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Submitted on 1 Jan 1907
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Note sur un nouvel élément radioactif
B.B. Boltwood
To cite this version:
B.B. Boltwood. Note sur un nouvel élément radioactif. Radium (Paris), 1907, 4 (10), pp.357-358.
�10.1051/radium:01907004010035700�. �jpa-00242261�
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MÉMOIRES TRADUITS
Note sur un nouvel élément radioactif
Par B. B. BOLTWOOD, [Sloane Laboratory, Yale University, New-Haven.]
DANS une note précédente, j’ai donné les résultats de quelques expériences relatives à la sépara-
tion d’un parent du radium contenu dans une solution d’un minerai uranifère. J’ai ajouté du nitrate
de thorium pur à une solution obtenue en traitant un
kilogramme de carnotite par l’acide chlorhydrique étendu, et après séparation des substances précipitées
par 1 hydrogène sulfuré, j’ai précipité le thorium â
l’état d’oxalate. J’ai transformé ces oxalates en nitrates, que j’ai de nouveau précipités par l’acide oxalique, puis
transformés finalement en chlorures. Les mesures de la
quantité d’émanation produite par la solution de ces chlorures ont montré qu’en 193 jours la quantité de
radium présente dans la solution avait plus que dou- blé et il paraissait évident que la méthode précédente
avait permis de séparer le parent immédiat du radium contenu dans le minerai uranifère.
Dals certaines des expériences précédentes, j’ai
trouvé qu’après ce traitement, les sels de thorium contiennent un corps radioactif dont l’activité semble constante pendant plusieurs années. Comme j’ai pu aisément prouver que cette substance n’était ni du
radium, ni du poloninm, ni de l’uranium ; j’ai pensé qu’elle pouvait être de l’actinium, Debierne ayant in- diqué que les propriétés chimiques de l’actiniul
étaient analogues à celles du thorium. De plus, j’ai
trouvé que de petites quantités d’émanation, perdant complètement leur activité en moins d’une demi- minute, étaient produites par les oxydes de thorium traités de cette manière. J’ai supposé alors que l’acti- nium était le parent du radium et le produit inter
médiaire entre l’uranium et le radium.
Rutherford, employant une préparation commer-
ciale d’actinium, a obtenu récemment des résultats
qui prouvent que le parent immédiat âu radium n’est pas l’actinium lui-même. quoiqu’il soit présent dans
sa préparation d’actinium. Il a établi que la substance parent pouvait être séparée de l’actinium par précipi-
tation par le sulfure d’ammonium.
Durant ces dix derniers mois, j’ai continué mes expériences dans le but de déterminer définitivement les propriétés radioactives et chimiques du parent du
radium. Comme minerai j’ai pris la carnotite, la
pechblende de Joachimsthal, la gun1nite, l’urallo- phane et un spécimen d’uraninite très pure provenant de la Caroline du Nord.
J’ai confirmé les résultats de Rutherford, à savoir que la loi de production du radium dans les solutions de son parent n’est pas affectée d’une façon appré-
ciable par le radioaetiniun1 et ses produits. En conti-
nuant les observations sur l’augmentation du radium
sur ma solution originale, j’ai remarqué que la loi de
production était constante, aux erreurs d’expériences près, pendant une période de 600 jours environ.
Dans une de mes préparations particulières, j’ai été incapable de répéter la séparation du parent du radium de l’actinium au moyen du sulfure d’ammonium comme
Rutherford l’avait indiqué. Avec du sulfure d’ammo- nium pur, fraichement préparé, il est impossible d’ef-
fectuer une séparation. Le parent du radium peut, ce- pendant, être complètement séparé de l’actinium par
précipitation au moyen du thiosulfate de sodium, dans les conditions où on effectue la précipitation du
thorium. Comme le sulfure d’ammonium se transforma
rapidement en thiosulfate d’ammonium, il semble
probable que la séparation indiquée par liutherio1-d
est due à ce dernier composé.
J’ai observé une relation importante entre l’aug-
mentation du radium et l’activité des substances autres que le thorium contenues dans ma solution ren-
fermant le parent du radium. Cette proportionnalité
est plus frappante dans les solutions contenant les sels
les plus complètement purifiés. Il semble que le nou- vel élément radioactif ncpossède aucune des propriétés caractéristiques des éléments radioactifs actuellement t connus. Moins d’un demi-gramme d’oxyde de thorium
contenant une certaine quantité de ce nouveau corps,
ayant une activité égale à 5 grammes l’uranium ne produit pas une quantité d’émanation d’actiniul11, suf-
fisante pour ètre décelée dans un électroscope ex-
trèmement sensible, quoique dans ces mêmes condi- tions on puisse déceler et mesurer facilement l’éma- nation du thorium.
On peut encore montrer que la substance active
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:01907004010035700
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n’est pas l’actinium, par l’expérience suivante : dans
une solution âgée de 5 mois, contenant 5 grammes de thorium et une certaine quantité de la nouvelle
substance d’une activité égale à celle de 3G grammes d’uranium, on ne peu entraîner d’autres substances
actives que les produits du thorium par précipitation
des terres par l’nmmoniayuc, par la formation d’un
précipité finement divisé de sulfure par le thiosulfate de sodium ou par la précipitation d’une quantité con-
sidérable de sulfate de baryum dans la solution. La
première réaction sépare l’actinium X et les deux dernières séparent le radii,actinium qui pouvait être présent.
Les propriétés des oxydes obtenus par forte calci- nation des hydrates préci pités par l’ammoniaque d’une
solution analogue o la précédente, sont aussi très si- gnincatives. L’activité de ces oxydes reste constante pendant une longue période, montrant seulement un petit accroissement initial dù à la formation de tho- rium X dans lc thorium présent. On ne peut observer
aucune augmentation d’activité correspondant a la
formation d’actiniurn X. La présence d’actinium sc serait manifestée par la production d’actinium X.
La preuve la plus concluante que la substance décrite est un nouvel élément est fournie par les pro-
priétés de ses rayons a. Les rayons a émis sont
beaucoup plus rapidement absorbés par l’aluminium que les rayons « émis par le poloniuln, avec lequel il
a été directement comparé. Leur parcours dans l’air,
déterminé par une méthode de scintillation, semble
être inférieure à 5 centimètres ; parcours inférieur à celui de toute particule « émise par les autres élé- lnents radioactifs connus. La nouvelle substance émet
également des rayons p de pénétration plus faible que
c e ux de l’uranium; le coefficient d’absorption pou l’aluminium est enviran de 1,8.
Dcs expériences faites dans le but d’obtenir une
séparation quantitative du nouvel élément d’une uranmite pure ont fourni dcs résultats concordants
qui montrent due l’activité du nouvel élément, en équilibre avec le radium est environ les 0,8 de l’acti-
vité du radium avec lequel il est associé. C’est a peu
près la valeur prévue, si la non B elle substance est in- termédiaire entre l’uranium et le radium quand on
considère le parcours dans l’air des particules CI.. Il
est probable que cet élément radioactif’ est présent
dans l’actiniunl de Debierne et dans quelques prépa-
rations d’émanium de Giesel offertes sur le marché. Il
est possible que la présence de cet élément puisse expli-
quer la confusion qui résultait dcs précédentes publi-
c,itions de Debierne, montrant que l’actinium accom-
pagnait le thorium, alors que les résultats de Giesel
prouvaicnt le contraire.
De fortes preuves semblent donc montrer l’exis- tence, dans les minéraux uranifercs, d’un nouvel élé-
ment radioactif, qui émet à la fois des rayons a et p, qui ne produit pas d’émanation et dont les propriétés chimiques ressemblent à celles du thorium. C’est sans
nul doute un produit de désintégration de l’uranium
et, très probablement, le parent immédiat du radium.
Je propose de donner à cette substance le nom de « lo - nium », dérivé du mot « ion ». Ce nom semble justifié
par l’action ionisante qu’il possède en commun avec
les autres éléments qui émettent des rayons a.
D’autres expériences en cours apporteront, je l’es- père, des renseignements nouveaux sur les propriétés
et les caractères chimiques de ce nouveau corps.
[Octobre d907].
REVUE DES TRAVAUX
EXTRAITS - ANALYSES - INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
Radioactivité
Sur la radioactivité des produits gazeux de l’Etna. - C. Bellia (Il N2covo Ciiiiento, juin 1907).
-Les mesures de radioactivité des gaz ont porté sur les gaz
provenant: 1° d’une fumerole voisine du sommet de l’Etna;
2° des sources salines de Paterno.
Les gaz de la fumerole se sont montrés extrêmement peu
actifs, l’ionisation qu’ils produisaient étant à peine 4 fois supérieure à l’ionisation normale de l’air. L’étude de la dis-
parition de la radioactivité induite a permis de montrer qu’elle appartenait au type radium.
Les gaz des sources de Paterno, qui sont composés presque exclusivement d’anhydride carhonique, présentent une acti-
vité un peu plus grande; à densité égale elle est 11 fois supérieure à celle des gaz de la fumerole. Elle est égale-
ment du type radium. Dans les conditions expérimentales employées, on ne pouvait apprécier l’existence d’émanations à destruction rapide, comme celles du thorium ou de l’ac- tinium.
Les faibles valeurs obtenues pour la radioactivité des gaz
volcaniques sont en rapport avec la petitesse des nombres trouvés par d’autres expérimentateurs pour l’activité des laves et des détritus volcaniques. Léon BLOCH.
La quantité de radium présente dans les princi- pales roches au voisinage immédiat de Montréal.
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