HAL Id: jpa-00245461
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Submitted on 1 Jan 1986
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Outil de modélisation de systèmes d’enregistrement magnétique
M. Féliachi, J.L. Coulomb, G. Meunier
To cite this version:
M. Féliachi, J.L. Coulomb, G. Meunier. Outil de modélisation de systèmes d’enregistrement magné- tique. Revue de Physique Appliquée, Société française de physique / EDP, 1986, 21 (7), pp.435-441.
�10.1051/rphysap:01986002107043500�. �jpa-00245461�
Outil de modélisation de systèmes d’enregistrement magnétique
M.
Féliachi,
J. L. Coulomb et G. MeunierLaboratoire d’Electrotechnique de Grenoble (C.N.R.S. UA 355) E.N.S.I.E.G., BP n° 46, 38402 Saint-Martin d’Hères,
France
(Reçu le 24 décembre 1985, accepté le 21 mars 1986)
Résumé. 2014 Nous avons
développé
un outil de CAO de systèmes d’enregistrementmagnétique,
permettant l’étude des processusd’écriture/lecture
de bits par une tête intégrée, sur un milieu caractérisé par desphénomènes
d’hysté-résis et
d’anisotropie.
Notre outil est basé sur un calcul de champ par éléments finis.Abstract. 2014 We have developed a
Computer
AidedDesign
tool for magneticrecording
devices ; thatpermits
us to study thedigital write/read
processes whenusing
an integrated head and an anisotropic storage medium. Our tool is based on finite elementanalysis.
Classification Physics Abstracts
02.60
1. Introduction.
Un
système d’enregistrement magnétique
peut êtreschématiquement représenté
par une têted’écriture/
lecture et un milieu de
stockage
de l’information(milieu d’enregistrement), (Fig. la). L’enregistrement digital,
leplus fréquemment
étudié de nosjours,
utiliseune tête
intégrée
constituée d’unempilement
de cou-ches minces
[1]
et d’un milieud’enregistrement
carac-térisé par une
anisotropie perpendiculaire (la
directionde facile aimantation est
perpendiculaire
auplan
dela couche constituant ce
milieu) (Fig. la).
Une telleanisotropie permet
d’atteindre de fortes densités d’en-registrement [2].
Le
développement
de latechnologie
d’un tel sys- tème doits’appuyer
sur un modèlecapable
de repro- duire le fonctionnement de celui-ci(simulation
desprocessus
d’écriture/lecture).
Celapermet
une meil- leurecompréhension
du mécanismed’enregistrement
et aide à
optimiser
leprototype
à réaliser. Pour attein- dre ce but il est nécessaire d’étudier lecomportement dynamique
de la distribution de l’aimantation dans le milieud’enregistrement.
Pour offrir au concepteur les meilleures
possibilités
de
travail,
la modélisation et lasimulation, qui
consti-tuent
l’aspect théorique
duproblème,
doivent être associées à destechniques
de CAOqui allègent
ladescription
de lagéométrie
et despropriétés physiques
du
système
étudié etpermettent
de condenser les résultats aux dessins et courbes souhaités par l’homme de l’art.L’étude d’un
problème
lié à la modélisation del’enregistrement magnétique
passe par deuxétapes :
-
étape
1 : Pour une distribution dechamp magnétique
donnée on doit déterminer la distribution de l’aimantationcorrespondante.
Il faudra alors définir un modèle dereprésentation
de la loi de com-portement,
à établir àpartir
descaractéristiques phy- siques
des matériaux utilisés(caractéristique
aiman-tation-champ magnétique M(H)).
Un tel modèlepeut être obtenu en faisant
appel
soit àl’approche
«
phénoménologique » [12],
soit àl’approche
« micro-scopique » [10] ;
-
étape
2 : Pour une distribution d’aimantation donnée on détermine la distribution duchamp magné- tique
par résolution deséquations
de Maxwell :auxquelles
on associe la relation constitutive du milieu :et les conditions aux limites du domaine d’étude.
Dans ces
équations,
les vecteursH, B,
M et Jrepré-
sentent
respectivement
lechamp magnétique,
l’in-duction
magnétique,
l’aimantation et la densité de courant.De nombreux chercheurs ont
développé
des modèlesanalytiques
ounumériques
d’étude del’enregistre-
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:01986002107043500
436
Figure 1 a. -
Système d’enregistrement.
AF : Axe de facile aimantation. AD : Axe de difficile aimantation.[Recording
device. AF : Easy axis. AD : Hard axis.]Fig.
1 b. - L’enregistrementperpendiculaire.
Etat magné-tique
des bits enregistrés.[Perpendicular
recording. State of recorded bits.] ]Fig. lc. - Plan
d’anisotropie.
[Anisotropy plane.]
ment
magnétique [3-5].
Les méthodesgénéralement
utilisées dans la résolution des
équations
duchamp électromagnétique
fontappel
à deshypothèses trop simplificatrices qui
ne permettent pas deprendre
enconsidération,
ni lecouplage magnétique
entre la têted’écriture/lecture
et le milieud’enregistrement,
ni lacomplexité
desgéométries.
Plus récemment des métho- desplus
efficaces carplus générales
etplus précises,
telles que les méthodes d’éléments
finis,
ont étéappli-
quées
à la modélisation del’enregistrement magné- tique [6-9].
Avant de décrire les
techniques
de CAO dotant notrelogiciel
et donnerquelques
résultats de modélisationet simulation de
l’enregistrement perpendiculaire,
nous allons d’abord
présenter
notre formulation duproblème
et sa résolutionnumérique.
2. Formulation et résolution
2.1 Loi DE COMPORTEMENT. -
L’enregistrement
per-pendiculaire
consiste en laformation,
dans la couche FI(Fig. la),
de domaines(bits)
danslesquels
l’aiman-tation est
parallèle
à la directionOy (Fig. l b).
Cesdomaines sont
séparés
par desparois qui
sont deszones de transition où l’aimantation tourne
rapide-
ment. Pour définir la loi de
comportement
de la couched’enregistrement,
nouspartons
del’approche microscopique [10] qui permet
de déterminer descaractéristiques
bidimensionnelles del’hystérésis.
Unetelle
approche
utilise leshypothèses
suivantes :- a : les processus ont lieu à
température
constante,- b : le vecteur aimantation
M(x,
y,z)
est unefonction continue de
(x,
y,z)
et a un module constantMS,
- c : M se trouve dans le
plan d’anisotropie
définipar le
champ magnétique
H et l’axe de facile aimanta- tion AF(Fig. 1 c).
Le milieu FI
(Fig. la)
a pourcoénergie [8] :
En utilisant la relation
(2), l’équation (3)
devient :Le dernier terme de
(4) correspond
à la somme del’énergie d’anisotropie
et celle caractérisant les zonesde transition. En
négligeant
cette dernière onpeut
écrire :où 0
estl’angle
que fait l’aimantation avec l’axe facile AF(Fig. 1c)
K est la constanted’anisotropie :
et
Hk
est lechamp d’anisotropie.
Pour une valeur H* du
champ magnétique H,
lacoénergie E
devient fonction de la seule variable0,
etdans
l’hypothèse
d’unproblème bidimensionnel, (5)
devient :
La minimisation de cette
coénergie,
parrapport
à0,
nous
permet
d’obtenir l’étatd’équilibre
de M[13, 14].
2.2 RÉSOLUTION PAR ÉLÉMENTS FINIS. -
Lorsqu’elles
sont
exprimées
en terme depotentiel
vecteur A tel que :(relation
déduite delb),
leséquations (1), (2)
et(8) peuvent
se combiner pour donner lieu àl’équation unique
suivante :Fig. 2. -
Maillage
en éléments finis.[Finite element mesh.]
Le
potentiel
Adoit,
en outre, satisfaire les conditionsaux limites
appropriées (généralement A = 0)
surla frontière du domaine d’étude.
Pour une valeur donnée M* de l’aimantation M et dans
l’hypothèse
d’unproblème bidimensionnel,
oùles vecteurs A et J sont
parallèles
à l’axe Oz(Fig. la),
suivant
lequel
lesystème
estinvariant, l’équation (9)
s’écrit :
La résolution de cette
équation
s’obtient àpartir
de laminimisation de la fonctionnelle
d’énergie
suivante :à
laquelle
on associe une subdivision du domaine d’étudeQ,
en éléments finis(Fig. 2).
On obtient ainsi la distribution de lacomposante AZ
dupotentiel
vec-teur A
(Fig. 3),
etpeut
en déduire celle duchamp magnétique,
en combinant(2)
et(8) :
Fig. 3. - Distribution des
équipotentielles
Az.[Az Equipotential
distribution.]438
Un tel calcul tient
automatiquement compte
ducouplage magnétique
entre la têted’écriture/lecture
et le milieu
d’enregistrement, puisqu’il
s’effectue enprésence
de ces deuxcomposants
à lafois,
etpermet
deprendre
en considération toute forme de circuitmagnétique (ex. géométrie
de la têteintégrée).
3. Mise en oeuvre et
techniques
de CAO.3.1 MISE EN 0152UVRE. 2013 La résolution
numérique
duproblème couplé (calcul
de l’aimantation - calcul duchamp magnétique)
est faite par itérationssuccessives
à
partir
d’une distribution initiale del’aimantation,
selon
l’organigramme
de lafigure
4.L’algorithme correspondant
a été mis en oeuvre en utilisant unlogi-
ciel d’éléments finis du Laboratoire
d’Electrotechnique
de
Grenoble, appelé
Fluxlab. Un sous-programme per-Fig. 4. - Organigramme de calcul.
[Calculation flow chart.]
met, à
partir
des valeurs dechamp obtenues, d’appli-
quer la loi de comportement décrite en
paragraphe 2. 1,
pour déterminer les nouvelles valeurs de
M,
dans larégion
FI(Fig. la) ;
ces valeurs sont alorsréinjectées
dans la
partie
éléments finis et le processus itératif est continuéjusqu’à
obtention de la solution désirée.3.2
TECHNIQUES
DE CAO. - Notrelogiciel qui
estdoté de
techniques
de CAO se compose de trois ensembles[11] :
- le
PRÉ-PROCESSEUR ;
- le PROCESSEUR ;
- le POST-PROCESSEUR.
3. 2. 1 Le
pré-processeur.
- Ilpermet
de décrire inter- activement lagéométrie
et lespropriétés physiques
de chacun des composants du
système
étudié eteffectue
automatiquement
lemaillage
en élémentsfinis
(Fig. 2).
- Géométrie : L’utilisateur introduit les coor-
données des
quelques points significatifs
du domaine(les coins) puis
les relie pardésignation graphique
afinde former les frontières des
objets (segments
ou arcsde
cercle).
Les coordonnées despoints
sont introduitesau clavier sous forme de formules
symboliques qui
autorisent un
paramétrage complet
de lagéométrie.
Par
exemple
dans lafigure 3,
la hauteur de vol a étéparamétrée
ainsi quel’épaisseur
de la bobine.-
Propriétés physiques :
L’utilisateur définit les densités de courant et lescaractéristiques magnétiques
sur les
régions préalablement
décrites. Dans le cas dematériaux non linéaires
(fer)
ces dernières sont récu-pérées
dans unebanque
decaractéristiques magné- tiques.
-
Maillage
éléments finis : Le programme effectueautomatiquement
unetriangulation
du domaine sui- vantl’algorithme
deDelaunay [11].
Les éléments finis obtenuspeuvent
êtrerectilignes
oucurvilignes
et dupremier
ou second ordre. Lespetites
modifications degéométrie
due à une modification d’unparamètre
sont
propagées automatiquement
aumaillage.
Cettefacilité
originale
est très intéressante pour l’utilisateurcar elle
permet
d’accélérer laphase
de simulation endiminuant le
temps
consacré aumaillage.
3.2.2 Le processeur. - Il résout les
équations
duchamp électromagnétique,
donnant les valeurs deA_,
aux noeuds du
maillage
en éléments finis. Lessystèmes
matriciels obtenus
qui
sont de taille relativementimportante (500
inconnues pourl’exemple
de laFig. 2)
et creux
(6
à 10 termes non nuls parligne
enmoyenne)
sont résolus par la méthode des
gradients conjugués
avec
préconditionnement (ICCG).
Les non-linéarités dues aux matériaux saturables sont traitées par la méthode deNewton-Raphson.
Ces méthodes per- mettent d’atteindre des temps de résolutioncompati-
bles avec une utilisation du
logiciel
dans un contextede CAO.
A titre
indicatif,
sur un ordinateur MD 540(32 bits ;
2 MO mémoire
vive ; pagination virtuelle)
une réso-Fig.
5. -Cycles d’hystérésis,
a) Selon l’axe de facile aimantation AF. b) Selon l’axe de difficile aimantation AD.[Hysteresis loops.
a)Following
the easy axis AF. b)Following
the hard axis AD.]440
lution pour une
position
donnée de la tête coûte2,4
min CPU et un calculcomplet
pour une transition(enregistrement
etlecture)
nécessite 50 min CPU.3.2.3 Le post-processeur. - Le
post-processeur
est interactif etgraphique.
Ilpermet
de calculer des gran- deurs locales ouglobales
souhaitées et visualiser la distribution dupotentiel.
La visualisation des
grandeurs
intéressantespeut
se faire sous la forme de courbes de
niveaux,
de flèchesou encore par des
graphes représentant
la variation d’unequantité
lelong
d’uneligne.
Parexemple,
lafigure
6a montre la variation duchamp d’écriture,
lafigure
6breprésente
l’aimantation dans le milieud’enregistrement
et lafigure
3indique
la forme deslignes
de flux.3.3 RÉSULTATS. - Nous montrons, par
exemple
enfigure 5,
des résultats degénération
decycles d’hysté-
résis caractérisant le milieu
d’enregistrement.
Lesparamètres magnétiques
du milieu constitué d’une couche de Fe-Tb à 33%
de Tb(épaisseur : 0,9 gm)
sont les suivants : aimantation à saturation
Fig.
6. - Simulation de l’écriture et la lecture magnétiques.a)
Champ
d’écriture. b) Distribution de M pour une tran- sition isolée. c) Flux induit. d)Signal
de lecture correspon- dant à une transition isolée.[Magnetic
write/read simulation. a)Writing
field. b) Ma- gnetization distribution for one transition. c) Induced flux.d) Readback
voltage.]
]Mr
= 2 300 g, constanted’anisotropie K=2,43
x106 erg/cm3.
Le modèlequi
a été utilisé dans le calcul descycles
de lafigure
5 simule lecomportement
d’un ensemble de microdomaines dont les axes d’anisotro-pie
sont distribués selon une loigaussienne
autourde l’axe
macroscopique d’anisotropie (voir [9]).
Lafigure
6 nous donne des résultats de simulation du processus de l’écriture et la lecturemagnétiques,
modélisant le
système représenté
enfigure
1 a. Dansce
système,
la tête(hauteur :
50 gm,longueur
dechaque pôle :
3 pm entrefer : 3gm)
et la sous-couche(épais-
seur : 1
gm) possèdent
les mêmescaractéristiques magnétiques : perméabilité
relative ,ur =104.
4. Conclusion.
Les résultats
auxquels
nous avons abouti sont satis- faisants. En effet l’utilisation de la méthode des élé-ments
finis,
dans la résolution deséquations
duchamp électromagnétique régissant
lessystèmes
d’en-registrement, permet
d’obtenir une distributionprécise
du
champ magnétique
et de l’aimantation. Le milieu destockage
de l’information estreprésenté
par une loi d’aimantation caractérisant les matériaux à ani-sotropie
uniaxialepermettant
degénérer
descycles d’hystérésis.
Ceux-ci ne sontcependant
pasidentiques
aux
cycles mesurés ;
en effet notre modèle ne tient pascompte
dephénomènes
«parasites »
tels que les inclusions nonmagnétiques
ou défautsd’anisotropie.
D’autre
part,
le fait denégliger l’énergie d’échange
apour effet de rendre
plus rectangulaire
lecycle
consi-déré suivant l’axe
d’anisotropie
et augmenter sonchamp
coercitif. Eneffet, l’énergie d’échange qui
caractérise les
parois
des domainesmagnétiques
tendà augmenter la
largeur
de la zone de transition de l’aimantation[13].
Cet effets’oppose
à celui de l’ani-sotropie
et fait donc diminuer lechamp
coercitif du milieu et son aimantation rémanente.Notons que la tâche du
concepteur
desystèmes d’enregistrement
se trouve très facilitée par les techni- ques de CAOemployées
dans notrelogiciel.
Remerciements.
Nous
exprimons
nos remerciements à Madame Ch.Lefranc et Messieurs J. P. Tual et J. Desserre de la
Compagnie Bull,
à LesClayes-sous-Bois,
ainsiqu’à
Messieurs Ph.
Migny
et H. Jouve du Laboratoired’Electronique
et deTechnologie
del’Informatique,
à
Grenoble,
pour leur collaboration dans cette étude.Bibliographie [1] ROSCAMP, T. A. and FRANK, P. D., Thin-film magnetic
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