A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
R. L E V AVASSEUR
Sur la représentation conforme de deux aires planes à connexion multiple, d’après M. Schottky
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 2
esérie, tome 4 (1902), p. 45-100
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1902_2_4__45_0>
© Université Paul Sabatier, 1902, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de la faculté des sciences de Toulouse » (http://picard.ups-tlse.fr/~annales/) implique l’accord avec les conditions générales d’utilisa- tion (http://www.numdam.org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression sys- tématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fi- chier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
SUR LA
REPRÉSENTATION CONFORME DE DEUX AIRES PLANES
A CONNEXION MULTIPLE,
D’APRÈS
M.SCHOTTKY,
PAR M. R. LE
VAVASSEUR,
à Toulouse.
Dans le Tome Il de son Traité
d’Analyse,
page285,
M.Émile
Picard écrit :« Deux aires A et
A,,
limitées chacune par un même nombre de contours, nepeuvent
pas, engénéral,
êtrereprésentées
d’une manière conforme l’une surl’autre. L’étude
approfondie
de ceproblème
a été faite par M.Schottky
dans unbeau et
important
Mémoire(~ ). ))
Plus
loin,
mêmeTome,
page497,
en note, M.Emile
Picard écrit encore :« Nous avons
déjà
eu l’occasion de citer le beau travail de M.Schottky ;
c’est unMémoire fondamental à
plus
d’un titre. » C’est ce Mémoireque j’ai essayé d’exposer.
Dans la dernière
Partie, j’ai
traité avecquelque
détail le cas de la connexion double.I. - PROBLÈME DE LA REPRÉSENTATION CONFORME DANS LE CAS DE DEUX AIRES SIMPLEMENT CONNEXES.
1. Je considère une aire
plane A,
limitée par uneligne
ferméesimple
L(c’est-
$-dire
uneligne
ferméequi
ne passe pasplus
d’une fois par aucun de sespoints).
Jesupposerai
que cetteligne
a en chacun de sespoints
une tangentedéterminée,
etvariant d’une
façon continue,
sauf en certainspoints isolés,
où cette tangente peutchanger brusquement
de direction. C’est cequi arriverait
parexemple,
si laligne
L était unpolygone
dont. tous les côtés seraient des arcs de cercle.(1) SCHOTTKY ( F, ), Ueber die
conforme
Abbildungmehrfach
zusammenhängenderebener Flächen (Journal
für
die reine und angewandte Mathematik, t. LXXXIII,~ p. 300-351 ; 1877).
46
Plaçons
cette aire sur leplan
dont lespoints représentent
les valeurs de la variablecomplexe
z = x +iy.
Je
regarde
comme démontrée laproposition
suivante : Il existe une fonctionréelle,
u, et uneseule,
des variables réelles x ety,qui
à l’intérieur du domaine Aest
uniforme,
finie et.continue,
admet des dérivéespartielles
des deuxpremiers ordres, également uniformes,
finies etcontinues,
satisfait àInéquation
auxvées partielles dy u dx2 + ~2 u ~y2 V
- o enfin rend sur la limite du domaine des valears données à
l’avance,
ces valeurs formant une suitefinie,
continue et uniforme(1).
Soit p
(z)
une fonction rationnellequelconque
de ~,assujettie
à la seule condi- tion de rester finie tout lelong
de la limite L du domaine A.Posons
P2(X, y)
est une fonction de x etdey,
à coefficientsréels,
dont les valeurs telong
de L forment une suitefinie,
continue et uniforme.Donc, d’après
laproposition rappelée pins haut,
il existe unefonction,
ic ~
~~r (x, y),
à coefficientsréels,
et uneseule, uniforme,
finie et continne à.
l’intérieur
du domaineA,
admettant des dérivées des deuxpremiers ordres, éga-
°
lement uniformes,
finies etcontinues,
satisfaisant àl’équation
enfin
prenant
sur la limite L de A les valeurs dep2(x, y).
Dans le cas
particulier
où la fonctionp(z)
n’aurait pas depôles
à l’intérieur du domaineA,
la fonction il =..~(x, y)
serait la fonctionp2(x, y)
elle-même. Cela tient à ce que leproblème
de Dirichlet n’admetqu’une
solution.Je dis
qu’il
ex.iste une fonctiony),
à coefficientsréels,
telle quey)
+i ~(x, y)
soit une fonction de x-~-iy
: si la fonctionexiste,
elle doitsatisfaire aux
équations
Je déduis de là
D’après Inéquation (i)~
le second membre est bien une différentielle exacte.Considérons
l’intégrale
. - .( 1) Voir la Thèse de M. Jules Riemann, Sur le
problème
de Dirichlet, p. 5 et 6.prise
lelong
d’un cheminjoignant
unpoint (a, b)
intérieur au domaineA,
à unpoint (x, y), également
intérieur au domaineA.,
ce chemin étant tout entier àl’intérieur du domaine A.
Cette
intégrale
a la mêmevaleur, quel
que soit le chemin choisi à l’intérieur du domaineA, pourvu
que les extrémités de ce chemin soienttoujours
les mêmespoints (a, b), (x, yy
Cela résulte de ce que cette
intégrale, prise
lelong
d’un cheminfermé,
inté-rieur au domaine
A,
parcouru dans le sensdirect, peut
seremplacer
par l’inté-grale
doubleétendue à l’aire incluse à l’intérieur du chemin.
Or cette
intégrale
double est nulle en vertu del’équation (i).
Soit donc
est une fonction
uniforme,
finie et continue à l’intérieur du domaineA, puisque,
à l’intérieur du domaineA, 2014’
et2014’
sont, parhypothèse,
finies etcontinues.
La fonction
~(.~jr)-W~(~~)
est une fonction dex+iy. Désignons-la
par
/(~).
’
Elle est définie à une constante réelle
près,
et cela à cause dupoint (a, b) qui
a été choisi arbitrairement dans le domaine A.
Cette fonction a, dans l’intérieur du domaine
A,
le caractère d’une fonc- tion entière.Elle
prend
sur la limite L du domaine A des valeurs dont lapartie imaginaire coïncide,
enchaque point
deL,
avec la valeur de lapartie Imaginaire
de la fonc- tion rationnellejc(~).
Enfin,
formons la différenceNous obtenons ainsi une fonction
K(z) qui,
à l’intérieur du domaineA,
secomporte
comme la fonctionrationnellep (z),
maisqui prend
sur L des valeursréelles.
Cette fonction est déterminée à une constante réelle
près.
Dans le cas
particulier
où la fonctionp( z)
n’aurait pas depôles
à l’intérieur deA, p(z)
serait une desfonctions f(z)
etK(z)
serait unesimple
constanteréelle.
Nous aurons souvent à nous servir de cette remarque.
2. Nous parvenons ainsi à la notion de fonctions
K(z)
secomportant
à l’inté- rieur du domaine A comme des fonctionsrationnelles,
et prenant sur la limite L du domaine des valeurs réelleset finies.
Toutes les fonctions
K~"~
ainsi trouvées sont de la forme p~,~ ~
-f( w~,
p~,~ ~
étant une fonction rationnelle
de z,
etf(z)
ayant le caractère d’une fonction entière à l’intérieur du domaine A.Je dis
qu’il
n’en existe pas d’autres ayant les mêmespropriétés.
En
effet,
prenons une fonctionK(z )
secomportant
à l’intérieur du domaine Acomme une fonction
rationnelle,
et prenant sur la limite L du domaineA’
des valeurs réelles et finies.A
chaque pôle a
deK(z)
situé à l’intérieur du domaineA,
onpeut
faire corres-pondre
unpolynome Ga(z ),
entier en z, tel que la différence’
reste finie dans le
voisinage
de z = a.La fonction
où le
signe £
s’étend à tous lespôles
deK(z)
situés à l’intérieur du domaineA,
sera donc finie à l’intérieur de ce domaine.
Désignons-la
Alors
La fonction
K (z )
a bien la formeindiquée.
Chaque
fonctionK(z)
est déterminée à une constante réelleprès lorsqu’on
sedonne la fonction rationnelle p
(z) qui
sert à la former.Si,
aucontraire,
on se donne une fonctionK(z),
la fonction p( z) qui
corres-pond
àK(z)
n’est pas déterminée : seule lapartie
dep(z) correspondant
auxpôles
deK(z)
intérieurs au domaine A estcomplètement
déterminée.3. Considérons les fonctions
K (z ) correspondant,
l’une à la fraction rationnelle à la fraction rationnelle.~ = L , a désignant
unP( )
~ 2014 ~~( )
~ 2014 ~nombre
complexe
dont l’affixe est unpoint
intérieur au domaine A.Soient u, la fonction
K(z) correspondant
àI z - a
et Vt cellequi correspond
à i z-a.
Dans le
voisinage
dupoint
a, Ut et v, auront desdéveloppements
de laforme
on
ao+a~(~-a)-+-a~(â-a)2+..., bo+b~(â -a)-~-b,(,~-a)~-~-...
représentent
lespremiers
termes de deux séries entières convergentes à l’inté- rieur d’un cercle décrit de a ,comme centre et tout entier contenu dans le domaine A.Les coefficients ao, a,, ... ;
b0, b1, b2,
... sontcomplexes.
Définissons deux nombres réels g~ et h par la condition
et considérons la fonction
C’est une fonction
K (â~ :
: car elle se comporte à l’intérieur du domaine Acomme une fonction
rationnelle,
et sur la limite du domaine elleprend
des valeurs réelles et finies.Elle ne peut
avoir,
à l’intérieur du domaineA,
que lepôle
a.Or on a
Mais
Le
produit
sera fini pour z - a. -Cette fonction
K(z)
n’a donc pas dediscontinuités
à l’intérieur du domaine A.Par
suite,
c’est une constanteréelle,
nécessairementpositive. Désignons-la
par R2. ’
On a
On peut poser
d’en
Bref,
en sorte que t est aussi une fonction rationnelle de u, et v, .
4. Soit a un
point
intérieur au domaine A. Considérons la classespéciale
desfonctions
K (z) qui
n’ont pas d’autrespôles que
a, à l’intérieur du domaine A.Désignons
ces fonctionspar k( z).
et v, sont deux fonctions k
particulières.
L’expression générale
des fonctions k estoù f(z)
a le caractère d’une fonction entière à l’intérieur du domaineA,
et oup(z)
est de la formeSoient en
généralllj
la fonctionk(z)
relative àI (z-a)j
, et vj la fonctionk(z)
relative à
i (z-a)j.
Il est clair que l’on aura
En effet : 1°
l’expression
trouvée est bien de la 2° sur la limite L deA,
elle est réelle et Gnie.Je dis que M, et vj sont des fonctions rationnelles à coefficients rééls
de u1
etde v,
et, parconséquent,
de t.Pour uj et vj le
point
a est unpôle
d’ordrej.
Il en est de même
pour uj1 et vj1
.Comparons
ces fonctions :1° u;
est une fonction Elle est donc de la formeles constantes a. , x,, .. ~,
~,, ~2? ’ - ’? Q~
étant réelles.D’ailleurs,
on adonc donc
On conclut alors de la formule
précédente
que, sisont
exprimables
en fonction rationnelle à coefficients réelsde t, il
en sera demême de .
2° Formons maintenant la combinaison
~ étant réel.
(llt
cos03C6 + v, est une fonctionk(z)
admettant lepôle
5 = a avec l’ordre"de
multiplicité j.
On
peut
donc poserles constantes ,,. , ~z, ...,’~~, et
âz,
...,ô~
étant tontes réelles.Mais on a
donc
donc
On pourra
toujours choisir ~
de manière que~~
ne soit pas nul.Alors de la formule
précédente
on déduit que, si ic,, ... , v,, v2, ..., sontexprimables
en fonction rationnelle à coefficients réelsde t,
il en estde même de
En
résumé,
ic~ et vjs’expriment
en fonction rationnelle de t à coefficients réels.Donc toute fonction
k(z) s’exprime
en fonction rationnelle de t à coefficients réels.5.
J’envisage
maintenant une fonction K(z) quelconque.
J’appelle
z2, ..., Zn ceux de sespôles qui
sont à l’intérieur du domaine Aet dont les ordres sont
respectivement
gt, g2, ...,J’appelle Ut, U2,
...,Un
les valeursde u,
en cespoints, et U~, U~,
...,U;l
les valeurs
conjuguées.
Posons
La fonction
PP’K(z)
est une nouvelle fonctionK.(â~,
car elle est réelle et finiesur la limite L du domaine
A, puisque
PP’ est une fonction entièrede UI
à cocf-ficients réels.
Voyons
maintenant ses discontinuités,En
premier lieu,
elle n’a aucune de celles deK(z).
Eneffet,
soit ,~~ une discon- tinuité deK.(z).
(z
- a le caractère d’une fonction entière dans levoisinage
de zD’ailleurs
est donc finie dans le
voisinage
dupoint z
= Ainsi lafonction
PP’K(z)
n’a aucune des discontinuités deK(z).
Mais elle a la disconti-nuité z = a.
’
C’est d’ailleurs la seule.
C’est donc une fonction
h(z~.
Parsuite,
c’est une fonction rationnelle de t à coefticients réels.’
Il suit de là que
K( z )
est une fonction rationnelle de t à coefficients réels.Ce raisonnement suppose que
parmi
les discontinuités deK(z)
nefigure
pas a.Si a est un
pôle
deK(z),
on le mettra àpart;
on ne lecomprendra
pas dans la suite z, , zz, ... zn.Réciproquement,
si l’on considère une fonction rationnellede t,
à coefficientsréels,
si cette fonctionreste finie
sur la limite L du domaineA,
c’est une fonc-tion
K(z).
Mais ilpeut
se faire que la fonction rationnelle de t(à
coefficientsréels) envisagée
soit infinie en certainspoints
isolés de la limite. Nous la dési- gnerons dans la suite par la notation[K (z)].
6. Si dans
l’expression
on
remplace il)
et v. en fonction de z, on obtient une fonction t de ~.Je
disque
cette fonction réalise lareprésentation
conforme du domaine A sur ledemi-plan nord;
t a le caractère d’une fonction entière à l’intérieur du domaine A. Sur la limiteL, t
estréelle,
finie etcontinue,
sauf si l’on aJe dis maintenant que, le
point z
décrivant le domaine A toutentier,
sansrépétition,
lepoint t
décrira ledemi-plan nord,
toutentier,
sansrépétition.
Il faut démontrer :
1°
Qu’à
toutpoint z
intérieur au domaine Acorrespond
unpoint
t du demi-plan nord,
et unseul ;
i .2° tout
point t
dudemi-plan
nordcorrespond
unpoints,
et unseul,
inté-rieur au domaine A.
1° Soit ~o un
point
intérieur au domaine A.Je considère la fonction rationnelle
p (z ) =
~ ._~o
Je forme la fonction
K(.z) correspondante.
C’est une fonction rationnelle de t à coefficients
réels,
Soit maintenant p,
(z) = i z-z9;
soitKj (z)
la fonction Kcorrespondant
àp1
(z).
On a
RI (t) désignant
une fonction rationnelle de t à coefficients réels.A z == Zo
correspond
la valeurto= t(~o)
imais
En y faisant == il vient
et
puisque R, (t)
sont des fonctions rationnelles à coefficientsréels,
t" es~imaginaire.
Je dis de
plus
que lepoint
to est dans ledemi-plan
nord.Tous les
points t correspondant
auxpoin ts z
intérieurs au domaine A sont dans le mêmedemi-pian, puisque, d’après
ce que nous venons devoir,
t nepeut
devenir réel tant que le
point z
reste à l’intérieur du domaine A. Il suffit par con-séquenl
de considérer unpoint z particulier,
inLérieur au domaine A. Prenons,:=cc.
Pour z ~ ,cc.,
La
proposition
est donc démontrée.~° Soit
ibo
unpoint
dudemi-plan
nord(bo~ o~.
Je dis
qu’il
existe unpoint
Zo du domaineA,
et unseul,
tel queEn
effet, envisageons
la fonctiont - a0 (t - a0)2 + b20 et b0 (t-a0)2 + b20
sont deux touchons rationnelles de t à coefti- cients réelsqui
ne deviennent infinies quepour t
= ao +i bo
et t = ao -i bo.
Remplaçons
t en fonction de z. Nous avons alors deux fonctionsK,
car elles prennent des valeurs réelles et finies sur la limite loi du domaine A. Comme ce sont de véritables fonctionsde z,
et non pas des constantes, chacune déciles devientinfinie,
en unpoint
au moins intérieur au domaine A.Appelons
zo un telpoint.
lbour z = zo, t sera
égal
soit à ao +i bo,
soit à ao -ibo.
Mais nous avons
déjà
vuqu’à
unpoint z
intérieur au domaine A nepeut
cor-respondre qu’un point 1
dudemi-plan
nord. Doncpuisque
l’on supposebo
> o.Maintenant
il estimpossible
quet(z)
prenne la valeurib0
en nn autrepoint
que ,~~.Car,
soit tFormons la fonction
K.~~~ correspondante.
C’est une fonction rationnelle de t à coefficientsréels,
Elle est
déjà
infinie pour z = zo, out = to =t(
S’il existait un autre
point,~,,
intérieur au domaineA,
Lel que = ao +la fonction
K(2)
serait infinie en cepoint ;
or ceci estimpossible; K (z)
n’admetqu’un pôle, z
== .~o.7.
Voyons
maintenant cequi
se passe sur la limite L.Nous savons
déjà
que, si lepoint z
est sur la limiteL, t(z)
est récite.Réciproquement,
soit ao une valeur réelle.- Je considère la fonction.
°Si la fonction
t B ’a )
I
--
ne devenait pas infinie sur la limite L du domaine
A,
ce serait une fonction
K(z).
D’ailleurs,
elle n’est infinie pour aucune valeur de z intérieureà,A, puisque,
pour de telles
valeurs, t(z)
estimaginaire.
,Ce serait donc une constante : or cette conclusion est inexacte.
Il existe donc une valeur Zo de z, le
point
Zo étant sur la limite L deA,
telleque =
i~~.
Il ne
peut
y en avoirqu’une :
encffet,
décrivons dans ledemi-plan nord, de ao
pour centre, un demi-cercle. A
chaque point t
de ce demi-cerctecorrespond
unpoint z
intérieur àA,
et un seul. Au demi-cerclecorrespond
donc un domaineinclus dans A. Si le rayon du demi-cercle devient infiniment
petit,
ce domainevient se confondre avec un
point unique
de la limiteL, point unique
Zo tel quet(~o)
= ao.8. On
peut, diaprés
cequi précède,
énoncer le théorème suivant : :Il existe une
fonction analytique t( z) qui
a le caractère d’unefonction
entière pour tous les
points
intérieurs au domaineA,
et telle que, si lepoint z
décrit le domaine A en passant une
fois,
et uneseule, par
chacun de sespoints,
le
point
t décrit ledenli-plan
nord en passant unefois,
et uneseule,
pccn chacun de sespoints. Lorsque
z la limite dcc domaineA,
lepoint
tdécrira l’axe réel..
Ajoutons
que lareprésentation
ainsi obtenue du domaine A sur ledemi-plan nord
conserve lesangles.
C’est une
représentation
conforme.La solution n’est pas
complètement déterminée,
car, si la fonctionrépond
à la
question,
il en est de même de lafonction
a, b, c, d
étantquatre
constantes réelles satisfaisant àl’inégali té
ad - bc > o.Le
problème dépend
donc de trois constantes arbitrairesqu’on
peut détermineren se donnant la
correspondance
sur ledemi-plan nord,
soit de troispoints
dela limite L du domaine
A,
soit d’unpoint pris
sur la limite L du domaine A etd’un
point
intérieur au domaine A..9. Donnons un
exemple simple.
Prenons pour domaine A un cercle de rayon
ayant
pour centreFortune.
Je considère les fractions rationnelles
1,
,i ,
>Les fonctions
K(z) correspondantes
sontOn a
Posons
La fonction
représente
le cercle de rayon iayant
pour centre 0 sur ledemi-plap
nord.Les fonctions
sont les fonctions
K(z)
relatives àa
et àL .
On a
Soit
Désignons
parGk
laquantité imaginaire conjuguée
deCk.
La fonction
K(z ) correspondant à p(z)
seraSoit,
d’unefaçon générale,
les
points
a,b,
..., l étant tous à l’intérieur du cercle A.Remarquons
que, si a est à l’intérieur du cercleA,
lepoint imaginaire
con-jugué a’
est aussi à l’intériear du cercleA,
et’-,
est à l’extérieur du même cercle.De cette remarque et de ce fait que sur la circonférence L de rayon t, limite du domaine
A, l’imaginaire conjuguée
de z = ei03C6 estI,
on conclut que, sidésigne
ce quedevient p(z) quand
on yremplace chaque
coefficient par son ima-ginaire conjuguée,
la fonctionK(.~) correspondant
àp (z )
sera10.
Revenons au casgénéral.
/
Supposons
que, par un moyenquelconque,
on ait trouvé la fonctionK(z) qui
.
correspond
à une fonction rationnelle donnéep (z).
On a
f(z)
ayant à l’intérieur du domaine A le caractère d’une fonction entière.On en conclut
et, par
suite,
sur la limite du domaineA, puisque
on atoujours
Le
problème
de Dirichlet est donc résolu pour la limite L du domaine A. et la fonction p2(x, y).
Ainsi,
prenonsl’exemple précédent.
On a
D’ailleurs
Donc ici
~ étant la
quantité imaginaire conjuguée
de ~.On voit directement :
I° que
lespoints (x, y), y)
devientinfinie,
sont .tous extérieurs au cercle
A ;
2~ que~(~? y) prend
sur la circonférenceL,
limitede
A,
les mêmes valeurspuisque,
dans ce cas, z =~.
De
même,
si l’on considère la fonctionla
fonction - [p (I z’) + p I finie et continue à l’intérieur du cercle A, prend
A, prend
sur la limite L les mêmes valeurs que p1
(x, y).
II. PROBLÈME DE LA REPRÉSENTATION CONFORME POUR LE CAS DE DEUX AIRES A CONNEXION MULTIPLE. - DÉFINITION DES FONCTIONS
F (2 ~ ~
H(,~ ~, K( z).
11. J’aborde maintenant le
problème
suivant : :On se donne deux domaines A et
A,,
, de même connexion.Chercher à
quelles
conditions ils peuvent sereprésenter
l’ccn surl’aictne,
et, dans le cas oic le
problème
estpossible,
lafonction qui
r~éalisecette
représentation.
Nous avons vu que le
problème
esttoujours possible
pour deux domaines de connexion i,qu’il
est même indéterminé. On le détermine en se donnant dans lescorrespondants
soit de troispoints
de la limite L du domaineA,
soit d’unpoint
de la limite L du domaine A et d’unpoint
intérieur au domaine A.Quant
à la fonctionqui
réalise lareprésentation,
on la trouve enreprésentant
successivement les deux domaines sur le
demi-plan nord,
et en éliminant lavariable t relative à ce
demi-plan.
..Je suppose démontrée la
proposition
suivante :Je considère un domaine A limité extérieurement par une courbe
Lo
inté-rieurement par p courbes
L,,
, ...,Lp,
toutes extérieures les unes aux autres.Il
existe unefonction
u, âcoefficients réels,
et uneseule,
des variables x et y,f nie,
continue etuniforme
à l’intérieur du domaineA,
a.insi que ses dérivéespartielles
des deuxpremiers ondres,
telle que l’on aitqui enfin,
sur chacune des courbeslimites, prennent
des valeurs données àl’avance,
ces valeursformant chaque
courbe enpanticulier
une suitefinie,
continue etuniforme.
Si,
comme dans le cas de la connexion est une fonction ration- nellequelconque
de z,assujettie simplement
à rester finie sur la limite deA,
soit
toujours
, , , , .. , ,Supposons
formée la fonction~L(x, y), qui prend
sur la limite de A les valeurs dep2 (x, y)
etqui
satisfait aux conditions queje
viens derappeler.~
Ici,
la valeur del’intégrale
’
dépendra
du chemin parcouru par lepoint (x, y)
à l’intérieur du domaine A.Car on
peut
concevoir un contourferme,
tout entier à l’intérieur du domaineA,
et contenant à son intérieur une ou
plusieurs
des courbesL?,
...,Lp,
à l’in-térieur
duquel,
parconséquent, c~ (x, y),
ou sesdérivées,
pourront neplus
êtrefinies,
continues etuniformes,
ou bien à l’intérieurduquel c~ (x, y)
pourra neplus
satisfaire àl’équation
Nous Savons donc
plus
d’intérêt àprendre
une fonction uniforme.Nous poserons
Dans le second
membre,
les Rdésignent
des fonctionsrationnelles,
les C desconstantes réelles. ,
Cette fonction
p(z)
n’est pas uniforme.Car,
soitSi le
point z décrit,
dans le sensdirect,
un contour contenant p~ zéros et l,~ in- finis de c~~ augmente de2~pJ-
La fonction
p (z)
augmentera donc d’une constante réelleNous
assujettirons
cette fonctionp(z)
à la seule condition de ne devenir infiniesur aucune des
lignes Lo, L,, L,,
...,Lip.
Alors,
si nous posonsla fonction
p2(x,y), qui
estuniforme [puisque
lespériodes
dep(z)
sontréelles],
est finie et continue sur chacune des
lignes
L.Nous pouvons donc
prendre
pour valeurs données d’avance lelong
deslignes
Lles valeurs de cette fonction.
Au lieu de
cela,
et pourplus
degénéralité,
prenons Lelong
deLo... p2(x, y)
+Le
long
deLi... p2(x, y)
+ 03C91,...,
Le
long
deLp...
p2(x, y +
up, les constantes (Doy (ù2, ..., wp étant réelles.A ce
système
de valeurscorrespond
une fonction u, et uneseule,
satisfaisantaux conditions
déjà
énoncées.y).
Si,
ymaintenant,
nous cherchons àjoindre
à cette fonction une autre fonction03C6(x, y),
de manière que 03C6 + soit une fonction de x +iy,
nous avons commeprécédemment
à considérerl’intégrale
prise
lelong
d’un chemin reliant unpoint
fixe( a, b),
intérieur au domaineA,
àun
point
mobile(x, y),
intérieur lui aussi au domaineA,
le chemindevant
êtrelui-même tout entier à l’intérieur du domaine A.
La valeur de cette
intégrale
n’estplus, ici, indépendante
duchemin,
car l’inté-grale prise
lelong
d’un chemin fermé intérieur à A n’estplus égale
àzéro,
à moinsque ce chemin ne renferme aucune des
lignes L2,
...,Lp, auquel
cas le rai-sonnement
déjà
fait subsisterait.Il est facile de donner la formule
générale qui comprend
toutes les valeurs pos- sibles del’intégrale.
Désignons
par2 c~,’,
la valeur del’intégrale prise
lelong
d’uneligne
ferméesimple
entourant seulementLv,
tout entière à l’intérieur du domaineA.,
et par-courue une seule fois dans le sens direct.
2 üy
est un nombreréel, indépendant
t du choix de laligne
fermée.Dès
lors,
toutes les valeurs del’intégrale
sontcomprises
dans la formule1 étant l’une
quelconque
de sesvaleurs,
et les m étant des nombres entiersposi- tifs, négatifs
ou nuls.cette fonction réelle et
multiforme ; y) -~- i y~ (x, y)
estune fonction de z = x +
~y.
Soit
f( z)
cette fonction.est une fonction
multiforme,
mais sa dérivée est uniforme.De
plus,
cette dérivée est finie et continue à l’intérieur du domaine A. Il suit de là que, dans levoisinage
d’unpoint quelconque
intérieur au domaineA, f( z)
est
développable
suivant la série deTaylor :
lesdéveloppements correspondant
aux différentes déterminations ne différeront que par le
premier
terme.Formons enfin la différence
La fonction
F (z)
ainsi obtenue n’est pas uniforme.Mais sa dérivée est uniforme.
Ses
périodes,
toutesréelles,
se divisent en deuxcatégories,
cellesqui
pro-viennent de
p~21,
à cause deslogarithmes, puis
cellesqui proviennent
deA l’intérieur du domaine
A, F(z)
secomporte
comme une fonctionlogarithmico-
rationnelle.
EnGn,
sur la limite du domaineA,
la fonctionF(z)
a unepartie imaginaire
con-stante le
long
dechaque ligne
L.12. Il nous reste à examiner de
quelle
manièreF(z ) peut
sereprésenter
dansle
voisinage
d’unpoint
Zo de la limite de A.Soit À une
portion
de la limiteLv,
surlaquelle
est situé lepoint
Zo1).
-
Joignons
les extrémités de cet arc par uneligne (pw)
tout entière à l’intérieur du domaine A.Nous formons ainsi un domaine
simplement
connexe, ~,Nous savons
représenter
ce domaine a sur ledemi-plan nord,
au moyen de la fonction t =t(â~, t(z)
ayant à l’intérieur du domaine x le caractère d’une fonc- tionentière,
et ne devenant infiniequ’en
unpoint
de la limite. Deplus,
nouspouvons faire en sorte
qu’au point
Zocorresponde l’origine
dans ledemi-plan
nord.
Sur la
ligne Lv, F(z) prend
une valeur dont lapartie imaginaire
est constante etégale
à -i~~,,.
Donc
F(z) + i 03C9v prend
surLv
des valeurs réelles. ’ Elle donnera par la transformation t =t (z)
une fonctionF, (t) qui
seraréelle pour les valeurs réelles de t situées à une distance de
l’origine
inférieure àune certaine
limite,
à savoir pour les valeurs réelles de tcorrespondant
auxpoints z
de laligne
À.1?ar
hypothèse,
+ ne devient infini en aucunpoint
de la limite du domaine A.Donc,
à l’intérieur du domaine dans levoisinage
immédiatde z0, la fonction
F(z)
+ i 03C9v a le caractère d’une fonction entière.Donc
F, (t)
aura le caractère d’une fonction entière sur Jedemi-plan nord,
dans le
voisinage
del’origine.
Soit t’ la valeur
imaginaire conjuguée
de t.Nous conviendrons de
prendre
pourF~ ~t’~
la valeurimaginaire conjuguée
de étant un
point
dudemi-plan
nord.J’obtiens
ainsi,
dans ledemi-plan sud,
auvoisinage
del’origine,
la continua- tionanalytique
de la fonction( t).
La fonction ainsi définie pourra être
développée
suivant lespuissances
entières et
positives
de t dans levoisinage
del’origine.
D’ailleurs,
pour des valeurs réelles de t suffisammentpetites,
la fonctionFi (t)
a des valeurs réelles.
Donc les coefficients du
développement
seront réels.Il résulte de là que, dans le
voisinage
deF(z)
pourra sereprésenter par
ledéveloppement
f’o, fj , l’l’
... étant des constantes réelles.13. A une fonction
p(z)
et à unsystème
déterminé de constantes,w2, ... , wp
correspond
une fonctionF(z)
biendéterminée,
à une constanteréelle
près.
Réciproquement,
à une fonctionF(z) donnée,
outre unsystème
bien déter- miné de constantes wo, U~,, ...,correspond
à cette fonctionF(z),
d’une manière
univoque,
lapartie
de p(z) correspondant
auxpôles
et auxpoints critiques logarithmiques
deF(z)
intérieurs au domaine A.Cette classe de fonctions
F(.~)
est trèsgénérale.
Elle
comprend
enparticulier
les fonctions que nous aurions obtenues en pre-nant pour
p(2)
une fonction purementrationnelle,
et ensupposant
nulles lesconstantes Wi, ..., wp.
Ces
fonctions, quoique
nonuniformes,
seront utiles à considérer.Appelons-les fonctions
~H(z).
Elles ont {)
périodes réelles,
car,ici, p (z)
ne donneplus
depériodes logarith- miques.
Si la fonction rationnelle
p(z)
n’avait pas depôles
à l’intérieur du domaineA,
la fonction
H(z) correspondante
serait une constante réelle(plus
desmultiples
de
périodes).
14. On
conçoit
que, pour des fonctionsH(z) particulières,
le nombre despériodes
soit moindre que p.En
effet,
considérons un certain nombre de fonctionsH; H,, H~,
...,La combinaison
où
les y
sont des constantesréelles,
est encore une fonction H.Soient 2 2 ..., 2 les
périodes
deH,, H~,
...,Hr
lelong
de laligne Lv.
La
période
de la nouvelle fonction H lelong
de la mêmeligne
seraPar un choix convenable des constantes y, on pourra faire en sorte que cette
période
soit nulle.Supposons
que,ayant pris
un nombre assezgrand
de fonctionsH,
on aitchoisi les constantes y de manière à annuler toutes les
périodes.
Nous avons, dèslors,
une fonctionH(z)
uniforme. Nousl’appellerons K(z).
Ainsi les fonctions
K(2)
sont des fonctionsuniformes,
ayant, à l’intérieur du domaineA,
le caractère d’une fonction rationnelle etprenant
sur la limite dece domaine des valeurs réelles finies.
Seulement,
on nepeut plus dire,
ici(comme
dans le cas de la connexionsimple), qu’à
toute fonction rationnelle ~r( ~ ) correspond
une fonctionK~,~) :
ce n’est vrai que pour des fonctionsparti-
culières.
Enfin,
une fonctionrationnelle, à coefficients réels,
deplusieurs
fonctionsK(z), qui
ne devient pas infinie sur la limite du domaineAj
est une nouvellefonction
K~.~).
Un raisonnement
analogue
nouspermet
de dire que l’on pourra former une fonctionH (,~) ayant
pourpériodes réelles ~
nombres réels donnés à l’avance.15. Parmi les fonctions F
~,~),
il en est deremarquables
que nous allons main-tenant définir :
Je suppose que la fonction
p(z), qui correspond
à l’une de ces fonctionsF~,~),
ait le caractère d’une fonction entière à l’intérieur et sur la limite du domaine A.
Si les
quantités
03C92, ...,03C9p étaient
toutesnulles, F(z)
se réduirait àune
simple
constante réelle.Mais,
s’il n’en est pasainsi, F(z)
est une véritable fonctionqui,
à l’intérieur du domaineA,
a le caractère d’une fonction entière.’
Cette fonction est déterminée par la seule connaissance des constantes
..., W p.
Il y a une infinité de telles
fonctions, puisqu’il
y a une infinité desystèmes
devaleurs de w~, ..., wp.
Mais elles peuvent toutes
s’exprimer
trèssimplement
au moyen dequelques-
unes d’entre elles.
Choisissons les
systèmes
de valeurs de wo, w,, c~2, ...,qui
suivent :... , soit Ji la fonction
correspondante;
..., c~~=o; soit
J~
la fonctioncorrespondante ;
.. ,..., ..., ..., ..., ..., ..., MQ==o, ... , ~~p - I ; soit
Jp
la fonctioncorrespondante.
Considérons la fonction
générale J(z)
se comportant à l’intérieur du domaine A comme une fonctionentière,
etcorrespondant
aux valeurs (Oo, w,,... , t~p.
Soit d’abord o.