M ATHÉMATIQUES ET SCIENCES HUMAINES
M. P ETRUSZEWYCZ À propos de la praxéologie
Mathématiques et sciences humaines, tome 11 (1965), p. 11-18
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A
PROPOS
DE LAPRAXEOLOGIE
M.PETRUSZEWYCZ
1 - lES ORIGINES ’
Le mot
"praxéologie"
semble avoir étéemployé
pour lapremière
fois dans"Les
origines
de lateéhnol
par A.Espinas (1 ) ,
RevuePhilosophique,
Août-Septembre 1890
et1891 reproduit
par Archiv. fur Geschichte derPhilosophie,
B.H. 4 et B.
VII,
H.2; puis
par les Annales de la Faculté des Lettres de Bor-deaux,
n°1, 1893;
enfin édité en volume parAlcan, 1897 ~
290 p. L’auteur le rat- tache au mot"pratique"
sans se référerexplicitement
au grec alors quedistinguant,
pour ladéfinir,
lapraxéologie
dé latechnologie,
ilrapporte
cedemier tenne au grec Cet auteur donne
(2)
pour définitions: "science L’.... des formes lesplus
universelles et desprincipes
lesplus
élevés de l’ac-"tion dans l’ensemble des êtres vivants
capables
de semouvoir",
ou encore dansla table des matières:
"philosophie
de l’action".Cubl i é pour une trentaine d’années le mot est
repris:
-
Premièrement,
en allemandd’,abord
par l’économiste et mathématicien russeE.
Slutsky:
"EinBeitrag
zurformal-praxeologischen Grundlegung
derOekonomik",
Academie Ukrainienne des
Sciences,
Annales de la classe des scienceséconomiques,
tome
IV, Kiev, 1926,
pp. 238 - 249.-
Deuxièmement,
enfrançais
auCongrès
Descartes de Paris1936,
par lephi- losophe polonais
T.Kotarbinski,
Idée de laméthodologie général e - Praxéologie,
pp. 190-194 dans l’Unité de la Science: la Méthode et les Méthodes
1 ère partie, (Congrès
International dephilosophie - Descartes).
ActualitésScientifiques
etIndustrielles
numéro533, Hermann, Paris,
1937. ,-
Troisièmement,
par l’économiste autrichien L. von Mises:"Nationalokonomie~
Théorie des Handelns und
Wirtschaftens", Genève, 1940.
Le même auteur l’utiliseraen
anglais
dans: "HumanAction,
a treatise oneconomics",
NewHaven,
Yale Univer-sity Press, 1949,
XV -899
pp., éditiontrès
remaniée duprécédent.
-
Quatrièmement,
le mot a étédepuis plus fréquemment utilisé,
avec bien en-tendu des nuances
personnelles
àchaque
auteur. Parexemple:
0.Lange,
R.Aron,
,
R.
Daval,
G.Th.Guilbaud,
etc(1 )
Alfred Victor Espinas,(1844-1922)
auteur de: Les Sociétés animales(1877),
Histoire des doc-trines économiques
(1892),
lLes origines de la technologie(1897).
La philosophie sociale auXV 1 1 1 e siècle
(1898).
(2)
Les origines de la technologie, p. 8.12.
Considérant
la formation dumot’(1) qui indique qu’il s’agit
d’une scienceou d’’un
exposé scientifique (2)
dontl’objet
serait la"praxis"
c’est-à-dire l’actionhumaine, beaucoup
d’autres auteurs se contentent de dire "Science deque nous proposerons pour définition
provisoire.
II - CHAMP
SEMANTIQUE
Lorsque
l’onparle
de RechercheOpérationnelle
onrisque
souvent de la ré-duire à un
catalogue
detechniques.
Mais si l’on veutcomprendre
cetévènement qui
a d’abord été uneprise
deconscience,
il faut le situer dans un cadre suf- fisammentlarge
et ne pas oublier que ce n’estqu’un aspect
d’une activité scien-tifique
multifoxme.( 1)
lotes ~ .Les lecteurs de la Revue
Philosophique
ont puêtre
surprisde
lire un article de Il.Kotarbinski (oct, déc. 1964, n° 4, pp. 453-472) dans lequel ce
spécialiste
de la ré- flexionpraxéologique,
quijusqu’alors
avait toujours, quand it écrivant enfrançais,
soigneusementorthographié praxéologie,
achangé d’étiquette,
sansprévenir
ni dire Pourquoi, en écrivant praxiologie.’
On ne devrait, en cette matière, changer les usages que pour des raisons graves et explicites. Il
paratt
difficile d’approuver l’initiative de f. Kotarbinski.a) Les dérivés de firaxis> sont assez rares en grec classique (à part les nous propres:
tout le monde a plus ou moines connu
Praxitèle) ;
mains même s i t y en avait beaucoup,on devrait rester attentif au fait qu’il s’agit ici de création de mot en
français,
et nullement de
phonétique
du grec classique.b) Il s’agit du
français :
on y (théorie de la connaissance) que lesanglais
écriveni"gnosiology".
Il y a aussi, enfrançais,
le mont assez connude
phraséologie.
Et ces deux cas sont tout d fait semblable,morpho logiquement,
à celui de
praxéologie.
c) Ceci dit, la consuttation d’un dictionnaire des rimes informera quiconque en est
curieux de la
présence
enfrançais
(usuet ou savant) des deux terminaisons:-iologie,
’
-éo logie.
’
Dans chaque cas il semble
qu’il
y aitquelques,raisons
d’approuver le choix fait par les inventeurs (dans la mesure où l’on pensequ’il
y ait des "raisons" dans lesPhénomènes
delangage).
Mais il peut arriver qu’on observe des flottezents: ainsiSéméiologie
est en train de subirquelques
assauts.al Dans la
langue philosophique
il y a deux mots (pourlesquels
on ne relève pas, enfrançais,
de variantes) etqui,
du point de vuesémantique,
aurontquelques
occa-sions de
fréquenter
notre"praxéologie":
ils’agit
del’axiologie
(théorie desvaleurs) et de la
téléologie
(desfins).’
e) Le lecteur peut
conclure :
l des raisons de changerl’usage
introduit,par EsPinas? Nous ne le pensons pas.(2)
Le vocabulaire technique et critique de la philosophie par André Lalande(Paris,
P.U.F.plusieurs
éditions)
ne contient pas le mot "praxéologie". Mais il convient d’y lire les articles "pragmatisme, pragmatique, pratique"(y
compris les notes sur 1 "histoire du mot pragmatique dans les dernièreséditions).
J.J.
C’est ce cadre
général
que l’onpourrait désigner
sous le nom de Praxéolo-gie.
Il sera bon pour s’en faire une idée de lui associer immédiatement un cer-tain nombre d’autres termes
apparentés
parl’usage;
faire l’effort depréciser
leurs domaines propres serait un bon commencement pour
comprendre
ce dont il1
s’agit.
On
peut
en effet citer deux sortes demots;
d’abord des motsévoquant
desdomaines d’études tels: ,
Il sera utile de
compléter
cette liste par les motsdésignant
descatégories
telles que: ,
programme,
plan, projet, objectif, fins,
moyens,missions, tâches, valeurs,
,
méthodes,
etc....’
III -
PRAXEOL06!QUE
Beaucoup
d’écrivainsqui
ont traité desujets praxéologiques
n’ont paséprouvé
le besoin dedésigner
par un motspécial
leur thème deréflexion;
etmême
parmi
ceuxqui
connaissent bien le mot depraxéologie,
certains hésiteront à l’utiliser comneétiquette.
Deporte
que dans bien des case le texme se ren-contrera non chez l’ouvrier en la matière mais chez celui
qui,
historien ouphi- losophe,
étudie le travail d’’autrui. Onpeut,
y dans cesconditions, parler
d’in- tentionpraxéologique lorsqu’fun
auteur s’ intéresse à l’action humaine d’une fa- çon suffisamnentdétachée,
à la fois des instruments et des moyens(qui
sontl’objet
d’étudestechnologiques)
et d’autrepart
des fins et des valeurs(qui
sont
l’objet
de lamorale).
L’intention
praxéologique peut être,
au moinsmétaphoriquement,
décrite par laphrase
deBougainville:
"Dans nos vaisseaux la fonction dupilote
est de veil-ler à ce que les timoniers suivent exactement la route que le
capitaine
leur or-donne".
Sans vouloir constituer une
anthologie
de l’intentionpraxéologique,
nousprésenterons
iciquelques
échantillons.On trouve
parfois
l’intentionpraxéologique
où on nes’y
attendguère par
exemple
en SaintLuc, chap. XIV,
28:"Qui
de vous, s’il veut bâtir un.etour.... ";
ou encore,
XIV,
31:’oael
est le roiqui partant
enguerre....".
Le f ameux"devoir desf’asseoir
pour calculer"pourrait
être la maxime fondamentale de la RechercheOpérationnelle
et de tous ses dérivés. Onpeut
considérer cette maxime comme le résumé d’une fouled’exemples qu’on peut
trouver dans la sagesse ditepopulaire.
Evoquons rapidement quelques proverbes
ou locutions traditionnelles: deux sûretésvalent
mieuxquC’u1}e; trop
fort n’ajamais manqué;
un tiens et deux tul’auras;
battre
lefer...;
chi vapiano
...;pierre qui
roule ...; ... les vaches sont-(l)
Du moins dans son sens original chez Jacques Bernoulli.’
14.
bien
gardées;
vendre la peau de l’ours ...; rien pourrien;
pas de tabac pas be- soin depipe;
de deux maux lemoindre;
mieux vaut tenir quecourir;
entre l’arbre etl’écorce;
etc...L’intention
praxéologique
affleure constamment dans de tels propos; alorsqu’il s’agit
de tout autre chosequand
on ditttllargent
ne fait pas le bonheur"ou "bien mal
acquis
neprofite jamais".
De même les fables: les soi-disant moralités de La Fontaine et
autres, plus
souventpraxéologiques
que morales - et les maximes à la Rochefoucauld mériteront d’être classées pourdistinguer
l’intentionpraxéologique
de l’ intention -tech-’~nique,
ou oupsychologique.
Avec des oeuvres
plus élaborées,
y on abordera des auteursplus profonds.
Cesera par
exemple
Ma.chiavel et on lira cequ’en
disaitMerl eau-Ponty
auCongrès
"Humanisme et
Politique", Septembre
1949(texte reproduit
dansSignes, NRF, Paris, 1960,
p.267).
Puis ce sera R. Descartes nous contant son aventure dans le Discours de la
méthode,
IIIepartie:
".... afin queje
ne demeurassepoint
irrésolu en mes ac-tions, pendant
que la raisonm’obligerait
de l’être en mes Lesrègles
de ce que Descartesappelle
"morale parprovision"
sonttypiquement praxéo- logiques : "Et,
entreplusieurs opinions également
reçues,je
ne choisissais que lesplus modérées,
tant à cause que ce sonttoujours
lesplus
commodes pour la’
pratique,
et vraisemblablement lesmeilleures,
tous excèsayant
coutume d’êtremauvaise.
Il se recommande de segarder
des actionsqui pourraient
entraver l’exercice ultérieur de la liberté. Mais le meilleurexemple
est sans doute laseconde maxime: ’t.... être le
plus
ferme et leplus
résolu en mes actions queje pourrais
...." et le fameuxapologue
du voyageurperdu
dans la forêt.L’intention
praxéologique
chez B. Pascal mériterait une étudespéciale.
Lesdeux courants de
pensée
que nous verrons sedégager
des textes coexistent en, ef- fet chez lui et sont attestés par ses oeuvresphilosophiques
et ses travaux demathématicien. Au mathématicien l’on doit la
Règle
desPartis’
les fondements du Calcul desProbabilités,
que nous ne faisonsqu’évoquer ici;
auphilosophe
l’ins-piration praxéologique
de certaines Pensées(1 ).
30 On ne choisit pas pour gouverner un vaisseau celui des voyageurs
qui
est dela meilleure maison.
72 Il faut se connaître soi-même.
Quand
cela ne servirait pas à trouver le vrascela au moins sert à
régler
savie,
et iln’y
a rien deplus juste.
154 Partis. Il faut vivre autrement dans le
monde,
selon ces diversessupposi-
tions.
1. Si on
pouvait
y êtretoujours.
5. S’il est sûr
qu’on n’y
sera paslongtemps,
et incertain si on y sera une heure.101
Lepeuple
a lesopinions
très saines. Parexemple
4. Travailler pour 11
incertain,
aller sur mer, passer sur uneplanche.
577 ... Or
quand
on travaille pour demain et pour l’incertain onagit
avec rai-(1)
B. Pascal, Pensées. Nous citons le texte établi par L. Lafuma, et nous suivons sa nu- mérotation.son, car on doit travailler pour l’incertain par la
règle
despartis qui
est dé-montrée.
On voit
réapparaître
là lemathématici.en,
car enfin c’était un seul et mêmehomme. En lui se
trouvai
y au service de l’intuitionphilosophique
l’invention créatricemathématique;
de leur confrontation sont nés des textes tels que "lecélèbre
Infini-Rien"(418) qui
mêle tous les thèmesmathématiques
dans un ex-traordinaire
complexe
que lesgénérations
ont fini parappeler
le "Pari dePascal"
(1).
-C’est
probablement
Leibnizqui
au. siècleclassique
constitue la source laplus importante.
On lit dans lesPhilosophische
Schriften: ".... etquand
il yaura des
disputes
entre les gens onpuisse
dire seulement calculons! 1 sans autrecérémonie)
poux voirlequel
a raison". Et: "L’habileté des personnesexpérimen-
tées consiste souvent à connaître par routine le choix
qu’ils
doivent faire.Cependant,
comme ils ne laissent pas dejuger légèrement
leplus souvent,
y dansla
plupart
des circonstances de lavie,
alors l esphilosophes
et les mathémati-ciens leur
pourraient
être d’ungrand
secours s’ils examinaient dorénavant cesmatières de
pra,tique
et ne s’arrêtaient pas à leursspéculations
abstraites toutes seules". Ou: "lespolitiques vulgaires
courrentaprès
desnégociations
deparoles.
et
après
des vues peu solides etnégligent
cequ’il
y a deplus
sec en leur mé-tier,
à savoir les finances et la milicequi
sont toutes deux presque mathémati-ques".
Et encore: "Il y a une sciencequi
nous gouverne dans les incertitudes mêmes ...agir
leplus
raisonnablementqu’il
sepeut,
yaprès quoi
on n’aurarien à nous
reprocher
et au moins nous réussirons leplus
souvent".L’oeuvre
posthume
deJacques Bernoulli,
ArsConjectandi,
est lapremière systématisation dlune praxéologie mathématique.
La IVePartie,
ychap. IIy
définittrès nettement le
prograjnme:
"Incivilibus, incralibus,
oeconomicis rebus arsconjectandi
sive stochastice metiendiprobabilitates,
eo fine ut injudicis
etactionibus nostris semper
eligere
velsequi
idquod metius’, satius, tutius,
con-sultius in quo solo amnis
philosophi sapientiae
etpolitici prudentia
versatur".... " ainsi définissons-nous l’Art de
Conjecturer
ouStochastique
commel’art de mesurer les
probabilités
aussi exactement quepossible
afin que, dans nos décisions et nosactions,
nouspuissions toujours
choisir ouaccepter
ce que nousaurons reconnu.
meilleur, plus avantageux, plus stlr,
ou plusprudent: seules préoc- cupations
oùs’emploie
toute la sagesse duPhilosophe,
toute laprévoyance
du Po-litique".
Un autre très
grand classique,
souvent cité etexploité:
C. von Clausewitzdont le traité a paru
sous
le titre "De laguerre",
traductionintégrale
par D.Naville,
Ed. deMinuit,
Paris1955, 755
pp.(2).
On sait que Clausewitz a été lu attentivement
par
Lénine(3).
Rechercherl’intention
praxéologique
chez l’auteur du"Que
faire?" sera tout à fait indis-pensable.
"Sans théorierévolutionnaire,
pas de mouvementrévolutionnaire";
(1)
G. Th. Guilbaud, Pour qu’on lise Pascal dans Revue Française de Recherche 0pérat ionnel le* 3ème Trimestre 1962, n° 24. p. 195-198.(2)
Cette traduction fait 1"objet d*une édition abrégée qui a paru dans la collection 10/18, 1964.(3Î
Leninskaya Tetradka - Cahier de Lénine n° 18674 des Archives de 1"Institut Lénine: Texteschoisis et annotés par Lénine du Livre de Clausewitz : "Sur la guerre et la conduite de la
guerre" qu*on trouvera reproduit dans les fondements théoriques de la guerre et de la paix en U.R.S.S. par B. Friedl, Ed. Médicis 1945, 203 p.
16.
quelles
sont les réflexions sur la conduite de l’action que l’on trouve dans la théorie révolutionnaire?Autre
sujet
d’étude: lapolémique
de Staline avec Yarochenko ausujet
de laTec-tolo e (1 )
deBogdanov
dont on se fera une idée en lisant: Problèmes écono-miques
du socialisme enU.R.S.S. ,
parStaline,
trad.français,
Ed. enLangues ftrangères, Moscou,
1952.On
pourrait
suivre les traces de l’influence clausewitzienne chez Mao TseTung qui
ne manqu.e d’ailleurs pas de se référer àl’antique
sagesse chinoise.Mais pour ce
qui
est de lapensée
marxiste il y auraittrop
à dire sur le rôledonné à la notion de
praxis.
Cequi
nous intéresse ici c’est encore une fois cettepartie
de la réflexionqui
n’est pas seulement valable pour lapolitique
ou les luttes armées mais
qui
s’intéresse à toutes les formes de l’action et de la décision.On achèvera ce
projet d’anthologie
enrappelant qu’on
trouverait des not a+tions fort intéressantes chez certains romanciers. Tout le monde pensera à Ch.
de Laclos et à Balzac. Un auteur récent: Walder
(Saint
Germain ou lanégociation,
yGall imard, Paris, 1958).
Une autre source et toute aussiimportantes
dans le do- mainelittéraire,
sera le romanpolicier
à sesorigines:
E.A.Poe,
C.Doyle.
IV -
QUELQUES
FICHES OU NOTESB!BUOGRAPH!QUES
On
peut
ydi.stinguer
les auteurs cherchant àpréciser
le contenu du mot dansune
perspective didactique
ouphilosophique (Daval ,
Kotarbinski( 1 ) ’ (3)
d’unepart,
y et d’autrepart
les auteurs l’utilisant avec une tonalité propre à chacun d’eux dans des contextes différents(A~ron, Guilbaud,
Kotarbinski( 2) ) .
R. ARON - Paix et guerre entre les
nations. Calmann-Lévy, Paris, 1962,
794 pp-e où laquatrième partie
s’intitule:Praxéologie,
les antinomies de la conduitediplomatico-stratégique.
- Introduction à 1 a
Stratégie atomique;
dans 1 e GrandDébat, Calmann-Lévy, Pans, 1963,
dont 1 echapitre
II de la deuxièmepartie porte:
Théorieabstraite de l a. dissuasion. ®
R. DAVAL -Traité de
Psychologie Sociale,
TomeI,
Paris1963, P.U.F.,
Coll.Logos,
on y lira avec
intérêt les
deuxchapitres
quecomporte
lapremière
par- tie et toutparticulierpment
leparagraphe
IV: La "Science de l’Action"chez Pascal et
Bemoulliy
pp. 24 à 38.- La
Praxéologie
dansSociologie
duTravail, ci-nquième année, 1963,
n° 2pp. 135 à 156.
° °
G.Th. GUILBAUD dont on
peut citer,
dans l’ordrechronologique
les textes suivants:-
Pilotes, Stratèges et joueurs,
Gonférence faite à la maison desSciences, Paris,
24 Mars1953, publiée
dans S.E.T.(Structure
et Evolution desTechniques, 2
rue MabillonParis)
N°Spécial
deCybernétique,
5ème an-née N° 35 - 36
(Juillet
1953 - Janvier1954).
(1~
V. Nevki : Le matérialisme dialectique et la philosophie de la réaction morte, cité dans Lénine: Matérialisme et empirio-criticisme, Paris, Ed. Sociales, 1948, p. 352 et 356.1
- La théorie des
Jeux, rapport
auCongrès
des Economistes deLangue
Fran-çaise, Paris,
24 Mai1954, publié
dansla Revue
d’EconomiePolitique, 1955,
pp. 153 à188.
-
Stratégies
et DécisionsEconomiques,
vers une science de la conduite de l’action humaine. Conférences faites à l ’ InstitatFrançais
duRoyaume-Uni (Londres
etEdimbourg)
Janvier1953 publiées
sous le titre:Stratégies
et Décisions dans: La vieintellectuelle,
NO Août -Septem-
bre
1954,
pp. 36 à 57.T. KOTARBINSKI - Traktat o
dobrej
robocie(Traité
du bontravail)
todzkie Towar-zystwo
Nawkove(Societas
Scientiarumlodziensis), Wydziài,. I,
numéro18,
Sectio
I, ikodz 1955,
360 pages(avec
un résumé enanglais,
pp.332-33).
en
f ranç ais -
Idée de la
méthodologie générale - Praxéologie,
pp. 190 - 194 dans laMéthode et
les méthodes1 ère Partie, (Congrès
International de
philosophie - Descartes).
ActualitésScientifiques
etIndustrielles numéro
533, Hermann, Paris,
1937.- Les
problèmes
dela praxiologie,
pp. 454-472 dans RevuePhilosophique
.
de la France
et de l’Etranger,
numéro4,
y Octobre - Décembre1964.
LA DECISION -
-
Compte-rendu
duColloque,
25-30 Mai1960
y dans la collection des Col-loques Internationaux,
SciencesHumaines,
Editions du Centre National de la RechercheScientifique,
205 pp.v - PRAXEOLOGIE
MATHEMATIQUE
Dès le XVIIe siècle on voit naître les
préoccupations
d’auteurs soucieux de donner au calcul un statutadapté
auxproblèmes économiques
et sociaux de leurtemps.
Mais ce n’estqu’au
cours des dernièresdécennies, qu’on
assiste à un re-nouvellement des études ancienn.es au
point
de constituer dès maintenant unepraxéologie mathématique.
Comment se faire une idée de son contenu? Une méthode serait de faire une
enquête
dans lespublications
et pour cela d’utiliser des mots-clés comme: ThéoriE desJeux,
Théorie des Probabilités et del’utilité,
Décisionstatistique,
Calculéconomique,
RechercheOpérationnelle.
Mais onrisque
fort d’êtredébordé;
pour mettre de l’ordre onpeut
utiliser le schéma un peu scolaire mais conmode du Cal-cul
économique,
dont relève toutchoix, objet
d’uneprise
de décision(le plus
souventcollective):
1 - Enumérer les
possibilités
d’action.2 - Examiner les
conséquences
de chacune de ces actions.3 - Evaluer les résultats.
Chacun de ces stades
présente
des difficultésspécifiques
dont la résolutionest le
projet général
de lapraxéologie mathématique;
pour chacun nous schémati-serons les réalisations et les
problèmes
ouverts.1 - Dans le cadre de la
première étape
lagrande
difficulté est celle de lacompl exit é,
que celle-ci soitproprement
combinatoire ouqu’elle
soit due auxenchainements temporels
de décisionssuccessives*.C’est
dans ce domainequ’ont
eu18.
lieu les
plus remarquables progrès
de lamathématique contemporaine qui
a suforger,
y enprésence
de tellesdifficultés,
y les instruments propres à les surmon-ter. Si les
principes
avaient étéposés
dèsPascal,
on doit à la Théorie de laprogrammation
linéaire ou àcelle
de laprogrammation dynamique
de trouver pourorganiser,
l’ensemble despossibles
desalgorithmes pertinents.
2 - L’examen des
conséquences
de chacune des actions sélectionnées au cours del’étape précédente,
relève du Calcul desprobabilités lorsque
seulesces actions obéissent à un calcul rationnel. Mais il a fallu la
plus
récente Théorie des Jeux pour rendrecompte
des situations où autruiapparalt
etagit
lui aussi
rationnellement;
et cela où que se situe la rencontre entre le duel et la coalition, On saitaujourd’hui
que si ces deux théoriesmathématiques permet-
tent d’assumer des décisions rationnelles en face
de
, l’incertitudeprobabilisa- blé,
reste assezinexploré
le domaine dunon-pro babil i,-,abl e,
desimpondérable.
3 - Enfin au troisième stade
apparaissent
de redoutables difficultés d’ordrelogico-mathématique lorsque
lapluralité
des individusparticipant
à laprise
dedécision entraîne une
pluralité
d’échelles. Si Rousseau et surtout Condorcet étaientdéjà
conscients des difficultésspécifiques
duproblème
de l’intérêtgé- néral, qui
devraitéquilibrer
les intérêtsdivergents (on
retrouve ici les pro- blèmes soulevés par laprésence
d’unautrui)
y lesprogrès
réalisésdepui.s
lais-sent un
large champ
ouvert à la recherche:logique
dusuperlatif,
y détermination del’optimum.
La
praxéologie
a étéprésente
comme motivation àl’origine
des troisgrandes
théoriesmathématiques
souvent citées: le Calcul desProbabilités,
la Théorie desJeux,
et la Théorie duRisque.
Lespromoteurs: Pascal, Bexnoulli,
Von Neumann(1),
Massé
(2)
avaient un.e intentionpraxéologique,
il n’est besoin pour s’en convain-cre que de les relire. Dans certains cas les
techniques
inventées dans le cadrede ces théories on.t p~~ en détachées et éventuellement
enseignées
san.s lamoindre référence
praxéologiq11e.
Parexemple
pour le calcul desprobabilités:
l’exposé
gagne enrigueur
et clartémathématique quand
onsuppri.me
la décision mais il arrive alors a,ux débutants de n’enplus
voir le réel intérêt. N’ est’-cepas ce
qui
a conduit certains ohercheurs à effectuer unpèlerinage
aux sources, à retrouver lesprobabilités
ditessubjectives
ou enrorepersonnelles.
Ce n’est d’ailleurs pas le seul cas: d’autrestechniques peuvent
être utilisées et mêmeenseignées
sans xéférenre à leur cadred’origine:
la théorie des fil.esd’attente,
la
programmation
linéaire pour n’en citer que deux. Dans d’ autres domaines cela n’a pu avoir li eii: il est difficile deparler
deprogrammation dynamique
ou dej eux
sansqu’affleure
l’intentionpraxéologique.
Il semble donc raisonnable de penser quesi
certainestechniques
ont été détachées de leur fondementthéorique
cela n’a pas
toujours
été sansdommage
et pour certaines au moins il y auraitavantage -
l’avenir le réaliserapeut-être -
à être rattachées à l’intentionpraxéologique.
,rédigé
par MichelinePétruszewycz d’après
la documentation du Centre Condorcet.Ces notes veulent informer nos lecteurs mais en même faire appel à ceux qui
nos dossiers soit quant aux originels et premiers emplois du mot, soit quant à son’ usage actuel, exemPle.