HAL Id: jpa-00208460
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Submitted on 1 Jan 1976
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Analyse multiniveaux des sections efficaces totale et de fission de 241Pu de 1 à 104 eV
J. Blons, H. Derrien
To cite this version:
J. Blons, H. Derrien. Analyse multiniveaux des sections efficaces totale et de fission de 241Pu de 1
à 104 eV. Journal de Physique, 1976, 37 (6), pp.659-669. �10.1051/jphys:01976003706065900�. �jpa-
00208460�
ANALYSE MULTINIVEAUX DES SECTIONS EFFICACES TOTALE ET DE FISSION DE 241Pu DE 1 A 104 eV
J. BLONS et H. DERRIEN
Département
dePhysique Nucléaire,
C.E.N.
Saclay,
B.P.2,
91190Gif-sur-Yvette,
France(Reçu
le 4 décembre1975, accepté
le 9février 1976)
Résumé. 2014 La section efficace de fission de 241Pu a été mesurée de 1 eV à 30 keV en utilisant l’accélérateur linéaire de 60 MeV de
Saclay
comme sourcepulsée
de neutrons. La résolution nominale était de 1 ns/m et les échantillons étaient refroidis à latempérature
de l’azoteliquide
afin de réduire l’effetDoppler.
La section efficace de fission, ainsi que la section efficace totale mesurée au B.C.M.N.de Geel, ont été analysées simultanément par un programme de moindres carrés, basé sur un forma-
lisme multiniveaux utilisant la méthode de Reich et Moore. Cette
analyse
a été effectuée dans l’inter- valle d’énergie de neutrons de 1 eV à 104 eV. Les résonances ont étéséparées
en deux groupes ayant deslargeurs
moyennes de fission 0393f > très différentes. La distribution deslargeurs
de fission, 0393f, peut être décrite dans chaque groupe par une loien ~2
avec 0393f > = 87 meV et 03BD = 1,7 pour le premier groupe et0393f >
= 595 meV et 03BD = 2 pour le deuxième groupe. La contribution de l’état 2+dans la bande de rotation du fondamental a pu être isolée avec une
largeur
moyenne de fissionégale
à 356 meV.
Abstract. 2014 Fission cross-section measurements of 241Pu have been carried out, using the 60 MeV Saclay Linac as a
pulsed
neutron source, for neutronenergies
below 30 keV, with a nominal resolu- tion of 1 ns/m. In these measurements thesamples
were cooled down to 77 K in order to reduce theDoppler
effect. A multilevel analysis, using the Reich and Moore formalism, has been done simul-taneously on the fission cross-section 03C3F and on the total cross-section 03C3T as measured at C.B.N.M.
Geel. This analysis yields the resonance parameters for neutron energies up to 104 eV. The resonances
have been separated in two groups, having
quite
different average fission widths, 0393f >. The distri-butions of the fission widths, 0393f, compare
favourably
for each group, with a~2
distribution having 0393f> = 87 meV and 03BD = 1.7 degree of freedom for the first group and 0393f> = 595 meV and03BD = 2
degrees
of freedom for the second group. The contribution of the 2+ transition state from the ground state band has been isolated with an average fission width of 356 meV.Classification
Physics Abstracts
1.230
1. Introduction. - La section efficace totale et la section efficace de fission de
241Pu
ont été récemment mesurées’ avec une excellente résolution dans le domaine des résonances. Uneanalyse préliminaire,
basée sur le formalisme de
Breit-Wigner
à unniveau,
a
déjà
été effectuéejusqu’à
uneénergie
de 160 eV[1].
Les
principales
difficultés rencontrées au cours de cetteanalyse proviennent
du fait que lerapport
de lalargeur moyenne Ff >
àl’espacement
moyen des niveauxz D >
estimportant,
cequi
entraîne des effets d’inter- férence trèsmarqués.
Nous avonsrepris
cette étudeen utilisant un formalisme multiniveaux permettant de rendre
compte
de ces interférences. Pourcela,
nousavons utilisé un programme
d’analyse
de forme par la méthode des moindrescarrés,
mis aupoint
àSaclay [2]
et basé sur le formalisme de Reich-Moore. Nous
présentons
ici les résultats obtenus simultanément surla section efficace totale et la section efficace de fission
pour des
énergies
de neutrons allant de 1 à 104 eV.Les sections efficaces
analysées
sont :i)
la sectionefficace de fission mesurée
auprès
de l’accélérateur linéaire de 60 MeV deSaclay.
Les échantillons étaient maintenus à latempérature
de l’azoteliquide
afin deréduire l’effet
Doppler qui
resteprédominant jusqu’à
700 eV environ
[3]; ii)
la section efficace totale mesurée par W. Kolar et al.auprès
de l’accélérateur linéaire de B.C.M.N. deGeel,
avec des échantillonsnon refroidis
[4].
Ces mesures, dont les conditionsexpérimentales
sont résumées dans les tableaux 1 etII,
ont été décrites en détail
[3, 4].
Pour le calcul de l’effetDoppler,
on asupposé
unetempérature
effectiveégale
à 96 K dans le cas de la section efficace de fission et 300 K dans celui de la section efficace totale.
2. Conditions
générales
del’analyse.
-L’analyse
multiniveaux
permet,
enprincipe,
de décrire defaçon
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01976003706065900
TABLEAU 1
TABLEAU II
exacte les sections efficaces
neutroniques
des noyaux fissiles dans le domaine des résonances. Elle est, enréalité,
assez difficile à mettre en ouvre. Eneffet,
mêmeune résolution excellente ne permet pas de
séparer
tousles
niveaux ;
onrisque
alors de confondre desdissy-
métries dues à des résonances non identifiées avec des effets d’interférence. De
plus,
pour calculer correcte- ment les sections efficaces par un formalisme multi-niveaux,
il est nécessaire de classer les résonances sui- vant leur état despin puisque, seules,
les résonances de mêmespin
peuvent interférer. Dans le cas de241 Pu,
le seul essai de détermination directe du
spin
desrésonances est dû à G. D. Sauter et C. D. Bowan
[5],
à
partir
d’une mesure de section efficace dediffusion ;
mais le manque de résolution et la trop faible sta-
tistique
limitent leur résultat à troisrésonances;
ils ont ainsi
proposé
lespin
J = 2 pour les niveaux à13,38
eV et17,83
eV et J = 3 pour le niveau à14,72 eV ;
le nombre despins
connus est doncnégli- geable
devant la centaine de résonances identifiées dans l’intervalled’énergie
concerné par notreanalyse.
Néanmoins,
onpeut
fonder une tentatived’analyse
multiniveaux sur certaines
propriétés
du noyaupair- pair 242Pu.
Eneffet, 241PL1
est despin
etparité 5/2+ ;
le noyau
composé 242pU*»formé
au cours de l’interac- tion avec un neutron « s »(moment
orbital 1 =0),
se trouve dans l’un ou l’autre des deux états de moment
angulaire
totalJI
= 2+ etJ2
= 3+. Le schéma des états collectifs d’un noyaupair-pair
aupoint
selleFIG. 1. - Schéma des niveaux excités d’un noyau pair-pair et
des états de transition au point seuil d’après J. J. Griffin (barrière
de fission simple).
est donné dans la
figure
1[6].
On trouve un état 2+ dansla bande de rotation construite sur le
fondamental ;
on
peut
donc s’attendre à un état de transition 2+ vers la fission nettement au-dessous del’énergie
de liaisondu neutron, c’est-à-dire à une voie de fission
complète-
ment ouverte ; dans ces
conditions,
et pour un espace- ment moyen de niveaux de 2 eV(espacement
moyenapproximatif
des résonances 2+ du noyaucomposé 242PU), la largeur
moyenne de fission dans cettevoie, z Ff > = D ) /2 x =
320meV,
est relativementimpor-
tante.
Quant
aux autres états de transition 2+ pos-sibles,
ilspeuvent correspondre
à des états de vibra- tionssimples
ou à des états de doubles vibrationsquadrupolaires
ouoctupolaires ;
on ne connaît pas laposition
exacte de ces états 2+ mais il est raisonnable de penserqu’ils
sont suffisamment hauts enénergie
pour que les voies de fission
correspondantes
ne soientque
partiellement
ouvertes;ainsi,
leslargeurs
moyennes de fission dans ces voies seront relativement faibles. Ces contributions
s’ajoutent, néanmoins,
à la contributionprincipale
de la voie ouverte et l’ensemble donne lieu à des résonanceslarges
dans les sections efficacesexpérimentales
de241Pu ;
ces résonancessont, en
général, dissymétriques,
lesdissymétries
étantdues aux interférences entre niveaux dans la voie de fission ouverte.
Les états 3 +
existent,
d’unepart,
dans une bande de vibrationsquadrupolaires
et, d’autre part, dans une bande de doubles vibrationsoctupolaires ;
on ne peutnon
plus préciser
leurposition
exacte enénergie;
on admettra aussi
qu’aucun
d’entre eux ne donne lieuà une voie de fission
totalement
ouverte(cette hypo-
thèse n’est d’ailleurs pas différente de celle faite à propos des états
2+,
carchaque
état 3+ se trouve, dans la même bande de vibrationquadrupolaire
ou octu-polaire,
immédiatement au-dessus d’un état2+).
Ainsi,
leslargeurs
de fission des résonances 3+(une
oudeux voies peu
ouvertes)
seront, en moyenne, beau- coupplus
faibles que celles des résonances 2+(une
voieouverte et
quelques
voies peuouvertes).
L’analyse
multiniveauxpeut
donc être tentée enclassant au
départ
dans unpremier
groupe(que
nousappellerons
groupeA)
les résonancesétroites,
engéné-
ral
symétriques,
c’est-à-direprésentant
peu d’inter-férences,
et, dans un deuxième groupe(que
nousappellerons
groupeB)
les résonanceslarges,
engénéral dissymétriques,
interférant fortement entre elles. On peutespérer
que les résonances du groupe A seronten
majorité
despin
etparité 3 +,
et celles de groupe B despin
etparité
2 + .Signalons
enfin leproblème
des niveaux non identi- fiés. On admettra que laplupart
de ces niveaux ontdes faibles valeurs de
largeurs neutroniques
et que le fait de lesignorer perturbe
assez peu la formegénérale
des sections efficaces calculées. Cette
hypothèse
seravérifiée par l’étude d’une section efficace
théorique
calculée au moyen d’une méthode de Monte Carlo
d’après
lesparamètres
moyens déduits de laprésente analyse.
Le programme
d’analyse
multiniveaux utilisé adéjà
été décrit
[2].
Ilpermet d’évaluer,
pourchaque
réso-nance, les
paramètres
définis dans la théorie de la matrice R des . réactionsnucléaires,
en utilisant le formalisme de Reich-Moore[7].
Les éléments de la matrice de collision sont calculés àpartir
de la relation matricielle :dans
laquelle
les éléments de la matrice R’ sont donnés par :Les matrices
(W), B
et C sontdiagonales ;
les éléments de Bapparaissent
dans la définition deslargeurs partielles r Ac
de désexcitation des niveaux  dans les voies c par la relation :les éléments de C sont rendus nuls par
le choix
des conditions aux limites dans les voies de fission.Dans la matrice des
phases
0153, seul l’élément corres-pondant
à la voie d’entrée est àconsidérer,
c’est-à-dire :k étant le nombre d’onde du neutron incident et R le rayon de la voie d’entrée.
Les matrices sont définies dans un espace de voies
réduit,
constitué par la voie d’entrée(neutron
« s»)
et les
quelques
voies de fission ouvertes oupartielle-
ment ouvertes, limitées à deux dans cette
analyse.
Ainsi,
pourchaque
état despin
J du noyaucomposé,
les sections efficaces totale et de fission sont calculées par les relations :
l’indice 0
correspondant
à la voie d’entrée et les indices 1 et 2 aux deuX voies de fission considérées.Chaque
résonance À est alors caractérisée par lesparamètres
suivants :énergie
de la résonanceEl, largeur neutronique FÂO
=r ln’
largeur
de fissionr II
=r lfl, r l2
=r lf2’
largeur
totale de capture radiativer ly’
signes
associés auxamplitudes
réduitesÀlfl et Àlf2 ;
le programme
ajuste
cesparamètres
par une méthode d’itération danslaquelle chaque cycle comporte
lesopérations
suivantes :1)
calcul des sections efficaces aT et uf àpartir
d’un
jeu
deparamètres initial ;
2)
calcul des sections efficacesélargies
par un effetDoppler gaussien
et une résolutionexpérimentale gaussienne ;
3) comparaison
des valeurs calculées aux valeursexpérimentales
etajustement
desparamètres
par une méthode de moindrescarrés,
simultanément sur la section efficace totale et la section efficace de fission.Dans le cas de la famille
B,
on asupposé,
en débutd’analyse,
que toute la fission était concentrée dans lapremière
voie. On apris,
commeparamètres
dedépart,
ceux résultant del’analyse
à un niveau[1].
Au cours du
calcul,
cesparamètres
se sont modifiésdonnant,
dans certains cas, unelargeur
de fission nonnulle dans la seconde voie.
Mais,
d’une manièregéné- rale,
lalargeur Ff,
resteprépondérante.
Le fait de selimiter à deux voies de fission par état de
spin
estjustifié
par leshypothèses
faites au début de ce para-graphe.
Eneffet, d’après
ceshypothèses,
seule lavoie
2+, complètement
ouverte, estgénératrice
d’inter-férences
importantes ; l’analyse
est donc conduite defaçon
à concentrer au maximum les interférences dans lapremière
voie du groupe B(résonances larges).
Quant
aux autres voies2 +,
on admet que leur contri- bution à la section efficace de fissionpeut,
engénéral,
être bien décrite par une seule voie de fission
(rf2)’
Pour les résonances
A,
on a renducompte
de l’absence d’interférence en choisissant pour certainscouples
rapprochés
des vecteurs fissionorthogonaux.
3. Résultats de
l’analyse.
- 3. 1 GÉNÉRALITÉS. -L’analyse
a été faite dans la gammed’énergie
de 1 eV à104 eV. Les
paramètres
obtenus sont rassemblés dans le tableau III.Quelques
résonances de faiblelargeur neutronique
n’entrent pas dans le calcul multiniveaux :on en tient compte par la formule de
Breit-Wigner
à un niveau et les
paramètres correspondants
sontdonnés dans le tableau IV. Les
figures
2 à 5repré-
sentent la
superposition
despoints expérimentaux
etdes sections efficaces calculées. Il y a un bon accord d’ensemble entre les
points expérimentaux
et la courbecalculée. On remarquera la
présence
dequelques
résonances
parasites
dues à desimpuretés
de239pU
et de
24°Pu,
et dont on aégalement
renducompte
par la formule deBreit-Wigner
à un niveau.Le cas le
plus typique
des effets d’interférence setrouve vers
9,6 eV;
le creux observé à cetteénergie,
aussi bien dans la section efficace totale que dans la section efficace de
fission,
a une forme très caracté-ristique qui
ne peut être que le résultat d’une inter- férence entre deux résonanceslarges
etd’énergies
trèsvoisines, 9,62
eV et9,98 eV;
cette structureparti-
culière
apparaît
comme unequasi-résonance négative.
L’observation de tels effets dans les sections efficaces
expérimentales
des noyaux fissiles est assez rare ; d’unepart,
ils nepeuvent
être observésqu’à
desénergies
de l’ordre dequelques
électrons-volts carl’augmentation
de l’effetDoppler
et la détérioration de la résolution contribuent à lesatténuer;
d’autre part, laprobabilité
d’un tel recouvrement de niveaux reste faible. L’étudegénérale
de laprobabilité
derecouvrement,
qui dépend
del’espacement
moyen desniveaux,
de lalargeur
moyenne de fission et des lois de distribution desparamètres,
a été faite par E.Lynn [8]
et H. Derrien[2] ; d’après
leurscalculs,
laproba-
bilité
d’observer,
dans les sections efficaces de241pU,
un cas semblable à celui situé aux environs de 10
eV,
est inférieure à 3
%.
Un autre casparticulièrement typique
des interférences est la chute brutale de la section efficace de fission auvoisinage
de 79eV, provoquée
par laprésence
de résonances trèslarges
à
78,21 eV, 80,90
eV et81,55
eV. On noteraégalement
la valeur
particulièrement
basse de la section efficace de fission vers36,5 eV,
due aux interférences entre les résonances trèslarges
à34,97
eV et40,92
eV.3 . 2 ESPACEMENT DES NIVEAUX. - Le nombre total de niveaux nécessaires pour décrire les sections efficaces
expérimentales
estégal
à 92 etcorrespond
àun espacement moyen observé de
1,14
eV. Lafigure
6représente
la variation du nombre de niveaux del’énergie
0 àl’énergie E,
E variant de 0 à 104 eV. Si l’onexcepte
unespacement particulièrement important
vers 55
eV,
la variation est à peuprès
linéaire de 0 à 104 eV.TABLEAU III
. TABLEAU IV
(1) Résonances à faible valeur de largeur neutronique ayant été analysées par un formalisme à un niveau (Tableau IV).
(2) Résonances pouvant être multiples.
(3) Largeur totale de capture radiative r = 40 meV.
On trouve 49 résonances dans la famille
A,
33 dans la famille B et 10 non classées. Les résonances serépartissent
entre les familles A et B dans le rap- port1,48 ;
cerapport
est voisin de celui des facteursstatistiques
931 =7/12
et 921 =5/12;
il est doncconforme à la loi en 2 J + 1
appliquée
auxpopula-
tions des niveaux 2 + et 3 + .
La
figure
7représente
la distribution des espace- mentscorrespondant
aux 92 résonances etcelle, théorique,
résultant de lasuperposition
des lois deWigner
non corrélées dans lerapport 7/5
et normaliséeà la surface de
l’histogramme expérimental.
Iln’y
a pas accord entre la distributionexpérimentale
et la loi45
FIG. 2. - Analyse multiniveaux des sections efficaces de fission Op et totale UT de 241pU entre 3,5 et 19 eV.
FIG. 3. - Analyse multiniveaux des sections efficaces de fission UF et totale UT de 241pU entre 19 et 45 eV.
FIG. 4. - Analyse multiniveaux des sections efficaces de fission UF et totale UT de 241Pu entre 45 et 70 eV.
FIG. 5. - Analyse multiniveaux des sections efficaces de fission 6F et totale UT de 21 ’Pu entre 68 et 104 eV.
FIG. 6. - Nombre de niveaux en fonction de l’énergie E (eV).
L’espacement moyen expérimental
Dexp
de 0 à 104 eV est de 1,14 eV.théorique.
Ce désaccord est dû aux résonances nonidentifiées dont le nombre sera évalué
plus
loin.3. 3 LARGEURS NEUTRONIQUES RÉDUITES ET FONC- TION DENSITÉ. - La
figure
8 montre la distributionintégrale
deslargeurs neutroniques
réduites 2gfno.
Si cette distribution obéit à une loi de Porter et
Thomas, l’histogramme expérimental peut
être décrit par la fonction suivante :FIG. 7. - Distribution des espacements des niveaux de 0 à 104 eV, comparée à une loi de Wigner pour 2 populations.
1
dans
laquelle :
avec :
No
est le nombre total de résonances observées.Il est rare que la loi
théorique
décriveparfaitement
la distribution
expérimentale,
car il estimpossible
dedétecter les résonances à très faible
largeur
neutro-FIG. 8. - Distribution intégrale des largeurs neutroniques réduites.
La courbe théorique correspond à la loi de Porter et Thomas avec
20 % de valeurs supplémentaires.
nique. (Dans
le casprésent,
iln’apparaît
aucune réso-nance de
largeur neutronique
inférieure à0,02 meV.)
On peut toutefois en tenir
compte
en traçant la courbethéorique
àpartir
d’unpoint
d’abscisse nulle et d’ordonnéeNi supérieure
au nombreNo
total desrésonances réellement observées. La loi
théorique
peut alors êtreadaptée
àl’histogramme expérimental
parune méthode des moindres carrés
qui
détermine les valeurs deNi
etde
2gF,,o >;
on obtient de cette manière :Il y aurait donc 20
%
depetits
niveaux non détectés.Mais cette méthode ne tient pas
compte
de l’effet de doublets non résolusqui
a pourconséquence d’exagé-
rer le nombre de résonances ayant de
grandes largeurs neutroniques.
Une évaluationplus
exacte du nombrede niveaux
perdus
sera faiteplus
loin par une méthode de Monte Carlo.La
figure
9représente
la variation de la somme de 0 à E deslargeurs neutroniques réduites,
E variant de0 à 104 eV. Les fluctuations observées autour de la
pente
moyenne del’histogramme
sont dues auxfluctuations de Porter et Thomas. Cette
pente
moyennepermet
de déterminer la valeur de la fonctiondensité, So
=(gSO)2+
+(gSO)3+,
relative aumélange
desrésonances 2+ et
3 + ;
on obtient ainsi :L’erreur donnée est l’erreur due à
l’échantillonnage.
On remarquera que, dans la mesure où les
paramètres
issus de
l’analyse
décrivent correctement la section efficacetotale,
cette valeur est peu affectée par la perte de niveaux.On
peut également
évaluer les fonctions densité relatives aux deux familles A et B. Onobtient,
enFIG. 9. - Somme cumulée des largeurs neutroniques réduites
pour l’ensemble des 92 résonances.
E
B/
calculant le rapport
E 2 gI" E (03A3E0 2g 0n)/ dans l’une et l’autre des deux familles : -.
dans ce cas, si l’on admet que les résonances A sont en
majorité
despin
etparité
3+ et les résonances B despin
et
parité 2 +,
les fonctions densitécorrespondant
à cesdeux états du noyau
composé
sont :Ces valeurs sont
égales,
dans la limite des barresd’erreur,
et montrent que la classificationqui
a étéfaite,
basée sur une forte corrélation entre leslargeurs
de fission et le
spin
desrésonances,
n’entraîne pas de corrélation entre les fonctions densité et l’état despin.
3.4 LARGEURS TOTALES DE FISSION. - Pour
chaque résonance,
lalargeur
totale de fissionFf
est obtenueen sommant les
largeurs partielles If,
etTf2 :
elle est,en
principe, indépendante
de lafaçon
dont sontréparties
ces contributions dans les différentes voies.Si l’on considère les résonances
correspondant
à unmême état de
spin,
leslargeurs Ff
sont distribuées . suivant une loi enX2 :
où x
représente
le rapportFr/( Fr >
et v le nombre dedegrés
deliberté; F(vl2)
est la valeur de la fonction gamma pourv/2 ;
v est auplus égal
au nombre de voies de sortie de fission dans l’état despin
considéré.Dans le cas où la
séparation
des résonances par état despin
n’a pas étéfaite,
la distribution de l’ensemble deslargeurs F,
ne peut êtrereprésentée
par une seule loien
X2
si leslargeurs
moyennes sont très différentes pourchaque
état despin.
L’allure de la distributionexpé-
rimentale
peut
alors révéler l’existence de deux familles à modes de fission différents. A cepoint
de vue, le résultat leplus spectaculaire
est celui obtenu dans lecas du noyau
239Pu
pourlequel
la distributionexpéri-
mentale de l’ensemble des
largeurs
de fission ne peut êtreinterprétée
que par l’existence d’une voie de fission 0+ totalement ouverte avec unelargeur
moyenne 50 fois
supérieure
à celle de la voie 1 + par- tiellement ouverte[2].
On aurait puespérer
une telleséparation
dans la distribution deslargeurs
de fissionde
24 ’Pu. Effectivement,
la distribution de l’ensemble deslargeurs
de fission de241 Pu
nepeut
être décrite par une seule loi enx2,
comme le montrel’histogramme
de la
figure
10.FIG. 10. - Distribution intégrale des largeurs totales de fission pour l’ensemble des familles A et B. 1) Distribution expérimentale
avec 82 niveaux. 2) Somme de deux distributions en x2 avec
Mais le rapport entre les
largeurs
moyennes n’est pas assezgrand
pour que laséparation apparaisse
avec
netteté,
comme dans le cas de239PU.
Aussi nous avons étudiéséparément
les distributions correspon- dant à chacune des familles A et B. Celles-cipeuvent
être décrites chacune par une loi enx2.
Pour obtenirles
paramètres
de ceslois,
nous avons utilisé la même méthode que pour la distribution deslargeurs
neu-troniques réduites ;
le nombre de résonancesprises
encompte est
supérieur
à celui observé afin de tenircompte des résonances
perdues
ayant de faibles valeurs deFf.
Lesparamètres
suivants obtenus parune méthode de moindres carrés sont alors :
La
superposition
de ces deux lois est alorscomparée
à
l’histogramme expérimental
de l’ensemble des lar- geurs de fission des familles A et B(Fig. 10).
On remarquera que pour
chaque
famille le nombre dedegrés
de liberté estsupérieur
à1 ;
ceci est compa-tible,
pour chacune d’entreelles,
avec un processus de fission àplusieurs
voies de sorties ouvertes oupartiel-
lement ouvertes.
3. 5 LARGEURS PARTIELLES DE FISSION. - La forme de la section efficace est
uniquement
déterminée par leproduit
scalaire des vecteurs fission définis dansl’espace
des voies de sortie. Ceproduit
scalaire estinvariant dans une rotation du
système
d’axesqui
sertà
repérer
les vecteurs.Aussi,
une déterminationunique
deslargeurs partielles
defission, qui
sont lescoordonnées de ces vecteurs, ne
peut
engénéral
êtreobtenue.
Cependant,
dansl’hypothèse
d’au moinsune voie de fission totalement ouverte,
l’analyse
peut être conduite en concentrant audépart
toute la fissiondans cette
voie ; si,
par lasuite,
lesparamètres
restentconformes à cette
hypothèse,
onpeut espérer qu’ils
sont en moyenne
représentatifs
de la voie. Cela a été à peuprès
réalisé dans notreanalyse
pour leslargeurs partielles Tfl
de la famille des résonances B. Onpeut
donc tenterd’interpréter
lespropriétés statistiques
deces
largeurs partielles,
dont la. distributionintégrale
est donnée dans la
figure
11. Cette distribution obéitFiG. 11. - Distribution intégrale des largeurs partielles de fission qui correspondraient à la voie ouverte dans l’état de 2+. 1) Distri-
bution ’ expérimentale avec 33 niveaux. 2) Distribution en xz avec
N = 47, ff ) = 356 meV et v = 1.
bien à une loi
en x2
avec v = 1degré
de liberté et unevaleur moyenne
( Ffl >
=0,356 eV;
la valeurNeff correspondante
est très voisine de 1 pour un espace- ment de niveauxégal
à 2 eV(espacement
des réso-nances de
spin 2+).
On a donc un ensemble delargeurs
partielles qui
peut être assimilé aux contributionsrésonantes à la fission dues à la. voie ouverte de l’état de transition 2+ du fondamental. Les
largeurs
par- tiellesTf2
des résonances de cette même famille B ne sont pas distribuées suivant une loi enX2
à undegré
deliberté,
car, d’une part, étant faibles et difficiles à isoler de la contributionrf1’
elles sont peuprécises
et, d’autrepart,
ellesreprésentent
au moins 2 états de transi- tion 2+(bandes
de vibrationsquadrupolaires K
= 0et K =
2).
Quant
auxlargeurs
de fission des résonances de la familleA,
leurséparation
enlargeurs partielles r f
1et
r f2’
faite dans certains cas,correspond
au meilleurajustement
de la section efficace mais ne peut s’inter-préter physiquement
en termes de voies de sortie de fission.Nous ferons une dernière remarque concernant le nombre effectif de voies de sortie de fission. Si on
admet que les résonances de la famille A sont en
majorité
des résonances3 +,
et celles de la famille Ben
majorité
des résonances2+,
on obtient :Ces valeurs des nombres effectifs des voies de sortie de fission sont tout à fait
compatibles
avec noshypo-
thèses de
départ
déduites du schéma des états collectifs.4. Evaluation du nombre de résonances non obser- vées. - L’étude de la distribution des
largeurs
neu-troniques
réduites adéjà
montré que lepourcentage
des résonances non observées étaitprobablement supé-
rieur à 20
%.
Etant donnél’importance
de ce pour- centage, dansl’interprétation précédente
il est souhai-table de
pouvoir
l’évaluerplus
exactement et, dans lamesure du
possible,
de connaître la valeur moyenne desparamètres
des résonances non observées. Dansce
but,
nous avonsreproduit,
par une méthode de MonteCarlo,
une section efficace totale et une section de fission ayant lespropriétés
apparentes des sections efficaces mesurées de241 Pu,
fluctuationsstatistiques comprises.
Lesparamètres
introduits dans le calcul ont donc été choisis de manière àreproduire,
dans lesconditions de
l’expérience,
la valeurmoyenne
et lesdistributions
observées;
une bonneimitation
de lasection efficace totale et de la section efficace de fission est obtenue à
partir
desparamètres
moyens suivants :L’étude de différents cas montre
qu’en
moyenne27 %
des niveaux ne sont pas observables dans les sections efficacesreproduites; 18 %
ont deslargeurs neutroniques
réduites inférieures à0,1
fois lalargeur
moyenne, c’est-à-dire
correspondent
à des résonancesfaibles;
ceci est conforme à la conclusion obtenueaprès
l’étude des distributions de 2gaz;
9%
corres-pondent
à des doublets nonrésolus ;
ces doublets sont,en
grande majorité,
formés par des résonances despins
différents
qui
n’interfèrent pas; lesconséquences,
pour
l’analyse multiniveaux, qui
résultent de la non-identification de ces
résonances,
sont donc moinsimportantes.
Si l’on
applique
la correction de 27%
àl’espacement
moyen
observé,
on obtient unespacement
moyen vrai :D >cor = 0,83
eV soit pourchaque
état despin :
5. Conclusion. - Notre méthode
d’analyse
multi-niveaux a été
appliquée uniquement
aux sectionsefficaces totales et de fission de
239Pu [2]
et241Pu.
Certes,
le noyau241Pu
n’est pas aussipropice
à l’étudedes voies de fission que
239Pu
pourlequel
lespin
desrésonances était connu et où le nombre de niveaux
perdus
était inférieur à 5% jusqu’à
uneénergie
de300 eV
[2]. Néanmoins, l’analyse multiniveaux,
faitesimultanément sur les sections efficaces totale et de fission de
241Pu jusqu’à
uneénergie
de 104eV,
nousa
permis
d’isoler la contribution de l’état de tran- sition2+,
situé dans la bande de rotation du fonda-mental,
de celle des autres états 2+appartenant princi- palement
aux bandes de vibrationsquadrupolaires
etoctupolaires.
Deplus,
elle a montréqu’il
y avaitplus
d’une voie de sortie
partiellement
ouverte pour l’état 3 + .Appliquée
auxisotopes
del’uranium,
une telleanalyse
seraitplus
délicate. Eneffet,
pour233U, qui pourrait s’apparenter
à241Pu
dupoint
de vue des- états de transition 2+ et
3 +,’
le nombre de niveauxperdus
est encoreplus important,
de l’ordre de 38% [9]. Aussi,
s’est-onlimité,
dans le cas de233U,
à une
analyse
à un niveau[10]
danslaquelle
on a tenucompte
desdissymétries
par l’introduction de réso-nances
supplémentaires.
Pour235U,
lesspins
desrésonances sont actuellement bien connus
[11].
Uneanalyse
multiniveaux des sections efficaces totales et de fission de ce noyaupourrait
donc être tentée enclassant les résonances suivant leur état de
spin.
Elle
apporterait
uneprécision supplémentaire
auxlargeurs
totales de fission des états 3- et4- de 235U.
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