DE S TAINVILLE
Géométrie analitique. Recherche de l’aire d’un polygone, en fonction des coordonnées de ses sommets
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 1 (1810-1811), p. 190-192
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I90
GÉOMÉTRIE ANALITIQUE.
Recherche de l’aire d’un polygone, en fonction des
coor-données de
sessommets ;
Par M.
DESTAINVILLE (*), répétiteur à l’école impériale polytechnique.
AIRES
SOIENT. C, C’, C" , C’’’ , ...,
les côtés successifs d’unpolygone ;
, 03B2 ,
03B1’ , 03B2’ , 03B1" , 03B2" , 03B1’’’ , 03B2’’’ ,
..., les coordonnées de ses som- mets. Si d’unpoint pris
dans l’intérieur dupolygone,
et dont les coor-données sont x’ et
y’,
on abaisse desperpendiculaires
sur les direc-tions de ses
côtes,
leursexpressions
serontrespectivement :
a ,
a’ , a" , a’’’, ..., désignant respectivement
lestangentes trige- nométriques
desangles
que font les côtés c,cl, c" , c’’’ ,
..., avecl’axe des
abscisses,
etb , b’ , b" , b’’’ , ..., les
ordonnées de cescôtés
qui répondent
àl’origine (**).
Si l’onmultiplie
lapremière
par(*)
M. de Stainville a adressé aux rédacteurs une solution duproblème
I.er de lapage 17 de ce volume semblable en tout a celle
qui
a été donnée par M. Encontre, Ils regrettent de ne l’avoir pas reçue assez tôt pour la mentionner en son lieu. Ils croient devoirindiquer , parmi
les ouvrages où se trouve résolu leproblème auquel
celui-là se
réduit ,
celuiqui
a pour titre : Recueil deproblèmes
résoluspar
deseonsidérations purement
géométriques ;
à,Paris, chez Courcier.( Note des
éditeurs. ) (**)
Soient xl ety’
lès coordonnées dupoirt
M (fig.
14 si de cepoint
on abaissedeux
perpendiculaires
MP et MQ, l’une a la d. oite BP, dontl’équation est y=ax+b,
et rautre a l’axe BX des abscisses, on aura un
tr angle
MOP ,rectangle
en P ,qui
donnera MP=MO Sin. MOP=MO Ces. y ; or MO est
égal à
l’ordonnée dupoint
M,diminuée de l’ordonnée de la droite BP
qui correspond
il l’absc1sse AQ=x’; ainsi, cette ordonnée=ax’+b; donc MO=y’-ax’-b;
ai donc ondésigne
parp laperpendiculaire
I9I
DES POLYGONES.
c, la seconde
par c’,
la troisième parc" ,
etainsi
desuite,
on auraévidemment le double de l’aire du
polygone ; de sorte qu’en désignant
ce
polygone
parP ,
ilviendra :
mais ,
l’aire dupolygone
estindépendante
descoordonnées x’
ety’ ; ainsi , A = o ,
B = o et2P=-C ;
c’est-à-dire :or :
et:
donc:
et par
conséquent :
formule
élégante
et àlaquelle
onpeut
arriverfacilement ,
par lagéo-
métrie ordinaire. En effet un
polygone dont
toutes lesparties
sontsituées dans Fun des
angles
que forment les axesauxquels
on rap-porte
les coordonnées des sommets,peut
être considéré comme étantla
différence de deuxpolygones qui
auraient pour base commune lapartie
de l’axe des abscissescomprise
entre celles desperpendiculaires
abaissées
des sommets sur cet axe,qui
sont lesplus distantes 3
et pour côtésadjacens
ces mêmesperpendiculaires ;
or , si on évalue les tra-pèzes dans lesquels
sedécomposent
lespolygones, lorsque
de chacunde leurs
angles
on abaisse desperpendiculaires
sur labase,
il estévident
que
l’excès dudouble
dupolygone
convexe sur le doubledu polygone
concave ,c’est-à-dire,
le double dupolygone
dont ils’agit ,
aura pourexpression :
MP ,
on aura p=(y’=ax’-b)
Cos. 03B3 ; or Cos.03B3=I Soc.03B3=I I+Tang.203B3=I I+a2;donc enfin
p=
I92
AIRES DES POLYGONES.
or le dernier terme de
chaque produit
est détruit par lepremier
terme du
produit suivant,
àl’exception
de celui du dernierproduit qui
est détruit par lepremier
terme dupremier produit,
il ne restedonc de
chaque produit
que les termes danslesquels
les deux fac-teurs n’ont pas les mêmes accens ; on a
donc ,
commeprécédemment :
C’est encore ce
qu’on peut
obtenir autrement , enremarquant
que le deux formes :double de l’aire dupolygone peut
être miségalement
sous cesce.
qui donne ,
enprenant
la demi-somme des deuxexpressions
lemême résultat que ci-dessus.
On
peut
remarquer, enpassant,
que laquantité
A=oayant
pourexpression :
il
en résulte que la somme desproduits
des côtés d’unpolygone,
soitpar les
sinus,
soit par les cosinus desangles qu’ils
fontrespective-
ment avec une droite tracée d’une manière
quelconque
sur unplan,
est
égale
àzéro ;
cequ’on peut
d’ailleurs démontrer directement d’une manière fortsimple (*),
On
pourrait
aussi trouver, pour lespolyèdres,
des formules analo-gues aux
précédentes
etdémontrer,
par des considérationspareilles à
celles dont nous venons de faire usage, que la somme des
produits
des aires des faces d’un
polyèdre
par les sinus. ou cosinus desangles qu’elles
fontrespectivement
avec unplan quelconque
estzéro ;
etqu’il
en est de même de la somme des
produits
des côtés d’unpolygone rectiligne, plan
ougauehe ,
par les sinus ou cosinus desangles qu’ils
forment avec une droite située d’une manière
quelconque
dansl’espace.
(*)