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La maladie d'Alzheimer dans toutes ses formes

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Academic year: 2022

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114 | La Lettre du Neurologue • Vol. XXII - n° 5 - mai 2018

ÉDITORIAL

La maladie d’Alzheimer dans toutes ses formes

Alzheimer’s disease in its diff erent presentations

Pr Jérémie Pariente

Unité de neuropsychologie, département de neurologie, unité Inserm TONIC, hôpital Purpan, CHU de Toulouse.

Nous avons longtemps eu des diffi cultés à poser un diagnostic précis de la maladie d’Alzheimer (MA). À chaque diagnostic posé et annoncé à un patient et à ses proches, le risque de nous tromper était de l’ordre de 30 %. Certains “aquoibonistes” n’avaient pas compris l’intérêt de poser un diagnostic précis dans une maladie pour laquelle aucun traitement spécifi que n’était disponible . De nombreux essais thérapeutiques ont échoué du fait de cette imprécision  (1) .

Cette histoire est à présent à reléguer au passé et peut servir d’accroche dans nos enseignements… Nous faisons des progrès, même dans le champ de la MA !

Ces progrès sont en partie dus au développement de “biomarqueurs”.

En France, nous utilisons essentiellement les biomarqueurs du liquide cérébrospinal (LCS). Ce sont les protéines Aβ42 et Aβ40, tau et phospho-tau. La TEP-scan utilisant un ligand spécifi que de la protéine amyloïde reste en cours de développement pour notre pratique clinique, alors qu’elle est largement utilisée dans la recherche. Grâce à ces

biomarqueurs, dont la valeur prédictive négative reste plus forte que la valeur prédictive positive, le risque de nous tromper en annonçant un diagnostic a nettement diminué. Reste à travailler − encore, toujours ! − sur le problème des comorbidités liées à cette maladie : lésions

ischémiques, lésions hémorragiques de l’angiopathie amyloïde ou

compliquant une microangiopathie, autres protéinopathies telles que tau, TDP43, alpha-synucléine. Il nous faut aussi progresser sur les diff érentes formes cliniques de la MA.

Dans ce numéro, Adeline Rollin-Sillaire nous propose une revue sur les spécifi cités cliniques et paracliniques de la MA des sujets jeunes.

L’auteur revient en détail sur les formes cliniques atypiques

prédominantes quand la maladie débute avant l’âge de 65 ans. Ces formes peuvent être associées à des signes neurologiques somatiques tels qu’un syndrome pyramidal ou parkinsonien, mais également à des myoclonies.

Il est aussi rappelé les possibles déterminismes génétiques de la maladie : transmission autosomique dominante et facteurs de risque génétique.

Parfois, la réalisation d’un arbre généalogique à la consultation est plus effi cace qu’une ponction lombaire ! Mais, chose intéressante, si la MA des sujets jeunes peut être atypique dans sa présentation,

les biomarqueurs sont, eux, typiques et identiques à ceux retrouvés chez des sujets plus âgés. Il existe donc une dissociation entre une présentation clinique atypique et des biomarqueurs typiques.

0114_LNE 114 29/05/2018 17:24

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La Lettre du Neurologue • Vol. XXII - n° 5 - mai 2018 | 115

ÉDITORIAL

Cette question du lien entre signes cliniques et biomarqueurs est importante alors que vient d’être publié par C.R. Jack et al. (2) un article de recherche intitulé Toward a biological definition of Alzheimer’s disease.

L’idée n’est pas − encore − de proposer un diagnostic uniquement fondé sur la biologie ou l’imagerie, mais d’essayer d’affiner l’utilité

des biomarqueurs. Les auteurs proposent la classification AT(N) :

Amyloïde évaluée par l’étude des protéines Aβ42 et Aβ40 dans le LCS et/ou par la TEP-scan amyloïde ;

Tau évaluée par la protéine phospho-tau dans le LCS et/ou par la TEP-scan-tau ;

(N)euro-dégénérescence évaluée par la protéine tau totale dans le LCS et/ou l’atrophie à l’IRM et/ou l’hypométabolisme en TEP-FDG (N est entre parenthèses car les marqueurs proposés sont sensibles mais peu spécifiques de la MA). C’est probablement ce N, peu sensible

à la physiopathologie, qui est le plus sensible à la forme clinique parfois atypique.

Manquons-nous encore de quelques éléments pour que ces “bio”-marqueurs soient corrélés avec la “vie” des patients ? Avec cette nouvelle approche, nous faisons des progrès, mais il nous reste encore du travail !

Références bibliographiques

1. Salloway S, Sperling R, Fox NC et al.; Bapineuzumab 301 and 302 Clinical Trial Investigators.

Two phase 3 trials of bapineuzumab in mild-to-moderate Alzheimer’s disease. N Engl J Med 2014;370(4):322-33.

2. Jack CR, Bennett DA, Blennow K et al. NIA-AA Research Framework: Toward a biological definition of Alzheimer’s disease. Alzheimers Dement 2018;14(4):535-62.

L’auteur déclare avoir des liens d’intérêts avec Biogen, Lilly et Novartis.

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