III— LA STRUCTURE IMPARTICULIERE : UNE STRUCTURE PREDICATIVE PRECOCE.

CONVENANCE ENTRE LES DEUX INDETERMINES DE LA STRUCTURE

En voyant les choses en termes d’opération et de position, en termes de phase antérieure, précoce et tardive de la prédication, et en appliquant au phénomène de la prédication cette grille du passage de l’in/a-déterminé au déterminé, il apparaît que le critère de l’im-particulier de la situation va de pair avec l’indéterminité du phénomène (Undefinitheit) et que cette solidarité prédicationnelle (T-R), de convenance, entre l’un et l’autre explique les marques des catégories se trouvant engagées (celles de la personne, de l’aspect, de la voix) dans la prédication :

indéterminé situationnel <—> indéterminé du phénomène

La détermination du thème conduit à la détermination de la personne, qui conduit à la détermination du phénomène qu’elle permet de fixer, et de ses catégories, c.-à-d.

celles du verbe.

Numérotons la progression des situations : S0 —> S1 —> S2

S0 —> S1 —> S2

Indétermination —> Nombre —> Détermination —> Choix de catégorie morphème seul : morphèmes + lexèmes aspect, voix marques minimales pers., nb. et temps

Entier —> Particulier thémat. —> Particulier rhémat.

imparticulier Nom Verbe

S0 : indéterminité absolue, maximale du thème avec marque minimale : une seule marque morphématique (pers. + temps)

(15)

S1 : détermination du morphème (marque de la pers. et détermination du temps)

S2 : marques des autres catégories du verbe (voix, aspect)

Suivons l’ouverture et l’avancée de cette procédure de détermination — à partir de l’indétermination absolue et maximale ( = adétermination) des éléments en S0 — et observons le degré de déterminité acquis en cours de progression et affiché par les catégories mises en jeu tant dans le thème que dans le rhème :

a) du côté du thème : la détermination de la catégorie de la personne et du temps ; b) du côté du rhème, la détermination des catégories du verbe, détermination incidente ici à l’aspect.

Cette structure imparticulière caractérisée par l’a-détermination est le domaine privilégié des phénomènes de grande amplitude, tels les phénomènes physiques (es blitzt, es donnert26 « il fait des éclairs », « il tonne ») ou encore les épidémies (es starb

« litt. il mourut », comme dans (1) et (2)). Le phénomène s’y livre en effet de lui- même, sui generis, dans son absoluité et en parfaite autonomie, en « économie totale de nomination27 », ce qui exclut toute détermination, par exemple celle de la cause, la causalité restant d’ordre « interne28 ». Remarquons que la catégorie aristotélicienne du degré intervient dès cet état précoce de la prédication (cf. (2), hat es am aller festosten gestorben « de la façon la plus implacable » ; cf. (7) das es vast gesneit ist « et qu’il est [a] fortement neigé »).

Si le phénomène rencontre un support, la détermination entre en jeu, aspectuelle par exemple : un résultat « être enneigé, couvert de neige » peut être recueilli : sur la robe de tel cheval, ou sur les chemins évoqués (cf. (6) et (7)). Le phénomène peut

26 Le verbe est tout près du nom (cf. all. blitzen, Blitz) ; le français a recours à une locution : « faire des éclairs ». Il faut noter que la causation n’est pas présente, le phénomène se donnant en quelque sorte en totale autonomie. Pour rendre compte de cette autopoiesis du phénomène, Moignet (1974, p. 74) parle de

« causation interne » : un phénomène [il pleut] qui trouve sa causation exclusivement dans l’univers dont il fait partie.

27 Cf.Lafont 1978, p. 241 et Daviet-Taylor 1989.

28Cf. note 26, Moignet.

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survenir en l’homme lui-même, il s’agit alors d’un phénomène émotionnel, d’une émotion29 :

(8) so dämmerte es mir « une clarté se fit en moi »

(9) na, dämmert’s nun ? « dis, ça s’éclaire maintenant (dans ta tête)? «

(10) dass es mir geträumt hatte « qu’il m’était rêvé »

(11) dass es mir geträumt war « qu’il m’était rêvé30 »

L’homme, équipé de ses « récepteurs », voit la pluie, la neige qui tombe, l’éclair tracer sa ligne dans le ciel, entend le tonnerre, ressent le froid (all. mir ist kalt, litt. « il m’est froid [sur tout le corps, aux mains, etc.] », ressent tel sentiment qui l’émeut, tel mouvement de l’âme (mir ist geträumt « il m’est rêvé » ; mich dünkt « il me semble que »), tel changement en train de se produire (lat. mutor « il se produit en ce moment un changement dans mon être », obvliscor « l’oubli m’atteint, se répand sur moi31 »), Les affaires du monde se produisent, pour elles-mêmes, ou concernent aussi l’homme, quelqu’un. C’est de cette « convivance » (l’espagnol et l’italien la disent tous deux, avec les termes respectivement de convivencia et de convivenza) dont s’occupera ensuite la prédication et sa syntaxe, en marquant les éléments de traits particuliers propres (à la morphologie verbale, et à la morphologie nominale).

VIII—CONCLUSION

On voit que les critères, les traits /+ déterminé/ et /- déterminé/ ne sont pas réduits à une incidence sur les parties du discours proprement dites (nom, verbe), mais qu’ils caractérisent en fait la proposition dans son entier, dans la mesure où la

29Une émotion est « un mouvement qui soustrait l’homme à l’état de repos et d’équilibre ».

30 W.G. Sebald, Austerlitz, p. 320. Cette structure impersonnelle se rencontre ainsi encore actuellement.

Chez I. Bachmann, Malina (p. 116 mir träumt nicht, p. 218 dir träumt ja, p. 223 einmal hat mir geträumt ; et aussi : dass es mir geträumt war. Notons le changement de base attributive (haben, sein).

31 Reichenkron, 3, 7 et 8. Pour Reichenkron, les désinences –o / –or de muto / mutor exprimaient à l’origine les deux significations du moyen latin : le premier étant un « Eigenschaftsmedium » (qui exprimait la « capacité propre de transformation inhérente au sujet » (« j’ai la capacité propre de changer », de sens statique — l’actualisation de ce changement, renouvelable, étant à la discrétion du sujet, de nature interne, donc — ; le second étant un « Verlaufsmedium », (« une transformation se produit momentanément en moi », qui n’est pas renouvelable, et qui vient de l’extérieur) – ainsi laetor

« de la joie me submerge ». Cette distinction marquait l’« origine » du mouvement, soit d’ordre interne vs externe. Remarquons que le questionnement de la cause est central. Et la langue (latine) enregistre les changements de perception de la cause. Ainsi moveor serait devenu moveo parce que « le changement n’aurait plus été ressenti comme causé par une impulsion venue de l’extérieur (moveor « je me trouve pris dans un mouvement »), mais comme un acte délibéré du sujet » (p. 20).

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détermination assure le déploiement des catégories de la syntaxe : la délimitation (le clos) du particulier qu’elle réalise est la condition première pour qu’il y ait dégagement d’une syntaxe, dégagement d’un nom, d’un verbe, et de leurs catégories. Elle donne le statut de support, d’assiette (qui aura ensuite une fonction grammaticale, casuelle dans les langues à cas) selon son positionnement.

La structure impersonnelle est dans la « phase de préparation » : elle se prépare à prendre les marques que le dégagement du particulier entraîne.

Françoise Daviet-Taylor CIRPALL, EA 7457, Université d’Angers, SFR Confluences

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