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Submitted on 1 Jan 1963
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Sur la formation de l’arc électrique dans le vide
M. Goldman, A. Goldman
To cite this version:
M. Goldman, A. Goldman. Sur la formation de l’arc électrique dans le vide. Journal de Physique,
1963, 24 (5), pp.303-306. �10.1051/jphys:01963002405030300�. �jpa-00205471�
303.
SUR LA FORMATION DE L’ARC ÉLECTRIQUE DANS LE VIDE
Par M. GOLDMAN et A. GOLDMAN,
Laboratoire de Synthèse Atomique et d’Optique Protonique, Ivry (Seine).
Résumé.
2014L’étude des rayons X émis lors d’une décharge dans le vide et des caractéristiques électriques qui lui correspondent permettent, d’une part, de confirmer que, dans le type de décharge étudié, l’arc est engendré essentiellement par une vapeur anodique, et, d’autre part, de représenter
les phénomènes observés par un schéma mathématique simplifié.
Abstract.
2014The study of X-rays emitted during a vacuum discharge and of the corresponding
electric characteristics allow, first, to confirm that, for the conditions studied, the arc is essen-
tially produced by a vapour issuing from the anode and, secondly, to give a mathematical form for the observed phenomena.
PHYSIQUE 24, 1963,
Une des applications de la décharge disruptive
dans le vide est la production d’éclairs intenses de rayons X (1). Inversement, l’étude de l’émission de ces rayons X peut permettre d’acquérir une
meilleure connaissance de l’amorçage de l’arc électrique dans le vide.
Un schéma deiprincipe des tubes de radiographie
instantanée est représenté sur la figure 1a. Les.
impulsions électriques qui engendrent les éclairs de rayons X sont fournies par la décharge d’un sys- tème capacitif, chargé au préalable à la tension dis-
ruptive du tube (fig. 1b). L’onde de décharge peut
être apériodique ou oscillante (fig. 5) ; dans cer-
taines conditions, l’onde oscillante peut donner
naissance à quelques éclairs successifs de rayons X.
FIG. 1a.
En pratique, deux sortes de tubes sont utilisés :
Les tubes scellés dans lesquels la pression est généralement de l’ordre de 10-7 à 10-9 mmHg ;
les tubes à vide entretenu dans lesquels on main-
tient une.,pression de 10-6 à 10-6 mmHg.
l’ (i) Une importante bibliographie sur la production et
l’utilisation des éclairs de rayons X a été publiée par W. Schaafis dans Ergebnisse der Exakten ’Naturwissen-
scha f ten, vol. 28, Springer-Verlag (Berlin, 1955) ; voir aussi
les comptes rendus des congrès de photographie et cinéma- tographie ultra-rapides.
FIG. 1 b.
I. Phénomènes relatifs à la décharge.
--ÉRO-
SION DES ÉLECTRODES. - Qu’il soit scellé ou à
vide entretenu, un tube neuf ne fournit des éclairs intenses et réguliers qu’après une période dite de
formation (une vingtaine d’éclairs). Le dégazage
n’est probablement pas seul en cause car, si on
laisse entrer de l’air dans un tube à vide entretenu
déjà formé, il suffit de réduire la pression à une
valeur convenable pour que le tube se comporte
normalement dès les premiers éclairs. Un autre
phénomène peut être mis en cause : l’état de sur-
face de l’anode sur laquelle on peut constater une
érosion superficielle après un certain nombre
d’éclairs (fig. 2, p. 304). Les micropointes, formées
par les décharges qui ont précédé, augmentent le champ à leur voisinage et les électrons viennent s’y
concentrer.’ L’anode se trouve échauffée localement et une volatilisation superficielle peut se produire.
Même après quelques microdécharges [1], nous
avons observé un dépôt du matériau anodique sur
la cathode. Par contre, l’érosion de la cathode était
faible ; cependant, avec des cathodes oxydables
dans des tubes à vide entretenu, nous avons pu
déceler, sur l’anode, des traces d’oxydes provenant
de la cathode.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01963002405030300
304
FIG. 2.
-Macrophotographie latérale d’une pointe ano- dique en tungstène après 150 éclairs.
SURFACE D’ÉMISSION DES RAYONS X.
--NOUS
avons analysé la surface émissive des rayons X par
une technique très simple qui donne des images du foyer d’émission des rayons X : l’autoradiographie.
En prenant des autoradiographies d’une série d’éclairs semblables avec des écrans de plus en plus épais, on élimine, dans chaque cas, les rayons les plus mous [2] et l’on peut suivre ainsi l’évolu- tion de la surface émissive pendant une décharge.
En utilisant des écrans d’épaisseur décroissante à
partir de la valeur pour laquelle tout le rayonne- ment est pratiquement absorbé, nous avons obtenu des images focales de plus en plus grandes. Puisque
la tension aux bornes du tube décroit après un
maximum d’amplitude vers le début de la décharge (fig. 5), nous avons ainsi établi que les électrons sont très concentrés au début de la décharge et que leur surface. d’impact augmente ensuite, vraisem-
blablement par eif et de charge d’espace.
Effectivement, après un grand nombre d’éclairs,
l’anode présente un étranglement caractéristique (fig. 2) produit, décharge après décharge, par
l’impact des électrons, probablement de ceux qui atteignent l’anode lorsque le courant parvient à son amplitude maximum (fig. 5).
Cependant, nous avons obtenu des images plus grandes que la surface d’émission, projetée sur un plan normal à l’axe du tube, en opérant sans écran
ou avec écrans peu épais et plus spécialement avec
des anodes en forme d’aiguille pour mettre le phé-
nomène plus facilement en évidence. Il peut être
attribué à deux causes : la dilatation de l’anode ou
la vapeur métallique condensée qui l’entoure.
RETARD A L’AMORÇAGE ET DURÉE DE LA
DÉCHARGE.
-W. P. Dyke et J. K. Trolan [3], [4], [5] ont montré, entre autres choses, sur des tubes
à vide très poussé, que l’intensité du courant est le facteur primordial pour l’amorçage de la décharge
et que le retard à l’amorçage (intervalle de temps qui s’écoule entre l’application de la tension et le début de la décharge) est une fonction décroissante de ce courant.
En ce qui concerne la durée de la décharge, elle
est une fonction décroissante de la tension appli- quée au tube [6]. De plus, elle augmente avec la dis-
tance interélectrode (fige 3), toutes choses restant égales par ailleurs, notamment la tension appli- quée Uo.
FIG. 3.
-Variation de la durée de la décharge (700 kV,
1 050 J) en fonction de la distance interélectrode.
Si l’on rapporte la durée de la décharge autemps
de propagation de la vapeur anodique jusqu’à la cathode, un calcul élémentaire montre, qu’en champ uniforme et en l’absence de charge d’espace,
elle varie linéairement avec la distance interélec- trode d :
Dans cette relation : e et m représentent la charge et la masse d’un paquet d’atomes anodiques portant une charge élémentaire (le taux d’ionisa-
tion de la vapeur anodique pourrait être au plus de 1 0/00 avec une anode en tungstène portée à
300 kV), vo est la vitesse initiale de ces ions, sup-
posée parallèle à l’axe du tube.
ROLE DE L’ÉLECTRODE D’AMORçAGE. --- LeS
tubes de radiographie instantanée sont utilisés,
notamment jusqu’à 300 ou 400 kV, avec une élec-
trode d’amorçage (fig. 1a). La décharge primaire,
que l’on produit entre la cathode et cette électrode
sur laquelle on applique une impulsion de tension,
fournit un jet d’électrons initial, mais on constate
que l’amorçage par électrode auxiliaire entraîne
une légère diminution du pouvoir de pénétration qui pourrait être due à une neutralisation limitée de la charge d’espace par une vapeur cathodique,
entraînant une faible chute de potentiel aux bornes
du tube.
Il est à noter que les ions positifs venant de la
cathode pourraient difficilement être à la base du mécanisme principal de l’amorçage. En effet, cette hypothèse ne serait pas compatible avec les résul-
tats suivants : la durée de la décharge diminue quand on fait croître la tension appliquée, et le champ disruptif diminue quand on augmente la
distance interélectrode [7], [8], alors que les ions de la vapeur cathodique ont à remonter un potentiel
de plus en plus grand.
_Par contre, il n’est pas impossible que l’arc soit formé par la combinaison d’une vapeur cathodique
et d’une vapeur anodique, la dernière jouant un
rôle prépondérant.
II. Interprétation des phénomènes.
-D’après
ce qui précède, on peut donc penser que les aspé- rités de la pointe anodique peuvent être volatilisées par un .courant initial très faible, par des pré- décharges, par des particules métalliques arrachées
de la cathode par le mécanisme de L. Cranberg [9], [10] ou bien encore par superposition de ces trois
processus. Par suite de sa température élevée, de sa grande vitesse initiale, des chocs électroniques et du champ intensé, une partie de cette vapeur anodique
serait ionisée, puis attirée par la cathode (fig. 4).
Nous assimilerons cette vapeur à une colonne où la charge d’espâèe est neutralisée, ce qui peut
entraîner une augmentation du champ interélec-
trode [11]. En progressant vers la cathode, le front
de la vapeur réduit la région de charge d’espace.
Lorsqu’il parvient à la cathode, l’arc électrique est
formé et la tension aux bornes du tube est très faible : celui-ci se comporte alors comme un tube à
gaz.
Dans une note précédente [12], nous avons déter- miné les fonctions caractéristiques de la décharge
en assimilant le tube à une diode cylindrique de
rayon anodique ra et de rayon cathodique rc.
La densité maximum du courant est de la forme :
FIG. 4. - Décharge photographiée par la fenêtre ter- minant le tube à son extrémité cathodique. ,
mais, si l’on admet que la vapeur anodique réduit progressivement l’intervalle interélectrode en pro- gressant vers la cathode à une vitesse moyenne
v [13], [14.], [15], la relation (2) peut s’écrire :
On a aussi :
puisque le courant est fourni par la décharge d’un
condensateur de capacité C ( fig. 1 b) chargé initia-
lement à la tension Uo ; S désigne la surface émis- sive de la cathode.
L’élimination de j entre les relations (3) et (4) permet de déterminer successivement les expres- sions de la tension et du courant caractéristiques de l’arc électrique pendant sa formation (fig. 5a).
,x, t’, t", m et n étant des paramètres indépendants
du temps.
On remarque, sur les courbes de la figure 5a, que :
i initial # 0. Cette anomalie peut être attribuée
306
FIG. 5.
-Variations de la tension et du courant de décharge au cours d’un éclair de rayons X.
a) Courbes théoriques.
, ,