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Annexe 1
Principes d’identification et méthodes de délimitation des bancs de maerl
Définition des bancs de Maerl
Boillot (1964) considère comme banc de maerl tout sédiment composé par plus de 50 % de débris d’algues calcaires. Par contre Cabioch (1968), se base sur une définition écologique des bancs de maerl : « sédiment présentant une fraction superficielle d’arbuscules suffisament importante pour influencer sur la composition du peuplement ».
Au cours du programme BIOMAERL, ont été considérés comme bancs de maerl, tous les sédiments comportant une fraction significative de brins de maerl en surface (>20 %). Ce qui pose un problème pour la Bretagne (la quasi totalité de la rade de Brest présente cette caractéristique) (cf. fig. 1).
Fig. 1 : Représentation schématique de la structure verticale du sédiment dans les cinq bancs de maerl étudiés.
UBC : Rade de Brest, UAC : Alicante (E), UKC (Ecosse, UK), UMC (Malte), USC : (Baie de Vigo (E)
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Fig.2 : Pourcentages cumulés des différentes fractions sédimentaires dans les différentes couches verticales du sédiment
Les couches sédimentaires sont découpées comme suit :
0-2 = 0 à 2cm ; 2-4 = 2 à4 cm ; 4-6 = 4 à 6 cm ; 6-8 = 6 à 8cm ; 8-10 = 8 à 10 cm.
Grall (2002) montre que la présence de maerl sur un sédiment homogène présente un effet significatif à partir d’une épaisseur de maerl de 5 mm, ou de 20 % de fraction pondérale représentée par les brins de maerl (c.f. fig.3).
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40 60 80 100 120 140 160
0 20 40 60 80 100
% maerl vivant
S estimée
120 GRI GRII GRIII GRIV
% recouvrement en maerl vivant a)
40 60 80 100 120 140 160
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5
épaisseur de maer 'libre' (cm)
S estimée
GRI GRII GRIII GRIV Epaisseur de maerl
b)
40 60 80 100 120 140 160
0 10 20 30 40 50
% graviers
S estimée
GRI GRII GRIII GRIV Taux de graviers
c)
Fig. 3 : Relation entre la richesse spécifique et le pourcentage de recouvrement en maerl vivant (a), l’épaisseur de maerl libre (b) et le taux de graviers (c)
Les points figurent selon leur appartenance aux groupes définis par la Classification Ascendante Hiérarchique.
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La distinction entre banc de maerl et sédiment coquillier est malaisée et dépend toujours de la technique d’échantillonnage employée. Il paraît aujourd’hui nécessaire d’effectuer des carottes dans les bancs de maerl, afin d’évaluer la part que prennent les algues calcaires dans la structure sédimentaire en profondeur.
En conclusion, un sédiment dont la fraction pondérale de brins de maerl atteint 20 %, associée à une forte dominance de brins de maerl en surface du sédiment (au minimum 40 % de recouvrement du sédiment), peut être considéré comme un banc de maerl. Ceci implique un échantillonnage relativement lourd pour permettre la distinction des limites entre bancs de maerl et autres entités sédimentaires.
Méthodes de cartographie
La cartographie par prélèvements, bien qu’efficace pour déterminer si l’on se trouve bien sur un banc de maerl ou non, est très consommatrice en temps et en moyens matériels et humains.
A l’heure actuelle, la prospection acoustique par sonar à balayage latéral et par le système RoxAnn (c.f. Fiche « Cartographie des peuplements macro-benthiques par les méthodes acoustiques en domaine subtidal ») permet de cartographier les bancs de maerl plus rapidement et à plus grande échelle. L’´AGDS` RoxAnn (pour Acoustic Ground Discrimination System) a été utilisé avec succès par Davies et al. (1997) et De Grave et al.
(2000) pour définir les limites des bancs de maerl à partir d’un sondeur vertical de 200 KHz de fréquence en mer d’Irlande. L’interprétation de la rugosité et de la dureté du fond identifie des couples E1/E2 propres aux champs de maerl, lorsque la surface de recouvrement du substrat sédimentaire est importante ainsi que le contraste granulométrique avec le sédiment hôte.
Toutefois, afin de s’assurer de la valeur des données, il est nécessaire de procéder à un grand nombre de validations terrain, principalement dans les cas ou les bancs de maerl avoisinent des sédiments graveleux ou coquilliers qui peuvent avoir une signature acoustique relativement similaire. Par ailleurs, les brins de maerl ne sont jamais déposés régulièrement sur le sédiment et les taches de sables ou de vases peuvent venir brouiller l’information et les bancs de maerl sur sables grossiers n’ont pas la même signature acoustique que les bancs de maerl sur vases. En tout état de cause, il est nécessaire de calibrer Roxann pour chaque zone de maerl étudié.
Les bancs de maerl en très petits fonds posent également un problème dans la mesure où le système n’est pas stable sur les fonds de moins de 5 m de profondeur.
Le couplage de Roxann, avec la vidéo et les prélèvements au carottier (validation terrain par un benthologue confirmé) paraît donc nécessaire pour la détermination précise de la limite des bancs de maerl.
Les essais réalisés récemment en Baie de Concarneau ont démontré l’apport des données sonar latéral et celle du multifaisceaux dans les très petits fonds. La synthèse des résultats est en cours.
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