Poèmes à réciter PARLER-ÉCOUTER
Poèmes à réciter (2)
Choisis un des poèmes suivants que tu réciteras devant la classe : Les fenêtres
L'immeuble a quatre étages Chacun a trois fenêtres Le jour grises et muettes Tout le monde est parti
Mais le soir les lumières Une à une s'allument Et les fenêtres alors Racontent
Au premier une boule roule Dans un jeu de quilles
Un oiseau chante dans sa cage Sur la table un gâteau refroidit
Au second souvent
Une poupée fait « Maman » Une casserole dégringole Un téléphone sonne
Au troisième quelquefois Un bouquet dans un vase Des bougies allumées Des dentelles posées
Au quatrième enfin
Une étoile se reflète sur des rideaux tirés Deux enfants regardent ce qui se passe Dans l'immeuble d'en face
Puis une à une Se taisent les lumières Les fenêtres s'éteignent Et c'est la nuit qui parle
Lydia DEVOS
Échec
J’ai voulu, un soir, Sur le tableau noir, Représenter l’Espoir…
Alors j’ai pris des craies de toutes les couleurs : Des rouges pour les fleurs,
Des bleues pour le ciel, Des vertes pour les prairies, Et d’autres encore pour les arbres, Pour les maisons, pour les animaux…
Mais ma main a hésité : J’ai tout raté !
J’ai fait le ciel tout gris Avec des oiseaux verts Tout déplumés ;
J’ai fait des prés tout rouges, Couverts d’arbres couchés Et de fleurs dépenaillées ; J’ai fait des maisons Sens dessus-dessous,
Et des animaux vraiment bêtes, Sans queue ni tête…
Bien vite, j’ai effacé Ces dessins insensés
Tout juste bons… à être recommencés !
Robert GÉLIS
Ville
Trams, autos, autobus, Un palais en jaune pâli, De beaux souliers vernis,
De grands magasins, tant et plus.
Des cafés et des restaurants Où s'entassent des gens.
Des casques brillent, blancs : Des agents, encor des agents.
Passage dangereux. Feu rouge, Feu orange, feu vert.
Et brusquement tout bouge.
On entend haleter les pierres.
Je marche, emporté par la foule, Vague qui houle,
Revient, repart, écume Et roule encore, roule.
Nul ne sait ce qu'un autre pense Dans l'inhumaine indifférence.
On va, on vient, on est muet, On ne sait plus bien qui l'on est
Dans la ville qui bout, immense soupe au lait.
Maurice CARÊME
L’école
L'école était au bord du monde, L'école était au bord du temps.
Au dedans, c'était plein de rondes ; Au dehors, plein de pigeons blancs.
On y racontait des histoires Si merveilleuses qu'aujourd'hui, Dès que je commence à y croire, Je ne sais plus bien où j'en suis.
Des fleurs y grimpaient aux fenêtres Comme on n'en trouve nulle part, Et, dans la cour gonflée de hêtres, Il pleuvait de l'or en miroirs.
Sur les tableaux d'un noir profond, Voguaient de grandes majuscules Où, de l'aube au soir, nous glissions Vers de nouvelles péninsules.
L'école était au bord du monde, L'école était au bord du temps.
Ah ! que n'y suis-je encor dedans Pour voir, au dehors, les colombes.
Maurice CARÊME
Je suis une enfant des fées
Je cours contre le vent, les branches m’agressent.
Je cours, je ne sens rien
ni les griffes aiguës des épineux, ni le froid de novembre.
Mes cheveux flottent comme un drapeau.
Mes pensées s’entrechoquent, mon souffle s’affole.
Je ne veux pas que l’on m’enferme.
J’ai peur des murs et des barreaux.
Je suis une enfant des fées.
Je voudrais m’envoler, être un oiseau.
Je cours, je cours, je bats des ailes, je vole, oui, je vole, je...
je tombe...
l’herbe me recueille.
Je ne veux pas que l’on m’enferme.
Je suis une enfant des arbres, je suis une enfant du bleu, ne me coupez pas les ailes.
Anne-Marie DERÈSE
