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LÉGISLATION : Les Sociétés Coopératives et les Groupements Coopératifs en présence des Lois fiscales de toutes catégories

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LÀ H O U I L L E B L A N C H E

8 7

L E G I S L A T I O N

Les Sociétés Coopératives et les Groupements Coopératifs en présence des Lois fiscales de toutes catégories

P a r P A U L B O U G A U L T , Avocat à La Cour d'Appel de Lyon,

( s u i t e )

Constatations pratiques. — Nous n ' a b a n d o n n e r o n s pas cette étude consacrée à la p a t e n t e , sans l'aire les c o n s t a t a t i o n s suivantes qui s'imposent.

1° Les seules sociétés coopératives qui sont frappées de la patente sont les sociétés coopératives de consommation ;

2° P o u r qu'elles y soient soumises, il suffit qu'elles aient un magasin, tel q u ' e n possèdent les commerces similaires : le légis­

lateur les présume coupables d'avoir succombé à la t e n t a t i o n de vendre à t o u t v e n a n t ;

3° Elles y é c h a p p e n t si elles n ' o n t q u ' u n magasin de dépôt faisant la r é p a r t i t i o n des m a r c h a n d i s e s e n t r e les sociétaires qui les ont c o m m a n d é e s individuellement ; mais si cette répartition n'a pas lieu e n t r e les « vrais sociétaires », l'exemption n'est plus admise ;

4° On ne t r o u v e ni d a n s la loi ni dans la jurisprudence un seul mot qui s o u m e t t e à la p a t e n t e m ê m e une société coopérative de consommation, parce qu'elle a u r a i t donné un « i n t é r ê t » à ses actionnaires, en raison du capital versé.

IV. — LES SOCIÉTÉS COOPÉRATIVES ET L IMPOT CÉDU- LAIRE S U R LES BÉNÉFICES INDUSTRIELS ET COM­

MERCIAUX. — SOCIÉTÉS SOUMISES ET SOCIÉTÉS DISPENSÉES.

Principe. —- Q u a n d on se rappelle que la loi du 31 Juillet 1917 a eu pour b u t de s u p p r i m e r l'impôt sur la p a t e n t e , et de le remplacer par un i m p ô t cédulaire sur les bénéfices industriels et commer­

ciaux, on n ' e s t p a s é t o n n é que le législateur ait tout d'abord pensé à copier les articles 9 e t 10 de la loi du 5 Avril 1905 sur les p a t e n t e s dans le b u t d'exonérer du nouvel i m p ô t les coopératives et les syn­

dicats agricoles qui é t a i e n t déjà dispensés du premier. Aussi, d'après le projet qui, après refonte, est devenu le t e x t e offi­

ciel du 31 juillet 1917, le problème de l'exonération de l'impôt cédulaire se résolvait p a r la simple réponse à ces questions : le syndicat agricole e t la Société, coopérative ont-ils une b o u t i ­ que, un établissement, u n m a g a s i n , dans lequel ils font ou peu­

vent faire la v e n t e comme les établissements similaires ? Ils seront taxés à l ' i m p ô t . Ne font-ils dans un magasin de dépôt, que la centralisation des c o m m a n d e s p r o v e n a n t des sociétaires?

Ils é c h a p p e n t à l ' i m p ô t .

11 suffit p o u r être renseigné sur la simplicité de cette concep­

tion initiale et être frappé de sa ressemblance avec les articles que nous avons étudiés au chapitre de la p a t e n t e , de lire le texte du projet de loi : « les Sociétés coopératives de consomma­

tion, lorsqu'elles possèdent des établissements, boutiques ou magasins p o u r la v e n t e ou la livraison des denrées, produits ou marchandises, sont passibles de l'impôt sur les bénéfices des professions industrielles et commerciales. Toutefois, en sont affranchis les s y n d i c a t s agricoles et les sociétés coopératives de consommation qui se b o r n e n t à grouper les c o m m a n d e s de

leurs a d h é r e n t s et à distribuer dans leurs magasins de dépôt les denrées, p r o d u i t s ou marchandises qui ont fait l'objet de ces c o m m a n d e s . ». C'est la simple copie des t e x t e s connus.

Mais, une discussion e x t r ê m e m e n t intéressante sur la « p a u ­ v r e t é » de ce t e x t e s'est produite à la Chambre à la séance du 18 juillet 1917 ( J .o//., du 19, Chambre, p . 1850). Le d é p u t é E r n e s t Lafont a fait r e m a r q u e r combien serait archaïque et surannée la limitation des sociétés coopératives à celles qui se c o n t e n t e n t de grouper les c o m m a n d e s et de r é p a r t i r les objets ; la p l u p a r t de ces sociétés a c h è t e n t des objets qu'elles r e v e n d e n t . Sans doute, il est permis de dire que la Société d é n o m m n é e

« coopérative » qui v e n d r a i t à t o u t acheteur, m ê m e en voilant cette p r a t i q u e p a r la création des a d h é r e n t s avec droit d'entrée, cesserait p r o b a b l e m e n t d'être une coopérative. Mais, r e s t e n t v r a i m e n t coopératives, les sociétés qui ne v e n d e n t q u ' à leurs sociétaires, m ê m e sans que ceux-ci aient j a m a i s fait de c o m m a n d e préalable. Cet a c h a t dans le b u t de la r e v e n t e ressemblerait à u n e opération commerciale qui serait c o u r a n t e et m ê m e banale si elle n'offrait pas ces deux signes n e t t e m e n t caractéristiques : la limitation de la v e n t e au seul groupe de sociétaires, d'abord, e t ensuite la v e n t e sans bénéfices p o u r la Société : car si le p r i x de v e n t e est plus élevé que le prix d ' a c h a t , c'est pour laisser une m a r g e qui s'appelle un « boni ». Confondre u n boni avec un b é n é ­ fice, c'est c o m m e t t r e u n e invraisemblable erreur.

De plus, comme l'a fait r e m a r q u e r en termes excellents à la m ê m e séance de la Chambre, le d é p u t é B o n n e v a y , il faut que cette vérité soit précisée p a r u n t e x t e , car on ne s a u r a i t nier que des agents qui, en exécution de la nouvelle loi sur les i m p ô t s cédu- laires doivent faire une véritable chasse au bénéfice p o u r a p ­ préhender une t a x e au profit du Trésor, a u r o n t une t e n d a n c e professionnelle à voir u n bénéfice dans t o u t excédent de re­

cettes (1). Or, dans la véritable coopérative, cet excédent n'est q u ' u n « boni », c'est-à-dire u n t r o p perçu qui, r i s t o u r n é de suite, ou réservé p o u r être r i s t o u r n é plus t a r d , profitera à la masse des acheteurs, c'est-à-dire des sociétaires, en proportion de leurs achats, et non de leurs t i t r e s , mais ne constituera j a m a i s un « avoir » de l'être social, au profit des actions.

Le Ministre des F i n a n c e s a déclaré que c e t t e confusion n ' a ­ v a i t jamais été dans son i n t e n t i o n , qu'il ne s a u r a i t lui venir à l'idée d'appeler bénéfice ce qui n ' e s t q u ' u n boni, « quel que soit le n o m q u ' o n lui donne », c'est-à-dire u n e économie que p e u v e n t réaliser les sociétaires a c h e t e u r s .

M. B o n n e v a y a insisté p o u r q u ' u n t e x t e formel fût rédigé afin d'enregistrer cette i n t e r p r é t a t i o n u n a n i m e ; il a sou­

tenu l ' a m e n d e m e n t de M. Lafont qui précise que « m ê m e ven- (1) Cette tendance professionnelle n'est pas un péril chimérique.

Comme l'a dit le député Lafont, en 1917, à la Chambre qui élabo­

rait la loi (voir loco citato), c'est-à-dire au m o m e n t où la législation sur les bénéfices de guerre était en pleine application, des contrô­

leurs avaient déjà confondu le « boni » et le « bénéfice » et créé ainsi au détriment de certaines coopératives l'obligation de se défendre devant les Commissions,

Article published by SHF and available athttp://www.shf-lhb.orgorhttp://dx.doi.org/10.1051/lhb/1926015

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88 L A H O U I L L E B L A N C H E d a n t à ses sociétaires », c'est-à-dire en faisant avec e u x des

actes commerciaux, la société coopérative n'est pas t a x a b l e q u a n d elle distribue dos bonis annuels a u x d i t s sociétaires ache­

teurs ou à des œ u v r e s d ' i n t é r ê t général ou lorsqu'elle consacre ses bonis à des réserves qui ne sont pas réparties à des por­

t e u r s d ' a c t i o n s .

E t c'est le véritable critérium de la coopérative comme corps social : elle ferait des bénéfices é v i d e m m e n t t a x a b l e s , si elle a t t r i b u a i t au capital, c'est-à-dire a u x actions, les gains qu'elle réalise en a c h e t a n t moins cher qu'elle ne v e n d : elle ne fait pas de bénéfices, q u a n d l'excédent est r i s t o u r n é à l'acheteur.

Le t e x t e , avec adjonction de l ' a m e n d e m e n t fut v o t é à la C h a m b r e des députés, dans la séance précitée (J, Off. du 19 juillet 1917, p . 1851) : il fut t r o u v é p a r f a i t e m e n t justifié p a r la commission du Sénat qui, ainsi qu'il est constaté dans un r a p p o r t de M. P e r c h o t (annexe № 259 au procès-verbal de la séance du 27 juillet 1917, Doc. P a r i . Sénat, page 492) r e m a r ­ que que l'adjonction d e m a n d é e par M. Lafont à la C h a m b r e , correspond e x a c t e m e n t a u x déclarations du Ministre des F i ­ nances.

Texte formel dé l'article 15 de la loi du 31 Juillet 1917. — Re­

marqués sur certaines dispositions législatives.— Relisons main­

t e n a n t le t e x t e de l'article 15 : il est d ' u n e t r è s g r a n d e clarté :

« Les Sociétés coopératives de consommation, lorsqu'elles

« possèdent des établissements, boutiques ou magasins pour

« la v e n t e ou la livraison de denrées, p r o d u i t s ou m a r c h a n -

« dises, sont passibles de l'impôt sur les bénéfices des profes-

« fessions commerciales et industrielles à l'exception de la t a x e

«spéciale établie p a r l'article 14 (1).

•« Toutefois, en sont affranchis les s y n d i c a t s agricoles et les

« Sociétés coopératives de c o n s o m m a t i o n qui se b o r n e n t à grou-

« per les c o m m a n d e s de leurs a d h é r e n t s et à distribuer dans

« leurs magasins de dépôt les denrées, p r o d u i t s ou m a r c h a n -

« dises qui ont fait l'objet de ces c o m m a n d e s , ou lorsque ne

« v e n d a n t q u ' à leurs sociétaires, ils d i s t r i b u e n t leurs bonis an-

« nuels a u x d i t s sociétaires ou à des oeuvres d ' i n t é r ê t général,

« ou lorsqu'ils consacrent ces bonis à des réserves qui ne sont

« pas réparties e n t r e les p o r t e u r s d'actions. »

Ce t e x t e présente avec celui qui régit la p a t e n t e , certaines ressemblances et certaines différences.

Comme le précédent, il ne s'applique q u ' a u x sociétés coopé­

ratives de consommation, et laisse de côté t o u s les groupements coopératifs qui, i n d é p e n d a m m e n t d ' a u t r e s raisons, é c h a p p e n t ainsi à l' i m p ô t ; il pose également en principe que la société coo­

pérative qui possède un magasin de v e n t e devient soumise à l'impôt cédulaire. Mais alors que l'existence de ce magasin est u n e condition suffisante pour que la p a t e n t e soit due, elle ne prive pas la société coopérative, en ce qui concerne l'impôt cédu­

laire, d ' u n e e x e m p t i o n formelle s'il est d é m o n t r é que les seuls acheteurs sont les sociétaires, et que la ristourne des « bonis » ne se fait q u ' a u p r o r a t a des a c h a t s et non pas des actions pos­

sédées.

A plus forte raison, t o u t g r o u p e m e n t coopératif qui fera ainsi la r é p a r t i t i o n de ses bonis sera-f-il e x e m p t .

Tel est le principe évident.

Devons-nous nous préoccuper du fait que, peu de temps après la loi, des t e x t e s législatifs sont venus p o u r exonérer for-

(1) Il s'agit de la taxe dite ,des grands magasins, c'est-à-dire de celle qui permet au fisb, e n ^ l u s de l'impôt cédulaire, de réclamer une taxe sur le chiffre d'affaires dépassant 1 millîon-de,francs.

mollement de l ' i m p ô t cédulaire des bénéfices industriels et commerciaux certaines Sociétés profondément intéressantes?

L'exception vient-elle infirmer la règle générale, qui se déduit si simplement des observations exposées ci-dessus ?

C'est au contraire u n e exception qui confirme la règle : les Sociétés qui ont été expressément e x e m p t é e s si intéressantes qu'elles soient, ne sont, pas des coopératives,, en ce sens qu'elles ne créent pas des bonis ristournés à ceux qui doivent en pro­

fiter ; mais, elles ont. une telle influence sur l'hygiène des tra­

vailleurs, que l ' E t a t leur octroie s o u v e n t des subventions ; il est évident que la meilleure de toutes celles qu'il p e u t leur ac­

corder, c'est la dispense de p a y e r l'impôt : si on a légiféré au sujet de ces sociétés, c'est p o u r prohiber Une rémunération t r o p i m p o r t a n t e au capital : car l ' E t a t n ' e n t e n d pas montrer son i n t é r ê t à des associations qui profiteraient s u r t o u t à des bailleurs de fonds.

C'est ainsi que peu de t e m p s après l'entrée en vigueur de la loi du 31 juillet 1917, la loi du 31 décembre 1918 (Recueil des Lois Nouvelles, année 1919, p . 92) e x e m p t a i t de l'impôt :

1° Les Sociétés d ' h a b i t a t i o n à b o n m a r c h é constituées et fonctionnant dans les conditions prévues p a r la loi du 12 Avril 1906.

2° Les Sociétés de crédit immobilier constituées et fonc­

t i o n n a n t dans les conditions prévues à la loi du 10 avril 1908.

3° Les Sociétés de bains-douches, les Sociétés de j a r d i n s ou­

vriers et toutes les Sociétés créées pour l'application de l'ar­

ticle 1e r de la loi du 10 avril 1908, p o u r v u que lesdiles Sociétés soient constituées et fonctionnent dans les conditions prévues par l'article 7 de la loi du 23 décembre 1912.

La loi du 12 Avril 1906 dispense déjà p a r son article 13 les Sociétés d ' h a b i t a t i o n à bon m a r c h é de t o u t e p a t e n t e et de l ' i m p ô t sur le revenu f r a p p a n t les actions, p a r t s d'intérêt et obligations, et par son article 11 elle d o n n e l ' a v a n t a g e de l'en­

registrement g r a t u i t des s t a t u t s . Elles doivent seulement limi­

ter leur dividende a n n u e l à un m a x i m u m d o n n é . Les mêmes principes sont applicables a u x Sociétés de crédit immobilier qui sont régies p a r la loi du 10 avril 1908 d o n t l'article 1e r est ainsi libellé : « Tous les a v a n t a g e s p r é v u s p a r la loi du

« 12 avril 1906 pour les maisons à b o n m a r c h é , sauf l'exception

« t e m p o r a i r e de l ' i m p ô t foncier, s ' a p p l i q u e n t a u x j a r d i n s ou aux

« c h a m p s n ' e x c é d a n t pas un hectare (1). » Q u a n t à la loi du 23 s e p t e m b r e 1912, elle généralise les a v a n t a g e s fiscaux accor­

dés a u x Sociétés précitées, en les é t e n d a n t a u x Sociétés de b'iins-douchcs, de j a r d i n s ouvriers, et a u x Sociétés créées pour les j a r d i n s de m ê m e n a t u r e à la condition qu'elles r e n t r e n t dans un certain t y p e légal de f o n c t i o n n e m e n t .

Utilité d'un texte formel. — Son application par le Conseil d'Etat. — Arrêt du 29 février 1924 — Les d é p u t é s qui, au m o m e n t de la confection de la loi, e t n o t a m m e n t à la séance du 18 juillet 1917, ont insisté comme nous l'avons dit ci-dessus, pour avoir u n t e x t e formel, ont fait une œ u v r e nécessaire, c o m m e les é v é n e m e n t s l ' o n t d é m o n t r e dans la suite. Car, mal- gré ce t e x t e et sa clarté, les a g e n t s des c o n t r i b u t i o n s directes ont t a x é à l'impôt cédulaire des bénéfices industriels et com­

merciaux, des Sociétés coopératives de c o n s o m m a t i o n qui ren­

t r a i e n t a b s o l u m e n t dans le cadre de l ' e x o n é r a t i o n légale : il faut se réjouir de cet excès de zèle : il a p r o v o q u é u n arrêt du

(1) L a loi du 10 avril 1908 s t a t u e sur les avantages donnés aux propriétaires qui, à des prix limités, ont acquis des terrains de modeste dimension en s'engageant à les cultiver eux-mêmes et aux Sociétés qui consentent à ces propriétaires des prêts hypothécaires d'où le nom de crédit immobilier.

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LA HOUILLE BLANCHE 89 Conseil d ' E t a t en d a t e d u 29 février 1924 q u i précise a d m i r a ­

blement l'esprit t r è s large de la H a u t e J u r i d i c t i o n .

L a Société c o o p é r a t i v e de X . . . a v a i t é t é t a x é e à l'impôt, sous prétexte qu'elle v e n d a i t des m a r c h a n d i s e s n o n seulement à des actionnaires, m a i s encore à des a d h é r e n t s n o n actionnaires, ce qui, à première v u e , p o u v a i t p a r a î t r e en contradiction flagrante avec les m o t s f i g u r a n t d a n s l'article 15 précité q u i exonère les Sociétés coopératives ne « v e n d a n t q u ' à leurs sociétaires ».

Mais le Conseil d ' E t a t sans s ' a r r ê t e r à des allégations vagues, analyse les s t a t u t s : il y voit l'indication formelle n o n seulement que les a d h é r e n t s et les sociétaires o n t le m ê m e droit a u x bonis, ce qui ne serait p e u t - ê t r e p a s suffisant, mais encore et s u r t o u t que t o u t a d h é r e n t devient actionnaire d'office, p a r l ' a t t r i b u ­ tion d ' u n e action dès q u e la r é p a r t i t i o n à laquelle il a droit a t ­ teint le chiffre m ê m e de cette action ; et l ' a d h é r e n t devenu sociétaire n ' a p a s d a n s les r é p a r t i t i o n s u n droit plus grand que quand il ne l ' é t a i t p a s encore : dans ces conditions, le Conseil d ' E t a t a p r o c l a m é q u e le Ministre des Finances n ' é t a i t pas fondé à réclamer la réinscription au rôle : l ' a r r ê t é du Conseil de Préfecture a é t é validé (1).

(1) C e t a r r ê t e s t i n t é r e s s a n t e t n o u s c r o y o n s d e v o i r l e r e p r o d u i r e avec l ' e x c e l l e n t s o m m a i r e q u e d o n n e l a Revue des Impôts de Maguêro, a n n é e 1 9 2 4 , p a g e 5 6 5 :

« A u x t e r m e s d e l ' a r t i c l e 1 5 d e l a l o i d u 3 1 j u i l l e t 1 9 1 7 , l e s S o c i é t é s c o o p é r a t i v e s d e c o n s o m m a t i o n q u i n e v e n d a n t q u ' à l e u r s socié­

taires d i s t r i b u e n t à c e u x - c i o u à d e s o e u v r e s d ' i n t é r ê t g é n é r a l les bonis a n n u e l s , s o n t a f f r a n c h i e s d e l ' i m p ô t s u r l e s b é n é f i c e s i n d u s ­ triels e t c o m m e r c i a u x .

« S o n t a s s i m i l é s à d e s a s s o c i é s l e s a d h é r e n t s q u i p a r t i c i p e n t à l a r é p a r t i t i o n d e s b o n i s a u p r o r a t a d e l e u r s a c h a t s e t d e v i e n d r o n t a c t i o n n a i r e s d e p l e i n d r o i t , p a r l ' a t t r i b u t i o n d'office d ' u n e a c t i o n de 50 fr. a u s s i t ô t q u e le m o n t a n t d e l e u r s ristournes a t t e i n t c e t t e s o m m e .

« Q u a n t à l a f r a c t i o n d e s b o n i s n o n r é p a r t i e e n t r e l e s a d h é r e n t s et les a c t i o n n a i r e s , s o n a f f e c t a t i o n à d e s d o t a t i o n s p o u r u n e caisse de r e t r a i t e , u n e c a i s s e d e s e c o u r s e t u n e b i b l i o t h è q u e , s a t i s f a i t a u v œ u d e l a l o i d è s le m o m e n t o ù ces i n s t i t u t i o n s p r é s e n t e n t le c a r a c ­ tère d ' o e u v r e s d ' i n t é r ê t g é n é r a l .

« L a S o c i é t é c o o p é r a t i v e r e q u é r a n t e r e m p l i s s a n t à c e t é g a r d l e s c o n d i t i o n s d ' e x o n é r a t i o n p r é v u e , l e M i n i s t r e d e s F i n a n c e s n ' é t a i t pas f o n d é à d e m a n d e r q u ' e l l e f u t r é t a b l i e a u r ô l e d e l ' i m p ô t c é d u - laire c o m m e r c i a l .

(MM. D e l e s s e u x , p r é s . ; H u a , r a p p . ; B i n e t , c o m m . a d j . d u G o u v . ) .

« R e c o u r s d u Ministre d e s F i n a n c e s c o n t r e t r o i s a r r ê t é s d u 30 n o ­ v e m b r e 1 9 2 2 , p a r l e s q u e l s l e C o n s e i l d e P r é f e c t u r e d u d é p a r t e m e n t de a a c c o r d é à l a S o c i é t é i . . . d é c h a r g e d e l ' i m p ô t s u r les b é n é f i c e s i n d u s t r i e l s e t c o m m e r c i a u x a u q u e l elle a é t é a s s u j e t t i e pour l e s a n n é e s 1 9 1 8 , 1 9 1 9 e t 1 9 2 0 , s u r l e s r ô l e s d e l a c o m m u n e de V u l a l o i d u 3 1 j u i l l e t 1 9 1 7 . V u l a loi d u 2 9 m a r s 1 8 9 7 , art. 4 2 . C o n s i d é r a n t q u e , p o u r d e m a n d e r l ' a n n u l a t i o n d e s a r r ê t é s a t t a q u é s , l e M i n i s t r e d e s F i n a n c e s se f o n d e s u r ce q u e l a S o c i é t é n e r e m p l i t p a s l e s c o n d i t i o n s e x i g é e s p a r l ' a r t . 1 5 d e l a l o i d u 31 j u i l l e t 1 9 1 7 p o u r ê t r e e x o n é r é e d e l ' i m p ô t s u r l e s b é n é f i c e s i n d u s ­ triels e t c o m m e r c i a u x ;

« C o n s i d é r a n t q u ' a u x t e r m e s d e c e t a r t i c l e , l e s S o c i é t é s c o o p é ­ ratives d e c o n s o m m a t i o n s o n t a f f r a n c h i e s d e l ' i m p ô t d o n t s ' a g i t lorsque, n e v e n d a n t q u ' à l e u r s s o c i é t a i r e s , elles d i s t r i b u e n t l e u r s bonis a n n u e l s aux- d i t s s o c i é t a i r e s o u à d e s œ u v r e s d ' i n t é r ê t g é n é r a l ;

« C o n s i d é r a n t , d ' u n e p a r t , q u ' i l r é s u l t e d e l ' e x a m e n d e s s t a t u t s de l a S o c i é t é q u ' e l l e a p o u r o b j e t l ' a c h a t e n g r o s d e s o b j e t s de t o u t e n a t u r e d o n t l a r é p a r t i t i o n a l i e u e n t r e l e s a d h é r e n t s e t l e s a c t i o n n a i r e s ; q u ' i l n ' e s t p a s a l l é g u é q u ' e l l e a i t v e n d u d e s m a r c h a n ­ dises à d ' a u t r e s c o n s o m m a t e u r s ; q u e l e s a d h é r e n t s p a r t i c i p e n t à la r é p a r t i t i o n d e s b o n i s a u p r o r a t a d e l e u r s a c h a t s , a u m ê m e t i t r e et d a n s l a m ê m e p r o p o r t i o n q u e l e s a c t i o n n a i r e s q u i n e r e ç o i v e n t aucune r é p a r t i t i o n s u p p l é m e n t a i r e e n r a i s o n d e l a p o s s e s s i o n d e s actions, c e l l e s - c i n ' é t a n t p a s p r o d u c t i v e s d ' i n t é r ê t ; q u ' i l s d e v i e n ­ nent a c t i o n n a i r e s d e p l e i n d r o i t , p a r l ' a t t r i b u t i o n d'office d ' u n e action d e 5 0 î r . d è s q u e l e m o n t a n t d e s ristournes q u i l e u r r e v i e n nent a t t e i n t c e t t e s o m m e ; q u e , d a n s ces c o n d i t i o n s , l e M i n i s t r e d e - Finances n ' e s t p a s fondi«lha«nt.ic-Kir q u ' e n v e n d a n t à ses a d h é r e n t s

Jurisprudence définitive à l'égard des Sociétés de consomma­

tion et des syndicats agricoles. -— Nous croyons donc q u e grâce à cet a r r ê t la J u r i s p r u d e n c e sera considérée comme définitive- m e n t fixée : elle ne p e u t d'ailleurs q u e gagner à être r a p p r o ­ chée d ' a u t r e s décisions qui, mises en opposition avec celle qui précède, m o n t r e n t avec clarté la voie véritable : si u n e Société t e n t e de d e m a n d e r l'exonération alors qu'elle v e n d aussi bien à ses actionnaires q u ' à ses a d h é r e n t s , sans q u e ceux-ci puissent acquérir a u t o m a t i q u e m e n t la qualité d'actionnaires, ce Conseil se refuse à appliquer l'exonération de l'article 15 de la loi du 31 juillet 1917. Il considère a u contraire q u e ,6 d a n s le cas, la distinction e n t r e l ' a d h é r e n t et l'actionnaire s'impose.

Cet a r r ê t du 12 juin 1925 (rendu sous la m ê m e présidence que l'arrêt d ù 29 février 1924 ; voir Revue des Impôts livraison de s e p t e m b r e 1925, p . 543) est ainsi conçu : Considérant q u ' i l résulte de l'instruction q u e la Société de Y possède u n m a ­ gasin de v e n t e ; que, dans ce magasin, elle a d m e t c o m m e ache­

t e u r s n o n seulement les sociétaires, mais encore les adhérents qui, d'après les dispositions combinées de l'article 12 des sta­

t u t s et de l'article 22 du règlement intérieur de la Société, ne peuvent acquérir la qualité de sociétaires et ne s a u r a i e n t p a r suite être assimilés a u x dits sociétaires pour l'application de la disposition législative précitée ; qu'il suit de là q u e le Ministre des Finances est fondé à soutenir q u e c'est à t o r t q u e le Conseil de Préfecture a déclaré la Société n o n imposable à l ' i m p ô t sur les bénéfices industriels et commerciaux.

Mais, cet arrêt présente encore u n e a u t r e utilité que de m e t ­ t r e en relief p a r opposition avec l ' a r r ê t du 29 février 1924, à quelles qualités on reconnaît le v é r i t a b l e caractère d ' u n e coo­

p é r a t i v e e x e m p t é e .

Il s t a t u e aussi s u r ce q u e l'on appellera dans les Sociétés n o n exemptées, le bénéfice imposable, et il proclame — c'est l'évi­

dence m ê m e — q u e ce bénéfice ne s a u r a i t c o m p r e n d r e les b o ­ nis ristournés a u x sociétaires ou a d h é r e n t s , c'est-à-dire à ces d e u x catégories en proportion de leurs a c h a t s .

« Considérant, d i t cet a r r ê t en t e r m e s aussi formels q u e j u s ­ tifiés, q u e les profits n e t s q u ' u n e Société coopérative de con­

s o m m a t i o n distribue soit à ses sociétaires, soit à ses a d h é r e n t s , proportionnellement au m o n t a n t de leurs a c h a t s r e p r é s e n t e n t nécessairement dans la mesure où ils o n t leur source, dans les opérations traitées a v e c ces sociétaires ou a d h é r e n t s , la diffé­

rence e n t r e le p r i x de revient e t le p r i x de v e n t e des articles fournis et ne c o n s t i t u e n t dès lors q u e le r e m b o u r s e m e n t d ' a ­ vances ou la r e s t i t u t i o n d ' u n t r o p perçu. » (1).

l a S o c i é t é d o n t s ' a g i t a i t c o n t r e v e n u a u x d i s p o s i t i o n s c i - d e s s u s r a p p e l é e s e t d o n n a n t d r o i t à l ' e x e m p t i o n ;

« C o n s i d é r a n t d ' a u t r e p a r t , q u e l a f r a c t i o n d e s b o n i s a n n u e l s q u i n ' e s t p a s r é p a r t i e e n t r e l e s s o c i é t a i r e s e s t a f f e c t é e à l a d o t a t i o n d ' u n e c a i s s e d e r e t r a i t e s e t d ' u n e c a i s s e d e s e c o u r s e t à l ' a c h a t d e l i v r e s p o u r u n e b i b l i o t h è q u e ; q u e , e u é g a r d à l a n a t u r e e t a u f o n c ­ t i o n n e m e n t d e ces i n s t i t u t i o n s elles o n t l e c a r a c t è r e d ' œ u v r e s d ' i n t é r ê t g é n é r a l a u s e n s d e s d i s p o s i t i o n s d e l a l o i d u 3 1 j u i l l e t 1 9 1 7 ; q u e , p a r s u i t e , l ' a f f e c t a t i o n à c e s œ u v r e s d ' u n e p a r t i e d e s b o n i s a n n u e l s e s t c o n f o r m e a u x e x i g e n c e s d e l ' a r t . 1 5 d e l a d i t e loi ;

« C o n s i d é r a n t d e ce q u i p r é c è d e , il r é s u l t e q u e l a S o c i é t é a r e m p l i , an 1 9 1 8 , 1 9 1 9 , 1 9 2 0 , l e s c o n d i t i o n s p o u r ê t r e a f f r a n c h i e d e l ' i m p ô t s u r l e s b é n é f i c e s i n d u s t r i e l s e t c o m m e r c i a u x ; q u e , d è s l o r s , l e M i n i s t r e d e s F i n a n c e s n ' e s t p a s f o n d é à d e m a n d e r q u ' e l l e s o i t r é t a - b i l e a u x r ô l e s d u d i t i m p ô t . »

J l ) I l f a u t r e c o n n a î t r e q u e c e r t a i n e s S o c i é t é s a p p o r t e n t u n e a s s e z g r a n d e t é m é r i t é d a n s l e u r s r é c l a m a t i o n s : e l l e e s t p r o b a b l e ­ m e n t d u e à l ' i g n o r a n c e d e s v r a i s p r i n c i p e s : o n a p u v o i r , p a r e x e m p l e , l a S o c i é t é d e Z . . . , s i m p l e s o c i é t é a n o n y m e « c o n s t i t u é e d ' a p r è s ses s t a t u t s , e n v u e d e r é a l i s e r d e s b é n é f i c e s p a r le t r a i t e ­ m e n t d e s r é s i n e s r é c o l t é e s s u r t o u t e s l e s p r o p r i é t é s d e s a s s o c i é s »

(4)

90 LA HOUILLE BLANCHE Indépendance de l'impôt de la patente et de l'impôt eédu-

laire des bénéfices industriels et commerciaux. — D e t o u t ce qui précède, il résulte q u ' u n e Société Coopérative p e u t très bien être frappée de la p a t e n t e en raison du m a g a s i n dans lequel elle fait la v e n t e de m a r c h a n d i s e s m ê m e à ses sociétaires seuls, et, en m ê m e t e m p s , être exonérée de l ' i m p ô t cédulaire si elle ne fait q u e r é p a r t i r e n t r e les acquéreurs sociétaires les bonis q u e ces v e n t e s lui p r o c u r e n t . Bien que cela soit indiscutable, nous t e n o n s à donner le t e x t e d ' u n a r r ê t d u Conseil d ' E t a t m a i n t e ­ n a n t l'impôt de la p a t e n t e , et p r o n o n ç a n t l'exonération de l'im­

pôt cédulaire, (arrêt du 12 j a n v i e r 1923, S y n d i c a t de X ; R e c . Cons. E t . 1923, p . 3 7 ) .

« En ce qui concerne l'impôt de la patente, considérant q u e l'article 9, p a r a g r a p h e 2 de la loi du 19 avril 1905 n ' e x e m p t e de cette c o n t r i b u t i o n les s y n d i c a t s agricoles q u ' a u t a n t qu'ils se b o r n e n t à grouper les c o m m a n d e s de leurs a d h é r e n t s , et à distribuer dans leurs magasins de dépôt les denrées, p r o d u i t s ou m a r c h a n d i s e s qui o n t fait l'objet de ces c o m m a n d e s .

« Considérant qu'il résulte de l'instruction, q u e le Syndicat de X . . . possède à A.... u n m a g a s i n t e n u c o n s t a m m e n t o u v e r t et d a n s lequel les a d h é r e n t s peuvent acheter à t o u t m o m e n t les marchandises qui y sont approvisionnées p a r avance, sans être t e n u s de justifier d'une c o m m a n d e préalable ; que, p a r suite, c'est p a r u n e e x a c t e a p p l i c a t i o n de la disposition législative ci-dessus rappelée, q u e ledit S y n d i c a t qui, d'ailleurs n'est p a s fondé, a soutenir qu'il n'exerce p a s u n e profession imposable, a é t é m a i n t e n u p a r le Conseil de Préfecture sur le rôle des i m p o ­ sitions locales perçues a u t i t r e de la c o n t r i b u t i o n des p a t e n t e s , p o u r l'année 1919, dans la ville de A....

« En ce qui concerne l'impôt sur les bénéfices commerciaux : considérant que le p a r a g r a p h e 2 de l'article 15 de la loi du

r é c l a m e r l ' e x e m p t i o n d e l ' i m p ô t . P o u r r e j e t e r c e t t e r é c l a m a t i o n , l e Conseil d ' E t a t c o n s t a t e q u e l e s s t a t u t s q u i d e v a i e n t ê t r e e n v i g u e u r j u s q u ' a u 16 m a r s 1 9 2 4 , d é c l a r e n t q u ' a p r è s l e r è g l e m e n t d e s c h a r g e s e t l e s r é p a r t i t i o n s s u r l e s p r i x d e v e n t e s à f a i r e à c h a c u n e n p r o p o r t i o n d e s p r o d u i t s f o u r n i s à l a S o c i é t é , s u r l e s b é n é f i c e s c o n s t a t é s à l ' i n v e n t a i r e , l e s s t a t u t s f o n t p r é l e v e r : 1° u n v i n g t i è m e p o u r l a c o n s t i t u t i o n d e l a r é s e r v e l é g a l e ; 2° u n e s o m m e s u f f i s a n t e p o u r s e r v i r a u x a c t i o n s u n p r e m i e r d i v i d e n d e r e p r é s e n t a n t 4 % d u c a p i t a l d o n t l e s a c t i o n s s o n t l i b é r é e s e t n o n a m o r t i e s , e t l e s u r p l u s d e s b é n é f i c e s s e r a r é p a r t i a u x a c t i o n s : e n r a i s o n , d i t l e Conseil, d e ce m o d e d e d é v o l u t i o n d e s d i t s b é n é f i c e s d i s t r i b u é s o u r é s e r v é s , c e u x - c i d o i v e n t ê t r e r e g a r d é s c o m m e r é a l i s é s n o n p a r les s o c i é t a i r e s a u m o m e n t o ù ils c è d e n t l e u r r é c o l t e à l a c o o p é r a t i v e , m a i s p a r l a S o c i é t é e l l e - m ê m e l o r s d e l a v e n t e d e s p r o d u i t s .

L e Conseil d é c l a r e m ê m e q u e l a S o c i é t é n ' é t a b l i t p a s q u e l ' A d m i ­ n i s t r a t i o n é v a l u e i n e x a c t e m e n t l e b é n é f i c e i m p o s a b l e e n f a i s a n t e n t r e r d a n s l e s frais e t c h a r g e s u n p r i x d ' a c h a t fictif d e s g e m m e s l i v r é e s à l ' e n t r e p r i s e p a r l e s c o o p é r a t e u r s e t e n d é t e r m i n a n t ce p r i x s u r l a b a s e d u p r i x d e l a g e m m e .

( V o i r c e t a r r ê t d u 3 0 j u i l l e t 1 9 2 5 , r e n d u s o u s l a p r é s i d e n c e d e M . B r u m a n , s u r l e r a p p o r t d u c o n s e i l l e r d ' E t a t E t t o r i e t les c o n c l u ­ s i o n s d e B i n e t , c o m m . a d j . d u G o u v . , Me A l p h a n d é r y , a v o c a t , d a n s l a Revue des Impôts, l i v r a i s o n d ' o c t o b r e 1 9 2 5 , p a g e 5 9 4 ) .

3 1 j u i l l e t 1 9 1 7 , r é g l a n t l e s c a s d a n s l e s q u e l s l e s s y n d i c a t s a g r i ­

coles sont affranchis de cette c o n t r i b u t i o n , après leur avoirjac- cordé dans sa première p a r t i e , l'exemption a u x conditions pré­

vues p a r les dispositions précitées de l'article 9 de la loi du 19 avril 1905, étend ensuite le bénéfice de l'exemption a u x syndi­

cats qui ne v e n d a n t q u ' à leurs sociétaire, distribuent leurs bonis annuels à ces sociétaires ou à des œ u v r e s d ' i n t é r ê t général, ou qui consacrent ces bonis à des réserves qui ne sont p a s réparties e n t r e leurs p o r t e u r s d'actions.

« Considérant qu'il est reconnu p a r le Ministre des Finances que le s y n d i c a t de X . . . ne v e n d q u ' à ses sociétaires et m e t en réserve l'intégralité de ses bonis qui doivent, d'ailleurs, être a t t r i b u é s s u i v a n t ses s t a t u t s à des œ u v r e s d ' i n t é r ê t général au m o m e n t de sa dissolution ; que dès lors ledit S y n d i c a t est fondé à soutenir qu'il n'est p a s imposable à l'impôt, sur les bénéfices industriels et commerciaux. »

Sociétés coopératives autres que les Sociétés de consommation.

— Si, c o m m e nous venons de l'établir, u n e Société coopérative qui fait des a c h a t s dans le b u t de les r e v e n d r e , c'est-à-dire qui accomplit l'acte commercial p a r excellence, n'est p a s soumise à l ' i m p ô t sur le bénéfice industriel et commercial, q u a n d elle ne fait la v e n t e q u ' à ses sociétaires, il p a r a î t é v i d e n t q u ' u n grou­

p e m e n t qui ne. fait également d ' a u t r e s opérations que pour le c o m p t e des sociétaires et r é p a r t i t les excédents d ' a p r è s les ser­

vices r e n d u s et n o n p a s d ' a p r è s le n o m b r e des actions, échap­

pera à plus forte raison à la p a t e n t e : les g r o u p e m e n t s d'achats en c o m m u n , les g r o u p e m e n t s se c o n s a c r a n t à la recherche des débouchés p o u r la v e n t e des p r o d u i t s fabriqués p a r les adhé­

r e n t s , sont d a n s ce cas.

Q u a n t a u x sociétés coopératives de production d a n s lesquelles les m e m b r e s réunis a c h è t e n t la m a t i è r e première e t v e n d e n t eux- m ê m e s (faisant ainsi u n a c t e commercial a v e c t o u t e personne), il y a u r a i t p u y avoir u n d o u t e : mais, il est levé p a r une série de lois qui les dispensent formellement.

Ainsi, les articles 6 e t 10 de la loi du 18 décembre 1915, inti­

tulée « loi sur les sociétés coopératives ouvrières de production e t sur le crédit a u t r a v a i l » déclarent que ces Sociétés bénéfi­

cieront des a v a n t a g e s réservés p a r les lois sur le crédit a u petit et au m o y e n commerce à la p e t i t e et m o y e n n e i n d u s t r i e ; cl, d ' a u t r e p a r t , la loi du 13 m a r s 1917 qui a p o u r objet l'organisation du crédit a u p e t i t et a u m o y e n commerce, à la p e t i t e et moyenne i n d u s t r i e , contient un article 8 ainsi conçu : « les Sociétés de

« c a u t i o n mutuelle d o n t les s t a t u t s e t le f o n c t i o n n e m e n t sont

« reconnus conformes a u x dispositions de la présente loi, sont

« e x e m p t e s de l ' i m p ô t de la p a t e n t e ainsi q u e de l ' i m p ô t sur le

« r e v e n u des valeurs mobilières. Les certificats de p a r t s non

« négociables ne sont soumis q u ' a u t i m b r e de dimensions prévu

« p a r l'article 12 de la loi du 13 B r u m a i r e a n V I I . »

Enfin, les Sociétés de crédit agricole et les Sociétés coopéra­

tives agricoles bénéficient c o m m e on le v e r r a , ci-dessous, de nom­

breuses exonérations (Voir le n u m é r o s u i v a n t ) .

(A suivre.)

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