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1278 FMHLes techniques modernes améliorent la prise en charge du diabète

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Bulletin des

médecins suisses

Offizielles Organ der FMH und der FMH Services www.saez.ch

40 4 . 1 0. 2 01 7

1277 Editorial

«Tout en couleur» ou

«seuls les médecins voient tout en noir»

1293 SSMI

Top-9-liste de la SSMI:

faire plus avec moins

1316 «Et encore…»

par Hans Stalder

Evidence-based medicine:

pas toujours évidente

1278 FMH

Les techniques modernes

améliorent la prise en

charge du diabète

(2)

SOMMAIRE 1275

Rédaction

Dr méd. et lic. phil. Bruno Kesseli, membre de la FMH (Rédacteur en chef); biol. dipl. Tanja Kühnle (Managing Editor);

Dr méd. vét. Matthias Scholer (Rédacteur Print et Online);

Isabel Zwyssig, M.A. (Rédactrice coordinatrice);

Dr méd. Werner Bauer, membre de la FMH; Prof. Dr méd. Samia Hurst;

Dr méd. Jean Martin, membre de la FMH; lic. oec. publ. Anna Sax, MHA;

Dr méd. Jürg Schlup, président de la FMH; Prof. Dr méd. Hans Stalder, membre de la FMH; Dr méd. Erhard Taverna, membre de la FMH;

Rédaction Ethique

Dr théol. Christina Aus der Au, p.-d.; Prof. Dr méd. Lazare Benaroyo, membre de la FMH; Dr phil., biol. dipl. Rouven Porz, p.-d.

Rédaction Histoire de la médecine

Prof. Dr méd. et lic. phil. Iris Ritzmann; Dr ès sc. soc. Eberhard Wolff, p.-d.

Rédaction Economie lic. oec. publ. Anna Sax, MHA Rédaction Droit

Me Hanspeter Kuhn, chef du Service juridique de la FMH

FMH

ÉDITORIAL: Yvonne Gilli

1277 «Tout en couleur» ou «seuls les médecins voient tout en noir»

ACTUEL: Roger Lehmann

1278 Les techniques modernes améliorent la prise en charge du diabète Les derniers dévelop- pements dans le domaine des capteurs de glucose et des pompes à insuline induiront à court terme une augmentation du coût de traitement du diabète de type 1. En contrepartie, ces progrès vont considérablement améliorer la qualité de vie des patients et le bon contrôle à long terme de la glycémie, et permettre d’éviter des complications, d’où d’importantes économies dans le secteur de la santé.

QUALITÉ: David Schwappach

1280 Les revues de morbidité et de mortalité en Suisse PUBLIC HEALTH: Stefan Ritler

1282 Développement continu de l’AI PUBLIC HEALTH: Stefan Ritler

1285 Une boîte à outils pour les médecins 1287 Nouvelles du corps médical

Organisations du corps médical

VLSS: Thomas Eichenberger

1289 Médecins cadres des hôpitaux suisses: évolution des conditions d’embauche SSMI: Thierry Fumeaux, Luca Lavina

1293 Top-9-liste de la SSMI: faire plus avec moins

Autres groupements et institutions

DIALOG ETHIK: Bernhard Egger, Ruth Baumann-Hölzle, Max Giger, Claudia Käch, Audrey Kovatsch, Diana Meier-Allmendinger, Judit Pòk Lundqvist, Pascal Schai, Jean-Pierre Wils

1295 Der «Schweizer Eid»

(3)

BENDIMERAD

Impressum

Bulletin des médecins suisses Organe officiel de la FMH et de FMH Services

Adresse de la rédaction: Elisa Jaun, Assistante de rédaction BMS, EMH Editions médicales suisses SA, Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz, tél. +41 (0)61 467 85 72,

fax +41 (0)61 467 85 56,

redaktion.saez@emh.ch, www.saez.ch Editeur: EMH Editions médicales suisses SA, Farnsburgerstrasse 8, 4132 Muttenz, tél. +41 (0)61 467 85 55, fax +41 (0)61 467 85 56, www.emh.ch Marketing EMH / Annonces:

Dr phil. II Karin Würz, responsable marketing et communication, tél. +41 (0)61 467 85 49, fax +41

personne de contact, tél. +41 (0)61 467 86 08, fax +41 (0)61 467 85 56, stellenmarkt@emh.ch

«Office de placement»: FMH Consul- ting Services, Office de placement, Case postale 246, 6208 Oberkirch, tél. +41 (0)41 925 00 77,

fax +41 (0)41 921 05 86, mail@fmhjob.ch, www.fmhjob.ch Abonnements membres de la FMH:

FMH Fédération des médecins suisses, Elfenstrasse 18, 3000 Berne 15, tél. +41 (0)31 359 11 11,

fax +41 (0)31 359 11 12, dlm@fmh.ch Autres abonnements: EMH Editions médicales suisses SA, Abonnements,

Prix de l’abonnement: abonnement annuel CHF 320.–, port en sus.

ISSN: version imprimée: 0036-7486 / version en ligne: 1424-4004 Paraît le mercredi

© FMH

Le Bulletin des médecins suisses est actuellement une publication en libre accès (open access). Jusqu’à révoca- tion, la FMH habilite donc EMH à ac- corder à tous les utilisateurs, sur la base de la licence Creative Commons

«Attribution – Pas d’utilisation com- merciale – Pas de modification 4.0 International», le droit, non limité dans le temps, de reproduire, distribuer et communiquer cette création au public.

Le nom de l’auteur doit dans tous les

de l’autorisation de EMH et sur la base d’un accord écrit.

Note: Toutes les données publiées dans ce journal ont été vérifiées avec le plus grand soin. Les publications signées du nom des auteurs reflètent avant tout l’opinion de ces derniers, pas forcément celle de la rédaction du [BMS]. Les doses, indications et formes d’application mentionnées doivent en tous les cas être comparées aux notices des médicaments utilisés, en particulier pour les médicaments récemment autorisés.

Production: Schwabe SA, Muttenz, www.schwabe.ch

Courrier / Communications

1298 Courrier au BMS 1300 Communications

FMH Services

1301 Emplois et cabinets médicaux (version imprimée uniquement)

Tribune

POINT DE VUE: Wolfram Strüwe

1309 Leistungsverlagerungen können zum Problem werden

Horizons

SOUS UN AUTRE ANGLE: Erhard Taverna 1312 Das Ende einer Dynastie

SOUS UN AUTRE ANGLE: Enrico Danieli

1314 Wenn Frauen Arzt sind, sind Arzt Frauen – von frühen Irrungen NOTES DE LECTURE: Katharina V. Rüther-Wolf

1315 Lean Hospital: Der Patient im Zentrum

Et encore…

Hans Stalder

1316 Evidence-based medicine: pas toujours évidente

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«Tout en couleur» ou «seuls les médecins voient tout en noir»

Yvonne Gilli

Dr méd., membre du Comité central de la FMH, département Numérisation / eHealth

Suite à l’échec d’une solution uniforme lors de la Confé- rence de radiodiffusion à Stockholm et de la tentative de médiation de l’assemblée plénière du Comité Consul- tatif International des Radiocommunications à Oslo en vue d’une norme unique, le Conseil fédéral a décidé il y a 50 ans, le 15 août 1967, d’introduire le système PAL.

Vous l’avez compris, il est question ici de l’introduction de la télévision couleur en Suisse. Cette décision a eu d’importantes répercussions, du moins pour les téléspectateurs de Suisse romande. Comme la France avait, pour des raisons politiques, opté pour le sys- tème SECAM («Séquentiel couleur à mémoire» ou

«Système élégant contre l’Amérique»), les téléspecta- teurs romands ont été contraints d’acquérir un récep- teur multinorme pour recevoir les programmes fran- çais en plus des programmes suisses en couleur. Dans son co-rapport, le conseiller fédéral de l’époque Roger Bonvin a déclaré regretter vivement cette situation, mais que celle-ci était inévitable en raison des condi- tions techniques à l’étranger.

50 ans plus tard, le 5 juillet 2017, le Département fédéral de l’intérieur a ouvert la procédure de consultation concernant la révision de l’ordonnance sur le dossier électronique du patient pour l’introduction des formats d’échange électroniques. Avec la reprise des prescrip-

tions, aussi bien sur le plan technique que du contenu, pour l’échange d’informations structurées dans le dos- sier électronique du patient (DEP), le DEP tente de pas- ser pour la première fois à la couleur. Ici aussi, la déci- sion de la Confédération n’est pas sans conséquence: les médecins qui souhaitent «recevoir» ces données struc- turées devront acquérir un récepteur adapté.

S’il n’est pas inhabituel qu’une ordonnance soit révisée peu après l’entrée en vigueur d’une loi-cadre, les nom- breuses interfaces du DEP avec la cybersanté et diffé- rentes réglementations (nouvelles ou déjà existantes) concernant notamment l’intervention tarifaire (LAMal)

et les lois sur les professions médicales, les produits thé- rapeutiques et la protection des données rendent la situation particulièrement compliquée.

Dans le projet de révision totale de la loi sur la protec- tion des données (LPD) avec la reprise de l’ordonnance (EU) 2016/679, le corps médical est soumis à des obliga- tions plus strictes que nécessaire: les médecins sont en

effet tenus d’informer les destinataires des données, c’est-à-dire les patients et les spécialistes chargés du suivi, de toute rectification, suppression, ou destruction des données, de toute violation de la protection des données, etc., sous peine de sanctions.

La façon dont le législateur entend mettre en œuvre cette réglementation dans le contexte du DEP n’est pas claire: comme la communication du dossier n’est pas adressée à une personne en particulier, le médecin ne peut pas savoir qui, parmi les professionnels de santé, consultera ces données.

Désormais, les exigences relatives à la prescription (électronique) doivent être réglées à l’art 50, révision du train d’ordonnances sur les produits thérapeutiques, qui suivent les principes de l’annexe à la Directive d’exécution 2012/52/EU. Du point de vue de la numéri- sation du système de santé, et plus précisément de la signature électronique, ces dispositions sont en contra- diction avec le DEP. De plus, elles passent sous silence les problèmes centraux du soutien électronique au pro- cessus de médication.

Le rapport de la Direction générale des PTT du 31 mai 1967 précise que l’absence d’une norme européenne contribue à augmenter les coûts pour les téléspecta- teurs. Un manque de coordination du droit fédéral aura pour conséquence l’établissement de solutions dif- férentes sur le marché, avec des répercussions sur la cybersanté et, au final, sur le DEP puisqu’il faudra un récepteur adapté pour tout. Certains voient déjà noir.

Les médecins qui désirent «recevoir»

les données structurées devront acquérir un récepteur adapté.

Un manque de coordination du droit fédéral aura pour conséquence l’établissement de solutions différentes sur le marché.

FMH Editorial 1277

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Amélioration des soins médicaux: quels bénéfices en retour des dépenses consenties?

Les techniques modernes amé-

liorent la prise en charge du diabète

Roger Lehmann

Prof., responsable de la diabétologie, clinique d’endocrinologie, diabète et alimentation clinique, Hôpital universitaire de Zurich

Les derniers développements dans le domaine des capteurs de glucose et des pompes à insuline induiront à court terme une augmentation du coût de traite­

ment du diabète de type 1. En contrepartie, ces progrès vont considérablement améliorer la qualité de vie des patients et le bon contrôle à long terme de la glycé­

mie, et permettre d’éviter des complications, d’où d’importantes économies dans le secteur de la santé.

Quelque 25 000 personnes présentent en Suisse un dia­

bète de type 1, dont les cellules productrices d’insu­

line du pancréas sont détruites. Ce manque d’insuline empêche le transport du glucose du sang vers les cel­

lules du corps, et le taux de glycémie augmente. Cela entraîne non seulement les symptômes typiques du diabète, mais également des maladies associées telles que les maladies cardiovasculaires, une baisse de la vision jusqu’à la cécité, une insuffisance rénale ou des atteintes neurologiques.

Pour les patients concernés, l’apport d’insuline et la bonne régulation du taux de glycémie sont un défi per­

manent. En tenant compte de leur alimentation et de leur activité, ils doivent adapter leur dose d’insuline sur la base de leur taux de sucre actuel, afin d’éviter une hypoglycémie ou un manque d’insuline qui pour­

raient leur être fatal.

Les progrès du traitement du diabète dans la vie d’un patient octogénaire

Le cas d’un octogénaire dynamique, présentant un dia­

bète de type 1 depuis l’âge de 7 mois, illustre parfaite­

ment les progrès réalisés dans la manière de contrôler cette maladie. A sa naissance en 1937 – 16 ans après la découverte de l’insuline et 14 ans après sa mise sur le marché – il n’existait que l’insuline d’action rapide qui devait être injectée 3 à 4 fois par jour à l’aide d’une seringue en verre dont l’aiguille en acier devait être désinfectée à l’alcool et affutée, au besoin, à l’aide d’une lime à métaux. Pour déterminer le taux de sucre, on portait l’urine à ébullition sur un bec Bunsen selon le Test de Benedict; ce n’est qu’en 1941 que le comprimé Clinitest a permis la détection de sucre à l’aide de quel­

ques gouttes d’urine et d’eau. Ce patient a dû attendre plus de 30 ans pour mesurer son taux de gly cémie, avec le développement dans les années 70 de l’hémogluco­

test. Les premiers lecteurs de glycémie numériques sont arrivés sur le marché en 1980. Ce patient a égale­

ment été témoin de nombreuses étapes dans l’évo­

lution de l’insuline: de l’insuline basale d’action lente introduite en 1946 (Insulatard) aux insulines humaines fabriquées par génie génétique, puis aux insulines ana­

logues.

La mesure du glucose en continu évite l’hypoglycémie

Après avoir failli mourir d’une hypoglycémie sévère, le patient demande un système de mesure du glucose en continu avec alerte en cas de baisse de sucre. Les sys­

tèmes de mesure du glucose en continu (continuous glucose monitoring CGM) sont utilisés dans le traite­

ment du diabète depuis 1999. Il préfère le système CGM qui, en plus de cette fonction d’alerte, alarme égale­

ment ses personnes de contact via smartphone. Il reçoit une formation personnalisée à cette technologie par l’équipe du diabète, afin de se familiariser avec les valeurs du système (taux de glucose et indications de tendance) et de savoir quelles réponses sont adéquates.

Détection d’un diabète de type 1 chez une jeune femme

Lors d’un séjour à l’étranger, un diabète est diagnosti­

qué chez une patiente de 21 ans et traité à l’insuline lente (avant le coucher) et à l’insuline rapide avant les repas (basal­bolus). Ces traitements actuels, comparé à

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celui de 1937, ne sauraient être plus différents. Même si l’apprentissage des éléments de base comme la tech­

nique d’injection, la mesure du taux de glycémie et surtout l’identification et l’estimation des hydrates de carbone, est resté le même, l’utilisation actuelle d’insu­

line analogue ultra­rapide et d’insuline basale à action ultra­lente permet d’obtenir un bien meilleur profil de  l’insuline et de la glycémie. Depuis juillet 2017, les caisses­maladie prennent en charge pour tous les patients avec une telle insulinothérapie, un système Flash de monitoring du glucose (Flash glucose monito­

ring, FGM), une nouvelle méthode de mesure du taux de glucose. Dès la première consultation, la patiente a bénéficié de ce système qui consiste en un capteur que l’on pique sous la peau; au bout d’une heure, elle peut mesurer son taux de glucose dans les tissus pendant 14  jours, aussi souvent qu’elle le souhaite. Elle peut ainsi connaître après chaque repas si le rapport in­

suline/glucides est équilibré ou si elle doit modifier un paramètre. Elle n’a donc plus besoin de se piquer le doigt 4 à 6 fois par jour pour mesurer son taux de glycémie. Avec ce nouveau système, la plupart des patients mesurent leur taux de sucre environ 10 à 16 fois par jour et le graphique indique l’évolution sur les 8 dernières heures.

Sur la voie d’un «pancréas artificiel»

Ces systèmes simples de monitoring du glucose ne détectant pas en avance une éventuelle hypoglycémie, ce qui serait essentiel la nuit notamment, la jeune patiente devra tôt ou tard se demander si un capteur de glucose combiné à une pompe à insuline ne permet­

trait pas d’améliorer encore plus l’équilibration de la glycémie. Avec un tel système, le capteur de glycémie communique directement avec la pompe à insuline qui peut interrompre l’apport d’insuline avant l’appari­

tion d’une hypoglycémie. Si le taux de sucre remonte, l’apport d’insuline reprend. La dernière version de cette pompe à insuline avec capteur de glycémie (670 G), qui devrait être mise sur le marché en Suisse l’année pro­

chaine, prévient non seulement des hypoglycémies, mais corrige aussi automatiquement les taux de glu­

cose élevés. Elle fonctionne ainsi comme un pancréas artificiel, mais semi­automatique. En effet, la quantité d’insuline doit encore être déterminée pour un repas

donné et la quantité de glucides estimée correctement.

Après la saisie du glucose et de la quantité de glucides, la quantité d’insuline nécessaire est calculée sur la base de règles individuelles. Au vu de ces avancées, l’un des objectifs technologiques du traitement du dia­

bète – soit le développement d’un pancréas artificiel capable de contrôler automatiquement et de manière autonome l’apport d’insuline et le glucose – ne semble plus très éloigné.

Des économies malgré des coûts initiaux plus élevés

L’utilisation de moyens auxiliaires numériques amé­

liore la qualité de vie de ces patients chroniques en leur simplifiant l’équilibration de la glycémie, mais rend le  traitement actuel plus onéreux. C’est pourquoi les

systèmes CGM ne sont remboursés que si une amélio­

ration est confirmée au bout de 6 mois. Ces systèmes étant relativement nouveaux, il n’existe pas encore d’études prospectives de grande ampleur sur leur ren­

tabilité; on sait toutefois que l’évitement d’hypo­ ou d’hyperglycémies réduit considérablement les hospita­

lisations et les complications. Ces économies devraient compenser les coûts initiaux élevés, en plus du fait que la qualité de vie des diabétiques et leur productivité professionnelle devraient nettement s’accroître.

Résumé

Les options de traitement pour les diabétiques de type  1 se sont considérablement améliorées depuis la  découverte de l’insuline, mais aussi au cours des dernières années. De nouveaux systèmes de mesure de  la glycémie et d’apport d’insuline permettent un monitoring continu et moins éprouvant du glucose ainsi qu’une régulation optimale de l’insuline. Ils ont  des répercussions positives sur le quotidien et la qualité de vie des patients, et permettent d’éviter des maladies associées, des urgences ou des complications onéreuses.

Correspondance:

Prof. Roger Lehmann Clinique d’endocrinologie et diabétologie Hôpital universitaire de Zurich

CH­8091 Zurich

Eviter les hypo- ou hyperglycémies réduit considérablement les hospitalisations et les complications.

FMH Actuel 1279

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Les revues de morbidité et de mortalité en Suisse

David Schwappach

Prof., responsable scientifique, Sécurité des Patients Suisse

Dans le secteur hospitalier, les revues de morbidité et de mortalité sont un outil largement utilisé pour favoriser l’apprentissage au niveau individuel et organisa- tionnel. Ces colloques traitent des complications imprévues, déroulements inhabi- tuels et décès inattendus. Sécurité des Patients Suisse a lancé, en collaboration avec la FMH, un projet visant à renforcer les RMM en tant qu’outil pour promouvoir la sécurité des patients en Suisse.

Dans le monde anglo-saxon, les revues de morbidité et de mortalité font depuis longtemps partie de la forma- tion postgraduée des médecins hospitaliers et sont également largement répandues dans les hôpitaux suisses. Initialement, ces colloques avaient pour voca- tion d’améliorer les pratiques professionnelles au traver s d’une réflexion individuelle sur des cas dont le traitement était terminé. Depuis, cette perspective s’est modifiée, voire étendue.

Perspective plus fortement orientée sur les systèmes

De nombreux incidents et erreurs médicales découlent de l’organisation des soins, des processus, de la com- munication et des interactions. Fortes de ce constat, les RMM se sont plus spécifiquement orientées sur les systèmes. Dans un rapport du Kinderspital de Zurich, Frey et al. [1] montrent par ex. que les RMM interdisci- plinaires et interprofessionnelles permettent d’identi- fier les erreurs dont une grande partie ont lieu au ni- veau des interfaces et de la collaboration au sein des équipes. Dans 37 des 48 RMM analysées (77%), il a été possible d’identifier des erreurs ou un manque de sécu- rité dans les processus.

Des analyses internationales ont montré que les parti- cipants aux RMM apprécient cet outil qu’ils estiment

primordial pour garantir la sécurité des patients. Dans les différentes enquêtes réalisées, les participants citent l’amélioration de la collaboration comme princi- pal motif de participation à ces colloques [2]. L’adapta- tion des structures et des contenus vers un format plus orienté sur les systèmes a également été accueillie positive ment [3].

Une implantation efficace des RMM est cependant exi- geante. D’une part, la forme et la méthodologie doivent être adaptées, cela inclut notamment une réflexion fondamentale sur les systèmes. Les aspects formels, structurels, ainsi que le contenu et la méthodologie des RMM sont clairement liés à l’efficacité et à la réussite des mesures d’amélioration mises en place [4]. D’autre part, les conclusions, solutions et mesures élaborées dans le cadre des RMM doivent pouvoir trouver leur place dans l’institution, y être appliquées et porter leurs fruits.

La mise en place réussie des RMM exige des compé- tences sociales et méthodologiques de la part de la direction, de même qu’une culture d’entreprise qui permette de discuter ouvertement, en toute confiance et transparence, des événements indésirables ou des erreurs. A l’inverse, des revues de mortalité et de morbidité mal structurées et mal présentées peuvent avoir un effet délétère et mettre à mal une culture de la sécurité qui fonctionne bien. C’est notamment Toute l’activité médicale tourne autour des patients, c’est pourquoi la FMH offre son soutien financier et idéologique au précieux travail accompli par la fondation Sécurité des Patients Suisse, notamment dans son projet actuel de Revues de morbidité et de mortalité (RMM).

Le nouveau prix Innovation Qualité de l’Académie suisse pour la qualité en médecine (ASQM) de la FMH accorde également beaucoup d’importance à la sécurité des patients puisqu’il a créé, en collaboration avec Sécurité des Patients Suisse, une catégorie de prix spécifi- quement dédiée à cette thématique. Si vous avez développé un projet dédié à la sécurité des patients et/ou à la qualité dans le domaine de la santé, alors saisissez cette occasion et inscrivez votre projet d’ici le 8 décembre 2017 au plus tard sur www.innovationqualite.ch.

Dr méd. Christoph Bosshard, vice-président de la FMH, responsable du département Données, démographie et qualité et de l’ASQM

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le cas si les personnes impliquées sont «montrées du doigt».

Etat des lieux des RMM en Suisse

Les RMM n’avaient jusqu’à présent pas encore été ana- lysées en Suisse de manière systématique et peu d’ou- tils pratiques et adaptés existent pour soutenir leur mise en place. C’est la raison pour laquelle Sécurité des Patients Suisse et la FMH ont lancé un projet visant à renforcer les RMM en tant qu’instrument pour pro- mouvoir la sécurité des patients. Quels types de RMM existent en Suisse? Quelles expériences ont été faites et quelles améliorations sont nécessaires du point de vue des praticiens? Pour répondre à ces questions, un état des lieux des RMM a été dressé en Suisse grâce à une enquête en ligne lancée en 2017 auprès de tous les médecins-chefs exerçant dans des hôpitaux de soins aigus en Suisse (chirurgie, médecine interne, gynéco- logie et obstétrique, anesthésiologie et médecine in- tensive). Le résultat de cette enquête donne pour la pre- mière fois à la Suisse des données indiquant le point de vue des spécialistes sur l’avancement de la mise en œuvre des RMM, les attentes en matière de la pour- suite de leur développement, les opportunités et les be- soins à venir.

Les premières analyses montrent que les médecins- chefs qui ont participé à l’enquête poursuivaient en premier lieu des objectifs pédagogiques et organisa- tionnels visant à optimiser les processus et les déroule- ments, et que peu d’entre eux visaient à accroître les connaissances individuelles spécifiques de leurs colla- borateurs. La perspective des RMM s’est également modifiée en Suisse et celles-ci sont de plus en plus axées sur les systèmes, alors que les nombreux aspects structurels et procéduraux recommandés au niveau international y trouvent encore peu d’écho, notam- ment la séparation entre la direction, l’animation et la présentation des RMM. L’établissement de critères clairs pour sélectionner les cas traités, la formation des animateurs ou la rédaction d’un procès-verbal anonyme pourtant recommandés, ne sont pas encore appliqués. Les données recensées montrent également de nettes différences entre les disciplines dans la ma- nière dont les RMM sont réalisées et implantées.

Nouveau souffle pour les RMM

Bien que la plupart des participants estiment que les RMM sont un instrument efficace, le manque de temps,

de disponibilité à s’engager et de compétences métho- dologiques est fréquemment cité comme un obstacle à leur efficacité. La majorité des sondés voit pourtant un potentiel d’amélioration et de développement de «leur»

RMM par le biais de listes de contrôle et de guides pour leur préparation. Ils souhaiteraient également dispo- ser de modèles pour la rédaction de procès verbaux et la présentation et participer à des formations à l’ani- mation. Sur la base des résultats de cette enquête, la fondation Sécurité des Patients Suisse s’attellera cet au- tomne à élaborer de tels outils, car les conditions pour donner un second souffle à l’implémentation des RMM en tant qu’outil pour améliorer la sécurité des patients sont bonnes.

Références

1 Frey B, Doell C, Klauwer D, Cannizzaro V, Bernet V, Maguire C, et al.

The Morbidity and Mortality Conference in Pediatric Intensive Care as a Means for Improving Patient Safety. Pediatric Critical Care Medicine 2016;17:67–72.

2 Lecoanet A, Vidal-Trecan G, Prate F, Quaranta JF, Sellier E, Guyo- mard A, et al. Assessment of the contribution of morbidity and mortality conferences to quality and safety improvement: a sur- vey of participants’ perceptions. BMC Health Serv Res 2016;16:1–7.

3 Murayama KM, Derossis AM, DaRosa DA, Sherman HB, Fryer JP.

A critical evaluation of the morbidity and mortality conference.

The American Journal of Surgery 2002;183:246–50.

4 François P, Prate F, Vidal-Trecan G, Quaranta JF, Labarere J, Sellier E.

Characteristics of morbidity and mortality conferences associated with the implementation of patient safety improvement initia- tives, an observational study. BMC Health Serv Res 2016;16:1–8.

Correspondance:

Prof. David Schwappach Responsable scientifique Sécurité des Patients Suisse Asylstrasse 77

CH-8032 Zurich schwappach[at]

patientensicherheit.ch

Innovation Qualité: le prix destiné aux pionniers de la qualité

Sous le nom d’Innovation Qualité, l’Académie suisse pour la qualité en médecine (ASQM) de la FMH lance un nouveau prix visant à valoriser les projets qualité qui ont fait leurs preuves dans la pratique et à don- ner des impulsions novatrices au débat entre spécia- listes. Le prix est décerné dans trois catégories, dont deux dotées de 15 000 francs chacune, Repenser la prise en charge des patients et Sécurité des patients, et une dotée de 10 000 francs, Organisations médi- cales. Soumettez dès à présent votre projet pour le prix Innovation Qualité! Le délai d’inscription est fixé au 8 décembre 2017 et la remise des prix aura lieu le 17 avril 2018. Vous trouverez de plus amples infor- mations sous www.innovationqualite.ch

FMH Qualité 1281

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Aperçu des principales mesures

Développement continu de l’AI

Stefan Ritler

Vice-directeur Office fédéral des assurances sociales OFAS, chef du domaine AI

Avec la réforme intitulée «Développement continu de l’AI», le Conseil fédéral pour- suit l’objectif d’améliorer le système de l’AI en renforçant la réadaptation et en pré- venant l’invalidité. Les principales mesures visent à intensifier l’accompagnement et le pilotage touchant les infirmités congénitales, à soutenir les jeunes de façon ciblée pour leur entrée dans la vie active et à étendre les prestations de conseil et de suivi destinées aux personnes souffrant de troubles psychiques. Pour atteindre ces objectifs, le Conseil fédéral entend développer la collaboration entre l’AI, les em- ployeurs et les médecins. Le projet prévoit en outre de remplacer le modèle actuel de rentes échelonnées par un système de rentes linéaires.

L’assurance-invalidité (AI) a réussi sa transformation d’une assurance de rente en une assurance de réadap- tation, comme en témoignent les évaluations menées sur les révisions de l’AI des douze dernières années (Aspec ts de la sécurité sociale: rapports de recherche nos 13/12, 2/13 et 18/15). Mais ces évaluations indiquent

aussi que, pour les enfants, les jeunes ainsi que les per- sonnes atteintes dans leur santé psychique, d’autres mesures s’imposent pour prévenir l’invalidité et favo- riser la réadaptation. L’OCDE a montré, dans son étude publiée en 2014 sur la santé mentale et l’emploi en Suisse, qu’il est nécessaire de renforcer la coordination et la coopération entre l’AI et les autres acteurs des domaines de la santé, de l’école et de la formation pro- fessionnelle, ainsi qu’avec les employeurs et les assu- rances partenaires, pour améliorer les perspectives professionnelles des personnes atteintes dans leur santé.

D’autres travaux de recherche, menés par Baier et al.

(2015) et par Bolliger et al. (2015), ont abouti à la conclu- sion que c’est surtout une étroite collaboration entre les offices AI et les médecins traitants qui peut contri- buer au succès de la réadaptation.

Ces résultats, ainsi que d’autres, ont été pris en compte dans les mesures prévues pour les groupes cibles dé- finis.

Enfants atteints d’infirmités congénitales:

intensifier l’accompagnement et mieux cibler le pilotage

Pour les enfants et les jeunes, l’AI finance les mesures médicales nécessaires au traitement des infirmités congénitales reconnues. A l’avenir, l’AI entend accom- pagner de plus près les enfants et leurs familles, sur- tout en cas d’atteintes complexes à la santé. Les trai- tements médicaux seront mieux coordonnés avec d’autres prestations de l’AI en vue de favoriser une ré- adaptation ultérieure. A cette fin, l’AI collaborera plus intensivement avec les médecins traitants. Dans le même temps, il importe de mettre à jour la liste des infirmités congénitales. Celle-ci doit inclure d’autres maladies rares, qui répondent aux critères déjà appli- Et pourtant elle tourne: il y a quelques années, à l’initiative de la FMH, nous avons entamé des discussions avec l’OFAS suite aux change- ments au sein et autour de l’AI. En effet, le médecin traitant était devenu un simple fournisseur d’informations dont les compétences et res- ponsabilités étaient toujours plus mises en doute par les assureurs et avant tout par les tribunaux. Cela a pris du temps mais nous sommes parvenus à instaurer une compréhension et une acceptation mutuelles, car ce n’est qu’en apprenant à se connaître que l’on peut avancer ensemble. Nous y travaillons activement et notre objectif est clair: une collaboration respectueuse pour le bien des patients et assurés.

Dr méd. Carlos Beat Quinto, membre du Comité central de la FMH, responsable du département Santé publique et professions de la santé Dr méd. Philippe Luchsinger, président mfe

Pour renforcer cette collaboration, il importe

que les médecins traitants soient mieux infor-

més sur l’AI en général et sur les mesures de

réadaptation suivies par leurs patients.

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qués aujourd’hui. En revanche, certaines infirmités congénitales qui, grâce aux progrès de la médecine, peuvent désormais être traitées plus facilement de- vraient être prises en charge par l’assurance-maladie.

Jeunes: offrir un soutien ciblé pour leur entrée dans la vie active

Le Conseil fédéral ne veut pas fixer un âge limite avant lequel aucune rente AI n’est accordée. Cependant, il est essentiel à ses yeux que les jeunes ne passent pas à l’âge adulte en étant déjà tributaires d’une rente. Par consé- quent, une rente ne devrait être octroyée qu’une fois que toutes les mesures visant la réadaptation de l’as- suré auront été tentées. C’est pourquoi l’AI souhaite dé- velopper les instruments facilitant aux jeunes atteints dans leur santé psychique ou physique le passage de l’école obligatoire à la formation professionnelle ini- tiale: les prestations de conseil et de suivi seront éten- dues et renforcées afin de profiter aussi aux jeunes as- surés ainsi qu’aux professionnels des domaines de l’école et de la formation. Les instruments qui ont fait leurs preuves pour les adultes, à savoir la détection précoce et les mesures de réinsertion socioprofession- nelles, seront étendus aux jeunes. L’AI doit en outre pouvoir cofinancer les offres cantonales qui, en amont,

contribuent à la réadaptation des jeunes, notamment celles qui préparent à la formation professionnelle ini- tiale ainsi que le case management «Formation profes- sionnelle». Il faut que, chaque fois que c’est possible, les formations professionnelles initiales aient lieu sur le marché primaire du travail. Les personnes en forma- tion, au lieu d’une indemnité journalière de l’AI – par- fois trop élevée en comparaison –, devraient désormais toucher de leur employeur un salaire correspondant à celui versé aux autres personnes en formation. Les jeunes qui suivent une formation professionnelle auraient droit aux mesures médicales de l’AI jusqu’à leurs 25 ans, soit cinq ans de plus qu’aujourd’hui.

Personnes atteintes dans leur santé psychi que: étendre les prestations de conseil et de suivi

Les personnes atteintes dans leur santé psychique ont besoin d’un soutien spécifique pour pouvoir rester dans le monde du travail ou achever avec succès des mesures de réadaptation. Ainsi, à l’avenir la détection précoce doit intervenir plus tôt encore qu’aujourd’hui, autre- ment dit avant que l’assuré ne soit en arrêt maladie.

Les personnes concernées doivent aussi pouvoir être conseillées et suivies par l’AI suffisamment tôt, de

Il est essentiel que les jeunes ne passent pas à l’âge adulte en étant déjà tributaires d’une rente. L’Al souhaite donc, l’AI souhaite développer les instruments facilitant aux jeunes atteints dans leur santé le passage de l’école obligatoire à la formation profes- sionnelle initiale (image prétexte).

FMH Public Health 1283

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même qu’après la phase de réadaptation. Il est ainsi prévu de proposer une location de services, qui permet- tra aux employeurs de faire connaissance avec de pos- sibles futurs employés. Les mesures de réinsertion socio- professionnelles devraient être étendues dans le temps et être mieux adaptées aux besoins individuels. Enfin, le nombre d’indemnités journalières de l’assurance- chômage versées aux assurés après la suppression d’une rente d’invalidité devrait passer de 90 à 180, afin d’amé- liorer leurs chances de placement.

Renforcement de la coopération de l’AI avec les employeurs et les médecins

Les médecins traitants disposent de connaissances ap- profondies des antécédents médicaux et de la situation actuelle de leurs patients en matière de santé. Ils posent un diagnostic et sont en mesure d’évaluer la gravité, les conséquences et l’évolution prévisible d’un événement concernant la santé de leurs patients. Leur action vise surtout à traiter les symptômes et les déficits que pré- sente le patient. De leur côté, les offices AI s’intéressent prioritairement aux conséquences d’un traitement médical approprié sur la réinsertion professionnelle de l’assuré. Etant donné que ces rôles différents ne peuvent pas être fondamentalement modifiés, il est nécessaire de mettre en place une nouvelle culture de collaboration qui permette une gestion des cas à la fois constructive et efficace pour l’assuré.

Pour renforcer cette collaboration, il importe que les médecins traitants soient mieux informés sur l’AI en général et sur les mesures de réadaptation suivies par leurs patients. Il convient en outre d’accorder plus de place à la médecine des assurances dans la formation médicale de base, postgraduée et continue. Il ne s’agit pas seulement de renforcer la confiance: améliorer la qualité des informations constitue aussi une condition essentielle pour le travail du médecin traitant avec son patient. Le développement continu de l’AI crée une base légale afin de faciliter ces échanges (art. 66a, al. 1, let. d, P-LAI). Cette disposition libère l’office AI de son obliga- tion de garder le secret vis-à-vis du médecin traitant au sens de l’art. 33 LPGA, permet un échange rapide et in- formel des informations et renforce ainsi la collabora- tion entre eux. Voir à ce sujet, dans le présent numéro, l’article «Une boîte à outils pour les médecins ».

Le développement continu de l’AI prévoit aussi des amé- liorations pratiques qui permettront aux employeurs de soutenir plus facilement dans leur réadaptation les

Correspondance:

Stefan Ritler Vice-directeur Département fédéral de l’intérieur DFI

Office fédéral des assurances sociales OFAS

Effingerstrasse 20 CH-3003 Berne

personnes atteintes dans leur santé. L’optimisation et l’extension des mesures destinées aux groupes cibles mentionnés ainsi que la coordination plus étroite avec les acteurs constituent en quelque sorte le fil rouge de la réforme. L’AI doit pouvoir intervenir plus tôt, plus vite et de façon plus ciblée. La communication entre l’office AI et les médecins traitants joue ici un rôle dé- cisif: ce n’est que si les mesures de l’AI et les traitements médicaux sont coordonnés d’entrée de jeu qu’il sera possible d’éviter des ruptures de formation et des pertes d’emploi, de réinsérer des personnes de la meilleure façon possible et d’éviter que des assurés deviennent trop tôt tributaires d’une rente. Pour cela, il est égale- ment nécessaire d’agir aussitôt que possible, dès que le risque d’une mise en invalidité devient perceptible.

Références

– Baer, Niklas; Altwicker-Hàmori, Szilvia; Juvalta, Sibylle; Frick, Ulrich; Rüesch, Peter (2015): Profile von jungen Neurenten- beziehenden mit psychischen Krankheiten; [Berne: OFAS].

Aspects de la sécurité sociale. Rapport de recherche no 19/15:

www.ofas.admin.ch → Publications & Services → Recherche et évaluation → Rapports de recherche.

– Bolliger, Christian; Féraud, Marius (2015): Die Zusammenarbeit zwischen der IV und den behandelnden Ärztinnen und Ärzten:

Formen, Instrumente und Einschätzungen der Akteure; [Berne:

OFAS]. Aspects de la sécurité sociale. Rapport de recherche no 5/15 : www.ofas.admin.ch → Publications & Services → Recherche et évaluation → Rapports de recherche.

– Isik, Serkan; Wälti, Pia (2016): Schulterschluss für eine rasche Wiedereingliederung. Bulletin des médecins suisses. 97(9):321–3.

– OCDE (2014): Santé mentale et emploi: Suisse; [Paris, OCDE].

Disponible sur www.ocde.org → Publications → Catalogue → Livres

→ Recherche par pays: Suisse.

– Guggisberg, Jürg; Bischof, Severin; Jäggi, Jolanda; Stocker, Désirée (2015): Evaluation de la réadaptation et de la révision des rentes axée sur la réadaptation dans l’assurance-invalidité; [Berne, OFAS].

Aspects de la sécurité sociale. Rapport de recherche no 18/15: www.

ofas.admin.ch → Publications & Services → Recherche et évalua- tion → Rapports de recherche.

– Gehrig, Matthias; Guggisberg, Jürg; Graf, Iris (2013): Wohn- und Betreuungssituation von Personen mit Hilflosenentschädigung der IV; [Berne, OFAS]. Aspects de la sécurité sociale. Rapport de re- cherche no 2/13: www.ofas.admin.ch → Publications & Services → Recherche et évaluation → Rapports de recherche.

– Bolliger, Christian; Fritschi, Tobias; Salzgeber, Renate; Zürcher, Pascale; Hümbelin, Oliver (2012): Eingliederung vor Rente. Evalua- tion der Früherfassung, der Frühintervention und der Integra- tionsmassnahmen in der Invalidenversicherung; [Berne, OFAS].

Aspects de la sécurité sociale. Rapport de recherche no 13/12: www.

ofas.admin.ch → Publications & Services → Recherche et évalua- tion → Rapports de recherche.

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© Auremar | Dreamstime.com

Le 15 février 2017, le Conseil fédéral a soumis au Parlement le message relatif au développement continu de l’AI, qui est publié dans la Feuille fédérale: FF 2017 2363. Les débats parlemen- taires sur le projet débuteront dans les mois qui viennent.

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Une boîte à outils pour les médecins

Stefan Ritler

Vice-directeur Office fédéral des assurances sociales OFAS, chef du domaine AI

Un traitement médical adéquat est un facteur essentiel à la réussite de la réadapta­

tion sociale et professionnelle des personnes atteintes dans leur santé. Une coor­

dination de ce traitement avec les mesures d’ordre professionnel de l’assurance­

invalidité (AI) est toutefois indispensable. Cela suppose que le médecin traitant et le personnel de l’office AI et du service médical régional de l’AI travaillent en étroite collaboration.

Une action rapide revêt une importance toute particu­

lière dans le cas des personnes malades qui ont encore un emploi ou une place de formation. Le médecin trai­

tant est alors en première ligne. Il est le mieux placé pour juger de la capacité de travail de son patient et pour identifier les déficits qui subsisteront éven­

tuellement lors de la réadaptation. S’il éprouve des difficultés à déterminer l’incapacité de travail d’un patient, il peut, d’entente avec ce dernier et indé­

pendamment de l’AI, prendre contact avec l’em­

ployeur ou l’institution de formation. Le médecin traitant a ainsi la possibilité, avant de rédiger le cer­

tificat médical, de mieux connaître les exigences aux­

quelles son patient est exposé sur son lieu de travail.

Pour améliorer l’évaluation de la capacité de travail, la société des médecins du canton de Saint­Gall et les associations d’employeurs du canton ont mis au point un certificat médical détaillé et un formulaire de des­

cription du poste de travail à remplir par l’employeur

(Wiedersheim, 2014). Ce certificat médical a été ajouté aux modèles proposés par Swiss Insurance Medicine sur son site Internet (lien: www.swiss­insurance­medi cine.ch). L’association Compasso, placée sous le patro­

nage de l’Union patronale suisse, travaille actuelle­

ment à perfectionner ce document avec l’ensemble des acteurs concernés. Le nouveau certificat médical sera rendu public en 2018. La plateforme d’information www.compasso.ch contient également des informations qui intéressent les médecins traitants.

Le médecin traitant comme partenaire central de l’AI

Le médecin traitant et l’office AI ont un intérêt com­

mun à ce que la personne atteinte dans sa santé puisse, malgré son absence pour cause de maladie, conserver sa place de travail ou retrouver une activité adaptée. Dès lors qu’une personne est restreinte dans sa capacité de travail, il est souhaitable que le médecin traitant, d’en­

tente avec elle, prenne immédiatement contact avec l’office AI compétent. Celui­ci convoque alors la per­

Indispensable à une réadaptation sociale et professionnelle des personnes atteintes dans leur santé: l’échange intensif entre médecins traitants et le personnel de l’office AI (image prétexte).

Le Centre de formation AI offre désormais aux médecins hospitaliers et aux autres médecins un cours gratuit qui donne une vue d’ensemble du système de sécurité sociale en Suisse et du fonctionnement de l’AI.

FMH Public Health 1285

(13)

sonne concernée pour un premier entretien, si pos­

sible avec le médecin traitant et l’employeur, et clarifie sa situation médicale, sociale et professionnelle avec l’ensemble des participants. Ce premier entretien dé­

bouche, selon les résultats, soit sur le dépôt d’une demande de prestations AI, soit sur l’orientation vers une consultation sociale ou un autre service mieux à même d’apporter un soutien à l’assuré. Lorsqu’une de­

mande de prestations AI est déposée, les offices AI sol­

licitent des informations auprès de l’assureur­maladie, de l’assureur d’indemnités journalières, des hôpitaux et des employeurs. Le recours à la documentation exis­

tante et le contact direct avec le médecin traitant peut éviter aux offices AI d’avoir à solliciter un rapport du médecin traitant ou lui permettre de ne demander qu’un rapport couvrant les questions encore en sus­

pens. Un nouveau formulaire, présenté sous forme de modules, sera disponible début 2018 et permettra aux offices AI de poser au médecin uniquement les ques­

tions nécessaires.

Le médecin traitant peut facturer ses prestations à l’AI, y compris la rédaction d’un rapport médical ou la par­

ticipation aux réunions. Il trouvera sur la plateforme ai­pro­medico.ch, administrée conjointement par l’AI et la FMH, des informations sur le fonctionnement des offices AI, sur le déroulement d’un processus de ré­

adaptation, sur les modalités de facturation à l’office AI et sur bien d’autres points.

Echange mutuel d’informations et offres de formation de l’AI

La réussite de la réadaptation d’une personne atteinte dans sa santé suppose une coordination du traitement médical et des efforts de réadaptation professionnelle.

Concrètement, cela signifie que la collaboration entre l’office AI et le médecin traitant doit toujours chercher à fournir à cette personne une prestation simple, perti­

nente et de qualité. Afin qu’il puisse adapter ses presta­

tions au processus de réadaptation, le médecin traitant

a besoin d’informations sur la situation actuelle de son patient dans la procédure AI. Cela n’est pas possible ac­

tuellement. Pour y remédier, la réforme «Développe­

ment continu de l’AI» prévoit que les collaborateurs de l’AI puissent fournir des informations aux médecins traitants. L’échange mutuel d’informations s’en trou­

vera facilité, conformément à une demande formulée de longue date par les deux parties. Voir à ce sujet l’ar­

ticle «Développement continu de l’AI: aperçu des prin­

cipales mesures» dans le présent numéro.

Le Centre de formation AI offre désormais aux méde­

cins hospitaliers et aux autres médecins un cours gra­

tuit qui donne une vue d’ensemble du système de sécu­

rité sociale en Suisse et du fonctionnement de l’AI. Une autre question abordée est la valeur des rapports médi­

caux et la façon dont ces rapports et les prescriptions de conseil des médecins traitants doivent être facturés à l’AI. Enfin, le cours entend donner aux médecins trai­

tants une plus grande sécurité dans l’évaluation de la capacité de travail de leurs patients. D’autres cours sont répertoriés dans le catalogue annuel du centre de formation à l’adresse www.cfai.ch. Une inscription est nécessaire et peut être effectuée en ligne depuis cette adresse Internet.

Les mesures prévues dans le cadre du développement continu de l’AI et les informations disponibles sur le site www.ai­pro­medico.ch visent à répondre au re­

proche d’opacité parfois formulé contre l’AI, mais aussi à simplifier et à renforcer la collaboration entre l’AI et les médecins traitants.

Références

– Wiedersheim P. L’évaluation de la capacité de travail est et doit res­

ter une compétence des médecins. Bull Méd Suisses.

2014;95(38):1399.

– www.swiss­insurance­medicine.ch – www.compasso.ch

– www.ai­pro­medico.ch – www.cfai.ch

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Stefan Ritler Vice­directeur Département fédéral de l’intérieur DFI

Office fédéral des assurances sociales OFAS

Effingerstrasse 20 CH­3003 Berne

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Todesfälle / Décès / Decessi Felix Häfner (1951), † 26.6.2017,

Facharzt für Allgemeine Innere Medizin, 8049 Zürich

Peter Schubarth (1947), † 15.8.2017,

Facharzt für Tropen- und Reisemedizin und Facharzt für Allgemeine Innere Medizin, 2800 Delémont

Theodor Neuhaus (1920), † 16.9.2017, Facharzt für Kinder- und Jugendmedizin, 8309 Nürensdorf

Ärztegesellschaft des Kantons Bern Ärztlicher Bezirksverein Bern Regio Zur Aufnahme als ordentliche Mitglieder haben sich angemeldet:

Friederike Gubler, Fachärztin für Kinder- und Jugendmedizin, FMH, Kreuzgasse 17, 3076 Worb

Martin Sailer, Facharzt für Neurochirurgie, Spitalgasse 32, 3011 Bern

Einsprachen gegen diese Vorhaben müssen innerhalb 14 Tagen seit der Veröffentlichung schriftlich und begründet beim Präsidenten des Ärztlichen Bezirksvereins Bern Regio eingereicht werden. Nach Ablauf der Frist entscheidet der Vorstand über die Aufnahme der Gesuche und über die allfälligen Einsprachen.

Ärztegesellschaft des Kantons Luzern Zur Aufnahme in unsere Gesellschaft  Sektion Stadt haben sich gemeldet:

Florim Cuculi, Facharzt für Kardiologie, FMH, Luzerner Kantonsspital, Spitalstrasse, 6000 Luzern 16

Maria Cattin, Fachärztin für Allgemeine Innere Medizin, Hirslanden Klinik St. Anna, St. Anna-Strasse 32, 6006 Luzern

Matthias Rink, Facharzt für Orthopädische Chirurgie, FMH, ab 1.11.2017: Orthopädie im Felsental, Felsental 1, 6006 Luzern

Einsprachen sind innert 20 Tagen nach der Publikation schriftlich und begründet zu richten an: Ärztegesellschaft des Kantons Luzern, Schwanenplatz 7, 6004 Luzern

Ärztegesellschaft des Kantons Schwyz Zur Aufnahme in die Ärztegesellschaft des Kantons Schwyz hat sich angemeldet:

Silja Knothe, Fachärztin für Urologie, Seefeld- strasse 10, 8853 Lachen, plant Praxis in der Region March/Höfe des Kantons Schwyz Einsprachen gegen diese Aufnahme richten Sie schriftlich innert 20 Tagen an Dr. med. Uta Kliesch, Maria-Hilf-Strasse 9, 6430 Schwyz oder per mail an uta.kliesch@hin.ch

Ärztegesellschaft Thurgau

Zum Eintritt in die Ärztegesellschaft Thurgau hat sich gemeldet:

Nicole Strack, Haldenweg 2, 8586 Riedt bei Erlen, Psychiatrie und Psychotherapie

FMH Nouvelles du corps médical 1287

Nouvelles du corps médical

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Preise / Prix / Premi

«Teaching Awards» der SGAIM / de la SSMIG

Die Schweizerische Gesellschaft für Allge- meine Innere Medizin (SGAIM) hat an ihrem Herbstkongress in Bern erstmals «Teaching Awards» verliehen. Die Preise gingen an den Zürcher Hausarzt Daniel Oertle und an das Duo Matteo Monti und David Gachoud vom Universitätsspital Lausanne. Die Preise sind je mit 5000 Franken dotiert.

Dans le cadre de son congrès d’automne, la Société Suisse de Médecine Interne Générale (SSMIG) a décerné aujourd’hui pour la première fois ses «Teaching Awards». Les prix ont été attribués au médecin de famille zurichois Daniel Oertle, ainsi qu’au duo Matteo Monti et David Gachoud de l’Hôpital universitaire de Lausanne. Les prix sont dotés de 5000 francs chacun.

Dr. Oertle erhielt den Award für seine lang - jährige Tätigkeit als Lehrarzt und Betreuer von zahlreichen Assistent/-innen, Unterassistent/-innen und Studierenden.

Andererseits wird ein zweiter Award dem Lehr-Duo Dr. Matteo Monti und Dr. David Gachoud verliehen. Die beiden Spital-Inter- nisten betreuen am Universitätsspital in Lausanne ein umfassendes Aus-, Weiter- und Fortbildungsprogramm auf allen Ebenen der Allgemeinen Inneren Medizin.

D’une part, le médecin de famille zurichois Dr Daniel Oertle se voit attribuer une récompense pour ses longues années d’activité en tant que praticien formateur et coach de nombreux assistants, assistants adjoints et étudiants.

D’autre part, une seconde distinction revient au duo d’enseignants constitué par les docteurs

Matteo Monti et David Gachoud. Ces deux internistes d’hôpital s’occupent, à l’Hôpital universitaire de Lausanne, d’un programme complet de formation initiale, continue et de perfectionnement à tous les niveaux de la médecine interne générale.

Swiss Urology

Anlässlich der Mitgliederversammlung der Schweizerischen Gesellschaft für Urologie (SWISS UROLOGY) vom 6. September 2017 in Lugano wurde der SWISS UROLOGY-Wissen- schaftspreis 2017 im Wert von CHF 10 000.00 an Herrn Dr. med. Mathieu Chevalier, CHUV, Lausanne, erteilt. Berücksichtigt wurde folgende Arbeit:

Lors de l’Assemblée générale de la Société Suisse d’Urologie (SWISS UROLOGY) du 6 septembre 2017 à Lugano, le prix scientifique SWISS UROLOGY 2017 d’une valeur de CHF 10 000.00 a été décerné à Dr méd. Mathieu Chevalier, CHUV, Lausanne, pour le travail suivant:

«ILC2-modulated T cell-to-MDSC balance is associated with bladder cancer recurrence»

(Co-authors: Trabanelli S, Racle J, Salomé B, Cesson V, Gharbi D, Bohner P, Domingos-Pe- reira S, Dartiguenave F, Fritschi AS, Speiser DE, Rentsch CA, Gfeller D, Jichlinski P, Nardelli-Haefliger D, Jandus C, Derré L) Stipendien wurden vergeben an: / Les bourses ont été décernées à:

– Dr. med. Nuno Grilo, CHUV, Lausanne, im Wert von CHF 10 000.00 für: «Research Felloship in Neuro-Urology at the Hospital Pitié-Salpêtrière and Raymond-Poincaré, Paris (FR).»

Dr. med. Marian Severin Wettstein, USZ, Zürich, im Wert von CHF 20 000.00, für/

pour: «Research Fellowship in clinical Epidemiology and Health Care at the Unversity of Toronto (CND).»

Der SWISS UROLOGY-Poster-Preis 2017 in Grundlagenforschung im Wert von CHF 1000.00 ging an: / Le prix Poster SWISS UROLOGY 2017 en recherche fondamentale de CH 1000.00 a été décerné à:

– Dr. med. Christian Fankhauser, USZ, Zürich, für/pour: «Diagnostic value of frozen section examination (FSE) during inguinal exploration in patients with inconclusive testicular lesions» (Co- authors: Roth L, Sander S, Bode PK, Moch H, Sulser T, Eberli E, Beyer J, Hermanns T;

Zurich)

Der SWISS UROLOGY-Poster-Preis 2017 in klinischer Forschung im Wert von CHF 1000.00 ging an: / Le prix Poster SWISS UROLOGY 2017 en recherche clinique de CHF 1000.00 a été décerné à:

– Dr. med. Felix Moltzahn, Inselspital, Bern, für/pour: «Novel three-mRNA and three-miRNA signatures accurately identify urodynamically-defined bladder phenotypes and correspond to functional improvement after deobstruction»

(Co-authors: Lyttwin B, Hashemi Gheinani A, Kiss B, Keller I, Bruggmann R, Rehrauer H, Aquino Fournier C, Burkhard FC, Monastyrskaya K; Bern and Zurich)

Sous forme de poster ou avec l’outil de recherche interactive pour individualiser votre analyse.

Le corps médical en chiffres. La statistique annuelle de la FMH.

En savoi r plus et comm ander

le poster sur

www.fmh .ch

(16)

Médecins cadres des hôpitaux suisses

Evolution des conditions d’embauche

Thomas Eichenberger

Docteur en droit, directeur administratif VLSS

VLSS est l’organisation de base des médecins-chefs et des médecins adjoints d’hôpi- taux travaillant en Suisse au sein de la FMH. En 2003, 2011 et 2016, VLSS a interrogé ses membres sur leurs conditions d’embauches.

A l’automne 2003, la Private Hochschule Wirtschaft PHW (qui fait aujourd’hui partie de la Kalaidos Haute Ecole Spécialisée, qui propose notamment un Execu- tive MBA en management médical) a réalisé et ana- lysé au nom de la CDAS (aujourd’hui CDS) et de VLSS un grand sondage auprès des médecins-cadres suisses et de quelques hôpitaux publics suisses (cf. Bull méd suisses 2004;85(51/52):2754 et suivantes). 638 à 2838

questionnaires ont pu être analysés, ce qui a permis d’obtenir des résultats probants. En 2011, seule une enquête très simplifiée sur les salaires a été réalisée par voie électronique auprès du même public. Les ré- sultats n’étaient pas assez pertinents pour faire l’ob- jet d’une publication. Enfin, en 2016, un nouveau son- dage a été réalisé par voie électronique dans le but d’en comparer les résultats avec ceux obtenus lors des enquêtes pré cédentes, notamment en 2003. Ce son- dage a été mené exclusivement auprès des membres de VLSS. 268 personnes ont participé, ce qui corres- pond à un taux de réponse de 25% (cf. VLSS info 1 2017:

www.vlss.ch).

VLSS ne prétend pas fournir de données scientifi- quement fondées concernant les salaires et les condi- tions d’embauche des médecins-cadres en Suisse. Ces enquêtes ont avant tout été réalisées dans le but d’être utilisées en interne ou par le groupe-cible des mé- decins-cadres. Par conséquent, nous nous conten- tons d’informer de certaines tendances que nous considérons significatives. Cela est évidemment aussi dû à la longue expérience du signataire en ma- tière de conseils en conditions contractuelles et d’af- faires judiciaires.

Dans la mesure où les trois sondages mentionnés pré- sentaient une formulation et des questions similaires, nous avons pu analyser en profondeur les points sui- vants et ainsi définir une évolution dans le temps. De plus, nous avons examiné de plus près le sujet des primes perçues par les médecins (cf. l’émission «ECO»

de la Radio Télévision Suisse du 3 octobre 2016, qui éta- blit un lien entre les primes des médecins et le nombre d’opérations).

– Le revenu global des médecins-chefs a-t-il aug- menté?

– Certains éléments du revenu / des primes ont-ils augmenté?

– Les conditions de travail ont-elles changé?

– Qu’en est-il des compétences des médecins-cadres en matière de management?

– Etes-vous satisfait de votre emploi?

Evolution du revenu global des médecins- chefs / médecins adjoints

VLSS a relevé les revenus des médecins-cadres en Suisse, indépendamment de leur spécialité. Si l’on ana- lyse les revenus au niveau fédéral, on note une évo- lution stable entre 2002 et 2016. Les revenus par tête n’ont presque pas changé. Cela concerne aussi bien les  médecins-chefs que les médecins adjoints. Par contre, les revenus des co-médecins-chefs ont plutôt diminué, mais nous tenons à préciser que nous ne dis- posons pas d’une banque de données suffisante pour évaluer précisément ce point.

Toutefois, en classant les revenus des médecins-cadres par régions, on distingue d’autres modèles d’évolution (cf. graphique 2). Alors que le revenu global a augmenté

VLSS ne prétend pas fournir de données scientifi quement fondées concernant les salaires et les conditions d’embauche des médecins-cadres en Suisse.

Si l’on analyse les revenus au niveau fédéral, on note une évo lution stable entre 2002 et 2016.

ORGANISATIONS DU CORPS MÉDICAL VLSS 1289

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dans la région 2 (cantons FR, GE, JU, NE, TI, VD et VS) entre 2002 et 2016, il a diminué dans la région 3 (GR, AI, AR, GL, SG, SH, TG et ZH) sur cette même période. Dans les régions 1 et 4, cependant, les revenus sont restés relativement stables sur toute la période. En 2016, toutes les régions se situaient dans une même four- chette autour de la moyenne fédérale.

Les réserves émises ci-dessus concernent évidemment également cette section et nous ne sommes pas en me- sure de classer les revenus en fonction des spécia lités.

56% des membres de VLSS interrogés en 2016 ont indi- qué que leur salaire n’avait pas changé, tandis que 24%

ont mentionné une diminution et 20%, une augmen- tation.

Les revenus moyens des médecins-cadres suisses n’ont certes pas augmenté entre 2002 et 2016, mais une unifor- misation régionale a eu lieu. Sans émettre de jugement, nous supposons que les hôpitaux font appel à des méde- cins-cadres sur le marché fédéral, et que ce marché fonc- tionne relativement bien.

Importance des primes accordées aux médecins

L’enquête montre que les éléments variables du revenu (honoraires d’activité médicale privée ou primes de résultats) ont diminué d’environ 50% à l’origine à 13

depuis 2002 et représentent actuellement seulement 10 à 20% du revenu global. La diminution des éléments variables du revenu a pu cependant être inté gralement compensée par une augmentation pro portionnelle des salaires fixes. C’est du moins ce qui ressort des moyennes sur lesquelles nous avons dû nous appuyer ici.

Nous ne pensons pas que dans nos hôpitaux, les méde- cins-cadres se voient aujourd’hui verser – en plus des 10 à 20% du revenu global – d’autres éléments variables de salaire susceptibles de faire augmenter le nombre d’opé- rations (inutiles). VLSS, en accord avec la FMH, a fonda- mentalement rejeté les modèles de salaire faisant parti- ciper les médecins-cadres aux résultats de l’hôpital ou de la clinique où ils travaillent (ce que l’on appelle des primes). Elle soutient plutôt le maintien des honoraires d’activité médicale privée, car cela permet aux patients privés et semi-privés de bénéficier à l’hôpital d’un suivi personnalisé par le médecin-cadre de leur choix. Cette démarche, contrairement à la distribution de primes, représente une réelle plus-value, car selon nous, dans le cadre du traitement de patients privés, la relation entre le médecin et le patient n’est pas déshumanisée et le trai- tement du patient est réalisée dans les meilleures condi- tions possibles.

Modification des conditions de travail

Etonnamment, 41% des médecins-cadres interrogés ont indiqué que leurs conditions de travail s’étaient détériorées, tandis que 14% ont déclaré que les condi- tions générales s’étaient améliorées. 45% des inter- rogés n’ont noté aucun changement.

Graphique 1: Evolution des revenus des médecins-chefs et médecins adjoints en Suisse.

Graphique 2: Evolution des revenus des médecins-cadres par régions.

Graphique 3: Modification des composants du salaire des médecins-chefs et médecins adjoints.

VLSS, en accord avec la FMH, a fondamentale-

ment rejeté les modèles de salaire faisant

participer les médecins-cadres aux résultats de

l’hôpital ou de la clinique où ils travaillent.

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Selon les interrogés, les trois principales causes de la dégradation sont:

– la nouvelle structure organisationnelle (29%) – l’augmentation du travail administratif (29%) – la nouvelle direction de l’hôpital (19%).

Seul le temps de travail s’est visiblement amélioré. En 2003, le temps total de travail hebdomadaire était estimé à 70 heures et les membres de VLSS interrogés en 2016 ont déclaré travailler 60 heures par semaine.

Par conséquent – malgré un salaire presque identique –, la dégradation des conditions de travail entre 2003 et 2016 n’est en moyenne pas négligeable. Notre ana- lyse, peut-être partiale, qui prend en considération de nombreux cas individuels – et des contentieux que nous connaissons –, laisse supposer un lien étroit entre la lutte pour la survie de certains hôpitaux et la dégradation des conditions de travail, car cette dernière s’accom- pagne souvent de modifications personnelles au niveau du conseil d’administration et de la direction, ainsi que de nouvelles structures organisationnelles. Tous les modèles économiques, aussi éprouvés soient-ils, ne sont pas transposables aux hôpitaux. Si les directeurs d’hôpi- taux se placent trop en position de force par rapport aux médecins-cadres, ils risquent inéluctablement de détruire des structures de soins construites sur le long terme. Les hôpitaux sans bons médecins-cadres vont disparaître à court ou moyen terme.

Formation des médecins-cadres en ges- tion et management

48% des interrogés déclaraient en 2016 disposer d’une formation en management et 4% avaient prévu de par- ticiper à une formation similaire. Il s’agit d’une très bonne nouvelle puisqu’en 2003, seuls 12% des interro- gés déclaraient disposer d’une telle formation.

Cette évolution montre qu’aujourd’hui, la plupart des médecins-cadres disposent des compétences né- cessaires pour siéger au sein de la direction opéra- tionnelle de l’hôpital de façon profitable. Ils de- vraient également se placer en interlocuteurs du conseil d’administration pour les questions straté- giques. Cela est souvent beaucoup moins cher que d’acheter des remèdes miracles issus du secteur de l’industrie ou de la production auprès de sociétés de conseil inter nationales. Ces soi-disant solutions échouent de toute façon après une longue phase de tentative d’implémentation â l’hôpital, car le mana- gement d’un hôpital requiert des connaissances très spécifiques.

Graphique 4: Modifications des conditions de travail.

Graphique 5: Formation Direction/Management.

Graphique 6: Changement professionnel et motivations.

ORGANISATIONS DU CORPS MÉDICAL VLSS 1291

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