R EVUE DE STATISTIQUE APPLIQUÉE
P. L AMBERT
Étude de la prévision des ventes pour articles de grande consommation
Revue de statistique appliquée, tome 6, n
o4 (1958), p. 59-79
<
http://www.numdam.org/item?id=RSA_1958__6_4_59_0>
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59
ÉTUDE DE LA PRÉVISION DES VENTES
POUR ARTICLES DE GRANDE CONSOMMATION(1)
par
P. LAMBERT
Chef du Service Contrôle Qualité de la Société Cadum-Palmolive
Il est bien connu que les ventes des articles de
grande
consommation sont assezirré~ut
ières et que, dufait
de1 ’étendue
dusystème
de distribution, lesréactions
des consommateurs ont uneinfluence qui
serépercute
très vite sur lesventes.
Il est bien évident
également qu’une production économique
doit être réali- séed’après
des programmesprévus,
avecsuffisamment de précision
etsuffisamment
en avance.
C’est le rôte des stocks de
produits finis
de servir de tampons et de per- mettre lasouplesse
nécessaire à une marche industriet te, ~nais le maint ien de stockcorrespond à
une immobilisation et ilimporte
donc de les réduire au maximum.On voit donc
l’importance
de laprévision
des ventes, et que t ou t e augmen- t a t i on depré c i s i on
dans ce domaine permettra d’améliorer les conditions defonc-
tionnement de
l’entreprise productrice.
Nous avons
essayé
de trouver un modèlelogique qui,
rendantcompte
des ven-tes réalisées pour un certain groupe de
produits pendant
les annéespassées,
re-trouvait des idées que
l’expérience
et le bon sens avaientsuggérées depuis long- temps.
Ce modèle doitprésenter
certainescaractéristiques :
- Il doit être
rnathéncatique,
c’est-à-dire que sesfacteurs
doivent êtrechiffrés.
- Il doit être le
plus juste possible, c’est-à-dire que le jeu des fac-
teurs doit
rétrospectivement expliquer
les ventes réalisées dans lepassé
avec un écart leplus faible possible.
-
Enf in,
il doit être de caractèreprévisi bte,
c’est-à-dire quel’effet
des
facteurs
doit êtrechiffrable
à l’avance.L’étude
ci-après porte
sur un cas concret. . I - ETUDE D’UN EXEMPLE -Il
s’agit
d’un groupe d’articles presqueidentiques,
mais livrés à la vente sous trois couleursdifférentes, et,
pour deuxde r,cr,~. ’9-°ru~~urs,
sous deuxpré-
sentations. Si vous le voulez
bien,
nousappellerons~ Produit A-,
et les diffé-rentes couleurs de
présentation Al, A2, A3, A4. et A~..
" .~B~~~~~,~
--- ,
’~’~~~~-~~
’~~w’~’’’ ~ ’
(1) Communication présentée aux Journées d’Etude et de Discussion des anciens
stagiaires
duCentre de Formation (Gestion Economique de
l’Entreprise) - 8.
II - BUT DE L’ETUDE -
Nous nous sommes donc
proposés d’analyser
les ventespassées
de l’arti-cle
A,
d’endégager
les différents facteurspouvant
lesinfluencer,
enfin de chif- frer les effets de ces facteurs auplus juste.
Ces facteurs seront :- le
développement
ou larégression
de l’article que nous ap-pellerons
tendancegénérale,
- la variation saisonnière
provoquant régulièrement
une venteplus
ou moins forte selon de mois del’année,
- une
promotion
deventes, avantage provisoire octroyé
à unequalité
de clients ou dereprésentants.
Dans cettecatégorie,
nous classerons un accroissement
provisoire
desventes,dû
àdes évènements
politiques
ouéconomiques,
-
Enfin,
nous rencontrerons un effet dit decompensation
parlequel
le clientqui
s’est dans lepassé surchargé,
estobligé
de restreindre ses achats pour ne pas conserver un stock de roulement anormalement
trop
fort.III - TENDANCE GENERALE -
Ce facteur nous a paru le
plus important.
Si nousregardons
mois par moisdepuis
4 ans l’évolution d’unarticle,
nous remarquons deuxpoints :
- l’article Al semble stabilisé et ne monter que très
légère- ment,
- par contre A2 monte nettement et A3 malheureusement baisse.
Voir à ce
sujet
lesgraphiques ri 1,
2 et 3.Cette tendance
générale peut
êtreexprimée simplement,
et laplupart
dutemps l’approximation
estsuffisante,
par une droite dite derégression
linéaireou des moindres carrés. S’il
n’y
avait ni variationsaisonnière,
ni effet des autresfacteurs,
la vente se feraitrégulièrement
suivant cette droite. Cette tendancegénérale s’apparente
augoût
du consommateur formé par notreSociété,
notrequalité
et les élémentscorrespondants
de nos concurrents. Cette constructionmathématique
la définitrégulièrement
pour unepériode
déterminée. Biensûr,
on ne saurait la
prolonger
dans l’avenir dans un futur lointain. Onpeut
le faireseulement dans unfutur immédiat car l’abandon ou la diminution de notre
publi-
cité sur cet
article,
une baisse dequalité
ou l’introduction d’unepublicité
ou d’unequalité
concurrentepuissante doit
modifier forcément et faire baisser cette ten- dancegénérale.
Bien sûr, notre propre actionbénéfique
doit la faire monter. Il y a là un domaine d’études intéressant où nous devons lier le niveau et lapente
de cette tendance
générale
aux différents facteurs dequalité
et depublicité
desparties,
enprésence
sur le marché.Dans
une analyse
trèssommaire,
on voit tout de suite que, non seulement les consommateurspeuvent préférer
une couleur à uneautre,
mais aussi uneprésentation à
une autre. Si cette droite suffit pourreprésenter
et chiffrer l’évo- lutiongénérale
de l’articlequi est, rappelons-le,
le débouchéauprès
du consom-mateur,
ellen’est pas
suffisante pourexpliquer
les ventesparticulières
dechaque
mois
qui
n’en ont pasmalheureusement,
laprogression régulière.
Un facteurbien connu est la variation
saisonnière.
61
Q)
1-4
-4--
~CC
r-f
(v T3 (1) 0) r-f r-f
Q)
~ (1) Q)
S
M 0
c:
Q)
1
Q)
~ e ..c::
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0
~ )2013 o
-.1
M
CO
4 9)
"0 m 0) t2013
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2
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’1j m Q) Q) râ d 0
S
M U d 91)
CO Q) CI, 9:4 ce M
0
IV - VARIATION SAISONNIERE -
1°)
L es faits.Il est bien connu que Décembre est
toujours
assezfaible,
Août l’est encoredavantage.
Parcontre,
Juin est un mois fort aupoint
de vuevente,
etSeptembre
aussi. Le mois de Mai est considéré comme moyen.
Nous avons
remarqué,
bien que leur tendancegénérale
soit tout à fait dif-férente,
que les articles suivaient en gros, mois parmois,
la même évolution.Ceci en
période
calme où nous n’avions pas depromotion.
Nous avons donc
pris, après
avoir converti dans la même couleur et dans la mêmeprésentation les
ventes cumulées de toutes lesprésentations
dechaque couleur,
ceci sur unepériode
de 9 ans.Voir à ce
sujet
legraphique ri 4.
Chaque
mois nous avons effectué lerapport
de la vente réelle à la ventethéorique constituéepar
notre tendancegénérale, qui,
ceci dit enpassant,
étaitexprimée
par une courbe du seconddegré
au lieu d’une droite. Nous avons toutsimplement
effectué pour unmoisdéterminé,
et pour toutes lesannées,
la moyen-ne de ces
rapports.
Les chiffres ainsi obtenus ont été revus pour différentes raisons et
quelque
peu
ajustés :
- la moyenne des coefficients saisonniers doit
êtreégaleà 100,
- d’autre
part,
les chiffres obtenus doiventexpliquer
lepassé lointainpris
sur unepériode
de 9 ans, mais surtout lepassé
récent au
sujet duquel
nos informations sont lesplus
sûres,- de
plus,
ce modèlemathématique
étant effectué dans un es-prit
deprévision,
ce sont les habitudes lesplus actuelles , ayant
toute chance de seprolonger
dans un avenirimmédiat,
que nous devons
expliquer.
Nous avons aussi
englobé,
et nous nepouvions
faireautrement,
les effets despromotions
pour les années ausujet desquelles
l’information devenait unpeu lointaine.De même la
promotion
que nousappellerons "Malaisie"
a fait monter ap-paremment
le coefficient saisonnier de Décembre.Nous devons de
plus
lier les chiffres à certainesexplications
et retrouverdans ces résultats des habitudes bien connues; par
exemple
le"sprint"
de nos re-présentants
à la fin de lapériode
suivantlaquelle
ils sontpayés.
Enfin,
le modèle tendancegénérale
modifié par la variation saisonnière doitexpliquer
auplus juste
la réalitéquand
ces deux facteursagissent
seuls.Ce sera notre critère le
plus
sûr.Compte
tenu de toutes ces remarques, les coefficients que nous avons fina- lement retenus sont les suivants :M 4~
r-t -rot
MCU 00
Q)
r-t M
o
(L) 10 00 (L)
S
:2
e
0 00 Q)
r-t r-t
Cu
~ 00 S
6
00 9) Q)
"~
Q) ri
.?
- rot
p..
(C S-4
C>
Tableau des coefficients saisonniers
2°)
L es causes.Dans cette même
optique
deprévisions,
ces faitsprécisés
par les coeffi- cients saisonniers doivent être reliés à des causes, deshabitudes,
uncomporte-
ment
régulier
desconsommateurs,
desclients,
et lapolitique
des différentes Sociétésqui
vendent le mêmeproduit.
a)
Moislongs
et mois courts.En gros,
plus
le moins estlong, plus
il y aura de commandes dans ce moispuisque
lereprésentant
visiteraproportionnellement plus
decommerçants.
Certains mois sont traditionnellement courts comme celui de
Février,
d’autres
comportent beaucoup
dejours
fériés comme le mois de Mai ou le mois de Novembre.Nous avons
séparé
cettepremière
cause en divisant les coefficients sai- sonniers par le nombre moyen dejours
de travail dechaque
mois.Tableau
"Nombre
moyen desjours
detravail"
Nous avons
pris
12jours
de travail pour le moisd’Août, supposant
ainsique les
représentants prennent tous,
deux semaines de vacancespendant
ce mois-là.b)
Notion de ventejournalière.
La division du coefficient saisonnier par le nombre moyen de
jours
de tra-vail donne une vente
journalière
variable selon le mois. Parexemple,
la ventejournalière
de Mars sera :d’où un dernier tableau de ventes
journalières.
Tableau
"Ventes journalières"
Cette
notion de ventejournalière
est àrapprocher
d’intensité de la demande67
de la
part
de laclientèle,
ou densité de commandes parjour
et parreprésentant.
Nous observons de fortes différences entre ces ventes
journalières
et sug-gérons
à ce proposquelques explications.
c)
Cause des variations des ventesjournalières.
1) Politique
des clients.Au mois de
Décembre,
les clients désirent conserver des stocks faibles . Au moisd’Août~ beaucoup
sont fermés.Aux mois de Juin et
Juillet,
les clients sechargent quelque
peu pour ne pas restertrop
démunis à la rentrée des vacances.Au mois de
Septembre,
ils"refont
leplein".
2) Politique
desreprésentants.
Ceux-ci étant
payés
sur lebudget trimestriel,
démarrent au début du tri- mestre à une vitesse moyenne, auraient tendance à se relâcher au milieu du tri-mestre,
et"sprinter"
à la fin de celui-ci.3) Politique générale.
Certainement les différentes Sociétés travaillant sur ce marché ont des habitudes
régulières
de concours et depromotion.
Ces habitudes doivent être incluses comme causes de variations saisonnières si elles seplaçent
tradition-nellement
toujours’
à la mêmeépoque.
V - ARRET DES COMPTES - NOMBRE DE JOURS DE TRAVAIL -
Il est bien évident que la vente
mensuelle
seraproportionnelle
au nombrede
jours
où lesreprésentants
auronttravaillé,
parexemple
la vente au mois deMars où le nombre de
jours pris
dans lescomptes
est de23,
serait :VI - VENTES COURRIER ET TOURNEE DES CLIENTS IMPORTANTS - Notre vente se divise en deux :
- la
première partie provient
des ordres reçus directement de nosclients,
par lecourrier,
- l’autre
partie provient
des ordresenregistrés
par nos re-présentants.
A certaines
périodes qui peuvent
seplacer
à uneépoque
déterminée dumois,
nosreprés entants
visitent des"clients importants ".
Pendantcette période,
la vente est évidemment
plus
forte quependant
lapériode
des"clients
ordinai-res" ; ceci,
dans uneproportion
que nous avons déterminée et danslaquelle
il faudra modifier la ventejournalière correspondante.
Ces notions de nombre de
jours
detravail,
de ventejournalière corrigée,
nous
donnent, par le produit
de ces facteursrespectifs,
un coefficient résultant.Ce coefficient résultant sera celui par
lequel
nousdevrons,
en dehors de tout autrefacteur, multiplier
la tendancegénérale
pour avoir toutchiffre, égal
parailleurs,
une estimation de la vente.Tableau de calcul des ventes théoriques mensuelles
69
C’est cette
opération qui
est faite dans les tableauxn 01
etri 2
ci-dessus dans la colonne B - C et D. Ces tableaux sontappelés "tableaux
de calculs des ventesthéoriques mensuelles".
VII - EFFET D’UNE PROMOTION S’ADRESSANT AUX REPRESENTANTS OU AUX CLIENTS -
Analysant
les di fférentespromotions
de Janvier 53 à Août54,
nous avonsestimé les effets de ces
promotions
et relié ceux-ci à des facteursprésumés : a)
Janvier-Février 1953 -Coupe
duDroguiste.
Nous avons
organisé uniquement
pour lesdroguistes,
un concours. Il s’a-gissait
pour ceux-ci d’obtenir un chiffre d’affaires de 100. 000Frs, afin de gagner
la coupe. Il est évident que le succès de ce concours sera d’autant
plus grand
que la
part
dudroguiste
du marché pour l’article considéré seraplus
forte.De
plus,
l’examen des chiffressuggère
quel’hypothèse
pourl’augmenta-
tion de vente
journalière
pourchaque
article serait croissante avec leprix
deceux-ci. Nous
appellerons,
car nous retrouveronsplus
loin de genre de promo-tion,
unepromotion "Objectif Chiffres".
Ils’agit
pour le client d’atteindre unchiffre,
c’est-à-dire d’acheter depréférence
des articles chers à difficulté d’é- coulementégale.
b)
Juin 1953.Nous avons eu une offre valable pour les
épiciers.
Ils’agissait
pour cescommerçants
d’obtenir une remise surfactures,
à conditiond’acheter, quelle
que soit la
présentation,
un minimum de 180 articles A.L’augmentation
desventes sera
proportionnelle
à lapart "épiciers"
dumarché,
selon l’article.Par
contre, l’objectif proposé
auxclients,
est maintenant unequantité
àatteindre;
faisantjouer
ainsi la loi du moindreeffort,
c’est-à-dire du moindreinvestissement,
notre clientpréférera
acheter des articles à basprix.
Cette offre s’est continuée
jusqu’au
14Août,
et lesaugmentations
de ventesdues à cette
promotion
confirment ceshypothèses.
c)
Novembre-Décembre 1953 -Psychose
d’achat.Par suite de la crainte d’un évènement
politique,
les consommateurs et les clients stockent l’article A. Nous verronsplus
loin que cettepsychose
d’achatest
progressive
et que son déroulement dans letemps
suittoujours
le mêmeprocessus. Les chiffres nous ont amené à formuler une autre
hypothèse : l’aug-
mentation de la vente
journalière
doit crottre avec le nombre de grammes obte-nues par Frs de l’article. Autrement dit : le consommateur se
précipite
versles articles de
grandes
tailles. Ils’agit
pour lui d’obtenir leplus
de stock pos- sible au moindreprix. Toutefois,
1 cette remarque n’est valable que pour une couleur considérée. L’affolement du consommateur ne seraitquand
même pasassez
puissant
pour lui faire modifier sesgoûts, et passer d’une
couleur à l’au-tre,
même si la dernière est moins chère que laprécédente.
d)
Mars 1954.Ce mois -ci nous avons
repris
pour lesépiciers
et aussi lesdroguistes,
laréduction sur factures pour tout achat de 180 articles
A, quel
que soit le modèle(catégorie épiciers),
ou de 1 200 articles(catégorie droguistes),
car le débouché moyen est à peuprès
dans cesproportions
parrapport
à celui réalisé par lesépiciers
71
Cette offre
spéciale
n’est pas valable pour le restant de la clientèle. Elle est unereprise
et une extension de celle que nous avionsopérée
en Juin 1953. Il est réconfortant de retrouverà peu près
la mêmeaugmentation
de ventejournaliè-
re,
compte
tenu de lapart
du marché intéressé.VIII - AUGMENTATION DE LA VENTE DANS UN DOMAINE RESTREINT -
Compte-tenu
de lapart
du marché"droguistes"
parexemple,
ou"coiffeurs" ,
,dans
laquelle
notrepromotion s’exerce,
nous avons déterminéquelle
étaitl’aug-
mentation de la vente dans ce domaine restreint.
Il est
remarquable
que cetteaugmentation
varie dans une fourchette aussi faible :- pour la coupe du
"droguiste",
nous avons eu dans ce domaine50%,
"- pour la réduction effectuée en Juin 53 et Mars
54,
nous avonseu la même
augmentation
de60%
danschaque
cas. Le faitqu’ elle
soitidentique
est une preuve àl’appui
de notrethéorie,
- la
psychose
d’achat nous a donné en Novembre53, 30% d’aug-
mentation et en Décembre
60%,
- nous avons eu en
Septembre,
Octobre et Novembre1954,
desconcours
"représentants" qui n’étaient pas "traditionnels"
etl’augmentation
était de40%.
Tous ces coefficients varient donc de 30 à
60%.
Par contre,
ces coefficientspeuvent
monter au-dessus de60%
dans unphé-
nomène d’achats
accélérés,
dans l’attente d’une hausseprobable.
Bien
entendu, lorsque
le domaine intéressé est le marchétotal,
le coeffi-cient de
50%
setraduit, lorsque
lemois comporte
20jours ouvrables,
par uneaugmentation
de la ventejournalière
de50 =
202,
5. C’est ce que nousappellerons
l’effet moyen. Si cette
promotion
s’était exercée seulement sur la moitié dumarché,
nous aurions un effet moyenégal
à :Le
jeu
de lapromotion
estenregistré
dans les tableaux 1 et 2ci-dessus ,
dans la colonne E où nous avons l’ eff et moyen.
Rappelons
que cet effet moyenpeut
être le résultat d’un effet sur un domaineparticulier
de lavente,
mais rap-porté
à l’ensemble du marché. Dans la colonneF,
nous avons le nombre dejours pendant lesquels
s’exerce lapromotion.
Dans la colonneG,
nous avons un effetmoyen
corrigé,
selon que lapériode
où il s’exerce est unepériode "clients
or-dinaires"
ou"clients importants". Enfin,
nous avons dans la colonneH,
leproduit
F x G
qui
sera lapart
de vente du coefficient résultant que nous devrons à uneffet de
promotion.
IX - PHENOMENE DE COMPENSATION -
L’intuition
prévoit,
etl’expérience confirme, qu’on
nepeut "charger"
unclient indéfiniment. Si la
promotion
donne unavantage
aureprésentant
ou auclient,
sans intéresser leconsommateur,
iln’y
a pas de raisons que le"marché"
consommateur
augmente.
On pourrait prétendre
que le faitqu’un
client soit lui-même"chargé"
incitece dernier à influencer le
consommateur,
afin d’écoulerplus rapidement
lesproduits
ou le stock est excédentaire. Nous pensons que cette remarque est va- lable dans le cas où leproduit
est d’introductionrécente,
soitqu’il corresponde
àunbesoin nouveau ou à
ungoût
récemment apparu dans le cadre du même besoin.Par
contre, l’expérience
montre que pour un marché bien"structuré"
le détaillant a abandonné son rôle de conseilauprès
duconsommateur,
et se bornesimplement
à être un distributeur. Les chiffres de ventespassées
sur les arti-cles A confirment cette
hypothèse.
Le
phénomène
decompensation joue
brutalementlorsqu’ayant chargé
lemarché,
le ou les moisprécédents,
on continue à faire unepromotion,
à ce mo-ment-là on
compte
l’effet de cettepromotion,
mais on doit retrancher l’effet decompensation
assez fort.Nous allons
prendre
desexemples simples :
Si parexemple
le client moyena
augmenté
sa ventejournalière
de2,
laportant
ainsi de5, qui
est la moyenne, à7,
cecipendant
20jours ouvrables,
nous dirons que la"charge"
à la fin de cemois
no 1
est de : 2 x 20 = 40.Le mois suivant
comportant
22jours ouvrables,
nous aurons :Une vente normale de 5 x 22 =
110,
Un effet de
promotion qui
se continue etqui
sera de 2 x 22 =44,
Un effet de
compensation qui
serachargé
à la fin du moisprécédent
de 40x par le nombre de
jours
ouvrables de cemois,
c’est-à-dire :La vente totale sera alors de : 110 + 44 - 22 = 132.
La
charge
à la fin de ce deuxième mois sera de 22.L’effet de la
compensation
estmarqué
à la colonne I des tableaux 1 et 2 . Par contre cette"décharge"
seraitbeaucoup
moins brutale si lapromotion
ne continuait pas. Nous avons tracé un
abaque donnant,
en fonction de lacharge
du mois
précédent
et du nombre dejours
ouvrables du moisactuel,
l’effet decompensation
selon laprésence
ou non d’unepromotion.
Cesabaques Dl
etD2
sont tracés sur le
graphique ri 5.
X - MODELE
THEORIQUE
APPROCHANT LA REALITE - Enrésumé,
la vente est constituée des facteurs suivants :- Tendance Générale
(droite
deregression linéaire),
- Variation saisonnière
(vente journalière
suivantle’mois),
- Arrêt des
comptes
etplace
de la tournée des clients im-portants,
73
Lt) (1)
=’
et 0.
ce
$~4
0
- Promotions de ventes avec
compensation,
- Effet de
compensation.
Nous avons relié à chacun de ces facteurs son effet par une
règle
mathé-matique.
Les différents effets obtenus sont additionnésalgébriquement
pour donner un chiffrethéorique
de vente. Ceci suivant la formule ci-dessous en re-prenant
les abréviations du tableau de calculs :[IB
xC+ ZF x G -1] ]
x M = modèlethéorique
Ce modèle
théorique
sera d’autantplus juste
que l’écartqu’il présentera
avec laréalité sera
plus
faible.Il
s’agit
donc de tracer sur le mêmegraphique,
la courbe des ventes réel- les et celle des ventesthéoriques
résultant desrègles
que nous avons énoncées ci-dessus. C’est ce que nous avons fait pourchaque
article et pour lapériode
allant du m ois de Janvier 53 au mois de Novembre 54. Nous avons ainsi obtenu : 5x2 3 =115
points théoriques qui
doivent à peuprès
concorder avec les115 points
ré els.Pour illustrer ces
exemples
deconcordance,
nous avons choisi des articles A3 et A5. Nous avons ainsi tracé sur legraphique ri 6
pour l’article A3 et sur legraphique ri 7
pour l’article A5 les ventes réelles et les ventesthéoriques.
Lesautres articles donneraient des résultats
analogues.
L’écart entre la réalité et le modèlethéorique paraît
faible. Ce dernier doit donc êtrejuste.
Comment mesurer cette
approximation?
XI - MESURE DE CETTE APPROXIMATION -
Pour
chaque
mois etchaque article,
nous avons un écart :Modèle
Théorique
- Ventes réellesCet écart
peut
êtrenégatif
oupositif,
si nous avons étéoptimistes
oupessimistes.
Si pour le même
article,
la moyenne des écarts estlargement positive
sur une
période
assezlongue,
ceci prouve que la base de notre modèlethéorique
est
trop optimiste.
La tendancegénérale
estimée est donctrop forte;
la pro-gression
de l’article se ralentit et nous sommesobligés d’adopter
une tendancegénérale
au-dessous de laprolongation
de celle des annéesprécédentes.
Ce fut le cas en
particulier
pour l’articleA5,
où abandonnant la droite entraits mixtes
(-. -)
commetrop optimiste,
nous avonsadopté
la droite en tirets(----)
commereprésentant
le mieux une tendancegénérale.
Ici commence à
apparaître
le double intérêt de ce modèlethéorique :
10) Dégager les
effets des différents facteurs et ainsi mieuxprévoir l’ avenir, 2°)
Contrôler ledéveloppement
de la vente de l’article et décider ainsi del’opportunité
de certaines mesures.Nous retrouvons là le double intérêt d’un
budget qui
est deprévoir,
maisaussi de contrôler la marche de la vente.
75
Graphique
6 - Ventes réelles et ventesthéoriques
de l’article A .Graphique
7 - Ventes réelles et ventesthéoriques
de l’article A .L’étude des écarts entre le modèle
théorique
et la vente réelle est nonseulement intéressante par celle de la moyenne mais aussi par l’étude de leur
disp ers ion.
En
effet,
ces écartspositifs
ounégatifs peuvent
êtreplus
ou moinsproches
de
0, c’est-à-dire que
leurdispersion peut
êtreplus
ou moinsgrande.
Bien en-tendu la
précision de
notre modèlethéorique
est d’autantplus grande
que la dis-persion
de ces écarts estplus
faible.Pour parler un langage homogène,
nousappellerons
écart enpourcentage,
1le
rapport
suivant :Modèle
Théorique -
Ventes réalisées Tendance Générale du mois Voir lesgraphiques ri 6
et 7.Le lecteur trouvera
ci-dessous,
pourchaque article, l’écart-type
de ladispersion.
Cetécart-type
est un indicequi
mesure ladispersion des
écartsconsidérés :
Articles Al A2 A3 A4 A5
Ecart-type 8, 2% 8, 6% 7, 7% 11, 4% 8, 5%
Plus l’écart est
petit, plus
le stock nécessaire pour couvrir les aléasqu’il
mesure est faible.
XII - METHODE
PRATIQUE
DE PREVISION DES VENTES -Nous
pourrions l’exposer
d’une manièreplus
détaillée. Nous nous conten- terons d’endégager
leprincipe :
Ils’agit
pour chacune des informations con-signant
des faitspouvant
concerner lavente,
de créer un documentconsignant
cette information et de se poser
systématiquement
pourchaque
article et pourchaque
mois éventuellementintéressés,
lesquestions
suivantes :1°)
La Tendance Générale a-t-ellechangée?
. Par suite de modifications de la
publicité,
de laqualité
duproduit
oudu
goût
du consommateur?. Par suite d’influence semblable décelée chez le concurrent?
2°) Q uels
sont lesjours
de travail desreprésentants ?
. Début et arrêt des
comptes ?
. Position de tournée des clients
importants?
3°)
La variation saisonnière pour ce mois-là est-elletoujours
la même?4°)
Aurons -nous unepromotion
de ventes ?. Cette
promotion
intéresse-t-elle leconsommateur,
1 le client ou lereprésentant ?
. Se fait-elle dans un domaine
géographique
dumarché,
d’unecatégorie
déterminée de clients ou d’un groupe déterminé de
représentants ?
.
Quand
commence-t-elle etquand
finit-elle?. Son
objectif
est-il un chiffre ou unequantité’?
. Est-elle assortie d’une
exposition publicitaire qui peut
avoir un effetsur la tendance
générale?
77
. Cette
promotion
est-elle àrapprocher
d’autrespromotions
antérieures ?. Aura-t-elle une influence sur d’autres
produits
et sera-t-elle suivie d’unecompensation,
ou bien aura-t-elle une influence sur ledévelop- pement
de la tendancegénérale?
5°)
Allons-nous avoir unphénomène politique
ouéconomique?
. Avons-nous un début
d’inflation,
de tensioninternationale,
l’attented’une hausse?
6° ) Quelle
est lacompensation?
A ce
sujet,
nousregardons
sinous
n’avons pas uneaugmentation
de la ten-dance
générale
entraînant uneaugmentation
du stock deroulement,
car dans cecas la
charge
cumulée du moisprécédent
servirait àaugmenter
ce stock de rou-lement,
et nepourrait
donc entraîner unecompensation.
XIII - RESULTATS GENERAUX -
Nous avons résumé sous forme de
graphiques, ri 8 ci-joints, les quelques
résultats
généraux
concernant :1°)
La constitution d’un stock de roulement lors de l’introduction d’une nouvelleprésentation,
d’un nouvel article ou d’un nouveauproduit.Graphique
A.2°)
L’influence dupourcentage
de réduction sur la ventejournalière "en plus"
occasionnée par lapromotion. Graphique
B.3°)
Le déroulement dans letemps
de certainespsychoses di’achat
occasion- nées par des évènementspolitiques
ouéconomiques. Graphique
C.4°)
Larépercutionde
l’introductiond’un plus grand modèle,
sur les ventesdes modèles
déjà
existants.Graphique
E.CONCLUSION -
L’analyse de
l’évolution des ventespassées,
nous apermis
dedégager
deslois,
ouplus
exactement des tendancesqui
semblentrégler
cetteévolution.
Nous avons
dégagé
cesfacteurs,
chiffré leurs effets et rassemblé cesderniers chiffres dans un modèle
mathématique
dont lejeu
doitapprocher
leplus possible
la réalité.Ce modèle
expliquant
lepassé
à10% près,
nous a serviàprévoir
l’avenir.L’expérience
nouspermet
de dire que l’écart de notreprévision
est maintenantpassé
de30%
à2 0%.
Nous considérons ce dernier stade comme une
étape
et notrepremier
butest d’arriver à
10%,
écart moyen que nous avions trouvé.Nous
approchons
ainsi dupremier
but que nous nous étions tracé :Régulariser
la marche de nos services et diminuer nos stocks.Nous ne tarderons pas d’atteindre le second
objectif qui
est de déterminerl’opportunité
et la rentabilité de nospromotions
de ventes.Enfin,
nous avons découvert que nouspourrions peut -
êtreapprocher
la79
corrélation entre les
budgets engagés
aupoint
de vuepublicitaire
etl’augmen-
tation de la consommation de nos
produits qu’elle
doit occasionner.Tout cela doit être exactement rentable pour notre Société.
Nous pensons que
l’exposé
de cesquelques
idées et de ces méthodes aux-quelles
nous nous sommes livrés vous seront utiles.Nous insistons sur cet
esprit
de recherchescientifique
danslequel
nousavons
essayé
de faire un modèlesimple
où lesopérations puissent
se faire presque detête,
du moins à l’aide d’unesimple règle
de calcul.Cet outil doit être
simple, souple
et d’uneprésentation
suffisammentagréa-
ble pour