Déclaration des élus du personnel co-psy et DCIO au CTPM sur le décret statutaire
Nous représentons ici l’ensemble des co-psy et DCIO. Nous avons déjà largement alerté lors des CAPN sur l’inquiétude grandissante de nos collègues face à l’évolution des services et à la restructuration du réseau des CIO.
En effet, dans de nombreuses académies, des CIO sont fermés, regroupés, fusionnés sans aucune concertation et au mépris de toutes les règles administratives et paritaires.
Certains chefs de service académiques d’information et d’orientation justifient ces fermetures et fusions au prétexte que seuls de gros CIO pourraient résister et s’intégrer dans le SPOTLV. Le maillage territorial, offrant un service public de proximité serait donc remplacé, à terme, par de grosses structures qui ne répondent pas aux besoins des élèves et des familles. On n’hésite pas ainsi à casser tous les liens que les équipes de terrain ont mis des années à construire patiemment pour nouer des contacts locaux en lien avec les établissements scolaires.
Le flou des termes choisis dans le décret, concernant la place des personnels et des CIO dans le cadre du SPOTLV, laisse la porte ouverte à toutes les dérives, passe sous silence le rôle et les missions des CIO et prépare la mise en place des lieux uniques
« labellisés » qui imposeront aux personnels de nouvelles tâches qui les éloigneront de leur public prioritaire. Ce faisant on refuse de reconnaître que les CIO ne sont pas des structures d’accueil comme les autres. Ils sont ancrés dans leur district scolaire et non dans un territoire, c’est leur histoire. Ils ont une mission institutionnelle dans le système éducatif et une proximité avec les élèves mais aussi tous les acteurs de l’Ecole que les autres structures n’ont pas. Nous regrettons que notre ministère de tutelle ne porte pas plus fortement cette exigence de reconnaissance du rôle du réseau et de la professionnalité des personnels.
Il a du reste laissé se dégrader le Service public d’Information et d’Orientation de l’Education nationale depuis de nombreuses années en réduisant de façon drastique les recrutements, ce qui n’est pas acceptable. Seuls 22% des départs en retraite sont remplacés.
600 postes de titulaires sont vacants, le mouvement qui aura lieu demain fait apparaître des contraintes et une rigidité insupportable pour les personnels. « Le niveau ridiculement faible du nombre de nouveaux co-psy sortant de formation entraîne un quasi blocage du mouvement. Déjà fragilisés par toutes les menaces qui pèsent sur la profession, épuisés par les demandes du terrain qui ne faiblissent pas compte tenu de la
situation économique et des angoisses exprimées par les jeunes aujourd’hui pour leur avenir, contraints de former dans l’urgence et en plus de leur travail de jeunes contractuels qui découvrent le métier, nos collègues vont apprendre qu’une fois de plus ils vont être maltraités et pénalisés dans leur vie personnelle et familiale. Ils vont cette année encore être empêchés de se rapprocher de leur domicile et/ou de leur famille alors que de nombreux postes sont vacants partout ». Voilà ce que nous disions lors de la CAPN mouvement des co-psy en 2010 et que nous répéterons demain.
A la lecture de ce projet de décret, les craintes de nos collègues concernant l’évolution des services ne se sont pas atténuées. En effet, ce projet constitue une réorientation fondamentale des missions des personnels et un tournant historique. Pour nous, l’orientation est partie intégrante du développement psychologique et de l’éducation des jeunes. Elle doit constituer pour eux une ressource, un levier de réussite. En cassant l’outil sur lequel depuis plus de 50 ans s’est construite l’histoire du métier, qui a toujours été liée à la démocratisation des études, le Ministre prend une lourde responsabilité.
Nous souhaitons donc qu’il réponde favorablement aux attentes de la profession en reprenant l’ensemble des amendements que nous proposons.