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Les tombes d’Hatchepsout

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Les tombes d’Hatchepsout

Luc Gabolde

To cite this version:

Luc Gabolde. Les tombes d’Hatchepsout. Égypte, Afrique & Orient, Centre Vauclusien

d’égyptologie/éditions Khéops, 2000. �hal-01895044�

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LES TOMBES

D'HATCHEPSOUT

La Vallée du Siqqat Taqat Zeid

"[Gournah, 1916] Des informations arrivèrent un après midi au village selon lesquelles une tombe

avait été découverte dans "nous pouvions entendre les pillards à l'œuvre ... "

Il était minuit lorsque nous arrivâmes sur le site et le guide me signala l'extrémité d'une corde qui pendait à pic le long de la paroi de la falaise.

En pointant l'oreille, nous pouvions entendre les pil- un secteur isolé et peu

fréquenté du flanc ouest de la montagne qui domine la Vallée des Rois. Instantanément, une bande rivale de pillards s'arma et se rendit sur le site ; une bataille s'ensuivit qui vit la défaite de la première équipe, laquelle fut expulsée, appelant à la vengeance. Afin d'empêcher que les troubles ne s'aggravent, les notables du village vinrent me voir et me demandèrent d'agir.

Il était déjà tard dans l'après midi, aussi je rassemblai à la hâte les quelques ouvriers que m'avait laissés le service de corvée de l'armée et, muni du matériel requis, je partis pour le théâtre des opérations, une expédition qui nécessiterait de gravir et redescendre la montagne de plus de 600 rn par delà les col- lines de Gournah, sous le seul éclairage de la lune.

lards à l'œuvre. Je tranchai la corde qui tomba, cou- pant pour les brigands toute possibilité de retraite.

Puis j'attachai solidement mon propre filin et des- cendis le long de la falaise. Se glisser le long d'une corde, à minuit, jusque dans le nid de pillards à l'œuvre, constitue un divertissement qui ne manque assurément pas de sensations fortes. Huit voleurs étaient à l'ouvrage et, lorsque j'atteignis le sol, il y eut quelques instants assez inconfortables.

Je leur laissai le choix entre déguerpir à l'aide de ma corde ou rester où ils se trouvaient, sans corde du tout. Finalement, raisonnables, ils s'en allèrent et je passai la fin de la nuit au-dessus du tombeau"

(Carter, Mace, 1923, 79-82).

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Fit;. t.

Page précédante,fig. 1

Le tombeau de la Vallée du Siqqat Taqat Zeid.

Ci-dessus, fig. 2

Plan et coupe du tombeau de la Vallée du SiqqatTaqat Zeid (d'après E. Baraize, "Rapport sur l'enlèvement et le transport

du sarcophage de la reine Hatchopsitou", ASAE 21, 1921, p. 181, fig. 2).

Ci-dessous, fig. 3

Le sarcophage de quartzite blanche du tombeau du SiqqatTaqat Zeid (d'après H. Burton).

Avec un courage qui force le respect, Howard Carter venait de découvrir, dans les pas des pillards, la tombe préparée pour la reine Hatchepsout avant que celle-ci ne devienne pharaon. Une tombe étonnante, sise dans une vallée retirée, à vingt-deux mètres de haut dans la falaise (et à vingt-huit de sa crête), et si bien dissimulée dans la crevasse d'une cas- cade qu'elle était invisible aussi bien du haut que du bas de la montagne [fig. 1-2 : Carter, 1916, 179-182 et 1917, 107-118; CEDAE, 1977, 201-202; Thomas, 1966, 195-96]. Le caveau ne contenait rien si ce n'est un splen- dide sarcophage de quartzite blanche, orné de longues bandes d'hiéroglyphes donnant la titulature de la reine [fig. 3] : "la princesse, la très charmante et favorite, la reine de tous les pays, la fille de roi, sœur de roi, épouse divine, et grande épouse du roi, Hatchepsout, vivante"

et : "l'épouse divine et maîtresse du Double- Pays, Hatchepsout, vivante", (Hayes, 1935, 198, 35A). Il fut extrait à grand peine par Baraize (1921, 175-182) qui dut construire route et échafaudages pour l'acheminer jus- qu'au Nil et l'expédier au musée du Caire (JE 47032).

On ne peut qu'admirer la prouesse que repré- sente le creusement du tombeau si loin de la Vallée, si haut dans la falaise et l'exploit que constituent encore la taille impeccable du sar- cophage, son acheminement dans le défilé du Siqqat Taqat Zeid et enfin son acrobatique introduction dans le caveau. Et tout cela fut accompli en vain car le tombeau demeura inuti- lisé ; on n'y songea même pas pour enterrer la fille aînée de la reine : c'est une autre tombe de falaise située deux vallons plus loin qui paraît lui avoir été destinée (Carter, 1917, 109 ; CEDAE, 1977, 205), peut-être eut-on tort car la tombe du Siqqat Taqat Zeid semble être demeurée ignorée des profanateurs jusqu'à l'époque moderne, à l'égal de la riche "tombe des trois princesses" du même secteur, du même type et presque de la même date (Winlock, 1948; CEDAE, 1977, 206-207).

LES TOMBES D'HATCHEPSOUT 53

La tombe n 20 de la Vallée des Rois

C'est qu'Hatchepsout, devenue pharaon corégent de Thoutmosis III, avait décidé d'autres arrangements pour sa dernière demeure, plus en rapport avec son nouveau statut royal. Dans une vallée profonde et désolée - qui serait un jour la "Vallée des Rois" - elle avait élaboré un étonnant projet de sépulture :la tombe n· 20 [fig. 4].

Cette "syringe", dont l'entrée était connue dès l'expédition d'Égypte (DE, Antiquités II, pl. 77), est constituée d'un impressionnant boyau courbe de près de 200 rn de long, jalonné par deux salles à escaliers, aboutissant après un dénivelé qui frôle les 100 rn à une vaste antichambre. La roche, un excellent calcaire sur les 50 premiers mètres , se dé- grade assez rapidement en un tajla, une roche feuilletée verdâtre et schisteuse dans laquelle sont creusés plus des deux-tiers de la tombe : parois et plafond s'effondrent petit à petit, particulièrement depuis que salles et couloirs sont dégagés et encaissent les fortes variations de températures et surtout d'humidité.

Par un escalier qui s'abaisse dans le sol, cette antichambre s'ouvre sur une chambre sépul- crale à deux piliers. Les parois de cette der- nière avaient été recouvertes d'un placage de calcaire portant en décor peint les heures du livre de l'Am-douat (Davis 1906, XIV).

Dans cette chambre plus profonde repo- saient le coffre à canopes d'Hatchepsout ainsi que deux splendides cercueils de quartzite rouge, un pour la reine (CGC 52459 =JE 37678) [fig. 5] et un autre pour son père (Boston, MFA 04.278) [fig. 6] . Ils étaient vides, comme dut le constater H. Carter à qui l'on doit le dégagement des corridors et des chambres (Carter, 1905, 119 ; Davis, 1906, XIII-XIV) [fig. 7].

Mais Hatchepsout était-elle vraiment à l'ori- gine de l'entreprise et y avait-il déjà des tom- beaux royaux dans cette vallée sauvage ? Les deux questions sont encore débattues.

fig. 5 Le sarcophage d'Hatchepsout (d'après H. Burton).

SECTION.

THE TOMB OF HÂTSHOP.S1T0

fig. 4 Plan et coupe du tombeau n" 20 d'Hatchepsout dans la Vallée des Rois (d'après Th. Davies et al., The Tomb ifHâtshopsîtû, Londres, 1906).

fig. 6 Le sarcophage adapté pour Thoutmosis l" (Boston).

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La controverse est alimentée notamment par le fait que l'on n'a identifié de manière certaine et définitive aucun des tombeaux préparés pour les souverains pré- cédents de la XVIII' dynastie : la sépulture d'Âhmosis, le fondateur, reste totalement inconnue ; la tombe d'Amenhotep l" n'est pas formellement identifiée; la tombe originale de Thoutmosis l", celle creusée par Inéni pour son roi, ne paraît pas pouvoir être la tombe no 38 de la Vallée des Rois, longtemps favorite : les inscriptions du sarcophage qui s'y trouvait, ses dimen- sions ainsi que la typologie du caveau montrent que cette tombe date de l'ultime réinhumation de Thoutmosis l" qui intervint pendant le règne de Thoutmosis III (Hayes, 1935, 52-54; Romer, 1974, 119-133); quant à la sépulture de Thoutmosis II, elle

1990, 24-25). En fait, cette hypothèse est fragile et se heurte à plusieurs obstacles. Ainsi, contraire- ment à ce qui est souvent affirmé, la sépulture ne montre aucune trace manifeste d'agrandissement et a dû être aménagée d'un seul jet : la disposition de l'antichambre (spacieuse) et du caveau en contrebas est en tout point similaire à ce que l'on trouvait dans la tombe du Siqqat Taqat Zeid ; le dépôt de fondation trouvé à l'entrée est au seul nom d'Hatchepsout et le sarcophage au nom de Thoutmosis l" qui fut trouvé dans la chambre sépulcrale était primitivement au nom de la reine (Hayes, 1935, 77-98, C; Loeben, Der Manuelian, 1993). Le tombeau primitif de Thoutmosis l" est sans doute à chercher ailleurs et la tombe no 20 paraît entièrement re- devable à Hatchepsout : à ce jour, le premier occu- pant assuré de la Vallée des Rois... est donc une reine (Vandersleyen, 1995, 264).

demeure totalement in- connue : on a cru pou- voir l'identifier au tom- beau no 42 de la Vallée des Rois (Hornung, 1975, 126-131), mais aucun indice textuel ne peut renforcer cette attribution alors que les dépôts de fondation sont au nom de la reine Mérytrê-Hatchepsout (Romer, 1974,121-122;

Reeves, 1990, 24-25).

Le tombeau no 20 serait ainsi le plus ancien de la Vallée des Rois. Il est vrai que des doutes ont été émis sur sa date véritable : selon Romer, ce serait Thoutmosis l"

qui en aurait fait creuser la plus grande partie et Hatchepsout aurait seule- ment ordonné l'aména- gement de la chambre la plus profonde (Romer, 197 4, 122-123 ; Reeves,

fig. 7 Le sarcophage d'Hatchepsout dans le caveau de la tombe no 20, huile sur toile de H. Carter

(d'après Th. Davies et al., The Tomb ofHâtshopsîtû, Londres, 1906).

Signe de l'importance accordée à l'entreprise, c'est Hapouseneb, un personnage de tout pre- mier plan, "chef de tous les travaux du roi" et futur grand prêtre d'Amon, qui fut chargé de superviser le creuse- ment d'une de ces deux tombes, vraisemblable- ment celle de la Vallée des Rois (mais le texte n'est pas très explicite) :

"[J'ai été promu] res- ponsable des travaux pour sa tombe rupestre, tant étaient remar- quables mes avis" (sta- tue du Louvre, Urk. IV, 472/12).

LES TOMBES D'HATCHEPSOUT 55

La réinhumation de Thoutmosis l" : un acte de légitimation dynastique

Une des originalités du tombeau no 20 est d'avoir accueilli un moment la dépouille du père d'Hat- chepsout, Thoutmosis l", au profit duquel un sarco- phage, prévu pour la reine, a été modifié [fig. 5]. On touche ici un des points fondamentaux de la transmis- sion du pouvoir royal : pour hériter du trône de son père, un roi doit, tel Horus s'occupant pieusement des funérailles d'Osiris (Barguet, 1975), accomplir les rites funéraires et enterrer son père. Lorsque la succession dynastique est interrompue, c'est cet acte précis qui confere à un pharaon le droit de monter sur le trône de son prédécesseur. Ceci apparaît de manière écla- tante dans le tombeau de Toutânkhamon où le roi A

y

s'est exceptionnellement fait représenter accomplis- sant les rites d'ouverture de la bouche sur la momie du jeune roi. C'est encore pour cette raison que Chéchanq III put monter sur le trône à la place de son aîné, le prince Osorkon, à la mort de leur père Takelot II : Osorkon était à Thèbes quand le roi mourut à Tanis où Chéchanq, lui, était présent pour accomplir les funérailles. Pareillement, Amasis, avec la complicité des égyptiens de Saïs, entreprit d'inhu- mer pieusement son prédécesseur et rival Apriès dans la nécropole dynastique de Saïs, après que la foule l'eut assassiné (Hérodote, II, § 169. de Meulenaere,

LA.

I, 181-182 , s.v. "Amasis" ; ibid, 359, s.v.

"Apriès"). Enfin, c'est toujours dans le même but que Toutânkhamon réinhuma son père Akhénaton dans la tombe no 55 de la Vallée des Rois, remployant du matériel funéraire à l'origine prévu pour les reines Kiya etTiyi (M. Gabolde, 1999, 267-276).

Thoutmosis II avait inhumé son père Thoutmosis l"

et recueilli ainsi son héritage. C'est au nom de Thoutmosis III qu'avaient été menées les funérailles de Thoutmosis II. Hatchepsout, pour devenir un roi légitime à l'égal de son corégent devait à son tour réenterrer son propre géniteur, Thoutmosis l". Afin d'effectuer ces rites qui lui conféreraient sa légitimité dynastique, elle choisit son propre sépulcre et un sar- cophage prévu pour elle et adapté in fine pour son père. Elle pouvait ainsi devenir le nouvel Horus suc- cédant à son père Osiris et être roi "fùs" de roi.

Qye se passa-t-il à la mort d'Hatchepsout ? La reine fut-elle inhumée dans la sépulture qu'elle s'était fait préparer? C'est vraisemblable car la proscription mit très longtemps à se manifester et n'intervint pas avant l'an 42 de Thoutmosis III. Or, contrairement à ce qui arriva à d'autres monuments au nom de la reine, aucun élément de son matériel funéraire ne fut attaqué, signe probable qu'elle dut connaître un enterrement paisible et ne fut pas, par la suite, persécutée jusque dans sa tombe.

fig. 8 La momie CGC no 61070 (à gauche) photographiée peu après sa découverte par V. Loret dans la tombe no 35 d'Amenhotep II.

En revanche, Thoutmosis III eut à cœur d'annuler le bénéfice qu'avait pu retirer Hatchepsout de l'inhuma- tion de Thoutmosis l". Il retira donc la dépouille de son grand-père de la tombe no 20 et la déposa dans un nouveau cercueil de quartzite, à l'intérieur d'un nou- veau caveau :la tombe no 38 de la Vallée des Rois.

La sépulture de la reine fut de toute évidence profanée par des pillards à la fin du Nouvel Empire. Des mor- ceaux d'un de ses cercueils en bois furent retrouvés dans le puits de la tombe no 4 de Ramsès XI dans la Vallée des Rois, tombe qui semble avoir servi d'atelier pour la récupération des dorures des mobiliers funéraires royaux avant la réinhumation des corps des pharaons dans diverses cachettes royales (Reeves, 1990, 121-123).

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Où est passée la momie d'Hatchepsout ? la reine était une des momies anonymes de la cachette royale de Deir al-Bahari (DB no 320), ce qui est tout à fait envisageable étant donné qu'un foie (ou une rate) momifié, conservé dans une boîte portant les deux noms d'Hatchepsout (JE 26250 ; Dodson, 1994, 49, n. 11, pl. XXXV1a), y a été découvert (Maspero, 1889 , 584, 6o, pl. 22 a).

La momie d'Hatchepsout n'est pas identifiée. On a parfois voulu la reconnaître dans l'altière "femme âgé" CGC no 61070 trouvée dans la tombe no 35 d'Amenhotep II et dont la main droite semblait avoir autrefois serré le manche d'un sceptre [fig. 8] ; mais c'est là le seul et faible argument qui soutenait la supposition. Cette momie a par ailleurs été consi- dérée comme celle de Tiyi (Harris et al., 1978, 1149- 51), ce qui, à son tour, a été contesté (Germer, 1984).

Selon d'autres, sa momie aurait été déposée auprès de celle de sa nourrice dans la tombe no 60 (Ryan, 1994) ; mais là aussi les preuves manquent. Davis (1906, XIV-XV), enfin, estimait que la dépouille de

BIBLIOGRAPHIE

Ces problèmes d'identification des restes royaux sont insolubles et les limites de l'anthropologie actuelle ont été atteintes ; c'est désormais des analyses d'ADN que pourront venir les réponses et grâce à elles que l'on retrouvera peut-être la momie de celle pour laquelle ces étonnantes sépultures avaient été aménagées.

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LECTURES 57

LE COMMERCE

EN ÉGYPTE ANCIENNE

Nicolas Grimal et Bernadette Menu (éd.), Bibliothèque d'étude 121, IFAO, Le Caire, 1998, ix+ 297 p.

C

e Bibliothèque d'Étude volume de La est consacré aux Actes du colloque orgamse par l'Aidea et l'IFAO au Caire

en octobre 1996 sur le thème du com- merce. Les regards croisés et parfois par- tagés des auteurs nourrissent la réflexion sur un aspect fondamental de la société égyptienne ; ils donnent un éclairage nouveau sur le cadre de vie des Égyptiens anciens et sur l'utilisation et la réparti- tion des ressources naturelles et des biens de production. La problématique qui lie l'ensemble des articles est cette dichoto- mie entre commerce d'État et commerce privé et la place dévolue aux hommes dans ces deux types d'échanges.

La première partie de l'ouvrage étudie "le commerce extérieur", c'est-à -dire les relations commerciales qui s'établissent entre l'Égypte et les pays frontaliers, voire toute la Méditerranée. Ce com- merce nous est connu essentiellement par les sources institutionnelles et les témoignages archéologiques. B. Menu expose les différentes questions qui sous- tendent l'ensemble des contributions : quel est le rôle de l'État égyptien et celui

des grands intermédiaires économiques (temples, domaines fonciers détenus par des dignitaires, etc.) dans l'organisation, la réglementation, la fiscalisation de ce commerce ? Qyelle est la marge de manœuvre des marchands, à la fois par rapport à l'Égypte et par rapport au pays d'origine ? À quelle époque situer les grandes inventions juridiques liées aux risques du commerce naval de grande envergure ? Qyelle est l'incidence poli- tique, économique, juridique du com- merce extérieur sur le commerce inté- rieur de l'Égypte ? Fr. Smyth évoque les circonstances et les modalités de l'élabo- ration des relations commerciales entre l'Égypte et la Syro-Palestine que l'on voit s'instituer dès le Bronze Ancien (période pré-protodynastique), mais pour fort longtemps. Les produits échangés (miel, vin, huile, bitume, résine, cuivre, bois, turquoise, silex, produits manufacturés "de prestige", etc.) et la structuration des échanges varie en

fonction d'une success10n de flux et de reflux entre l'Asie et l'Égypte. Le com- merce international du pre- mier millénaire - objet des communications de S. Aufrère,]. Padro, P. Briant et R. Descat- s'organise à partir de la Grèce et surtout des villes côtières de la Phénicie, à destination de l'Égypte, en passant par Carthage et par les îles et les côtes de la péninsule Ibérique.

S. Aufrère nous entraîne dans le sillage de la Lointaine, du mythe et donc de la part de religion attachée aux échanges.

]. Padro étudie "Les relations commer- ciales entre l'Égypte et le monde phéni- co-punique" à travers trois séries de documents : les vases égyptiens du Levant, les objets de type égyptien de la Méditerranée occidentale - égyptiens puis pseudo-égyptiens ou égyptisants - trouvés en Sicile, en Sardaigne, au nord de l'Afrique, à Ibiza et dans la péninsule Ibérique et enfin les céramiques phéni- ciennes en Égypte. P. Briant et R. Descat analysent "un registre douanier de la satrapie d'Égypte à l'époque achéménide".

Il s'agit d'un texte araméen repéré sur un papyrus palimpseste d'Éléphantine

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